Le mois de décembre avait transformé Poudlard en un véritable décor de carte postale. Les tours du château étaient couronnées de neige, et les arbres de la Forêt Interdite semblaient porter des manteaux blancs étincelants. Ce matin-là, alors que les élèves se dirigeaient vers la Grande Salle pour le petit-déjeuner, Yéléna s'arrêta net en sortant du hall d'entrée.

Ses yeux s'agrandirent d'émerveillement en voyant les flocons tomber doucement du ciel, tourbillonnant dans l'air glacé. Un large sourire illumina son visage, et sans prévenir, elle courut dehors, brisant le tapis de neige fraîche sous ses bottes.

Lily, qui marchait à ses côtés, éclata de rire.

«Yéléna ! Tu vas attraper froid ! »

Mais la jeune Russe ne semblait pas l'entendre. Elle tendit les bras et tourna sur elle-même, riant aux éclats.

« C'est magnifique ! La première neige de décembre ! Ça me rappelle tellement chez moi ! »

Les Maraudeurs, qui les suivaient de près, s'arrêtèrent pour observer la scène.

« Elle est sérieuse ? » demanda James, amusé, tout en resserrant son écharpe autour de son cou.

_Laisse-la profiter, Cornedrue, répondit Rémus avec un sourire doux. C'est beau de la voir aussi heureuse.»

Sirius croisa les bras, un sourire en coin.

« Moi, je dis qu'on devrait profiter de son euphorie pour organiser une bataille de boules de neige. »

Yéléna, comme si elle avait entendu, se baissa aussitôt pour ramasser une poignée de neige, qu'elle compacta rapidement. Sans prévenir, elle lança la première boule, qui s'écrasa sur l'épaule de Sirius.

« Touché ! s'écria-t-elle, son rire cristallin se mêlant au murmure du vent.»

Sirius écarquilla les yeux, feignant l'indignation.

« Oh, tu vas le regretter ! »

En un instant, la bataille éclata, les Maraudeurs, Lily et Yéléna s'affrontant dans un joyeux chaos. Les rires fusaient, et les boules de neige volaient dans toutes les directions.

À un moment, Yéléna, les joues rouges de froid et de bonheur, se retrouva face à Lily, essoufflée mais rayonnante.

« Tu sais, dit-elle en reprenant son souffle, la neige me manquait tellement. Chez moi, en Russie, c'était toujours un moment magique. Ça transforme tout. C'est… apaisant, tu ne trouves pas ? »

Lily hocha la tête, touchée par l'éclat de joie sincère dans les yeux de son amie.

« Je crois que je comprends. Tu es dans ton élément, là. »

Yéléna rit doucement, tendant la main pour attraper un flocon qui fondit aussitôt sur sa paume.

« Oui, la neige, c'est chez moi. »

Alors que le soleil timide d'hiver commençait à percer à travers les nuages, les éclats de rire continuaient de résonner dans les jardins enneigés de Poudlard.

Dans l'après-midi, la jeune russe demanda aux Maraudeurs et à Lily de la suivre, car elle avait une surprise pour eux.

La Salle sur Demande s'était transformée, comme toujours, pour s'adapter à leurs besoins. Ce soir-là, elle ressemblait à un chaleureux chalet de montagne. Un grand feu crépitait dans une cheminée de pierre, projetant des ombres dansantes sur les murs recouverts de bois sombre. De larges coussins moelleux et des tapis épais étaient éparpillés sur le sol. Une table basse regorgeait de tasses de chocolat chaud fumant, accompagnées de friandises russes que Yéléna avait demandées : des pryaniki (biscuits au miel et aux épices), des sushki (petits anneaux de pain sucré), et même quelques morceaux de halva (sorte de nougat).

«Allez, goûtez, les encouragea-t-elle en désignant les pryaniki. C'est un classique chez moi.»

James s'empressa d'en prendre un, le croquant avec enthousiasme.

«C'est pas mauvais, ça. Sucré, mais pas trop. Pas comme les desserts anglais qui te collent aux dents.»

Lily, plus mesurée, goûta un morceau de halva et haussa les sourcils, agréablement surprise.

«C'est différent de ce que j'imaginais. Très… doux, mais avec une texture particulière.»

Peter, lui, mâchouillait un sushka en silence, hochant la tête d'approbation.

«Ça avec du thé, ça doit être parfait, murmura-t-il, ce qui fit sourire Yéléna.»

Sirius, installé en retrait sur un tapis, hésitait à participer. Il jouait distraitement avec un sushka qu'il avait attrapé, mais ne l'avait pas encore goûté. La jeune russe le remarqua et, un sourire en coin, lança.

«Tu sais, c'est comestible, Sirius. Tu n'as pas besoin de le garder comme un trophée.»

Sirius leva les yeux vers elle, surpris par sa remarque légère.

«Je réfléchis à la meilleure façon de le manger, évidemment, répondit-il en haussant les épaules, tentant de masquer son hésitation.

_Allez, essaie. Et si tu n'aimes pas, je te promets qu'on ne t'en voudra pas le taquina-t-elle.»

Sous le regard des autres, Sirius mordit dans le sushka. Il mâcha lentement, prit un instant pour réfléchir, puis haussa les épaules.

«Pas mal. Simple, mais bon.

_Je vais le prendre comme un compliment, répondit Yéléna, amusée.»

Une fois les friandises goûtées et approuvées, Yéléna se redressa et déclara.

«Bon, puisque vous insistez, je vais vous apprendre quelques mots en russe.

_Oui ! s'exclama James, visiblement ravi. Je vais pouvoir impressionner les autres. Enfin, si je ne me ridiculise pas avant.

_On commence simple, dit-elle, en inclinant légèrement la tête. Disons… 'bonjour'. C'est privet. Essayez.»

Un concert de tentatives maladroites s'ensuivit. Lily s'en sortit le mieux, tandis que James massacrait l'accent avec un enthousiasme qui fit éclater Yéléna de rire. Rémus corrigeait les autres avec douceur.

Sirius, de son côté, restait en retrait, observant la scène avec une expression indéfinissable, comme s'il était à la fois fasciné et frustré.

«Allez, Black, le taquina Yéléna en tournant son regard vers lui. Tu n'as pas peur de dire un simple mot, si ?»

Pris au dépourvu, Sirius redressa la tête. Il croisa le regard de la jeune fille, hésita un instant, puis lança, un peu trop fort.

«Privet.»

Le silence tomba une seconde, avant que tout le monde éclate de rire.

«Eh bien, tu ne fais rien à moitié, toi, plaisanta Yéléna, son sourire adoucissant légèrement l'atmosphère.

_Je préfère ça que de mal faire, répondit Sirius avec un petit sourire en coin.»

Mais dans ses yeux, il y avait quelque chose de plus profond, une hésitation qu'il ne montrait que rarement.

Yéléna le fixa un instant, surprise par son effort. Elle hocha doucement la tête avant de continuer.

«Bien, maintenant un autre mot. 'Merci'. On dit « spasibo.»

Les essais reprirent, chacun s'essayant à ce nouveau mot. Pendant ce temps, Sirius jouait distraitement avec un morceau de tissu sur le tapis, l'air pensif. Il se demandait comment il avait pu être aussi stupide. Elle avait une façon naturelle de mettre les autres à l'aise, de partager des morceaux de sa culture avec une simplicité désarmante. Cela lui rappelait un peu lui-même, ou du moins, la personne qu'il avait toujours voulu être.

Quand ce fut son tour de dire spasibo, il le fit doucement, presque timidement, mais cette fois sans la pointe de défi qu'il avait dans la voix plus tôt. Yéléna ne dit rien, mais un léger sourire effleura ses lèvres.

La soirée continua, ponctuée de rires et d'essais linguistiques plus ou moins réussis. Sirius, quant à lui, se sentait à la fois étranger et plus proche qu'il ne l'aurait cru. Il réalisa qu'à cause de ses bêtises passées, il avait failli perdre l'opportunité de se rapprocher d'une personne qui, à bien des égards, lui ressemblait bien plus qu'il n'aurait voulu l'admettre.

La neige continuait de tomber doucement à travers les grandes fenêtres de la salle commune des Gryffondor. Les Maraudeurs et Lily étaient regroupés près du feu, leurs discussions animées tournant autour des vacances de Noël à venir.

« Ma mère a déjà commencé à préparer son fameux pudding de Noël, raconta Lily, les yeux brillants.»

James s'étira avec un sourire.

« Moi, j'ai hâte de rentrer et de voir mes parents. On décore toujours le grand sapin ensemble, et mon père m'aide à enchanter les décorations.

_C'est mieux que chez nous, lança Sirius en haussant les épaules. Enfin, chez moi. J'irai probablement chez James, comme d'habitude. »

Rémus, qui observait les flammes, ajouta doucement.

« Chez nous, c'est simple, mais c'est toujours chaleureux. Ma mère prépare des plats qui sentent bon l'hiver, et mon père allume un feu gigantesque dans la cheminée. »

Peter acquiesça.

« Et moi, ma mère ne fait rien d'extraordinaire, mais elle insiste pour qu'on ouvre tous les cadeaux en pyjama. C'est une règle immuable. »

Un silence s'installa lorsqu'ils tournèrent tous leurs regards vers Yéléna, curieux.

« Et toi, Yéléna ? demanda Lily avec un sourire. Qu'est-ce que tu fais pour Noël ? »

La jeune Russe baissa les yeux vers ses mains et haussa légèrement les épaules.

« Je… Je reste ici. À Poudlard. »

Un murmure de surprise parcourut le groupe.

« Oh, Yéléna… dit Lily, visiblement attristée. »

Yéléna secoua la tête.

«Ce n'est pas grave, vraiment. J'adore Poudlard. »

Mais le malaise s'installait malgré son ton enjoué. Les autres échangèrent des regards, visiblement gênés.

C'est alors que Rémus, qui était resté pensif, se redressa légèrement.

« Alors, viens chez moi. »

Yéléna releva la tête, surprise.

« Quoi ?

_ Viens passer Noël chez moi, répéta-t-il avec un sourire chaleureux. Ça nous rappellera des souvenirs. »

Elle fronça les sourcils, hésitante.

« Oh, non, Rémus, je ne peux pas m'imposer comme ça. Ce sont tes vacances en famille. Je ne veux pas déranger tes parents. »

Celui-ci secoua la tête, amusé.

« Tu plaisantes ? Ils seraient ravis de te voir. Ma mère demande toujours comment tu vas. Elle sera enchantée d'avoir une autre gourmande à table pour goûter ses tartes. »

Le reste du groupe approuva bruyamment l'idée.

« Tu devrais y aller, insista Lily. Ce serait tellement mieux que de rester ici toute seule. »

La jeune fille mordilla sa lèvre, le doute toujours visible dans son regard. Mais quand elle croisa les yeux sincères de Rémus, elle finit par céder.

« Si tu es sûr que ça ne dérange pas… »

Rémus sourit, satisfait.

« Bien sûr que non. C'est décidé alors. Ce Noël, tu viens chez les Lupin. »

Une chaleur inattendue envahit le cœur de Yéléna. Elle hocha doucement la tête, touchée par l'invitation et par la gentillesse de son ami.

Les jours qui suivirent furent marqués par une agitation joyeuse dans tout le château. Les couloirs se remplissaient de discussions animées sur les cadeaux et les festins à venir, tandis que les décorations de Noël envahissaient chaque recoin de Poudlard. Même Yéléna, malgré sa récente décision de quitter le château pour les vacances, semblait être emportée par l'ambiance festive.

Le jour du départ arriva rapidement. Après un dernier petit-déjeuner copieux dans la Grande Salle, les élèves se rassemblèrent dans le hall d'entrée, leurs valises et leurs animaux de compagnie en main. Les Maraudeurs, Lily et Yéléna se retrouvèrent ensemble, bavardant et riant tout en suivant la foule jusqu'aux calèches tirées par les sombres sombrals.

Le trajet jusqu'à la gare fut rapide, et bientôt, ils montaient à bord du Poudlard Express, les bras chargés de sacs et de friandises achetées à Pré-au-Lard pour leurs familles.

Une fois installés dans un compartiment confortable, James s'étira en laissant tomber son sac sur la banquette.

« C'est toujours bizarre de quitter Poudlard pour un moment, pas vrai ?

_Ça fait du bien aussi, répondit Rémus avec un sourire, assis près de Yéléna. Passer du temps en famille, retrouver des choses simples. »

Yéléna, calée dans un coin près de la fenêtre, regardait les paysages enneigés défiler avec un sourire pensif.

« Prête à passer Noël ? demanda Sirius, qui s'était laissé tomber sur la banquette en face d'elle. »

Elle hocha doucement la tête.

« Oui…je suis sûre que ça va être merveilleux.

_ Oh, tu vas adorer, ajouta Peter avec enthousiasme. Rémus a raison, sa mère est une excellente cuisinière. »

Le concerné roula des yeux, un sourire au coin des lèvres.

« Pas autant que ma grand-mère, mais elle fait de son mieux. »

Les rires emplirent le compartiment alors que le train continuait son chemin vers Londres, emportant chacun vers les retrouvailles et les souvenirs à venir.

Lorsque le train arriva en gare, Yéléna sentit une bouffée d'air glacial l'accueillir, remplie de cette odeur familière de l'hiver. Rémus descendit du wagon et scruta la foule sur le quai enneigé, avant d'apercevoir ses parents. Sa mère, les cheveux légèrement grisonnants mais toujours tirés en un chignon soigné, lui fit de grands signes. À ses côtés, son père, plus réservé mais souriant, leva une main en guise de salut.

Yéléna se tenait en retrait, légèrement nerveuse. Elle n'avait pas vu les Lupin depuis qu'elle avait sept ans, mais elle se souvenait encore de leur gentillesse. Pourtant, une part d'elle s'inquiétait de savoir s'ils la reconnaîtraient, si elle paraîtrait différente à leurs yeux.

« Rémus ! s'écria madame Lupin en serrant son fils dans ses bras.»

Après quelques instants, elle tourna son regard vers Yéléna et son expression s'illumina.

« Mon Dieu, Yéléna ? Demanda-t-elle, presque incrédule. Tu as tellement grandi ! Je n'arrive pas à croire que c'est toi.

_Bonjour, Espérance. Bonjour Lyall dit Yéléna d'une voix douce, un sourire timide aux lèvres.

Madame Lupin s'approcha rapidement et l'attrapa dans une étreinte maternelle, son enthousiasme débordant.

« Regarde-toi ! La dernière fois que je t'ai vue, tu courais dans le jardin avec Rémus, les genoux pleins de terre ! »

Monsieur Lupin, bien qu'un peu plus en retenue, lui adressa un sourire chaleureux.

« C'est bon de te revoir, Yéléna. Tu es toujours la bienvenue chez nous. »

La jeune fille rougit légèrement.

« Merci beaucoup de m'accueillir. Ça fait si longtemps… Je suis vraiment heureuse de vous revoir. »

Alors qu'ils traversaient les halls de la gare, Yéléna sentit une vague de nostalgie s'abattre sur elle. Rémus bavardait avec ses parents, évoquant les dernières nouvelles de Poudlard, mais elle ne pouvait s'empêcher de repenser à la Russie.

Rémus, comme toujours attentif, s'aperçut de son silence. Il se tourna légèrement vers elle et murmura.

« Ça va ? »

Yéléna leva les yeux et haussa les épaules. Les mots lui manquaient.

Rémus posa une main rassurante sur la sienne.

Quand ils arrivèrent à la maison des Lupin, tout semblait sorti d'un conte de Noël. La neige scintillait dans le jardin, et des guirlandes de houx et de sapin ornaient les fenêtres. Le foyer diffusait une lumière chaleureuse, et l'odeur de cannelle et de pain frais les accueillit à l'entrée.

« Entrez, entrez ! s'exclama Madame Lupin, les guidant à l'intérieur.»

Yéléna sentit une douce chaleur l'envahir. Elle n'était peut-être pas chez elle, mais au sein de cette famille, elle se sentait accueillie et aimée. Cependant, alors qu'elle déballait ses affaires dans la chambre d'amis, une larme roula sur sa joue. Elle s'essuya rapidement les yeux et se promit de faire honneur à cette hospitalité, tout en gardant sa mère près de son cœur.

Le matin de Noël, Yéléna se réveilla dans une chambre baignée par une douce lumière hivernale. Les flocons dansaient derrière la fenêtre, couvrant le jardin des Lupin d'une épaisse couche immaculée. Elle prit une grande inspiration, se laissant envahir par la quiétude de l'instant.

Elle descendit les escaliers, attirée par l'odeur irrésistible de pain d'épices et de chocolat chaud. Dans le salon, la cheminée crépitait joyeusement, illuminant la pièce décorée avec soin. Des guirlandes de houx entouraient les cadres et une étoile scintillait au sommet d'un sapin chargé de décorations artisanales.

« Joyeux Noël ! s'exclama madame Lupin en sortant de la cuisine, un plateau de biscuits dans les mains.

_ Joyeux Noël, répondit Yéléna avec un sourire.»

Rémus arriva quelques instants plus tard, emmitouflé dans un pull tricoté par sa mère. Il lui adressa un clin d'œil.

«Tu te souviens de la tradition Lupin de Noël ?

_Sincèrement, pas trop. Je suis vraiment désolée. Dit Yéléna l'air triste.»

Monsieur Lupin entra alors dans la pièce avec une boîte remplie de papiers multicolores.

«Ce n'est pas grave, ma petite, c'était il y a longtemps. Chaque année, nous écrivons un souhait ou une bonne résolution sur un morceau de papier, expliqua-t-il, un sourire rassurant aux lèvres. Puis, on les accroche au sapin pour qu'il les garde jusqu'à la fin de l'année prochaine. »

Madame Lupin tendit une plume à Yéléna.

« C'est ton tour. »

La jeune fille hésita un instant, son esprit voyageant jusqu'à sa famille. Elle écrivit soigneusement son souhait, plia le papier avant de l'accrocher délicatement à une branche.

Une fois les souhaits accrochés, ils s'installèrent autour du sapin pour ouvrir les cadeaux. Rémus tendit à son amie un paquet enveloppé dans un papier aux motifs étoilés.

« C'est pour toi, dit-il en souriant.»

Yéléna déballa doucement le cadeau pour découvrir une écharpe en laine épaisse, d'un bleu profond qui rappelait la couleur de ses yeux.

« Je l'ai tricotée moi-même, avoua timidement Madame Lupin. J'espère qu'elle te plaira. »

Yéléna passa l'écharpe autour de son cou et serra la mère de Remus dans ses bras, très émue.

« Elle est parfaite. Merci beaucoup. »

Le reste de la journée fut rempli de rires, de jeux de société et d'un grand repas que la famille Lupin avait préparé avec soin. À table, Yéléna raconta quelques souvenirs de Noël en Russie, évoquant les festins traditionnels et les chants en famille. Les Lupin l'écoutaient avec une attention sincère, leur chaleur adoucissant la nostalgie qui étreignait son cœur.

Alors que la nuit tombait, Rémus et Yéléna sortirent dans le jardin. Le froid mordant n'entama pas leur enthousiasme tandis qu'ils traçaient des formes dans la neige fraîche.

« Merci, Rémus, dit-elle soudain, les joues rosies par le froid.»

Il haussa un sourcil, surpris.

« Pour quoi ?

_Pour tout ça. Pour m'avoir invitée ici. Je me sens… comme chez moi. »

Rémus sourit doucement.

«Tu fais partie de la famille, Yéléna. Ça a toujours été le cas. »

Sous le ciel étoilé, Yéléna sentit une chaleur nouvelle, plus précieuse encore que celle du feu de cheminée. Ce Noël, bien que différent de ceux de son enfance, resterait gravé dans son cœur comme un rappel de l'importance de ceux qui nous entourent, même loin de chez soi.

Le retour à Poudlard se fit sous un ciel chargé de nuages gris. Le Poudlard Express, vibrant de l'excitation des élèves, s'élançait vers le château. Yéléna et Rémus s'étaient installés dans un compartiment avec James, Lily, Sirius et Peter. Les conversations fusaient, entre anecdotes des vacances et résolutions pour la nouvelle année.

« Alors, Yéléna, raconte ! demanda James, curieux. Comment c'était chez les Lupin ? »

Yéléna sourit.

« Incroyable. La maison est si chaleureuse, et la neige rend tout magique. Les traditions de Noël chez eux sont magnifiques. Et j'ai mangé les meilleurs biscuits au pain d'épices de ma vie ! »

Rémus hocha la tête.

« Ma mère a insisté pour te donner la recette, au cas où. »

Lily s'extasia.

« C'est adorable ! Il faudra qu'on les goûte un jour.

_Et toi, Lily, comment c'était ? demanda Yéléna, changeant habilement de sujet pour éviter de trop parler d'elle.

Lily commença à décrire avec animation les festivités chez les Evans, sa voix emplissant le compartiment d'un mélange de rires et de nostalgie. Pendant ce temps, Sirius observait Yéléna en silence. Il notait la facilité avec laquelle elle souriait, bien que ses yeux semblaient parfois refléter une ombre fugace.

Le dortoir des garçons était plongé dans l'obscurité. Seules les faibles lueurs des étoiles pénétraient à travers les rideaux des fenêtres. Sirius, allongé sur son lit, observait le plafond. Il ne trouvait pas le sommeil. Après quelques minutes d'hésitation, il se redressa doucement, prenant soin de ne réveiller ni James, ni Rémus, ni Peter.

Il attrapa un parchemin, une plume, et un encrier dans sa table de chevet, et s'installa à son bureau. Inspirant profondément, il se mit à écrire.

«Cher E.H.,

Cela fait un moment que je ne t'ai pas contacté, mais j'ai besoin de tes talents pour une affaire particulière.

Je cherche des informations sur une élève de Poudlard, une certaine Yéléna Snezinka. Elle est originaire de Russie, mais je ne connais pas beaucoup de détails sur son passé ou sa famille. J'aimerais savoir tout ce que tu peux trouver : son histoire, sa situation actuelle, pourquoi elle est ici et non chez elle.

C'est important. Fais attention à rester discret. Je te fais confiance pour ne pas éveiller de soupçons. En échange, tu auras une compensation généreuse comme toujours.

J'attends ta réponse avec impatience.

Sirius Black.»

Relisant la lettre, Sirius hésita un instant. Mais quelque chose en lui le poussait à comprendre ce que Yéléna cachait, pourquoi elle semblait si distante et si blessée parfois.

Plutôt que d'attendre une occasion de la questionner directement, il avait décidé de s'appuyer sur les ressources de sa famille. Malgré sa haine pour les Black, il ne pouvait nier qu'ils avaient des contacts influents, et E.H. était l'un des informateurs qu'il avait appris à utiliser à son avantage.

Pliant le parchemin, il le glissa dans une enveloppe scellée, qu'il confierait à un hibou dès l'aube. Puis, il retourna se coucher, son esprit troublé par la décision qu'il venait de prendre.