Chapitre 1
Projetée en avant, je sentis la douleur contre mes genoux avant même de réaliser que j'étais tombée. Je m'assis pour me tourner vers la porte où se tenait le gorille qui venait de me balancer au sol. Malgré ma vision obscurcie, je pus voir le rictus de l'infirmier avant qu'il ne claque la porte.
Mes muscles tremblaient et malgré les heures passées avec l'estomac vide, j'avais envie de vomir. Mon corps entier m'était douloureux, je ne m'étais jamais imaginée pouvoir un jour sentir chacune de mes veines. J'avais l'impression que des grains de sable tranchants se trouvaient dans mon sang et éraflaient les parois de mes vaisseaux sanguins.
Je n'étais pas vraiment sûre de ce qu'il s'était passé. Pas exactement. J'avais été attachée à une table par les poignets et les chevilles, le médecin psychiatre m'avait planté deux aiguilles et tandis que l'une prenait une partie de mon sang, une autre m'injectait un produit qui m'avait tout l'air d'être du sang aussi. Alors que je me vidais de mes forces, il avait pris un livre et semblait y lire un passage avec des mots étranges mais j'avais perdu conscience avant de pouvoir comprendre. Quand je me suis réveillée, le gorille que je n'avais jamais vu auparavant m'a agrippée et m'a amenée jusqu'ici.
Et maintenant, me voilà assise sur le carrelage froid, sans force avec la tête qui tournait. Incapable de me relever dans l'immédiat, je m'allongeai au sol pour reprendre un peu de force. J'essayai de comprendre ce qui venait de se passer mais rien n'avait de sens. Charlie m'avait fait hospitaliser ici, à la clinique Deschamps, afin que l'on m'aide à sortir de ma dépression, je n'étais pas médecin mais ce que j'avais subi ne pouvait pas être un traitement normal à cela. Cette thérapie devait être le premier pas vers une nouvelle page mais à présent, je n'étais pas sûre de vouloir connaître la fin du livre.
Il me fallut quelques heures avant d'obtenir assez de force pour bouger à nouveau, je me relevai, déplissai la robe blanche que j'avais été obligée d'enfiler et me dirigeai vers l'autre porte. Il s'agissait d'une petite salle d'eau comme je m'y étais attendue. Une douche, un lavabo et des toilettes, il n'y avait rien d'autre qu'un miroir au-dessus du lavabo, aucun produit de toilette ni même de serviette pour me sécher les mains.
J'ouvris le robinet d'eau froide, me passai de l'eau sur le visage. Je sursautai en me redressant. Dans le miroir, je voyais un autre visage que le mien. La jeune femme de l'autre côté avait un visage fin et des yeux d'un bleu électrique, je touchai mon visage pour être sûre mais mon reflet ne fit pas le geste, ce qui était encore plus perturbant que voir une autre femme dans un miroir. Le coin de ses lèvres se releva dans un sourire en coin machiavélique. Pétrifiée, mon cœur battait à tout rompre dans ma cage thoracique et dans un clignement d'œil, la femme disparut, laissant place à mon reflet. J'avais récupéré mes cheveux bruns, mes yeux chocolats et mon visage en forme de cœur mais mon teint pâle avait laissé place à un teint grisâtre, des cernes noires gisaient sous mes yeux et mes lèvres commençaient à bleuir, arborant une teinte violacée. J'étais en train de mourir à petit feu.
J'ai croisé vampires et loups géants mais j'étais en train de mourir à cause de quelques humains.
Je retournai dans la chambre et m'allongeai sur le lit seulement recouvert d'un drap, unique meuble de la pièce, avant que le reste de mes forces ne m'échappent. Je me rendis compte que mes capacités de réflexion s'amenuisaient, il m'était impossible de réfléchir à la moindre solution pour me tirer de là ou de refaire le cheminement de tout ce qui m'avait amené à ici et maintenant.
Je dus m'être assoupie car la porte me réveilla brusquement. Le médecin se dirigea vers moi et m'agrippa le menton sans aucune douceur. Il scruta mon visage, s'attarda sur mon regard vide. Il prit mon poignet et mesura mon pouls en regardant sa montre d'un air agacé.
- On va la perdre aussi ! Râla-t-il.
Sans me prêter plus d'attention, il se tourna vers la porte d'entrée où se tenait le directeur qui nous avait accueillis, Charlie et moi, le jour de mon entrée. Je ne savais plus vraiment si c'était hier, ce matin ou il y a quelques jours.
- Pourquoi ça ne marche toujours pas ?! J'ai fait tout ce qu'il fallait.
- Nous referons une incantation cette nuit, lui répondit le directeur. Si elle est toujours en vie.
Les deux hommes s'en allèrent. J'avalai ma salive avec difficulté. Avais-je bien entendu le mot "incantation" ? Qu'attendaient-ils comme résultat ? Je n'étais plus vraiment sûre de vouloir m'en sortir si je devais me transformer en monstre de Frankenstein. Combien de temps me restait-il avant qu'ils ne reviennent ? La pièce ne disposait d'aucune fenêtre, la lumière de ma chambre provenait d'un plafonnier dont l'interrupteur se trouvait hors de la pièce. Il n'y avait aucune chance que je m'en sorte, je pouvais sortir de la chambre, elle n'était pas fermée à clé mais celle du couloir l'était et il y avait peu de chance qu'il y aie d'autre issue dans cette aile du bâtiment.
Je me redressai et m'agenouillai au pied du lit, faisant face à la porte de la salle d'eau. Je n'étais pas croyante mais j'avais besoin d'un miracle. Je joignis mes mains et psalmodiais ma demande pour m'en sortir ou au moins mourir sans trop de douleur avant de devenir un monstre.
- Il ne t'aidera pas.
Je sursautai et me retournai, mes fesses tombant sur le matelas. Je dus fermer les yeux un instant car le geste brusque me provoqua une chute de tension terrible. Quand je rouvris les yeux, la même jeune femme que j'avais vu dans le miroir me faisait face, elle était debout, adossée contre le mur près de la tête de mon lit. Elle portait une robe gothique noire à manches longues dont la jupe était asymétrique et des babies à talons aux pieds. Je clignai des yeux pour être sûre qu'il ne s'agissait pas d'une hallucination devant le regard moqueur de la fille.
- Tu... tu es un démon ?
La fille pencha la tête avec un sourire amusé.
- Parce que je suis habillée en noir, je suis un démon ? Quel beau préjugé !
J'affichai un air contrit.
- Désolée, m'excusai-je. Qu'es-tu, alors ?
Elle sourit à pleine dents.
- Tu avais raison, en fait, je suis un démon.
Elle sauta gracieusement sur le lit comme si elle ne pesait rien et s'agenouilla devant moi, me fixant de ses yeux onyx. Elle entoura mon visage de ses mains et continua de me fixer. La peur s'insinuait en moi au fur et à mesure que ses paroles prenaient sens dans mon esprit. Je calmai aussitôt mes pensées alarmées parce que ce n'était pas comme si je pensais m'en sortir, à la fin, de toute façon.
- Qu... qu'est-ce que tu fais ?
Sa tête bascula sur le côté.
- Je prends connaissance des grandes lignes de ta vie.
L'affaire sembla lui prendre quelques secondes puisqu'elle finit par me relâcher.
- Des vampires, alors ? S'enjoua-t-elle. C'est génial !
Ma gorge se noua alors que les souvenirs d'Edward, d'Alice et de leur famille remontait dans mon esprit. C'était essentiellement des bons souvenirs mais des souvenirs qui ne laissaient qu'une douleur sourde sur leur passage et qui me rappelait que trop bien ce que j'avais perdu quand Edward m'avait quittée.
- Je sentais qu'il y avait quelque-chose chez toi, de différent.
Je ne répondis rien à cela car il n'y avait rien à y répondre.
- Comment puis-je t'appeler ? Demandai-je à la place.
- Lily.
- Quand tu as dit qu'il ne m'aiderait pas, tu voulais parler de...
Je laissai ma question en suspend, de peur de dire une énormité.
- Du gros bonhomme barbu, acquiesça-t-elle.
Je la regardai avec désarroi.
- Tu ne parles pas du père-Noël, n'est-ce pas ?
- Peut-être que... c'est la même personne, s'amusa-t-elle.
- Quoi ? Je... quoi ?
Elle ricana, amusée. Je lui lançai un regard de reproche.
- Je ne sais pas qui est le père-Noël, à vrai dire, avoua-t-elle.
- Donc... Dieu...
Je me tus en voyant la démone frissonner en grimaçant.
- Il existe ? Demandai-je.
- Je ne sais pas, je l'ai jamais vu.
Elle haussa les épaules.
- Pourquoi tu grimaces et frissonnes en entendant son nom, alors ?
- Parce que quand on était petites, mes sœurs et moi, on nous menaçait de nous envoyer à lui quand on faisait une bêtise ou quand on ne voulait pas obéir.
- Mais... n'est-il pas censé être gentil ?
Je compris que ma question était ridicule en la posant. Elle était une démone, bien sûr qu'il ne serait pas gentil avec elle.
- Ça se voit que vous ne le connaissez pas !
- Toi non plus, rétorquai-je.
- Non, en convint-elle, mais s'il existe, je préfère que ça reste ainsi.
- Et les démons, vous êtes gentils ou méchants, au final ?
- Tu vois le noir ?
Je hochai la tête, récoltant un autre vertige.
- Tu vois le blanc ?
Nouveau hochement de tête, plus lent cette fois. Je commençai à comprendre où elle voulait en venir.
- Et bien, il y a plein de nuances entre les deux.
- Je vois, oui, fis-je rassurée.
- Et nous, on se trouve plutôt du côté noir du nuancier.
Je restai interdite, interloquée par le fait que cette démone semblait me faire tourner en bourrique.
- Après, ça dépend du côté où tu regardes, tu peux faire le mal pour de bonnes raisons.
- Quelles bonnes raisons justifient de faire le mal ? M'enquis-je.
- Te sortir de là, répondit-elle directement.
J'en restai bouche-bée. Cette démone voulait-elle vraiment m'aider ?
- Enfin, reprit-elle, c'est un exemple.
- Tu peux me faire sortir de là ? Demandai-je avec espoir.
- Ça dépend.
- De quoi ?
- Si tu veux que je t'aide, il faudra que je t'appartienne.
- Que... tu m'appartiennes ? Répétai-je, peu sûre d'avoir bien entendu.
- Mh, mh, acquiesça-t-elle.
C'était lunaire.
- Est-ce obligé ?
- Non, je peux te sortir d'ici sans ça.
- Alors aide-moi sans ça, tu n'es pas un animal de compagnie.
Elle pencha la tête, me souriant.
- Je suis une kitsune, je peux être ton renard de compagnie.
Elle se mordit la lèvre en souriant.
- Tu peux me sauver et rester libre, insistai-je.
- Je ne peux pas te sauver si je ne t'appartiens pas.
- Mais tu viens de dire...
- Je peux te sortir de là, oui... pas te sauver. Il ne te reste qu'une heure ou deux de vie et je ne pourrais pas intervenir tant que je ne t'appartiens pas.
- Qu'est-ce que ça implique pour toi ? Demandai-je.
- Je m'efforcerai de te faire plaisir, je resterai avec toi et te procurerai tout ce que tu désires jusqu'à ce que tu obtiennes ce que tu désires le plus, ensuite, je serai malheureusement libre à nouveau.
Je me doutais que si j'acceptai, ce serait comme signer un pacte avec le diable mais je n'étais pas prête à mourir, plus maintenant que j'avais une porte de sortie. Il était certain que ça me damnerait mais quelque-part ça me procurait un peu de satisfaction car si Edward m'avait abandonnée, outre ma protection – vaine au vu des événements – c'était parce qu'il refusait de damner mon âme.
- D'accord, murmurai-je.
- D'accord ? Répéta-t-elle ravie.
- Comment procède-t-on ?
Lily sourit puis s'avança plus près de moi. Elle me lança un regard charmeur avant que ses yeux ne descendent sur ma bouche et doucement, ses lèvres se posèrent sur les miennes. Le baiser était doux et sensuel, il éveilla en moi quelques désirs insoupçonnés que j'ignorai pouvoir ressentir un jour pour une fille. Lily finit par se détacher, me laissant avec mes émotions.
- C'est bon ? M'enquis-je.
Je n'avais pas l'impression d'avoir ressenti un quelconque changement dans mon état physique, seulement émotionnel à cause de ces... sensations. Son sourire mutin m'indiqua qu'elle se jouait de moi.
- On n'a même pas commencé, s'amusa-t-elle.
Je plissai les yeux, lui envoyant quelques reproches silencieux.
- Tu voulais juste m'embrasser ?
Son sourire s'agrandit mais elle ne répondit pas. Elle leva la main droite au niveau de son épaule et une dague apparut dans sa poigne, arme de laquelle avait émanée une sorte de fumée noire qui avait vite disparu. Je me tendis immédiatement.
- Attends, je... commençai-je, effrayée qu'elle veuille me tuer finalement.
Elle ne me laissa pas finir, prenant ma main droite de force et elle fit glisser la lame de sa dague à l'intérieur de ma paume. Je grimaçai sous la douleur, retenant le petit cri qui voulait s'échapper de ma gorge. Ma peur se calma en voyant qu'elle n'avait voulu me faire qu'une entaille. Elle fit la même entaille à l'intérieur de sa main gauche et joignit nos mains blessées ensemble, entremêlant nos doigts.
- Vinculum sanguinis indissolubile est. Per sanguinem meum ego ad te pertineo.
Mes quelques notions de latin obtenues au collège me permirent de traduire ses paroles par "Le lien du sang est indéfectible. Par mon sang, je t'appartiens". Je sentais comme un voile m'entourer partir et venir autour de moi et, je supposai, autour d'elle. Elle décolla sa main et lécha sa paume pour en retirer le sang, je vis que sa plaie s'était refermée. Elle prit la mienne et sans me quitter du regard, elle lécha ma blessure de sa langue avant de me relâcher. Je déviai mon regard du sien, histoire d'éclaircir mes pensées – son charme fonctionnait un peu trop bien sur moi – et remarquai que mon entaille se refermait à vue d'œil, probablement grâce au lien que j'avais désormais avec la démone. Je sentais que les picotements que je ressentais depuis la transfusion commençait à s'estomper.
- Ça accélérera ta guérison si je fais ça...
je relevai mon regard vers elle pour voir ce qu'elle voulait dire et la vis se pencher à nouveau pour m'embrasser. J'accueillis ce baiser mais je n'étais plus dupe de son petit jeu. Les picotements finirent par disparaître et je sentais mes forces revenir mais j'étais toujours persuadée que ça n'avait rien à voir avec le baiser mais plutôt avec le lien qui nous reliait. Elle se détacha, le sourire aux lèvres.
- Tu n'es pas obligée de mentir si tu veux m'embrasser, lui indiquai-je.
Son sourire s'agrandit, elle se mordit la lèvre et m'embrassa de nouveau, maintenant qu'elle savait avoir la liberté de le faire sans excuse. Quand elle se recula, elle arborait un sourire satisfait. Je lui souris et maintenant que je pouvais réfléchir à nouveau correctement, je repensai à tout ce qu'il s'était passé.
- Tu sais ce qu'ils m'ont fait ? Lui demandai-je.
- Ils ont remplacé la moitié de ton sang par du sang de renard puis ils ont fait l'incantation d'appel.
Le livre, me rappelai-je.
- Pourquoi du sang de renard ? Pourquoi faire ça ?
- C'est comme ça que les satanistes attirent l'attention d'une kitsune, spécifiquement. Ils auraient peut-être attiré l'attention de n'importe quel autre démon s'ils s'étaient contenté d'un simple rituel sacrificiel. Incorporer le sang d'un renard dans le corps du sacrifié attire plus facilement mon espèce.
- Quels enfoirés, crachai-je.
Comment pouvaient-ils dormir la nuit avec ça sur la conscience ?
- Ils font toujours ça avec une jeune femme vierge, j'imagine ?
Ça expliquait les questions intrusive à propos du sexe lors de ma soit-disant psychanalyse.
- Ils font toujours ça avec une jeune femme vierge mais ça n'a aucune importance pour nous. Ça ne donne pas plus de résultat, c'est vraiment à notre bon vouloir et à notre curiosité, si on répond à l'appel, si bien-sûr, un démon entend l'incantation d'appel.
- Ils veulent faire quoi de toi ?
- M'obtenir afin que je les serve, sourit-elle malicieusement. Ils ne s'imaginent pas que je puisse offrir mon asservissement à la sacrifiée elle-même, les humains pensent toujours avoir le contrôle.
- S'ils te voient ici, ils vont t'attraper.
Je m'inquiétai réellement pour cette démone. Qui sait ce qu'ils lui feront pour obtenir ce qu'ils veulent d'elle s'ils mettent la main dessus ? Elle se pencha légèrement, le regard malicieux.
- C'est pour ça que je reste, souffla-t-elle dans un murmure amusé.
Je ne savais pas si elle avait conscience de la dangerosité de ces hommes et que leurs intentions étaient forcément malsaines. Je voulus la convaincre mais ne pus le faire car elle venait d'intercepter mes prochaines paroles en posant sa bouche sur la mienne. Je n'arrivais pas vraiment à comprendre pourquoi je laissais ce genre de rapprochements arriver alors que c'était une démone et nous venions de nous rencontrer. C'était probablement inhérent aux pouvoirs de la démone, au charme irrésistible qu'elle possédait, ma raison me dictait que ça n'allait pas dans les bonnes convenances mais je n'avais avais aucune envie d'aller contre ça.
La porte de ma chambre s'ouvrit ce qui détacha Lily de mes lèvres. Je tournai mon regard pour voir le directeur avec un air surpris en découvrant ma visiteuse. Quand il comprit qui elle était, il lui sourit de manière affable.
- Tiens donc, qui es-tu, toi ?
- Lily, sourit la démone.
L'homme la regardait avec envie, je pouvais deviner toutes les pensées perverses qui pouvaient passer dans son esprit tordu. C'était d'autant plus dérangeant que l'homme approchait la cinquantaine alors que Lily avait l'apparence d'une toute jeune adulte, 19-20 ans, d'après moi.
- J'ai un cadeau pour toi, tu l'aimeras. Si tu le veux, il faut venir avec nous.
L'homme qui m'avait amenée ici apparut derrière l'encadrement de porte. Maintenant que j'avais les idées plus claires, il me paraissait plus être un homme de main qu'un infirmier.
- J'aime les cadeaux, annonça Lily d'un air appréciateur.
Elle commença à bouger pour se lever mais je lui pris la main et la suppliai du regard de ne pas les suivre. Elle me sourit mais retira sa main de la mienne et se leva pour sortir de la pièce. Le directeur lui présenta la sortie d'une main et elle s'y engouffra sans discuter, passant sa main sous la mâchoire de l'homme de main qui n'y réagit pas. À la place, il la prit par le coude et l'emmena dans le couloir, disparaissant de ma vue.
- Tu as l'air d'aller mieux, remarqua le directeur resté dans la chambre.
- Qu'allez-vous faire d'elle ?
L'homme sourit.
- Obtenir tout ce que je désire. Argent, sexe, femmes... elle m'apportera tout ça dès qu'elle m'appartiendra.
- Et moi ?
Il m'offrit un sourire flippant.
- Et bien... les dépressions finissent parfois en suicide.
Il sortit et referma la porte derrière lui, me laissant avec cette information. Il n'avait plus besoin de moi et bien sûr qu'il n'allait pas me laisser partir avec ce que je savais. J'attendis plusieurs minutes avant de me lever et ouvrir la porte. Il n'y avait que deux autres portes dans ce couloir mais celle qui m'intéressait était celle par laquelle j'étais arrivée ici, au bout du petit couloir. Je m'y dirigeai et enclenchai la poignée mais bien sûr, la porte avait été verrouillée. Je tentai l'autre porte, au cas où, et découvris une autre chambre, identique à la mienne hormis les draps du lit tâché de sang au niveau de la tête. Je n'étais probablement pas la première tentative. Vaincue, je retournai dans ma chambre en espérant que Lily pourrait s'en sortir et me sortir de là ensuite.
Je marchai d'un bout à l'autre de ma chambre quand ma porte s'ouvrit avec fracas. Le psychiatre, celui qui avait fait l'incantation à la solde du directeur pointait une arme vers moi avec le regard fou. J'avais déjà reculé à cause de son entrée en trombe et j'avais une conscience accrue du mur dans mon dos qui m'empêchait de reculer davantage face à ma mort imminente.
Une fumée noire identique à celle qui avait rapidement entouré la dague de Lily apparut devant moi et je réalisai que cette fumée noire entourait Lily avant de disparaître. Un bruit percutant me vrilla les oreilles en me faisant sursauter et peut-être que j'avais crié en même temps. Je ne sentis aucune douleur et eus peur de voir Lily s'effondrer devant moi mais elle restait solide sur ses pieds, l'un de ses bras était levé devant elle alors que d'autres balles furent tirer dans sa direction. Aucune d'elles n'atteignit sa cible disparaissant tout simplement comme si elles traversaient un voile de fumée noire qui n'apparaissait qu'aux points d'impact. L'instant d'après, Lily se trouvait devant le médecin et d'un geste, elle égorgea l'homme dont le sang gicla sur le mur blanc près de lui. Lily se tourna et me sourit, n'éprouvant aucun remord d'avoir ôter une vie. Je restai interdite devant la scène macabre qui se présentait devant moi, mon regard passant du cadavre à Lily.
- On rentre à la maison, me sourit-elle en tendant sa main vers moi.
Je repris mes esprits, réalisant que la kitsune n'avait pas seulement tué cet homme, elle m'avait sauvée la vie, une seconde fois. Je me rendis compte qu'outre l'horreur de l'événement, je n'éprouvais pas de remord à la mort de cette personne qui n'était finalement pas moins humain que monstre. Je m'avançai et pris la main de la démone avec assurance.
Note d'auteur :
Tous les personnages appartiennent à S. Meyer, bien sûr.
Hello, hello, j'espère que vous allez bien.
J'ai terminé cette petite histoire qui sera assez courte, cinq chapitres seulement (peut-être un prologue, en plus, je ne sais pas encore) j'espère qu'elle vous plaira.
Pour la fin, j'ai deux options possibles qui sont toutes les deux écrites, je ne sais pas encore laquelle choisir, je verrai selon votre feeling.
Est-ce que ce premier chapitre vous intrigue ? Voulez-vous la suite ?
