Bonjour chers lecteurs et lectrices de « Un choix peut changer une vie »,
Comme vous pouvez le voir (lire), nous sommes EN VIE ! (Non, nous n'avons pas été victimes d'un tueur en série).
Nous sommes désolées de ne pas vous avoir donné signe de vie depuis novembre 2023, contrairement à ce que nous vous avions indiqué. Encore une fois, la vie a frappé, mais nous n'allons pas nous étendre sur ce qu'il nous est arrivé (cela prendrait bien trop longtemps, et nous le savons, vous n'êtes pas là pour cela).
Nous vous remercions encore et toujours de votre soutien, mais SURTOUT de votre patience. Nous faisons véritablement tout ce que nous pouvons pour revenir vers vous le plus rapidement possible !
Sans plus attendre, voici le chapitre 25. Nous vous souhaitons une bonne lecture, et on se retrouve en bas !
Disclaimer : L'univers et les personnages de Harry Potter appartiennent à J.K Rowling. Seuls nous appartiennent les personnages inventés et le scénario retravaillé de cette histoire.
P.S : Les passages ou mot en italique signifient soit un flash-back, soit un sortilège.
Les passages en gras et italique signifient qu'un de nos personnages parle en Fourchelang.
Le style gras sera utilisé pour un dialecte inventé par nos soins et les rares fois où les personnages parlent d'autres langues que l'anglais.
/!\ ATTENTION : Dans ce chapitre, l'usage de l'italique et de l'italique-gras sert dans ce chapitre pour différencier l'écriture de Gabriel et de Tom.
PS : To our dear English-speaking readers,
We would like to remind/inform you that one of our team members (Lilianna, our beta reader) studied English at university. As such, she is perfectly able to understand you and respond to your comments if you want to write them in English ! Don't let the fact that we are French, stop you from commenting on the different chapters. And if we don't understand a word, well, there's always this wonderful and amazing thing called a dictionary ! ;)
That being said, we all hope that you'll have a good day and to maybe hear from you in future chapters !
Best regards,
Artémia, Elisabeth, and Lilianna.
Chapitre 25
La semaine suivante, une fois n'est pas coutume, les Serpentard et les Gryffondor sortirent de leur cours de Défense Contre les Forces du Mal avec un mal de tête carabiné, atterrés de l'incompétence du professeur Lockhart à leur enseigner quoi que ce soit. Il leur semblait inévitable d'échouer dans cette matière s'ils continuaient à étudier ses livres plutôt que les créatures qui étaient prévus au programme.
- Si on ne double pas le nombre de séances de révision en DCFM, on va repasser l'année ! Ce professeur ne nous est d'aucune utilité ! tempêta Théodore, arrivé à bout de patience.
- Bien-dit Nott, acquiesça Sophie. Nous devrions le faire disparaître.
- … Le meurtre est passible d'un emprisonnement à vie à Azkaban dans l'attente du baiser du Détraqueur, Akantha, fit remarquer Blaise. Je doute que tu y échappes, même si tes motivations sont nobles.
- Au vu de l'incompétence des Aurors à trouver la Chambre des Secrets, je ne m'inquiète pas trop. (Elle haussa les épaules avant d'afficher un sourire narquois.) Et ils n'ont jamais vu un vampire courir !
- Il ne serait pas judicieux de le tuer en plein jour, dit Théodore, l'air songeur. … Mais si cela se passait la nuit, on pourrait plus facilement camoufler le crime…
- En le jetant depuis le haut de la tour d'astronomie, par exemple ?
- C'est un début !
- Personne ne va tuer personne ! s'interposa Olivia. Lockhart ne vaut pas la peine que vous finissiez à Azkaban. Contrairement à ce que pourrait dire Hermione.
- J'ai entendu Liv, dit la brunette l'air quelque peu vexée. Pour tout vous avouer, je commence aussi à douter de ses compétences en tant qu'enseignant. Ses livres sont passionnants mais n'ont rien à voir avec notre programme : on n'a pas étudié une seule créature depuis les lutins de Cornouailles !
Après une petite seconde de flottement, Sophie lui donna une tape sur l'épaule, lui disant qu'elle était heureuse de la voir libérée de l'envoûtement de ce charlatan. Hermione bougonna – assurant qu'elle avait toujours eu les idées claires–, mais ses propos furent aussitôt démentis par Théodore, ce qui lui attira les foudres de la Née-moldu. Ils se mirent à se chamailler, les autres intervenant de temps à autre dans leur débat, jusqu'à ce que Hermione admette sa défaite.
Le débat clos, Théodore et Hermione se concertèrent pour modifier le planning de révisions et se laisser le temps de trouver des ouvrages sur les créatures qu'ils auraient dû étudier.
Ils arrivèrent devant la salle d'Histoire de la Magie, sans réel enthousiasme. Seuls Blaise, Théodore et Hermione arrivaient à suivre les cours du professeur Binns : ils étaient donc en charge d'expliquer le cours au reste du groupe pendant leurs séances de révisions.
Cela arrangeait particulièrement Gabriel aujourd'hui, puisqu'il puisait toujours dans les réserves de parchemin de son frère et qu'ils commençaient sérieusement à en manquer. Il avait envoyé une lettre à son père le weekend dernier dans l'espoir que Hedwige serait de retour avec un lot de papeterie et aussi une réponse à ses questions concernant l'artéfact.
Alors que le professeur Binns endormait la moitié de sa classe en relatant une énième révolte de la part des gobelins, le Serpentard jeta un coup d'œil à son cartable. Depuis sa «conversation» avec l'artefact, il y avait de cela quatre jours, Gabriel n'avait plus osé l'ouvrir. Il ne pouvait s'empêcher d'être curieux à son propos, bien qu'il restât inquiet par ce qu'il finirait par découvrir.
Peut-être était-ce un sortilège de Métamorphose fait par des élèves des années supérieures? Dans ce cas, pourquoi l'avoir laissé dans les toilettes ? Ou alors était-ce un artefact avancé qu'un sixième ou septième année aurait emprunté ? Impossible, ces livres ne quittaient pas la Réserve Interdite. Cela pourrait aussi être un artefact de la célèbre boutique de farces Zonko. Mais quel serait l'intérêt de copier une personne vivante dans un livre et quel en serait le but ?
Cette situation commençait à lui donner la migraine. Le simple fait que Tom Jedusor fût en vie rendait définitivement les déclarations du carnet invraisemblables. Et pourtant, ce qui ne devait être qu'un simple objet parlait comme un être humain et cela le déroutait profondément.
S'efforçant de se raccrocher à ce que disait le professeur Binns, le garçon espéra une fois encore que son père pût lui apporter des réponses.
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Surgissant d'un tournoiement de flammes vertes, elle posa le pied dans l'Atrium du Ministère et marcha d'un pas presque militaire en direction du Département de la Justice Magique.
Une fois dans l'ascenseur magique, elle pressa le bouton pour se rendre au niveau deux, espérant rapidement qu'aucune personne de sa connaissance ne viendrait l'aborder.
Lorsque Hedwige était arrivée dans le grand salon, elle avait d'abord été heureuse d'avoir des nouvelles de ses fils, avant de déchanter en lisant le contenu de la lettre. Son sang n'avait fait qu'un tour et elle s'était rendue à la hâte au seul endroit où elle était sûre d'obtenir des réponses. Bien qu'il lui fût impossible de déterminer l'emplacement exact de Lucius, Narcissa se souvenait qu'il lui avait parlé d'une réunion avec le Conseiller qui devait se tenir dans quelques minutes dans son bureau.
À peine avait-elle atteint le couloir menant au bureau du Conseiller, Narcissa fut arrêtée par une femme qu'elle avait vue une fois ou deux en présence du politicien.
- Excusez-moi Madame ! l'interpella la secrétaire avec un sourire poli. Si vous souhaitez vous entretenir avec le Conseiller Jedusor, j'ai le regret de vous annoncer qu'il n'est pas disponible pour l'instant : il s'apprête à s'entretenir avec un collègue. Je vous suggère de revenir dans une heure.
- Merci de m'avoir avertie, dit Narcissa avec une expression similaire. Cependant, il est urgent que je le vois.
- Certes, Madame. Je me permets cependant d'insister pour que vous attendiez la fin de cette réunion pour vous entretenir avec monsieur Jedusor.
La secrétaire s'interposa entre la porte et l'épouse Malfoy, qui avait fait fi de son avertissement et avait continué d'avancer. Elle posa sa main sur celle de Narcissa pour l'empêcher de tourner la poignée ; l'ancienne Black dégagea aussitôt sa main, la foudroyant du regard.
- Encore une fois madame, revenez dans une heure, répéta la secrétaire, son sourire ayant complètement disparu. Le Conseiller sera alors disposé à vous accorder son temps.
- Et je vous répète que je dois lui parler immédiatement. Alors laissez-moi passer avant que je ne vous fasse virer.
- Je vous prierai de me parler sur un autre ton !
La porte s'ouvrit, dévoilant Tom Jedusor, attiré par tout ce raffut, et qui tomba des nues en posant les yeux sur Narcissa Malefoy.
- Monsieur ! s'écria sa secrétaire dont le visage pâlit. Je suis vraiment désolée pour cette interruption, mais…
- Nous verrons cela plus tard, Mary, l'interrompit l'homme aux yeux marron. Pourrais-je connaître la raison de votre venue au Ministère, Narcissa ? Que je sache, c'est avec votre mari que je dois m'entretenir.
Avant qu'elle ne pût répondre, ledit "mari" apparut à l'angle du couloir, un air satisfait sur le visage. Celui-ci disparut cependant aussitôt quand il aperçut sa femme en présence du Conseiller.
- Narcissa ? Que fais-tu là ? Est-ce que tout va bien ?
- Tout va bien Lucius, dit-elle. J'ai reçu une lettre qui vous intéressera certainement : pouvons-nous en discuter ?
Tom s'écarta pour laisser les Malefoy entrer dans son bureau, et referma la porte sur le visage inquiet de sa secrétaire. Il retourna s'installer à son bureau, tandis que Narcissa s'avançait sous le regard inquiet de son mari.
- Vous dites que cette lettre va m'intéresser ? Pardonnez-moi Narcissa, mais il va vous falloir être plus précise.
- Voyez par vous-même, dit-elle en tendant brusquement la lettre à Tom.
Se saisissant de la feuille de papier, Tom invita le couple à s'asseoir dans les chaises en face de lui.
Chers parents,
J'espère que vous vous portez bien depuis les vacances de Noël. Je vous écris pour vous demander s'il vous serait possible de nous envoyer un lot de papeterie : mes réserves sont vides et j'ai bien entamé celles de Drago.
Mère, si c'est vous qui ouvrez cette lettre, je vous demande de la transmettre au plus vite à père, pour la raison suivante : voilà plus d'un mois et demi que je me trouve en possession d'un carnet noir (dans des circonstances dont je vous passerai les détails), et à ma grande surprise, il aspire l'encre (ne me demandez pas comment, je n'en ai pas la moindre idée). J'ai d'abord cru que c'était un artefact qui devait provenir de la boutique de farces Zonko et que quelqu'un l'avait perdu, mais pas du tout ! Vous allez peut-être me prendre pour un fou, mais le carnet m'a répondu et s'est présenté sous le nom de Tom Elvis Jedusor. Imaginez ma surprise !
Comme, Père, vous travaillez avec le Conseiller, pourriez-vous lui demander conseil ? Je ne sais que faire, et c'est pourquoi j'attendrai votre réponse avec impatience.
Harry
Par le slip de Merlin ! Il ne s'attendait pas à ce que Gabriel se retrouve en possession de son Horcruxe.
Levant ses yeux de la lettre, Tom prit conscience que Narcissa l'observait attentivement, allant jusqu'à ignorer son mari qui la questionnait sur le contenu de la missive. Sans un mot, le politicien jeta le sortilège d'impassibilité, accentuant l'inquiétude de Lucius.
- Narcissa, peux-tu juste me dire ce qu'il se passe ? E-Est-ce que les enfants vont bien ?
- C'est à vous de me le dire. Gabriel a envoyé une lettre disant qu'il était actuellement en possession d'un carnet qui s'identifie comme étant le Conseiller Jedusor, expliqua-t-elle. Est-ce qu'il s'agit de cet artefact là ? Celui dont vous ne cessiez de parler en septembre ?
- … Effectivement, la description du carnet correspond à mon Horcruxe, confirma Tom.
Narcissa se mordit l'intérieur de la joue alors que Lucius déglutissait de manière audible. Bien qu'ils ne sussent pas exactement ce qu'était un Horcruxe, ils étaient conscients que cette chose devait être puissante pour que le Seigneur des Ténèbres décide d'en posséder un.
- Est-ce qu'il peut nuire à nos enfants ? s'enquit Narcissa.
Face à cette question qu'il savait délicate, le mage noir s'autorisa quelques instants de réflexion.
- Mon carnet n'a que pour but de se débarrasser de personnes ayant du sang impur dans leurs veines. Vos enfants sont parfaitement en sécurité à Poudlard.
- Quand bien même, ne serait-il pas préférable que Gabriel nous renvoie le carnet ? demanda Lucius.
- J'apprécierais, acquiesça Tom.
- Je lui enverrai une lettre ce soir. Avec un peu de chance, nous aurons le carnet en début de semaine prochaine…
- Je l'espère pour vous, dit Narcissa sur un ton sec. Que vos actions vous permettent d'évincer quelqu'un du Ministère m'importe guère, mais qu'elles mettent en danger mes enfants vous met dans une situation délicate messieurs. Je ne tolérerai pas que le moindre mal soit fait à Drago ou Gabriel, et si jamais ils se retrouvent victimes de vos manigances, je peux vous assurer que époux ou mage noir, vous n'échapperez pas à ma colère!
Le mage noir eut l'étrange impression de se retrouver à nouveau face à Lily Potter, une décennie plus tôt.
- … L'instinct maternel est vraiment fascinant. Le voilà qui vous pousse à me menacer…
- Elle ne pensait pas à mal monsieur, c'est-
- Ce n'était pas un reproche Lucius, mais un constat. Maintenant que ce problème est réglé, que diriez-vous de raccompagner votre femme dans l'Atrium ? Je suis sûr que vous avez beaucoup de choses à vous dire.
- Mais… Et pour la réunion ?
- Soyez assuré que mes autres rendez-vous ne sont pas importants au point de ne pouvoir être décalés. Et puis, au point où nous en sommes, je ne vois aucune différence si nous ne commençons cette réunion que dans une dizaine, voire une vingtaine de minutes.
Rassuré par cette réponse, l'homme d'affaires s'empressa de saluer le Conseiller et raccompagner sa femme, qui refusait de lâcher l'autre homme du regard.
Quand le couple fut enfin parti, Tom s'autorisa à laisser tomber son sourire. Le fait que le carnet se retrouve entre les mains du jeune Malefoy n'était pas une si mauvaise chose, étant donné que cela lui permettait de récupérer l'artefact au plus vite. Cependant… Il n'avait aucune idée de ce que la fille Weasley avait pu raconter au Horcruxe.
Poussant un soupir fatigué, Tom ferma les yeux, espérant qu'il le récupérerait d'ici la semaine prochaine, et que cette histoire ne serait plus qu'un lointain souvenir.
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Alors même que ses camarades de dortoir étaient couchés depuis une bonne demi-heure déjà, Gabriel était assis en tailleur sur son lit, les rideaux tirés. Le dos calé contre les oreillers et éclairé par la lumière au bout de sa baguette, il fixait le carnet noir posé face à lui.
Voilà trois jours qu'Hedwige avait quitté Poudlard avec sa lettre, et une semaine qu'il n'avait pas ouvert le carnet. S'il écoutait sa conscience, le Serpentard garderait le carnet caché à l'abri des regards, enfermé au fond de sa malle jusqu'à savoir quoi en faire, mais d'un autre côté… il avait aussi envie de l'ouvrir une nouvelle fois.
Cédant à la curiosité, Gabriel prit le carnet pour l'ouvrir à la première page, et fut étrangement soulagé de la voir vierge. Il le feuilleta, prêtant attention à l'apparition d'une phrase.
Cela ne tarda pas, comme si l'artefact avait senti sa présence.
Je vois que tu es revenu. Ai-je dit quelque chose d'offensant pour que tu coupes aussi brusquement notre précédente conversation ?
Le Serpentard réfléchit quelques secondes à ce qu'il pouvait écrire, et s'étonna de voir que la phrase ne disparaissait pas. Se pourrait-il que l'artefact attendît une réponse de sa part pour continuer ?
N'ayant rien pour écrire sous la main, Gabriel écarta délicatement les rideaux et s'allongea sur le ventre pour attraper son cartable et y récupérer une plume, de l'encre et un support sur lequel s'appuyer. Après avoir refermé les rideaux, il se mit à son aise et trempa sa plume pour répondre.
Bonjour. Je m'excuse pour mon comportement l'autre jour. Cependant, les informations que vous m'avez données m'ont laissé… perplexe.
Je peux comprendre que cela puisse paraître étrange d'échanger avec un carnet. Si je puis me permettre Harry, tu ne m'as jamais dit comment je me suis retrouvé en ta possession.
Gabriel se remémora le jour où il avait récupéré le carnet et se souvint de son état déplorable.
Pour être franc, cela s'est fait par hasard. Notre concierge, M. Rusard, vous a laissé tombé en nous bousculant, mes amis et moi, alors qu'il venait de constater une inondation au deuxième étage.
Une inondation ? Cela m'étonne qu'un tel accident ait pu survenir à Poudlard…
L'incident a eu lieu dans les toilettes des filles. Je pense qu'il vous a trouvé là-bas.
L'artéfact mit quelques instants à répondre.
… C'est pour le moins embarrassant. J'ai donc bien fait d'ensorceler ce carnet : cela aurait été fâcheux si les informations contenues à l'intérieur avaient été effacées.
Gabriel s'étonna de cette information.
Ce n'était pas qu'un simple cahier de notes ?
Nullement ! Ce carnet contient le récit de toutes mes années à Poudlard. J'y ai relaté tout ce qu'il s'est passé quand j'y étais.
Gabriel se souvint de la conversation qu'ils avaient eu avec le conseiller Jedusor pendant leur séjour dans le Devon. Si Tom Jedusor était déjà au courant de l'ouverture de la Chambre des Secrets, peut-être que le carnet pouvait lui en dire plus ?
Dans ce cas, avez-vous déjà entendu parler de la Chambre des Secrets ?
L'encre disparut et Gabriel dut attendre presque deux minutes avant qu'une réponse n'apparaisse.
Comment es-tu au courant d'un événement qui s'est déroulé il y a cinquante ans ?
Cinquante ans ? Cela correspondait bien à l'époque où son grand-père était élève à Poudlard.
Un meurtre a bien eu lieu et le coupable a été expulsé de l'école.
Gabriel fronça les sourcils. Comment ça «expulsé» ?
Pouvez-vous m'en dire plus ?
Encore quelques secondes d'attente, et puis…
Je crois que le plus simple serait de te le montrer.
Comment le carnet pourrait lui montrer quoi que ce soit? À moins que l'artefact fût aussi capable d'afficher des images ?
Tout à coup, les pages du carnet se mirent à tourner jusqu'à atteindre le centre du livre. La rainure luit de manière aveuglante et s'élargit, comme si le carnet allait se déchirer en deux; la faille atteignit la limite des pages, et avant que Gabriel ne puisse dire ou faire quoique ce soit, il fut aspiré à l'intérieur.
Ce flash de lumière réveilla Drago, qui tira sur son rideau, encore engourdi par le sommeil, pour voir ce qu'il se passait. Accueilli par le noir total et les ronflements de Crabbe, l'héritier Malefoy se recoucha sans s'attarder sur cette étrange impression.
Sans savoir que s'il s'était levé, il n'aurait trouvé qu'un carnet fermé, posé innocemment au milieu du lit de son frère.
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Quand Gabriel put enfin ouvrir les yeux, il s'étonna de se trouver dans un décor familier. La hauteur sous plafond, le nombre incalculable de tableaux présents sur les murs, les armoires remplies de livres et d'objets magiques, l'immense globe se trouvant dans la partie droite de la pièce… Il était dans le bureau du directeur.
Intrigué, le Serpentard inspecta la pièce, contournant l'accès à la mezzanine pour se placer face au bureau, et s'étonna de voir un autre homme que le directeur Dumbledore dans le fauteuil. Il était d'un âge avancé, le crâne dégarni, et Gabriel était sûr de ne l'avoir jamais vu auparavant. Le garçon prit le temps de l'observer d'un peu plus près alors que l'homme lisait une lettre avec un air soucieux.
Gabriel songea à sortir du bureau pour comprendre ce qu'il s'était passé, quand l'homme âgé se racla tout à coup la gorge. Se redressant sur sa chaise, il regarda en direction de Gabriel, sans pour autant lui prêter attention. Perplexe, le Serpentard leva la main pour lui faire signe, sans obtenir de réaction. D'autant plus intrigué, il s'approcha une nouvelle fois et tendit la main pour se saisir de l'un des encriers : sa main traversât l'objet, de la même manière que le Baron Sanglant le faisait avec les étudiants.
Pourquoi avait-il la consistance d'un fantôme ?! Qu'est-ce que cet artefact lui avait fait ?!
Il s'efforça au calme. Il était à Poudlard ; se pouvait-il que l'artefact l'eût ramené cinquante ans plus tôt ? Gabriel chercha un calendrier, ou quelconque objet qui lui confirmerait qu'il a changé d'époque, et finit par remarquer un journal sur le bureau. Il contourna l'homme et lut la date : le 13 juin 1943.
Il sursauta en entendant quelqu'un frapper à la porte du bureau. L'homme assit dans le siège du directeur invita l'inconnu à entrer ; Gabriel écarquilla les yeux de surprise en reconnaissant l'adolescent qui franchit la porte.
L'éclat de son badge de préfet-en-chef contrastait avec l'usure de son uniforme aux couleurs de Serpentard. Comme son soi-futur, sa coiffure était bien entretenue : les cheveux courts sur les bords, et ses bouclettes étaient placées de manière ordonnée sur son front, lui donnant un côté innocent. Ses yeux démontraient un esprit vif et intelligent, dont Gabriel avait déjà été témoin lors de nombreuses réceptions.
Il fut toutefois étonné de voir le conseiller Jedusor aussi mince et élancé : cela ne semblait pas normal pour un adolescent de dix-sept ans, s'il prenait en exemple Marcus Flint. C'était comme si l'adolescent n'avait pas fini de grandir.
- Bonjour, professeur Dippet, le salua Tom. J'ai cru comprendre que vous souhaitiez me voir.
Ah. L'homme assis derrière le bureau était un ancien directeur de Poudlard.
- Bonjour monsieur Jedusor. Je vous en prie, asseyez-vous. Je souhaiterais que nous discutions de votre lettre.
Tom garda le silence alors qu'il s'asseyait.
- Je suis désolé mon garçon mais au vu des événements, je ne peux pas vous autoriser à rester à l'école pendant les vacances d'été, dit Dippet. Y a-t-il une raison qui fasse que vous ne puissiez pas rentrer chez vous ?
- L'endroit où je vis n'accepte pas très bien ce que je suis. Je préfère de loin rester à Poudlard plutôt que de retourner dans ce… ce… là-bas, finit le Serpentard, la mâchoire contractée de manière presque imperceptible.
- Les Moldus ont facilement peur des choses qu'ils ne comprennent pas. Était-ce le cas de vos parents ?
- Ma mère était une sorcière. Quant à mon père, je ne l'ai jamais connu.
- Alors les deux sont…
- Elle est décédée peu de temps après ma naissance, l'interrompit l'adolescent. D'après ce qu'on m'a dit, elle a tout juste eu la force de me nommer avant de partir.
Gabriel resta interdit. Et lui qui pensait que le Conseiller était né dans une famille fortunée… Il n'imaginait pas les obstacles qu'il avait dû affronter en grandissant avec des Moldus.
- Dans d'autres circonstances, nous aurions pu nous organiser pour que vous restiez ici, mais je refuse de risquer votre vie avec tous ces drames.
- Vous voulez parler des agressions, monsieur ?
- Vous devez me comprendre Jedusor. Quand bien même seriez-vous autorisé à rester ici, nous serions obligés de vous placer sous bonne garde et vous imposer un couvre-feu. Avec la mort de cette jeune fille, je ne peux qu'insister pour que vous retourniez à l'orphelinat : vous y serez bien plus en sécurité qu'ici. Le Ministre fermera l'école si nous ne trouvons pas l'assassin.
L'adolescent écarquilla légèrement les yeux avant de reprendre une expression neutre. Dippet, pour sa part, s'empara d'un dossier et commença à l'étudier : de toute évidence, pour lui la conversation était close. Pour autant, le Serpentard ne prit pas congé et le directeur finit par reporter son attention sur lui.
- Monsieur Jedusor ? Aviez-vous autre chose à ajouter ?
Le silence s'étira encore quelques instants, puis Tom s'éclaircit la gorge.
- Et si jamais le coupable se faisait prendre, est-ce que tout rentrerait dans l'ordre ?
Le directeur prit un air abasourdi avant de bondir sur ses pieds, son regard brillant d'inquiétude mêlée d'espoir.
- Que veux-tu dire par là ? Sais-tu quelque chose à propos de ces agressions que nous ignorons ?
- Non professeur. Je m'interrogeais juste, répondit Tom avec un brin d'empressement.
Sa réponse finit de décourager le vieil homme qui se laissa tomber en arrière sur son fauteuil.
Gabriel, pour sa part, fronçait les sourcils. Les quelques fois où il avait assisté à des évènements mondains avec le conseiller présent, l'homme employait le même genre de discours avec les convives : il lâchait une information intéressante avant de «se rétracter» pour observer l'effet qu'elle avait eu sur son auditoire.
Pourquoi se retenir s'il savait quelque chose ? S'il souhaitait vraiment rester à Poudlard cet été, n'était-ce pas le bon moment pour dire ce qu'il savait ?
Ayant un mauvais pressentiment, il décida de suivre Jedusor quand il fut congédié par le directeur.
Ils eurent vite fait de descendre l'escalier et dépasser la gargouille, qui referma le passage menant au bureau directorial. Là, Tom marqua un premier arrêt, le visage songeur, avant de poursuivre sa route jusqu'au hall d'entrée.
Il amorçait sa descente vers les cachots quand il fut interpellé par un homme aux cheveux roux, la barbe bien taillée et l'air confus.
- Pourrais-je savoir ce que tu fais dans les couloirs à une heure aussi tardive, Tom ?
- J'avais rendez-vous avec le directeur, professeur Dumbledore.
- Retournez dans votre dortoir au plus vite. Je ne souhaite pas qu'un nouveau drame arrive, surtout juste après…
Le professeur s'interrompit brusquement en entendant les bruits de pas de plusieurs personnes. Ils se tournèrent tous les trois vers l'escalier ; un cortège de Médicomages, l'air grave et vêtus des robes vertes caractéristiques de Sainte Mangouste, portait une planche sur laquelle se trouvait une masse recouverte d'un drap blanc.
Il fallut quelques secondes au jeune Serpentard pour comprendre qu'ils transportaient un corps.
- Retourne à ton dortoir Tom. L'heure n'est plus à traîner dans les couloirs.
L'adolescent serra légèrement la mâchoire avant de saluer son professeur d'un hochement de tête et tourner les talons.
Gabriel s'empressa de lui emboîter le pas afin de ne pas le perdre de vue. Il reconnut sans mal le chemin menant à la salle commune de Serpentard et supposa que son pressentiment était erroné. Mais, arrivé devant le mascaron, le Tom du passé continua son chemin, ravivant les craintes du jeune garçon.
Ils rentrèrent dans la salle où avaient lieu les cours de Potions, et le préfet referma la porte jusqu'à ne laisser qu'un léger entrebâillement qui lui permettait de guetter le couloir, comme s'il attendait quelqu'un. Intrigué, Gabriel s'installa derrière lui, sur l'un des bancs de la salle de classe.
Cinq minutes passèrent, puis quinze, sans que personne ne passât de ce côté du couloir. À cette heure, et étant donné le couvre-feu, personne, mis à part les préfets et les professeurs, ne devrait pouvoir circuler dans le château. Alors qui attendait-il ?
La méfiance du Serpentard se renforça quand des pas lourds mais qui se voulaient discrets retentirent dans le couloir, et qu'une ombre passât devant la porte, obstruant l'espace d'un instant le filet de lumière qui éclairait la pièce.
Tom attendit quelques secondes alors que les pas s'éloignaient, avant de se glisser à travers la porte à pas de loup, Gabriel sur ses talons. Rapidement, ils rejoignirent une aile des cachots que le jeune garçon n'avait pas vraiment eu le temps d'explorer à son époque. Le plus âgé des deux Serpentard finit par s'arrêter devant une porte semi-close et, tout en sortant sa baguette de sa poche, sembla prêter grande attention à ce qu'il se passait à l'intérieur. N'entendant pas grand-chose, Gabriel s'approcha mais l'autre ouvrit brusquement la porte, baguette pointée en direction de l'inconnu.
- Bonsoir Rubeus.
L'imposante silhouette fit volte-face avec un sursaut : c'était bien Hagrid. Qu'est-ce que cela voulait dire ?!
Le garçon entra à son tour dans la pièce, se plaçant à côté du préfet-en-chef pour s'assurer de ne pas perdre une miette de ce qui allait suivre.
- Qu'est-ce que tu fiches ici, Tom ? demanda le jeune demi-géant, le ton inquiet.
- Cela ne peut continuer Rubeus. L'école risque de fermer si les agressions continuent. Je n'ai pas d'autre choix que de te dénoncer.
- Tu peux p-
- Je sais que tu ne pensais pas à mal Rubeus. Mais je doute qu'il soit facile pour un animal sauvage de retenir ses pulsions primales, même apprivoisé.
- Dis pas de bêtises ! Il est incapable d'faire du mal à qui qu'ce soit, et encore moins d'sortir de sa boîte !
- Qu'en sais-tu ? Une fille est morte Rubeus. La moindre des choses serait de s'excuser auprès de ses parents. Nous pouvons aussi éviter ton expulsion en réglant le problème tout de suite, dit-il en pointant sa baguette en direction de la boîte qui se trouvait derrière Hagrid.
Intrigué, le garçon se déplaça pour inspecter la mystérieuse boîte qu'il n'avait pas remarquée jusque-là, et qui ressemblait à un petit coffre. Bien que banal, celui-ci bougeait d'avant en arrière et l'on pouvait entendre un crissement étouffé, comme si un animal y était enfermé. Se souvenant de l'amour du demi-géant pour les créatures, il recula d'un pas par précaution. Se pouvait-il qu'une des créatures d'Hagrid soit à l'origine de toutes ces agressions ?
À cet instant, un sortilège propulsa Hagrid contre le mur, faisant sursauter Gabriel de peur. Il se retourna net vers Tom Jedusor, dont la baguette était tendue vers la boîte maintenant accessible.
- Cistem Aperio !
Un éclair blanc heurta de plein fouet le coffret qui s'ouvrit d'un coup, laissant échapper une masse sombre qui fit écarquiller les yeux et reculer instinctivement Gabriel. Il ne lui fallut qu'une seconde pour se rendre compte qu'il s'agissait d'une énorme araignée velue, qui aussitôt libérée, prit la direction de la sortie.
Le préfet de Serpentard reprit rapidement contenance et fit pleuvoir le sortilège "Arania Exumai" sur la créature, sans doute dans le but de la mettre hors d'état de nuire. Aucun sortilège ne parvint à toucher l'araignée qui réussit à s'échapper alors que Hagrid scandait "Aragog !". Tom ne s'attarda pas sur les états d'âmes du demi-géant et tourna immédiatement les talons pour poursuivre l'immonde créature, avant de se faire plaquer au sol par Hagrid avec la force du désespoir.
Alors que Gabriel évitait de peu les deux adolescents, il eut l'impression d'être brutalement tiré en arrière par un lasso. Son champ de vision se rétrécit, gagné par l'obscurité totale, et pris de nausée, il ferma les yeux et bloqua sa respiration.
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Le carnet s'illumina d'une lumière vive, s'ouvrit, et régurgita le Serpentard, les expulsant mutuellement aux extrémités opposées du lit. Gabriel atterrit au bord du matelas et perdit l'équilibre, s'étalant par terre, ce qui réveilla Théodore.
- Tout va bien, Harry ? demanda-t-il, la voix lourde de sommeil, en sortant la tête d'entre les pans du rideau de son lit à baldaquin.
- Oui oui ! Désolé, j'ai dû me tourner jusqu'à tomber du lit, mais je vais bien, répondit précipitamment son ami.
- D'accord, je retourne me coucher… Bonne nuit Harry.
- Bonne nuit Théo.
Gabriel remonta silencieusement dans son lit, cherchant où avaient atterri sa baguette et le carnet. Ses doigts éffleurèrent rapidement la surface boisée et lisse de sa baguette, et après avoir rapidement vérifié que les rideaux étaient tirés, il lança Lumos et repéra le carnet au pied de son lit, ouvert, les pages contre le matelas. Il s'en saisit pour le fermer, quand son regard fut attirer par une unique ligne, au milieu de la page:
Alors, qu'en penses-tu ?
Gabriel ferma promptement le carnet et le glissa sous le matelas avant de se mettre sous la couette, son cœur battant la chamade.
Comment Hagrid avait pu laisser une de ses bêtes commettre un tel crime ? Certes, il avait la fâcheuse manie de recueillir les bêtes les plus exotiques qui soient et de les traiter comme des enfants, mais il n'était complètement irresponsable et surtout, n'avait pas l'étoffe d'un meurtrier !
Cette question le tarauda jusqu'à tard dans la nuit, et il ne trouva finalement le sommeil qu'au petit matin.
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Gabriel s'efforça de rester éveillé et de prêter attention au cours du matin, sans réel succès. Il se fit reprendre plus d'une fois par les professeurs Flitwick et McGonagall, ce qui lui attira des regards inquiets de la part de ses amis.
Après le déjeuner, le groupe de Serpentard traversa l'école pour passer un peu de temps à se détendre dans le parc du Saule Cogneur. Dorénavant, le professeur Chourave passait ses vendredi après-midi à veiller sur les jeunes pousses de Mandragore, afin de préparer l'antidote pour les pétrifiés avec trois élèves de septième année. Cela faisait le bonheur de Théodore, qui leur avait rajouter une séance de révision supplémentaire.
Voyant son ami étouffer un bâillement pour la énième fois de la journée, Pansy se demanda sérieusement s'il allait être capable d'être concentré pendant leur séance de travail. Même s'ils étaient submergés de devoirs dernièrement, elle s'inquiétait de le voir aussi affecté comparé au reste du groupe.
- Tout va bien Harry ? Tu m'as l'air fatigué.
Sa question attira toute l'attention sur Gabriel, qui essaya de trouver rapidement une réponse convaincante à lui fournir, mais Théodore intervint, les sourcils froncés.
- Tu n'as pas réussi à te rendormir après être tombé du lit ?
- Non, je ne me suis pas rendormi.
- Tu es tombé ? À quel moment ?
- Il était tard Blaise. Et tu dormais comme une souche, répondit Théodore, un brin taquin.
- Eh ! J'ai besoin d'au moins huit heures de sommeil pour conserver mon magnifique visage ! répondit le basané avec humour.
- As-tu fait un cauchemar ? s'enquit Drago, ignorant les chamailleries des deux autres garçons.
- Non.
- … Alors pourquoi es-tu tombé du litsi ce n'était pas à cause d'un cauchemar ?
Fatigué de chercher une excuse, le garçon aux cheveux de jais se résigna à leur dire la vérité.
- Je n'ai rien voulu vous dire pour ne pas vous inquiéter, mais… Vous vous souvenez du carnet que j'ai utilisé en Potions ? demanda-t-il, avant de poursuivre quand ses amis acquiescèrent. Eh bien, ce n'est pas qu'un simple carnet.
- « Pas qu'un simple carnet »? Que veux-tu dire ? s'enquit Pansy, intriguée.
- Ça va peut-être vous surprendre, mais le carnet m'a parlé. Et il semblerait qu'il contienne les souvenirs, ou du moins une partie des souvenirs de Tom Jedusor, le conseiller du Ministre.
- Je te demande pardon ? dit Drago avec un air légèrement affolé.
- Le Conseiller ? enchaîna immédiatement Théodore. Mais… Tu es sûr que ce n'est pas qu'un simple accessoire de farce et attrappe que quelqu'un a acheté chez Zonko ?
- Sûr et certain.
- Comment peux-tu en être si sûr ? demanda Blaise avec le plus grand sérieux.
Gabriel les regarda alternativement, puis prit une nouvelle inspiration et entreprit de leur raconter tout ce qu'il s'était passé depuis la première fois qu'il avait ouvert le carnet en cours de Potions, une semaine plus tôt. Ses amis et son frère étaient si attentifs à son récit, qu'aucun d'eux ne remarqua l'arrivée de Hagrid qui s'arrêta en entendant Gabriel décrire la créature qui était sortie du coffret.
- Une grosse bête velue ? J'pensais pas qu'vous étudiez ce genre de créature en deuxième année, dit-il avec une expression perplexe.
- Non ! s'exclamèrent précipitamment les enfants.
- Harry nous racontait juste euh… le cauchemar qu'il a fait cette nuit, enchaîna Pansy.
- Me v'là rassuré !
Tous acquiescèrent, soulagés que le demi-géant ne perçoive pas le mensonge de la jeune fille. Son regard se posant sur le ballotin que le garde-chasse tenait dans sa main droite, Gabriel le pointa du doigt pour détourner un peu plus l'attention du garde-chasse.
- Qu'est-ce que c'est, Hagrid ?
- Oh ! Ça ? Juste un traitement anti limaces. L'professeur Chourave s'trouve attaquée par des ch'nilles qui mangent les mandragores, et comme il m'reste de l'anti limaces que j'avais utilisé pour mes calebasses, j'me suis dit que j'pourrais lui en donner.
- C'est très gentil de votre part, dit Pansy.
- J'pense surtout à ces p'tits pétrifiés. Si j'peux les aider, j'le fais avec grand plaisir. Pauvres enfants… Dans tous les cas, promettez-moi de rester prudents : j'voudrais pas qu'il vous arrive quelqu'chose.
Les enfants hochèrent la tête, ce qui sembla le satisfaire. Le demi-géant les salua une dernière fois avant de continuer sa route vers les serres du château. Une fois qu'il fut assez loin pour qu'il ne risquât pas de les entendre, l'héritier Malefoy se tourna vers son frère, l'air suspicieux.
- Qu'est-ce que tu ne nous dis pas, Harry ?
- De quoi parles-tu ?
- Ne fais pas l'innocent. Je ne t'ai jamais vu regarder Hagrid avec autant de méfiance. Et tu as très vite détourné son attention pour qu'il ne nous pose plus de questions.
Le garçon aux cheveux de jais se tortilla de malaise sous les regards inquisiteurs de ses amis.
- Eh bien… la personne qui était déjà dans la salle quand le Conseiller et moi sommes rentrés était Hagrid.
- Hagrid ?!
- Oui. Et ce que le Conseiller, enfin, sa version plus jeune laissait sous entendre, c'était que l'araignée avait commis le meurtre.
- Donc il serait l'assassin de l'élève qui avait été retrouvée ? conclut Théodore.
- Mais Hagrid est incapable de faire du mal à une mouche ! protesta Pansy.
- Ce n'était peut-être pas volontaire, dit Blaise d'un ton pensif. Mais Hagrid est tout à fait capable de faire entrer illégalement une créature dangereuse à Poudlard. Vous vous souvenez du dragon qu'il avait récupéré l'an dernier ?
- Mais enfin, tu ne vas pas me dire que tu arrives à mettre « Hagrid » et « meurtre » dans la même phrase !
- … Certes, dit l'héritier Nott. Dans ce cas, il va nous falloir aller lui demander ce qu'il en est.
- Mais bien sûr ! «Salut Hagrid ! Pardon de vous déranger, mais nous voudrions savoir si vous avez relâché un monstre qui a fini par tuer quelqu'un, il y a cinquante ans ?». Super comme visite ! dit Blaise avec ironie.
- Même si je suis d'accord avec vous, ce serait mieux de le lui demander : s'il était présent lors des évènements il y a cinquante ans, il pourra nous dire ce qu'il s'est passé, dit Drago. Il pourra peut-être même nous aider à retrouver celui ou celle qui est responsable des attaques aujourd'hui.
- Dans ce cas, préparons cette conversation à l'avance plutôt que de foncer dans le tas comme le feraient les Gryffondor. Hagrid est un ami, et je ne veux pas le blesser.
Le reste du groupe acquiesça aux paroles de Gabriel : même si leur relation avec le demi-géant n'était pas aussi forte que celle de leur ami, ils ne souhaitaient pas s'attirer son ressentiment à cause de rumeurs.
Un autre bâillement de Gabriel rompit le silence qui s'était installé.
- Pourquoi tu n'essayerais pas de faire une sieste avant qu'on aille à la bibliothèque ? proposa Blaise. Je ne pense pas que tu seras capable de retenir quoi que ce soit sinon.
- Étrangement, je n'ai pas si sommeil que ça.
- Tu veux que Pansy te donne un coup de livre sur la tête ? Crois-moi, elle serait capable d'endormir un troll comme ça.
- … Je préfère essayer par moi-même, répondit le garçon avec un sourire quelque peu crispé à la suggestion du basané.
Les Serpentard continuèrent leur chemin en direction du parc, et s'installèrent à une distance raisonnable du Saule Cogneur, à l'abri du soleil, étalant leur robe de sorcier au sol avant de s'installer dessus. Gabriel s'allongea et se servit de son cartable comme coussin de fortune, cherchant une position confortable avant de fermer les yeux.
Et contrairement à ce qu'il avait dit, une fois les yeux clos, il sombra rapidement dans les limbes, bercé par le chant des oiseaux et le sifflement des branches du Saule Cogneur qui se mouvaient au gré du vent.
Il fut réveillé deux heures plus tard par son frère qui l'aida à se remettre sur ses pieds avant que le groupe de Serpentard ne partît en direction du château, mené par Théodore.
Ils traversèrent la bibliothèque à la recherche d'une table dans la section réservée aux ouvrages de Défense contre les Forces du Mal, et en passant devant les étagères de Sortilège, Théodore aperçut Londubat, Thomas et Finnigan installés non loin, ce denier en train de s'entraîner à la pratique d'un sort. Le Serpentard aux cheveux bruns espéra que l'irlandais ne provoquerait aucune de ces explosions intempestives dont il avait le secret. Cependant, il ne s'attarda pas là-dessus, bien plus intéressé à l'idée de voir le fameux carnet d'Harry.
Une fois assis, Gabriel ouvrit son cartable pour en sortir le carnet et le poser sur la grande table, à la demande de Théodore. Après lui avoir adressé un regard pour obtenir son autorisation, l'héritier Nott le prit et l'inspecta sous toutes les coutures avant de l'ouvrir et d'afficher une expression surprise devant les pages vierges.
- Tu n'avais pas dit que tu avais échangé avec le carnet ? s'enquit-il en posant ledit carnet à plat au milieu de la table pour que tout le monde puisse le voir.
- Si. Les pages absorbent l'encre puis les réponses de l'artefact apparaissent. J'ai tout juste le temps de lire ce qu'il écrit avant que ses mots ne disparaissent à leur tour.
- Peut-on lui parler ? demanda Blaise curieux.
- Je ne préfère pas, répondit Gabriel en secouant la tête. J'ai envoyé une lettre à père quand l'artefact m'a révélé son identité pour savoir si je devais le lui renvoyer, et au vu des derniers événements, je préfère qu'on n'y touche pas du tout avant de recevoir sa réponse.
- Après ce que tu nous as raconté, je suis parfaitement d'accord avec ta décision, dit Pansy, et le jeune garçon rangea le carnet dans son sac.
- Bon. Maintenant que le sujet est clos, on commence à réviser ? dit Drago.
Tous acquiescèrent, et le groupe se sépara pour aller chercher les ouvrages dont chacun avait besoin pour travailler.
Accaparés par leurs recherches respectives, les cinq amis sursautèrent comme un seul homme quand, tout à coup, une explosion retentit dans la pièce, suivie du bruit d'étagères remplies de tomes divers tombant par terre. Des cris d'élèves s'élevèrent dans la seconde qui suivit, et ils en virent certains se précipiter en direction de la sortie.
Quelque peu paniqués, Drago et Gabriel rejoignirent Pansy et Blaise au centre de l'allée principale où ils furent rapidement rejoints par Théodore, qui semblait plus énervé qu'inquiet.
- J'imagine que nous devons remercier Finnigan pour ce chaos.
- Comment tu peux savoir que c'est de sa faute ? s'étonna Pansy.
- Il s'entraînait à lancer un sort tout à l'heure quand on est passés…
Dans la seconde qui suivit, la voix stridente de colère de Madame Pince tonna, clamant le nom du Gryffondor sur un ton accusateur.
- Qu'est-ce que je vous disais, dit Théodore en levant les yeux au ciel.
- Je suis étonnée que Madame Pince ne lui ait pas déjà interdit l'accès à la bibliothèque.
- Elle devait penser que personne n'oserait s'entraîner à de nouveaux sorts en sa présence, supposa Drago.
- Apparemment, cela n'a pas découragé Finnigan, dit Gabriel avec un haussement d'épaules.
- Non mais quelle idée de pratiquer à la bibliothèque quand on est aussi peu doué que lui. Il aurait pu mettre le feu ! Est-ce qu'il se rend au moins compte du danger public qu'il représente pour les autres et ces pauvres livres ?
- La bibliothèque d'Alexandrie serait parfaitement de ton avis Théo, intervint le basané.
Avant que Théodore n'eût pu réagir à son commentaire, la bibliothécaire apparut, avançant à pas rapides ; les traits de son visage dissimulaient très mal la fureur qui bouillonnait en elle.
- Je vous conseille de sortir immédiatement de la bibliothèque jeunes gens. Et en silence ! Il faut que je m'occupe de ce désastre.
- Si vous voulez, nous pouvons vous aider à rang-
- Hors de question ! coupa-t-elle Théodore. Vous pourrez revenir quand je me serai occupée de tout remettre en ordre, et pas avant !
- Bien madame, s'empressa de répondre Gabriel avant de faire demi-tour avec ses amis pour aller récupérer leurs affaires.
- Vous n'écoutez donc pas ce que je vous dis ? Je vous ai demandé de sortir!
- Mais… Et nos affai- ? commença Blaise.
- SORTEZ !
Peu décidés à faire les frais de la colère de Madame Pince, ils prirent la direction de la sortie sans insister davantage.
Le couloir était rempli d'élèves, aussi mirent-ils quelques instants à trouver un coin où s'installer. Assis en tailleur, le petit groupe prit son mal en patience ; ils purent néanmoins compter sur Seamus pour leur servir de distraction, et Blaise retint difficilement son rire en le voyant avec ses sourcils et cheveux roussis par l'explosion.
Plusieurs dizaines de minutes plus tard Mme Pince reparut, toujours sur les nerfs, pour leur annoncer qu'ils pouvaient retourner à l'intérieur récupérer leurs affaires et que la bibliothèque serait fermée le temps d'évaluer les dégâts.
Alors que la bibliothécaire restait dans le couloir pour passer le savon du siècle à l'irlandais, les élèves rentrèrent en grommelant après le Gryffondor. Gabriel entendit même Théodore le maudire sur les cinq générations à venir et prier pour que "sa bêtise ne soit pas transmise à sa progéniture, si jamais il décidait de procréer".
Quand les Serpentard atteignirent la table où étaient posées leurs cartables, Gabriel s'étonna de voir le sien renversé sur le côté et son contenu éparpillé sur le sol. Ce ne fut qu'après avoir rassemblé ses effets personnels, qu'il constata avec horreur que le carnet de Tom Jedusor avait disparu.
Et voilà pour le chapitre de ce mois-ci chers lecteurs !
Nous espérons qu'il vous aura plu, et que vous attendrez le prochain avec impatience.
N'hésitez pas à nous laisser un commentaire, à nous donner vos réactions, vos remarques, ce que vous avez apprécié ou non, etc… C'est toujours utile pour nous, concernant la suite de la fiction, mais aussi pour des écrits futurs.
Nous vous souhaitons une bonne journée, et vous disons à la prochaine pour un prochain chapitre !
De gros bisous à vous, on vous embrasse très fort !
Artémia, Elisabeth, et Lilianna.
