Prologue

C'était un lundi d'automne classique à Los Angeles. La température douce et le ciel plutôt clair. Les habitants poursuivaient leur vie comme à leurs habitudes. On se trouvait dans un quartier très sensible de la ville ou drogues, alcool, criminalité et prostitution étaient monnaie courante.

Une femme blonde et une enfant d'environ 4 ans commençaient leur journée dans un appartement tout ce qu'il y avait de plus miteux. Il y avait peu de meubles, tout était en très mauvais état et le ménage laissait visiblement à désirer. Pour ne rien arranger, de la drogue trainait un peu partout.

Tout d'un coup, on frappa violemment à la porte.

-Izzie, ouvre-moi, il faut que l'on cause, lâcha une voix d'homme visiblement énervé. La femme fut soudain prise de panique. Elle agrippa la fillette, sa peluche et un livre de coloriage et les fourra dans un placard avant de lui faire signe de ne pas bouger.

-Quoi ? Que veux-tu ? Maugréa-t-elle en ouvrant la porte à un homme blanc, brun, d'âge moyen, grand et extrêmement baraqué.

-Ce que je veux, c'est mon fric, pauvre conne. Tu me dois près de 5 000 dollars.

-Je n'ai pas ton argent, bégaya-t-elle, connaissant parfaitement la dangerosité de son interlocuteur.

-Je vois ... Tu as besoin de motivation. Bien, je vais aller chercher ta fille et l'emmener avec moi. Ça pourra t'encourager à trouver ce que tu me dois. Si tu n'y arrives toujours pas, je pourrai toujours me rattraper avec elle. Je connais plusieurs gars qui aiment bien les petites blondes dans son genre.

-Non, s'il te plaît… Je vais te trouver ton argent. J'te le promets, mais laisse la tranquille. De toute façon, elle n'est même pas là, supplia-t-elle, souhaitant protéger sa fille. Quand elle le vit aller vérifier, elle se jette sur lui pour l'en empêcher.

Pendant plusieurs minutes, ils se battirent violemment et malgré son apparence fragile, la blonde restait coriace. Cependant, après avoir réussi à s'écarter, elle ne le vit pas sortir son arme et avant qu'elle n'eût le temps de réagir, elle prit deux balles dans la poitrine. Elle s'écroula immédiatement, son corps sans vie gisant sur le sol

Après avoir jeté un œil rapidement dans l'appartement, l'homme vérifia que sa victime était bien morte puis se sauva sans se retourner. Pendant ce temps, la petite fille resta dans le placard, complètement catatonique après avoir assisté à cette scène tragique.

Pendant plusieurs heures, rien ne se passa. L'enfant ne bougea pas. Puis, c'est en fin de journée que la police arriva, prévenue par un appel anonyme. Ils entrèrent dans l'appartement sans aucun mal car la porte n'avait même pas été fermée.

Dans l'équipe, il y avait deux officiers de patrouilles du poste de Mid Wilshire ainsi que le sergent Mark Murray, qui avait entendu l'appel radio. En entrant dans l'appartement, il fut sous le choc, pas préparé à voir une de ses anciennes collègue et amie, allongée sur le sol, dans une mare de sang.

-Sergent, est-ce que tout va bien ? Demanda le jeune policier, voyant bien que quelque chose le troublait.

-Non, ça ne va pas. La femme allongée là, c'est Isabel Bradford.

-L'ex-femme du sergent Bradford ? Que voulez-vous que l'on fasse ? Demande le second agent.

-Appelez les sergents Grey et Caradine en privée et faite venir la scientifique. On doit être discret pour que cela ne s'ébruite pas n'importe comment, annonça-t-il en parcourant l'appartement. En s'approchant du placard, il entendit du bruit. De manière très précautionneuse, il ouvrit la porte, prêt à faire face à n'importe quoi.

Seulement, il fut surpris d'y voir une enfant, ressemblant trait pour trait à Isabel. Au vu de son état de choc apparent, il comprit non seulement que la petite avait assisté à toute la scène, mais qu'elle devait être caché depuis des heures.

-Hey, bonjour ma jolie. Je m'appelle Mark et je suis avec la police. Tu es en sécurité maintenant. Comment est-ce que tu t'appelles ? Interrogea-t-il sans avoir de réponse. Après quelques minutes et comprenant qu'il n'obtiendrait rien de l'enfant, il la prit dans ses bras pour l'emmener à l'extérieur. Cette scène le peinait énormément. Cette petite fille était trop jeune pour être si traumatisée.

Au bout d'un moment, il fut rejoint par un des officiers.

-J'ai fait un tour de l'appartement. Il y a beaucoup de drogues et peu d'affaires pour la petite. Ça ne devait pas être une partie de plaisir pour elle. Avez-vous réussi à lui parler ?

-Non, elle n'a pas prononcé un mot ni bougé.

-Ce n'est pas très étonnant. Entre le milieu dans lequel elle semble grandir et la scène à laquelle elle vient d'assister, la pauvre enfant doit être sous le choc. Vous pensez qu'elle a de la famille ?

-Je ne sais pas officier. Isabelle n'était pas du genre à se contenter d'un seul partenaire quand elle n'était pas clean.

-Je peux me tromper mais… Vous ne trouvez pas qu'elle ressemble vraiment au sergent. Je veux dire… Je sais que je ne le connais pas beaucoup et qu'il n'abandonnerait jamais son enfant. Seulement, la ressemblance physique est vraiment troublante. Il pourrait très bien ne pas être au courant de son existence, énonça le policier. Il s'agissait en fait de l'officier Webb, qui avait déjà travaillé avec Tim et le connaissait un peu.

-Je ne sais pas. C'est une option. Sincèrement, j'espère que tu as raison, car même si cela risque d'être un choc, cette petite va avoir besoin de quelqu'un comme Tim pour se remettre de tout cela.

Mark fit signe à l'agent de retourner travailler et il observa les autres policiers pensifs, en restant près de la jeune fille. Son collègue avait raison quant à sa ressemblance avec son ancien ami. Seulement, il n'arriva pas à croire qu'Isabelle aurait pu cacher une chose pareille à son ex-mari, particulièrement en sachant à quel point il avait toujours souhaité avoir des enfants.

Il ne pouvait s'empêcher de se dire que s'il n'avait pas poussé Isabelle à travailler sous couverture, rien de tout cela ne serait arriver.