Je ne lâcherais définitivement jamais l'affaire avec ce ship... Bonne lecture !


Chapitre I

Regina Mills rédigeait un rapport pour le conseil municipal depuis au moins trois heures. Un instant, elle s'étira dans son fauteuil en grimaçant, avant de tourner sa nuque de droite à gauche.

Elle détestait lorsque enfant, Henry craquait ses articulations par ce geste, mais sa gêne avait bien trop besoin d'être soulagée. Puis, un énième soupir traversa la barrière de sa bouche.

Une seconde, la mairesse s'autorisa à jeter un coup d'oeil à la porte de son bureau. Un sentiment furtif prenait bien souvent naissance dans son abdomen. Comme à son ordinaire, elle tenta de faire taire sa voix intérieure en se replongeant dans le travail.

L'image rapide d'une blonde affublée d'une veste rouge déboulant dans la pièce pour lui annoncer une énième catastrophe s'imposa en elle avant que Regina ne secoue la tête.

C'était stupide.

Emma était partie depuis trois ans. C'était ridicule de penser encore à la jeune femme qui vivait sans doute une existence idyllique, accompagnée de sa fille et de son mari a l'autre bout des royaumes réunifiés. Sans le réaliser, Regina tapa sur son clavier avec un peu plus de vivacité avant que, comme elle l'appréhendait, la porte ne s'ouvre en fracas.

D'un geste vif, Regina releva le visage, mais au lieu de tomber sur celui d'Emma Swan, elle fit face à l'allure catastrophé d'un Leroy au bord de la crise cardiaque.

« Le puit, bégaya-t-il. C'est le puit !

_ Quoi ? questionna la brune d'une grimace agacée.

_ Faut absolument que vous veniez voir le puit, y'a de la fumée violette qui est en train de… »

Regina ne laissa pas le soin au nain de terminer sa phrase lorsqu'elle s'évapora sans aucune manière dans les airs pour se matérialiser au sein même de la forêt de Storybrooke.

Il était inutile d'en dire plus. Elle connaissant exactement l'emplacement du puit dont parlait Leroy, bien qu'il y en ai au moins une dizaine en ville.

Lorsqu'elle arriva à proximité, des dizaines de gens couraient dans le sens inverse d'une fumée épaisse et peu engageante qui s'en échappait.

« David ! appela Regina qui arrondissait le regard devant le monument à l'aspect angoissant.

_ Regina ! Leroy vous a prévenu, Dieu soit loué !

_ Depuis quand cette chose est apparue ?

_ Cinq minutes. Mais je crains que ce genre d'événements nous soit un peu trop familiers. »

D'un regard, le prince et la reine se comprirent.

« Un vortex ! s'exclama Marie Margareth, essoufflée qui venait de courir vers eux. Qu'est-ce qu'on fait ? »

Regina claqua sa langue contre son palais. Ils n'avaient pas le temps de tergiverser. La mairesse s'avança d'un pas rageur vers le puit duquel tout le monde s'éloignait.

Elle entendait son prénom être hélé au loin, mais n'en tenait cure. Cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait plus rien à perdre.

Elle s'accrocha au bor, envahit par la brume et prit une profonde inspiration.

Elle se souvenait de cet instant comme s'il était arrivé hier. Elle avait joint ses pouvoirs pour libérer Emma et Marie Margareth de cet horrible endroit, alors que cette dernière avait plongé pour rejoindre sa fille dans la forêt enchantée, évitant à Regina le courroux impitoyable du spectre.

Ce moment faisait parti, parmi tant d'autre, d'une longue liste de fois où Emma lui avait sauvé la vie. D'instinct, Regina serra un peu plus fort la pierre en fermant les paupières une seconde.

Mais elle émit un cri bref en sentant une main s'accrocher à son poignet. Charmant arriva au même instant, et ce n'est pas moins que trois paires d'yeux écarquillés qui plongèrent leur regard vers l'intérieur de ce trou sans fond.

« Emma ! »

Regina manqua de lâcher la main un instant, sous le choc avant que Charmant ne plonge pour se saisir du bras de la jeune femme qui manqua de tomber.

La poigne de cette dernière s'agrippa au biceps du prince qui la releva d'un geste vif. Regina recula, ainsi que Snow, leurs deux visages décomposés. Soudain, un son bref leur indiqua que la magie avait cessé de s'écouler.

« Non… Non ! »

Charmant se figea à son tour alors qu'il venait de tomber de tout son corps sur le sol. Il fixait la femme devant lui, incrédule.

Elle portait un ensemble en cuir abimé par le temps. Ses cheveux étaient tirés en une queue de cheval haute laissant retomber des cheveux bien plus longs que ce qu'elle n'avait jamais portés. Elle passa le plat de sa main sur son visage à moitié sali par la poussière. Pourtant, cela ne sembla pas la déranger, puisqu'elle était d'avantage occupée à s'époumoner vers le puit qui lui renvoyait l'écho de sa voix étranglée.

« Emma ! Emma ! »

Puis, elle s'écroula, désabusée.

« Non… Dites-moi ce n'est pas réel, finit-elle par murmurer. »

La jeune femme se détourna alors du monument rendu inutile. Elle s'accroupi sur place, prenant sa tête entre ses mains alors qu'elle semblait se recroqueviller comme le cuir face à la chaleur. Elle se balança d'avant en arrière, des sanglots à peine contenus sortant de sa gorge.

Ni Marie Margareth, ni Charmant ne l'avait jamais vu dans un état si… si pitoyable ! Avec prudence, c'est la princesse déchue qui s'avança vers la femme, avec prudence. Elle approcha peu à peu sa main, mais à peine lui eut-elle effleuré l'épaule qu'elle la fit se relever en un bond mi effrayé, mi enragé.

« Qu'est-ce que vous avez fait ? Pourquoi Emma n'est pas là ?! »

Ce n'est qu'à cet instant que les quelques mèches brunes qui barraient le regard de cette inconnue se rivèrent vers Regina. Alors à son tour, elle fit un pas en arrière.

« Qu'est-ce que…

_ Qui êtes-vous, gronda Regina d'un ton rageur entre ses dents serrées.

_ Je… Vous qui êtes vous ? reprit-elle avec aplomb.

_ Regina Mills, maire de Storybrooke.

_ Impossible. Je suis la maire, rectifia-t-elle. »

Alors, la jeune femme fit un pas en avant. Et on ne put que voir la ressemblance flagrante avec la mairesse. C'était comme se retrouver face à son double. Regina secoua la tête face au souvenir du face à face avec l'Evil Queen qui s'imposa en elle.

Pas encore ?!

Cette fois pourtant, cela n'avait rien à voir.

« C'est vous qui avez empêché Emma de rentrer, accusa son double avec colère.

_ Quoi ?! s'insurgea la mairesse.

_ Emma… Emma Swan ? demanda Marie Margareth avec prudence.

_ Snow, merci de fermer ton clapet, tu n'as pas le droit de parler après ce que tu as fais, accusa la brune d'un regard noir. »

La jeune femme ouvrit et ferma la bouche comme une truite hors de l'eau.

Le double de Regina tenta de se soustraire au groupe d'un pas vif, mais se fit retenir par David qui lui saisit le bras avec plus de fermeté. Alors, elle se débattit et il dut y aller plus fort pour l'empêcher de s'envoler.

« Lâchez-moi David ! J'irais la chercher moi-même s'il le faut !

_ En quelle année sommes-nous ? demanda-t-il soudain sous le regard incrédule de toutes.

_ Quoi ? se stoppa soudain le double de Regina, perdue.

_ En quelle année sommes-nous ? répéta-t-il, insistant.

_ Quelle question stupide, cracha cette Regina en retirant vivement son bras de son emprise. »

David continua de fixer la brune qui souffla un air agacé par les narines.

« Nous sommes en 2013. Ça vous va maintenant ? s'emporta la reine, hors d'elle.

_ 2013 ?! répéta Snow, éberluée.

_ Oui, mais cette date pourtant, aurait bien du te marquer Snow. Tu n'as pas l'air de te préoccuper de ce jour où tu as perdu ta fille, une deuxième fois. Et une troisième fois maintenant ! hurla-t-elle.

_ 2013… répéta la mairesse. »

Tous se retournèrent vers Regina, en proie à une réflexion si intense qu'elle parla, sans doute pour elle-même.

« En 2013, c'est durant cette année que la malédiction a été rompue, souffla-t-elle.

_ On se fiche de cette malédiction ! trancha son double, au bord de craquer. Ce qu'il faut faire, c'est retrouver Emma. Je n'ai pas plongé dans ce vortex à cause de ce foutu spectre pour la perdre maintenant !

_ Vous n'êtes pas de notre monde. »

La voix de Regina était posée, imperturbable. Elle redressa enfin ses yeux pour les fixer dans les siens, une version d'elle plus jeune de plus de dix ans. Elle avait à peine changer, hormis cette lueur dans le regard qu'elle avait progressivement perdu.

« Quoi, souffla son double en plissant les yeux.

_ Nous sommes en 2025. Et j'ignore pourquoi vous étiez coincé ailleurs, j'ignore pour quelle raison vous appeliez Emma, mais je crois que… je crois que vous n'êtes pas dans le bon espace-temps. »

Ce double de Regina ouvrit la bouche, puis la referma d'un air coi. Elle sembla peser la vraisemblance de ces propos, n'osant y croire sans y trouver quoique ce soit d'improbable.

« C'est impossible, souffla-t-elle.

_ Quelle est la dernière chose dont vous vous souveniez, qu'est-ce qu'il s'est passé ? mesura Snow avec prudence. »

Sans révérence, ce double se laissa tomber contre un arbre, sous le choc. Elle ne répondit pas dans l'immédiat, mais Regina put déceler dans son propre regard, l'étincelle d'espoir venant subitement de s'éteindre.

« Non, c'est impossible, répéta-t-elle comme un robot, les yeux vides fixés sur la terre. »

Soudain, ces derniers se remplirent de larmes créant peu à peu des sillons incontrôlables sur ses joues. Enfin, elle s'écroula. Snow fronça les sourcils. Comme c'était… étrange. Regina ne lui était jamais apparu si fragile et démunie. Ou peut-être… une fois, songea Charmant en se remémorant l'instant où l'ancienne reine avait du dire adieu à son premier amant dans les granges de Storybrooke.

Regina s'approcha enfin de son double, avec autant de prudence que l'avait fait Marie Margareth.

« Où est Emma ? répéta cette Regina entre deux sanglots, l'empêchant par là même de poser sa main sur son épaule. »

D'un regard désolé, la mairesse observa David et sa femme, désemparée. Elle se pinça les lèvres, réfléchissant avec soin aux mots qu'elle emprunterait.

« Accompagnez-nous à l'hôpital, Whale a besoin de vous examiner.

_ Je vais très bien, souffla-t-elle, le visage caché par ses bras qui tenaient ses genoux contre elle.

_ Vous avez changé de temps et de dimension. Nous savons toutes les deux que cela ne peut pas être sans conséquences. »

Son double sembla mesurer ses paroles. Elle vit son poing se serrer puis finit par acquiescer à contre coeur.

Le trajet jusqu'à l'hôpital se fit en silence, et leurs arrivés plus encore. Whale comprit dans l'immédiat l'ampleur du problème en voyant Regina accompagnée de son clone, avancer vers lui d'un air grave. Alors, sans un mot, il l'escorta jusqu'à une chambre.

La mairesse profita de cet instant pour s'écrouler sur un des bancs. Snow prit place à ses côtés, tendue, le dos droit et le regard fuyant.

« Qu'est-ce que ça veut dire Regina ? souffla la princesse, perdue et blessée à la fois.

_ Je l'ignore, murmura-t-elle.

_ Maman ! »

Ce n'est plus une voix fluette qui accompagna ce cri, mais plus celle d'un jeune homme, adulte et pourtant, toujours aussi inquiet après toutes ces années.

Ce dernier se pencha vers elle, la dépassant désormais d'une bonne tête avant de la prendre dans ses bras.

« Leroy m'a prévenu, explicita-t-il. Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Est-ce que tu vas bien ?

_ Oui Henry, souffla Regina. Enfin… mieux que ce que j'aurais pu envisager en de telles circonstances.

_ Regina, tu pense qu'on doit faire revenir Emma ? s'inquiéta Snow.

_ Non, trancha la concernée, agacée.

_ Faire revenir Emma ? reprit Henry, perdu. Mais pour…

_ Le spectre, prononça soudain David, les yeux jusqu'alors perdus dans le vide. »

Regina ouvrit la bouche, sans dire un mot.

« Regina, elle a bien parlé d'un vortex dans lequel elle aurait plongé non ?!

_ Qu'est-ce que vous insinuez, gronda la mairesse.

_ Dans sa réalité, c'est vous qui avez plongé en ce jour de 2013. Pas Snow. »

Le teint de Regina devint soudain blafard, voire cadavérique.

« C'est vous qui avez plongé pour rejoindre Emma dans la Forêt Enchantée lorsque la malédiction a été levée. »

xXx

Regina était allongée dans son lit, seule dans ce grand manoir.

Elle avait songé de nombreuses fois à déménager dans un endroit plus petit, plus « adapté », mais sans jamais trouver le courage de le faire. Ces lieux renfermaient des souvenirs précieux. Mais ce bonheur ancien représentait aussi une lente torture pour elle. Et ce soir, malgré tous les tracas de la journée, elle n'arrivait pas à trouver le sommeil.

Elle se tournait et se retournait dans son lit. Au bout de deux heures, elle quitta alors sa chambre, agacée. Sans cérémonie, Regina descendit les escaliers et se retrouva dans son salon, soupirant devant une tasse de chocolat chaud, à défaut de se permettre de prendre quelque chose de plus fort.

« Maman ? »

Regina sursauta, avant de fusiller du regard Henry qui venait de se mettre dans l'entrebâillement de la porte.

« Henry, il est tard, gronda-t-elle.

_ Je n'ai plus dix ans. Demain je n'ai pas école, se moqua-t-il. »

Regina soupira en voyant son fils s'installer dans le sofa en face d'elle. Il portait, non plus son pyjama bardé de camions de pompiers, mais un t-shirt noir et un bas de pyjama à motif écossais. Comme c'était étrange que son fils sommeille de nouveau sous ce toit, comme… avant.

« Tu as pu lui parler ? demanda-t-il avec timidité.

_ Non, soupira Regina. Et je maintiens que ce n'était pas une bonne idée que tu le fasse non plus. La dernière fois qu'elle t'a vu, je devais me battre pour que tu ne prenne pas de la crème glacée en guise de petit déjeuner. Maintenant, c'est à peine si je reconnais ta voix au téléphone. Je n'ose imaginer le choc.

_ Snow m'a raconté. »

Regina se contenta de fixer son fils, sans un mot.

« Elle m'a confirmé que dans l'autre réalité, celle de ce clone de toi, c'était toi qui avait plongé dans le vortex pour sauver Emma. Elle a été lui demandé, mais elle n'a été autorisé qu'à rester à peine 3 minutes avant la fin des visites.

_ C'est ridicule, souffla Regina, le regard fuyant.

_ Pourquoi ?

_ Je te rappelle que je cherchais à sauver ma peau et à fuir ce foutu spectre envoyé par Rumplestilskin pour me tuer, s'irrita Regina. Pourquoi est-ce que je l'aurais suivi ?

_ Ça ne t'as pas traversé l'esprit à l'époque ? demanda Henry d'une petite voix. »

Regina émit un bref rire jaune.

Elle n'avait pas envie de repenser à cette période de sa vie. Pourtant, elle ne fit par la force des choses. Et elle eut toutes les peines du monde à retenir sa bouche de dévoiler la sombre vérité. Car elle en était sure et certaine : si Snow n'avait pas plongé, Regina l'aurait fait sans hésiter.

Pire encore, elle avait dû rester enfermée des jours et des jours pour essayer de rationaliser cet élan. Puis, elle n'y avait plus jamais repenser et s'était même montrée soulagée au retour d'Emma. Cette sortie d'envie soudaine et viscérale avait sans doute joué pour beaucoup dans son sauvetage et ce premier pas pour faire la paix avec la sauveuse. Toujours est-il que ce temps était révolu, et ce depuis bien de longues années.

Pourquoi remettre ça sur le tapis plus d'une décennie plus tard ?!

« Quelle importance, finit par s'emporter Regina, agacée.

_ Disons qu'au moins, on peut savoir si ce double de toi est réel et surtout, si elle dit la vérité.

_ J'ignore pourquoi ce ne serait pas le cas.

_ D'accord. »

Henry cacha une grimace embêté. Il connaissait sa mère par coeur : elle évitait clairement la conversation.

« Tu crois qu'on doit ramener Emma ? demanda-t-il d'une petite voix.

_ Bon sang, non ! répéta Regina, cette fois plus qu'irritée. Qu'est-ce que vous avez tous, à vouloir la mêler à cette histoire ?

_ Pourquoi est-ce que tu fais ça maman ? s'emporta Henry. Tu ne peux pas toujours tout gérer seule !

_ Je ne suis pas seule, rectifia-t-elle. Nous sommes plusieurs royaumes réunis, je ne vois pas pour quelle raison j'irais déranger Emma. Si elle est partie, c'est pour une raison non ?! »

Regina se leva, et Henry la suivit du regard, les yeux plissés. Il secoua enfin la tête, désabusé.

« Tu lui en veux, ricana-t-il, dépité.

_ Ne dit pas de bêtises Henry.

_ Et si ton double continue à réclamer Emma à corps et à cris ?

_ Nous trouverons un moyen de la renvoyer dans sa réalité, pour qu'elle retrouve son Emma, insista Regina.

_ Combien de temps ça prendra ?

_ Je l'ignore !

_ 'man, t'avais l'air vachement proche d'elle dans ce monde, tu crois vraiment que tu vas avoir la patience de trouver une solution alors que tu crois qu'elle est en danger ? »

Regina serra les dents en continuant de faire des cents pas. Ses doigts crispés, elle les remua discrètement pour ne pas se causer trop de douleurs articulaires.

« Maman, insista le jeune homme.

_ Henry, arrête ! J'ai l'impression refaire de nouveau face au petit garçon qui voulait que ses deux mères s'entendent malgré leurs situations catastrophiques, s'emporta Regina en se prenant la tête entre les mains.

_ Et moi, face à une mère qui continue de me mentir ! Tu ne vas pas pouvoir te cacher éternellement, tu le sais ça ?! »

Pour la première fois de son existence, ce fut Regina qui évita la conversation, et son fils en sortant de la pièce sans demander son reste.

Mais le sommeil lui, ne vint pas pour autant alors que, de retour dans son lit, elle continuait de se retourner encore et encore en fixant l'aiguille de la pendule défiler inlassablement jusqu'au petit matin…