Chapitre 40 : L'Aube du Jugement

Les rues de Londres étaient devenues un champ de bataille infernal. Le ciel, autrefois clair, était maintenant obscurci par des nuages noirs et des volutes de fumée, marqués par les lueurs rougeoyantes des incendies. Des cris de panique résonnaient à chaque coin de rue, tandis que des créatures cauchemardesques — goules, vampires nazis et monstres surnaturels — s'abattaient sur la ville. Les forces de Millénium avaient transformé Londres en un théâtre de guerre apocalyptique, semant la terreur dans chaque ruelle.

John Constantine, vêtu de son trench-coat crasseux, était au milieu du chaos, lançant des sorts avec une rapidité féroce, un sourire en coin malgré la gravité de la situation. « Et dire que j'avais prévu une soirée tranquille... », murmura-t-il en esquivant une goule, un sort jaillissant de ses doigts pour la réduire en cendres.

Zatanna, de son côté, récitait des incantations à une vitesse stupéfiante. Des boucliers magiques apparaissaient autour des bâtiments où des civils étaient encore piégés, empêchant les créatures de Millénium d'y pénétrer. « Elleinéd ytiruceS! » prononça-t-elle avec force, élevant une barrière protectrice autour d'un groupe d'agents du MI6, offrant un bref répit à ceux qui tentaient de défendre la ville. Elle échangea un regard rapide avec Constantine, son visage trahissant l'intensité de la situation, mais aussi la détermination inébranlable qui animait les membres de la Justice League Dark.

Circé, dans sa grandeur et sa puissance mystique, était concentrée sur la protection des civils. Des boucliers de pure énergie magique s'étendaient sur des quartiers entiers, contenant les vagues d'attaques surnaturelles. Elle planait au-dessus des rues, son visage impassible, concentrée sur sa tâche. Chaque sort qu'elle lançait semblait résonner dans l'air comme une promesse de vengeance contre Millénium. « Aucun mortel ne tombera tant que je veille sur eux », murmura-t-elle, ses yeux brillants de puissance.

Dans les cieux, Wonder Woman menait le combat contre les vampires nazis qui survolaient la ville. Armée de son lasso de vérité et de son épée, elle abattait les créatures une à une, faisant preuve d'une grâce martiale incomparable. Les vampires tentaient de l'encercler, mais Diana se battait avec une précision et une force surhumaines, ses coups éclatant dans l'air comme des éclairs de justice. Elle n'avait aucun répit, mais son regard était fixé sur l'objectif : protéger les innocents à tout prix.

Pendant ce temps, au sol, Carrie Belmont utilisait ses pouvoirs pour escorter les habitants vers les refuges dans les bâtiments religieux. Aidée par des prêtres courageux et des agents d'élite du MI6, elle levait des débris par la force de son esprit, ouvrant des passages là où les structures effondrées avaient bloqué l'accès. « Par ici ! Dépêchez-vous ! » Criait-elle, sa voix portée par la volonté de sauver autant de vies que possible. Les bâtiments religieux, sanctuaires de sécurité grâce aux sortilèges protecteurs de Zatanna et Circé, offraient un dernier refuge aux civils.

Les rues de Londres ressemblaient à l'antichambre de l'enfer. Des flammes dévorantes ravageaient les bâtiments, et les explosions se succédaient, faisant trembler le sol sous les pieds des héros. L'air était saturé de la puanteur de la chair brûlée et des cris de terreur. Dracula, dans toute sa puissance, avançait parmi le chaos. Ses yeux sombres brillaient d'une rage contenue. Son visage impassible masquait la tempête de colère qui grondait en lui. Les troupes ennemies semblaient n'être que des obstacles sur son chemin, et il les balaya d'une simple vague de sa main, usant de ses pouvoirs vampiriques pour les anéantir sans pitié.

Chaque pas qu'il faisait était un pas de plus vers son véritable objectif : le Major. Dracula savait que cette bataille n'était qu'un prélude. Le Major, chef de Millénium, était le cœur de ce chaos, et Gabriel Dracula était déterminé à le détruire. Concentré sur l'éradication des troupes, Dracula avançait avec une précision glaciale, un phare de ténèbres dans cette apocalypse. Rien ne pourrait le détourner de sa mission : protéger Londres et écraser l'envahisseur nazi une fois pour toutes.

La situation à Londres devenait de plus en plus désespérée. Malgré l'engagement sans relâche des membres de la Justice League Dark, les troupes de Millénium ne cessaient de se multiplier. Les créatures infernales se déversaient dans les rues comme des vagues incessantes, submergeant les défenses des héros. Dracula savait qu'il était temps de prendre des mesures extrêmes.

Un rugissement silencieux résonnait en lui, une force sombre et primordiale. Sentant l'urgence de la situation et conscient que chaque minute comptait, Dracula laissa son pouvoir véritable s'éveiller. D'un seul geste, il relâcha la retenue qu'il s'imposait toujours, laissant sa forme ultime émerger.

Une aura ténébreuse l'enveloppa, se mêlant à une lumière intérieure incandescente. Ses ailes, immenses et imposantes, se déployèrent dans un claquement puissant qui fit trembler l'air. En quelques secondes, Dracula n'était plus un homme. Il était un dragon.

Une créature majestueuse et ténébreuse, ses écailles noires luisaient sous les lueurs des flammes environnantes, et ses yeux rouges, semblables à deux braises incandescentes, scrutaient le champ de bataille. Ses ailes noires comme la nuit s'étendaient, couvrant presque le ciel de Londres. Il émanait de lui une puissance écrasante, un mélange de ténèbres ancestrales et de lumière purificatrice.

Les créatures de Millénium, vampires nazis, goules et autres monstres infernaux, se figèrent un instant en voyant cette transformation. Même dans leur bestialité, elles comprenaient qu'elles se trouvaient désormais face à une force qui dépassait de loin tout ce qu'elles avaient connu.

D'un puissant battement d'ailes, Dracula, sous sa forme draconique, s'éleva dans les airs, surplombant la ville en ruines. Le ciel s'illumina alors qu'il ouvrit sa gueule béante, laissant s'échapper une cascade de flammes infernales. Le feu dévastateur se déversa sur les hordes de créatures ennemies, les incinérant sur place. Les vampires nazis et les goules, pourtant si redoutables, n'étaient plus que des ombres vacillantes face à la chaleur écrasante des flammes de Dracula.

Mais Gabriel n'utilisait pas seulement le feu des ténèbres. Sa lumière intérieure, celle qui symbolisait son lien avec la rédemption et la justice, jaillit de son corps draconique. Une lumière aveuglante et purificatrice déferla des cieux, frappant les créatures maléfiques avec une telle intensité que leurs cris se turent en un instant. Là où les flammes ne suffisaient pas, la lumière dévorait tout sur son passage, brûlant les ténèbres elles-mêmes, libérant Londres des forces occultes.

L'effet de la transformation de Gabriel était instantané. Dans les rues de Londres, les forces ennemies se dispersaient, incapables de résister à l'assaut combiné du feu et de la lumière. Le ciel était désormais un théâtre de flammes dansantes, et le rugissement du dragon retentissait à travers la ville, tel un appel à la fin de la terreur. Partout où Dracula passait, les créatures maléfiques tombaient. Les quartiers ravagés de Londres étaient progressivement nettoyés de cette invasion infernale.

Du haut de sa forme draconique, Dracula repéra les poches de résistance ennemies et les anéantit sans pitié. Un groupe de vampires nazis tentait de se regrouper près d'un pont. D'un battement d'ailes, il se rapprocha et, d'un souffle de flammes, les réduisit en cendres. Plus loin, des goules s'attaquaient à un groupe de civils réfugiés dans une église. Gabriel, dans un déluge de lumière purificatrice, détruisit les goules et protégea les civils sans même qu'ils réalisent l'ampleur du danger.

Dans le ciel, son ombre gigantesque s'étendait sur la ville en ruine. Les quartiers entiers de Londres, autrefois submergés par l'invasion de Millénium, étaient maintenant libérés, leurs rues nettoyées du fléau qui les avait envahies. Gabriel était une force de la nature, une entité pure de destruction et de lumière, balayant tout sur son passage.

Pourtant, malgré la puissance et la terreur qu'il déchaînait, il restait concentré. Chaque mouvement, chaque souffle de flamme était calculé. Dracula n'était pas seulement une créature de carnage ; il était un gardien. Son objectif n'était pas de se perdre dans la violence, mais de protéger, de libérer Londres de la noirceur qui s'était abattue sur elle.

Lorsque le dernier vampire mineur fut réduit en cendres, Gabriel, toujours sous sa forme de dragon, se posa avec une légèreté surprenante dans une rue en flammes. La bataille était loin d'être terminée, mais les forces ennemies avaient été considérablement affaiblies. Le dragon noir leva ses yeux vers l'horizon, sachant que son véritable affrontement ne faisait que commencer.

Le Major, l'instigateur de ce chaos, attendait quelque part dans les ruines de Londres.

Le rugissement assourdissant du dragon qui résonnait dans les rues dévastées de Londres s'éteignit progressivement. Dracula, sentant l'ultime confrontation approcher, laissa sa forme draconique se dissiper. Dans un tourbillon d'énergie sombre, il retrouva son apparence vampirique. Sa silhouette imposante se découpa dans le crépuscule, alors que le feu des bâtiments en ruine jetait des lueurs dansantes sur ses traits sévères. L'air était lourd de cendres, de sang et de magie noire.

Face à lui, une ombre se dessina parmi les décombres. Le Major de Millénium, enfin révélé, s'avançait d'un pas calculé, lent mais lourd de menace. Son sourire arrogant s'étirait sous ses lunettes rondes, et son uniforme nazi semblait briller d'une aura malsaine, renforcée par les artefacts magiques qui lui étaient implantés. Dans sa main droite, la Lance de Longinus, arme légendaire, scintillait d'une lumière inquiétante. Les inscriptions anciennes qui la recouvraient vibraient d'un pouvoir divin et ténébreux, une combinaison dévastatrice pour un être comme Gabriel.

« Dracula, Seigneur des Ténèbres... » Le Major laissa son ton méprisant traîner dans l'air. « Tu n'es plus qu'un vestige du passé. Millénium est l'avenir. Je vais te montrer la véritable puissance des ténèbres... et de la lumière. »

Sans autre avertissement, le Major chargea. La Lance de Longinus fendit l'air avec une précision chirurgicale, illuminant l'espace de son éclat divin. Gabriel para instinctivement, mais l'impact de la lance sur son bras le brûla profondément, une douleur cuisante se répandant à travers son corps. C'était bien plus qu'une simple arme — la lance portait en elle l'essence même de la douleur divine, un pouvoir destiné à châtier et détruire les créatures des ténèbres.

Gabriel recula, son bras droit déjà affaibli par la blessure. La lance, imprégnée d'une magie qui le surpassait presque, rendait chaque coup du Major dévastateur. Ce dernier, alimenté par les artefacts nazis qui renforçaient son corps, semblait inébranlable, un véritable titan des ombres.

« Regarde-toi, Dracula ! » ricana le Major tout en l'attaquant de nouveau, chaque mouvement de la lance laissant une traînée de lumière dans l'air. « Tu es pathétique ! Tu crois pouvoir protéger cette humanité ? Ils te craignent, autant que moi. »

Gabriel esquiva de justesse un autre coup mortel. La douleur qui irradiait de ses blessures était bien réelle. Chaque coup porté par la lance ne se contentait pas de déchirer sa chair, mais semblait brûler son essence même, lui rappelant sans cesse son lien ténu avec la rédemption divine. Le Major, lui, continuait de marteler ses attaques, son arrogance grandissant à chaque blessure infligée.

Mais Gabriel ne plia pas. Derrière ses traits figés, une tempête de pensées se déchaînait. Il savait que le Major se nourrissait de cette supériorité apparente, croyant que la lance le rendait invincible. Pourtant, Gabriel sentait encore cette lueur de lumière en lui, celle qu'il n'avait jamais oubliée, même au cœur des ténèbres. Il ne pouvait se permettre de faiblir ici. Pour Londres. Pour ceux qu'il protégeait. Pour l'humanité.

Dans un éclair de mouvement, Gabriel se lança en avant, ses griffes ténébreuses se matérialisant dans une explosion de pouvoir obscur. Il bloqua un autre coup de la lance avec une force colossale, et d'un geste, créa une barrière de lumière pour amortir l'impact. La combinaison de ses pouvoirs ténébreux et lumineux troubla le Major pour un bref instant, assez pour que Gabriel puisse riposter.

« Tu sous-estimes la lumière, Major, » murmura Gabriel, sa voix grave résonnant comme un tonnerre lointain. « Cette lance peut briser mon corps, mais elle ne peut briser ma volonté. »

Le Major grimaça, furieux que Gabriel ait pu se défendre contre une telle attaque. Mais il n'abandonna pas. Au contraire, il se redressa, brandissant la Lance de Longinus avec une intensité renouvelée. « Tu n'es qu'un vestige ! Un fossile ! Je suis l'avenir des ténèbres et de la lumière ! » hurla-t-il en se précipitant sur Gabriel une fois de plus.

Cette fois, Gabriel était prêt. Au moment où la lance plongea vers lui, il invoqua toute l'énergie des ténèbres qui l'habitait et l'entoura d'un halo lumineux, unissant les deux forces contraires dans un tourbillon d'énergie brute. La lance frappa, mais la lumière intérieure de Gabriel déstabilisa le Major. L'arrogance de ce dernier devint une faiblesse. Gabriel, fort de cette lueur intérieure, parvint à dévier la lance d'un coup puissant de sa propre main, envoyant le Major valser en arrière.

Le Major, étourdi, tenta de se redresser, mais Gabriel Dracula ne lui laissa pas de répit. Il se précipita sur lui, ses griffes et sa force colossale prêtes à détruire l'artefact maudit. Un dernier coup, porté avec une force ténébreuse et lumineuse, s'abattit sur la Lance de Longinus. La lance se brisa dans une explosion de lumière divine, projetant des fragments éblouissants dans toutes les directions.

Le Major, horrifié, se redressa avec peine, le regard empli de confusion et de rage. « Impossible... Tu ne peux pas détruire... »

Mais Gabriel, stoïque, le regard planté dans celui de son adversaire, acheva son travail. « Ton règne de terreur s'achève ici. Retourne dans les ténèbres. »

Dans un ultime geste, Gabriel utilisa toute sa puissance vampirique pour anéantir l'essence même du Major. L'homme, devenu vampire supérieur par des moyens artificiels, s'effondra alors que son âme était brisée. Un silence se répandit sur le champ de bataille.

Gabriel, blessé mais victorieux, se redressa, ses yeux rouges scintillant encore de l'éclat du combat.

La poussière retombait lentement sur les rues en ruines de Londres. Le ciel, encore déchiré par les rémanences d'éclairs ténébreux et de lumières divines, commençait à s'éclaircir avec l'aube timide. Au centre du chaos, Dracula se tenait debout, son corps marqué par les blessures infligées par la Lance de Longinus. Le Major, chef de Millénium, gisant à ses pieds, n'était plus qu'une coquille vide, son âme anéantie par le pouvoir de Gabriel. L'arrogance de l'ennemi avait disparu, emportée dans les ténèbres d'où elle était venue.

Le silence après la bataille était assourdissant. Mais il fut rapidement rompu par le bruit de pas précipités et des voix familières. Circé et Carrie accouraient, leurs visages marqués par la fatigue et l'inquiétude. Carrie, les yeux remplis de larmes, se jeta dans les bras de Gabriel sans hésitation, serrant son père avec toute la force dont elle était capable.

« Papa ! » Sa voix était brisée par les sanglots. « Tu es blessé... »

Circé se tenait non loin, son regard inquisiteur balayant les blessures de Gabriel. Elle s'approcha lentement, posant sa main douce sur l'épaule de son époux, l'aura de sa magie enveloppant déjà son corps, essayant de refermer les plaies béantes qui ornaient son corps.

« Ces blessures... » murmura-t-elle, le ton empreint de gravité. « La Lance de Longinus... même toi, tu n'es pas insensible à son pouvoir. »

Gabriel, toujours stoïque, serra sa fille contre lui. Ses bras étaient lourds, mais il trouva la force de les passer autour de Carrie et de Circé, les tirant toutes deux vers lui dans une étreinte protectrice.

« Je suis en vie, et c'est tout ce qui compte, » murmura-t-il, sa voix grave adoucie par l'affection. « Nous avons protégé cette ville. Nous avons sauvé des vies. »

Carrie, toujours secouée, tenta de parler entre ses sanglots. « Mais... tu aurais pu... »

Gabriel baissa les yeux vers sa fille, et un sourire presque imperceptible étira ses lèvres. « Je ne tomberai pas si facilement, Carrie. Pas tant que vous êtes à mes côtés. »

Le lien entre eux, forgé dans les ténèbres et la lumière, était plus fort que jamais. Circé, bien que fatiguée par la bataille, sentit une vague de fierté la submerger. Elle caressa la joue de Gabriel avec douceur.

« Nous avons survécu à pire, » dit-elle, ses yeux rencontrant les siens. « Et cette bataille n'était qu'une étape de plus. »

Autour d'eux, les bruits de la ville commençaient à revenir à la normale. La Justice League Dark, avec l'aide des prêtres londoniens et des agents d'élite du MI6, sécurisait les dernières poches de résistance des forces de Millénium. Zatanna et John Constantine, leurs visages marqués par l'épuisement, dirigeaient les équipes de secours, leurs sorts encore imprégnés de la magie sombre qu'ils avaient utilisée pour bannir les démons et autres créatures invoquées par Millénium.

Les forces humaines nazies étaient traquées dans les ruelles et capturées une à une. Menottées et désarmées, elles étaient incarcérées dans des prisons anglaises, où elles feraient face à la justice des hommes. Mais tous savaient que les pires criminels, les plus dangereux, n'étaient pas de simples mortels.

Walter C. Dornez et The Captain, qui avaient été vaincus par la Justice League Dark dans la bataille précédente, se trouvaient désormais sous la surveillance stricte de l'équipage du Demeter. Asterios, le gigantesque minotaure du navire, veillait sur eux avec un regard sévère. Ses pas résonnaient lourdement sur les pierres alors qu'il les escortait vers le navire. Chaque coup d'œil qu'il leur jetait rappelait aux prisonniers leur nouvelle réalité.

Rip Van Winkle, bien que terrifiée à l'idée de la rencontre avec Gabriel, avait accepté de se soumettre. Ses yeux, autrefois débordants de fierté et de sadisme, étaient désormais voilés d'une obéissance silencieuse. Enchaînés, Walter, The Captain et Rip furent amenés à bord du Demeter, non pas pour être exécutés, mais pour une punition bien plus redoutée : Castlevania.

Asterios, imposant dans son rôle de geôlier, les conduisit vers la cale du navire, où les prisonniers seraient confinés jusqu'à leur arrivée dans les entrailles du château maudit. Là-bas, ils seraient jugés, non pas par les hommes, mais par les lois des ténèbres. Leurs âmes, déchirées par leurs crimes, devraient faire pénitence.

« Vous n'avez pas encore compris ce qui vous attend, » grogna Asterios alors qu'il les enfermait dans leurs cellules. « Vous purgerez vos crimes, que cela vous plaise ou non. Tant que vous n'aurez pas fait pénitence pour les morts que vous avez causés, puis Castlevania sera votre seule maison ou vous servirez notre maître. »

Walter et The Captain, pourtant jadis fiers et invincibles, ressentirent pour la première fois l'oppression du château. La magie sombre de Castlevania les entourait déjà, enveloppant leurs âmes d'une étreinte invisible mais inéluctable. Ils seraient désormais dévoués à leur nouveau maître, Dracula, et n'auraient plus d'autre choix que de servir, contre leur gré au début, mais de pleins grés plus tard, dans les profondeurs de l'horreur qu'était Castlevania.

De retour à Londres, les civils sortaient lentement de leurs abris. Les visages fatigués, mais soulagés, étaient marqués par la gratitude. La ville avait survécu à une apocalypse, et même si les ruines demeuraient, l'espoir renaissait. La guerre n'était pas encore totalement terminée, mais ce jour, ils avaient triomphé.

Gabriel, toujours entouré de Circé et de Carrie, leva les yeux vers le ciel, contemplant les nuages gris qui recouvraient encore Londres. La fatigue le gagnait, mais un sentiment de fierté brûlait dans son cœur.

« Je suis fier de vous, » murmura-t-il, en tenant sa famille plus près de lui. « Vous avez été incroyables. Nous avons combattu les ténèbres ensemble, et nous avons sauvé ce qui devait l'être. »

Carrie renifla, les yeux rouges mais un sourire sincère sur les lèvres. « Nous l'avons fait, papa. »

Circé acquiesça, un regard tendre et fier dans ses yeux dorés. « Et ce n'est que le début, Gabriel. D'autres batailles viendront. Mais nous sommes prêts. Ensemble. »

Gabriel hocha doucement la tête. « Oui. Mais pour l'instant, savourons ce moment. Ce répit. »

Le port de Londres était désormais libéré. Les fumées s'éloignaient, et l'équipage du Demeter, leur mission accomplie, s'apprêtait à rentrer. Les ruines de la ville resteraient longtemps marquées par cette bataille, mais l'espoir renaissait à travers les sourires et les remerciements silencieux des Londoniens.

Alors qu'ils se tenaient tous les trois sur le port de Londres, observant le Demeter se préparer à repartir, Circé fronça les sourcils, son regard passant du navire imposant à Gabriel. Elle avait vu de nombreuses choses dans sa vie de sorcière immortelle, mais l'apparition soudaine de ce navire, tout droit sorti d'un cauchemar, la laissait perplexe.

« Gabriel, » dit-elle doucement, sa voix porteuse de questionnements. « Ce navire... le Demeter. D'où vient-il ? Je ne l'ai jamais vu auparavant, ni entendu parler d'un tel vaisseau sous ton commandement. »

Gabriel tourna la tête vers elle, son expression restant stoïque malgré la fatigue visible sur ses traits. « Le Demeter est un navire lié à Castlevania. Il fait partie de mes ressources depuis des siècles. C'est un vaisseau maudit, capable de naviguer à travers les mers et les dimensions, servant le château. Il est toujours resté dans l'ombre, attendant l'appel de son maître. »

Circé haussa un sourcil, intriguée. « Et tu l'as utilisé pour venir ici... par la mer ? »

Gabriel acquiesça lentement. « C'était le moyen le plus rapide pour rejoindre Londres. Ce navire, aussi ancien et redouté qu'il soit, connaît les chemins cachés des océans et des brumes. Il m'a permis d'intervenir à temps. »

Circé jeta un dernier coup d'œil au navire, songeuse. « Ce vaisseau... c'est bien plus qu'un simple moyen de transport, n'est-ce pas ? »

Gabriel hocha doucement la tête, ses yeux sombres se portant vers les eaux. « Il est lié à Castlevania, tout comme moi. Le Demeter est une extension de ce que je suis devenu. Chaque membre de son équipage est une âme damnée, une créature liée au château, servant ma volonté. Nous avons traversé des siècles ensemble, ce navire et moi. Il ne me trahit jamais. »

Carrie, qui observait silencieusement la conversation, interrogea alors son père. « Est-ce que ça veut dire que ce navire pourra toujours venir à nous, où que nous soyons ? »

Gabriel tourna son regard vers sa fille, un sourire discret mais rassurant apparaissant sur ses lèvres. « Oui, tant que Castlevania existe, le Demeter sera là pour répondre à l'appel. Peu importe où nous nous trouvons. »

Circé croisa les bras, réfléchissant à tout ce que Gabriel venait de révéler. « Cela explique bien des choses... mais c'est aussi un fardeau, n'est-ce pas ? D'être lié à tout cela. »

Gabriel la regarda en silence, puis répondit doucement : « Le poids des ténèbres est parfois lourd à porter. Mais j'ai appris à les maîtriser. Le Demeter est une arme, une ombre qui me suit, mais je m'en sers pour protéger ceux qui en ont besoin. Comme aujourd'hui. »

Circé hocha la tête, un mélange de compréhension et de respect dans ses yeux. « Alors, peut-être que ce navire maudit n'est pas une si mauvaise chose après tout. »

Gabriel sourit à peine, serrant un peu plus Carrie contre lui. « Tant que je garde le contrôle, rien n'est perdu. Nous avons gagné cette bataille. C'est tout ce qui compte aujourd'hui. »

Le Demeter, sombre et imposant, se fondait désormais dans les brumes du port, prêt à repartir vers les eaux troubles de Castlevania.