J'ai bien ri en lisant vos commentaires Voici un chapitre qui m'a beaucoup amusé, j'espère qu'il vous plaira!
Chapitre 33 :
Le froid mordant de novembre s'était installé sur Poudlard, enveloppant le château d'une brume persistante qui rendait les matinées glaciales. Après deux semaines de vacances, l'agitation habituelle de la rentrée reprenait ses droits.
Brittany se tenait près de la fenêtre de leurs appartements, observant la masse d'élèves qui franchissaient les grandes portes du château. Une étrange sensation l'envahit. Il y a quelques mois encore, elle n'aurait jamais imaginé être ici.
Son regard dériva vers la baguette posée sur une table à côté d'elle. Durant ces quatre jours, elle s'était entraînée sans relâche sous l'œil critique de son mari. Elle s'était attendue à de l'agacement, à des remarques cinglantes… mais Rogue s'était montré patient. Exigeant, bien sûr, mais étonnamment pédagogue. Il avait même, à quelques reprises, fait preuve d'un humour mordant qui l'avait prise de court.
Un soir, alors qu'ils terminaient une séance d'entraînement, Brittany s'était laissée tomber sur un banc du parc, exténuée.
— Je progresse au moins ? avait-elle demandé, légèrement essoufflée.
Rogue, debout face à elle, avait levé un sourcil, l'air faussement dubitatif.
— Disons que vous êtes passée du stade de menace publique à celui d'apprentie sorcière non létale. C'est encourageant.
Elle avait roulé des yeux mais n'avait pas pu s'empêcher de sourire.
— Bien. Je vais vous enseigner un sort… disons, utile.
Intriguée, elle s'était redressée.
— Utile ?
Rogue avait balayé les environs du regard, puis un éclat furtif avait traversé ses yeux sombres.
— Regardez et retenez, avait-il déclaré d'un ton professoral.
D'un mouvement précis de la baguette, il avait visé discrètement l'entrée du château où Dumbledore avançait d'un pas tranquille, plongé dans ses pensées.
— Colloshoo.
Brittany avait suivi la trajectoire du sort jusqu'à ce qu'il atteigne discrètement les chaussures du directeur. D'un coup, ses pieds avaient semblé se figer sur place, collés au sol comme s'il venait de marcher dans une mare de glu invisible.
Dumbledore s'était arrêté net. Il avait tenté un pas en avant… rien. Un pas en arrière… toujours rien. Il avait haussé un sourcil, jeté un coup d'œil à ses chaussures, puis avait fait mine de continuer sa promenade avec toute la dignité du monde, avançant à petits à-coups, centimètre par centimètre, comme s'il s'agissait d'un choix tout à fait délibéré.
Brittany, qui avait observé la scène, avait dut enfouir son visage dans sa manche pour étouffer son rire silencieux.
— Un problème, Albus ? avait lancé Rogue d'un ton innocent.
Dumbledore s'était arrêté, levant un regard calme vers eux et avait répondu, son expression parfaitement neutre :
— Aucun. Je réfléchissais simplement à l'art du déplacement mesuré.
Puis il avait agité sa baguette d'un geste élégant, levant le sort, et avait repris sa marche comme si rien ne s'était passé.
Brittany, secouée de tremblements, avait levé les yeux vers Rogue, dont l'expression n'avait pas changé d'un pouce.
— Un sort extrêmement utile, avait-il confirmé d'un ton parfaitement sérieux.
Elle secoua la tête, amusée, incapable de retenir son sourire à l'évocation de ce souvenir.
Un léger plop sonore résonna dans la pièce. Lorsqu'elle se retourna, un elfe de maison se tenait devant elle, légèrement voûté, ses grands yeux verts luisant dans la pénombre. Brittany sursauta, mais l'elfe ne bougea pas. Il portait une tunique rapiécée et triturait nerveusement un morceau de tissu entre ses doigts.
— Madame Rogue, fit-il d'une petite voix, Tinky apporte un message pour vous. De la part de Monsieur Malefoy.
Il tendit un petit morceau de parchemin plié en quatre, qu'elle attrapa avec hésitation. Brittany releva brusquement la tête. Drago? Son cœur accéléra légèrement tandis qu'elle déroulait le parchemin.
"Je dois vous parler. Ce soir, après le couvre-feu. Seule. Serre de botanique."
Elle sentit une pointe d'inquiétude poindre en elle. Pourquoi voulait-il lui parler? Et surtout, pourquoi cet air d'urgence?
Elle releva les yeux vers l'elfe, qui la fixait avec un mélange d'appréhension et de curiosité.
— Tinky doit-il répondre à Monsieur Malefoyque vous viendrez ? s'enquit-il en tortillant le bas de sa tunique.
Brittany hésita un instant, puis hocha la tête.
Elle jeta un coup d'œil vers la porte du bureau de Rogue, derrière laquelle son mari devait être plongé dans ses travaux. Elle ne savait pas ce qu'elle devait faire. Lui en parler? Tenir sa promesse envers le jeune Malefoy? Et si ce n'était pas vraiment Drago qui avait écrit ce mot ? L'idée la frappa avec la force d'une vague glacée. Elle n'avait aucune certitude que ce message venait bien de lui. Et si c'était un piège ? Si quelqu'un l'attendait là-bas pour la tester, la forcer à prouver sa loyauté à Voldemort ? Elle sentit un frisson lui parcourir l'échine. Brittany tenta de calmer le tumulte de pensées qui l'assaillait. Elle inspira profondément, fermant les yeux une fraction de seconde. Elle verrait bien.
La porte du bureau s'ouvrit lentement, et Rogue en sortit, boutonnant sa robe de sorcier avec nonchalance.
— Je vais dîner dans la Grande Salle, annonça-t-il sans préambule.
Brittany leva les yeux vers lui. C'était sa chance.
— J'ai promis à Hagrid de l'aider ce soir, déclara-t-elle d'un ton aussi naturel que possible. Un animal blessé… Je vais devoir sortir quelques instants après le couvre-feu.
Rogue s'arrêta dans son mouvement, relevant un sourcil sceptique.
— Il est au courant, au moins, que vous êtes un désastre en soins ? demanda-t-il, réprimant un sourire. Puis, plus sérieusement : Pourquoi diable devez-vous vous occuper d'une créature en pleine nuit ?
Il la fixa un instant, cherchant une faille dans son explication.
— Vous voulez que je vous accompagne ?
— Non, ça ira. Je connais mon chemin. Merci.
Rogue resta silencieux un moment, puis hocha lentement la tête.
— Très bien.
Il attrapa sa cape et se dirigea vers la porte.
— J'ai des potions à préparer pour Poppy, je rentrerai tard, ajouta-t-il avant de quitter la pièce.
La porte se referma dans un léger claquement. Brittany expira lentement. Il n'avait pas insisté.
Elle avala un repas rapide, feuilletant un livre sans réellement le lire. Son regard ne cessait de revenir à l'horloge. Enfin, l'heure arriva. Elle enfila sa cape, rabattit le capuchon sur sa tête et quitta les appartements, veillant à ne pas croiser un professeur ou un préfet en patrouille.
Les couloirs de Poudlard, plongés dans l'obscurité, semblaient plus menaçants que d'ordinaire. Elle se faufila jusqu'aux serres sans encombre et poussa la porte en silence. Drago était déjà là, adossé à l'un des établis en bois. Lorsqu'il la vit entrer, il redressa la tête et s'écarta légèrement de l'ombre.
— Vous êtes venue, murmura-t-il.
Brittany hocha la tête, s'approchant de lui.
— Que se passe-t-il ?
Drago passa une main tremblante dans ses cheveux et détourna le regard.
— Il… il veut que je participe à un raid, lâcha-t-il enfin, la voix brisée.
Brittany sentit un frisson lui parcourir l'échine.
— Un raid ?
Il hocha la tête.
— Ils vont attaquer une famille de Sang-de-Bourbe. Pour l'exemple. Ils veulent que… que je prouve ma loyauté.
Il semblait au bord du gouffre, et Brittany, instinctivement, posa une main sur son bras.
— Tu ne peux pas garder ça pour toi, Drago. Il faut que tu te confies à quelqu'un.
Il releva vers elle un regard douloureux, empli d'une détresse qu'il ne cherchait même plus à masquer.
— Mais à qui ? Je ne peux faire confiance à personne. Vous êtes la seule à savoir.
Il inspira profondément avant d'ajouter, dans un murmure empli d'amertume :
— Je ne peux pas parler à Severus. Il est… il est comme mon père.
Brittany sentit son cœur se serrer. Il avait tout faux. Mais elle ne pouvait pas se permettre de le détromper. Pas ici. Pas maintenant.
— Est-ce que tu sais qui est visé ? Où cela aura-t-il lieu ?
Drago secoua la tête, crispant ses doigts sur sa robe comme s'il cherchait à s'accrocher à quelque chose de tangible.
— Je ne connais pas leurs noms. Juste que ce sera vendredi soir. Dans la banlieue de Londres.
Il marqua une pause, puis baissa les yeux avant de lâcher dans un souffle :
— Apparemment, c'est la famille d'un employé du ministère. Il aurait refusé d'exécuter les ordres du nouveau Ministre… et maintenant, ils veulent faire un exemple.
— Et… qui t'accompagnera ?
Drago resta un instant silencieux, puis releva lentement les yeux vers elle.
— Mon parrain.
Brittany sentit son souffle se bloquer, une chape de plomb lui écrasant la poitrine.