Hello ! :)

Merci Psufix pour ton review qui m'a fait super plaisir ! :)

Merci UneLectrice27 d'avoir ajouté dans tes favoris tout ce qui est en rapport avec "Les Fils" et j'espère que la suite te plaira ! :)

PS : Si vous êtes intéressé-es, j'ai publié un TikTok sur So High School de Taylor Swift à propos de Violivier. Je compte en republier un dans quelques minutes au sujet d'un couple mystère, des indices seront données sur le réel Ig. ;) Vous pouvez me retrouver à : lookingforviolette.

CW : Mort d'un ou plusieurs personnages. Mention de sang et scène "sanglante". Angoisse. Panique. Que du positif, en fait. Prenez soin de vous.

"Bonne" lecture.


CHAPITRE 7 – Aie confiance

When we fight, we fight like lions

But then we love and feel the truth

We lose our minds in a city of roses

We won't abide by any rules

I don't say a word

But still, you take my breath and steal the things I know

There you go, saving me from out of the cold

Fire on fire would normally kill us

But this much desire, together, we're winners

They say that we're out of control and some say we're sinners

But don't let them ruin our beautiful rhythms

'Cause when you unfold me and tell me you love me

And look in my eyes

You are perfection, my only direction

Sam Smith – Fire on fire

11 janvier 1998

Encore en pyjama, ils descendirent à pas de loups dans les escaliers. Il fallait dire qu'à cinq, ce n'était pas évident d'être discret, surtout quand il y en avait toujours un pour marcher sur l'autre.

— Aïe ! Mon pied, Vio !

— Désolée, Georgie.

— Chut ! s'agaça Erine. Vous allez la réveiller !

— Ce n'est pas le but ? demanda Fred.

Sa nouvelle remarque lui valut un regard des plus noirs d'Erine. Il préféra ne pas en rajouter. A chaque fois qu'il en avait fait les frais, il devait avouer qu'il n'avait jamais fait le malin. La majorité du temps, Erine était souriante et marrante, quand son côté obscur se réveillait, elle était plus effrayante que Palpatine.

Ils s'arrêtèrent devant la porte de chambre qu'occupait Holly depuis cinq mois. Erine fit un signe à Olivier pour qu'il aille chercher le gâteau préparé le matin même, puis elle débuta un décompte à partir de cinq. Elle cligna des yeux pour leur donner le feu vert et elle ouvrit la porte d'un grand geste.

— JOYEUX ANNIVERSAIRE ! crièrent-ils.

Les grands yeux bleus de Holly s'ouvrirent à moitié et elle s'assit sur son lit tentant de comprendre pourquoi elle était dérangée dans son sommeil. Ses cheveux noirs en bataille, elle ne devait pas être très présentable.

Les cinq personnes se rapprochèrent d'elle. Elle crut apercevoir quelques lumières très faibles et quand ils répétèrent les deux mots, elle eut un gain d'énergie qui la maintiendrait toute la journée.

— JOYEUX ANNIVERSAIRE !

Elle sauta de son lit et souffla – sans même réfléchir – sur les dix-sept bougies qu'Olivier lui présentait.

— Eh ! remarqua sa sœur. Tu n'as même pas fait un vœu.

— C'est le même depuis le vingt-cinq décembre.

Elle cassa l'ambiance, mais elle n'était pas du genre à mentir. Elle pensait tous les jours à sa meilleure amie et elle s'était promis de ne pas se laisser aller. Alors elle sautilla pour profiter pleinement de ce jour d'anniversaire.

ELLE AVAIT DIX-SEPT ANS ! Elle n'avait plus la Trace ! Elle allait pouvoir utiliser la magie à sa guise. Surtout, Violet allait pouvoir passer aux cours de pratique et ils allaient pouvoir commencer les entraînements !

— Merci, merci, merci ! répéta-t-elle en les embrassant chacun leur se moquant de savoir si l'affection leur convenait ou non.

Ses cheveux furent ébouriffés, plus qu'ils ne l'étaient du moins, par les jumeaux. Violet la serra fort dans ses bras, enfin elle eut aussi une étreinte d'Olivier. Elle fut, surtout, plaquée au lit par sa sœur qui lui répéta à maintes reprises bon anniversaire. Holly réussit enfin à se libérer et elle se dépêcha de préparer ses habits. Elle se plaça devant eux, les mains sur les hanches :

— Alors ! On commence quand ?


27 février 1998

Le salon de Dauphy's Sea ne ressemblait plus à celui qu'Olivier avait connu durant toute son enfance. Le canapé avait été poussé au maximum et tous les meubles au milieu de la pièce étaient collés aux murs. L'accès à la salle à manger avait été dégagé, les chaises étaient sur la table. Tout avait été conçu par les soins de Violet afin d'avoir le plus grand terrain d'entraînement possible.

Olivier n'était pas certain que cette idée soit la meilleure. La sécurité n'était pas optimale. Cependant, Violet ne cessait de répéter qu'il était nécessaire que tout le monde soit entraîné. Ils devaient tous être prêts à utiliser les sortilèges de base pour se défendre et pour attaquer.

Cela faisait plus d'un mois qu'ils les avaient commencés. Tous se révélaient déjà très bons. L'Armée de Dumbledore les avait beaucoup aidés. Olivier avait été rassuré de voir qu'il tenait la route même s'il n'était plus aussi doué qu'à ses années à Poudlard. Mais ses amis étaient tous bienveillants et chacun apprenait des autres.

Celle qui l'impressionnait le plus était Holly. Erine et Violet lui donnaient des cours depuis septembre et elle retenait les matières qui l'intéressaient d'une rapidité incroyable. Ce n'était pas la même histoire pour celles qui l'embêtaient un peu plus – comme Histoire de la Magie et Botanique. Ce n'étaient déjà pas des matières qui plaisaient à Violet et Erine, mais Holly ne leur rendait pas la tâche facile. Elle avait tendance à « papillonner » comme aurait dit Erine.

Holly était aussi débordante d'énergie lors des entraînements. Elle donnait toujours le meilleur d'elle-même et était quasiment à leur niveau. Elle ne cessait de l'encourager pour l'acquisition de son Patronus. Sans succès. Le sortilège était probablement trop complexe pour lui. Après tout il n'était pas un très bon sorcier, il n'était qu'un excellent joueur de Quidditch, ou bien il n'arrivait pas à se concentrer avec tous les bruits autour de lui.

— Bon c'est aujourd'hui que nous allons découvrir le Patronus d'Olivier ! s'écria Violet, déterminée, en s'avançant vers lui.

— Et pourquoi aujourd'hui ? demanda-t-il.

— Car nous n'irons pas nous coucher tant que je ne saurai pas quel est ton protecteur ! J'en ai assez d'attendre ! Je t'ai laissé réfléchir, je sors mes meilleurs atouts maintenant ! répondit-elle, sûre d'elle.

— Tes meilleurs atouts ? se moqua Fred. Doit-on vous laisser un peu d'intimité ?

— Ne l'écoute pas, mon cœur ! le rassura Violet en lui caressant le bras.

Elle exigea de leurs amis d'être calmes – comme si c'était possible – ou d'aller vaquer à d'autres occupations. Sans grande surprise, ils restèrent tous ce qui fut d'autant plus stressant. Violet se planta devant lui et plongea ses grands yeux marron clair pétillant malgré tout ce qu'il se passait. Elle lui sourit avec douceur.

Elle allait sans aucun doute utiliser les sentiments. Elle s'approcha de lui et enroula ses bras à son cou. Instinctivement, Olivier nicha son nez dans ses boucles blondes dont l'odeur de cerise ne cessait jamais d'être présente. Violet le faisait exprès, il en était certain. Aucune odeur n'aurait pu plus l'apaiser.

— Maintenant, Dubois, tu vas réussir à produire ce Patronus, okay ? Aie confiance, murmura-t-elle à son oreille, elle se décala et plongea à nouveau ses yeux dans les siens. Et tu sais quoi ? Cela me ferait vraiment plaisir si tu y arrivais !

D'accord. Violet sortait réellement ses meilleurs atouts.

Il sentait des nœuds dans son estomac et son cœur palpitait. Olivier n'était pas certain d'être capable de se concentrer, pourtant quand elle se décala pour être derrière lui tout en gardant une main sur la sienne, il sentit qu'elle le guidait sur le droit chemin.

Violet se mit sur la pointe des pieds pour pouvoir lui chuchoter quelques mots qu'il écouta attentivement. Son souffle chaud commençait à le perdre.

— Bien. Tu vas suivre ce que je vais te raconter et ressentir tout cela. Tu ne l'imagines pas. Tu y es d'accord ? Tu le vis ?

C'était difficile. Olivier n'avait pas une imagination débordante, contrairement à ses amis. Dans un hochement, il approuva – merci, Holly Green d'avoir élevé son esprit.

— Tu es sur mon Eclair de Feu, continua Violet. Le vent souffle sur ton visage. L'air est frais et l'odeur salé de la mer titille tes narines. Tu te sens parfaitement à ta place.

Le discours de Violet était spectaculaire, car il avait la sensation d'y être. Il était capable de tout ressentir alors même qu'il était entre quatre murs.

— Maintenant tu entends les cris de la foule. Tu viens d'arrêter un nouveau Souafle. Bravo, Oli. Un coup de sifflet retentit. L'attrapeur de l'équipe d'Angleterre vient d'attraper le vif d'or. Tu viens de gagner la Coupe du Monde de Quidditch. Tes parents t'applaudissent et sont fiers de toi. Nos amis, ici présents, ne cessent de crier. La Coupe t'est remise. Regarde comme elle est. Tu ressens ce sentiment de fierté, cette joie ? Petit bonus, je suis là aussi. Je la tiens avec toi. ON a gagné la Coupe. Ensemble.

Son cœur battait de plus en plus fort. Des larmes de joie chatouillaient le coin de ses yeux. C'était un véritable plaisir, un rêve qu'il ne cessait de faire. Elle l'embrassa dans le cou et lui donna le feu vert. Elle le sentait prêt.

Spero Patronum !

Il n'ouvrit pas les yeux tout de suite. Olivier voulait être certain de vivre encore et encore ce rêve. Il voulait être certain que tous ces sentiments participaient à ce sortilège. Ce fut une réussite.

— Un dauphin, constata Violet d'un sourire. Evidemment.

Les yeux ouverts, il découvrit l'animal onduler dans la pièce. Il avait réussi.

Violet l'embrassa à nouveau en le félicitant et Erine se jeta sur lui. Le dauphin disparut, mais Olivier savait qu'il l'accompagnerait à jamais. Le dauphin avait toujours été là, il serait toujours là. Au fond de lui.

Le dauphin avait toujours fait partie de sa vie. Il avait passé toute sa vie à Dauphy's Sea. Les dauphins avaient été son premier refuge quand il en avait besoin et ils étaient bien décidés à toujours être présents pour lui.


24 mars 1998

Ce soir de début printanier, ils écoutèrent Potterveille d'autant plus que Fred s'était absenté pour pouvoir y faire un passage. Hormis Violet et Holly, ils avaient tous eu l'occasion de revoir Lee et de participer à cette émission tant attendue par l'Ordre et ceux qui résistaient.

Holly, qui était la meilleure en technologie, parvint à trouver la fréquence et enregistra le mot de passe donné lors de la dernière écoute : « Albus ». Ils sourirent quand ils entendirent la voix de Lee qu'ils avaient tant de fois entendue lorsqu'il commentait les matchs de Quidditch à Poudlard.

Bonsoir à tous. Avant de commencer, je vous prie d'accepter nos excuses pour avoir été momentanément absents des ondes en raison des visites que nous ont rendues quelques charmants Mangemorts, les accueillit Lee.

— C'était donc cela, murmura Erine. Heureusement qu'il se porte bien, qui sait ce qu'il aurait subi avec tout ce qui est transmis lors de ces émissions.

Cependant, avant d'écouter Royal et Romulus, poursuivait Lee et Violet se redressa quand elle entendit que Romulus était là, son père était un fidèle de l'émission et elle aimait toujours pouvoir écouter sa voix, nous allons consacrer quelques instants à vous parler des morts que Sorcellerie-Info et La Gazette du Sorcier n'ont pas jugées suffisamment importantes pour les mentionner. C'est avec beaucoup de tristesse que nous informons nos auditeurs du meurtre de Dirk Cresswell, Directeur du Bureau de Liaisons des Gobelins qui a longtemps été recherché. J'aimerais ajouter que si Dean nous écoute, ou si quelqu'un sait où il se trouve, je signale que ses parents et ses sœurs attendent désespérément de ses nouvelles.

Dans un soufflement, Violet continua ses prières. Tout n'était pas perdu. Ils avaient encore beaucoup de monde à retrouver. Ils écoutèrent les voix de Kingsley puis de son père. Elle s'accrocha à la voix de son père ce qui lui réchauffait le cœur. Elle en avait terriblement besoin.

Puis vint le tour de Fred, bien qu'elle l'entendait tous les jours – ce qui était plus qu'épuisant – elle apprécia avoir encore la chance de l'avoir près d'elle. Ces derniers mois leur avaient appris qu'il était important de s'accrocher aux petites choses, même celles qui nous paraissaient les plus futiles. C'était important car cela leur rappelait ce qu'ils avaient.

Car Fred était encore là, tout comme son père, Kingsley, Lee. Elle n'était pas sûre d'entendre à nouveau la voix de Dean ou de Luna. Alors, il fallait s'accrocher à celles qu'ils avaient encore car qui savait pour combien de temps ils avaient encore cette chance ?

Comme à son habitude, Fred les fit tous rire. Peu importait les jours et les épreuves, Fred restait fidèle à lui-même. Elle rigola à nouveau et elle était certaine que chaque personne ayant écouté Potterveille aurait cette même réaction.

C'était tout ce dont leur monde avait besoin : rire.

BOUM ! BOUM ! BOUM !

Tous les quatre sursautèrent et fixèrent la porte. Qui pouvait frapper la porte ? Il était convenu que seul Remus n'apparaisse, sauf en cas d'extrême d'urgence. Celui-ci était avec Fred, au milieu de nulle part, à l'antenne de Potterveille. Inquiets, les yeux se tournèrent vers Olivier – maître des lieux. Erine l'observa marcher d'un pas lent vers la porte d'entrée, ils le suivirent – baguette en main. Erine songea qu'il n'y avait que trois possibilités : Bill, Kingsley et Arthur. Que pouvait-il être arrivé ? Peut-être que Ginny… Non…

— QUI EST LA ? hurla Olivier, même si sa voix se révélait moins assuré que le lion sauvage qu'il tentait de paraître.

— C'EST URGENT !

— Andromeda ? murmura Violet, le visage en alerte.

La peau de sa meilleure amie pâlit, possédée par la neige – un froid oppressant qui imageait son émotion. Les quatre amis se jugèrent, peu sereins.

— OUVRE, OLIVIER ! ordonna Andromeda.

— Je… Tu n'es pas censé avoir le mot et Rem…

— A chacune de ses participations à la radio, il nous laisse un parchemin qu'on ne doit utiliser que si nécessaire. Il le brûle à son retour. Remus John Lupin est le mari de ma fille Nymphadora ! Mon mari est Ted Tonks. Violet, je sais l'inscription présente sur la tombe de tes parents en hommage à mon cousin. Je sais que tu as demandé à ma fille d'inscrire « Patmol ». Je sais que…

Violet, encore paralysée, les bouscula et ouvrit la porte sous les remarques d'Olivier. Cependant, Erine savait que si Violet prenait le risque, elle était certaine de ce choix. Andromeda Tonks apparut devant eux, les mains en sang. Son visage demeurait impassible, un vrai bouclier de fer. Seul le reflet d'une alarme et de la terreur brillait dans ses iris marron.

— Andromeda ? insista Violet. Que… Tonks va bien ?

La dame n'apporta aucune réponse. Elle détourna son regard de Violet et les observa un par un. Andromeda Tonks se positionna devant Erine et la pointa du doigt.

— Tu dois être Erine ?

— Oui ?

— Viens avec moi. Nous avons besoin de toi. MAINTENANT !

— Andromeda…, l'interrompit Violet la voix tremblante. Qu'est…

— C'est une URGENCE ! On ne perd pas de temps.

Andromeda Tonks attrapa la main d'Erine et la tira à l'extérieur. Elle planta son regard contre le sien, d'une détermination féroce comme si elle était prête à la dévorer. Erine frissonna, par l'air glacial et par cette… menace ? Au perron, ses amis restaient tétanisés. Holly pleurait dans les bras de Violet, Olivier portait un bras autour d'elles. George s'approcha en courant, prêt à la retenir. Erine l'empêcha de la main.

— Je t'emporte avec moi, la prévint Andromeda.

Une seconde et un vertige plus tard, elles atterrirent devant un espace vide où une rivière s'écoulait sur la gauche. Andromeda lui donna un parchemin, Erine reconnut l'écriture de Remus Lupin :

La maison des Tonks se trouve à la Rivière, à Teelin.

Une maison en pierres apparut devant Erine, elle courut à l'intérieur derrière Andromeda. Elle pénétra dans un couloir et elle tourna sur la gauche dans le salon. Des gémissements frétillaient dans les oreilles d'Erine, elle avança vers le fond jusqu'à la salle à manger. Sur la table à manger, reposait un homme, entouré d'Andromeda Tonks et de Tonks – qui lui rappela un Ronflak cornu – dont les cheveux se teintèrent de rose avant de retrouver le noir.

— Oh, Erine ! Merlin, merci !

Erine n'osa pas faire un pas. Qui était cet homme ? Cela ne pouvait être Remus. Jamais Violet n'accepterait la perte de son père. Jamais. Et Remus n'était-il pas à Potterveille ? L'émission était en direct, ou bien était-il parti plus tôt ? Erine ne voulait pas savoir.

— Mon mari a besoin de toi, déclara Andromeda Tonks.

Le cœur d'Erine s'emballa. Il tambourina tant, si fort, si puissant qu'un haut le cœur la submergea. La pièce s'embruma et tourna sur elle-même. Seuls les tremblements des mains d'Erine la gardèrent sur la terre ferme. Ses yeux naviguèrent jusqu'à poser l'ancre sur la table. Elle découvrit l'ampleur de la catastrophe.

L'homme était Ted Tonks.

Ted Tonks gisait sur la table. Il émettait de sourds couinements, presque éteints. Du sang engloutissait la table de bois et s'égouttait sur le plancher marron. Son teint se grisait, perdant les couleurs de la vie. La gorge d'Erine brûla de liquide gastrique, ou de vomi. Des morceaux de chair se détachaient du corps de Ted Tonks, se balançant au rythme de la précipitation d'Andromeda Tonks et de Tonks. C'est à ce moment qu'Erine remarqua qu'un bras manquait et le propriétaire ne serait jamais capable de retrouver le lieu. Vivant ou mort. Une nouvelle goutte de sang claqua sur le bois. Ce fut trop. Erine se retourna et vomit son dernier repas dans le salon des Tonks.

— Erine…, chuchota Tonks en lui caressant le dos. S'il te plaît.

— Je ne peux pas…, sanglota Erine. Je ne peux pas. Je n'ai qu'un an d'expérience… Je… Je…

— L'Ordre t'avait choisie comme Guérisseuse, lui rappela Tonks. Après Poppy, mais… Tu es notre seul espoir…

— Ils se sont trompés. Je n'en suis pas capable.

D'un pas en arrière, Erine échappa au toucher de Tonks. Elle avait honte, honte de briser les espoirs de Tonks, honte de faire cela à la famille de Tonks, honte de ne pas garder en vie la nouvelle famille de Remus et de Violet, honte qu'elle ne soit pas capable de garder le seul grand-père vivant de l'enfant qui n'était pas encore né. Erine avait honte, honte de ne pas être la Guérisseuse qu'elle espérait être. Cette responsabilité était de trop. Elle aurait aimé que jamais Andromeda ne vienne la chercher.

— L'Ordre t'a choisie, décréta Andromeda Tonks d'une voix terrifiante. Tu vas essayer de sauver mon mari. Il mourra si tu ne fais rien. Tu dois essayer.

La vulnérabilité envahissait le regard sombre d'Andromeda, aucune lueur d'espoir n'y résidait. La mère de Tonks se trouvait déjà perdante. Quant à Tonks, celle-ci la suppliait. Erine essuya ses larmes et ravala celles montantes.

« Tu es notre seul espoir », « Vous êtes mon seul espoir ».

Erine serra son pendentif à l'image d'Hygée. Elle devait être l'Hygée du monde sorcier et trouver les remède. Elle était Erine Greene et devait puiser la force nécessaire.

Tant que cœur battait, une âme vivait.

— Apportez-moi des serviettes, une bassine d'eau chaude, des bandages. Vous avez de l'essence de dictame ?

Les deux femmes approuvèrent et quittèrent la pièce dans la précipitation. Erine posa sa baguette sur le corps de Ted Tonks, puis ses mains sur la table. Elle expira et inspira. Ted Tonks souffrait d'hypothermie, elle lança un premier sortilège pour le réchauffer. Il avait dû subir plusieurs Doloris étant donné les tremblements et le regard vide, Erine pria Merlin pour qu'il n'ait pas perdu ce qu'il était. De nombreux hématomes violacés et ensanglantés marquaient la peau de Ted Tonks, il semblait que les Mangemorts appréciaient les méthodes Moldues quand ça les arrangeait. Pire que tout, les blessures de Ted Tonks étaient dues à une désartibulation. Erine pourrait soigner la plupart, mais certaines demeureraient irréparables.

Ce ne serait pas une mince affaire. Elle n'était pas spécialiste dans le domaine, elle espérait que ses connaissances suffiraient.

— Erine ? reconnut-elle la voix de Remus. Que fais-tu là ? Qui…

— Demande à ta femme et ta belle-mère. J'ai TOUT, sauf besoin d'être déconcentrée.

Andromeda apparut avec la bassine et les serviettes. Erine lui pria de s'écarter, elle avait besoin d'espace. Ils ne lui seraient d'aucune aide, sauf si elle avait une demande.

Erine percevait des murmures précipités, proches du canapé. Elle serra les dents pour les occulter, son esprit devait se concentrer sur Ted Tonks. Rien d'autre ne devait compter, hormis Ted Tonks. Elle était une Guérisseuse et seul importait son patient. Plus rien ne devait exister, seul le soin importait.

Ses mains entreprirent une danse de guérison. Elle nettoya chaque blessure et les désinfecta. Sa baguette dansa sur les blessures causées par la désartibulation, elle chuchota les sortilèges écrits dans les manuels et récita les formules présentées en cours. Erine versa les gouttes d'essence de dictame que Tonks lui avait déposé sur la table avant qu'elle ne trouve réconfort dans les bras de son mari.

Les gémissements de Ted Tonks lui donnaient des frissons. Ils étaient silencieux, aussi discrets que la pire des douleurs qu'on ne souhaitait pas dévoiler à son entourage. La plus forte. La plus profonde. Celle qui nous détruisait. Du revers de sa main, Erine essuya une larme. Ted Tonks ne devait pas y succomber, comment réussirait-elle à vivre avec son sang sur les mains.

— Aie confiance, l'encouragea Andromeda, face à elle – Erine ne l'avait pas remarquée –. Tu fais de ton mieux.

D'un hochement de tête, Erine poursuivit. Elle amplifia la souffrance de Ted Tonks lorsque les plaies se cicatrisèrent dans des lignes froissées, zigzaguant sur sa peau. Une boule se forma dans sa gorge – elle devrait s'entraîner, il était hors de question que ses prochains patients vivent avec ses marques approximatives. Elle espérait que Ted lui pardonne. S'il survivait.

Le sifflement de la respiration de Ted Tonks perça les oreilles d'Erine. Elle avait manqué un symptôme. Elle aligna sa baguette sur le torse de l'homme et posa sa main à côté, dans un mouvement vertical. Une image des poumons de Ted tremblota dans les airs. L'un d'eux était perforé par une côte.

QUELLE IDIOTE !

Comment n'avait-elle pas pu penser à examiner toutes blessures possibles ! Un éclat de rage la parcourut. Erine refusait que son erreur soit la cause du décès de Ted Tonks. De multiples sortilèges, elle répara la côte qui causa une plainte sourde de la part de Ted.

— Désolée, désolée. Allez à l'étage, conseilla-t-elle à Andromeda, Remus et Tonks. Je vais devoir l'ouvrir. Cela devrait être rapide, mais vous n'avez pas besoin de cela.

Remus accompagna Tonks, sans même une pointe de résistance. Contrairement à Andromeda. Elle fixait Erine de deux billes marron aussi sévères qu'apeurées.

— Fais ce que tu as à faire. Je ne partirai pas d'ici.

— Je…

— Crois-moi des horreurs, j'en ai subi toute mon enfance, lâcha Andromeda. Pour rien au monde, je n'abandonnerai mon mari.

D'habitude prévoyante, Erine aurait insisté auprès d'Andromeda pour qu'elle ne soit pas témoin de la scène imminente. Au vu des secondes décisives qui défilaient, Erine estima qu'elle n'avait pas de temps à perdre. Alors elle planta son incisive dans sa lèvre inférieure et pencha la tête. Sa baguette au-dessus du thorax de Ted, Erine scalpa sa peau pour atteindre les poumons. Directement.

En face d'elle, Andromeda restait immobile, impassible – aucun état de choc n'était visible. Qu'avait-elle vécu ? Même les histoires de Sirius semblaient incomplètes ou passaient sous silence. Certains secrets de la famille Black ne seraient jamais révélés, mourant avec elle.

Le sang coula en un filet épais. Erine avait deux minutes. Deux minutes. Sinon, Ted Tonks mourrait. Car Erine n'avait aucun accès aux poches de sang. Alors dans un angle parfait, elle pointa sa baguette vers la perforation et articula d'une détermination à faire pâlir un Gryffondor la formule. Ses yeux onyx se focalisaient sur la plaie béante. Une goutte de sueur perla sur sa tempe et glissa sur son oreille. Erine fronça les sourcils. Ce sortilège puissant demandait de l'expérience et de l'exercice pour être utiliser avec facilité. Erine s'en était servi une fois – aujourd'hui, car ce type de sort était réservé aux deuxième année. Cependant, sa mémoire visuelle lui permit de restituer les souvenirs d'observations, sa mémoire auditive les remarques et conseils. Son intelligence et sa vivacité d'esprit l'avaient aidée toute sa vie. Elle n'avait jamais été aussi fière d'avoir pu développer ses capacités grâce à la maison des Serdaigle au moment où le trou se résorba. Seul un léger point rappelait la blessure passée. Rapide, Erine releva sa baguette et se précipita pour refermer le torse de Ted. Tant pis pour la beauté des sutures.

Le dernier point posé, Erine s'apprêta à se laisser tomber, épuisée. Une telle intervention ne s'effectuait jamais seul, même dans le monde sorcier. Cependant, elle avait encore les dernières lésions à panser. Alors, elle s'appliqua. Une par une. Jusqu'aux plus minimes. Avec l'aide d'Andromeda, elle enroula un bandage autour du tronc de Ted. Elle cacha chaque plaie soignée par des pansements et laissa respirer les plus minimes écorchures. Chaque étape suivie avec minuties, jusqu'à la toute dernière, Erine put prendre les dernières constantes et afficha à l'aide de sa baguette le rythme de cardiaque de Ted Tonks. L'homme était faible, mais Erine ne pourrait rien faire de plus. Elle garderait sa confiance pour elle, Erine ne souhaitait pas donner de faux espoirs aux Tonks.

— Vous pouvez demander à Tonks et Remus de revenir.

Andromeda s'éclipsa, d'un dernier coup d'œil à son mari. Erine inspecta Ted Tonks. Il irait bien, physiquement. Pour le moment, elle ne pouvait rien faire pour les effets psychologiques. Discrètement, elle examina son cerveau. Aucune lésion n'était visible. Aucune marque ne pouvait attester d'une quelconque séquelle de folie. Cependant, le cerveau était l'organe le plus mystérieux du corps humain, celui qui cachait ses secrets aussi profondément qu'un Black. D'un discret chuchotement, elle supplia Ted Tonks de rester courageux et de revenir à lui-même.

Les pas se firent plus proches. Erine s'essuya les mains sur son pyjama. Elle contourna la table, les yeux au sol. Quand elle comprit, qu'ils étaient tous les trois là. Erine inspira fort, très fort et expira avec douceur.

— J'ai… Je crois que j'ai fait mon maximum, chuchota-t-elle en esquivant leur regard. Je ne pouvais rien faire pour son bras, nous ne pourrons pas le retrouver. Ses souvenirs seront trop flous, c'est déjà un miracle qu'il soit là. Il gardera à vie les marques de la désartibulation. J'ai pu soigner sa perforation au poumon, mais il devra faire attention et ne pas faire trop d'efforts. Le reste est des blessures de coups à la Moldue. J'ai lancé quelques sortilèges. Maintenant, il a besoin de repos. De BEAUCOUP de repos. Hydratez-le bien et donnez-lui de la soupe ou des produits lisses à manger quand il se réveille jusqu'à ce qu'il soit totalement vigilant pour manger des morceaux. Ne le laissez pas se déplacer seul sans mon accord. Je l'examinerai avant tout. Je… Je crois que c'est tout.

— C'est déjà formidable, Erine, la rassura Remus en l'étreignant. Merci.

Le père de sa meilleure amie la garda un long moment serrée contre lui. Erine ne bougea pas. La main de Tonks caressa son dos, en signe de remerciement. Elle n'avait jamais été si calme. Andromeda lui sourit avant de retrouver le chevet de son mari, elle lui prit la main – d'un geste d'amour que d'aucuns ne pourraient connaître.

Erine s'échappa de la prise de Remus et observa Tonks.

— Ta grossesse se déroule bien ? s'assura-t-elle, autant faire d'une pierre deux coups.

— Oui, se réjouit Tonks. Ne t'inquiète pas pour moi, nous avons toutes les recommandations. S'il y a le moindre problème, nous savons où te trouver. Et vu comment il gigote, je crois qu'il est content que son grand-père soit vivant. Grâce à toi.

— Bien, murmura Erine.

Elle garda pour elle le fait qu'elle espérait qu'ils ne viennent plus jamais la chercher pour ce type d'intervention. Plus jamais elle ne s'occuperait d'un proche, ou d'un proche de son entourage. La pression était bien trop présente, engloutissante. Cette expérience lui permit de comprendre que le recul lui était nécessaire dans son métier. Après tout, les Moldus avaient cette loi. Dommage que les sorciers n'en aient pas encore conscience.

Volontairement, Erine ignora les compliments de Tonks. Elle souhaitait juste rentrer. Retrouver ses amis, sa famille. Prendre un bain. Jouer un morceau de flûte traversière. Et dormir.

— Prenez soin de lui, termina-t-elle en désignant Ted Tonks. Et de vous.

— Toi aussi, Erine, rebondit Tonks.

— Embrasse Violet et les autres pour moi, ajouta Remus.

Alors qu'elle était sur le point de transplaner, Andromeda la rejoignit. Elle posa ses paumes de main sur les joues d'Erine. Elle remarqua que toute menace avait disparu des pupilles d'Andromeda, aucune terreur ne perçait.

— Je te serai indéfiniment reconnaissante. Tu es une Guérisseuse hors pair. Embrasse aussi Violet et Olivier pour moi.

Erine acquiesça. Ses yeux fermés, Erine transplana et apparut dans le salon de Dauphy's Sea. Cinq personnes se précipitèrent sur elle, les visages horrifiés. A cet instant, Erine déplora son état. Son corps tremblotait et des larmes gouttaient une à une sur sa figure. Elle regarda ses mains, rouge vive. Ses vêtements, tachés de sang. Sa peau, humide d'un mélange pourpre et de sueur.

Sa sœur s'approcha. Erine secoua la tête. Holly ne trouverait aucune réponse sur son apparence. Personne ne pouvait le deviner. Même pas sa petite sœur – la plus intelligente des personnes sur Terre. Erine était la seule à pouvoir leur apporter une réponse. Son regard se dirigea vers Violet qui s'accrochait à Olivier, quelles pensées avaient pu traverser les esprits de sa meilleure amie ? Erine s'empressa de la rassurer tout en s'avouant la vérité, une fierté qu'elle n'était pas encore prête à accepter.

— J'ai sauvé Ted Tonks.


Bon... Voilà qui est fait !

Ce chapitre vous a-t-il plu ? (N'oubliez pas que vous avez le droit de dire non, en argumentant, afin que je m'améliore ahah).

Notre petite Holly a dix-sept ans. Elle n'est donc plus si petite que ça :') Ca me fait tant bizarre. Dans ma tête, j'ai encore du mal à l'imaginer comme une presque adulte.

Les séances d'entraînement ont bien commence à Dauphy's Sea. Et nous savons, plutôt vous savez (car moi je le sais depuis le début) enfin quel est le Patronus d'Olivier ! Je vous juge (en toute gentillesse, quand même) si vous n'aviez pas deviné c'était quand même un des plus évidents ahah. La technique de Violet a été efficace ! :) Maintenant à voir si son "souvenir" heureux se réalisera un jour. Eh, eh, ehhhhh. :)))) (lancez vos pronostics, on verra si vous êtes bon-nes en pari ahah).

Et enfin... cette dernière scène. Alors, c'était PAS DU TOUT prévu. Mais alors PAS DU TOUT. Mais Ted Tonks m'a dit "allez steuplé, fais quelque chose" alors bah go, hein. Et puis, je trouvais cette scène parfaite pour l'évolution d'Erine et son arc narratif. Donc j'espère que ça vous a plu. N'hésitez pas à me dire si cela manque de tension, d'émotions ou autres, que j'améliore ça !

Bref, au prochain chapitre "Jusqu'à..." (sachant que je vais devoir quasi tout réécrire, maintenant que le Ted Tonks est en vie, mdr) : Malgré la difficulté d'Erine à se remettre de l'urgence qu'elle a dû soigner, tout le quintet et Holly continuent de s'entraîner à Dauphy's Sea jusqu'à l'apparition de Bill et de nouvelles informations qui pourraient bien diviser les six ami-es.

Je ne vous donne pas de dates de publication, j'essaie de faire au mieux pour dans deux semaines. Mais les trois prochaines semaines vont être assez chargées. Pour un chapitre, je devrai m'en sortir pour la publication, quitte à faire une petite pause entre les deux parties. Pour le suspense, tout ça, tout ça.