Salut ! Grand merci makiang4, toujours fidèle au poste, ça fait trop plaisir ! Bonne lecture !


Au petit-déjeuner le lendemain, la rumeur selon laquelle Harry était l'héritier de Serpentard s'était répandue dans toute l'école et s'était incrustée dans l'esprit de tous les élèves.

Un groupe de Poufsouffle avait lancé un sort pour déchirer le sac de Harry quand ils l'avaient vu dans le couloir, pour laisser le temps à l'un d'entre eux – un né-moldu apparemment – de s'enfuir et Ron reçut une retenue pour avoir frappé Cormac McLaggen pendant le déjeuner après qu'il ait posé une question qu'aucun des amis de Harry n'avait voulu lui répéter.

Le dîner fut silencieux. Seuls Drago et Ginny s'assirent avec Harry. Hermione était à la bibliothèque avec Ron (ils avaient tous les deux remplis leur assiette et avaient disparu) et les autres Gryffondors gardaient leur distance, à l'exception des membres de l'équipe de Quidditch qui lui tapèrent dans le dos et s'assirent près de Drago pour discuter du prochain match à voix basse. Harry ne réussit pas à rassembler assez d'énergie pour se joindre à eux et garda simplement la tête basse, essayant d'ignorer les murmures qu'il n'entendait que trop, à cause de son ouïe d'Animagus.

Harry ne fut pas vraiment surpris lorsque McGonagall, les lèvres pincées, lui demanda de le suivre jusqu'au bureau de Dumbledore, après le dessert. Il se demanda si elle aussi croyait les rumeurs.

«Salut Fumseck.» dit Harry.

Il reçut un cri un peu maladif en guise de réponse et supposa qu'il allait bientôt s'embraser.

«Asseyez-vous, M. Potter, dit-elle en montrant la chaise. Le Directeur devrait nous rejoindre rapidement.»

Harry prit place et constata qu'elle avait raison. Dumbledore arriva quelques minutes après eux et offrit à Harry un bonbon au citron, tout en s'asseyant également.

«Non, merci.» répondit Harry.

«Aussi admirable que soit sa loyauté, dit Dumbledore avec un sourcil levé. Tu devrais suggérer à M. Malefoy d'être plus prudent quand il garde un œil sur toi. Il a manqué de se faire écraser par mon escalier. Juste à l'instant.»

«Devrais-je-»

«Laissez-le, Minerva, dit Dumbledore en prenant un bonbon au citron. Harry a besoin de ses amis en ce moment, ils ont juste besoin d'être plus prudents.»

Dumbledore offrit au passage un sourire à Harry.

«Pas de vagabondage.» murmura McGonagall, mais elle resta où elle se trouvait.

«J'imagine que vous avez entendu parler de ce qui s'est passé hier.» dit Harry.

«Je crois que nous avons déjà parlé des secrets – ou plutôt du manque de secrets – à Poudlard, dit Dumbledore. Et quand bien même j'y serais parfois indifférent, j'ai tendance à entendre ces choses.»

Harry, qui ne savait pas s'il allait être réprimandé ou réconforté, resta silencieux.

«Avant toute chose, comment vas-tu?»

«Ça va.» dit Harry en haussant les épaules.

McGonagall laissa échapper un soupir irrité.

«Potter.» dit-elle.

«Étant donné les circonstances, je vais aussi bien que possible.» assura Harry, sans vraiment les regarder.

Il fixait ses lacets de chaussures.

«Est-ce que je passe des bonnes journées? Non. Est-ce que ça pourrait être pire? Je crois que oui.»

Il leva la tête. La bouche de McGonagall était ouverte, comme si elle voulait dire quelque chose et Dumbledore avait l'air songeur.

«Vous savez pourquoi?» demanda Harry après un moment.

«Pourquoi quoi, Harry?» demanda Dumbledore.

«Pourquoi je peux- vous savez, parler aux serpents.»

Harry était bien conscient que McGonagall l'observait avec pitié, pas parce qu'il pouvait le voir, mais parce qu'il pouvait le sentir. C'était une odeur désagréable.

«Je n'ai pas la réponse, dit Dumbledore. Juste des hypothèses»

Harry patienta.

«A cet instant, mon hypothèse la plus plausible, c'est que la nuit où Voldemort a essayé de te tuer quand tu étais un bébé, il t'a accidentellement transmis certaines de ses compétences-»

«Donc je suis à moitié l'héritier de Serpentard, étant donné que j'ai-»

Harry fronça le nez.

«-hérité de ses compétences.»

«Par magie, pas par le sang.» dit doucement Dumbledore.

«Mais c'est par le biais du Fourchelang que tout se fait, dit Harry. Ou du moins, c'est ce qu'on pense.»

«C'est à dire?»

«Nous pensons que c'est un serpent. C'est pour ça que je suis le seul à pouvoir l'entendre-»

«Une explication très logique.»

Dumbledore s'était levé, faisant les cent pas derrière son bureau.

«Une hypothèse que je n'avais pas considéré, mais étant donné la rareté de la compétence ...»

«Donc je pourrais l'être alors-»

«Vous pourrez réfléchir plus tard aux conséquences des compétences magiques héritées, Albus.» dit sèchement McGonagall.

«Bien sûr.» répondit Dumbledore, en inclinant la tête.

Lentement, l'air toujours pensif, il se rassit sur sa chaise.

«Harry, ce dont je voulais surtout parler avec toi, c'est de ce que nous allons faire de tout ça.»

«Que voulez-vous dire?» demanda Harry.

«Je n'ai pas de solution pour résoudre ton problème» dit Dumbledore.

Harry secoua la tête. Ni lui, ni ses amis, ni Patmol n'avaient pu penser à quoi que ce soit non plus.

«Il y aura des rumeurs et certains des élèves les plus hardis pourraient te cibler-»

«Je sais.» répondit Harry.

«Ce type de comportement ne sera pas toléré, dit fermement McGonagall. Je vous assure, M. Potter, que je leur ferais ratiboiser le terrain de Quidditch avec des ciseaux à ongles.»

Harry se força à lui sourire un peu, certain qu'il ne dénoncerait jamais personne à McGonagall, même s'il était attaqué. Elle hocha la tête en le regardant.

«Mais le fait est qu'ils ont peur et que les gens effrayés peuvent être dangereux, l'avertit Dumbledore. Je n'ai aucune envie de te voir courir le moindre danger, Harry, et je dois donc te demander si tu souhaites rester à Poudlard.»

«Je suis toujours en danger, Monsieur.»

Ou du moins, ça semble être le cas, pensa Harry.

«Je peux gérer ça.»

Dumbledore n'eut pas l'air surpris, mais il semblait un peu triste et ne rajouta rien.

«Si c'est tout, dit Harry. J'ai un devoir à-»

«En réalité, Harry, je vais devoir te demander encore un peu de temps.»

Harry se rassit sur sa chaise et l'observa, curieux.

«Le Conseil d'Administration cherche toujours des raisons pour m'écarter, expliqua Dumbledore, presque enjoué. Et je pense qu'ils vont utiliser cette affaire de Chambre pour atteindre leur but ...»

Sa jovialité disparut, le laissant visiblement attristé.

«J'ai entendu des bruits après Noël, mais il semblerait qu'ils se soient calmés ...»

Il s'arrêta et jeta un œil à McGonagall.

«Que ce soit ou non une bonne chose reste à voir.»

«Pourquoi me dites-vous cela?» demanda Harry.

«La dernière fois, les attaques se sont simplement arrêtées parce que Tom ne pouvait pas prendre le risque de s'exposer après avoir tant fait pour cacher son implication. Cette fois, rien de tout ça n'est arrivé et donc-»

«Il va y avoir d'autres attaques.» termina Harry.

McGonagall pinça les lèvres.

«C'est ce que vous pensez, n'est-ce pas?»

«En effet, dit gravement Dumbledore. Évidemment, nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour assurer la sécurité des élèves, mais-»

«-mais ça ne veut pas dire qu'ils sont en sécurité, continua Harry, avant de réaliser ce qu'il venait de dire. Désolé, je-»

«Inutile de t'excuser, mon garçon, dit Dumbledore en agitant la main. Malheureusement, tu as raison.»

Il soupira.

«Et je crains que la prochaine attaque ne conduise à mon éviction.»

«Ce serait stupide, dit Harry en croisant les bras. Personne au Conseil d'Administration n'a autant de chances que vous de trouver Jedusor-»

«Toi, tu pourrais.» répondit doucement Dumbledore.

Harry cligna des yeux en le regardant.

«Je ne suis pas en train de suggérer que tu te lances dans les recherches, Harry, dit Dumbledore, soudainement sévère. Comme je l'ai dis plus tôt, je ne veux pas te voir courir le moindre danger-»

«Je suis toujours-»

«Tu l'as dis, dit doucement Dumbledore. Ce que je veux dire, c'est que Tom pourrait être attiré vers toi. Il est ambitieux et doué, mais il a toujours eu ce malheureux besoin de reconnaissance. Il voudra que quelqu'un sache qu'il est le responsable.»

«Vous pensez qu'il va se laisser prendre?» demanda Harry, les sourcils froncés.

«Non, répondit Dumbledore en secouant la tête. Mais je pense – et je sais que tu y as pensé aussi – qu'il pourrait te contacter-»

Harry hocha lentement la tête.

«-que ce soit pour se vanter ou-»

«-ou pour la prophétie.» dit doucement Harry.

McGonagall laissa échapper un petit son et Dumbledore secoua la tête en la regardant.

«Peut-être.»

Le mot pesa dans le silence du bureau, brutal, mais pas aussi terrifiant que Harry le pensait jusque-là. Il déglutit et acquiesça.

«Je sais, Harry, que tu as fais des promesses à Sirius-»

Harry arqua un sourcil et Dumbledore lui sourit de manière éloquente.

«-concernant le fait que tu partagerais avec lui toutes les avancées ou tous les potentiels risques. Je te demande la même chose et si je me retrouve écarté par le Conseil d'Administration, il faudra que tu te diriges vers Minerva.»

«Et quoi? demanda Harry. Que je reste tranquille?»

«Je soupçonne que dans les prochaines semaines, avec ces rumeurs et ta connaissance de l'identité de l'héritier, tu vas te sentir très seul et très responsable-»

Les yeux de Dumbledore affichaient une certaine tristesse.

«-mais tu n'as pas seul, Harry, et ce n'est pas de ta seule responsabilité-»

«Je n'ai jamais dit ça.» protesta Harry.

«Sirius l'a fait.» dit Dumbledore.

Sa barbe frémit quand il sourit légèrement.

«Il vous a dit ça?» demanda Harry, suspicieux.

Il pensait que les choses entre Patmol et Dumbledore étaient toujours- et bien, il n'aurait pas pensé que Patmol aurait confié ça à Dumbledore.

«Je pense, Harry, que tu sous-estimes jusqu'où Sirius est prêt à aller pour assurer ta sécurité. Plus il y a de surveillance, mieux c'est. Voilà ce qu'il a dit, je crois.»

Les yeux se Dumbledore se mirent à pétiller.

«Je veux que mes élèves soient en sécurité, Harry. Tous mes élèves.»

Dumbledore soutint le regard de Harry et Harry fit de son mieux pour ne pas baisser les yeux, jusqu'à ce que ça devienne trop difficile.

«Oui, Monsieur.» dit finalement Harry.

«Très bien. Maintenant, je crois que tu as un devoir à faire.»

«Oui, Monsieur.» répéta Harry.

«Tu peux y aller, alors.» dit Dumbledore en souriant.

Harry quitta le bureau et manqua de foncer dans Drago en bas de l'escalier. Il s'arrêta juste à temps car Drago sauta hors de son chemin en retirant la cape.

«Tu en as mis du temps.» dit-il en rangeant la cape dans sa poche.

«Tu as failli te faire écraser.» répliqua Harry en arquant un sourcil.

«Je- quoi- qui t'as dit ça?»

«Dumbledore.» dit Harry, et Drago le fusilla du regard.

«Je savais qu'il avait vu, dit Drago. Je ne sais pas comment, étant donné que j'étais sous la cape, mais j'ai eu l'impression-»

«Ron est toujours à la bibliothèque?» demanda Harry.

«Bien sûr. Quelqu'un doit garder un œil sur Granger jusqu'à ce qu'on ait réglé cette foutue histoire de Chambre. Tu veux qu'on aille les rejoindre ou-»

«Salle commune, dit Harry en secouant la tête. Je n'ai pas envie qu'on me lance des livres dessus parce qu'on me prend pour l'héritier.»

Il leva les yeux au ciel et l'expression de Drago se contracta. Il ouvrit la bouche et la referma. Le silence ne dérangeait pas Harry. Sa discussion avec Dumbledore lui avait donné matière à réfléchir.

«Alors qu'est-ce qu'il voulait?» demanda finalement Drago, tandis qu'ils traversaient le portrait.

«Hmm?»

Les yeux de Harry étaient fixés sur les escaliers. Au moins un tiers des gens présents dans la salle commune se dirigea vers les étages lorsque Harry et Drago arrivèrent et Harry ne pensait pas que ça ait un lien quelconque avec Drago. Seuls Percy et quelques élèves plus âgés étaient restés, trop concentrés sur leurs devoirs pour le remarquer, et Ginny, qui fronçait les sourcils en regardant le feu.

«Dumbledore, Potter. J'imagine qu'il ne t'a pas demandé de venir dans son bureau pour te demander ce que tu avais mangé au dîner … Tu n'as pas mangé grand chose, d'ailleurs.» ajouta-t-il, désapprobateur.

«Il voulait juste me parler d'hier, s'assurer que je voulais rester à Poudlard, me proposer son aide … Les choses habituelles. Mais il pense qu'on a raison, que c'est peut-être le Fourchelang qui permet à l'héritier d'entrer dans la Chambre et de contrôler le monstre.»

«Tu lui as demandé pourquoi tu peux le parler?» demanda Drago, tandis qu'ils prenaient place – d'un accord commun – dans les fauteuils les plus excentrés.

Sombrement, Harry supposa que c'était une bonne chose que tout le monde ait peur de lui, car il n'aurait plus à s'inquiéter de trouver des sièges libres.

«Il pense que ça me vient de Voldemort, dit Harry à voix basse, bien que Ginny soit la seule qui se trouve à portée de voix et qu'elle était toujours occupée à fixer le feu. Que la nuit où il est mort, il- J'sais pas, il m'a transmis des pouvoirs ou quelque chose comme ça.»

Harry grimaça.

«Dans un sens, je suis l'héritier, parce que j'ai hérité des pouvoirs de quelqu'un de cette lignée-»

«Mais seulement magiquement, dit Drago, comme Dumbledore l'avait fait. Ça ne vient pas vraiment du sang.»

«Mais si on a raison et que la clé pour la chambre et le monstre, c'est le Fourchelang, alors en quoi le sang aurait de l'importance?»

«Mais tu n'as attaqué personne, dit Drago. Tu le sais ça, pas vrai?»

«Je sais.» répliqua Harry en lui donnant un coup de pied.

«Bien, renifla Drago. Maintenant, quelles sont les chances pour que tu m'expliques le devoir de Métamorphose?»

«C'est pas ce que Ron fait avec Hermione? Tu aurais pu y aller avec eux, au lieu d'attendre-»

«Je pense que la Métamorphose, c'est la dernière chose que Granger a en tête, dit doucement Drago, mais Harry sentait qu'il éludait. En plus, t'es meilleur.»

«D'accord.» répondit Harry.

Drago eut l'air ravi et se rendit à l'étage pour aller chercher ses affaires. Pendant ce temps, Harry s'enfonça dans son fauteuil et essaya de se rappeler s'il s'était déjà retrouvé seul depuis qu'il avait révélé l'implication de Voldemort dans tout ça. Ses yeux se plissèrent en regardant Drago – qui était en haut des escaliers – quand il arriva à la conclusion que non, il ne s'était jamais retrouvé seul. Drago et Ron – et parfois Hermione – se débrouillaient pour lui tenir compagnie et l'entourer, de la même manière que lui, Ron et Drago le faisaient pour Hermione.

«Pourquoi tu souris?» demanda Drago.

«Je ne souris pas.» dit Harry avec un regard noir.

«D'accord, dit Drago après une pause. Et bien, regarde ça, veux-tu?»

«Doucement, Ginny.» l'exhorta Tom, en ajustant l'image mentale qu'il avait créé dans l'esprit de Ginny.

Un des fauteuils oscillait et son propre visage vacilla un instant.

«Désolé.» dit-elle en s'asseyant très droit sur son propre fauteuil.

Elle avait l'air nerveuse, mais Tom était trop concentré sur d'autres choses pour trouver ce qui la perturbait.

«Donc comment tu as dit que tu faisais ça?»

«Je ne sais pas, mentit Tom. Je me suis juste dit qu'au lieu de te laisser juste entendre ma voix, je pourrais essayer de créer notre petit endroit dans ta tête, où tu peux me voir et où moi, je peux te voir. Comme d'être dans le journal sans avoir à l'être vraiment.»

L'esprit de Ginny était tout aussi bien. Aussi vide que les pages de son journal et très ouvert à lui.

«Mais comment?» demanda Ginny, visiblement impatiente.

«De la même façon que je l'ai fait avec le journal, je suppose, dit Tom en haussant les épaules. Ou peut-être que je l'ai seulement créé et que ton esprit a fait le reste.»

Ce n'était, bien sûr, pas le cas, mais cela ne faisait pas de mal de le laisser entendre à Ginny.

«Ça ne me surprendrait pas, dit-il avec douceur, assis sur l'accoudoir du fauteuil. Tu es vraiment incroyable.»

Il fit glisser ses doigts dans ses cheveux roux et fut surpris de ressentir la même chose ici, dans sa tête, que dans le journal. Elle laissa échapper un petit soupir ravi, mais conserva son froncement de sourcil.

«Mais il faut que je disparaisse quand j'entre dans le journal.» dit-elle, beaucoup plus calmement.

Tom confirma avec un petit son.

«Mais là, je suis toujours dans la salle commune.»

«Oui.»

«Mais alors, les gens vont le remarquer? Je dois être assise complètement immobile et je ne fais rien, alors-»

Comment pouvait-elle être consciente de certaines choses, tout en étant complètement ignorante de tout le reste? J'essaye d'aider Harry Potter à trouver l'héritier de Serpentard, Tom. Tu ne sais pas de qui il s'agit, n'est-ce pas? Puis elle s'était tournée et se demandait maintenant ce que les gens penseraient si elle restait assise et immobile comme ça. Tom était juste heureux de savoir qu'elle serait morte dans quelques semaines.

Il reconsidéra sa question. Il pouvait lui dire la vérité, à savoir qu'il s'en occupait, qu'il la faisait bouger de temps à autres – se gratter le nez, croiser les jambes et ce genre de choses – et qu'il était conscient des gens qui l'entouraient – en écoutant, plutôt qu'en observant – mais il soupçonnait que Ginny allait paniquer et que cela affecterait la délicate image mentale de Tom. Il ne voulait pas encore prendre le risque de tester le contrôle qu'il avait sur son corps et son esprit, de voir s'il pouvait la mettre de côté alors qu'elle était éveillée et alerte. Et si elle résistait?

«Je- Je n'avais pas pensé à ça.»

Tom laissa ses doigts glisser hors de ses cheveux.

«J'étais juste impatient d'essayer ça et-»

«Peut-être pas ici.» dit-elle.

Son esprit sembla se redresser et regarder autour.

«Comment je fais pour sortir?» demanda-t-elle.

«Tu n'as qu'à demander.» dit-il, laissant l'image mentale se dissiper.

Il sentit l'esprit de Ginny reprendre le contrôle de ses yeux, de ses oreilles, de ses bras et de ses jambes, le repoussant au passage. Il ne pensait pas qu'elle remarquait qu'il était encore là, mais elle ne savait pas ce qu'elle devait chercher. Tom se recula jusqu'à l'arrière de son esprit, qui commençait à ressembler à son coin favori de la salle commune de Serpentard.

Harry et Drago sont revenus, dit-elle.

Vraiment? demanda Tom, qui savait parfaitement que c'était le cas.

Il les avait entendu arrivé à travers ses oreilles, tandis qu'elle était occupée dans son image mentale.

Je me demande ce que le Directeur voulait lui dire.

C'était vraiment le cas. Selon toute vraisemblance, Dumbledore était sûrement juste inquiet pour le garçon, mais Harry Potter troublait Tom. C'était un fouineur, mais il semblait avoir de la ressource – après tout, il avait réussi à faire le lien entre la famille de Tom et Serpentard, quelque chose qui avait demandé presque un an à Tom – et Tom pouvait juste dire qu'il ferait de son mieux pour interférer à la moindre occasion.

Et même s'il n'avait que douze ans, qu'il pensait que le Quidditch était la chose la plus géniale qui existait et qu'il avait choisi pour amis des Weasley, des sang-de-bourbes et des traîtres à leur sang, Tom ne voulait pas le sous-estimer. Il n'était pas aussi malin que Tom l'était à son âge, mais il avait des notes correctes (si ses réponses à Granger pouvaient être des indices valables) et il avait vaincu deux fois la version plus âgée de Tom.

Il fallait s'occuper de Harry Potter, ou du moins il fallait le distraire jusqu'à ce que Tom soit assez puissant pour se débarrasser de lui de manière permanente. C'était vraiment dommage qu'il sache que Tom était derrière tout ça ou Tom aurait pu réessayer d'accabler Hagrid.

Tu penses qu'ils ont parlé d'hier? A propos de son- à propos des serpents? Ginny était toujours vraiment perturbée par cela. Tom ne pouvait pas comprendre pourquoi. C'était un talent très utile et très impressionnant. C'était dommage qu'elle le possède aussi. Il avait beau être un gamin prétentieux, Hydrus Malefoy en aurait fait meilleur usage. Ça aurait rendu les choses très intéressantes lors de son duel d'hier avec Potter.

Et c'était une autre problématique qui dépassait Tom. Comment Potter avait réussi à obtenir ce talent si particulier? Le Fourchelang – d'après les cas dont Tom avait entendu parler (et il n'y en avait pas tant) – ne pouvait être transmis que par le sang. Tom commençait même à s'inquiéter du fait que sa version adulte n'ait pu- que lui et Harry Potter puissent- être de la même famille.

«-je suis l'héritier, dit Harry Potter à voix basse. Parce que j'ai hérité des pouvoirs de quelqu'un de cette lignée-»

«Mais seulement magiquement, dit Drago. Ça ne vient pas vraiment du sang.»

Voilà qui était intéressant.

Tu crois que j'ai obtenu cette compétence magiquement?demanda Ginny. Tom pouvait sentir qu'elle se mordillait la lèvre.

Je l'ignore, Ginny, dit-il en essayant de ne pas paraître agacé. Maintenant chut. Peut-être qu'ils vont en expliquer davantage.

Par chance, elle ne protesta pas et ne rajouta rien. Tom força les oreilles de Ginny. Il avait manqué une partie de la conversation à cause de son interruption.

«Mais tu n'as attaqué personne, dit Drago. Tu le sais ça, pas vrai?»

«Je sais.» dit Harry.

Tom n'avait jamais été particulièrement fan de Noël, mais il imaginait que c'était la sensation que pouvait ressentir quelqu'un à qui on disait que Noël était avancé. Il s'excusa auprès de Ginny en lui disant qu'il était fatigué et il se retira dans son journal. Il avait une idée.