Chapitre 11 : Il doit souffrir pour que je comprenne.
- Zuko, c'est moi qui ai parlé de ta blessure à Katara et lui ai demandé de regarder. Tu peux lui montrer ?
- C'est un grand garçon Likana, il a bien dû comprendre !
Ne voulant pas rajouter de l'huile sur le feu, je ne répondis pas sur sa remarque et Zuko eu la bonté d'esprit de ne rien ajouter et même de commencer à enlever le bandage.
- Ne bouge plus ! lui commanda la jeune fille en enveloppant ses mains d'eau avant de les poser sur son torse, au niveau de la plaie.
Elle était concentrée, les yeux clos. J'aurais préféré qu'elle n'ait pas à le toucher, que ce soit mon privilège...
Ça prenait plus de temps que dans mes souvenirs.
Leur proximité me provoquait... de la jalousie ? J'enfouie pour plus tard cette sensation nouvelle, ce n'était pas le moment.
- Tu as utilisé ta maitrise du feu ! Ton chi s'est accumulé de façon anormale, tu as des méridiens bloqués. Ça a provoqué des déséquilibres internes important. Ça va être douloureux. Il faut que je les remette en place sinon, à terme, ils vont totalement se boucher !
D'un mouvement de tête, il approuva :
- Je suis prêt !
- Très bien. Likana tiens-le !
Le flux d'eau autour de ses mains s'éclaira de plus belle. Je sentie Zuko se contracter sous mes doigts, il serrait les dents. Comme me l'avait demandé Katara, je l'empêchai de bouger le plus possible.
Une concentration extrême se lisait sur son visage. Des gouttes de sueur coulaient sur le front de ma sœur.
Zuko hurla de douleurs.
- Tiens le encore un peu, j'y suis presque. M'avertit Katara.
La scène faisait peur à voir. Zuko se tordait de douleur. Les garçons avaient dû venir m'aider à le tenir pour ne pas déconcentrer Katara.
- Il s'est évanoui ! averti-je à ma sœur, alarmée.
Mais elle venait de retirer ses mains et de rouvrir les yeux.
- C'est réparé ! Ne t'inquiète pas, il va s'en remettre.
D'un sourire exténué, elle nous fixait le regard fier.
- Tu le surveilleras, mais le plus dur est déjà passé. Je vais aller me reposer.
Elle se releva, les jambes chancelantes.
- Merci. Merci infiniment grande sœur !
Aang l'accompagna, je souriais en les regardant s'éloigner, bien attentionné ce garçon.
- Tu m'appelles si tu as besoin d'aide, me proposa Sokka avant de s'éloigner à son tour.
Zuko avait enfin le visage apaisé. Je lui réajustai son haut, puis m'asseyais à ses côtés.
Ça m'avait fait tellement mal au cœur de le voir agoniser. Et même si c'était pour son bien, je m'en voulais de lui avoir fait subir ça.
Quand finalement Zuko ouvrit les yeux, je me précipitais vers lui :
- Zuzu, comment vas-tu ? Tu as mal quelque part ?
Il me répondit d'une voix faible :
- De l'eau...
Je m'empressais d'aller lui en rapporter et je l'aidais à se redresser pour boire. J'étais toujours inquiète mais il buvait à grandes gorgées, puis me sourit. Je commençais à me détendre à mon tour.
Il fallut encore un certain temps pour qu'il ré-ouvre les yeux. Visiblement toujours faible, il luttait pour rester éveiller.
- Tu peux dormir, je veillerai sur toi...
Le visage détendu, il se rendormi. Heureusement le sommeil ne pourrait que l'aider à récupérer.
Je ne sais combien de temps s'était écoulé. Je m'étais endormie. Je ne m'en étais pas rendu compte, mais la première chose que je vis à mon réveil fut le visage de Zuko qui me regardait.
- Alors, on se réveille plus avec le soleil ?
Effectivement la pluie avait cessé et l'astre pointait le bout de son nez.
- Oh Zuzu, enfin tu as repris tes esprits !
Je ne pus me retenir de le prendre dans mes bras.
- Doucement, je suis encore blessé...
Il me repoussa légèrement et je m'écartais au plus vite. Qu'est-ce que je pouvais être maladroite !
- Désoler ...
Zuko me sourit tendrement. Je le remarquai à peine et poursuivit :
- Je... Je m'en voulais tellement de ne pas avoir pu te soigner Zuzu. J'en ai parlé à Katara sans même te demander. (Je parlais vite, je bafouillais, cherchant à me justifier.) Je ne trouvais pas d'autre méthode et puis...
Il m'interrompit
- Ne t'en fait pas Likana, tu as fait-ce qu'il fallait ! Je me sens déjà mieux.
Il attrapa une mèche de mes cheveux et la porta à ses lèvres pour l'embrasser. Je m'arrêtai aussitôt de parler. Je peinais à savoir ce qu'il m'arrivait. Le rouge envahissait mes joues.
- Merci, merci de tout ce que tu as fait pour m'aider. Je ne sais pas si tu imagines tout ce que ça représente pour moi aujourd'hui.
Je n'avais plus de voix. Je ne pouvais pas répondre. Et pour répondre quoi de toute façon ? Mes pensées se mélangeaient dans ma tête. Aucune phrase ne voulait se former.
Je le fixais, brulante d'interrogations qui ne voulaient franchir la porte de mes lèvres.
- Les autres ne vont pas tarder à se réveiller, tu devrais peut être... (Il toussa visiblement gêné) sortir de sous ma couette. J'aimerais bien ne pas mourir aujourd'hui. Je ne suis pas encore capable d'affronter la rage de ta sœur.
J'avais dû me faufiler sous la couette en dormant. Je ne me serais jamais permis de m'incruster de cette façon. Prenant conscience qu'effectivement j'étais très proche de lui, je me relevais et me retournais, lui cachant ma gêne.
Malgré la fraicheur du matin, j'avais très chaud à ce moment précis.
- Oui tu as raison. Je vais commencer à préparer le petit-déj. À plus tard.
Sans attendre sa réponse, je partis. Je devais mettre de l'ordre dans mes idées, mes émotions et mes attentes. Qu'est ce qu'il m'arrive ?!
