Je m'excuse par avance car j'ai un peu expédié les choses et sauter quelques détails pour sauter au plus vite la première année qui ne permet pas vraiment une romance ( pas avec des enfants de 11 ans). A la base je n'avais pas l'intention de modifier la maison de Harry où certaines choses donc je me suis un petit peu retrouvée perdue. Mon envie premier étais de créer une romance entre Harry et Hermione mais je me suis retrouvé à modifier plus de choses que je ne le pensais puisque je déteste le personnage de ron. Je prendrais plus de temps pour les prochain chapitre mais me permettras d'écrire quelque chose de mieux construit et plus en lien avec ce que je voudrais.
Décembre s'était installé à Poudlard. Les couloirs se paraient de guirlandes et de branches de houx, alors que la neige recouvrait peu à peu le parc d'un épais manteau blanc. L'ambiance se faisait plus festive à mesure que le calendrier avançait vers Noël: on voyait des sapins ornés de guirlandes scintillantes dans le hall, et la Grande Salle se remplissait de décorations si hautes qu'elles semblaient toucher le plafond magique.
Harry, qui avait déjà passé plusieurs mois à Poudlard, ne songeait guère à rentrer chez les Dursley pour les fêtes. Son amitié naissante avec Hermione (Gryffondor) et Draco (Serpentard) l'occupait plus que jamais. Pourtant, il découvrit que les deux comptaient quitter le château :
Hermione partait chez ses parents, une famille moldue chaleureuse, où elle comptait passer un Noël «normal» pour se ressourcer.
Draco rentrait dans son manoir familial, citant ses obligations de sang-pur, des célébrations somptueuses et ancestrales qu'il lui était impossible de manquer.
Chacun d'eux, pour des raisons différentes, laissait Harry affronter l'hiver de Poudlard sans leur présence.
Harry (un brin déçu)
« Donc… je vais me retrouver seul ici ? »
Draco haussa les épaules d'un air à la fois navré et fier de son «grand retour» chez les Malfoy, tandis qu'Hermione, sincèrement peinée, lui confia qu'elle l'appellerait via le téléphone moldu si elle le pouvait.
La veille du départ, la gare de Pré-au-Lard était animée par les élèves chargés de bagages. Hermione, en écharpe rouge et or, échangea une étreinte maladroite avec Harry :
Hermione (voix basse)
« Passe un joyeux Noël, d'accord ? Je reviens juste après, promis. Et ne t'ennuie pas trop ! »
Draco, faisant mine de ne pas s'attarder, lâcha pourtant un salut rapide :
Draco (regard détourné)
« Pot… Harry, on se revoit après les fêtes. Tâche de ne pas trop perdre la main en Quidditch. »
Puis la locomotive siffla, emportant Hermione, Draco et beaucoup d'autres, laissant Harry sur le quai, le cœur un peu serré. Il remonta le chemin jusqu'au château déserté, se demandant comment se déroulerait ce premier Noël à Poudlard, sans ses amis proches.
Le 25 décembre, Harry ouvrit les yeux dans le dortoir de Serpentard. Il réalisa qu'il n'y avait presque plus personne autour : la moitié du dortoir avait plié bagage, ne restaient que deux ou trois élèves qui n'avaient pas jugé bon de rentrer chez eux, ou n'en avaient pas la possibilité.
À sa grande surprise, un petit tas de cadeaux l'attendait au pied de son lit. C'était la toute première fois qu'il voyait ça : chez les Dursley, il ne recevait rien d'autre qu'un regard méprisant. Intrigué, il s'assit sur les draps verts et argent, et commença à ouvrir les paquets en sentant monter une vague de joie timide.
Il y avait des friandises, une écharpe de Serpentard tricotée par on ne sait qui, et quelques bricoles de la part de camarades. Mais un colis attira plus particulièrement son attention : un paquet rectangulaire, un peu lourd, enveloppé dans un papier brun très sobre, sans signature. Sur la boîte figurait simplement un mot, calligraphié d'une main élégante :
« Utilise-la bien. Joyeux Noël. »
Le cœur battant, Harry déchira le papier.
Sous ses doigts apparut une cape d'un tissu argenté, quasi liquide, qui reflétait la lumière en ondulant. À peine l'effleurait-il qu'elle semblait se fondre dans son environnement. Intrigué, Harry souleva l'étoffe et découvrit qu'en la posant sur son bras, celui-ci disparaissait à la vue.
Harry (émerveillé)
« C'est… de l'invisibilité ?! »
Il n'avait jamais entendu parler d'un tel objet avant, mais en regardant au fond du paquet, il trouva un bout de parchemin jauni, portant quelques mots :
« Elle a appartenu à ton père. Discrétion et prudence. »
Les mains de Harry tremblèrent. Son père ? Son père avait laissé ça pour lui ? Ou plutôt, quelqu'un l'avait gardé et jugeait bon de la lui rendre. James Potter, autrefois Attrapeur chez Gryffondor, possédait donc cette cape… et voici que Harry l'en héritait, sans savoir qui la lui avait adressée. Son esprit s'emballa : un torrent de questions, de gratitude, et de sentiments nouveaux.
Le château, presque vide, résonnait des rares pas de ceux qui y restaient. Ce fut un Noël silencieux, mais empreint d'une étrange chaleur pour Harry. Il ne voyait ni Hermione ni Draco, chacun fêtant la journée avec sa famille, mais il tenait dans ses mains ce cadeau inestimable. Il se surprit à enfiler la cape dans un couloir désert : son corps disparut presque entièrement, ne laissant qu'une vague silhouette mouvante. L'impression était grisante, presque libératrice.
Cette découverte, ce legs paternel, allait sans doute ouvrir d'autres portes dans la vie de Harry. Il savait pourtant qu'il devrait être prudent : l'invisibilité est une arme à double tranchant. Mais cette journée de Noël — la première à Poudlard, la première où il n'était pas totalement seul malgré l'absence de ses amis — resterait à jamais gravée dans sa mémoire comme le moment où il reçut un fragment précieux du passé de son père.
Ainsi, alors que Hermione se trouvait chez ses parents moldus, Draco dans le manoir ancestral de sa famille, Harry, lui, demeurait à Poudlard avec, sur les épaules, l'ultime cadeau de son père : une cape d'invisibilité qui le lierait désormais plus que jamais à la mystérieuse histoire des Potter.
Un dimanche après-midi, Harry flânait dans le parc enneigé de Poudlard, les mains glissées dans ses poches, un peu lassé de l'ambiance étouffée du château. Alors qu'il passait près de la cabane de Hagrid, une voix chaleureuse s'éleva:
Hagrid (depuis le pas de la porte)
« Hé, Harry! Viens donc boire un thé, j'ai des biscuits à tremper, si ça te dit. »
Harry, qui appréciait la compagnie franche et accueillante de Hagrid, accepta aussitôt, ravi de trouver un peu de convivialité. La cabane du garde-chasse sentait bon le feu de bois, et un poêle ronronnait dans un coin, projetant une douce chaleur. Hagrid, massif, s'activait déjà pour sortir un gigantesque pot de thé.
Une fois installé devant une table rustique, un biscuit en main, Harry hésita puis évoqua enfin le sujet qui le taraudait depuis quelques jours : Touffu, le chien à trois têtes découvert dans la partie interdite du quatrième étage avec Draco et Hermione.
Harry (hésitant)
« Hagrid, je… j'ai vu un chien, enfin, un chien à trois têtes, dans une salle interdite. Il gardait quelque chose sous une trappe, je crois. Tu… tu en sais quelque chose? »
Hagrid, qui s'apprêtait à avaler une gorgée de thé, manqua de s'étouffer. Il reposa sa tasse avec un grand bruit.
Hagrid
« Un chien à trois têtes… T-tu n'aurais pas dû tomber là-dessus, Harry. C'est… dangereux. »
Harry l'observa, remarquant que Hagrid semblait gêné, comme s'il cherchait à dissimuler une information.
Harry
« Il était énorme, et… plutôt terrifiant. Je me demandais… qui peut bien posséder un tel animal? »
Hagrid bafouilla un instant, passant une main nerveuse dans sa barbe touffue.
Hagrid (essayant de se reprendre)
« C'est Touffu, d'accord ? Ce chien est… pas mauvais, juste qu'il n'est pas fait pour traîner en plein air. J'le gardais autrefois. Dumbledore m'a demandé un petit coup de main pour… bah, pour protéger un truc. »
Hagrid bu une nouvelle rasade de thé, mais, dans la spontanéité de la discussion, il laissa échapper un détail qui ne passa pas inaperçu :
Hagrid
« Bon, tout ça, c'est un secret. Touffu est là pour… enfin, pour garder un certain… objet qu'Dumbledore et… Nicolas Flamel trouvent important. Oh non… j'aurais pas dû dire ça… »
Il porta aussitôt la main à sa bouche, comme s'il venait de jurer. Harry haussa les sourcils.
Harry (reprenant, intrigué)
« Nicolas Flamel ? C'est qui ? Tu… tu as mentionné Dumbledore ? Et… c'est quoi cet objet ? »
Hagrid, les joues s'empourprant :
Hagrid
« Harry, j'en ai déjà trop dit. Écoute, oublie. C'est pas tes affaires, tu vas t'attirer des ennuis… y'en a assez qui tournent autour de toi, déjà. »
Harry comprit alors qu'Hagrid, en toute bonne foi, lui avait livré un indice crucial : Nicolas Flamel était lié à Dumbledore, et le chien à trois têtes, jadis propriété de Hagrid, gardait un objet d'une importance capitale. Harry, curieux et exalté, sentit la détermination l'envahir de découvrir la vérité. Cependant, il ne voulut pas stresser davantage Hagrid, qui semblait mortifié.
Harry (doucement, tentant de rassurer Hagrid)
« Je ne dirai rien… Merci de me l'avoir dit, quand même. »
Hagrid soupira de soulagement, donnant une dernière tape bourrue sur l'épaule de Harry.
Hagrid
« Fais attention, bon sang, Potter… Touffu n'est pas méchant, mais c'est pas un toutou de salon. Et si Dumbledore l'a mis là, c'est qu'y a une fichue bonne raison. Reste dans ton coin et ne va pas fourrer ton nez où il ne faut pas, compris ? »
En prenant congé, Harry eut un mélange de gratitude et d'excitation. Nicolas Flamel, un nom qui tournoyait dans sa tête… Qu'avait-il à voir avec Dumbledore, et pourquoi stocker quelque chose de si précieux qu'un chien monstrueux devait le garder?
La porte de la cabane se referma sur le regard inquiet de Hagrid, qui, malgré tout son attachement pour Harry, venait d'en dire trop. Le mystère n'en était que plus entier, et Harry savait qu'Hermione et Draco voudraient sûrement creuser la question.
Le mois de janvier s'installait sur Poudlard. La neige persistait à blanchir le parc, mais l'effervescence recommençait à monter avec le retour des élèves qui avaient passé les fêtes en famille. Hermione, emmitouflée dans une écharpe épaisse, et Draco, le manteau noir soigneusement boutonné, descendirent du Poudlard Express et traversèrent les couloirs du château, les valises chargées de souvenirs ou de présents familiaux.
Harry, resté au château pendant cette période, ressentit un élan de soulagement en voyant ses deux amis revenir. Hermione lui offrit un grand sourire, tandis que Draco esquissa un salut un peu plus réservé, mais avec une lueur moins hostile qu'avant.
Hermione (joie sincère) :
« Harry! Tu vas bien? Ça m'a manqué de ne pas réviser avec toi ces derniers jours. »
Harry (souriant) :
« Je vais bien, oui. J'ai hâte de te raconter… euh, il faut qu'on se trouve un endroit tranquille. »
Draco, intrigué, haussa un sourcil mais ne posa aucune question pour le moment.
Le soir même, Hermione, Harry, et Draco se retrouvèrent dans un petit recoin de la bibliothèque, à l'écart des tables principales, dès que les affaires furent rangées et que le couvre-feu ne menaçait pas trop. Hermione, impatiente, interrogea Harry du regard.
Hermione :
« Alors, qu'est-ce qui s'est passé? Tu as l'air d'avoir cent choses à dire… »
Harry inspira profondément puis leur dévoila sa rencontre avec Hagrid pendant les vacances : l'invitation pour le thé, la discussion à propos de Touffu, et surtout le moment où Hagrid a lâché, par accident, deux noms : Dumbledore et Nicolas Flamel. Draco, jusque-là un peu détaché, se redressa, les yeux plissés.
Draco (incrédule) :
« Nicolas Flamel? Ce nom me dit vaguement quelque chose… Mais je ne vois pas… Pourquoi Hagrid en parlerait ? »
Hermione, pour sa part, fronça les sourcils, comme si un souvenir essayait de remonter à la surface.
Hermione (murmurant) :
« Nicolas Flamel… C'est familier, mais je… je n'arrive pas à mettre le doigt dessus. J'ai lu ce nom quelque part… c'est sûr. »
Elle se mordit la lèvre, apparemment frustrée. Elle entreprit déjà de feuilleter un dictionnaire de sorcellerie avancée qu'elle avait posé près d'elle, mais elle ne trouva pas l'entrée correspondante.
Harry :
« D'après Hagrid, il y a un objet que Touffu doit protéger, et Dumbledore serait de mèche avec Nicolas Flamel pour le garder… au quatrième étage, dans la fameuse salle interdite. »
Draco, plus habitué aux mystères des familles de sang pur, haussa les épaules d'un air blasé :
Draco :
« Si ça concerne Dumbledore, ce doit être un truc extrêmement important… Mais pourquoi Flamel? Et Hagrid a dit qu'il possédait ce chien auparavant ? C'est bien la preuve que tout ça cache un secret digne de… je ne sais quel trésor. »
Hermione, toujours concentrée à chercher des références, secoua la tête :
Hermione :
« On ne pourra rien faire tant qu'on n'aura pas mis la main sur des infos plus précises. Je suis sûre que le nom de Flamel figure dans un livre d'histoire de la magie, ou de potions, ou d'alchimie… Il faut qu'on continue de chercher. »
Le trio échangea encore quelques hypothèses, la voix baissée pour ne pas attirer l'attention. Harry évoqua la possibilité de demander conseil à quelqu'un d'autre, mais rapidement, ils s'accordèrent qu'il valait mieux rester discrets. On ne sait jamais qui pourrait les entendre, et Hagrid lui-même avait semblé profondément angoissé d'en avoir trop dit.
Hermione, frustrée, rangea les ouvrages qu'elle avait déjà épluchés.
Draco, parcourant les rayonnages alentours, ne trouva rien sur Flamel dans les manuels courants.
Harry, quant à lui, s'imagina déjà revenir rôder dans la bibliothèque de la Réserve si la curiosité devenait trop forte… Mais c'était risqué.
Lorsque le temps vint de regagner leurs salles communes, Harry avait un sentiment mitigé : content d'avoir partagé cette information avec ses deux amis, mais insatisfait de n'avoir pas avancé sur l'identité de Nicolas Flamel. Hermione, pensive, finit par glisser :
Hermione (voix posée) :
« On finira par trouver. Je sais qu'il y a quelque chose, quelque part. En attendant, ne nous attirons pas d'ennuis… »
Draco, qui s'impliquait désormais plus naturellement dans leurs discussions, émit un petit reniflement ironique :
Draco :
« Potter, Granger… vous êtes déjà spécialistes pour vous attirer des ennuis. Mais je dois admettre que je meurs d'envie de savoir ce qu'ils cachent. »
Ainsi, la réunion s'acheva sur cet accord : le mystère restait entier, et le nom de Nicolas Flamel demeurait un point d'interrogation irritant. Les vacances de Noël étaient terminées, et avec elles, la tranquillité relative. Harry, Hermione et Draco s'engageaient à reprendre leur routine, sans pour autant renoncer à découvrir la vérité sur Touffu et cet objet secret qu'il gardait.
Un samedi glacé, le stade de Quidditch grouillait d'élèves. Les maisons Serpentard et Gryffondor s'affrontaient dans un choc attendu : d'un côté, la redoutable équipe des Verts et Argent menés par Marcus Flint ; de l'autre, des Gryffondor fiers et déterminés.
Harry, plus jeune Attrapeur de Serpentard, tremblait d'excitation sous sa cape. La foule hurlait déjà son nom. Il pouvait distinguer, dans la tribune Serpentard, Draco Malfoy qui agitait un drapeau. Tandis que, chez les rouges et or, Ron croisait les bras, peu enclin à soutenir un Serpentard, même s'il s'agissait de Harry.
Hermione, la gorge serrée, n'avait pas d'autre choix que de s'asseoir du côté des Gryffondor, sa propre maison. Hagrid, qui l'y avait entraînée, affichait un grand sourire sous sa barbe touffue :
Hagrid (ton jovial)
« Allez, Hermione, t'en fais pas, c'est qu'un match. On va bien s'amuser ! »
Hermione, elle, rongeait son frein car elle voulait encourager Harry sans froisser ses camarades rouges et or. Sans compter qu'elle ne portait Draco dans son cœur qu'au strict minimum par
La voix amplifiée de Lee Jordan, le commentateur officiel, résonna dans les gradins :
Lee Jordan (enthousiaste)
« Mesdames et Messieurs, Bienvenue à ce match opposant Serpentard et Gryffondor ! Et laissez-moi vous dire que du côté de Gryffondor, on a un superbe quatuor de joueuses : elles sont aussi jolies que redoutables, attention aux cognards ! »
Un éclair de regard sévère de McGonagall, assise non loin du commentateur, fusa :
Professeur McGonagall (voix pincée)
« Jordan ! Restez-en aux faits, je vous prie. »
Lee se racla la gorge, reprenant un ton plus « officiel » :
Lee Jordan
« Hum, oui, pardon Professeur. Euh… donc, l'équipe de Gryffondor composée de… Et chez Serpentard, à surveiller le célèbre Harry Potter, Attrapeur en première année ! »
Le match commença en trombe. Poursuiveurs et batteurs s'en donnèrent à cœur joie. Les Gryffondor, déjà lancés, manquèrent de peu le premier but, sous les applaudissements du public. Harry, lui, patrouillait en altitude, cherchant le Vif d'or du regard.
Soudain, son balai se mit à secouer dangereusement. Hermione, qui avait les yeux fixés sur lui, poussa un cri muet en le voyant déséquilibré. Hagrid, les sourcils froncés, lâcha :
Hagrid (alarmé)
« Y a un truc pas net, Hermione… Les balais d'son équipe sont contrôlés, c'est forcément un ensorcellement ! »
Dans l'excitation générale, peu de gens remarquèrent Rogue, debout dans la tribune opposée, qui marmonnait quelque chose, le regard rivé sur Harry.
Hermione, cherchant d'où pouvait venir le problème, l'aperçut : le professeur Rogue, sombre et concentré, semblait psalmodier quelque formule. Les lèvres remuaient à un rythme suspect, et ses yeux ne quittaient pas Harry, qui s'agrippait à son balai comme à une bouée de sauvetage.
Ne voulant pas attirer l'attention de Hagrid, elle ne dit rien à voix haute, mais son esprit s'affola : Rogue est en train de jeter un sort…
Sans explication, Hermione se leva, laissa Hagrid crier seul ses inquiétudes, et se glissa hors de la tribune. Elle contourna les gradins pour approcher, à pas feutrés, l'endroit où se trouvait Rogue. Cachée par la foule, elle sortit sa baguette, prit une profonde inspiration et lança un sort minime :
Hermione (chuchotant)
« Incendio… »
Une petite flamme apparut au bas de la cape du professeur. Il ne la vit pas, trop occupé à murmurer, jusqu'au moment où la brûlure le chatouilla. Il interrompit sa concentration pour éteindre d'un coup de baguette le feu naissant. Aussitôt, le balai de Harry cessa de tressauter dans les airs.
Hermione, totalement inaperçue, recula et s'éloigna, se mêlant à la foule. Le professeur Rogue, furieux, ne sut pas qui était responsable.
Allégé de toute emprise maléfique, Harry regagna vite sa maîtrise. Voyant un éclat doré près des buts adverses, il fonça en piqué. Lee Jordan s'emporta au micro :
Lee Jordan (exalté)
« Potter plonge ! Potter… oh là là, ça sent le record ! Il n'est qu'à quelques mètres… ET IL L'A ! Le Vif d'or est dans sa main ! Formidable ! »
McGonagall fronça à nouveau les sourcils, mais Lee Jordan poursuivit :
Lee Jordan
« Désolé, Professeur, juste un fait : Harry Potter, Attrapeur de Serpentard, vient de… remporter la victoire ! »
Les Serpentard explosèrent de joie. Draco bondit de sa place, levant les poings. Même certains Gryffondor, admirant la performance, applaudirent, alors que d'autres faisaient grise mine.
Une fois la foule dispersée et le match conclu, Hermione alla trouver Harry à l'écart du terrain, là où il s'était isolé pour reprendre son souffle. Elle jeta un coup d'œil autour, s'assurant de ne pas être entendue :
Hermione (voix grave)
« Harry, j'ai vu ce qui se passait. Ton balai était ensorcelé… et c'était… c'était le professeur Rogue qui te fixait, marmonnant un sort. »
Harry écarquilla les yeux, son cœur battant encore de l'exaltation du match.
Harry (abasourdi)
« Rogue ?! Mais… pourquoi ? Ça n'a pas de sens.»
Hermione secoua la tête, en proie à la confusion :
Hermione
« Je ne sais pas. Mais j'ai… j'ai fait diversion. On dirait que ça a rompu son maléfice. Je n'ai rien dit à Hagrid, il pourrait en tirer des conclusions dangereuses. »
Harry, reconnaissant, posa une main sur l'épaule d'Hermione, réalisant qu'elle venait de lui sauver la vie en toute discrétion.
Harry (soupirant)
« Merci… Je crois qu'on doit rester très prudents avec Rogue. Personne ne doit être au courant que tu l'as vu. Ni ce que tu as fait. »
Hermione hocha la tête, encore secouée par cette révélation. Tandis que les cris de liesse résonnaient pour la victoire de Serpentard, un sombre mystère venait de s'ajouter à la liste de ceux qui entouraient Harry : pourquoi Rogue aurait-il voulu le faire chuter ? Et qu'allait-il se passer, désormais, entre eux ?
Ainsi s'achevait le premier match de Quidditch de Harry, saupoudré d'une manigance inquiétante et du geste salvateur de Hermione, restant un secret gardé entre eux deux.
Depuis qu'il avait reçu la cape d'invisibilité de manière anonyme à Noël, Harry n'avait pas cessé de repenser au mot joint : « Elle appartenait à ton père. Utilise-la bien. » Après sa victoire au Quidditch et l'étrange incident du balai ensorcelé, il se sentait plus que jamais déterminé à percer certains mystères. Notamment, celui de Touffu, le chien à trois têtes, et de Nicolas Flamel, dont on lui avait soufflé le nom.
Un soir, pris d'une impulsion, Harry profita de l'ambiance un peu endormie dans la salle commune de Serpentard pour glisser la cape d'invisibilité sur ses épaules. S'étant assuré que personne ne le suivait, il sortit discrètement dans les couloirs déserts, son cœur battant à tout rompre. L'idée de pouvoir se déplacer sans être vu l'emplissait d'un mélange d'excitation et de crainte.
La bibliothèque était, comme toujours à cette heure, plongée dans un silence solennel. Les étagères de la section interdite (Réserve), cernées d'un cordon, recelaient sans doute des ouvrages dangereux ou trop avancés pour les élèves lambda. Harry s'y faufila, misant sur l'invisibilité pour tromper la vigilance d'éventuels enseignants ou de Rusard.
Il parcourut rapidement les dos de livres sombres, aux titres souvent effacés ou énigmatiques. Il espérait trouver une mention de Nicolas Flamel, ou un indice concernant Touffu et l'objet gardé au quatrième étage. Mais malgré son audace, il se rendit vite compte qu'il ne connaissait pas suffisamment de titres, ni ne disposait de temps pour tous les feuilleter. Il tomba même sur un grimoire qui se mit à chuchoter sinistrement dès qu'il l'entrouvrit, le faisant refermer aussitôt, le cœur en panique.
Bredouille, Harry referma le dernier livre feuilleté à la hâte et se résigna à quitter la Réserve avant d'être découvert.
Toujours invisible, Harry s'éloigna sur la pointe des pieds. L'écho de ses pas résonnait dans les corridors désertés. Alors qu'il s'approchait d'un embranchement menant aux escaliers, il entendit soudain des voix étouffées. Par réflexe, Harry se dissimula derrière une armure, tenant fermement sa cape autour de lui pour être sûr de ne pas être vu.
À la lueur vacillante d'une torche, le professeur Rogue était là, s'entretenant vivement avec le professeur Quirrell, qui paraissait encore plus nerveux que d'habitude. Harry retint sa respiration, songeant que s'il n'avait pas eu la cape, il ne se serait jamais trouvé là.
Rogue, la silhouette noire et imposante, toisa Quirrell d'un air sévère. Harry, aux aguets, ne put saisir que quelques bribes :
Rogue (bas et tranchant)
« … tu sais très bien de quoi je parle… Tu n'as pas intérêt à contrarier mes plans… »
Quirrell (balbutiant)
« J-je n'ai rien fait, je vous assure… »
Rogue siffla, exaspéré :
Rogue
« Ne joue pas au plus malin, Quirrell. Si tu ne coopères pas, tu finiras par le regretter. Tu sais aussi bien que moi ce qui est gardé. »
La mention de «ce qui est gardé» fit écho en Harry à Touffu et la trappe. Son cœur s'emballa. Quirrell, visiblement terrifié, bredouilla une réponse inaudible. Rogue, lui, semblait avancer d'un pas, menaçant. Harry remarqua alors que Rogue boitait légèrement, et que sa robe portait une trace de déchirure ou de blessure à la cuisse.
Quirrell
« P-pitié, comprenez… J-je fais de mon mieux… »
Rogue
« Ton "mieux" n'est pas suffisant. Rappelle-toi qu'il n'y a pas que Dumbledore dans l'affaire… »
Puis, comme si la conversation avait atteint son paroxysme, Rogue tourna brusquement les talons et s'éloigna à grandes enjambées, laissant Quirrell s'appuyer contre la paroi, secoué.
Lorsque Harry réalisa que le couloir se vidait, il prit soin de se faire tout petit, s'assurant que Rogue ou Quirrell ne risquaient plus de l'apercevoir. Une fois le danger écarté, il s'éclipsa, toujours sous la cape, jusqu'aux profondeurs de Serpentard. Ses pensées tourbillonnaient : Rogue savait donc quelque chose sur la trappe, probablement Touffu… Et cette blessure à la cuisse, d'où venait-elle ? Avait-il essayé de franchir la porte du quatrième étage ?
Harry ne dormit presque pas, cette nuit-là. Il repensa à la cape d'invisibilité, à sa tentative infructueuse dans la Réserve, et surtout à cette violente altercation : Rogue menaçant Quirrell, faisant allusion à un secret, et traînant une plaie suspecte. Il devinait qu'Hermione et Draco voudraient connaître ces détails, mais, pour l'heure, il préféra garder son aventure solitaire sous la cape pour lui-même… tout en sachant que son enquête ne faisait que commencer.
Un épais brouillard s'élevait au-dessus de la Forêt interdite lorsque Hagrid accueillit les quatre élèves pour leur retenue :
Harry, pale mais déterminé,
Hermione, nerveuse, jetant des coups d'œil inquiets autour d'elle,
Draco, tentant de paraître bravache malgré une angoisse grandissante,
Ron, la mine renfrognée, se reprochant à demi-mot d'avoir tout dénoncé.
Ils ne se regardaient qu'en biais, la tension entre eux palpable. McGonagall avait été claire : puisque tous avaient violé le couvre-feu (Harry, Hermione et Draco pour aller voir Hagrid, Ron pour être sorti et les dénoncer), ils subissaient la même punition. Tous solidaires dans la sanction, même si la solidarité était plutôt forcée.
Hagrid (voix grave)
« Suivez-moi, et faites pas d'bruit. On a un problème de licornes blessées dernièrement… J'ai retrouvé une licorne morte la semaine passée. Vous allez m'aider à trouver c'qui s'passe. »
Alors qu'ils s'enfonçaient entre les arbres immenses, l'obscurité devint presque palpable. Les branchages enchevêtrés laissaient passer juste assez de lumière pour distinguer des sentiers tapis de feuilles humides. Harry regardait Draco du coin de l'œil : ce dernier tressaillait à chaque craquement de branche. Hermione, qui tentait de garder son sang-froid, resserra sa cape autour d'elle. Ron, plus silencieux que jamais, avançait en trainant des pieds, la culpabilité le rongeant peut-être.
Soudain, Hagrid s'arrêta et ramassa un éclat argenté sur le sol. Du sang de licorne, qui luisait faiblement sous la lune. Il lâcha un juron étouffé :
Hagrid (murmurant)
« J'aimais pas ça, mais là, c'est encore pire. L'pauvre bête a dû être blessée y a pas longtemps… »
Il répartit alors les quatre élèves en deux groupes :
Harry et Draco, avec Crockdur (Fang), son grand chien,
Hermione et Ron, avec lui-même, pour ratisser plus large.
En progressant dans la pénombre, Harry et Draco suivaient un mince filet argenté sur le sentier, pendant que Fang trottinait devant, le nez collé au sol. Draco tremblait sous son masque de fierté :
Draco (voix peu assurée)
« Cette forêt est… sinistre… Tu crois qu'il y a des loups-garous ? »
Harry ne répondit pas, trop concentré sur les bruits lointains qui les entouraient. Soudain, un grognement sourd se fit entendre. Au détour d'une clairière, ils tombèrent sur une licorne blanche, étendue et sanglante. Par-dessus elle, une silhouette encapuchonnée se penchait, semblant… boire son sang argenté.
Harry, le cœur affolé, s'immobilisa,
Draco réprima un cri et recula brusquement, tirant Fang par le collier.
En entendant leur arrivée, l'ombre releva la tête, lançant un regard glacé — ou peut-être n'étaient-ce que deux lueurs malfaisantes dans le capuchon. L'air se chargea d'une aura sinistre. Draco, plus effrayé que jamais, poussa un hoquet et, fuyant, s'enfonça entre les arbres avec Fang. Harry se retrouva brièvement face à la créature qui se dressa, prête à s'approcher, avant de…
Le sol vibra sous un bruit de sabot. Un centaure, grand et imposant, surgit de l'obscurité, arc bandé, pointé vers l'ombre. La silhouette encapuchonnée siffla, se redressa et fila dans les fourrés, disparaissant sans un bruit dans les profondeurs de la forêt.
Le centaure (d'une voix résonnante) :
« Éloigne-toi, jeune sorcier, cette zone est dangereuse. Les licornes sont sacrées ici. Va-t'en avant que le mal ne te rattrape. »
Harry, le souffle coupé, hocha la tête, incapable de formuler une phrase. Le centaure tourna son attention vers la licorne mourante, et Harry comprit qu'il ne pouvait rien faire de plus. Il repartit en courant dans la direction qu'avait prise Draco, qu'il retrouva tremblant derrière un arbre, Fang affolé à ses côtés.
De leur côté, Hagrid, Hermione et Ron n'entendirent que les hurlements au loin. Inquiets, ils finirent par se réunir avec Harry et Draco près d'un grand chêne. Les visages étaient pâles, surtout Draco qui garda le silence. Harry, encore secoué, raconta rapidement ce qu'ils avaient vu : une licorne morte, un être encapuchonné en train de boire son sang, puis le centaure intervenant.
Hermione blêmit, repensant aux histoires selon lesquelles le sang de licorne, d'une pureté sacrée, apporte une forme de survie maudite à qui l'avale. Ron, terrifié, murmura quelque chose d'incompréhensible. Hagrid, blême, serra les poings :
Hagrid (voix basse et furieuse)
« Boire l'sang d'une licorne, c'est un acte ignoble… On doit r'tourner au château, c'est plus prudent. »
Avant même la fin de la nuit, Hagrid conduisit Harry, Hermione, Draco et Ron hors de la Forêt interdite. Les quatre élèves, punis à l'origine, venaient de vivre une expérience bien plus terrifiante que prévu. Ron, penaud, n'osa plus pavoiser d'avoir dénoncé qui que ce soit : il se rendait compte que cette sanction avait dépassé toutes ses attentes. Hermione, elle, réalisait qu'un danger plus grand rôdait, peut-être lié à la Pierre philosophale. Draco, ébranlé, n'allait plus jamais voir la forêt de la même manière.
Quant à Harry, secoué par la vision de cette créature buvant le sang d'une licorne, il ressentait un pressentiment funeste : et si l'ombre qu'il avait entraperçue était liée à Rogue, ou pire, à quelqu'un de plus maléfique encore ? Sur le moment il ne s'en était pas rendu compte mais ça cicatrise le brûlais. Le mystère autour de la Pierre philosophale s'épaississait, et la nuit dans la forêt venait de prouver que de sombres forces s'activaient à Poudlard, prêtes à tout pour assouvir leur but.
Depuis leur expérience dans la Forêt interdite et leur découverte des plans autour de la Pierre philosophale, Harry, Hermione, et Draco n'avaient cessé de discuter du danger que représentait Rogue. Pour Harry, il était clair que le professeur de Potions préparait un coup. Hermione, quant à elle, tentait de rester rationnelle, mais elle ne pouvait ignorer les indices accumulés. Draco, souvent sceptique, n'en était pas moins troublé par ce qu'il avait vu.
Hermione (exaspérée)
« Écoutez, il faut en parler à quelqu'un. Dumbledore doit savoir ce qui se passe! »
Draco (sarcastique)
« Ah oui, bien sûr, Granger. Allons expliquer à Dumbledore que nous pensons que son propre professeur essaye de voler la Pierre. Il va sûrement nous croire, pas vrai ? »
Harry (plus sérieux)
« Peut-être pas Dumbledore… Mais on peut essayer avec McGonagall. Elle pourrait écouter, et elle connaît sûrement le danger. »
Après un bref débat, le trio décida d'approcher le professeur McGonagall.
Pendant une pause entre les cours, Hermione, Harry, et Draco attendirent le moment où McGonagall sortait de sa salle. Harry, désigné pour parler, s'avança nerveusement :
Harry
« Professeur McGonagall? On doit vous parler, c'est… urgent. C'est à propos de la Pierre philosophale. »
McGonagall s'arrêta net, plissant les yeux :
McGonagall (sévère)
« Comment savez-vous cela? Ce sujet est strictement confidentiel! Vous n'avez pas à en parler. »
Hermione, tremblante, intervint :
Hermione
« Mais, professeur, nous pensons que… que le professeur Rogue essaie de la voler! Il a déjà… »
McGonagall leva la main pour la faire taire, l'air plus sévère encore :
McGonagall
« Assez! Le professeur Rogue est un membre de confiance de notre corps enseignant. Vos insinuations sont non seulement graves, mais totalement déplacées. Retournez à vos cours immédiatement. »
Harry ouvrit la bouche pour répliquer, mais McGonagall, visiblement en colère, les fit taire d'un regard. Ils durent repartir, frustrés et découragés.
Une fois dans un coin isolé, le trio reprit leur discussion à voix basse. Draco, encore agacé par l'échec avec McGonagall, explosa :
Draco
« Vous voyez! Je vous l'avais dit: les adultes ne nous écouteront jamais. Alors qu'est-ce qu'on fait? On laisse Rogue s'emparer de la Pierre? »
Hermione (frustrée)
« Et quoi, Malfoy? On va y aller nous-mêmes? C'est complètement insensé! »
Harry, étrangement calme, prit la parole :
Harry
« Peut-être… Peut-être que c'est la seule solution. Si Rogue agit ce soir, on ne peut pas rester là à rien faire. La Pierre est en danger. »
Hermione le fixa, bouche bée. Draco, bien qu'ébranlé, acquiesça finalement.
Draco (soupirant)
« Eh bien, on ferait mieux de se préparer alors. Mais si on finit tous en retenue ou pire, c'est ton idée, Potter. »
Hermione
« Et comment comptes-tu passer Touffu? On ne sait même pas comment le calmer! »
Harry se souvint soudainement des paroles imprudentes de Hagrid lorsqu'ils étaient allés le voir :
Harry
« Hagrid a dit qu'il fallait jouer de la musique… Touffu s'endort si on joue quelque chose. »
Le soir venu, Hermione, Harry, et Draco se retrouvèrent dans un coin discret, chacun emportant ce qu'il pouvait pour leur expédition. Hermione avait trouvé une flûte rudimentaire, Draco portait une lampe de poche magique qu'il avait empruntée à la salle commune de Serpentard, et Harry vérifia que sa cape d'invisibilité était bien rangée.
Ils savaient qu'ils prenaient un risque énorme. Mais à leurs yeux, c'était un risque nécessaire. Si personne ne voulait les écouter, ils devaient agir seuls pour empêcher Rogue de mettre la main sur la Pierre philosophale.
Alors que minuit approchait, les trois jeunes sorciers s'apprêtèrent à descendre vers le quatrième étage et le passage menant à Touffu. Ils ignoraient encore les épreuves qui les attendaient, mais une chose était claire : ils ne laisseraient pas Rogue ou qui que ce soit d'autre voler la Pierre.
L'aventure pour protéger la Pierre philosophale commençait.
Harry, Hermione, et Draco avancèrent dans les couloirs sombres du château, le cœur battant à tout rompre. Chacun tenait fermement ce qu'il avait apporté : la flûte que Hermione espérait utiliser pour endormir Touffu, la lampe magique que Draco avait trouvée, et la cape d'invisibilité de Harry, qui les avait aidés à échapper à Rusard.
Arrivés devant la porte du quatrième étage, ils se figèrent. De l'autre côté, un grondement sourd résonnait: Touffu, le chien à trois têtes de Hagrid, veillait. Mais un son inattendu leur parvint également : une harpe jouait toute seule une mélodie apaisante.
Hermione (chuchotant)
« Quelqu'un est déjà passé… Cette harpe! Elle endort Touffu! »
Draco (suspicieux)
« Ce n'est pas bon. On est peut-être déjà trop tard. »
Mais lorsque Harry poussa doucement la porte, il vit que le chien somnolait encore, bien que ses pattes massives remuaient légèrement, comme si l'effet du sort commençait à se dissiper.
Hermione, nerveuse, sortit sa flûte et tenta de jouer une mélodie. Le son fut strident et maladroit, et Touffu ouvrit soudain un œil, grognant doucement. Le chien à trois têtes leva une première tête, puis une deuxième, et enfin une troisième, ses babines se retroussant sur des crocs brillants.
Harry (affolé)
« Hermione! Ça ne marche pas! »
La harpe, qui avait cessé de jouer, laissait le chien reprendre ses esprits. Sans attendre, Harry désigna la trappe sous les pattes de Touffu.
Harry
« Vite! La trappe! »
Les trois amis bondirent en avant juste au moment où Touffu se redressa, aboyant furieusement. Harry ouvrit la trappe de toutes ses forces, et l'un après l'autre, ils plongèrent dans l'obscurité, échappant de justesse à un coup de mâchoires.
Ils atterrirent lourdement dans une masse végétale étrange et oppressante. Hermione reconnut immédiatement le danger.
Hermione (haletante)
« C'est le Filet du diable! Ne bougez pas, il se resserre si on panique! »
Draco, qui commençait déjà à s'agiter, s'immobilisa immédiatement. Harry se força à respirer lentement, bien que les vrilles végétales les enserraient.
Hermione
« La lumière! On a besoin de lumière, c'est sa faiblesse! »
Draco, avec un semblant de calme, utilisa sa lampe magique pour éclairer les vrilles, et Hermione pointa sa baguette pour incanter un Lumos Solem, dissipant la plante. Les trois amis se dégagèrent en suffoquant.
Après avoir échappé au Filet du diable, ils pénétrèrent dans une pièce haute de plafond, où des centaines de clés ailées volaient dans tous les sens. Une porte verrouillée se trouvait au bout de la pièce.
Harry
« On doit attraper la bonne clé pour ouvrir la porte… »
Hermione scruta les clés avec attention, repérant une vieille clé argentée dont une aile semblait cassée.
Hermione
« Là! C'est celle-là! »
Harry monta sur le balai placé à côté et s'élança dans les airs. Les clés réagirent aussitôt, se jetant sur lui dans une nuée piquante. Avec un mélange de chance et de détermination, Harry réussit à agripper la clé argentée et à la ramener au sol. Hermione l'inséra dans la serrure, et la porte s'ouvrit.
Ils débouchèrent dans une pièce où un échiquier géant se dressait. Les pièces, imposantes et menaçantes, semblaient attendre un défi.
Draco (haussant un sourcil)
« Un jeu d'échecs. Enfin quelque chose où je peux briller. »
Harry et Hermione échangèrent un regard incertain, mais ils n'avaient pas le choix. Draco, sûr de lui, prit les commandes, plaçant chacun sur une pièce: Harry comme fou, Hermione comme reine, et lui-même en cavalier.
Le jeu fut tendu et brutal, les pièces adverses écrasant les leurs à chaque prise. Mais Draco, stratège et calculateur, parvint à anticiper les mouvements. Lorsqu'il sacrifia sa propre pièce pour permettre à Harry de mettre le roi adverse en échec, il grimaça mais déclara fièrement :
Draco
« Eh bien, on peut dire que je vous ai sauvés. Allez-y, Potter, c'est à toi de continuer. »
La porte suivante s'ouvrit, laissant entrevoir un autre défi, mais Hermione et Draco restèrent en retrait Draco car trop mal en point pour aller plus loin, Hermione pour prendre soin de lui
Hermione (serrant les dents)
« Fais attention, Harry. Nous ne sommes pas sûrs de ce qui t'attend… »
Draco (mi-sarcastique, mi-sérieux)
« Tâche de ne pas mourir, Potter. Ce serait dommage après tout ça. »
Harry, déterminé, franchit la porte, prêt à affronter les secrets qui l'attendaient au cœur du mystère de la Pierre philosophale.
En franchissant la porte, Harry entra dans une pièce faiblement éclairée. Une odeur âcre flottait dans l'air, et il aperçut une table sur laquelle étaient posées sept bouteilles alignées. Devant elles, un parchemin décrivait une énigme:
Parchemin
« Danger t'attend au-delà de cette salle,
Mais à ceux qui s'y connaissent dans l'art du calice,
Nous donnons cette aide, bien que rudimentaire.
Choisis, à ton gré, d'avancer ou de rebrousser chemin. »
Harry lut attentivement les indices et comprit rapidement que seule une bouteille contenait une potion lui permettant d'avancer. Deux autres lui permettraient de retourner en arrière, tandis que les autres étaient des poisons mortels.
Après avoir déchiffré l'énigme grâce à la logique, il choisit une petite bouteille à l'air insignifiant. La buvant d'un trait, il ressentit un frisson glacé parcourir son corps mais continua d'avancer, pénétrant dans la dernière salle.
En franchissant la dernière porte, Harry sentit son cœur s'accélérer. Il avait imaginé ce moment plusieurs fois sur le chemin : il allait affronter Rogue, le professeur de Potions, celui qui avait ensorcelé son balai pendant le match de Quidditch, celui qu'Hermione, Draco et lui avaient suspecté tout au long de l'année.
Mais ce qu'il vit le pétrifia.
Au centre de la pièce, devant le miroir du Riséd, se tenait une silhouette qu'il ne reconnut pas immédiatement. Puis, à mesure qu'il avançait dans la lumière vacillante, il distingua un visage pâle et nerveux. Le professeur Quirrell.
Harry (chuchotant, incrédule)
« Quirrell ? Mais… ce n'est pas possible. »
Quirrell tourna légèrement la tête, révélant un sourire glacé qui contrastait violemment avec son air habituel de professeur timide et bégayant.
Quirrell (ricanant doucement)
« Surpris, Potter ? Tu t'attendais à quelqu'un d'autre, peut-être? »
Harry resta figé. Sa tête tournait. Rogue n'était pas là. C'était donc Quirrell, l'homme qu'ils avaient toujours vu trembler devant Rogue, qui se tenait devant le miroir, visiblement en quête de la Pierre philosophale. Tout ce que Harry pensait savoir s'effondrait.
"Non, ça n'a aucun sens… C'était Rogue qui marmonnait pendant le match, c'était lui qui avait ensorcelé mon balai. Rogue était derrière tout ça, pas Quirrell… Pourquoi est-ce lui, ici, et pas Rogue ?"
Harry serra les poings, ses pensées s'embrouillant alors qu'il essayait de rassembler les pièces du puzzle. Hermione et lui avaient été si convaincus que Rogue était le coupable. Tout pointait vers lui. Et pourtant, c'était Quirrell, l'homme qui n'osait jamais lever la voix dans les couloirs, qui se tenait là, calme, froid, et visiblement très différent de l'homme craintif qu'il jouait.
Harry (haussant le ton, malgré la peur)
« Mais… c'était Rogue! C'est lui qui marmonnait pendant le match… C'est lui qui… »
Quirrell éclata d'un rire sec, coupant Harry.
Quirrell (avec un mépris évident)
« Ah, ce bon vieux Severus. Toujours à me surveiller. Toujours à faire croire qu'il est le méchant dans l'histoire. Mais non, Harry. C'était moi, tout le temps. C'était moi qui ensorcelais ton balai. Rogue… lui, il essayait de te sauver. »
Harry resta sans voix. Rogue essayant de le sauver ? Cette idée était presque plus absurde que de voir Quirrell ici.
Quirrell (continuant, avec un ton sarcastique)
« Oui, Rogue a une fâcheuse tendance à jouer les protecteurs. Il s'est douté de ce que je faisais, alors il a essayé de m'arrêter, de me démasquer. Mais je suis bien plus intelligent qu'il ne le pense. »
Alors que Harry digérait cette nouvelle, Quirrell retourna son attention au miroir.
Quirrell (marmonnant)
« Le miroir… Il me montre la Pierre, mais je ne peux pas la toucher. Comment… comment l'obtenir ? »
C'est alors qu'une voix glaciale et impérieuse résonna dans la pièce, faisant sursauter Harry.
Voix (aiguë)
« Utilise le garçon. Il sait comment l'obtenir. Fais-le regarder dans le miroir. »
Harry sentit un frisson glacial le parcourir. Cette voix n'était pas celle de Quirrell. Elle semblait venir de nulle part, et pourtant… elle semblait émaner de Quirrell lui-même. Le professeur tourna lentement son regard vers Harry, et un sourire cruel s'étira sur ses lèvres.
Quirrell
« Tu entends, Potter? Le Seigneur des Ténèbres a parlé. Avance, maintenant. Regarde dans le miroir, et dis-moi ce que tu vois. »
Alors que Harry obéissait, à contrecœur, une partie de son esprit continuait de lutter avec ce qu'il venait d'apprendre. Rogue, cet homme sombre et glacial, avait tenté de le protéger? Quirrell, si apparemment inoffensif, était l'ennemi? Et cette voix… était-ce Voldemort?
Harry savait que ses soupçons avaient été mal dirigés toute l'année. Mais il comprit aussi que cela n'avait pas d'importance. Rogue ou Quirrell, l'un des deux avait été prêt à tout pour la Pierre, et maintenant il était là, face à la menace la plus sombre qu'il ait jamais connue.
Sous l'ordre impérieux de Quirrell, Harry s'approcha à contrecœur du miroir du Riséd, son esprit tourbillonnant. Le choc de la révélation – Quirrell, et non Rogue, comme menace – rendait la situation encore plus terrifiante. La voix glaciale, que Harry ne pouvait que supposer être celle de Voldemort, résonnait encore dans ses oreilles.
"Le Seigneur des Ténèbres… Est-ce vraiment lui ? Est-ce qu'il est revenu ? Et comment a-t-il pu manipuler Quirrell ?"
Se forçant à se calmer, Harry se concentra sur le miroir. Quand il fixa son reflet, il vit quelque chose de totalement inattendu : son propre visage, brillant de détermination, mais surtout… tenant la Pierre philosophale dans sa poche.
À cet instant, Harry sentit un poids nouveau dans sa poche. Il glissa une main tremblante et sentit une forme dure et irrégulière. La Pierre était là. Mais comment ? Le miroir lui avait donné ce qu'il désirait sans le révéler à Quirrell.
Harry se força à ne rien laisser paraître. Quirrell, impatient, serra les poings.
Quirrell (froidement)
« Alors, Potter ? Qu'est-ce que tu vois ? »
Harry hésita, puis mentit avec autant de calme qu'il put.
Harry
« Je… je vois ma famille. Mes parents. »
Le visage de Quirrell se contracta, comme s'il doutait de cette réponse. Mais avant qu'il ne puisse insister, la voix glaciale intervint à nouveau, plus impatiente cette fois.
Voix (aiguë)
« Il ment. Potter a la Pierre. Fais-le me la donner. »
Harry recula instinctivement, sa main serrant la Pierre dans sa poche. Quirrell, comprenant soudainement, s'avança vers lui, mais cette fois, il murmura quelque chose d'incompréhensible, et ses mains tremblèrent légèrement.
Quirrell, obéissant aux ordres de la voix, défit lentement son turban. Harry sentit son estomac se nouer en voyant le professeur se transformer sous ses yeux. Lorsque le turban glissa au sol, un visage pâle, aux yeux rouges et étincelants, apparut à l'arrière de la tête de Quirrell.
Voldemort (d'une voix glaciale)
« Donne-moi la Pierre, Potter. »
Harry sentit une vague de terreur le submerger. Ce n'était pas seulement un mauvais pressentiment : Voldemort était bien là, devant lui, bien qu'affaibli. Il luttait pour revenir à la vie, et il était prêt à tout pour s'emparer de la Pierre philosophale.
Harry (avec défiance, malgré la peur)
« Jamais. »
Voldemort ricana, un son aussi glacial que la lame d'un couteau.
Voldemort
« Tu es courageux, comme ton père. Mais courage ne signifie rien face au pouvoir. »
Quirrell, sur ordre de Voldemort, se précipita sur Harry, tentant de lui arracher la Pierre de ses mains. Mais dès que Quirrell posa ses doigts sur Harry, un hurlement de douleur s'éleva dans la pièce. La peau de Quirrell se mit à brûler, comme si le simple contact avec Harry était intolérable.
Harry, comprenant soudainement qu'il avait une forme de protection magique, profita de cet avantage. Il agrippa Quirrell avec toute la force dont il était capable, plaçant ses mains sur les bras et le visage de l'homme. Quirrell hurlait, sa peau se consumant sous le toucher de Harry.
Harry (haletant, mais déterminé)
« Vous n'aurez pas la Pierre! »
Voldemort, furieux, hurla à son tour:
Voldemort
« Idiot! Relève-toi, Quirrell! Tue-le! »
Mais Quirrell, incapable de supporter la douleur, s'effondra. Harry, épuisé par l'effort et par l'intensité du moment, sentit son esprit vaciller. Avant qu'il ne perde connaissance, il vit une ombre noire et tourbillonnante s'élever de Quirrell, un cri de rage résonnant dans l'air. Voldemort fuyait, abandonnant son hôte mourant.
Harry ouvrit les yeux dans un endroit lumineux et familier. Il était dans l'infirmerie, allongé sur un lit blanc. À son chevet, Dumbledore était assis, l'air calme mais grave.
Dumbledore (souriant doucement)
« Bon réveil, Harry. Tu as été très courageux. »
Harry, la gorge sèche, balbutia:
Harry
« Quirrell… la Pierre… et Voldemort… Il… »
Dumbledore posa une main apaisante sur son épaule.
Dumbledore
« La Pierre est en sécurité. Elle a été détruite. Nicolas Flamel a accepté qu'elle soit détruite pour que personne ne puisse l'utiliser à mauvais escient. Quant à Voldemort… Il a été repoussé, mais pas détruit. Il reviendra, un jour. »
Harry baissa les yeux, encore secoué par l'idée que Voldemort avait été si proche de réussir.
Harry (à voix basse)
« Pourquoi Quirrell ne pouvait-il pas me toucher ? »
Dumbledore sourit doucement.
Dumbledore
« Ta mère, Harry. Son amour pour toi, son sacrifice, t'a laissé une protection si puissante que Voldemort lui-même ne peut te toucher. Ce pouvoir est rare, et c'est ta force. »
Harry hocha la tête, encore dépassé par les événements, mais sachant qu'il avait survécu à une rencontre avec le plus grand sorcier maléfique de tous les temps.
Après les événements bouleversants autour de la Pierre philosophale, la vie à Poudlard reprit lentement son cours. Harry, encore marqué par sa confrontation avec Voldemort, passait le plus clair de son temps avec Hermione et Draco, ses deux plus proches alliés au fil de cette année tumultueuse.
Pourtant, alors que les valises se préparaient pour le retour chez les familles respectives, Harry ressentit une certaine mélancolie. Contrairement à Hermione, qui rentrerait dans une maison chaleureuse auprès de ses parents moldus, et même à Draco, qui, malgré ses airs supérieurs, retrouverait une famille influente et aimante à sa manière, Harry retournerait chez les Dursley. Il ne s'en plaignait jamais, mais Hermione semblait deviner ce qu'il ressentait.
Un dernier moment partagé
Lors de leur dernière soirée à Poudlard, alors que la plupart des élèves étaient dans leurs salles communes, Hermione et Harry se retrouvèrent à l'extérieur, près du lac noir. Les rayons dorés du soleil couchant se reflétaient sur l'eau calme, et un vent léger faisait voleter les mèches brunes de Hermione.
Hermione (timidement)
« Tu… Tu as fait quelque chose d'incroyable, Harry. Toute l'école parle de toi. Mais tu sais que pour moi, ça n'a rien à voir avec… ta célébrité. »
Harry tourna les yeux vers elle, surpris. Il savait qu'Hermione était franche, mais entendre cela directement le toucha plus qu'il ne voulait l'admettre. Sa plus grande peur, depuis qu'il avait appris qu'il était célèbre, était que les gens ne l'apprécient que pour son nom.
Harry (hésitant)
« Tu… tu es sûre? Parfois, je me demande si les gens autour de moi… enfin… s'ils me voient vraiment, ou juste… le garçon qui a survécu. »
Hermione, visiblement émue, posa une main douce sur son bras.
Hermione
« Moi, je te vois. Je te vois toi, Harry. Pas juste un nom ou une histoire. »
Harry sentit une chaleur étrange monter en lui. Ce n'était pas simplement de l'amitié. Il avait toujours admiré Hermione pour son intelligence, son courage, mais à cet instant, il se rendit compte qu'elle représentait beaucoup plus. Elle croyait en lui, d'une manière que personne d'autre ne faisait.
Un au revoir difficile
Alors qu'ils revenaient au château, Harry s'arrêta un instant pour contempler Hermione.
Harry (hésitant, mais sincère)
« Merci… pour tout. Je ne sais pas comment j'aurais fait sans toi cette année. »
Hermione lui sourit, un sourire doux mais plein de signification.
Hermione (en rougissant légèrement)
« Moi non plus, je crois. Tu n'es pas juste courageux, Harry. Tu es… quelqu'un de bien. »
Harry sentit ses joues chauffer légèrement, mais il n'osa pas répondre. À cet instant, un lien silencieux mais profond s'installa entre eux, une complicité qui dépassait les mots.
Le lendemain matin, sur le quai de la gare de Pré-au-Lard, Hermione salua Harry avec un mélange de tristesse et d'optimisme.
Hermione
« On se reverra bientôt. L'été passera vite. »
Harry hocha la tête, se sentant un peu plus léger grâce à ses mots. Alors qu'il montait dans le train en direction de Londres, il ne put s'empêcher de penser que, malgré les Dursley, il avait désormais quelque chose – ou plutôt quelqu'un – qui le soutiendrait toujours.
Dans l'un des compartiments du Poudlard Express, tandis que le paysage défilait, Harry se surprit à sourire. Il n'était plus seul. Et même s'il ne comprenait pas encore pleinement ce qu'il ressentait pour Hermione, il savait qu'elle représentait quelque chose d'unique dans sa vie.
Assis près de la fenêtre du compartiment, Harry observait distraitement le paysage défiler. Les champs verdoyants et les petites maisons éparses s'étendaient à perte de vue, mais son esprit était ailleurs. La conversation légère des autres élèves dans les wagons voisins semblait si loin de lui.
Alors que le Poudlard Express avançait, Harry sentit une boule d'appréhension se former dans son estomac. Chaque kilomètre le rapprochait des Dursley, et le contraste entre la vie à Poudlard et celle qu'il s'apprêtait à retrouver lui semblait insupportable. Les mois qu'il avait passés au château avaient été difficiles, certes, mais aussi merveilleux à bien des égards. Il avait découvert qui il était vraiment, s'était fait des amis, avait connu l'excitation des matchs de Quidditch et l'incroyable aventure de la Pierre philosophale.
Mais bientôt, tout cela ne serait plus qu'un souvenir. À Privet Drive, il redeviendrait l'indésirable, le fardeau que les Dursley détestaient si ouvertement.
"Combien de temps avant qu'ils ne m'enferment de nouveau dans le placard?" pensa-t-il avec amertume.
Harry repensait à la gare de King's Cross. Il savait que les Dursley viendraient le chercher, mais il redoutait leurs regards de dédain et leurs remarques acerbes.
"Ils ne poseront pas de questions sur Poudlard. Ils n'en voudront pas. Pour eux, c'est juste une aberration, une honte qu'ils préfèrent ignorer."
Un frisson lui parcourut l'échine. À Poudlard, il avait appris qu'il était spécial, qu'il avait une valeur propre. Mais chez les Dursley, il redevenait un enfant oublié, traité avec mépris. Cette dualité était difficile à accepter.
Avant de quitter le château, Hermione lui avait discrètement donné un petit mot plié. Harry sortit le papier froissé de sa poche et le relut :
"Ne laisse pas les Dursley te faire douter de toi, Harry. Tu es bien plus fort qu'ils ne le seront jamais. On se reverra bientôt. – Hermione."
Les mots de son amie réchauffèrent légèrement son cœur. Elle avait raison, bien sûr. Même si les Dursley essayaient de l'éteindre, ils ne pourraient jamais effacer tout ce qu'il avait vécu cette année.
Le train ralentit, et enfin, la gare de King's Cross apparut. Les élèves descendirent dans un joyeux brouhaha, retrouvant leurs familles. Harry, lui, aperçut rapidement les silhouettes raides et hostiles des Dursley. Vernon, avec son ventre imposant, fixait la foule avec une grimace d'agacement. Pétunia, tirée à quatre épingles, lançait des regards dégoûtés autour d'elle. Dudley, fidèle à lui-même, mastiquait bruyamment un bonbon.
Harry traîna sa malle jusqu'à eux, la cage de Hedwige en équilibre sur le dessus. Avant même qu'il ne puisse dire un mot, Vernon grogna :
Vernon
« Enfin, te voilà. Ne perds pas de temps, on rentre. »
Pétunia se contenta de lever les yeux au ciel, et Dudley, lui, tenta de jeter un coup d'œil curieux à la cage d'Hedwige.
Le trajet en voiture jusqu'au 4, Privet Drive fut morne et silencieux. Vernon grognait contre les autres conducteurs, Pétunia feignait l'indifférence, et Dudley mâchonnait bruyamment un bonbon, lançant de temps à autre un regard dégoûté à la cage d'Hedwige. Harry, quant à lui, observait la banlieue monotone défiler par la fenêtre, son esprit encombré de pensées.
Lorsque la voiture s'arrêta brusquement devant la maison, Vernon coupa le moteur et descendit lourdement, suivi de Pétunia et Dudley. Harry, traînant sa malle et la cage d'Hedwige, franchit la porte d'entrée avec appréhension, s'attendant à retrouver l'étroit placard sous l'escalier où il avait passé toute sa vie.
Mais à sa grande surprise, Vernon grogna en désignant l'étage :
Vernon (d'un ton bourru)
« Monte ta malle dans la deuxième chambre. »
Harry s'immobilisa net, fixant son oncle avec incrédulité.
Harry
« La… deuxième chambre? »
Vernon roula des yeux, irrité.
Vernon
« Oui, Potter, une chambre. Quoi, ça t'étonne ? Tu ne vas pas retourner dans le placard. Avec notre chance, on aura probablement de la visite cet été, et il vaut mieux que personne ne te voie traîner là-dessous. Ça ferait désordre. »
Pétunia acquiesça rapidement, passant une main nerveuse sur sa jupe impeccablement repassée.
Pétunia
« Nous avons une réputation à tenir, Vernon a raison. Et puis, Dudley a bien assez de ses deux chambres. »
Dudley, qui montait lentement les escaliers avec un paquet de chips, protesta :
Dudley (indigné)
« Pourquoi il prend ma deuxième chambre? Elle est pour mes jouets! »
Vernon (coupant court)
« Tais-toi, Dudley. Tes jouets sont déjà dans ta chambre principale. Maintenant, monte et laisse Potter s'installer. »
Harry, encore sous le choc, traîna sa malle et la cage d'Hedwige jusqu'à l'étage. Il poussa timidement la porte de la deuxième chambre et resta un moment figé. La pièce était petite, mais pour lui, elle semblait immense comparée au placard sous l'escalier. Il y avait un lit simple, une commode bancale, et une fenêtre donnant sur le jardin arrière. Les murs étaient tapissés de vieilles affiches de dessins animés, et quelques jouets cassés de Dudley traînaient dans un coin.
Hedwige, dans sa cage, hulula doucement, comme pour lui rappeler qu'elle était là.
"Une chambre. Une vraie chambre," pensa Harry, abasourdi.
Mais cette sensation de nouveauté fut rapidement assombrie par les paroles de son oncle. Ce n'était pas pour lui qu'ils avaient fait cet aménagement. C'était par simple souci de paraître normaux si quelqu'un venait à visiter la maison. Cela ne signifiait pas qu'ils le considéraient différemment.
Après avoir rangé sa malle près du lit, Harry s'assit sur le matelas usé. Il sentit une vague d'émotions contradictoires. La maison était aussi oppressante qu'avant, et il savait que cet été serait long et solitaire. Mais au moins, il avait un endroit où il pourrait s'allonger sans entendre les marches grincer au-dessus de sa tête.
Il s'allongea, fixant le plafond, et murmura à Hedwige :
Harry (à voix basse)
« Ça ne durera pas. Dans deux mois, je serai de retour à Poudlard. Là-bas, c'est chez moi. »
Hedwige hulula doucement en guise de réponse, et Harry ferma les yeux, se laissant emporter par ses souvenirs de l'année passée. Poudlard, Hermione, Draco… Tout cela semblait si lointain, et pourtant si proche.
