Bonjour à tous, l'histoire d'Harry Potter ne m'appartient pas, créer par JK Rowling, plusieurs personnages viennent de mon imagination. Je suis désolée pour les fautes d'orthographes.
Les phrase en italique sont des conversations dans la tête.
Chapitre 66: Poudlard et ses secrets
D'un point de vue extérieur, quiconque passant dans les couloirs pour regarder les étudiants, ignorerait qu'une guerre est en cours. Il pourrait croire que Poudlard est un endroit idyllique et c'était le cas avant tout cela. La première fois qu'il est arrivé au château, Harry se rappelle encore de la vision qu'il a eue de ce lieu magique. En première année, il avait découvert l'école sur une barque, voyant les lumières des chandelles éclairer cette bâtisse qui allait devenir sa maison, l'endroit où il vivrait des tas d'aventures et qui lui offrirait ce qu'il a toujours voulu.
Des amis qui sont devenus sa famille.
Il ignorait encore tout de son futur, les secrets de son passé et ce qu'il allait réaliser. À chaque fois qu'il pose un regard sur une personne ou un endroit du château, il se remémore que la paix est illusoire. Les gens croisés peuvent mourir à n'importe quel moment, les murs observés ont été détruits ou teints de sang à son époque et cela va se reproduire ici aussi. Il a l'impression de marcher sur des œufs et de ne pas avancer, obligé de se retourner à chaque détour pour s'assurer de ne pas être pris en traitre. Harry sait que personne ne le soupçonne d'être un traitre, mais c'est plus fort que lui. Chaque chuchotement, chaque regard pourrait être la preuve qu'il est démasqué. Après tout, les Maraudeurs, Lily, Albus et ses deux amis Serpentards ont su voir au-delà des apparences. Dans ces moments de doutes, il regarde Ténébris qui reste sereine et cela le rassure, lui permettant d'apaiser les battements de son cœur. Au coin d'un couloir, il voit le dos des Maraudeurs qui se chamaillent et Harry est obligé de retenir un sourire.
Ils ne se sont pas réunis quand Ténébris et lui ont récupéré le dernier Horcruxe et mis en lieu sûr. Pour eux, cela ne valait pas la peine de les réunir, juste pour confirmer qu'ils ont désormais le médaillon et que le Basilic est sous contrôle. Un simple regard discret dans les couloirs a suffi pour le faire comprendre aux Rouges et Verts. Regulus et Severus ne leur ont pas touché un mot et Harry les remercie pour cela.
N'ayant pas été réuni, aucun des quatre Serpentards n'a pris contact avec les Gryffondors, ils ignorent donc s'ils avancent dans leur mission, tout comme les deux voyageurs temporels ignorent si Regulus et Severus avancent également. Ténébris et Harry les voient moins. Souvent, ils sont introuvables puis ils reviennent sans un mot près d'eux, mais personne ne parle de ce qu'ils ont fait. Ils attendent que les deux Serpentards aient des informations à leur donner.
Quand le galion chauffe dans leurs poches, Ténébris et Harry se précipitent vers la salle sur demande, hâtes d'avoir enfin des réponses. Ils sont les derniers arrivés et une fois en sécurité dans la pièce, ils reprennent leur apparence d'origine, avant de constater que les Gryffondors entourent les Verts, tout en leur posant plein de questions à la fois. Harry sourit à cette scène, mais Ténébris met fin à cette ambiance électrique en voyant le regard de braise de Severus. Revenir dans le calme prend du temps, mais Regulus finit par commencer.
- On a réussi ! On sait enfin quand le Seigneur des Ténèbres attaquera Poudlard !
- Quand ? demande tout excitée Sirius bondissant sur place.
- Le 15 juin, dit Severus d'un ton calme en foudroyant Black de son comportement enfantin.
- Avant les examens de fin d'année ? demande Lily incrédule par cette annonce.
- Oui, les étudiants auront tellement leur nez dans les bouquins qu'ils ne penseront à rien d'autre, selon le Seigneur des Ténèbres !
Ténébris se fait la réflexion, que peu importe l'époque, personne ne rigole avec les examens de Poudlard.
- Comment vous avez eu l'information ? demande Remus par curiosité.
- Cela n'a pas été simple, annonce Severus, et il faut reconnaitre qu'on a eu beaucoup de chance.
- Comment cela ? demande James
- On a commencé à filer en douce Macnair et Rosier pour voir où ils recevaient les ordres du Lord, commence Severus
- On s'était dit qu'il fallait bien un endroit pour qu'ils puissent communiquer avec un Mangemort dans l'enceinte du château puisqu'ils ne le faisaient ni dans la salle commune ni dans le dortoir. Recevoir des ordres par courrier serait trop risqué et prendrait trop de temps, poursuit Regulus.
Harry hoche la tête, affichant son approbation.
- On les a donc espionnés et découverts qu'il existe une pièce cachée derrière un tableau du 4ème étage, dans l'aile sud.
La surprise se lit dans le regard de tous, croyant que Poudlard n'avait plus aucun secret pour eux. Ténébris doit reconnaitre que ce château comportera toujours des mystères non découverts par les habitants. James et Sirius murmurent que leur honneur de Maraudeurs a pris un coup. Ils ignoraient l'existence de la Salle sur demande et aussi cette pièce secrète, quartier général des apprentis Mangemort. Ténébris ne serait pas surprise d'apprendre que les quatre Maraudeurs repassent toute la forteresse au peigne fin pour découvrir ce qui est passé sous leur nez.
- On a guetté les allées et venues pendant plusieurs jours avant de prendre le risque d'y pénétrer, reprend Severus. Ils avaient bloqué l'accès avec de la magie noire et y entrer nous a pris plus de temps que prévu. À l'intérieur, on a découvert qu'ils ont trafiqué une boule de cristal. C'est sans doute avec cela qu'ils communiquent et nous avons trouvé la solution idéale pour les espionner, tout en nous assurant qu'ils ne le découvrent jamais.
Tous s'attendent qu'il poursuive, mais il ne continue pas, laissant un sourire flotter sur ses lèvres. Ténébris sait que Sev savoure ce moment de tous les voir suspendus à ses lèvres.
- Et alors ? demande Sirius irritée. Tu comptes nous faire attendre longtemps.
- Pour te faire apprendre la patiente ? Pourquoi pas ? rétorque Severus prenant un malin plaisir à taquiner le chien.
Lily, tout comme les autres, sent la dispute arriver et intervient pour éviter le pire.
- Severus, ne nous fais pas attendre pour rien. Qu'est-ce que vous avez fait?
- On a placé une épingle à cheveux, par terre, répond Regulus à la place de son ami qui lui lance un regard noir pour avoir vendu la mèche aussi vite.
Cette annonce est incompréhensible pour tous. Une épingle à cheveux ? Pourquoi faire ? Ils n'ont pas le temps de se demander s'ils se moquent d'eux quand Severus continue:
- J'ai cherché dans un grimoire une solution pour nous permettre de savoir ce qu'ils font sans prendre de risque. J'ai alors trouvé une vieille potion expliquant comment espionner quelqu'un à l'aide d'un objet.
- Je ne connais pas de telle potion, intervient Ténébris curieuse d'apprendre
- Moi non plus. En réalité, ce livre était dans la réserve et j'ai eu énormément de chance de pouvoir mettre la main dessus. C'est uniquement grâce à l'autorisation de Slughorn d'aller dans la réserve pour un devoir en Potion que je l'ai trouvé et c'était de la chance de tomber sur lui. J'ai eu du mal à la concocter, croyant à un moment avoir besoin de ton aide, mais j'ai réussi.
Pour que Severus reconnaisse des difficultés, c'est que la potion devait être très costaud.
- La potion, mise sur un objet, et avec une formule particulière, permet de relier cet objet à la baguette du sorcier et ainsi, écouter tout ce qui se dit.
- C'est pour cela que vous avez mis une épingle à cheveux, comprend Lily.
- Personne ne remarquera ce truc, trop petit et insignifiant, dans une salle de cours, termine Harry.
- Oui, affirme Regulus, fière d'eux.
- C'est parfait, on va pouvoir apprendre plein de choses sans nous mettre en danger, s'exclame Peter qui est heureux de savoir qu'il ne va pas devoir s'exposer.
- Oui, ainsi, on peut vous annoncer d'autres choses.
- Comme ? demande Remus
- Leurs consignes
La joie s'évapore à cette annonce en comprenant qu'ils vont être au courant de beaucoup de choses.
- Ils ont pour consigne de trouver un passage secret reliant le château à l'extérieur. Ils n'ont que quelques jours pour en trouver un et ils doivent nous mettre au courant de l'attaque, uniquement quelques heures avant cette dernière.
Tous digèrent les informations apprises, cherchant une solution.
- Comme la bataille se déroulera dans le château, savoir où ils passeront pour entrer serait une bonne chose pour mettre au point une stratégie.
- Remus a raison, on le sera grâce à la barrette, mais peut être qu'au dernier moment et cela ne nous aidera pas pour préparer un plan d'action, marmonne Ténébris.
James tape son poing dans sa main et dit:
- C'est simple, il suffit de leur imposer un passage !
- Et comment ? demande Peter ne comprenant pas comment ils pourraient leur imposer une telle décision.
- En bouchant tous les passages secrets, sauf un ! s'exclame Harry en comprenant l'idée de son père.
- Oui, ça pourrait fonctionner, dit Regulus.
- Le miroir au quatrième étage est une bonne idée, poursuit Sirius.
- Il amène où ? demande Ténébris curieuse.
Quand Ténébris voit tous les regards surpris converger vers elle, elle s'inquiète d'avoir dit une bêtise.
- Tu ne connais pas ce passage ? demande James, abasourdi croyant qu'elle et Harry les connaissaient tous.
Ténébris sourit en comprenant la situation, mais Harry répond:
- On sait que ce passage existe, mais on n'a jamais pu l'utiliser, car il y a eu un éboulement à notre époque, rendant le chemin impraticable.
James hoche la tête face à la réponse, expliquant la question de Ténébris, mais aussi se souvenant qu'en effet, ils ont vu dans leurs souvenirs les jumeaux expliquaient l'état du passage.
- En le prenant, il nous amène à une grotte assez loin de Près au Lard. Ce qui évitera tout affrontement avec la population du village, ce qui aurait été le cas avec le passage de la sorcière Borgne.
- Qui relie Honeydukes, poursuit Harry. Seul passage utilisable, on s'assure ainsi que le village ne sera pas trop attaqué et on sait d'où ils arriveront, nous permettant de nous préparer.
- Et ce n'est pas tout, reprend Ténébris attirant les regards. Vu qu'il faut qu'on fasse sortir les jeunes sorciers de l'école avant l'attaque, on pourra utiliser la salle sur demande comme on l'a fait la dernière fois. Le miroir est très loin du 7ème étage comme ça, même s'il y a des retardataires, on pourra les faire évacuer.
- On pourra aussi employer la tête de sanglier et créer des Portoloin pour que les enfants retournent chez eux, poursuit Harry, et ainsi s'assurer qu'aucun ne reste derrière !
- Ce qui évitera des morts inutiles
- Ça, c'est un début de plan prometteur! s'exclame Sirius, heureux.
- Attends, car on n'a pas fini, dit sombrement Severus.
- Qu'est-ce qu'il y a? demande Lily en voyant l'air de son ami
- On a aussi appris que le Seigneur des Ténèbres veut que Macnair recrute tous les étudiants qui sont pour lui, qu'ils soient mineurs ou non. Donc le plan ne convient pas.
L'information est une honte, mais pas surprenante. Plusieurs phrases fusent de la bouche des Rouges et ors, scandalisés et ne comprenant pas pourquoi le plan ne peut pas être appliqué. Regulus explique le problème avec leur plan.
- Si on emmène des étudiants qui ont choisi les Mangemorts, avec nous, ils pourront, une fois évacués, prévenir un adulte Mangemort et ils attaqueront les étudiants déjà sortis. Ce sera un vrai carnage et ils sauront que l'information a fuité.
- Il suffit de découvrir qui va combattre pour Voldemort ! rétorque Sirius. Il va vouloir savoir combien d'étudiants se joignent à lui et de quelle famille pour les récompenser ou non. Macnair devra alors lui dire les noms donc on le sera grâce à l'épingle. La liste faite, on les regroupe, on les assomme et on les emprisonne. Voldemort sera tellement pris par le combat qu'il ne verra peut-être pas l'absence de troupes. Si c'est le cas, il n'aura pas le temps d'aller les chercher.
- Et comment comptes-tu tous les assommer ? Imagine que toute la maison Serpentard décide de se rallier à lui ? Harry et Ténébris n'auront pas le temps de régler cela, ce sera à nous et on n'est pas assez nombreux.
Ténébris reconnait que Regulus a raison. Pas sûr qu'ils pourront s'occuper d'arrêter les étudiants avant le début de la bataille, attendre l'arrivée de Voldemort et intervenir au plus vite.
- Faux, dit Lily d'une voix malicieuse.
Les Serpentards regardent leurs amis, tout fiers d'eux. Lily leur annonce que pendant que Regulus et Severus cherchaient des informations, ils ont commencé leur mission de rallier le plus d'étudiants majeurs. En réalité, ils ne s'attendaient pas à ce que beaucoup d'élèves les rejoignent et signent le papier de confidentialité créé par Ténébris. Tous ceux présents à la fête sont prêts à se joindre aux combats, mais pas qu'eux. Comme preuve, Lily sort le parchemin qui est complètement rempli. À cette nouvelle, le plan se dessine rapidement et à la fin de la réunion, Ténébris annonce qu'elle va prévenir les créatures magiques et son père pour finaliser les détails et inclure les membres de l'Ordre du Phœnix.
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D'un bon pas rapide, Ténébris quitte la forêt pour retourner à l'école et rejoindre son père. Cela fait deux jours que ses amis et elle se sont réunis pour mettre au point leur plan. C'est aussi le temps qu'il lui a fallu pour regrouper les créatures magiques de la forêt et les gobelins. L'entrevue s'est très bien déroulée, ils l'ont tous écoutée comme si elle portait la sainte parole, une sensation fort déplaisante. Maintenant qu'ils savent tous qu'elle sera un jour une Unique, ils se sont donné comme devoir de se plier en quatre pour elle et Harry. Ce qui l'arrange bien dans la situation actuelle, mais elle ignore s'ils font cela par devoir ou en attente de quelque chose à la fin. Elle ne veut pas trop y penser et préfère se concentrer sur le fait qu'elle a une armée prête à se retourner contre Voldemort.
Elle ne croise personne dans les couloirs menant aux appartements de son père, ce qui l'arrange parfaitement. Quand elle arrive à la hauteur de la statue en forme de Griffon, Ténébris s'apprête à donner le mot de passe que Lily lui a donné ( en tant que Préfète, Lily connait le mot de passe), mais à l'inverse de la dernière fois, la statue bouge immédiatement, comme si elle était retournée à son époque. Sans se poser de question, la Serpentarde grimpe jusqu'au bureau du directeur et avant de rentrer dans la pièce, elle reprend sa vraie apparence.
- Ténébris, dit Albus Dumbledore derrière son bureau, quand il la voit.
En prononçant son prénom, des souvenirs ressurgissent à une époque où tout était plus simple à ses yeux, où la guerre était loin. Ses problèmes moins complexes qu'aujourd'hui et où il suffisait qu'elle s'installe sur les genoux de son père pour croire que rien ni personne ne pourrait jamais l'atteindre. Ténébris ignore si le directeur est conscient de ce qu'elle ressent en cet instant, s'il le fait exprès ou non, mais l'idée de savoir qu'il tient sa promesse, de vouloir être son père, la rend heureuse.
- Salut papa, annonce-t-elle en lui souriant.
Elle s'installe sur une chaise et jette un coup d'œil au Phœnix sur son perchoir, qui la regarde, semblant attendre quelque chose.
- Salut Fumseck
L'oiseau secoue ses plumes et chantonne quelques notes pour la saluer avant de se recroqueviller et de nettoyer ses plumes avec son bec. Ténébris sourit avec amour, avant de se reconcentre sur son père dont les yeux bleus pétillent de bonheur et de malice.
- Attention, Ténébris, je pourrais croire que tu viens plus pour Fumseck que pour voir ton vieux père.
Le rire de la jeune femme sort de sa bouche et réplique d'un ton taquin :
- Vieux ? Tu as encore plusieurs décennies devant toi. C'est normal que je ne sois là que pour Fumseck, c'est le seul qui ne m'a jamais déçu.
Elle dit cette phrase en rigolant avec le cœur bien plus léger qu'elle ne pensait. Son père regarde l'animal qui a arrêté sa toilette aux paroles de Ténébris et qui fait tout le fier devant eux. D'une moue dégoutée, Albus reprend :
- Remplacé par un oiseau dans le cœur de sa propre fille.
- Mais un oiseau légendaire et très puissant, ajoute Ténébris pour enfoncer le clou, trop heureuse de la tournure.
Pour appuyer ses mots, Fumseck laisse ses plumes s'embraser légèrement pour montrer sa grâce et sa puissance. Ténébris ne peut s'empêcher d'éclater de rire devant ce spectacle comique où son père et le Phœnix semblent combattre l'un contre l'autre pour montrer qui elle vient réellement voir. Ténébris aurait pu jouer à ce jeu des heures, mais cette petite comédie prend malheureusement vite fin quand Albus reprend son sérieux.
- Ténébris, je suis très content de te voir, mais je me doute que ce n'est pas que pour une visite de courtoisie.
- Non en effet.
Devenu aussi sérieux que lui, Ténébris lui explique la tournure des évènements, tout ce qu'ils ont découvert et la mise en place de leur plan. Tout en parlant, Ténébris se rappelle qu'elle était surprise que son père ne s'implique pas plus. À leur époque, jusqu'à sa mort, le directeur prenait une place importante face à la lutte contre Voldemort. Mais ici, c'est comme s'il préférait leur laisser carte blanche, prendre les décisions et demande juste à être mis au courant quand tout est en place. Ce qui va très bien à Ténébris. Une fois le plan énoncé, le directeur prend un temps de réflexion avant de demander :
- Je préférerais que le passage secret soit le saule cogneur, plutôt que le miroir.
- Pourquoi ?
- En prenant le Saule Cogneur, les Mangemorts entreront par le parc à l'arrière de l'école, ainsi nous aurons une chance de les cantonner à l'extérieur. J'aimerais éviter qu'ils détruisent Poudlard comme ils l'ont fait en 1997. Et puis, la cabane hurlante reste malgré tout loin du village pour la sécurité de ses habitants.
- Je comprends, murmure Ténébris, mais cela risque de chagriner les garçons. La cabane hurlante représente leur amitié, le secret qui les a liés et la réussite de leur transformation en Animagus.
- Je sais Ténébris, mais tu es la personne la mieux placée pour savoir qu'il faut faire des sacrifices en temps de guerre et ne pas jouer dans le sentimental.
Oh oui, elle le sait mieux que personne. Elle souffre déjà de devoir leur annoncer, mais accepte, consciente de la logique de son père.
- Je leur expliquerais ce changement.
- Merci, Téné.
L'emploi de son surnom lui fait du bien, mais elle ne s'attarde pas sur ce sentiment de bonheur, embrayant sur un autre sujet.
- James et Harry ont émis l'idée de boucher tous les autres passages secrets, sauf celui qu'ils vont utiliser. Nous n'avons pas d'autres idées à part celle-ci, surtout qu'il est hors de question d'utiliser la même stratégie qui a fait que Severus a découvert le secret de Remus, il y a deux ans !
- Rassure-toi, Ténébris, cela ne met même pas venu à l'esprit d'utiliser monsieur Lupin, mais j'ai une meilleure idée que de détruire les autres passages secrets, je vais donc m'en occuper. Cela m'attristerait de savoir que plus aucune génération ne pourra les utiliser et on ne sait jamais, on pourrait avoir besoin de les utiliser.
Ténébris a très envie de savoir comment il compte s'y prendre, mais il ne voudra pas lui révéler son idée. Même s'il tient à tous ses étudiants, Albus va sans doute utiliser de la magie peu recommandable, mais elle est heureuse de savoir que les autres passages vont être épargnés.
- Je tiens aussi à vous remercier de penser aux enfants dans votre plan, reprend Albus.
- Ce n'est rien, papa. Si on peut éviter les tragédies déjà vécues, ce sera parfait.
Elle n'avait aucunement envie qu'un enfant de l'âge de Colin Crivet ou encore plus jeune soit retrouvé mort dans l'école suite au combat parce qu'ils avaient négligé leur sécurité.
- Je vais voir avec Abelforth pour qu'il nous prête son PUB.
Ténébris sourit à l'évocation du frère du Directeur.
- Je comptais bien te laisser t'occuper d'annoncer à ton frère pourquoi son PUB est réquisitionné pour devenir le refuge de plusieurs Portoloin illégaux et d'enfants effrayés !
- Très courageuse, dit malicieusement Albus en jetant un regard appuyé à sa fille.
- Tu m'as appris à choisir mes batailles, rétorque-t-elle toute fière.
- Alors je t'ai bien appris, acquiesce Albus comme si c'était ce qu'il attendait depuis le début.
Ils rigolent tous les deux avant de reprendre la conversation.
- J'aimerais aussi que tu préviennes le ministère et ses aurors de l'attaque, un peu de renfort ne sera pas de trop. Par contre, je veux que toutes les personnes, mises au courant, soient soumises à une enquête pour s'assurer que ce ne sont pas des Mangemorts infiltrés et ils devront tous prêter un serment inviolable.
- Je comprends ta demande et tu peux compter sur moi, ce sera fait. Je leur demanderais également de venir chercher les étudiants Pro-Voldemort que tes amis auront assommés. La plupart sont jeunes et peuvent être sauvés de son influence. Je ne souhaite pas qu'ils deviennent ses victimes.
Ténébris hausse les épaules pour donner son accord. Elle présageait qu'il n'allait pas abandonner les étudiants et leur donner une chance de changer. Ils discutent de tout et de rien pendant que le soleil décline derrière les montagnes. Au moment où Ténébris s'apprête à partir, elle se souvient de quelque chose d'important.
- Au fait, papa, il faut que je te prenne le Choixpeau.
Son père, surpris par cette demande, se souvient de ce qu'ils comptent faire avec l'objet magique. Il prend sa baguette et fait léviter le Choixpeau qui est dans sa vitrine jusqu'à son bureau où Ténébris le récupère. Ténébris dit au revoir à son père et quitte la pièce, après avoir repris sa fausse apparence. Avec la relique en main, elle ne peut s'empêcher de se demande comment ils vont pouvoir récupérer l'épée qui s'y cache ? Après tout, une partie de leur plan se repose sur la capacité de ses amis à récupérer l'épée sacrée. C'est dans ces moments-là que Ténébris regrette Ron qui aurait eu une idée brillante.
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Sous la cape d'invisibilité, Harry et Ténébris regardent une trentaine d'étudiants majeurs entrer dans la salle sur demande. La veille, une nouvelle réunion s'est tenue où Ténébris leur a parlé des créatures magiques et du changement de passage secret utilisé par les Mangemorts. Elle a tout de suite vu que les Maraudeurs n'étaient absolument pas heureux de savoir que la cabane hurlante allait être empruntée, mais n'ont rien dit et ont acquiescé. Elle en a également profité pour leur donner le Choixpeau. Ils l'ont tous regardé comme si le haut de forme détenait les réponses à leurs questions. Les Gryffondors ont promis de se le relayer et de trouver un moyen pour récupérer l'épée, et surtout de ne pas faire exploser la moitié de l'école au passage. Lily les a aussi avertis qu'ils allaient utiliser régulièrement la salle sur demande pour que les étudiants puissent s'entrainer à se battre.
Quand Lily leur a dit que la première réunion se déroulerait ce soir, les deux Voyageurs n'ont pas pu s'en empêcher et sont venus, pour voir qui allait venir. C'est rare, mais Harry a oublié la carte des Maraudeurs dans le dortoir et quand il s'en est rendu compte, il était trop tard pour aller là chercher, au risque que tout le monde soit déjà rentré. En plus, vu que la carte ne leur permet pas de savoir qui se trouve dans la salle sur demande, s'ils veulent savoir, ils doivent être présents. Ils se sont donc mis sous la cape d'invisibilité et regardent les élèves qui sont très surpris d'entrer dans une pièce dont ils ignoraient l'existence.
- Ça me rappelle beaucoup de souvenirs, dit Harry toujours sous la cape et après avoir lancé un sort de silence autour d'eux
- Moi aussi, rétorque Ténébris avec un sourire
Leur 5ème année a été l'une des plus difficiles à vivre et pourtant, c'est durant celle-ci qu'ils se sont découvert une âme de leader. Sans soucis, ils imaginent très bien ce que les étudiants vont faire derrière cette salle.
- Tu penses qu'ils vont apprendre quel sortilège ? demande Harry
Il se souvient des cours que Ténébris et lui ont donnés. Ça avait été loin d'être une partie de plaisir sur certains aspects, notamment de s'assurer que personne ne les suivait ou de faire comprendre aux étudiants que chaque sort, même les plus basiques sont importants à connaitre.
- Lily m'a demandé une liste de nouveaux sorts à apprendre qui leur serait utile. Je lui ai répondu qu'avant d'apprendre de nouvelles choses, il faut être sûr que les bases soient acquises.
- Je me demande quelle tête ils vont faire si maman leur dit qu'ils vont travailler l'experliarmus, rigole Harry, heureux de cette vision.
Ténébris tourne sa tête pour voir Harry en train de rire. Elle est tellement heureuse de voir un fardeau en moins sur ses épaules et le fait de l'entendre appeler Lily, Maman, signifie beaucoup. Bien sûr, il ne l'appelle pas comme cela devant la nommée ou les autres, mais quand ils ne sont que tous les deux, Harry utilise très facilement ce mot ainsi que celui de Papa. Après tout, s'il ne peut pas les appeler ainsi maintenant, alors il ne pourra plus jamais le faire. Elle glisse sa main dans la sienne et se colle à lui, posant sa tête contre son épaule en continuant de regarder les derniers retardataires. Harry se laisse faire et savoure ce moment de calme, sachant qu'ils sont rares et précieux. Quand la porte de la salle sur demande disparait, Ténébris et Harry ne bougent pas avant plusieurs minutes pour continuer de profiter de l'instant présent.
Jusqu'à ce qu'Harry lance le premier mouvement en entrainant Ténébris à sa suite en lui tenant toujours la main. Sauf que le survivant ne prend pas le chemin de la salle commune de Serpentard, il déambule dans les couloirs sans but précis et Ténébris se laisse faire. Ils ne se sont jamais vraiment baladés dans les couloirs tous les deux, cette expérience leur redonne le sentiment d'être un couple normal sans histoire et avec un avenir heureux. Pourtant, la réalité les rappelle à eux quand une porte apparait soudainement, au détour d'un carrefour.
Ils sont dans des couloirs où les étudiants ne viennent jamais, dans une partie du château abandonné, encore plus loin que les cachots. Cela n'a pas empêché Ténébris d'explorer cette partie de l'école quand elle était petite et elle est formelle. Cette porte n'a jamais été là. Instinctivement, Ténébris et Harry se lâchent la main et se mettent en position de combat, prêts à agir si quelque chose sort de cet endroit. À nouveau, plusieurs secondes s'écoulent avant que Ténébris dise :
- Qu'est-ce qu'on fait ?
D'un pas prudent, Harry s'avance et utilise sa magie pour ouvrir la porte. En jetant un coup d'œil, ils aperçoivent un escalier descendre encore plus profondément dans l'école. Mais ce qui est le plus bizarre et surprenant, ce sont les murs qui ne sont pas en briques, mais en terre recouverte de toiles d'araignées et il n'y a plus de plancher, mais des pierres alignées où repose de la poussière.
- Cet escalier n'a pas dû servir très souvent, murmure Harry.
- A-t-il seulement été emprunté ce dernier siècle ? rétorque Ténébris.
Ils n'ont pas le temps de faire autre chose qu'une rafale de vent secoue leurs cheveux et les fait même reculer.
- Qu'est-ce que c'était ? demande Ténébris, impressionnée par ce qu'il vient de se passer.
- Je ne sais pas, mais un coup de vent aussi violent, venant d'un endroit flippant et en profondeur ne me rassure pas, annonce Harry.
Ténébris cherche une explication logique. Elle cherche à se rappeler si Poudlard n'a pas été construit sur un lieu particulier, mais elle est sûre que ce n'est pas le cas. Elle continue malgré tout de chercher dans sa tête quand elle voit Harry passer devant elle et descendre. Elle l'attrape par la manche et se retient de ne pas hurler contre lui :
- Ça ne va pas la tête ! Pourquoi est-ce que tu descends ?
- La porte n'est pas apparue sans raison, il faut qu'on aille voir.
L'excitation est parfaitement perceptible dans la voix d'Harry, c'est cela plus que le reste qui oblige Ténébris à lui répliquer :
- Tu crois sincèrement que c'est le bon moment pour partir à l'aventure ?
Dans un sourire espiègle, une lumière scintillante apparait dans les yeux émeraude d'Harry. Cela faisant longtemps que Ténébris n'avait pas vu cette étincelle dans les yeux de son fiancé.
- Allons, tu n'as pas envie de faire ressortir ton côté Gryffondor ? Ça fait si longtemps qu'on n'a pas fait quelque chose d'insensé ou de dangereux.
Insensé ? Dangereux ? Ténébris trouve que c'est leur quotidien. C'est insensé et dangereux de voyager dans le temps, de chercher et détruire des Horcruxes, de planifier une guerre contre Voldemort, de s'assurer que le moins de personnes meurent, de combattre les Mangemorts quotidiennement et pourtant, Ténébris comprend ce qu'Harry veut dire. Tout cela (à part le voyage dans le temps), ils l'ont déjà fait. Ce n'est pas nouveau pour eux, cette excitation de partir vers l'inconnu n'est plus présente en eux, donc elle comprend ce qu'Harry voit en ce chemin : la promesse de quelque chose de nouveau. Elle souffle sachant à quel point il a raison, avant de passer devant lui.
- Si je suis blessée, ce sera de ta faute, souffle-t-elle en le doublant.
- Mais oui, bien sûr, rétorque Harry en la suivant.
Jamais Harry n'aurait pensé un jour descendre des escaliers aussi longs. Il pense même qu'ils sont sortis du périmètre de protection de l'école, mais il n'y a aucun signe montrant que la descente se termine bientôt. Malgré le lumos qu'il a fait apparaitre avant de s'engouffrer, quand il regarde devant lui, il ne voit pas la fin du chemin. Il est donc plutôt soulagé quand il touche enfin un sol de terre plat. Ils sont dans une immense cavité où ils ne voient pas le fond.
- Ne me dis pas qu'on a fait tout ce chemin pour rien ? s'exclame Harry, déçu par cette perspective.
Ténébris ricane et répond:
- À la place de la personne qui a fait cet endroit, tu aurais construit un aussi grand escalier et une pièce si grande pour rien ?
Harry la regarde, mais ne peut rien rétorquer.
- Nous sommes des sorciers, Harry, nous cachons nos secrets avec notre magie, poursuit Ténébris presque heureuse de lui faire un tel cours.
Harry ronchonne dans sa barbe inexistante. Malgré ses années d'études et de guerre, il lui arrive parfois de penser comme un moldu et d'oublier que la magie peut tout faire.
- Lumos Maxima, Gemino.
Ténébris fait apparaitre plusieurs sphères de lumière dans la pièce pour tout éclairer. Ils constatent que l'endroit ressemble à la grotte qui renfermait l'Horcruxe sauf que cette fois, il n'y a pas de lac. Le problème c'est qu'il n'y a toujours rien d'intéressant. Ils se séparent et fouillent l'endroit, regardant au sol, au mur, au plafond pour découvrir quelque chose, mais rien jusqu'à ce qu'ils sentent une aura se propager autour d'eux.
- Tu as senti ? s'exclame immédiatement Ténébris en se tournant vers Harry.
- Oui, dit ce dernier en cherchant de gauche à droite d'où venait cette sensation.
Ils savent tous les deux ce qu'était cette aura : de la magie Antique. Instinctivement et prudemment, Harry et Ténébris laissent flotter leur magie Antique dans l'air dans l'espoir que quelque chose arrive, avant que la terre ne tremble d'un coup. Ils sont obligés de se tenir au mur pour ne pas tomber et ils font apparaitre une barrière de protection au-dessus de leur tête, de peur d'être ensevelis, mais rien. La secousse disparait aussi vite qu'elle est apparue et quand ils relèvent la tête, cinq Menhirs se tiennent bien droits au centre de la pièce. Immédiatement, Harry et Ténébris retournent vers l'entrée pour mieux voir les pierres face à eux.
- C'est incroyable, murmure Ténébris devant les Menhirs.
Sur chaque pierre est dessiné un animal. En commençant par la pierre de gauche, on peut voir un serpent gris sur fond vert se dresser fièrement, la langue dehors. À côté, c'est la forme d'un aigle noir prenant son envol sur un ciel bleu, les serres prêtent à agripper tout ce qui se trouve à sa portée, qui les contemple. En prenant le mur de droite, la pierre montre un lion en or couché sur ses pattes, observant calmement ce qui l'entoure sur un fond rouge comme les flammes de l'enfer. À l'inverse, le blaireau noir sur un fond jaune à côté de lui, semble bien inoffensif et enfin, au centre de ces quatre Menhirs, se trouve le dernier de cette collection.
Un Dragon.
Le même Dragon que Ténébris et Harry ont vu lors de leur 5ème année quand il a défendu Ténébris qui allait être renvoyée de Poudlard par Ombrage. L'animal se tient debout, au point qu'une partie de son corps n'est pas dessiné sur la pierre et pourtant, ils se sentent minuscule face à lui. Les deux Voyageurs ne comprennent pas ce que font les cinq fresques ici. Au moment où Harry s'apprête à demander si Ténébris sait ce que cela signifie, les cinq animaux sortent des pierres... littéralement.
Le serpent ondule sur le sol, l'aigle va se percher au-dessus de la pierre, le lion se met à quatre pattes devant le Menhir et le blaireau s'assoit dès qu'il sort de la pierre. Quant au Dragon, il est si grand et imposant qu'il est obligé de se mettre derrière les rochers pour n'écraser personne, amenant sa tête vers le plafond.
- Par Merlin tout puissant, laisse échapper Ténébris qui sent ses jambes trembler sous elle.
Jamais elle n'aurait cru voir un jour les symboles de l'école devant elle si vivants. Quand ils entendent une voix de femme claire et calme, elle sait que quelque chose d'important va suivre.
- Non, mon enfant, Merlin n'y est pour rien.
Le son vient du blaireau et ils en sont sûrs, même s'ils sont étonnés. Harry s'apprête à se demander s'ils ne rêvent tout simplement pas quand tous les animaux, sauf le dragon, se transforment en humain. Devant eux, à la place de leurs animaux emblématiques, se tiennent les quatre fondateurs de Poudlard. Le silence qui entoure la pièce est écrasant et chargé de magie. Se retrouver devant les quatre Fondateurs de Poudlard, les quatre plus grands mages de leur époque, Harry se sent si petit et faible. Ils possèdent un tel charisme et une telle prestance écrasante que cela fait peur, surtout qu'ils ne sont pas sous une forme de fantôme, mais en chair et en os. C'est censé être impossible, mais c'est tellement réaliste que le Survivant demande hésitant :
- Comment … comment est-ce possible?
- Ça mon très jeune ami, c'est grâce à la magie Antique et à Mort, dit Godric Gryffondor dans un grand sourire avec une voix forte et joyeuse.
Harry aurait sauté de joie d'entendre cet homme lui parler s'il avait réussi à faire attraction de ses mots et il n'est pas le seul.
- Mort ? disent Ténébris et lui en cœur avec une immense surprise
Rien de vraiment étonnant que la Magie Antique n'est un rôle dans leur apparition, étant le cœur même de l'école, mais aucun des deux ne voit comment l'Unique peut être mêlée à cette histoire.
- Oui, cela doit vous surprendre que nous connaissions l'existence des Uniques, secret si bien caché par les créatures magiques, dit Rowena Serdaigle d'un ton très calme et doux.
- C'est pour en discuter avec vous que nous vous avons montré cet endroit, poursuit Helga Poufsouffle avec son timbre très maternel.
- Et vous révéler le dernier secret vous concernant, reprend Salazar Serpentard d'une voix profonde et sèche.
- Dans l'espoir que vous y voyez plus clair, termine Gryffondor.
Ils terminent la phrase de l'autre dans une synchronisation si parfaite qu'Harry a l'impression d'être en face d'un seul et même esprit. Mais à nouveau, leurs mots sont plus importants que l'honneur de les avoir en face d'eux.
- Un secret ? demande Ténébris, suspicieuse qui pensait que plus rien ne leur était caché.
À croire qu'ils n'auront jamais la paix, dès qu'ils pensent tout savoir sur eux, quelque chose leur prouve le contraire.
- Oui, mon héritière, nous sommes là pour vous aider, dit Serpentard en fixant son regard d'orage sur elle.
Ténébris se crispe à l'instant où elle entend ses paroles.
- Je ne pensais pas que vous me considéreriez comme t-elle, après tout ce que j'ai fait.
La voix de Ténébris est dure et le met presque au défi de la contredire.
- Et qu'as-tu fait qui pourrait me faire croire que tu n'es pas mon héritière ?
- J'ai tué le basilic, commence Ténébris, mais elle n'a pas le temps de finir qu'elle est immédiatement interrompue.
- Chose que tu as faite à ton époque, mais pas ici. Tu as préféré l'épargner, ce qui n'était pas possible chez toi.
Ténébris sent une pointe de remerciement dans la voix de son ancêtre, mais elle ne se laisse pas démonter et reprend.
- Je ne suis pas allé dans votre maison à mon époque, préférant les Rouges!
- Ta place était autre part et venir dans la mienne t'aurait détruit et puis ce n'est que partie remise, puisque tu portes mes couleurs ici.
La surprise se lit sur les visages de Ténébris et d'Harry, ne s'attendant pas à cette réponse.
- J'ai détruit votre collier et je vais le refaire, poursuit Ténébris avec détermination.
- Comme tu le feras pour la coupe et le diadème, rétorque Serpentard.
Ténébris sent la colère monter dans ses veines face à ce Mage Noir. Elle avance pas à pas et à chacun d'entre eux, elle s'exclame:
- Je vous déteste, vous et votre idéologie, j'ai protégé les Moldus et les Nés-Moldus, ma meilleure amie en était une. J'ai renié tout ce que vous avez transmis à votre descendance. J'ai choisi le courage et la bravoure, à la place de la perfidie et de l'ambition !
Maintenant à quelques pas de lui, Ténébris hurle presque sa dernière phrase :
- Alors comment pouvez-vous me considérer comme votre Héritière, alors que je ne suis même pas humaine !
Face à ce mage si craint et respecté, elle ne ressent que de la colère et de la rage. Toute sa vie, elle a refusé de ressembler à Voldemort, de faire ce qu'il attendait d'elle, mais au-delà de cela, elle refusait aussi de porter sur ses épaules l'Héritage de Salazar Serpentard. Elle est convaincue de lui avoir cloué le bec, c'est pour cela qu'elle ne comprend plus rien quand il dit :
- Je sais et je ne t'en veux pas, ni de ce que tu as fait ou de ce que tu es. Tu as su voir, comprendre et aimer quelque chose que j'ai toujours méprisé.
Apparait alors un petit sourire sur le visage du Mage, un sourire faible et triste, mais un sourire malgré tout. Ce petit geste fige Ténébris et la pousse à ne pas faire un mouvement.
- Vous semblez très différent de ce que nous avons toujours entendu sur vous, murmure Harry qui s'est rapproché tout en restant à une distance respectable.
Le Mage Vert regarde le garçon sans aucune haine alors que ses collègues sourient gentiment. D'un ton professionnel, il s'exprime comme pour n'annoncer que des faits :
- Vous me connaissez comme quelqu'un d'une grande ambition et très rusé. Pour arriver à mes fins, j'étais capable de tout. Ma haine envers les Moldus et leurs enfants magiques est connue de tous. C'est la raison même de la construction de la Chambre des Secrets où j'ai caché le basilic pour qu'il puisse "purger" Poudlard des enfants de Moldus et cela en dépit du fait que les autres fondateurs étaient en désaccord avec mes croyances.
Ses yeux se plissent et ses pattes d'oie s'accentuent.
- Et c'est la pure vérité, voici le genre d'homme que j'étais lors de mon vivant.
- Alors pourquoi n'êtes-vous pas déçu par moi? demande Ténébris, car tout le temps où il a parlé d'elle, jamais elle n'a entendu de mécontentement dans sa voix.
- Car nous n'avons jamais vraiment quitté Poudlard. Nous nous sommes lancé un sort pour qu'à notre mort, nos esprits et nos âmes se lient à l'essence même de l'école. Ainsi nous avons continué à veiller sur elle et ses habitants. Grâce au Choixpeau qui regarde tous les souvenirs des étudiants lors de la 1ère année, j'ai pu voir à travers les générations et j'ai compris bien des choses.
Serpentard se tourne vers son Menhir où est réapparu le Serpent de tout à l'heure. C'est en le regardant qu'il commence son récit, qui est l'histoire de sa vie.
- Je suis un sorcier considéré comme un Sang Pur. Mes parents étaient des sorciers, mais ils sont morts quand j'étais très jeune. Mon dernier souvenir d'eux est le jour de leur capture par des Moldus terrifiés par leur magie. Ils leur ont pris leurs baguettes et les ont décapités, avant de brûler leurs restes.
Ténébris voit les muscles de son dos se crisper pendant qu'il parle.
- Quand je dormais, il m'arrivait encore d'entendre leurs hurlements et leurs voix me disant de fuir, de ne jamais oublier et de ne pas pardonner ce qu'ils nous avaient fait. À leur mort, j'ai erré dans la rue, seul, mourant de faim et ne sachant pas manipuler ma magie. Cela m'a sauvé très souvent la vie, car elle me protégeait des autres enfants des rues ou des adultes voulant me voler le pain que j'avais moi-même dérobé. Je ne sais pas ce que je serais devenu si Merlin ne m'avait pas trouvé et pris sous son aile.
Il tourne la tête vers les trois autres fondateurs qui le regarde et continue:
- J'ai rencontré ceux qui allaient devenir mes amis et collègues. Ce jour-là, je me suis juré de ne jamais plus être faible, d'apprendre tout ce qui était à ma portée ou non et surtout de faire en sorte qu'aucun sorcier ne vit comme j'ai dû survivre.
Le mage repose à nouveau ses yeux sur les deux jeunes sorciers.
- Alors quand on a eu l'idée de créer une école pour enseigner aux générations futures, j'y ai mis toute mon énergie. J'étais heureux, jusqu'à ce que les premiers étudiants arrivent et que parmi eux, il y avait des Nés-Moldus. Quand je les ai vus, mon sang n'a fait qu'un tour. Je voulais qu'ils quittent le château, ils n'avaient pas leur place dans l'école. Bien sûr, Helga, Rowena et Godric étaient contre et je n'ai pas pu les faire changer d'avis. Mais le pire est quand ces mêmes étudiants arrivèrent dans ma maison, réparti par le Choixpeau voyant en eux les caractéristiques que j'aimais tant. Cela m'a mis hors de moi et très vite, tous savaient ce que je pensais d'eux. Je n'arrivais pas à oublier ce que les Moldus avaient fait à mes parents. Je refusais de leur pardonner quoi que ce soit alors qu'ils étaient innocents, n'étant même pas nés. Certains avaient même subi les mêmes galères que moi, mais je n'en avais cure. Je ne voyais en eux que des tueurs, des gens nous volant notre magie, nos traditions et nos places dans la société magique. J'ai tout fait pour les bannir de l'école, mais nos querelles sur le sujet ont empoisonné ma relation avec les autres fondateurs et vous savez ce que j'ai fait avant de quitter l'école.
- Et quand tu nous as quittés, plus rien ne fut jamais pareil, interrompt doucement Helga.
Serpentard lui sourit avant de reprendre.
- Je savais très bien que mon esprit reviendrait dans le château à ma mort et me permettrait d'avoir l'assurance de ce que j'avais prédit : les Nés-Moldus nous détruiraient.
- Mais ce ne fut pas le cas, murmure Ténébris.
- Non, ce ne fut pas le cas. Je pouvais voir tout ce qui se passait dans la bâtisse. Au début, j'ignorais tous les actes de bonté, de gentillesse que démontraient les Nés-Moldus. Je préférais également ignorer toutes les preuves de discrimination subies, mais aussi leur puissance pour certains et leur volonté d'intégration au monde magique. Mais avec le temps, cela devenait de plus en plus dur de fermer les yeux et les remarques de mes compagnons ne m'aidaient pas vraiment.
- Encore heureux, sinon on aurait mal fait notre devoir, dit Gryffondor en souriant.
- Avec beaucoup de patience, de conseils et d'aide, j'ai compris que j'avais tort sur bien des sujets, mais il était trop tard pour moi. Ma réputation ainsi que celle de ma maison était faite depuis des siècles, alors j'ai continué de regarder ce que devenait l'école, ma maison, mais aussi mes descendants.
Ténébris hoche la tête, ne s'attendant pas à toutes ses explications, comprenant mieux certaines choses.
- Jusqu'au jour où arriva Ton Elvis Jedusor, mon premier héritier de Sang-mêlé. J'attendais énormément de lui, pensant qu'ayant grandi dans le monde Moldu, il pourrait réparer mes erreurs, mais ce ne fut pas le cas, bien au contraire. Il a fait bien pire que tout ce que j'ai imaginé ou fait.
La tristesse sort de sa voix comme si cela devait forcément arriver.
- J'ai cru alors que mon nom et ma descendance seraient toujours aussi aveuglés que je l'étais, mais j'avais tort.
Il lève la main pour la poser sur l'épaule de Ténébris qui ne peut s'empêcher de plonger ses yeux dans les siens.
- Tom a commis la pire chose qui puisse exister, mais de cet acte est né ce qui pouvait arriver de mieux. À mes yeux Ténébris, tu es mon héritière, que tu sois humaine ou non, tu es la seule à avoir vu au-delà des préjugés. Tu t'es battue pour un avenir plus juste et c'est pour cela que je suis fier de toi.
Ténébris a toujours voulu que son père, Albus, soit fier d'elle et il l'a été. Surtout, elle savait que jamais elle n'aurait celle de Voldemort et encore moins de Serpentard. Elle s'est trompée sur ce dernier et ça lui fait un choc. Serpentard voit en elle son héritière. Elle entend Godric dire :
- Tu as l'âme d'une Gryffondor, ma très chère Ténébris, t'avoir eu dans ma maison est également un honneur
- Mais tu as l'esprit d'une Serpentard, dit malicieusement Salazar, la preuve, dans cette époque, c'est dans ma maison qu'elle se trouve.
Gryffondor éclate de rire et réplique:
- Oui, tu as raison et cela va de même pour toi, Harry Potter.
Les deux Fondateurs, verts et rouge, observent l'étudiante avec beaucoup de gentillesse dans le regard., provoquant un sourire sur le visage d'Harry, de même que sur celui de Ténébris. Elle se recule pour se mettre à côté d'Harry, bien plus apaisée, avant que Rowena annonce :
- Maintenant que Salazar vous a raconté son histoire, il est temps de vous révéler pourquoi vous êtes la et le secret derrière la création de Poudlard.
- Poudlard ? demande Harry. Je croyais que le secret nous concernait ?
- Il vous concerne, jeune Harry, dit Helga. Ce secret vous lie directement à l'école.
À ces mots, toute la joie que les deux étudiants ressentaient s'envole, comprenant que les découvertes qu'ils viennent de faire ne sont rien comparé à ce qu'ils vont entendre.
- Est-ce que cela a aussi un lien avec Mort? demande Ténébris
- Tout est lié, Jeune Immortelle, annonce Rowena.
Ténébris est surprise par ce nouveau surnom qu'elle n'aime pas du tout. Le dragon, resté silencieux jusqu'à présent, bouge la tête en l'amenant plus près du sol comme pour mieux écouter.
- L'histoire a retenu ceci, commence Rowena, nous avons tous les quatre fondaient la première et unique école de Grande-Bretagne, Poudlard. La vérité est que quelqu'un nous y a poussés et aidés.
- Mort, annonce Helga.
- Attendez une seconde, interrompt Ténébris. Je viens de me souvenir de quelque chose que Mort nous a dit ! C'est Magie qui aurait provoqué votre rencontre pour que vous puissiez un jour créer l'école, Mort ne nous a jamais dit qu'elle vous avait également aidé !
- Tu as une bonne mémoire Ténébris et c'est vrai.
- Il faudrait peut-être que nous leur racontions tout depuis le début, Helga.
- Tu as raison, Salazar.
Helga lève ses mains et sa magie fait apparaitre une silhouette blanche, flottante au dessus d'eux.
- Tout comme l'histoire ignore l'existence des Uniques, personne ne sait que Merlin, tout comme les frères Peverell, savait qu'ils existaient et Merlin a eu une chance incroyable de devenir ami avec Magie, suite à son parcours de vie.
Une sphère violette apparait et tourne autour de la silhouette blanche.
- Magie aida énormément Merlin à devenir le mage si puissant que nous connaissons. Elle lui a prédit qu'il allait prendre sous son aile quatre personnes qui, un jour, créeront l'école de magie d'Angleterre. C'est pour cela que Merlin voyagea dans tout le pays pour trouver les quatre enfants allant devenir ses disciples, avec l'aide de Magie.
La silhouette blanche et la sphère violette commencèrent à bouger dans toute la pièce et petit à petit, de nouvelles petites silhouettes se joignirent à eux. Au début, c'était une bleue, puis une jaune, une rouge et enfin une verte.
- Plus le temps passait, plus les quatre élèves devinrent amis et grandirent ensemble jusqu'au jour où Merlin leur annonça ce dont Magie lui avait parlé : Poudlard.
Les quatre silhouettes rouge, verte, bleue et jaune grandirent et encerclèrent la silhouette blanche et la sphère violette.
- Nous étions en joie, prêts à accomplir notre devoir. Nous avons d'abord choisi le lieu où se tiendrait l'école, puis nous avons commencé la construction, mais le temps nous rattrapa.
Toutes les silhouettes se sont mises au travail et le début des fondements de Poudlard furent visible, alors que la silhouette blanche diminuer en lueur et que la sphère jaune disparaissez.
- Merlin était mourant.
Toutes les silhouettes s'arrêtèrent dans leur travail pour se rapprocher de la silhouette blanche qui s'allongea. Derrière, les quatre autres silhouettes l'entouraient.
- Son heure était venue, mais avant de mourir, Merlin nous révéla l'existence des Uniques, l'histoire des Peverell et comment ils ont réussi à faire appel à une Unique. S'il nous avouait tout cela, c'était parce qu'il avait fait un rêve, nous voyant exécuter ce sort pour demander de l'aide à une Unique afin de protéger l'école contre toute menace possible.
La silhouette blanche fit quelques mouvements avant de disparaitre. Celles restantes se sont mises en cercle et des filaments se sont détachés d'elles pour créer un pentagramme.
- Nous avons fait ce que Merlin nous a ordonné et avons lancé le sort pour apercevoir l'Unique. Bêtement, nous pensions voir Magie puisqu'elle avait accompagné Merlin, même si nous l'ignorons à ce moment-là, mais ce n'était pas elle qui nous attendait de l'autre côté.
Au centre du pentagramme, ce n'était pas une sphère violette qui apparaissait, mais une sphère noire.
- C'était Mort, celle que les Peverell avaient invoquée.
Ténébris se souvient qu'en effet, Mort avait raconté, lors de leur discussion dans l'autre monde, que seuls les trois Peverell et quatre autres personnes l'avaient vue alors qu'ils étaient encore vivants. Mais elle ne leur avait pas révélé l'identité des quatre autres et avait tourné la conversation pour uniquement leur dire que Magie avait provoqué la rencontre entre les quatre Fondateurs pour la création de l'école, sans parler de leurs propres rencontres. Cela signifie qu'elle s'est joué d'eux, car il manque une grande partie de l'histoire, mais si Mort ne leur a rien dit, c'est peut-être dans un but bien précis. Mais lequel ? Ténébris interrompt ses pensées quand Salazar reprend :
- Face à cette Unique, nous avons cru que jamais nous n'allions réussir à la convaincre, mais à notre grande surprise, elle accepta.
Les silhouettes verte, rouge, jaune et bleue se rapprochèrent de la sphère noire qui les enveloppa entièrement, les faisant disparaitre de leur vue.
- Mort nous avait dit qu'elle comprenait l'importance d'une école pour le monde magique et accepta même de donner une conscience et une forme physique au château à l'aide de la magie Antique. Ainsi, l'école serait toujours protégée et saurait se défendre pour protéger les futurs étudiants.
L'énergie noire disparait, pour refaire apparaitre la sphère, les quatre silhouettes, mais également pour laisser place à un château où se trouve au sommet, un dragon d'or.
- Ce fut la première et la dernière fois que nous rencontrions une Unique de notre vivant, mais cela n'avait pas d'importance à nos yeux. Nous avions accompli notre devoir et nous allions enfin pouvoir enseigner aux futures générations.
La sphère noire disparue et les quatre silhouettes rentrèrent dans le château où trône toujours le dragon.
- À ce moment-là, nous ignorions complètement que nous avions été manipulés et que notre rencontre avec Mort était prévue depuis très longtemps.
- Comment cela ? demande Harry surpris par cette annonce.
- Quand nous sommes tous les quatre morts, explique Godric, nous savions que nos esprits et nos âmes reviendraient dans le noyau de l'école puisque nous avions tout fait pour, mais cela n'arriva pas tout de suite. Avant, nos âmes sont arrivées dans le royaume des Morts où l'Unique nous attendait. C'est là qu'elle nous a révélé l'entièreté de son plan.
Les quatre silhouettes devinrent extrêmement pâles devant les portes du château, sans pour autant perdre leur couleur d'origine, avant que la sphère noire ne réapparaisse.
- Mort nous révéla qu'elle avait accepté de nous aider uniquement, car elle avait une autre raison que l'enseignement des nouvelles générations. Magie, Vie et Elle avaient découvert, quelque temps plus tôt, qu'un nouveau Unique allait apparaitre un jour. Face à cette découverte, Magie a eu une vision d'un immense château où deux enfants, au sommet d'une tour, se promettaient d'être toujours là l'un pour l'autre. Mort fut convaincue que ces deux personnes étaient celles attendues et qu'ils se rencontreront à Poudlard. Magie s'est donc rapprochée de Merlin, pour qu'ils nous rencontrent.
- Et qu'ainsi vous construisiez l'endroit destiné à nous trouver, annonce Ténébris, comprenant enfin toutes les pièces du puzzle.
Helga hoche la tête et dit:
- Et que le château puisse vous protéger en attendant que vous soyez prêts à les rejoindre.
Ténébris a l'impression que sa vie est une boucle sans fin face à cette révélation. Ses commissures de lèvres se lèvent et un rire nerveux sort de sa bouche au moment où elle pose sa main sur son front, sentant sa tête tourner. Jusqu'au bout, leurs vies ont été manipulées pour un destin qu'ils n'ont jamais voulu.
- Ténébris ? demande Harry par la pensée.
Sans se retourner vers son fiancé, elle annonce:
- J'en ai marre, marre de tout cela, de savoir que nos décisions doivent se prendre en fonction d'un avenir imposé.
- Je sais, Téné.
Harry ouvre plus grand le canal les liant et elle ressent toute son amertume, sa colère et son dégoût. La magie Antique bouillonne dans son cœur et Ténébris se demande même comment Harry fait pour la garder sous contrôle.
- Nous comprenons parfaitement ce que vous ressentez, annonce Godric.
- Même si à l'inverse de vous, le destin acquis est celui que nous souhaitions, c'est très déplaisant de se sentir comme une marionnette entre les mains de divinité, poursuit Salazar.
- Malheureusement, vous ne pourrez devenir maitre de vos destins qu'en acceptant de devenir des Uniques, termine Rowena.
- Comment ? Comment pourrions-nous l'accepter ? demande Harry d'une voix colérique.
Ténébris se tourne vers lui et voit ses poings serrés, blanchissant à vue d'œil.
- Car vous devez devenir des Uniques pour anéantir Voldemort, annonce Helga.
- Pourquoi ? demande Ténébris. Nous avons réussi à vaincre celui de notre époque, sans être des Uniques.
- Oui, mais vous savez que CE Voldemort est bien plus puissant. Son âme est peut-être divisée, mais pas autant que dans le futur. Il n'a pas complètement sombré dans la folie, lui permettant d'être lucide sur plusieurs points. Et ses pouvoirs sont à leurs paroxysmes, à l'inverse de celui combattu en d'autres temps.
Aucun des deux ne peut la contredire. Ils ont vu très clairement la différence entre les deux Voldemort qu'ils ont affrontés et c'est vrai que celui-ci est plus dangereux. Il est plus calculateur, puissant et stratégique.
- Je suis prête à reconnaitre qu'il est plus puissant, mais pourquoi devons-nous devenir des Uniques pour le vaincre ?
La réponse ne vient pas d'un des quatre Fondateurs, mais du dragon. L'animal ne fait pas un geste dans leur direction, mais la Magie Antique se dirige vers eux et à nouveau, elle se connecte à leur magie comme lors de la bataille de Poudlard, leur apportant calme, paix et sérénité, mais cette fois, ils sentent plus que cela.
Ils ont une vision.
Ténébris et Harry détestent la divination et les prophéties depuis qu'ils ont eu la preuve de leur existence et qu'elles peuvent se réaliser. Mais jamais ils n'auraient cru avoir un jour une vision du futur et ce qu'ils voient leur glaça le sang.
Ténébris et Harry virent ensemble comment aurait été le monde sans leur intervention, si Voldemort avait gagné. Mais pas seulement, ils virent plusieurs futurs possibles avec ou sans Ténébris aux côtés du Mage Noir. Le moins que l'on puisse dire, c'est que le monde magique est plongé dans le chaos, la destruction et l'horreur. L'âme de Poudlard leur montre ce que serait devenue l'Angleterre si les Uniques ne les avaient pas aidés. S'ils n'avaient pas utilisé la Magie Antique, s'ils n' acceptent pas pleinement leur destin d'Unique mais aussi s'ils n'avaient pas assumé de sacrifier leur avenir pour les êtres vivants. Cela leur brise le cœur de constater à quel point les sorciers dépendent d'eux.
- Pourquoi nous montres-tu cela, Poudlard ? demande Ténébris d'une voix triste en s'adressant au dragon.
Pour la première fois, ils entendent la voix de l'École. Elle vient de partout et nulle part à la fois, mais elle est douce.
- Voldemort est puissant, mais la puissance n'est rien sans toutes les autres cartes en main. À votre époque, Voldemort vous sous-estimait, mais ce n'est pas le cas dans celle-ci. Il craint les Anges du destin même s'il ne le dira jamais, sans savoir qui vous êtes. Il ne prendra aucun risque et utilisera tous les moyens en sa possession pour vous terrasser. À l'heure actuelle, malgré votre Magie Antique, votre plan et vos connaissances, vous avez des chances de sombrer, car il se prépare minutieusement. Seuls les Uniques ne peuvent échouer.
Malgré ses paroles, le dragon n'a pas convaincu entièrement les deux étudiants. Il reprend avec plus de gravité dans la voix :
- En effet, vous avez eu moins de choix que vous auriez voulu. Vous avez porté et vous portez encore le poids de l'avenir de ce monde, mais croyez-moi quand je vous dis que vous avez bien plus vécu que la plupart des gens passés entre ces murs.
- Que veux-tu dire ?
Le dragon allonge sa tête et se place de manière à regarder Ténébris et Harry dans chaque œil.
- Les humains se posent bien des questions, mais certaines reviennent plus que d'autres. L'avenir est-il déjà écrit ? Leur vie est-elle déjà toute tracée ? Ont-ils seulement leurs mots à dire concernant le futur ? Ils se posent toutes ces questions, car ils ont peur de l'inconnu. Tellement de gens et d'enfants, croyant qu'ils étaient exceptionnels, sont décédés jeunes sans n'avoir rien accompli. Et au contraire, des étudiants se pensant sans capacité incroyables sont devenus exceptionnels.
Harry et Ténébris ne disent rien, écoutant religieusement les paroles de cette créature. De même que les Fondateurs, sachant à quel point seul le dragon peut leur faire ouvrir les yeux.
- C'est pour cela que vous êtes différents. Si l'avenir est tout tracé, vous faites partie des rares personnes à avoir eu leurs mots à dire sur l'avenir.
- C'est faux …
- Non Harry, interrompt le dragon. Oui, vos choix étaient durs. Oui, vos choix étaient cruels, mais vous les avez eus ! Vous auriez pu ignorer la prophétie ! Partir quand il était temps et disparaitre tous les deux ! Je vous promets que vous n'auriez jamais entendu parler des Uniques, votre avenir aurait été complètement différent ! Vous auriez pu aller dans le monde des morts, mais vous ne l'avez pas fait ! Même si c'était contre votre morale, vous avez eu le choix !
Aucun des Voyageurs ne peut contredire le Dragon, car ce n'est que la vérité. Tous les moments importants de leur vie depuis leur rencontre, ce sont eux et personne d'autre, qui ont pris les décisions. Même si on leur a caché des vérités, à la fin, ils ont toujours eu leur mot à dire et ont eu l'initiative finale... et ça fait mal. Ils se sont toujours plaints qu'on leur imposait les choses, mais ils ignorent si ce n'est pas pareil pour tous les autres.
Pourtant…
- Tu as raison, Poudlard, commence Harry, mais accepter cela, accepter qu'on ait plus de chance que d'autres …
- C'est accepter que quoi qu'il arrive, nous serions devenus des Uniques en prenant la voie que nous avons choisie, termine Ténébris.
Le dragon garde le silence pendant quelques secondes avant de reprendre.
- Vous avez peur de devenir des Uniques et nous savons tous pourquoi. Vous l'avez dit vous-même, en choisissant de sauver le monde magique, vous avez renoncé à revoir les morts. Il vous faut faire ce deuil et consentir qu'il est temps de tourner une page.
- Mais comment faire ? demande Ténébris.
- Si vous voulez enfin être libre, vous devez accepter ce que vous êtes au fond de vous. Mort, Vie et Magie savaient que bientôt de nouveau Uniques allaient apparaitre, mais ignoraient qui et quand. C'est ce qui est en vous qui leur a prouvé que vous le méritiez.
- Comment cela ? demande Harry
- Les Uniques vous ont attendus pendant des centaines d'années, mais le choix final vous appartenez et quand vous avez dû opter entre le reste des sorciers et vous, ce sont eux que vous avez choisis. Les Uniques imposent beaucoup d'actions et peuvent changer le destin, mais ils ne peuvent modifier ce que vous êtes. Ils vous veulent vous, car ils savent que le monde gagnera beaucoup. Et si vous voulez une preuve supplémentaire que vous serez enfin heureux en devenant des Uniques alors la voici.
Le Dragon avance sa tête jusqu'à toucher leur visage, les plongeant de nouveau dans une vision, mais différent de celles d'avant. Ils se voient eux, regardant le monde Magique en paix. Ils voient James et Lily élever un petit Harry dans la joie, la sérénité et le bonheur, un Sirius, Remus et Peter parfaitement réconciliés, couvrant de cadeaux le nouveau bébé Maraudeur. Un Severus et Regulus épanouis, loin des contraintes de la société et Albus toujours directeur, mais ayant changé certaines conditions dans l'école pour arrêter les rivalités entre maisons. Et tellement d'autres choses, mais ce qu'il les surprend le plus, c'est de sentir à quel point ils se sentent eux-mêmes libres. Ce qu'il leur fait si peur peut-il devenir leurs délivrances ? Les deux protagonistes sentent des larmes couler sur leur visage. Est-ce qu'accepter ce qu'ils sont leur permettra enfin d'être libres et comblés ? Avant de pouvoir se poser d'autres questions, Rowena prend la parole :
- Quelle que soit votre décision, n'oubliez pas. Vous avez aussi le droit au bonheur et acceptez certaines conditions peuvent vous libérer et vous aider à trouver la voie.
Sur ses mots, le dragon déploie ses ailes et les quatre Fondateurs leur tournent le dos, avançant vers les Menhirs.
- Attendez, hurle Ténébris comprenant ce qu'ils vont faire.
Mais aucun ne s'arrête ou ne lui répond. Ils retournent dans les Menhirs après être revenus des animaux. Malgré tout, Ténébris pourrait jurer qu'ils sourient tous dans la pierre. Une brume se lève et avant de les engloutir, ils entendent une dernière fois Poudlard leur dire :
- N'oubliez jamais, nous serons là pour vous et vous soutiendrons toujours, quelle que soit votre décision.
La brume les empêche de voir les Menhir. Quand elle disparait, ils sont de nouveau dans les couloirs du château. Là où se tenait la porte qui a disparu. Ils se regardent, sachant que ce n'était pas un rêve. Ils se reprennent la main quand ils sentent la Magie Antique de l'école caresser leur propre magie. Ils se fixent sachant qu'ils ont déjà pris leur décision, tout comme quand ils sont morts ou qu'ils ont choisi de combattre Voldemort peu importe les conséquences. Pour une fois dans la vie, ils ne vont pas prendre une décision en pensant au destin des sorciers. Non, ils vont prendre une décision d'abord égoïste. Ils vont se donner une chance d'être heureux, quitte à remettre en question ce qu'ils croyaient et refusaient. Ils acceptent de devenir des Uniques mais avant cela, ils ont une dernière affaire à régler : ils doivent terminer ce qu'ils ont commencé.