Journal de bord du capitaine Giacometti. Jour 291, an 12.

Pfff... Est-ce qu'il y a une limite légale à la connerie d'un capitaine de vaisseau ?

(Cette question m'est-elle adressée, Capitaine ?)

Non, Ubris, j'enregistre une entrée du journal.

(Bien compris.)

Uffffh... Si l'équipage décidait de me démettre de mes fonctions maintenant, je crois bien que j'appuierais leur choix... Merde... Là, j'ai pas d'excuses... J'peux accuser personne... Ni Delleb... ni personne d'autre que moi. C'est moi qui ai décidé qu'on allait se promener un peu dans la Voie lactée. C'est moi qui ai décidé qu'on allait explorer cette ruine. Je suis responsable de toute cette catastrophe, et si on s'en est pas trop mal sorti, c'est uniquement grâce à la chance... Léonard a estimé qu'il faudrait moins de trois jours pour réparer les dégâts matériels. S'il ne s'est pas planté, et il ne se plante jamais contrairement à moi, on devrait pouvoir s'éloigner de cette pyramide de malheur dans un peu plus de trente heures... J'hésite encore... continuer notre route jusqu'à cette planète ou faire demi-tour et rentrer dans Pégase ? Explorer et prendre des risques ou rentrer dans la relative sécurité de l'univers connu ?... Grumpf... Je reformule... Risquer la vie de mon équipage pour satisfaire ma curiosité, ou les emmener en sécurité pour remplir des missions ennuyeuses au nom de Delleb ?

(Si je puis me permettre, Capitaine, à l'heure actuelle, ce sont les missions de la grande régente qui ont été le plus mortelles pour l'équipage.)

Ubris, je t'ai pas sonnée ! Ferme-la !

(Je vous prie de m'excuser, Capitaine Giacometti.)

Non... Non... Ubris, c'est moi qui m'excuse. Je n'aurais pas dû te crier dessus. Je suis juste... fatigué... irritable...

(Est-ce que...?)

Vas-y, dis ce que tu as à dire.

(Vous ne devriez pas vous en vouloir autant, Capitaine. Vous êtes organique. Vivant. Vous ne disposez pas de la puissance de calcul d'ordinateurs quantiques pour faire vos estimations de probabilités et apprécier exactement vos chances de succès. Il est normal que vos décisions mènent parfois à des échecs. Même moi, malgré toute la puissance de calcul dont je dispose, je ne peux prédire absolument exactement le dénouement de chaque événement. Il y a toujours des valeurs inconnues. Des improbabilités statistiques. Je ne suis pas parfaite. Et pourtant, sans vouloir me vanter, en termes de calcul probatoire, je le suis infiniment plus que n'importe quel être de chair... alors vous...)

Pfff... T'es en train de me dire que je ne suis qu'un wraith parmi d'autres, et que si je n'avais pas fait cette erreur, un autre l'aurait faite ?

(Absolument.)

Tu as peut-être bien raison... mais en attendant, c'est moi et pas un autre qui l'ai faite... et dis donc, tu ne te prends pas pour la moitié d'un Dart, toi !

(Je suis l'intelligence artificielle la plus avancée actuellement connue, je n'ai aucune raison de me comparer à un vulgaire vaisseau ou pire à un robot de nettoyage !)

Mmmh... C'est clair, c'est pas toi qui fait le ménage à bord.

(Qu'entendez-vous par là, Capitaine ?!)

Oh, rien... Enfin, bon, l'équipage ne m'a pas encore démis de mes fonctions, alors il faut que j'y retourne.

Tom Giacometti, fin d'enregistrement.
(Capitaine, Qu'entendez-vous par là ? Hé, Capitaine?!)

.

Un choc sourd ébranla sa couchette, le tirant d'un sommeil profond et sans rêve.

L'alarme générale du vaisseau acheva de le sortir de sa torpeur.

Bondissant sur ses pieds, ignorant son uniforme, se contentant de saisir son blaster qui traînait sur sa table basse, il se rua dans le couloir, ordonnant un rapport de situation à Ubris tout en tendant son esprit vers celui de chacun des wraiths de bord afin de tenter de comprendre ce qu'il se passait.

Avec une pointe de panique, il s'aperçut que, de tous les esprits présents sur la Toile, celui dont il cherchait le plus ardemment le contact était absent. Ce n'était pas que Léonard l'ignorait, tout entier concentré sur une tâche. L'ingénieur n'était pas là.

La pointe de panique se transforma en une onde de terreur. Il n'y avait que deux raisons pour qu'un wraith ne soit pas connecté à l'Esprit. L'inconscience, ou la mort. Alors que la voix d'Ubris commençait à lui faire un rapport de situation qu'il n'écoutait pas, il tenta de se calmer. Il y avait bien plus de deux raisons pour qu'il ne soit pas là. La stase, certaines technologies. Plein de très bonnes raisons – autres que la mort.

Les portes du pont s'ouvrirent devant lui, lui donnant mille bonnes excuses de penser à autre chose.

Jiu était debout derrière sa console, lançant des ordres tout en tapant frénétiquement des commandes sur son clavier.

« Qu'est-ce qu'il se passe ? »

« Une explosion a mis les hyperpropulseurs hors service ! »

La panique était perceptible dans la voix de son ami.

« Cause de l'explosion ? »
« Inconnue. »
La porte s'ouvrit sur une Liu également en pyjama, son arme à la main itou.

Un échange de regards, un acquiescement imperceptible, et il repartait en sens inverse, se ruant en direction du fauteuil de contrôle. S'ils étaient attaqués, c'était là qu'il devait être.

Jiu était celui qui avait le plus de connaissances techniques dans leur trio. Avec une partie de leur machinerie hors service, il était plus utile au poste de commandement que dans le fauteuil.

Sur les intercoms, il entendit la voix de Liu, terrifiante d'une froideur calculée digne d'une reine, ordonner à chacun de rejoindre son poste de combat.

Malgré la peur qui lui nouait les entrailles, il ne put s'empêcher de sourire. Il était facile, face à sa décontraction coutumière, d'oublier que Liu avait eu l'extrême honneur d'être durant quelques mois formée au commandement par Delleb en personne.

Jurant entre ses dents, et suivant les flèches holographiques d'Ubris, il contourna au galop une zone condamnée par les portes antidépressurisation qui s'étaient fermées quelques dixièmes de seconde après l'explosion, alors que l'atmosphère commençait à peine à s'échapper dans le vide.

Intérieurement, il pria pour qu'il n'y ait pas de morts. Pour que personne ne se soit trouvé dans la zone à ce moment-là. Tout en sachant que c'était peu probable. Les hyperpropulseurs étaient dans la salle des machines, et il y avait toujours un ou deux techniciens sur place pour surveiller les moteurs. Léonard y avait même installé un lit de camp afin de pouvoir veiller sur les entrailles de son vaisseau bien aimé même hors de ses heures de service.

Il se mordit la lèvre au sang. Si la zone avait été dépressurisée pendant que l'ingénieur s'y trouvait...

Il refusa cette pensée. Ce n'était pas le moment.

Il parcourut en courant les derniers mètres le séparant de la salle du fauteuil et se jeta dans ce dernier, enfonçant avec force ses griffes dans les accoudoirs gélatineux.

Bientôt, son esprit fut saturé de messages d'alertes, d'alarmes et de l'étrange douleur mécanique d'une machine qui n'arrive plus à fonctionner correctement.

Jiu tâchait de rerouter l'énergie, et de stabiliser les variables afin d'éviter une réaction en chaîne qui pourrait – à terme – mener à l'implosion de leur E2PZ.

Il se mit également à la tâche. C'était plus rapide pour lui. Il n'avait pas de lignes de commandes à entrer et pouvait corriger un paramètre d'une pensée.

Bientôt, Jiu réalisa ce qu'il faisait et s'employa à d'autres tâches moins urgentes mais tout aussi vitales, comme remonter leur trajectoire (que l'explosion avait déviée et qui, si rien n'était fait, allait les envoyer s'encastrer dans l'épave qu'ils exploraient tantôt).

Distraitement, il perçut dans le lointain, sur les intercoms, la voix de Liu qui faisait un appel général.

C'était elle, le quartier-maître. A elle de se soucier de chacun individuellement. Son rôle à lui, en tant que capitaine, était de s'occuper de l'ensemble. De l'équipage et du vaisseau en entier.

Bientôt, il eut corrigé tout ce qu'il pouvait sans aller plonger les mains dans les circuits. Il faudrait impérativement faire des réparations physiques, mais c'était le rôle d'autres que lui. Ses rafistolages étaient précaires et il lui fallait sans cesse ajuster et rerouter. Il était coincé dans le fauteuil jusqu'à nouvel ordre.

Avec seulement une partie de son esprit occupée à surveiller les paramètres, il eut soudain l'opportunité de tenter de comprendre ce qui s'était passé.

Étudiant les milliers de paramètres enregistrés par le journal de vol dans les minutes précédentes, il ne tarda pas à découvrir l'origine de l'explosion. Interne. Des cristaux modulateurs régulant l'afflux énergétique jusqu'aux condensateurs de l'hyperpropulsion avaient été déconnectés. Salement. Probablement arrachés ou brisés. Il ignorait si le saboteur savait ce qu'il faisait ou pas du tout. En tout cas, s'ils n'avaient pas été sur une orbite stable, seuls les propulseurs de positionnement s'allumant sporadiquement, ce n'aurait pas été seulement les condensateurs qui auraient explosé, mais toute l'hyperpropulsion, ce qui aurait entraîné une réaction en chaîne impossible à arrêter et mené à la surcharge de l'E2PZ en moins d'une minute. L'Utopia, le vaisseau Goa'uld et tout ce qui se trouvait à moins de trois mille kilomètres alentour aurait été pulvérisé (1).

En l'état, il faudrait de longues minutes à une équipe en scaphandres pour atteindre la salle des machines. Mais grâce aux caméras de bord, dont une bonne moitié avait survécu à la décompression dans la zone sinistrée, il pouvait tenter de voir l'état général des lieux.

Ce n'était pas glorieux. Mais avec un soupir de soulagement il découvrit, gesticulant derrière la vitre du sas technique, Jarul qui, le front maculé de sang, semblait tenter de signaler sa position.

« Ubris, tu peux générer un hologramme qui soit visible du sas technique ? » pensa-t-il à l'adresse de l'IA, qui comme lui surveillait les constantes du vaisseau.

« Je ne sais pas. La plupart des projecteurs de cette zone sont hors service. Je vais essayer. »

« Bien. Essaie de signaler à Jarul qu'on sait qu'il est là, et qu'on va tâcher de le sortir de là le plus vite possible. »

« Entendu. »

Il scanna plus attentivement la zone. Le sas n'était plus alimenté en énergie. Il fit rapidement le calcul. Si l'homme était seul dedans, il avait à peine une heure d'oxygène. Moins s'il y avait d'autres survivants avec lui.

Il étudia ses options. Il pouvait tenter de détourner de l'énergie pour relancer les systèmes de survie du sas. Mais pour ça, il devrait rebooter tous les protocoles liés au sas, y compris le verrouillage des portes. Portes qui risquaient de perdre de leur étanchéité momentanément, ou pire, de s'ouvrir en grand sur le vide spatial. Trop risqué sans personne sur place pour éventuellement leur sauver la mise.

Se détachant momentanément de l'esprit mathématique de l'Utopia, il chercha les deux vétérans des troupes d'abordage.

Jer'kan était déjà en train de s'équiper de son scaphandre. Avait-il anticipé sa demande ou agissait-il sur ordre de Liu ?

« Où est Gual'kan ? » demanda-t-il plutôt, incapable de localiser le second guerrier.

« Je l'ignore, Capitaine. »
« Pourquoi vous équipez-vous ? »

« Parce qu'une partie du vaisseau est dépressurisée, mon capitaine. Ce n'est qu'une question de temps avant qu'on ait besoin d'équipes en scaphandres sur place. Plus vite je suis prêt, plus vite je peux être déployé. »

Il opina d'une pensée. C'était cette réactivité qu'il appréciait chez ses subordonnés.

« Jarul se trouve dans le sas externe de la salle des machines. Il est blessé et n'est peut-être pas seul. Les systèmes de vie du sas sont hors service. Il a au maximum une heure d'oxygène. Impossible d'en savoir plus via les caméras. »

« Compris. J'emporte des masques à oxygène et une trousse technique. Je me rends immédiatement sur place pour jauger la situation. Un accès direct est impossible, je suppose ? »

« Exact. »
« Pouvez-vous me guidez, Capitaine ? »
« Oui. Le plus rapide est sans doute de passer par le sas de la zone cargo 4. Il est fonctionnel. »
« Les deux sas sont à peine distants de trente mètres. J'estime arriver en visuel du sas défectueux dans moins de six minutes. »

Il acquiesça, se recentrant un peu sur les paramètres du vaisseau, sans lâcher l'esprit du guerrier.

Ubris scintilla dans un coin de son esprit.

« Je crois que le message est passé, Capitaine. Malheureusement, je n'ai pas plus d'informations que précédemment. »

Il opina distraitement. Bien sûr qu'Ubris n'en savait pas plus que lui. Les caméras et les senseurs du vaisseaux étaient ses yeux et ses oreilles. En cet instant, ils avaient accès aux même retours sensoriels.

« Surveille les paramètres. Au moindre problème, tu me sonnes. »

« A vos ordres. »

Sur le pont, Jiu avait stabilisé leur orbite, et bataillait à présent pour réactiver les occulteurs.
Sur les senseurs passifs, aucun signe d'une quelconque réaction, bien qu'une grande partie de leur champ de vision soit bouché par l'immense épave.

Il se recentra sur Jer'kan qui, pleinement équipé, vérifiait que le matériel qu'il emportait soit bien attaché à sa ceinture tandis que le sas de la salle cargo, qu'il avait rejoint à toute vitesse, se dépressurisait.

Il détecta quelque chose d'inquiétant planant sur l'esprit du guerrier.

« Où est Gual'kan ? » répéta-t-il.

« Navré de vous décevoir, je l'ignore, mon capitaine. »
« C'est pas le moment pour les ronds-de-jambe, guerrier ! Qu'est-ce qui s'est passé ? »

« Je l'ignore. Gual'kan a suivi vos ordres et escorté l'ingénieur en chef afin de récupérer son scaphandre. Ils étaient dans le laboratoire des scientifiques terriens. Je ne sais pas ce qui s'est passé. Il y a eu un instant de panique, un éclat de douleur, puis plus rien. Leurs deux esprits ont disparu de la Toile. On a tenté de contacter les humains sur les intercoms, en vain. Un matelot tout proche a trouvé la porte verrouillée et le panneau de contrôle saboté. Le temps de relayer l'information au pont et la salle des machines explosait. »

Pourquoi est-ce qu'on ne le prévenait de ça que maintenant ?!
« Jiu ! Pourquoi tu ne m'as pas dit pour les archéologues ? » beugla-t-il dans le canal privé de son hystar, dont il entendit le gémissement de douleur.

Tant pis pour ses tympans maltraités.

« Je suis désolé, Tom, j'ai oublié dans la panique. »
« Merde, Jiu ! » cracha-t-il avant de basculer sur le canal privé du chef d'escouade de bord.

« Daren ! Prenez trois soldats, et descendez en salle de réunion deux. Menace potentielle. Je veux un rapport de la situation. »

« A vos ordres. »

Il attendit, tâchant (sans succès) de tout suivre en même temps.

« Sas atteint, Capitaine. »

Il se recentra sur Jer'kan et le retour vidéo de son scaphandre.

Par le petit hublot du sas, il découvrit Jarul, dont l'énorme bosse sanglante sur le crâne et la mydriase trahissaient la commotion cérébrale, qui se précipita vers Jer'kan, gesticulant avec panique vers l'intérieur du sas, jusqu'à ce que, d'un geste autoritaire, ce dernier lui fasse comprendre qu'il devait se pousser pour lui permettre de voir ce qu'il voulait lui montrer. L'homme s'écarta, et le wraith gronda un juron télépathique. Peu importait l'oxygène restant : appuyé de travers contre la paroi du sas, Ibelym, un des techniciens wraiths, était en train de régénérer une vaste plaie béante dans son abdomen. Bientôt, la chair aurait complètement repoussé, et il se réveillerait – en rage de faim.

Jer'kan dégaina son blaster et l'agita sous le nez de l'humain qui hocha négativement la tête. Le guerrier désigna donc son semblable inconscient. Après un instant d'incompréhension, l'homme se rua sur lui et se mit à le fouiller frénétiquement, avant de jeter avec désespoir le holster vide.

A son tour, Tom étouffa un juron. Impossible de relancer les systèmes de survie depuis l'extérieur du vaisseau, et de toute manière, ce n'était pas le problème le plus urgent. Il fallait sortir très rapidement l'humain de là et faire sans attendre un don d'énergie à leur semblable, ou au moins un de deux mourrait bientôt.

Mais comment faire avec le néant glacial de l'espace de chaque côté du sas ?

« Capitaine. Il faut agir vite. » nota inutilement Jer'kan dans son esprit.
« Je sais ! »
« Autorisation d'agir ? »
« Quoi ? Vous voulez faire quoi ? »
« Je vais ouvrir cette porte, sortir l'humain, le ramener dans le sas du cargo numéro 4 et revenir chercher le technicien, mon capitaine. »
« Ils n'ont pas de scaphandre ! Ils vont mourir dans le vide. »

« Négatif. J'ai des respirateurs. Cela devrait leur permettre de survivre le temps que je les ramène. »

« Ils vont geler ! »
« Quelques engelures contre une mort certaine, Capitaine. »

« Ok. Allez-y ! »

Il n'avait pas fini de le penser que le guerrier arrachait le cache du système d'ouverture du sas pour le saboter.

Il aurait tout donné pour pouvoir être là, à risquer sa vie auprès de son équipage.

A la place, il se connecta à l'intercom général.

« Équipe médicale en zone cargo 4. Préparez-vous à traiter deux patients pour dépressurisation. Un humain et un wraith - risque élevé de rage de faim. »

« Équipe médicale en route. »

Dans un coin de son esprit, il nota le son caractéristique de l'ouverture et de la fermeture de la porte de la salle du fauteuil.

Épluchant les retours caméra, il suivit Daren et ses trois guerriers qui, en position autour du panneau de contrôle saboté de la salle de réunion, attendaient que le technicien qu'ils avaient emmené avec à cet effet l'ouvre.

De très loin, il entendit quelqu'un lui parler. Une voix autoritaire. Orgueilleuse. Cruelle.

Il l'ignora, alors que sur le flux caméra du scaphandre de Jer'kan, il assistait à la dépressurisation brutale du sas. Le guerrier savait ce qu'il faisait, heureusement, entrouvrant la porte pour éviter que l'atmosphère ne disparaisse trop vite, avant de prestement se glisser dedans, écartant habilement les bras paniqués de l'humain pour lui plaquer sur le visage un des respirateurs, puis dès que ce dernier eut pris une grande goulée d'air, lui placer une main sur le masque afin qu'il le maintienne en place, puis l'autre autour d'une barre afin qu'il se tienne et ne parte pas à la dérive dans le néant. A peine ceci fait, d'une poussée, il se propulsait vers le technicien inconscient, qu'il équipa également d'un respirateur, lui coinçant un bras durement derrière une accroche afin qu'il ne risque pas de dériver en attendant son retour.

D'un coup de reins, Jer'kan était de retour aux côtés de Jarul, qu'il tentait de persuader de lâcher sa prise.

Le tir surchargé frappa Tom en pleine poitrine, court-circuitant le fauteuil et le déconnectant brutalement.

Davantage sonné par l'interruption instantanée du signal neural que par le choc, il bascula en avant, son cerveau tentant vainement de contrôler ses muscles qui se crispaient anarchiquement.

Il se retrouva recroquevillé sur le côté, tétanisé, le goût salé de son propre sang lui emplissant la bouche, incapable de se retourner pour faire face au tireur.

Les secondes semblèrent s'éterniser, puis un coup de pied dans les côtes lui arracha une plainte douloureuse avant que le même pied ne le retourne sur le dos d'un geste dédaigneux.

Il se retrouva à fixer Gual'kan, qui le dominait de toute sa hauteur, un sourire mauvais aux lèvres, son blaster pointé entre ses deux yeux.

Un sourire incrédule tenta de se former sur ses lèvres. Le guerrier ne faisait pas partie de ceux dont il doutait de la loyauté et pourtant...

Les yeux du mâle s'illuminèrent d'un éclat doré, en même temps que le canon du blaster.


(1) Dans le vide, une explosion ne rencontre pas de résistance et ne provoque pas d'onde de choc. Ce sont les débris qu'elle projette qui sont dangereux. Comme a priori, l'explosion forme une sphère et que chaque particule s'éloigne de l'épicentre, plus on est loin de l'origine de l'explosion, moins il y a de chance d'être heurté par un débris en mode shrapnel. Ensuite, concernant les « petits » débris, la plupart vont rapidement être captés par la gravité des planètes et autres astres à portée desquels ils passent, pour se désintégrer lors de leur entré dans l'atmosphère.