Titre : La Flèche du Temps

Titre original : Time's Arrow

: Bgtea

Résumé :

Morax,

Il est venu à mon attention que mon Onzième t'avais écrit pendant les deux dernières décennies. C'est dû à son amitié avec toi que je ressens le besoin de te laisser savoir ce qu'il est arrivé. Je suis désolée de devoir annoncer de mauvaises nouvelles...

Zhongli lit la lettre. Il la reposa, la reprit, et la relit de nouveau et encore et encore et encore-

Les mots restèrent les mêmes peu importe à quel point il aurait voulu qu'il en soit autrement. Le temps qu'il finisse, le soleil s'était couché, laissant sa pièce de vie dans la pénombre.

Ah.

Il semblait qu'une nouvelle fois, le destin avait fait preuve de cruauté et il était de nouveau destitué d'une personne à qui il tenait et qui était chère à son coeur.

" J'aurai aimé," dit-t-il dans sa maison bien trop vide, "pouvoir te montrer le Port de Liyue une fois de plus."

ZCZCZCZC

La flèche du temps ne s'arrêtait pour personne; elle passait presque silencieusement, prête à faucher les malheureux dont l'heure était venue. C'était une leçon que Zhongli apprit de nouveau dans sa nouvelle vie comme Dieu retiré du monde.

NDA (Note De l'Autrice) :

Une traduction en Russe est disponible : Time's Arrow par iwilltakeyouhome

J'ai écrit ce One shot pour la collection Le Magazine des Narvals et du Lapis (version originale : The Narwhals And Lapis Zine) un magazine gratuit rempli d'une collection d'histoires et de dessins faits par de talentueux fans de ce fandom.

NDT (Note Du Traducteur) :

Voici une nouvelle traduction, je remercie l'autrice pour m'avoir permis de traduire sa magnifique fanficition ! Vous pouvez donc retrouver la fanfiction originale sur AO3, chez l'autrice Bgtea, sous le titre "Time's Arrow".

La mise en page est peut être étrange, de même que le reste de les traductions, j'en suis conscient, mais ne sais pas comment les résoudre, ffnet est très difficile au niveau mise en page, si vous voulez un rendu plus propre, je vous conseille d'aller lire mes traductions sur ao3, sous le même pseudo.

Merci de me lire !

ZCZCZCZCZC

La première année de sa retraite, Zhongli passa la majeure partie de son temps à découvrir tout ce que Liyue avait à offrir. Il visita chaque magasin, se promena dans chaque rue, essaya chaque restaurant, et discuta avec chaque marchand qu'il rencontra. Il chérissait ces expériences peu importe à quel point elles pouvaient sembler sans intérêt, le goût de cette nouvelle liberté rendaient ces interactions aussi agréables que de mordre dans de la barbe à papa.

Il partagea chacune de ses expériences dans ses lettres pour Childe – qui, malgré tout ce qui s'était passé, était resté amical et était devenu un fidèle correspondant.

Aujourd'hui, j'ai découvert un nouvel étal qui vends des porcs baos*. L'odeur de la viande et la texture moelleuse étaient de douces tentations, à tel point que je me suis retrouvé à en acheter une vingtaine. Je t'amènerai là la prochaine fois que tu viendras me rendre visite.

Il reçut une réponse une semaine plus tard.

Je suis heureux d'apprendre que tu te sers correctement de ton repos durement mérité, Mr. Zhongli, mais s'il te plaît, souviens toi de prendre soin de ta santé et de tes économies ! Je suis déjà impatient de pouvoir essayer ces baos quand je viendrai !

La deuxième année de sa retraite, Zhongli s'aventura en dehors de la ville. Il marcha sur les vieilles routes sur lesquelles il avait déjà voyagé quand il avait mené son peuple en sécurité et s'émerveillait de tout les bâtiments et les activités humaines qui étaient apparues sur cette terre autrefois désolée. Son voyage continua jusqu'à l'année suivante, et encore quelques autres alors que ses voyages l'emmenait au Nord de la Porte de Pierre, à l'Ouest du village de Qingce, puis au Sud-Ouest pour rendre visite à ses amis Adeptes.

« Comment se passe votre retraite, mon seigneur ? » lui demanda Souffle-Nuage autour d'un thé. « Avez vous passé des bons moments ? »

Zhongli hocha la tête. « Ca a été paisible et intéressant de voir tout ce que les mortels ont construits et achevés. Sais-tu qu'il y a des plans de dessinés pour construire un nouveau village dans les Plaines de Guili ? »

« Dans ce vieil endroit ? N'est-ce pas encore inondé ? »

« Pas depuis plusieurs centaines d'années, mais les mortels ont développé une technologie capable de retirer facilement l'eau des terres si l'endroit venait à être de nouveau inondé. »

« Que le temps passe vite. »

« En effet, » dit Zhongli. « D'ailleurs, j'ai entendu que toi et ta disciple visitaient souvent des villages locaux. Est ce que tu pourrais délivrer une lettre pour moi ?»

« Une autre, mon seigneur ? À qui pouvez vous bien écrire aussi souvent ? »

Zhongli sourit et pensa à la pile de lettres tâchées d'une écriture élégante et inclinée, qu'il avait amassé. Elles trouvaient toujours un moyen de l'atteindre là où il résidait, amenée par un membre des Fatuis.

Souviens toi de prendre soin de toi, disait la dernière lettre, et salue la femme oiseau toujours en colère pour moi même si je suspecte qu'elle va vouloir venir m'arracher les yeux pour me retourner les salutations.

« Un ami très cher, » dit-t-il, une chaleur agréable s'installant dans son cœur.

Il retourna au Port de Liyue quelques années après avec l'arrivée des fleurs de printemps. Il aéra sa maison, ouvrant toutes les fenêtres pour permettre à la brise fraîche de balayer la poussière qui s'était installée dans sa maison. Pendant qu'il était parti, le petit commerce de bao avait grandi au point d'être devenu un restaurant de grande ampleur, ses voisins avaient eus des enfants, et Mademoiselle Ying'er qui tenait son magasin préféré de parfums s'était mariée à Mr. Timaeus de Mondstadt.

Le temps passait vite, en effet. Et pourtant, une chose constante restait.

Mr. Zhongli, j'ai visité une maison de thé à Inazuma et goûté un quelconque thé vert délicieux. Ça m'a fait penser à toi donc je n'ai pu résister à l'envie de t'en acheter un petit échantillon.

Mr. Zhongli ! Je suis heureux que tu aies pu retourné chez toi sain et sauf ! Merci pour tes recommandations de restaurants à Sumeru !

Mr. Zhongli, as-tu déjà visité les grands déserts de Sumeru ? Je pensais qu'il faisait chaud à Liyue, mais les déserts sont autre chose !

Je suis heureux de savoir que tu profites bien de tes voyages, écrit Zhongli en réponse, Je suis impatient d'entendre parler de la prochaine fois que tu sera prêt à venir à Liyue. Tu trouvera probablement que le Port de Liyue a changé un peu depuis la dernière fois que tu es venu...

Il s'arrêta.

Est ce que ça faisait déjà presque une décennie qu'Osial avait été descellé ?

Il secoua sa tête et finit sa lettre avec, Comme toujours mon invitation pour dîner ensemble reste ouverte.

J'en suis impatient, disait la réponse de Childe. J'ai encore quelques petites choses à faire pour Sa Majesté Impériale mais après ça, je serai entièrement à toi.

Son cœur loupa plusieurs battements à cette phrase. Il l'ignora en secouant de nouveau la tête et passa à autre chose.

Les deux années suivantes, il les passa à revenir sur d'anciens champs de bataille et à se remémorer des amis depuis longtemps partis. Le village dans les Plaines de Guili était florissant et à cette vitesse d'expansion, deviendrait la seconde grande ville de Liyue en moins d'une décennie. Le vent et les vagues continuaient de battre la terre de la Forêt de Pierre de Guyun avec ses anciennes falaises réduites à de pauvres pierres réussissant à peine à sortir des flots. L'Arbre du Dragon Scellé restait silencieux et immobile, mais une fine couverture de végétation et d'arbres avait recouvert la vallée, menaçant de faire disparaître la plaque de commémoration d'Azhada.

Il la nettoya et se mit en route pour sa prochaine destination.

Le temps passait et le monde changeait avec lui, mais les lettres de Childe continuaient d'arriver.

Mr. Zhongli ! Fontaine est un pays brillant par son innovation ! J'ai acheté un petit lecteur de musique portable. Je l'ai envoyé avec cette lettre, et j'espère que tu l'appréciera autant que moi !

Mr. Zhongli, j'ai bien peur de ne plus être aussi jeune que je l'étais autrefois. Je me suis retrouvé à vouloir un lit moelleux plutôt que de suinter d'impatience à la perspective d'une nouvelle journée de voyage dans les terres sauvages de Natlan. Les aventures sont surfaites, ne penses tu pas ?

Mr. Zhongli, qu'est ce que je donnerai pour avoir un jour de relaxation dans un hôtel digne de ce nom où je pourrai enfin me laver !

Zhongli rigola un instant. Il n'aurait jamais pensé voir le jour où Childe deviendrait malade des aventures. Dans son esprit, Childe restait le même jeune homme de ce moment où il était arrivé à Liyue pour la première fois, avec cette touffe de cheveux roux, ses yeux bleus sombres, et ce sourire mélangé à un peu de taquinerie.

« Au revoir, Mr. Zhongli ! » avait-t-il dit ce jour là sur le moment de son départ de la ville. Il avait sur le visage un sourire taquin et faisait de larges mouvements enthousiastes de son bateau snezhnayen. « Jusqu'à ce que l'on se croise de nouveau ! Et n'oublies pas de m'écrire beaucoup, ok ? »

Zhongli secoua doucement sa tête, amusé, et promit alors : Bien que ce ne soit qu'un pauvre substitut d'une douche, j'ai joins à ma lettre un parfum que le magasin de Mademoiselle Ying'er as lancé pour célébrer la naissance de son second enfant. J'espère que l'odeur sera à ton goût.

Il obtint une réponse une semaine plus tard.

Mr. Zhongli, tu es mon sauveur. Je savais qu'il y avait une raison rationnelle pour laquelle je t'adores à ce point !

Son cœur loupa un deuxième battement, suivi de la même chaleur qui rempli sa poitrine. Zhongli relit encore la lettre deux fois avant de la plier précautionneusement et de la placer loin des autres lettres de Childe dans une petite boite ornée de fioritures en bois. Pendant tout ce temps, les coins de ses lèvres s'étaient relevés pour former un sourire affectueux.

ZCZCZCZCZCZCZCZC

Un jour, Zhongli reçut de bonnes nouvelles.

J'en ai presque finit ! Je devrai arriver à Liyue d'ici un mois ! Je suis impatient de pouvoir te revoir après tout ce temps ! Ça fait bien trop longtemps !

Ça l'a été, en effet, répondit Zhongli, contrôlant à peine son excitation pour qu'elle ne transparaisse pas dans la lettre. Quand avait-t-il ressenti un tel sentiment de bonheur pour la dernière fois ? Pas depuis les premières années de sa retraite il y a deux décennies de-cela. J'attendrai ta venue, Childe.

Mais le mois passa et il n'y eu aucune nouvelle lettre de Childe.

Childe ? Je voulais vérifier que tu prévoyais toujours de venir. Si c'est encore le cas, laisse moi, s'il te plaît, connaître ton nouvel itinéraire, merci.

Childe, je crois que ma dernière lettre pour toi s'est perdue. Je m'excuse su tu reçois ce message une deuxième fois. Je voulais savoir si tu prévoyais toujours de venir me rendre visite ? Je comprends si des missions inattendues t'ont été assignées S'il te plaît, réponds moi, merci.

Childe, ça fait des mois, déjà. Est ce que tout va bien ? Je t'en prie, réponds. Je veux juste être sûr que tu es en sécurité.

Il obtint une réponse. Il aurait aimé ne jamais en recevoir.

Morax,

Il est venu à mon attention que mon Onzième t'avais écrit pendant les deux dernières décennies. C'est dû à son amitié avec toi que je ressens le besoin de te laisser savoir ce qu'il est arrivé. Je suis désolée de devoir annoncer de mauvaises nouvelles...

Zhongli lit la lettre. Il la reposa, la reprit, et la relis de nouveau et encore et encore et encore-

Les mots restèrent les mêmes peu importe à quel point il aurait voulu qu'il en soit autrement.

Le temps qu'il finisse, le soleil s'était couché, laissant sa pièce de vie dans la pénombre.

Ah.

Il semblait qu'une nouvelle fois, le destin avait fait preuve de cruauté et il était destitué d'une autre personne à qui il tenait et qui était chère à son cœur.

« J'aurai aimé, » dit-t-il dans sa maison bien trop vide, « pouvoir te montrer le Port de Liyue une fois de plus. »

ZCZCZCZCZCZCZCZCZC

Le temps passait et il n'y eu pas plus de lettres.

Zhongli prit l'opportunité que ce silence lui offrait pour partir de Liyue et rendre visite à son vieil ami de Mondstadt. Puis, il voyagea plus loin encore et visita Sumeru, Natlan, Fontaine-

Pendant tout ce temps, il portait une boite remplie de lettres, la protégeant soigneusement dans son sac de voyage et protégée par de multiples talismans, les préservant pour toujours dans de parfaites conditions.

Il savait qu'il suivait le même itinéraire que Childe avait suivi pendant ces vingt dernières années où ils avaient échangés des lettres. Il n'était pas sûr de ce qu'il essayait d'accomplir via ce voyage. Peut être pour pouvoir dire au revoir aux dernières vieilles ombres de cet être qu'il aimait ? Ou peut être une dernière chance de reprendre contact avec un vieil ami qui été parti loin de lui beaucoup trop tôt ?

Est ce que tu as profité de tes voyages ? Se demanda-t-il pendant qu'il traversait les terres sauvages de Natlan. As-tu été heureux ?

Il espérait obtenir une réponse à ses questions, mais le temps passait et il n'y avait pas plus de lettres.

Son voyage se termina à Snezhnaya. Il n'avait pas visité le pays depuis le Cataclysme. Rien ne semblait avoir trop changé ; le Palais Zapolyarni était toujours aussi silencieux, froid, et figé dans la glace à tel point que sa respiration envoyait un petit nuage de fumée blanche devant lui. Même la salle du trône était toujours la même qu'autrefois.

La Tsaritsa, par contre, semblait bien plus froide que ce dont il se souvenait, plus froide encore que sa terre. Son expression était morne.

« Morax, » l'accueilla-t-elle depuis son trône. « Je suis heureuse que tu m'aies enfin rendu visite. Mon Vanguard aurait aimé ta venue. »

Zhongli essaya de ne pas trembler au rappel. Il hocha la tête en signe de compréhension. « Je serais reconnaissant si tu pouvais m'emmener à l'endroit où il a été enterré. »

Le dernier endroit où Childe se reposait était un petit cimetière dans un petit village portuaire. Il était placé tout en haut d'une colline, protégé en dessous des grandes branches d'un arbre et elle était marquée par les mots suivants : « Seigneur Ajax Ryabakov, fils et frère bien aimé, et ami cher. Le Onzième Exécuteur et servant fidèle de la Tsaritsa. »

Ajax Ryabakov. Ça lui allait bien.

Zhongli s'accroupit sur le sol et enleva la neige de la pierre tombale. Puis, il enleva la neige du sol aux côtés de la pierre et posa son sac de voyage.

« Salut Childe, » dit-il, « Je suis désolé d'avoir prit tant de temps pour te rendre visite. Je sais à quel point tu étais impatient de visiter Liyue une fois de plus, donc j'espère que tu ne m'en voudras pas d'avoir amené quelques plats Liyuéens pour que tu en profites. »

Il ouvrit son sac, attrapa une boîte, brisa les sceaux, et sortit son contenu.

« Je t'ai tant parlé de l'étal de bao bien qu'il soit maintenant devenu un restaurant populaire avec de nombreux magasins à l'intérieur. Je t'ai donc amené leurs fameux bao à la viande et je suis heureux de te dire que la recette est restée aussi délicieuse qu'à ses débuts... »

Il posa ses cadeaux sur la pierre tombale un par un, racontant les histoires sur comment et à quel point la ville avait changé durant les vingts dernières années. Quand il commença à manquer d'histoires à propos de la ville, il parla des changements survenus sur le reste de la nation, sur le village dans les Plaines Guili et les différents agrandissements qu'il avait connu, puis il finît par parler de ses amis Adeptes.

Et pendant tout ce temps, il ne put s'empêcher de penser : J'aurai aimé tout te montrer. J'aurai aimé que tu sois là, j'aimerais, j'aimerais, j'aimerais-

Mais le temps passe sans prendre en compte les souhaits.

Quand il revint à lui, une couverture de neige l'avait recouvert, lui et le sol. Il secoua la neige pour la faire tomber de son corps et se releva.

« Oh, mon cher, » murmura-t-il. Combien de jours ça faisait ? « J'ai peur d'être resté bien plus longtemps que je n'aurai dû. Merci d'avoir été si patient avec moi. Tu l'as toujours été. »

Il passa sa main sur le nom inscrit sur la pierre une dernière fois. « Prends soin de toi, Childe. Reposes toi bien. Je viendrai te rendre visite aussi tôt que j'en serais capable. »

Alors qu'il quittait le cimetière silencieux, il put presque entendre une voix familière dans le sifflement du vent.

Au revoir, Mr. Zhongli ! Jusqu'à la prochaine !

ZCZCZCZCZCZCZCZCZCZCZC

Avant qu'il ne parte, la Tsaritsa lui rendit visite une dernière fois.

« C'est pour toi, » dit-t-elle, lui tendant une boite scellée. « Nous les avons trouvé dans les appartements de mon ex- Vanguard. »

« Qu'est ce que c'est ? »

« Des brouillons de lettres avec des mots qui auraient dû être dits. »

Il la remercia et mit la boite dans son sac de voyage. Puis, il retourna chez lui.

Il ouvrit la boite au moment où il fût rentré chez lui. Après être partit toutes ces années, l'air sentait le renfermé et une fine couche de poussière s'était posée sur tout les objets, mais il ne voulait pas s'embêter à tout nettoyer pour le moment. Il prit juste le temps de nettoyer suffisamment la table pour que la boite ne soit pas salie.

Il brisa le sceau et défit le ruban. Un rapide regard lui apprit que les lettres avaient été rangées par ordre chronologique pour lui. Il commença avec la plus ancienne et commença à la lire.

Cher Mr. Zhongli, c'est mon premier jour en dehors du Port de Liyue et la Ville me manque terriblement. Son odeur, son énergie, sa foule, ses plats, tout me manque, mais plus que tout, tu me manques-

Le brouillon s'arrêtait là. Zhongli prit le deuxième brouillon et lit l'écriture hésitante.

Cher Mr. Zhongli, je suis arrivé à Inazuma et les paysages et chansons locales sont magnifiques. Je me suis arrêté à un salon de thé pour essayer quelques thés et je me suis rappelé les histoires que tu me racontait sur les variétés de thé et les différentes feuilles de thé et je pouvais entendre ta voix dans ma tête. Tu me manq-

Il ne pouvait pas attraper le troisième assez vite à son goût. Puis le quatrième, et le cinquième-

Cher Mr. Zhongli, profites tu bien de ta retraite ? Est ce que tu vas bien ? Manges tu suffisamment ? As tu assez de moras ? J'ai essayé de faire en sorte que mes hommes payent tes notes donc au moins je sais que tu vas bien quand aux finances, mais à propos du reste ?

Mon Mr. Zhongli, c'est amusant. J'ai toujours voulu voyager mais plus le temps passe alors que je suis loin de toi, moins je trouves ça amusant. Recevoir tes lettres me fais seulement réaliser à quel point j'aimerais revenir à Liyue. Tu me manques terriblement, et je ne penses pas pouvoir arrêter détester ton absence.

Mon très cher Zhongli, Sumeru est jolie et les restaurants que tu m'as recommandé sont biens, mais j'aurais tant aimé prendre ces repas avec toi tout les jours de la semaine. Je veux aller à cet étal de bao avec toi.

Mon très cher Zhongli, les déserts sont horribles et tu me manques.

Encore et encore les lettres continuaient, chacune d'elles contenant les variations d'humeur de Childe suppliant pour le retour de Zhongli. La tendre émotion était palpable grâce aux mots d'encre écrits d'une main tremblante et nerveuse. Quelques fois, les mots étaient liés ensemble dans un amoncellement tremblant. Comme si l'auteur était tellement éprouvé par ses émotions qu'il ne pouvait plus les contenir, et qu'elles débordaient, tâchant le papier comme une fontaine.

C'était très différent des lettres qu'il lui avait vraiment envoyé, écrites avec d'une écriture élégante, chaque phrase réfléchie et polie.

Mon très cher Zhongli, aujourd'hui j'ai assisté à une pièce de théâtre et tout ce à quoi je pouvais penser était mes souvenirs de nous à l'opéra et à quel point tu semblais adorable et heureux.

Mon très cher Zhongli, les terres sauvages sont épuisantes et je ne veux rien d 'autre que de me noyer dans tes bras.

Mon cher, très cher Zhongli-

Et puis :

Mon doux Zhongli,

Je suis incroyablement heureux de pouvoir enfin revenir à Liyue. Toutes ces années loin de toi ont été insupportables, ces derniers mois ont été encore pires puisque je savais à quel point j'étais proche de finir ce que j'avais à faire. J'ai envoyé une requête à la Tsaritsa pour un départ prolongé ce qui veut dire qu'après la fin de cette mission, je serai entièrement à toi pour aussi longtemps que je le désirerai, et je planifie de- Je- Zhongli, même après t'avoir écrit pendant vingt ans je me trouves en manque de mots. Comment pourrais-je commencer à décrire à quel point tu es important et comment tes mots m'ont gardé à la surface quand j'avais l'impression de ne faire que me noyer ? Tu es la seule constante dans ma vie au milieu d'un océan de chaos, mon port à l'abri des vagues, et je

Je ne peux pas croire que j'ai gardé cette énigme en place pendant deux siècles. Deux siècles entiers. Je suis un lâche malgré à quel point j'aimerais penser autrement.

Donc, je vais le dire ici. Je vais le dire sur ces pages que j'espère quand je te verrai en personne, je trouverai le courage de te dire,

Je t'aimes, Zhongli. Je t'ai aimé depuis ce temps à Liyue ces vingts vieilles années et je n'ai pas arrêté depuis. Avec chaque lettre que nous nous échangeons, mon amour pour toi n'a fait que grandir autant que mon désir de

J'espère que nous nous reverrons bientôt. Bientôt. J'ai presque finit. J'ai presque finit et alors, je pourrais me reposer. Je pourrais finalement te dire tout ce que je ressens et...

...et j'espère que tu me retourneras mes sentiments. Ça ferait de moi la personne la plus heureuse au monde.

Attends moi, Zhongli. S'il te plaît.

Tiens à jamais,

Childe Ajax Ryabakov

Zhongli relit la lettre. Puis, quand il chercha dans la boite pour plus, il ne trouva rien de plus que de l'air.

Il n'y avait pas d'autres lettres.

Il n'y aurait jamais plus d'autres lettres.

« Oh, Ajax, » dit Zhongli. Sa maison était silencieuse et sombre et l'air semblait si lourd. Est ce que ça avait toujours été ainsi ? Est ce que tout avait toujours semblé si insupportable ?

Il relit les brouillons de lettres puis finit par relire toutes les lettres d'Ajax. Quand il eu finit, il avait imprimé chaque mot dans sa mémoire, il les rangea précautionneusement dans la boite, et les scella une nouvelle fois.

ZCZCZCZCZCZCZCZCZCZCZC

Le temps passa et Zhongli... continua.

Il se baladait autour du Port de Liyue, ayant grandi de trois fois sa taille de la première fois qu'Ajax était venu, et il observait l'activité des humains autour de lui. Ses voisins étaient morts depuis longtemps mais leur maison avait été léguée à leur petits-petits-enfants, qui prenaient grand soin de la propriété. L'étal de bao s'était transformé en un restaurant reconnu qui était maintenant une franchise internationale, vendant la même viande bao dans toutes les grandes villes, incluant la capitale de Snezhnaya. Bien que c'était plus pratique pour Zhongli d'acheter les baos là où il rendait visite à Ajax, il achetait toujours les haricots du magasin original qui se tenait là où l'étal de baos s'était un jour tenu.

Le temps passait et le monde changeait avec lui. La Tsaritsa commença réellement sa guerre contre Celestia et avec l'aide des gnosis combinés, elle gagna de façon assez aisée bien que lui coûtant presque sa vie. Zhongli observait alors que les mortels de Teyvat étaient libérés de la tyrannie des Cieux et que l'aube d'une nouvelle ère se levait doucement.

« Ajax aurait aimé cette partie de la bataille, » chuchota-t-il, sirotant un thé inazumien. « Mais au moins maintenant, il peut se reposer aisément en sachant que ses efforts ont aidé la Tsaritsa. »

Le temps passa et doucement, l'appel de la vie au sein des mortels perdit de son attrait. Il semblait qu'à chaque fois qu'il clignait des yeux, des nouvelles avancées technologiques étaient faites. L'horizon du Port de Liyue avait été transformé semblant surplomber la nuit avec des immenses et imposants buildings. Des lumières fluorescentes illuminaient dorénavant les rues, éclairant des étals et magasins qu'il ne reconnaissait plus, les propriétaires originaux ayant passé l'arme à gauche depuis longtemps. Donc, un matin de printemps quand la neige commença à fondre, Zhongli fît ses valises, ferma sa maison à clé, et partit.

Il passa plusieurs années à Jueyun Karst en compagnie de ses amis les plus chers, et quand il commença à manquer de sommeil, il prépara son vieux sac de voyage et partit de Liyue.

Il repassa sur la vieille route qu'Ajax avait un jour prit même si elle avait changé de façon significative. Inazuma et Sumeru étaient remplies de villes avec encore plus de buildings brillants et le désert autrefois difficile d'accès, et les terres sauvages de Natlan étaient maintenant remplies de routes. Même la petite ville côtière où reposait Ajax avait grandi en une ville de commerce.

Au moins, le cimetière restait le même, nota Zhongli alors qu'il faisait son chemin sur la route enneigée jusqu'à la colline et le grand arbre le jour du 500ème anniversaire de la mort d'Ajax.

Au moins, Ajax restait intact.

Quoique, pas tout à fait.

Zhongli resta immobile. Il y avait quelque chose dormant sur la pierre tombale. Une forme transparente qui s'était allongée de façon confortable, étalée sur son dos, les jambes détendues et un bras posé sur son estomac. Clairement, ce n'était pas humain. Premièrement, elle semblait totalement indifférente à la brise hivernale alors qu'elle était habillée de ce qui semblait être un fin tissu transparent. Deuxièmement, Zhongli pouvait sentir le puissant pouvoir hydro émanant de la créature même sans la toucher.

Zhongli fronça les sourcils. Un esprit élémentaire ? Un effronté en plus de ça.

Il marcha jusqu'à la tombe et se racla la gorge.

« Esprit, je te demande de trouver un autre endroit pour te reposer, » dit-il avec une pointe de reproche dans la voix, « Un cimetière est un endroit fait pour honorer les morts et non une chambre à coucher. L'endroit où tu dors se trouves aussi être l'endroit où un être qui m'est très cher se repose, donc j'apprécierai que tu ne manques pas autant de respect à sa mémoire en te comportant de cette façon. »

L'esprit se redressa doucement. Bien que Zhongli ne pouvait voir ses traits à cause du brouillard semblant la recouvrir, sa forme semblait être masculine.

« Merci, monsieur. » Il attendit que l'esprit se lève et recule sur le côté pour enlever la neige à côté de la pierre tombale pour poser son sac de voyage.

« Je suis de retour, Ajax, » salua-t-il, nettoyant la neige encore présente sur la pierre tombale. Là. Propre et ordonné. Même après cinq-cents années, les mots étaient toujours aussi cassants sur sa langue. « J'espère que tu ne m'as pas attendu trop longtemps. J'ai voulu te rendre visite plus tôt mais j'ai peur que toutes ces nouvelles routes et méthodes de transports m'ait quelque peu perdu. J'ai eu l'impression que ce monde avait laissé ce vieil homme que je suis derrière lui. »

Il attrapa son sac, sortant la boite scellée, brisant le sceau, et en sortant le contenu.

« J'ai acheté encore plus de viande baos pour toi aujourd'hui. Le magasin s'est encore étendu quand à sa ligne de production, donc j'ai amené quelques variétés différentes pour que tu puisses les essayer, mais je ne les ai pas encore essayées du tout, les originaux était les meilleurs. »

Une main déroba la boite de viande baos de ses mains le moment où il finit sa phrase. Il tourna sa tête autour de lui un moment et finit par voir cet esprit hydro juste avant qu'il ne mange un des baos avec appétit.

Et Zhongli vit rouge.

« Toi, » grogna-t-il en se levant. Le grognement résonnait tout autour de lui, il était perdu dans sa rage. « Rends moi cette boite tout de suite ! Comment peux-tu oser montrer un tel irrespect – »

« Hm, tu as raison, la viande aux haricots a bon goût, » dit l'esprit et Zhongli se figea. Cette voix. Il la connaissait. « Mais vraiment, Mr. Zhongli. Étais-tu obligé d'en acheter un de chaque variété ? Penses un peu à tes économies. »

L'esprit attrapa le bord de sa capuche et la poussa derrière lui. Zhongli fût accueillit par la vue de cheveux roux, de yeux d'un sombre bleu, et d'un sourire heureux mélangé à juste un peu de moquerie.

« Ajax, » respira-t-il. Puis, son expression s'effondra. « Oh, mon cher Ajax. »

« Salut, Mr. Zhongli, » dit Ajax avec une tendresse non dissimulée. « Merci de m'avoir attendu. Tu m'as terriblement manqué. »

Zhongli franchit les derniers pas entre eux et le plongea dans un doux, désireux baiser, plus doux que le goût de tanghulu frais ou même des premiers jours de liberté en une vie entière.

Finalement. Finalement.

« Tu m'as aussi manqué. »

Plat typique chinois, de ce que j'ai compris en faisant des recherches. Je n'ai pas trouvé de traduction française correcte et l'ai donc laissée dans sa langue originale.