Lorsque le train de Poudlard s'arrêta à la gare de King's Cross, Hermione fut accueillie par ses parents avec de grands sourires et des bras ouverts. Monsieur et Madame Granger, toujours impeccablement habillés, avaient eu du mal à s'habituer à l'idée que leur fille unique était une sorcière, mais ils faisaient de leur mieux pour la soutenir.
Madame Granger (rayonnante)
« Hermione ! Tu nous as tellement manqué ! Raconte-nous tout ! Comment était ta première année ? »
Hermione sourit timidement, serrant sa valise et jetant un dernier coup d'œil à Harry, qui s'éloignait vers les Dursley.
Elle monta dans la voiture familiale, déjà prête à partager tout ce qu'elle avait vécu, bien qu'elle savait que certaines choses seraient difficiles à expliquer.
Ce soir-là, autour d'un dîner préparé avec soin, Hermione commença à raconter ses aventures. Ses parents, bien que fascinés, avaient du mal à imaginer l'ampleur de ce qu'elle décrivait.
Hermione (avec enthousiasme)
« C'était incroyable, maman, papa. Poudlard est immense, avec des escaliers qui bougent, des tableaux qui parlent… Et les cours! J'ai appris tellement de choses: comment lancer des sorts, préparer des potions, et même comment voler sur un balai! »
Monsieur Granger, qui mordait dans une tranche de pain, s'arrêta net.
Monsieur Granger (inquiet)
« Voler sur un balai? Est-ce… sûr? »
Hermione éclata de rire.
Hermione
« Eh bien… ce n'est pas toujours facile. Mais je m'en suis plutôt bien sortie! »
Hermione hésita un instant avant d'évoquer Harry Potter. Elle savait que ses parents ne comprendraient pas tout ce qu'il représentait dans le monde sorcier. Elle prit une grande inspiration.
Hermione
« J'ai aussi rencontré quelqu'un de très spécial… Vous avez entendu parler de Harry Potter, n'est-ce pas? »
Les Granger échangèrent un regard, visiblement perplexes.
Madame Granger (doucement)
« Harry Potter? Ce n'est pas ce garçon dont tu nous as parlé dans ta première lettre? Celui qui est… célèbre? »
Hermione hocha la tête, un sourire timide sur les lèvres.
Hermione
« Oui, c'est lui. Il est dans ma classe. Et… c'est l'un de mes meilleurs amis. »
Les Granger restèrent silencieux un moment, essayant de comprendre. Finalement, Monsieur Granger posa sa tasse de thé.
Monsieur Granger
« Alors… ce Harry Potter, il est célèbre parce qu'il a survécu à quelque chose, c'est bien ça? »
Hermione acquiesça.
Hermione
« Il a survécu au sortilège d'un sorcier terrible, quand il était bébé. Mais… il est tellement plus que ça. Il est courageux, humble, et… il ne se rend même pas compte de l'importance qu'il a. »
Elle baissa les yeux, jouant avec sa serviette. Elle n'avait jamais dit cela à voix haute, mais elle ressentait une admiration profonde pour Harry. Sa gentillesse, sa façon de toujours penser aux autres, même après tout ce qu'il avait enduré… Tout cela la touchait plus qu'elle n'osait l'admettre.
Madame Granger sourit doucement, prenant la main de sa fille.
Madame Granger
« Tu as l'air de beaucoup tenir à lui, Hermione. C'est bien que tu te sois fait des amis là-bas. »
Mais Monsieur Granger, plus pragmatique, fronça les sourcils.
Monsieur Granger
« Et ce Harry, il ne te met pas en danger, j'espère? Avec tout ce que tu racontes… des trolls, des chiens à trois têtes… Ça me semble un peu risqué, non? »
Hermione secoua vivement la tête.
Hermione
« Non! Enfin, oui, il y a eu des moments dangereux… mais Harry ne m'a jamais mise en danger. Au contraire, il m'a protégée. »
Elle se perdit un instant dans ses pensées, revivant la scène où Harry s'était précipité dans les toilettes des filles pour la sauver du troll, ou encore leur course contre la montre pour empêcher Rogue (ou plutôt Quirrell) de voler la Pierre philosophale.
Hermione (à voix basse)
« Il est… spécial. »
Au fil des jours, Hermione continua de raconter ses aventures à ses parents, mais elle gardait pour elle certaines choses. Elle ne leur dit pas combien elle avait pensé à Harry depuis leur séparation, ni combien elle avait été touchée par leur dernière conversation avant de quitter Poudlard.
Pour elle, Harry était plus qu'un simple ami. Elle ignorait encore ce que cela signifiait exactement, mais elle savait qu'il occupait une place importante dans sa vie, une place qu'aucun autre élève, pas même Draco, ne pourrait jamais égaler.
Un soir, alors qu'elle lisait dans sa chambre, Hermione ouvrit un cahier vierge et y écrivit une seule phrase:
"Cet été, je ferai tout pour être prête à l'aider, quoi qu'il arrive."
Elle referma le cahier, décidée à ne pas seulement être une amie pour Harry, mais quelqu'un sur qui il pourrait toujours compter. Car dans le monde sorcier comme ailleurs, elle savait que l'amitié – ou peut-être plus – était une force précieuse.
L'été d'Hermione : un lien entretenu dans le silence
De retour chez elle, Hermione retrouva son quotidien de fille unique dans une famille moldue bien rangée. Ses parents, dentistes méthodiques, passaient leurs journées à la clinique, laissant Hermione à ses livres et à ses pensées. Pourtant, cet été-là, quelque chose était différent : Harry.
Il occupait une place importante dans son esprit, et elle ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter pour lui. Elle savait qu'il rentrait chez les Dursley, une famille qu'elle imaginait déjà terrible à cause des bribes d'informations qu'Harry avait laissées échapper. L'idée qu'il puisse être seul et maltraité la rongeait.
Dès son retour, Hermione s'installa à son bureau et entreprit d'écrire une lettre à Harry. Elle avait beaucoup à lui dire : ses impressions sur leur première année, ses lectures, mais surtout, elle voulait qu'il sache qu'il n'était pas seul.
Lettre du 1er juillet
Cher Harry,
J'espère que tu vas bien et que ton retour chez les Dursley n'est pas trop difficile. Je pense souvent à tout ce qu'on a vécu cette année, et je voulais te dire que tu as été incroyable. Si tu veux parler ou simplement me raconter comment ça se passe, je serai toujours là.
À bientôt,
Hermione.
Elle scella la lettre avec soin, l'attacha à la patte d'un hibou qu'elle avait loué dans le monde sorcier, et la regarda partir avec espoir.
Les jours passèrent, puis une semaine, et aucune réponse ne revint. Hermione se rassura en se disant qu'Harry n'avait peut-être pas encore eu l'occasion de lui écrire. Pourtant, elle persista et continua d'envoyer des lettres, presque chaque jour.
Lettre du 7 juillet
Cher Harry,
Tu dois être occupé, mais je voulais te donner quelques nouvelles. J'ai commencé à relire "L'Histoire de Poudlard", et je suis tombée sur un passage sur les fondateurs des maisons. C'est fascinant! J'ai hâte de te raconter ça.
J'espère que tout va bien de ton côté.
Amicalement,
Hermione.
Toujours aucune réponse.
Vers la fin du mois de juillet, Hermione commença à s'inquiéter sérieusement. Et si quelque chose était arrivé à Harry? Peut-être les Dursley l'empêchaient-ils de répondre? Ou peut-être ne voulait-il tout simplement pas entretenir leur amitié?
"Non," pensa-t-elle en se mordant les lèvres, "ce n'est pas Harry. Il ne ferait pas ça."
Mais le silence continuait, et son cœur s'alourdissait. Pourtant, elle ne cessa pas d'écrire.
Lettre du 22 juillet
Cher Harry,
Cela fait plusieurs semaines maintenant que je t'écris, et je n'ai pas eu de nouvelles. Je m'inquiète pour toi. Est-ce que tout va bien? Je sais que les Dursley ne sont pas tendres avec toi, mais s'il y a quoi que ce soit, dis-le-moi. Je veux t'aider.
Hermione.
Hermione essaya de trouver des moyens de se distraire. Elle passa du temps avec ses parents, se plongea dans ses livres, et même dans quelques expériences magiques qu'elle pratiquait discrètement dans sa chambre. Mais son esprit revenait sans cesse à Harry.
Chaque fois qu'elle envoyait un hibou, elle espérait une réponse. Chaque fois que l'oiseau revenait sans rien, son inquiétude grandissait. Mais elle ne s'arrêta pas.
Lettre du 31 juillet
Cher Harry,
J'ai pensé à toi aujourd'hui, car c'est ton anniversaire. Joyeux anniversaire, Harry! Je voulais te dire que tu mérites tellement plus que ce que les Dursley te donnent. Tu es une personne incroyable, et je suis fière d'être ton amie.
Hermione.
Alors que le mois d'août approchait, Hermione se sentait partagée entre frustration et détermination. Elle refusait d'abandonner, mais elle commençait à se demander si elle reverrait vraiment Harry à la rentrée. Elle espérait qu'il comprendrait, malgré son silence, à quel point elle se souciait de lui.
Un soir, alors qu'elle était seule dans sa chambre, elle murmura :
Hermione (à elle-même)
« Où que tu sois, Harry, j'espère que tu sais que je serai là. Peu importe ce qu'il se passe. »
Elle referma son carnet de notes, le cœur lourd, mais prête à continuer. Harry comptait trop pour elle, et même s'il ne répondait pas, elle croyait encore en leur lien.
C'était une soirée paisible dans la maison des Granger. Le dîner terminé, Hermione s'était réfugiée dans sa chambre pour écrire une nouvelle lettre à Harry, laissant ses parents en bas, discutant à voix basse. Mais Madame Granger, inquiète pour sa fille, ne put s'empêcher de monter pour la voir.
En entrant doucement dans la chambre, elle trouva Hermione assise à son bureau, une plume dans la main, un parchemin presque rempli devant elle. Des enveloppes scellées et d'autres lettres rejetées en boule jonchaient la table.
Madame Granger (frappant doucement à la porte)
« Hermione, ma chérie, je peux entrer? »
Hermione sursauta légèrement, mais sourit à sa mère.
Hermione
« Bien sûr, maman. Je terminais juste quelque chose. »
Madame Granger s'approcha, ses yeux glissant sur les lettres entassées.
Madame Granger (doucement)
« Tu écris à ton ami, Harry, n'est-ce pas? »
Hermione baissa les yeux, un peu gênée.
Hermione
« Oui… Je lui écris presque tous les jours. Mais… il n'a pas répondu. »
Madame Granger posa une main réconfortante sur l'épaule de sa fille.
Madame Granger
« Ça fait combien de temps, maintenant, que tu lui écris? »
Hermione (soupirant)
« Depuis le début des vacances. Chaque jour, je lui envoie une lettre avec un hibou. Mais… je n'ai jamais rien reçu en retour. »
Madame Granger s'assit sur le bord du lit, observant sa fille avec une expression inquiète.
Madame Granger
« Tu sembles vraiment te soucier de lui, Hermione. Mais… tu ne penses pas que ça pourrait te faire du mal, ce silence? Peut-être qu'il est occupé, ou qu'il a ses raisons. Mais toi, tu passes ton temps à t'inquiéter. »
Hermione croisa les bras, la mâchoire légèrement serrée.
Hermione (fermement)
« Je sais, maman. Mais Harry… il ne vit pas comme nous. Sa famille, les Dursley, ils… ils ne sont pas comme vous. Ils ne l'aiment pas. Je sais qu'il doit être seul là-bas. Je veux juste qu'il sache qu'il a quelqu'un sur qui compter. »
Madame Granger sentit son cœur se serrer en voyant l'intensité dans les yeux de sa fille.
Madame Granger
« Et toi, ma chérie? Qui veille sur toi? Tu es tellement préoccupée par les autres… Je m'inquiète que tu oublies de penser à toi-même. »
Hermione sourit légèrement, mais ses yeux brillèrent d'une émotion qu'elle essayait de cacher.
Hermione (chuchotant)
« Si vous aviez vu tout ce qu'il a traversé, vous comprendriez. Harry a perdu ses parents, et les Dursley… Ils le traitent comme s'il n'était rien. Il mérite d'avoir quelqu'un. Je ne peux pas juste… ne rien faire. »
Madame Granger comprit que ses mots ne pourraient pas apaiser les inquiétudes de sa fille. Elle posa une main douce sur la joue d'Hermione.
Madame Granger
« Tu as un grand cœur, ma chérie. Mais n'oublie pas que parfois, même les plus forts ont besoin de repos. »
Hermione acquiesça, bien qu'intérieurement, elle savait qu'elle continuerait d'écrire à Harry, qu'importe son silence. Elle ne voulait pas l'abandonner, même si cela signifiait attendre tout l'été sans aucune réponse.
Madame Granger, après un dernier regard inquiet, quitta la pièce en silence. Assise seule à son bureau, Hermione reprit sa plume.
"Cher Harry… Je sais que tu ne peux peut-être pas répondre. Mais sache que je pense à toi."
Elle scella l'enveloppe, fixant le hibou prêt à partir, espérant, cette fois encore, une réponse.
Monsieur Granger, après avoir observé sa fille monter silencieusement dans sa chambre plus tôt, sentit une pointe d'inquiétude. Hermione semblait préoccupée ces derniers jours, et il n'aimait pas la voir ainsi.
Il monta les escaliers, bien décidé à faire sourire sa petite fille chérie, même si cela signifiait se lancer dans une discussion "gênante". Après tout, il était son père, et il avait plus d'un tour dans son sac pour lui redonner le moral.
Hermione était plongée dans un livre lorsqu'elle entendit un toc-toc à sa porte.
Monsieur Granger (frappant doucement)
« Hermione? Puis-je entrer? »
Elle releva la tête, un peu surprise, mais répondit :
Hermione
« Oui, papa. »
Il ouvrit la porte, le visage empreint d'un sérieux exagéré, comme s'il s'apprêtait à aborder une affaire d'État. Hermione fronça légèrement les sourcils, amusée mais méfiante.
Hermione
« Qu'est-ce qu'il y a? Tu fais cette tête comme si tu allais m'annoncer quelque chose d'important. »
Monsieur Granger (avec un ton grave)
« Oh, mais ça l'est. »
Il entra et s'assit sur le bord du lit, adoptant une posture théâtrale. Hermione posa son livre, intriguée.
Hermione
« Tu me fais peur, papa. Qu'est-ce que tu veux me dire? »
Monsieur Granger croisa les bras, feignant une hésitation dramatique.
Monsieur Granger (solennellement)
« Eh bien, ma fille, je pense qu'il est temps pour nous d'avoir une discussion… importante. Une discussion sur… les garçons. »
Hermione ouvrit de grands yeux, ses joues prenant immédiatement une teinte rosée.
Hermione (indignée)
« Les garçons?! Mais papa! »
Il leva une main pour l'interrompre, retenant un sourire.
Monsieur Granger
« Attends, laisse-moi finir. Ce n'est pas pour te gronder ou quoi que ce soit. Mais tu parles beaucoup de cet Harry Potter, et je voulais juste m'assurer que tout allait bien. »
Hermione croisa les bras, encore embarrassée.
Hermione
« Harry est juste un ami. C'est tout. »
Monsieur Granger pencha légèrement la tête, l'air faussement dubitatif.
Monsieur Granger (taquin)
« Oh? Vraiment? Parce que, si tu veux mon avis, on n'écrit pas tous les jours à un ami. Et certainement pas en envoyant des hiboux. »
Hermione secoua la tête, exaspérée mais amusée.
Hermione
« Papa! Je t'ai dit, Harry traverse des moments difficiles. Je veux juste qu'il sache qu'il peut compter sur moi. »
Monsieur Granger hocha la tête, adoptant cette fois un ton plus sérieux, mais toujours empreint de tendresse.
Monsieur Granger
« Je comprends, ma chérie. Tu as toujours eu ce grand cœur. Mais… n'oublie pas que tu es jeune. Tu as encore beaucoup à découvrir, beaucoup à vivre. Je veux juste que tu restes heureuse. »
Hermione, touchée, baissa les yeux, jouant avec une mèche de ses cheveux.
Hermione (doucement)
« Je vais bien, papa. Mais merci. »
Puis, voyant l'occasion de reprendre le contrôle de la conversation, elle releva la tête avec un sourire espiègle.
Hermione
« Et toi, papa? Est-ce que tu avais des admiratrices quand tu étais jeune? »
Monsieur Granger fit semblant de s'étrangler.
Monsieur Granger (surpris)
« Moi? Oh, tu sais, je devais en repousser des tas… Mais ne change pas de sujet, jeune fille. »
Hermione éclata de rire, exactement ce qu'il espérait.
Satisfait, Monsieur Granger se leva et ébouriffa affectueusement les cheveux de sa fille.
Monsieur Granger
« Bon, je vais te laisser avec tes livres et tes lettres. Mais souviens-toi: si ce Harry Potter devient plus qu'un ami, j'ai toujours une perceuse bien affûtée dans mon cabinet. »
Hermione leva les yeux au ciel en riant.
Hermione (amusée)
« Bonne nuit, papa. »
Il quitta la pièce, son cœur plus léger. En bas, Madame Granger l'interrogea du regard, mais il se contenta de sourire.
Monsieur Granger
« Elle va bien. Elle sourit à nouveau. »
Et en haut, Hermione se remit à son bureau, un sourire aux lèvres, prête à écrire une autre lettre. Pour la première fois depuis des jours, elle se sentait un peu plus légère.
Après la discussion avec son père, Hermione resta assise à son bureau, la plume en suspens au-dessus du parchemin. Elle avait d'abord ri de la manière dramatique de son père, mais ses paroles continuaient de résonner dans sa tête. Parler de Harry de cette façon, comme s'il pouvait être "plus qu'un ami", avait éveillé quelque chose qu'elle ne comprenait pas tout à fait.
Elle posa la plume et se tourna vers la fenêtre. La nuit était calme, et le clair de lune baignait sa chambre d'une lumière douce. Elle sentit une étrange chaleur monter en elle en repensant aux moments passés avec Harry. Son sourire timide, son courage, mais aussi sa vulnérabilité.
"Est-ce que c'est ça… l'amour?" pensa-t-elle.
"Mais je n'ai jamais réfléchi à ces choses. Je n'ai même jamais eu l'impression que c'était important."
Hermione, fidèle à elle-même, fit ce qu'elle savait faire de mieux : chercher des réponses dans un livre. Elle se leva, alluma sa lampe, et commença à fouiller parmi les ouvrages de sa bibliothèque personnelle. Après tout, les livres avaient toujours eu les réponses à ses questions, alors pourquoi pas cette fois?
Elle trouva un recueil de poèmes romantiques que sa mère avait un jour laissé dans sa chambre et s'assit sur son lit, feuilletant les pages.
Poème lu par Hermione (murmurant)
« L'amour est un feu qui brûle sans se voir,
Une blessure qui fait mal et qu'on ne sent pas… »
Elle fronça les sourcils, refermant le livre avec une pointe de frustration.
Hermione (à voix basse)
« Ça ne veut rien dire! Pourquoi tout semble si compliqué? »
Elle prit un autre livre, un roman cette fois, où une héroïne tombait amoureuse d'un mystérieux inconnu. Mais encore une fois, les descriptions abstraites, les émotions trop intenses, ne l'aidaient pas à mettre des mots sur ce qu'elle ressentait.
Hermione posa les livres de côté, soupira, et se laissa tomber sur son lit, les bras croisés derrière la tête. Son regard se fixa sur le plafond.
"Harry est important pour moi. Il est courageux, loyal, et… il a quelque chose de spécial. Mais est-ce que ça veut dire que je l'aime? Ou est-ce que c'est juste de l'amitié? Comment fait-on la différence?"
Elle se redressa brusquement, frustrée.
Hermione (grommelant)
« Comment les gens font-ils pour comprendre ces choses? »
Mais une autre pensée lui vint, plus douce cette fois. Qu'importe ce que cela signifiait, elle savait une chose : elle voulait être là pour Harry, quoi qu'il arrive. Elle voulait qu'il sache qu'il pouvait toujours compter sur elle. Même si elle n'avait pas encore de mot pour décrire ce qu'elle ressentait, cela ne changerait rien à ses actions.
Les premières semaines de l'été à Privet Drive furent éprouvantes pour Harry. Après l'année magique qu'il venait de vivre à Poudlard, revenir chez les Dursley ressemblait à un emprisonnement. Mais ce qui le perturbait le plus, ce n'était pas seulement l'attitude tyrannique de son oncle Vernon ou les moqueries incessantes de Dudley. C'était le silence total de ses amis.
Au début de l'été, Harry avait écrit plusieurs lettres. Une à Hermione, une autre à Draco, et même une à Hagrid. Il espérait que leurs réponses l'aideraient à se sentir moins isolé. Chaque fois, il attachait ses lettres à la patte d'Hedwige et la regardait s'envoler avec un mince espoir.
Mais lorsqu'elle revenait, elle revenait sans lettre.
Harry s'était d'abord dit que ses amis étaient simplement occupés. Peut-être qu'Hermione passait du temps avec ses parents moldus? Peut-être que Draco, avec sa famille influente, était surveillé de près? Mais au fur et à mesure que les jours passaient, l'absence de réponses commença à peser lourd sur lui.
Un soir, alors qu'il caressait distraitement les plumes d'Hedwige, il murmura :
Harry (à voix basse)
« Qu'est-ce qui se passe? Pourquoi personne ne répond? »
Hedwige hulula doucement, posant son regard intelligent sur lui. Mais elle ne pouvait pas répondre à cette question qui tourmentait Harry.
L'irritation des Dursley atteignit son paroxysme lorsque Vernon remarqua les allers-retours incessants d'Hedwige. Même si elle revenait sans lettres, elle attirait l'attention des voisins, ce qui était, pour Vernon, une offense impardonnable.
Vernon (fulminant)
« Cette fichue chouette! Combien de fois vais-je devoir te le dire, Potter? Pas de magie ici! Pas de… de ces absurdités sous mon toit! »
Harry tenta de protester.
Harry
« Je ne fais rien de magique. Hedwige est juste une chouette! Elle livre des lettres, c'est tout. »
Mais Vernon, furieux, ne voulait rien entendre.
Vernon (grognant)
« À partir de maintenant, elle reste en cage. Si je la vois encore une fois voler dans le quartier, je la relâche dans la forêt! »
Harry serra les poings de rage, mais il savait qu'il n'avait pas le choix. Contester Vernon ne ferait qu'aggraver sa situation.
Dès lors, Hedwige fut contrainte de rester enfermée dans sa cage, placée près de la fenêtre de la petite chambre que les Dursley avaient daigné lui accorder. Ses hululements tristes accompagnaient les pensées sombres de Harry chaque nuit.
Quant à lui, il était cloîtré dans cette chambre à longueur de journée, à l'exception des corvées que Pétunia lui assignait. Nettoyer chaque carreau de la maison, désherber le jardin, ou encore cirer le parquet sous le regard moqueur de Dudley.
Ces tâches absurdes semblaient n'avoir qu'un seul but : l'épuiser et lui rappeler qu'il était un indésirable dans cette maison.
Chaque nuit, Harry regardait par la fenêtre, espérant qu'un hibou inattendu viendrait lui apporter des nouvelles. Mais les jours passaient, et le silence restait total.
Il repensa à Hermione, si attentionnée et loyale, et se demanda si elle l'avait oublié. Il repensa à Draco, dont l'arrogance dissimulait une réelle amitié, et s'interrogea sur ce qui pouvait bien le retenir. Il se demanda même si quelque chose de grave était arrivé dans le monde sorcier sans qu'il le sache.
"Pourquoi ne répondent-ils pas? Ai-je fait quelque chose de mal?"
Ces pensées tournaient en boucle dans son esprit, alimentant une angoisse qu'il n'avait jamais ressentie auparavant.
Une nuit, incapable de dormir, Harry s'approcha de la cage d'Hedwige et ouvrit la porte. La chouette, visiblement agacée d'être enfermée, s'ébroua bruyamment.
Harry (murmurant)
« Je suis désolé, Hedwige. Ce n'est pas juste, ni pour toi, ni pour moi. »
Hedwige hulula doucement, comme pour lui dire qu'elle comprenait. Harry, les épaules basses, retourna s'asseoir sur son lit.
"Encore quelques semaines," pensa-t-il. "Encore quelques semaines, et je pourrai retourner à Poudlard. Là-bas, tout ira mieux."
Mais alors qu'il se recouchait, un doute persistant le tenaillait. Et si, même là-bas, il se retrouvait seul?
Cet été, marqué par l'absence de réponses et l'enfermement, renforça la solitude de Harry. Mais au fond de lui, une petite flamme d'espoir continuait de brûler, alimentée par les souvenirs de ses amis et de tout ce qu'il avait accompli à Poudlard.
Ce soir-là, la maison des Dursley était dans un état d'agitation frénétique. Vernon recevait un client important, et tout devait être parfait. Harry, quant à lui, avait reçu des instructions strictes.
Vernon (menaçant)
« Potter, tu restes dans ta chambre, silencieux comme une souris. Si j'entends ne serait-ce qu'un murmure, tu le regretteras. »
Harry monta les escaliers, traînant les pieds, résigné à une autre soirée enfermée dans sa chambre. Il jeta un coup d'œil à Hedwige, toujours enfermée dans sa cage, hululant faiblement. La solitude devenait insupportable. Personne ne répondait à ses lettres, et le silence de ses amis le rongeait.
Alors qu'il s'allongeait sur son lit, prêt à passer une soirée morne, un bruit étrange résonna dans la pièce. Il sursauta, ses yeux s'écarquillant en voyant une petite créature étrange apparaître sur son lit.
Harry (abasourdi)
« Qu'est-ce que… Qui êtes-vous? »
La créature, petite, à la peau verte et aux oreilles pointues, s'inclina profondément, son expression mêlant nervosité et admiration.
Dobby (voix tremblante)
« Dobby est un elfe de maison, monsieur. Et Dobby est venu prévenir Harry Potter, le grand Harry Potter, qu'il ne doit pas retourner à Poudlard! »
Harry le dévisagea, déconcerté.
Harry
« Un elfe de maison? Pourquoi tu es ici? Et pourquoi je ne devrais pas retourner à Poudlard? »
À ces mots, Dobby sembla paniquer. Il se jeta à genoux et commença à se frapper violemment la tête contre la table de chevet.
Dobby (en se frappant)
« Dobby ne peut pas dire! Non, monsieur! Dobby ne doit pas parler trop! »
Harry bondit, horrifié, et tenta de l'arrêter.
Harry (affolé)
« Arrête! Tu vas te faire mal! »
Mais Dobby s'arrêta à contrecœur, ses grandes oreilles tombantes, avant de lever un regard peiné vers Harry.
Dobby
« Dobby doit se punir, monsieur. Dobby est un mauvais elfe… »
Harry secoua la tête, dépassé par la situation. Il s'assit sur le bord du lit et, d'un geste, invita Dobby à faire de même.
Harry
« Assieds-toi, Dobby. Tu n'as pas besoin de te punir. Je ne comprends pas ce que tu veux, mais peut-être qu'on peut en parler calmement. »
À ces mots, les yeux de Dobby s'agrandirent, brillants d'émerveillement.
Dobby (ému)
« Dobby, s'asseoir? Sur le lit de Harry Potter? C'est un honneur que Dobby ne mérite pas! »
Avant que Harry ne puisse répondre, Dobby commença à se frapper la tête contre la lampe de chevet.
Dobby (en se frappant)
« Mauvais Dobby! Mauvais! »
Le bruit attira rapidement l'attention de Vernon, qui monta les escaliers à pas précipités. Il ouvrit la porte brusquement, mais en chuchotant furieusement.
Vernon (chuchotant avec colère)
« Potter! Qu'est-ce que tu fabriques? Je t'ai dit de rester silencieux! »
Harry, debout devant son lit, se plaça instinctivement devant Dobby pour le cacher.
Harry (innocent)
« Je… je suis désolé. J'ai juste trébuché. »
Vernon lança un regard méfiant autour de la pièce, mais ne vit rien d'anormal. Il pointa un doigt menaçant vers Harry.
Vernon (toujours chuchotant)
« Si tu fais capoter ma soirée, tu me le paieras. Plus un bruit, compris? »
Il claqua doucement la porte et redescendit, laissant Harry souffler de soulagement.
Harry se tourna vers Dobby, qui semblait encore plus nerveux après cette interruption.
Harry
« Tu vois? Tu fais tout un vacarme, et maintenant, Vernon est encore plus furieux. Alors, explique-moi pourquoi tu es là. Pourquoi tu ne veux pas que je retourne à Poudlard? »
Dobby hésita, se balançant d'un pied sur l'autre.
Dobby (timidement)
« Dobby ne peut pas tout dire, monsieur. Mais il y a un complot… un complot dangereux! Harry Potter ne doit pas retourner à Poudlard! »
Ces paroles firent froncer les sourcils de Harry. Mais une autre phrase de Dobby attira son attention.
Dobby
« Les amis de Harry Potter ne lui écrivent pas. Ils ne pensent plus à lui. »
Harry sentit un nœud se former dans son estomac.
Harry (murmurant)
« Qu'est-ce que tu veux dire? Hermione et Draco ne sont pas comme ça… . »
Dobby baissa la tête, évitant son regard.
Dobby
« Dobby ne peut pas dire plus, monsieur… »
Harry le fixa, une idée surgissant dans son esprit. Il réalisa soudainement quelque chose.
Harry (soupirant, furieux)
« C'est toi, n'est-ce pas? Tu as intercepté leurs lettres. »
Dobby recula légèrement, les oreilles baissées.
Dobby (suppliant)
« Dobby l'a fait pour protéger Harry Potter! Dobby ne voulait pas lui faire de mal, mais si Harry Potter retourne à Poudlard, il sera en danger! »
Dobby regarda Harry avec un mélange de désespoir et de détermination. D'un geste vif, il tendit la main et fit apparaître un petit paquet de lettres. Harry reconnut immédiatement les lettres d'Hermione et Draco.
Harry (abasourdi)
« Mes lettres! Donne-les-moi, Dobby! »
Mais Dobby secoua la tête avec force, ses oreilles battant comme des ailes.
Dobby (ferme)
« Non, monsieur. Dobby doit protéger Harry Potter. Dobby ne peut pas laisser Harry Potter retourner à Poudlard! »
Avant que Harry ne puisse réagir, Dobby serra les lettres contre lui et bondit vers la porte. Harry se lança à sa poursuite, dévalant les escaliers à sa suite.
Le chaos en bas de l'escalier
Arrivé en bas, Harry vit Vernon et ses invités dans le salon. Ils étaient plongés dans une conversation animée, ignorant ce qui se passait dans l'escalier. Dobby, lui, s'arrêta net en apercevant les invités, ses grands yeux ronds s'écarquillant de panique.
Dobby (murmurant à Harry)
« Harry Potter doit promettre de ne pas retourner à Poudlard, monsieur. Sinon… Dobby devra agir. »
Harry, haletant, serra les poings.
Harry (sifflant entre ses dents)
« Je ne promets rien, Dobby. Donne-moi ces lettres! »
Dobby, horrifié par ce refus, se redressa avec une résolution nouvelle. Il leva une main tremblante, et une assiette garnie d'un magnifique gâteau qui trônait sur le bar commença à flotter dans les airs.
Dobby (d'un ton solennel)
« Si Harry Potter ne promet pas, Dobby n'a pas le choix… Pour le bien deHarry potter»
Harry se figea, ses yeux passant de l'assiette flottante à Dobby, puis au salon où Vernon, sa femme Pétunia, et leurs invités continuaient leur conversation, inconscients du chaos imminent.
Harry (murmurant désespérément)
« Dobby, arrête ça tout de suite! Tu vas tout gâcher! »
Mais Dobby ne recula pas. Avec un mouvement sec de la main, il fit voler le gâteau droit vers la femme du client de Vernon. Dans un fracas assourdissant, le gâteau s'écrasa sur sa tête, couvrant sa robe élégante d'une épaisse couche de glaçage et de crème.
Le salon fut plongé dans un silence de plomb. Vernon resta figé, la bouche ouverte, fixant la scène d'horreur. Pétunia, quant à elle, se précipita avec des serviettes en papier, tentant maladroitement de nettoyer la cliente indignée. La femme, rouge de colère, se leva brusquement, hurlant des reproches incompréhensibles à travers le glaçage qui dégoulinait de son visage.
Harry, horrifié, se retourna vers Dobby, mais l'elfe le fixait avec une dernière expression de tristesse.
Dobby (suppliant une dernière fois)
« Harry Potter doit promettre de ne pas retourner à Poudlard. »
Harry (furieux)
« Non, Dobby! Je ne te promets rien! »
Dobby hocha tristement la tête, puis claqua des doigts. Avant de disparaître, il emporta les lettres avec lui, laissant Harry seul dans un chaos indescriptible.
Les conséquences immédiates
Lorsque Vernon se tourna vers Harry, son visage rouge de fureur était suffisant pour faire trembler quiconque.
Vernon (hurlant, mais en chuchotant furieusement)
« POTTER! QU'AS-TU FAIT? »
Harry tenta d'expliquer, mais aucune excuse n'aurait suffi à calmer son oncle. Sous les regards furieux de Vernon et humiliés des invités, il fut traîné de force jusqu'à sa chambre.
Harry se laissa tomber sur son lit, le souffle court. Dobby avait causé un chaos monumental, mais il ne pouvait s'empêcher de ressentir une colère sourde. Les lettres de ses amis lui avaient échappé une fois de plus, et l'elfe avait disparu en laissant derrière lui un mystère encore plus épais.
"Pourquoi veut-il m'empêcher de retourner à Poudlard? Quel est ce complot?"
Hedwige hulula doucement dans sa cage, comme pour partager son désarroi. Mais une chose était certaine : peu importe les efforts de Dobby, Harry retournerait à Poudlard. Quoi qu'il arrive.
La maison des Dursley baignait dans une tension palpable après le désastre de la veille. Vernon, humilié devant ses invités, ne décolérait pas. Pour lui, Harry était responsable de ce chaos, et il comptait bien s'assurer qu'il ne causerait plus jamais de tels ennuis.
Le lendemain matin, Vernon fit irruption dans la chambre de Harry, son visage rouge de colère.
Vernon (d'un ton glacial)
« Potter, écoute-moi bien. Après ce que tu as fait hier soir, je refuse que tu remettes les pieds dans cette école de sorcellerie. Tu ne reverras jamais ces… ces gamins bizarres qui se disent tes amis. »
Harry, assis sur son lit, serra les poings, mais resta silencieux. Protester n'aurait servi à rien, il le savait. Vernon continua, se penchant sur lui pour mieux imposer sa présence.
Vernon (menaçant)
« À partir de maintenant, tu es fini, Potter. Tu resteras ici, sous MON toit, et tu oublieras cette absurdité de magie. Compris? »
Harry leva les yeux, rencontrant le regard de Vernon avec une pointe de défi.
Harry (froidement)
« Vous ne pouvez pas m'empêcher d'y retourner. »
Ces mots, prononcés avec une détermination qu'Harry n'avait pas encore ressentie, firent éclater Vernon de rage. Il agrippa Harry par le col et le souleva presque de son lit.
Vernon (hurlant presque)
« Comment oses-tu? Tu n'es rien ici, Potter! Rien du tout! »
Harry sentit une douleur vive lorsqu'il fut projeté contre le mur. Vernon, dans sa fureur, saisit une ceinture accrochée à la porte.
Vernon (avec une cruauté froide)
« Peut-être qu'une bonne correction te remettra les idées en place. »
Les coups qui suivirent furent rapides et brutaux. Harry serra les dents, refusant de montrer sa douleur. Les années passées chez les Dursley l'avaient rendu résilient, mais chaque coup renforçait sa haine pour cette maison et les personnes qui l'habitaient.
Après ce moment de violence, Vernon quitta la pièce, laissant Harry seul avec ses pensées et ses blessures. Allongé sur le lit, il fixait le plafond, ses yeux brillants de larmes qu'il refusait de laisser couler.
"Ils ne gagneront pas," pensa-t-il. "Je retournerai à Poudlard, quoi qu'il arrive."
Cette journée marqua un tournant pour Harry. La douleur physique s'effaça peu à peu, mais la colère qu'il ressentait envers les Dursley ne faisait que grandir. À chaque coup reçu, il avait renforcé une promesse silencieuse : il ne resterait pas ici.
Regardant Hedwige dans sa cage, Harry murmura :
Harry (à voix basse)
« Peu importe ce que Vernon dit, je retrouverai mes amis. Et je retournerai à Poudlard. »
Après des jours de réflexion, Harry comprit qu'il ne pourrait pas retourner à Poudlard sans demander de l'aide. Les Dursley avaient verrouillé sa vie aussi bien physiquement qu'émotionnellement, et sans soutien extérieur, il ne pouvait rien faire.
Il pensa d'abord à Hermione. Elle était son amie la plus proche, la plus fiable. Mais il ne pouvait pas supporter l'idée qu'elle sache ce qu'il venait de subir. Cela le ferait paraître faible, et Harry ne voulait pas inquiéter celle qui, pour lui, représentait la solidité même. Il songea ensuite à Draco, mais l'idée de confier ce genre de vulnérabilité au jeune Malefoy lui semblait tout aussi improbable.
"Et Hagrid? Non… il pourrait débarquer en cassant la porte, et cela ne ferait qu'empirer les choses."
Un autre nom vint à son esprit, et cette fois, il sentit un étrange mélange de soulagement et d'appréhension. Ron Weasley. Ils n'étaient pas proches comme lui et Hermione, et Harry savait bien que Ron avait ses propres défauts. Mais Ron semblait toujours vouloir être au centre de l'attention. Et surtout, s'il aidait Harry, il ne manquerait pas de s'en vanter.
Harry (murmurant)
« Si je fais appel à lui, il m'aidera sûrement. Pas parce qu'il le veut vraiment, mais parce qu'il aimera pouvoir dire qu'il a sauvé Harry Potter. »
C'était un risque, mais Harry n'avait pas d'autres options.
Assis à son bureau, Harry prit une feuille de parchemin. Sa main trembla légèrement alors qu'il saisissait sa plume. Il ne voulait pas en dire trop. Juste assez pour que Ron comprenne qu'il avait besoin d'aide.
"Cher Ron,
J'espère que tu vas bien. J'ai un problème ici, et j'ai vraiment besoin de ton aide. Je ne peux pas t'expliquer tout dans cette lettre, mais les Dursley m'empêchent de retourner à Poudlard. Je sais que tu pourrais trouver un moyen de m'aider. S'il te plaît, réponds vite. Harry."
Il plia soigneusement la lettre et l'attacha à la patte d'Hedwige.
Harry (doucement)
« Trouve Ron. Ramène-moi une réponse. »
Hedwige hulula doucement, comme si elle comprenait l'importance de cette mission. Elle s'envola dans la nuit, laissant Harry seul avec ses pensées.
Les heures passèrent, puis les jours. Harry, coincé dans sa chambre, regardait par la fenêtre, espérant apercevoir Hedwige revenir avec une réponse. Chaque bruit dans la maison le rendait nerveux, chaque pas de Vernon dans le couloir le faisait tressaillir.
Enfin, une nuit, il entendit un hululement familier. Hedwige revenait. Harry bondit de son lit, ouvrit la fenêtre, et attrapa la chouette avec empressement. Une lettre était attachée à sa patte.
Lettre de Ron
"Salut Harry,
Tu ne peux pas imaginer à quel point je suis content que tu m'aies écrit. Je savais que ces moldus étaient affreux, mais t'empêcher de retourner à Poudlard, c'est carrément criminel. Ne bouge pas. Fred, George et moi avons une idée. On viendra te chercher.
Reste sur tes gardes.
Ron."
Harry relut la lettre plusieurs fois. Pour la première fois depuis des semaines, il sentit une lueur d'espoir. Si Ron disait qu'il avait un plan, cela signifiait que Harry avait encore une chance de retourner à Poudlard. Il n'avait aucune idée de ce que Ron comptait faire, mais il savait qu'il n'était plus seul.
C'était une nuit chaude et silencieuse à Privet Drive. Harry était allongé sur son lit, fixant le plafond, le parchemin de la lettre de Ron toujours serré dans sa main. Il n'avait aucune idée de ce que Ron entendait par "on viendra te chercher", mais il savait que le jeune Weasley n'était pas du genre à faire les choses discrètement.
Un faible ronronnement mécanique, au loin, attira son attention. Il se redressa, fronçant les sourcils. Ce n'était pas un bruit habituel dans ce quartier si calme.
Harry ouvrit la fenêtre et regarda dans la rue. Son cœur rata un battement lorsqu'il aperçut une voiture volante, flottant à quelques mètres du sol. Derrière le volant, il distingua le visage roux et souriant de Ron, qui faisait de grands gestes dans sa direction. À ses côtés se trouvaient Fred et George, leurs visages illuminés par l'excitation.
Ron (criant doucement)
« Harry! Descends vite! »
Harry resta un instant figé, incrédule.
Harry (chuchotant)
« Une voiture volante? Sérieusement? »
Fred, depuis le siège passager, se pencha pour lui répondre.
Fred (avec un sourire en coin)
« Bien sûr! Quoi, tu t'attendais à un balai? Allez, grouille-toi, avant que les Moldus ne se réveillent. »
Harry attrapa précipitamment son coffre, essayant de faire le moins de bruit possible. Mais il y avait un problème : Hedwige. La chouette, enfermée dans sa cage, hulula bruyamment en sentant l'agitation.
Harry (chuchotant)
« Hedwige, s'il te plaît, tais-toi… »
Mais le bruit attira l'attention des Dursley. Vernon ouvrit brusquement la porte de sa chambre, ses yeux plissés par la colère.
Vernon (chuchotant furieusement)
« Qu'est-ce que tu fabriques, Potter? »
Harry, paniqué, tenta de cacher son coffre derrière lui, mais Vernon remarqua Hedwige. Sa colère monta d'un cran.
Vernon (plus fort)
« Qu'est-ce que cette bestiole fait encore? »
C'est à ce moment-là que Fred et George décidèrent d'intervenir. Depuis la voiture volante, ils brandirent une corde magique qui vola jusqu'à Harry.
Fred
« Accroche ton coffre, on s'occupe du reste! »
Harry attacha son coffre à la corde, puis grimpa sur le rebord de la fenêtre.
Harry (à Vernon, d'un ton défiant)
« Adieu, monsieur Dursley. »
Alors qu'Harry grimpait à bord de la voiture volante, Vernon se précipita pour l'attraper. Mais il ne réussit qu'à attraper un bout de sa chemise avant de perdre l'équilibre. Il recula brusquement, trébuchant contre le mur.
Vernon (hurlant)
« POTTER! REVIENS ICI! »
La voiture s'éleva dans les airs, emportant Harry, son coffre, et une Hedwige très mécontente dans sa cage. En bas, Vernon, furieux mais impuissant, les regarda disparaître dans la nuit.
Une fois en sécurité dans la voiture, Harry se laissa tomber sur le siège arrière, le cœur battant à tout rompre.
Harry (soufflant)
« Vous êtes complètement fous… Mais merci. »
Ron lui fit un sourire.
Ron
« On ne pouvait pas te laisser là-bas. Alors, prêt pour une nuit pleine de surprises? »
Fred se retourna depuis le siège avant, son sourire malicieux illuminé par la lumière du tableau de bord.
Fred
« Et tu n'as encore rien vu. Attends d'arriver au Terrier. »
Harry, pour la première fois depuis des semaines, sentit une chaleur réconfortante monter en lui. Il n'était plus seul. Il allait enfin rentrer chez lui, à Poudlard, entouré de ses amis.
Alors que la voiture volante filait au-dessus des nuages, Harry observait les trois Weasley à ses côtés. Il connaissait déjà Ron, mais l'entendre parler sans retenue tout au long du trajet lui donnait une image différente de lui, une image qu'il n'avait jamais vraiment perçue auparavant. Ron semblait incapable de rester silencieux plus de quelques secondes.
Ron
«avec moi comme ami, tu n'as pas à t'inquiéter. Je connais tout le monde à Gryffondor. Tout le monde m'aime, tu sais. »
Fred et George échangèrent un regard amusé depuis les sièges avant, mais ne dirent rien. Harry, quant à lui, se contenta de sourire poliment. Plus Ron parlait, plus il paraissait clair qu'il était obsédé par son propre statut, qu'il tentait visiblement d'élever en s'associant à Harry Potter, le garçon qui a survécu.
En revanche, Fred et George étaient bien différents. Assis à l'avant, ils plaisantaient et échangeaient des regards complices, mais sans jamais chercher à impressionner Harry. Ils ne semblaient pas du tout intéressés par sa célébrité. Au contraire, ils semblaient se moquer gentiment de son statut.
Fred (se tournant vers Harry)
« Alors, Harry, ce n'est pas trop dur d'avoir un fan aussi envahissant que notre petit frère? »
Harry écarquilla les yeux, surpris par la remarque directe, mais un sourire sincère se dessina sur son visage.
George (ajoutant avec malice)
« Tu devrais demander des frais d'admiration. Après tout, être le héros de Ron, ça mérite une récompense. »
Les deux éclatèrent de rire, et Harry se détendit un peu plus. Contrairement à Ron, les jumeaux semblaient apprécier Harry pour ce qu'il était vraiment, sans attentes démesurées.
Fred et George continuèrent à raconter des histoires de leurs farces, de leurs escapades à Poudlard, et de leurs projets ambitieux d'ouvrir un jour une boutique de farces et attrapes. Harry se surprit à s'intéresser réellement à eux.
Fred (malicieux)
« Peu importe que tu sois à Serpentard, Harry. Avec ton sens de l'aventure, tu es presque un Weasley honoraire. »
George acquiesça avec enthousiasme.
George
« Exactement. Et si jamais Rogue te cherche des noises, dis-le-nous. On a quelques idées de farces parfaites pour lui. »
Harry rit franchement cette fois. Il se rendit compte que, même si les jumeaux étaient en Gryffondor, ils n'accordaient pas d'importance aux rivalités entre maisons.
Harry (souriant doucement)
« Merci. Je pense qu'on s'entendra bien. »
Alors que la voiture approchait du Terrier, Harry se surprit à penser :
"Ron et moi ne sommes peut-être pas aussi proches que je le croyais. Mais Fred et George… eux, ils voient au-delà de tout ça. Avec eux, je pourrais vraiment être moi-même, sans être réduit à ma célébrité."
La lumière du Terrier scintillait à travers la nuit, et pour la première fois depuis des semaines, Harry sentit qu'il pourrait trouver un équilibre, même au milieu des Weasley.
Alors que la voiture volante amorçait sa descente, Harry aperçut enfin le Terrier, niché au cœur d'une vallée verdoyante. Le bâtiment semblait surgir du sol comme une maison en déséquilibre, construite pièce par pièce, étage par étage, sans qu'aucun plan architectural ne soit respecté. Mais, loin de paraître fragile ou absurde, le Terrier dégageait une chaleur réconfortante, presque magique.
Le Terrier semblait presque vivre. Des fenêtres illuminées lançaient des éclats de lumière dorée dans la nuit, et une cheminée de brique rouge laissait s'échapper une fumée ondulante qui disparaissait dans le ciel étoilé. Chaque partie de la maison, des murs légèrement de travers au toit incliné, semblait raconter une histoire, comme si elle avait grandi avec la famille Weasley.
Des objets flottaient près des fenêtres ouvertes, et une horloge étrange, dont les aiguilles ne montraient pas l'heure mais la localisation des membres de la famille, trônait près de la porte d'entrée. Harry pouvait presque sentir l'odeur de la tarte fraîchement cuite et entendre les rires joyeux qui semblaient imprégner les murs.
La maison était entourée d'un jardin désordonné mais charmant, où des gnomes espiègles s'agitaient dans l'obscurité, poussant de petits cris en voyant la voiture descendre. Des bottes et des chaudrons étaient éparpillés devant la porte, et un tas de bûches luisait doucement sous la lumière de la lune.
Pour Harry, le Terrier ne ressemblait en rien aux maisons moldues auxquelles il était habitué. Mais il dégageait une magie différente, une magie domestique et accueillante, qui lui donnait l'impression d'entrer dans un foyer bienveillant, quelque chose qu'il n'avait jamais connu chez les Dursley.
Lorsque la voiture atterrit dans un léger bruit d'herbe froissée, les jumeaux descendirent rapidement, suivis de Ron. Harry, encore assis dans la voiture, fixait la maison avec émerveillement.
Harry (chuchotant)
« C'est… incroyable. »
Fred se retourna, souriant.
Fred (taquin)
« C'est encore mieux à l'intérieur. Sauf si maman est réveillée. »
En franchissant la porte du Terrier, Harry fut immédiatement enveloppé par une chaleur réconfortante. L'intérieur était tout aussi désordonné que l'extérieur, mais cela ajoutait au charme de l'endroit. Des casseroles se nettoyaient toutes seules dans l'évier, une pile de tricots à moitié terminés était posée sur une chaise, et un chat somnolait sur un tapis près de la cheminée.
"C'est ça, une maison," pensa Harry, son cœur se serrant légèrement.
Il savait que le Terrier était peut-être bancal et simple, mais pour lui, c'était un endroit magique, un véritable foyer qu'il aurait rêvé d'avoir.
Lorsque la troupe entra dans le Terrier, Harry fut immédiatement frappé par l'atmosphère chaleureuse et désordonnée qui régnait dans la maison. La lumière douce des lampes magiques, le cliquetis des casseroles qui se nettoyaient toutes seules, et l'odeur réconfortante de pain frais créaient une ambiance qui contrastait radicalement avec l'austérité froide de Privet Drive.
Harry (murmurant, émerveillé)
« C'est incroyable… »
Fred et George échangèrent un sourire satisfait.
Fred (taquin)
« Oui, c'est vrai, notre maison est parfaite. Par contre, essaye de ne pas trop toucher aux gnomes dans le jardin. Ils mordent. »
Ron, quant à lui, semblait soucieux de faire bonne impression.
Ron (avec fierté)
« Bon, ce n'est pas aussi grandiose que Serpentard, mais c'est chaleureux ici. Et puis, tu vas adorer mes frères. Enfin, pas Percy, il est insupportable. »
Fred lui donna une tape sur la tête, l'interrompant.
Fred (moqueur)
« Tu parles comme si tu étais un expert, Ron. Il vient à peine d'arriver, laisse-lui le temps de respirer. »
George ajouta, avec un sourire en coin :
George
« Et fais attention, Harry, notre mère a un flair pour repérer les bêtises. Si elle découvre ce qu'on vient de faire, on est morts. »
Comme pour confirmer les paroles de George, la porte s'ouvrit brusquement derrière eux. Une silhouette se découpa dans la lumière tamisée de l'extérieur. Molly Weasley, les mains sur les hanches, avançait lentement, une expression mêlant colère et soulagement sur le visage.
Molly (d'un ton glacial)
« Fred, George, Ronald… Vous avez trois secondes pour m'expliquer pourquoi une voiture volante a été vue en train de survoler le comté. »
Fred et George échangèrent un regard, puis levèrent les mains comme pour se rendre.
Fred (tentant de plaisanter)
« Eh bien, maman, tu vois, on a pensé que Harry avait besoin de vacances… »
Molly (haussant la voix)
« Silence! Une voiture volante! Et en plein jour? Si quelqu'un vous avait vus! Vous voulez que le ministère débarque ici et envoie votre père au bureau des usages abusifs? »
Ron, qui avait gardé la tête basse, essaya maladroitement de se défendre.
Ron (hésitant)
« Mais… mais maman, on ne pouvait pas laisser Harry là-bas! »
À la mention de Harry, Molly sembla enfin remarquer sa présence. Son regard s'adoucit immédiatement, passant de la colère à une inquiétude sincère. Elle s'approcha de lui, ses traits tendus par l'émotion.
Molly (doucement)
« Harry, mon pauvre garçon… Ça va? Tu n'as rien? »
Harry, un peu décontenancé par ce changement de ton, hocha timidement la tête.
Harry (murmurant)
« Oui, ça va, madame Weasley. Merci. »
Molly posa une main réconfortante sur son épaule, son regard se remplissant d'une chaleur qui fit fondre une partie des inquiétudes de Harry.
Molly (souriante)
« Appelle-moi Molly, voyons. Tu es ici chez toi. Ne t'inquiète pas pour ces idiots, je vais m'occuper d'eux. »
Elle se retourna aussitôt vers ses fils, reprenant son ton sévère.
Molly (menaçante)
« Quant à vous trois, vous allez me le payer. Une voiture volante? Vous avez de la chance que je sois encore trop fatiguée pour commencer à vous punir maintenant. Mais demain matin, je veux vous voir tous les trois au jardin à l'aube, et vous degnoemré chaque gnome qui s'y trouve ! »
Fred et George échangèrent un sourire complice, visiblement peu impressionnés par la menace.
George (chuchotant à Fred)
« Pas mal pour une entrée, non? »
Une fois le calme revenu, Molly guida Harry jusqu'à une chaise à la table de la cuisine. Elle posa devant lui une assiette de tartines fraîchement beurrées et un verre de jus de citrouille.
Molly (avec douceur)
« Mange un peu, mon garçon. Tu es bien trop maigre. »
Harry, bien qu'encore un peu timide, sentit une chaleur réconfortante l'envahir. Tout dans le Terrier, de l'odeur des plats aux cris d'indignation de Molly, dégageait une énergie vibrante qu'il n'avait jamais connue chez les Dursley. Le Terrier semblait paisible alors que la matinée touchait à sa fin. Harry, désormais habitué au désordre chaleureux de la maison des Weasley, aidait Molly à ranger la table après le petit déjeuner. C'est alors que la porte s'ouvrit brusquement, laissant entrer une jeune fille rousse portant un sac. Son visage était illuminé par un mélange de joie et d'excitation à l'idée de rentrer chez elle.
Ginny Weasley, la plus jeune des enfants Weasley, venait de passer quelques jours chez une amie. Mais à peine avait-elle franchi le seuil qu'elle s'arrêta net, les yeux rivés sur Harry, qui venait de poser une assiette sur la table. Ses joues prirent instantanément une teinte écarlate, et son sac tomba de ses mains.
Ginny (bafouillant)
« H-Harry Potter! »
Harry, surpris par l'intensité de sa réaction, esquissa un sourire poli.
Harry
« Bonjour. »
Fred et George, qui avaient observé la scène depuis un coin de la pièce, éclatèrent de rire.
Fred (taquin)
« Regarde ça, George. Notre petite Ginny a perdu l'usage de la parole. »
George (souriant)
« Harry, tu devrais savoir qu'elle a collé ton nom sur ses cahiers depuis qu'elle sait écrire. »
Ginny, mortifiée, se précipita pour ramasser son sac et s'enfuir vers les escaliers, le visage caché derrière ses cheveux roux.
Molly (d'un ton réprobateur)
« Fred! George! Laissez-la tranquille! »
Quelques instants plus tard, alors que la maison retrouvait un semblant de calme, un nouveau bruit se fit entendre à l'entrée. Arthur Weasley, le patriarche de la famille, entra dans le Terrier, visiblement fatigué mais souriant. Ses vêtements portaient des traces de suie, probablement dues à une de ses expériences magiques ou à son travail au Ministère de la Magie.
Arthur (joyeusement)
« Bonjour, tout le monde! »
Il s'arrêta en voyant Harry.
Arthur (enthousiaste)
« Eh bien, Harry Potter! Quelle agréable surprise. »
Mais son sourire s'effaça légèrement lorsqu'il croisa le regard de Molly, qui semblait contenir difficilement sa colère. Arthur leva un sourcil interrogateur.
Arthur
« Qu'est-ce qui se passe? »
Molly se tourna vers lui, les mains sur les hanches.
Molly (furieuse)
« Qu'est-ce qui se passe? Je vais te dire ce qui se passe, Arthur Weasley. Tes fils ont volé ta voiture volante pour aller chercher Harry Potter en plein jour! »
Arthur cligna des yeux, comme s'il n'était pas sûr d'avoir bien entendu. Puis, à la surprise de tout le monde, un sourire furtif apparut sur ses lèvres.
Arthur (amusé)
« Ils l'ont fait fonctionner? »
Cette réaction déclencha immédiatement l'explosion de colère de Molly.
Molly (indignée)
« ARTHUR WEASLEY! Ce n'est pas le moment d'admirer leur ingéniosité! Ils ont enfreint la loi! Tu imagines ce qui aurait pu arriver si des Moldus les avaient vus? »
Arthur leva les mains en signe de reddition, mais il ne put s'empêcher de jeter un regard admiratif à Fred et George, qui souriaient fièrement.
Arthur (retenant un rire)
« Bien sûr, Molly. Je vais m'occuper d'eux. »
Alors que Molly continuait de sermonner ses fils, Harry observa la scène avec un mélange d'émerveillement et d'amusement. Il n'avait jamais vu une famille aussi chaotique, mais il aimait cette énergie. Arthur, malgré son sérieux apparent, semblait partager l'esprit espiègle de Fred et George, ce qui rendait la dynamique familiale encore plus fascinante pour Harry.
Plus tard, dans l'après-midi, Harry croisa Ginny dans le jardin alors qu'elle aidait sa mère à étendre du linge. Elle évitait toujours son regard, mais il lui adressa un sourire.
Harry
« Ginny, je suis vraiment content de te rencontrer. »
Ginny rougit encore, mais elle hocha la tête, un petit sourire timide éclairant son visage.
Harry s'était réveillé tôt ce matin-là, bien avant que le soleil ne se lève complètement. La veille avait été à la fois agréable et éprouvante. Il avait découvert un peu plus la vie dans une maison magique, mais une part de lui se sentait toujours légèrement étrangère à cette atmosphère si différente de Privet Drive. Alors, lorsqu'il entendit des bruits de pas précipités et des éclats de voix venant du bas, il décida de descendre.
Dans la cuisine, Fred, George, et Ron étaient déjà là, assis à la table, leurs visages encore marqués par la fatigue. Molly Weasley, les bras croisés, leur lançait un regard sévère.
Molly (autoritaire)
« Allez, au travail. Le jardin n'attend pas, et je veux que ces gnomes soient partis avant le petit déjeuner. »
Fred leva les yeux au ciel.
Fred (sarcastique)
« Bien sûr, maman. On adore le dégommage de gnomes au petit matin. »
George ajouta, avec un sourire en coin :
George
« Rien de tel qu'un gnome hurlant pour bien commencer la journée. »
Harry, qui était resté silencieux, s'avança timidement.
Harry (hésitant)
« Je peux vous aider… si ça ne dérange pas. »
Tous les regards se tournèrent vers lui. Molly, adoucissant immédiatement son expression, secoua la tête.
Molly (doucement)
« Oh, Harry, ce n'est pas nécessaire. Tu es notre invité. »
Mais Harry insista, ne voulant pas rester les bras croisés pendant que les trois frères étaient punis.
Harry
« Non, vraiment. Je veux aider. Ce n'est pas juste que je ne fasse rien alors qu'ils… enfin, qu'ils doivent s'occuper du jardin à cause de moi. »
Fred et George échangèrent un regard amusé.
Fred (taquin)
« Regarde ça, George. Le célèbre Harry Potter veut se salir les mains. »
George
« On ne peut pas refuser une telle offre. Allez, Harry, prépare-toi à découvrir les joies du dégommage de gnomes. »
Le jardin du Terrier, bien que charmant, était envahi de gnomes. Ces petites créatures trapues et espiègles s'agitaient parmi les plantes, lançant des regards malicieux aux Weasley et à Harry.
Ron (expliquant)
« Bon, ce n'est pas compliqué. Tu les attrapes, tu fais deux ou trois tours pour les étourdir, et tu les lances par-dessus la haie. »
Harry observa Fred attraper un gnome par le pied. La petite créature se débattit en hurlant des injures incompréhensibles, mais Fred, imperturbable, fit tourner le gnome au-dessus de sa tête avant de le lancer avec force.
Fred (triomphant)
« Et voilà! Un gnome de moins. »
Encouragé par les rires et les encouragements des jumeaux, Harry attrapa son premier gnome. La créature, bien que petite, était étonnamment forte et essayait de mordre sa main. Il lutta un instant avant de réussir à la faire tournoyer.
Harry (grimace)
« Désolé, mais tu dois partir. »
Il lança le gnome avec un peu trop de force, et la petite créature s'envola bien plus loin que prévu. Fred et George éclatèrent de rire.
George (épaté)
« Eh bien, Potter, tu as du potentiel! »
Fred
« Avec un lancer comme ça, tu pourrais presque postuler pour une équipe de Quidditch. »
Au fil de la matinée, Harry se sentit de plus en plus à l'aise. Les gnomes, bien qu'hargneux, ne représentaient pas une véritable menace, et il trouvait presque amusant de participer à cette tâche étrange mais typiquement magique. Ron, Fred, et George plaisantaient entre eux, lançant parfois des défis pour voir qui lancerait un gnome le plus loin.
Même Molly, qui observait depuis la cuisine, semblait satisfaite de voir Harry participer.
Molly (souriant depuis la fenêtre)
« Bon, je vous prépare un bon petit déjeuner. Vous l'avez mérité. »
Alors qu'ils revenaient vers la maison, essoufflés mais satisfaits, Harry sentit une chaleur nouvelle l'envahir. Pour la première fois depuis longtemps, il se sentait inclus, comme s'il faisait partie de quelque chose de plus grand.
"Ce n'est pas ma maison," pensa-t-il en regardant le Terrier, "mais c'est sûrement ce qui s'en rapproche le plus."
Et pour Harry, c'était déjà beaucoup.
Ce soir-là, alors que la lumière dorée du soleil couchant baignait le Terrier, Harry se retrouva seul dans le jardin. La maison bourdonnait encore de rires et de discussions animées ; Molly préparait le dîner avec Ginny, Fred et George concoctaient une nouvelle farce dans leur chambre, et Ron racontait à Arthur comment ils avaient récupéré Harry en volant la voiture volante.
Harry, lui, s'était éclipsé discrètement. Le tumulte chaleureux des Weasley lui faisait quelque chose qu'il ne savait pas tout à fait nommer : une douce chaleur mêlée à une douleur sourde.
Assis sur un vieux banc en bois près des buissons où les gnomes s'agitaient encore, Harry laissa son regard se perdre dans le ciel, où les premières étoiles commençaient à apparaître. Le rire cristallin de Ginny retentit depuis la maison, suivi d'un éclat de voix joyeux de Molly. Une larme roula sur sa joue avant qu'il ne puisse l'en empêcher.
"Ils ont tout," pensa-t-il. "Ils ont une famille. Des disputes, des cris, des rires… Tout ce que je n'ai jamais eu."
Harry serra les poings, luttant contre le flot de souvenirs qui menaçaient de l'envahir. Il ne se rappelait pas grand-chose de ses parents. Juste des échos, des images floues, comme un parfum oublié qui revient soudain.
"S'ils étaient encore là, est-ce que ma vie aurait été comme celle de Ron? Est-ce que ma mère m'aurait crié dessus parce que j'avais fait une bêtise? Est-ce que mon père m'aurait appris à voler sur un balai?"
Il baissa les yeux, fixant ses chaussures poussiéreuses. Une boule se forma dans sa gorge, mais il ne voulait pas pleurer. Pas ici, pas dans un endroit si plein de vie et d'amour.
Les Weasley, malgré leur chaos, incarnaient tout ce qu'il avait toujours rêvé d'avoir : une mère aimante qui veillait sur chacun de ses enfants, un père plein de curiosité et d'humour, des frères et sœurs qui se chamaillaient mais s'aimaient profondément.
Harry se souvenait de la façon dont Molly avait posé une assiette devant lui, comme s'il faisait déjà partie de leur famille. De la fierté dans les yeux d'Arthur lorsqu'il parlait de ses enfants. Des blagues incessantes de Fred et George, qui ne se moquaient jamais de lui, mais qui l'incluaient toujours dans leur jeu.
"Je ne fais que les observer," réalisa-t-il. "Je ne fais pas vraiment partie de tout ça. C'est comme si je regardais à travers une fenêtre, mais je ne peux pas entrer."
Malgré tout, une petite voix en lui murmurait que, peut-être, il y avait une place pour lui ici. Peut-être que les Weasley étaient assez grands, assez chaleureux, pour l'accepter vraiment.
En entendant un appel de Molly depuis la maison – probablement pour le dîner – Harry essuya rapidement ses yeux. Il prit une grande inspiration, se leva et se dirigea vers la porte, une pointe d'amertume dans le cœur, mais aussi une lueur d'espoir.
Le matin était paisible au Terrier, mais cela ne dura pas longtemps. Alors que Harry et les enfants Weasley étaient assis autour de la table pour le petit déjeuner, un hibou massif fit irruption par la fenêtre ouverte, laissant tomber plusieurs lettres scellées devant Molly.
Molly (curieuse)
« Voyons voir… Oh, ce sont vos listes pour Poudlard. »
Elle les distribua une à une, appelant les noms inscrits sur chaque enveloppe.
Molly
« Fred, George, Ron, Ginny… Et toi aussi, Harry, bien sûr. »
Harry saisit sa lettre, reconnaissant immédiatement le sceau de Poudlard. Il déchira l'enveloppe avec excitation et sortit la liste. En haut, en lettres dorées, figuraient les mots :
Poudlard, École de sorcellerie
Fournitures pour la deuxième année
Les élèves de deuxième année doivent se procurer :
L'ensemble des livres suivants, signés par Gilderoy Lockhart :
L'Histoire de mes exploits magiques
Au cœur des créatures malfaisantes
Randonnées avec les trolls
Voyages avec les vampires
Et autres titres de la série.
Une robe de sorcier noire supplémentaire.
Ingrédients pour potions de base.
Une nouvelle plume et des parchemins.
Fred et George éclatèrent de rire en lisant leur liste.
Fred (sarcastique)
« Gilderoy Lockhart, hein? Ça va être amusant. »
George (moqueur)
« Vous pensez qu'on aura des autographes à chaque cours? »
Ginny, de son côté, regardait sa lettre avec un mélange d'excitation et de nervosité. Ce serait sa première année à Poudlard, et elle ne pouvait cacher son enthousiasme.
Ginny (avec des étoiles dans les yeux)
« Lockhart… il est tellement célèbre. »
Ron, lui, grogna en regardant la longue liste de livres.
Ron (avec un soupir)
« Maman, tu sais combien tout ça va coûter? Ça va être impossible. »
Molly fronça les sourcils, clairement préoccupée par la question des finances.
Molly prit les choses en main.
Molly (déterminée)
« Bien, tout le monde. Nous irons sur le Chemin de Traverse demain matin. Assurez-vous d'avoir vos listes et votre argent de poche. »
Fred et George échangèrent un regard complice.
Fred (avec malice)
« Peut-être qu'on pourra faire un détour par la boutique de farces. »
Molly (avec un regard sévère)
« Absolument pas! Vous vous en tenez à vos fournitures scolaires. »
Alors que tout le monde se dispersait pour se préparer, Harry se surprit à sourire. Il n'avait jamais eu l'occasion de vivre une telle excitation collective pour la rentrée, et il se réjouissait de retourner sur le Chemin de Traverse avec les Weasley.
Le lendemain matin, après un petit déjeuner copieux préparé par Molly, la famille Weasley et Harry se rendirent au Chemin de Traverse à l'aide de la Poudre de Cheminette, un mode de transport que Harry n'avait encore jamais utilisé.
Molly (expliquant doucement)
« Harry, c'est très simple. Tu prends une pincée de poudre, tu la lances dans la cheminée, et tu dis très clairement "Chemin de Traverse". Compris? »
Harry hocha la tête, mais l'idée de traverser un réseau de cheminées magiques le rendait un peu nerveux. Il regarda les autres disparaître les uns après les autres dans un tourbillon vert étincelant, jusqu'à ce que ce soit à son tour.
Une erreur de prononciation
Harry se plaça dans la cheminée, pris une poignée de poudre scintillante, la lança au sol, et dit :
Harry (involontairement hésitant)
« Chemin de… travers! »
Le feu éclata autour de lui dans une gerbe d'étincelles vertes, et il sentit son corps être aspiré dans une spirale étourdissante. Il ferma les yeux, espérant que tout se passerait bien. Mais lorsqu'il ouvrit les yeux, il réalisa immédiatement qu'il n'était pas au bon endroit.
Harry se retrouva dans un endroit sombre et étroit, très différent du lumineux Chemin de Traverse qu'il avait visité l'année précédente. Les bâtiments qui l'entouraient étaient délabrés, leurs enseignes poussiéreuses suspendues de travers. Une odeur âcre flottait dans l'air, et les rares sorciers qu'il voyait avaient des visages sournois et des regards méfiants.
Harry (murmurant à lui-même)
« Ce n'est certainement pas le Chemin de Traverse… »
Il marcha prudemment le long de la rue, son cœur battant la chamade. Un magasin à la devanture inquiétante attira son attention : Barjow & Beurk, une boutique d'objets magiques aux airs sinistres. Avant qu'il ne puisse s'éloigner, une silhouette imposante sortit du magasin.
Hagrid (étonné)
« Par Merlin, Harry, qu'est-ce que tu fais ici? »
Harry leva les yeux et fut soulagé de voir la silhouette massive de Hagrid se détacher dans l'obscurité. Le garde-chasse de Poudlard s'avança vers lui, l'air préoccupé.
Hagrid (grattant sa barbe)
« L'Allée des Embrumes n'est pas un endroit pour un jeune sorcier, surtout pas toi. T'es arrivé ici comment? »
Harry expliqua maladroitement son erreur en utilisant la poudre de Cheminette. Hagrid hocha la tête, un sourire bienveillant sur le visage.
Hagrid
« Ah, la Poudre de Cheminette, faut bien articuler, tu vois. Viens, je vais t'emmener au Chemin de Traverse avant que quelqu'un ne te remarque. »
Avec Hagrid à ses côtés, Harry se sentit immédiatement plus en sécurité. Alors qu'ils traversaient l'Allée des Embrumes, Hagrid échangeait quelques salutations prudentes avec les sorciers qu'ils croisaient, mais il gardait toujours une main protectrice sur l'épaule de Harry.
Hagrid (marmonnant)
« Ces gens-là… pas le genre à fréquenter. Si t'étais tombé sur l'un d'eux seul… Bref, t'es là maintenant. »
Ils arrivèrent enfin à une grande arche qui marquait la fin de l'Allée des Embrumes et l'entrée du Chemin de Traverse, où la lumière et l'agitation habituelles remplaçaient l'obscurité et la méfiance. Hagrid se tourna vers Harry, un sourire rassurant sur le visage.
Hagrid
« Allez, viens, va rejoindre les Weasley. Et fais attention la prochaine fois, hein! »
Harry, encore un peu secoué par sa mésaventure, hocha la tête avec reconnaissance avant de se diriger vers la foule colorée et animée du Chemin de Traverse, impatient de retrouver ses amis.
Alors qu'Harry avançait dans la foule animée du Chemin de Traverse, il aperçut une silhouette familière parmi les passants. Une chevelure brune indisciplinée, un sac débordant de livres tenu fermement dans une main… Hermione Granger. Son cœur fit un bond inattendu. Cela faisait des semaines qu'il n'avait pas vu son amie, et pourtant, la revoir lui procura une vague d'émotions qu'il ne parvenait pas à expliquer.
Hermione tourna la tête et le vit. Son visage s'illumina d'un mélange de soulagement et de joie. Sans réfléchir, elle lâcha son sac et se précipita vers lui.
Hermione (avec un cri étouffé)
« Harry! »
Avant qu'il ne puisse dire quoi que ce soit, elle se jeta dans ses bras avec une intensité qui le prit totalement par surprise. Elle l'entoura de ses bras, le serrant si fort qu'il en perdit presque son souffle.
Harry resta d'abord figé, ne sachant pas comment réagir. Mais il sentit quelque chose dans cette étreinte, quelque chose qui allait bien au-delà de la simple joie de retrouver un ami. Ses bras finirent par se lever timidement pour la serrer en retour. La chaleur de son contact et l'émotion qu'il percevait dans son geste le troublèrent profondément.
Cette étreinte dura plus longtemps que ce qu'il aurait attendu. Il remarqua qu'Hermione n'était pas pressée de se détacher, et quelque chose dans la façon dont elle s'accrochait à lui lui fit penser qu'elle avait eu très peur. Lui-même n'aurait su dire pourquoi, mais il n'avait pas envie qu'elle s'éloigne.
Quand elle finit par relâcher son étreinte, elle recula légèrement, mais ses mains restèrent agrippées à ses bras, comme si elle voulait s'assurer qu'il ne disparaîtrait pas.
Hermione (avec des larmes dans la voix)
« Harry… tu vas bien? Je t'ai écrit… encore et encore, tout l'été. Et quand je n'ai eu aucune réponse, je… j'ai eu si peur. »
Harry, pris au dépourvu, baissa les yeux, sentant une pointe de culpabilité percer son cœur.
Harry (murmurant)
« Je suis désolé, Hermione. Je voulais te répondre, vraiment, mais… »
Il hésita. Il ne voulait pas lui parler de Dobby, ni de la solitude écrasante qu'il avait ressentie chez les Dursley. Pas ici, pas maintenant.
Hermione le regarda avec intensité, ses yeux brillants d'inquiétude et de quelque chose d'autre, quelque chose qu'Harry ne parvenait pas à nommer. Était-ce juste de l'amitié? Ou bien… était-ce plus? Il sentit son cœur battre plus vite, troublé par ce mélange d'émotions qu'il n'arrivait pas à comprendre.
Hermione (doucement)
« Tu sais que tu peux tout me dire, Harry. Peu importe ce que c'est. Je suis là. »
Sa voix, empreinte de douceur et de sincérité, lui donna envie de tout lui raconter, mais il ne trouva pas les mots. Il se contenta de hocher la tête, un peu perdu dans ses pensées.
Elle semblait hésiter un instant, puis serra à nouveau ses bras autour de lui, mais brièvement cette fois, comme pour s'assurer qu'il était bien réel. Harry, troublé, sentit un mélange de réconfort et de confusion.
"Qu'est-ce que je ressens?" se demanda-t-il. "C'est Hermione… mon amie. Pourquoi est-ce si différent?"
Hermione recula finalement, et un sourire, timide mais sincère, éclaira son visage.
Hermione (murmurant)
« C'est tellement bon de te revoir. Tu m'as manqué, Harry. »
Harry, touché par ses mots, répondit dans un souffle :
Harry
« Toi aussi… beaucoup. »
Mais alors qu'ils reprenaient leur marche, un silence légèrement gêné s'installa. Pour Harry, cette rencontre n'était plus aussi simple qu'il l'avait imaginée. Quelque chose avait changé. Et il sentait que, peut-être, Hermione le ressentait aussi.
Alors qu'Hermione et Harry se séparaient enfin de leur longue étreinte, un raclement de gorge se fit entendre. Harry leva les yeux pour découvrir deux adultes qui se tenaient à quelques pas. La femme, élégante, avec un sourire doux et chaleureux, semblait observer la scène avec tendresse. L'homme, plus grand, avec une stature imposante et un regard malicieusement protecteur, avait les bras croisés, un sourcil levé.
La première à parler fut Mme Granger, qui s'avança légèrement, son sourire réconfortant éclairant son visage.
Mme Granger (avec un ton chaleureux)
« Alors, tu dois être Harry Potter. Hermione nous a tellement parlé de toi. »
Harry, un peu nerveux sous son regard bienveillant, hocha timidement la tête.
Harry (hésitant)
« Oui, madame. C'est un plaisir de vous rencontrer. »
Mme Granger posa une main rassurante sur son bras.
Mme Granger (doucement)
« Le plaisir est pour nous. Je suis heureuse de voir qu'Hermione a un ami comme toi. »
Son ton laissait entendre qu'elle avait remarqué la proximité particulière entre sa fille et le jeune sorcier. Mais elle n'ajouta rien de plus, laissant Harry se détendre légèrement.
Ce fut alors au tour de M. Granger d'intervenir. Il s'approcha, ses bras toujours croisés, et observa Harry avec un mélange de curiosité et d'amusement. Son regard alla de Harry à Hermione, puis retourna à Harry.
M. Granger (avec un sourire en coin)
« Une étreinte si longue, hein? Vous êtes sûrs que vous n'avez pas d'autres choses à nous dire? »
Hermione devint rouge jusqu'aux oreilles.
Hermione (indignée)
« Papa! Ce n'est pas… ce n'est pas ce que tu crois! »
M. Granger éclata de rire, clairement ravi de l'embarras de sa fille.
M. Granger (taquin)
« Oh, je ne crois rien, ma chérie. Mais tu sais, Harry, je suis un dentiste. Alors, si jamais tu envisages quoi que ce soit d'autre qu'une amitié respectable avec ma fille, souviens-toi que je connais beaucoup de façons de causer de la douleur. »
Harry, pris au dépourvu, écarquilla les yeux avant de réaliser que M. Granger plaisantait. Un sourire nerveux apparut sur son visage.
Harry (balbutiant)
« N-Non, monsieur. Je veux dire… Hermione est une amie très chère. C'est tout. »
Les parents Granger échangèrent un regard complice. Mme Granger semblait amusée par la maladresse de Harry, tandis que M. Granger haussa les sourcils avec un air de "nous verrons bien". Pour eux, il était évident que cette amitié entre leur fille et Harry avait déjà un poids émotionnel bien particulier, même si les deux enfants semblaient encore l'ignorer.
Mme Granger (doucement)
« Ne t'en fais pas, Harry. Nous sommes ravis qu'Hermione ait un ami comme toi. »
M. Granger (avec un sourire malicieux)
« Mais je garde un œil sur toi, jeune homme. »
Hermione roula des yeux, mais elle ne put s'empêcher de sourire légèrement. Bien qu'embarrassée, elle semblait heureuse que Harry rencontre ses parents, malgré leur humour taquin.
Alors que la conversation se poursuivait, les Granger observaient discrètement l'interaction entre les deux jeunes sorciers. Les regards qu'ils échangeaient, la façon dont Hermione semblait un peu plus animée en présence de Harry, et la manière dont ce dernier faisait tout pour ne pas paraître maladroit, tout cela leur parlait.
Pour Mme Granger, c'était une certitude silencieuse : sa fille avait trouvé en Harry quelqu'un d'important. Quant à M. Granger, derrière ses plaisanteries protectrices, il savait que leur lien, qu'il soit d'amitié ou davantage, ne ferait que se renforcer avec le temps.
"Ces deux-là ne le savent pas encore," pensa-t-il en souriant légèrement.
Harry marchait tranquillement aux côtés des Granger, un sourire apaisé sur le visage. Il s'était rapidement attaché à eux. Mme Granger, avec sa douceur naturelle, lui rappelait un peu ce que devait être une mère aimante, tandis que M. Granger, bien qu'un peu taquin, semblait sincèrement apprécier sa compagnie.
Pour les Granger, avoir Harry à leurs côtés était une bénédiction. Ils étaient fascinés par le monde magique, mais leurs connaissances se limitaient aux récits enthousiastes d'Hermione. Avec Harry, ils avaient quelqu'un de patient pour répondre à leurs questions, et cela les rassurait sur le fait que leur fille ne serait pas complètement isolée dans cet univers qu'ils comprenaient encore mal.
M. Granger (curieux)
« Alors, Harry, explique-moi cette histoire de poudre de cheminette. Hermione nous en parle souvent, mais cela semble… disons, peu pratique. »
Harry, souriant légèrement, commença à leur expliquer le fonctionnement de ce mode de transport, bien qu'il ne puisse s'empêcher de mentionner sa récente mésaventure dans l'Allée des Embrumes, ce qui fit éclater M. Granger de rire.
M. Granger (amusé)
« Eh bien, au moins, tu as survécu pour nous raconter l'histoire! »
Alors qu'ils se dirigeaient vers une boutique pour acheter des fournitures scolaires, Harry aperçut, au détour d'une ruelle, une tignasse rousse familière. Les Weasley étaient là, rassemblés devant un étalage de livres. Harry sentit son cœur s'accélérer. Il n'avait pas encore eu le temps d'expliquer à Hermione qu'il avait passé ses vacances au Terrier, et il redoutait un peu sa réaction.
Lorsque Molly Weasley tourna la tête et aperçut Harry, son visage s'illumina immédiatement.
Molly (soulagée)
« Harry, mon garçon! Nous t'avons cherché partout! »
Elle s'approcha rapidement, et avant qu'Harry ne puisse dire quoi que ce soit, elle posa ses mains sur ses épaules, le regardant avec une inquiétude maternelle.
Molly (doucement)
« Tu vas bien? Je me suis tellement inquiétée. »
Hermione, qui marchait juste derrière Harry, resta figée en voyant la scène. Elle lança un regard interrogateur à Harry, cherchant des réponses.
Hermione (curieuse)
« Harry… pourquoi Mme Weasley te cherche-t-elle? »
Harry se tourna vers elle, légèrement embarrassé.
Harry (hésitant)
« Eh bien… je ne t'ai pas encore dit, mais… j'ai passé une partie de mes vacances avec eux. »
Hermione haussa un sourcil, visiblement surprise.
Hermione
« Avec eux? Pourquoi tu ne m'en as pas parlé? »
Avant qu'Harry ne puisse répondre, Fred et George s'approchèrent, un sourire malicieux sur leurs visages.
Fred (taquin)
« Oh, il ne t'a pas dit? Harry était comme un frère pour nous cet été. Il a même participé au dégommage de gnomes! »
George
« Une vraie star, notre Harry Potter. »
Hermione croisa les bras, fixant Harry avec une lueur amusée mais légèrement vexée.
Hermione (d'un ton légèrement accusateur)
« Et tu ne pensais pas que c'était une information importante à partager? »
Avant que la discussion ne puisse aller plus loin, Mme Granger, observant la scène avec curiosité, s'avança.
Mme Granger (souriant)
« Bonjour, vous devez être la famille Weasley. Je suis la mère d'Hermione. »
Molly, toujours chaleureuse, serra la main de Mme Granger avec enthousiasme.
Molly (gentiment)
« Oh, c'est un plaisir de vous rencontrer. Harry nous parle beaucoup d'elle. »
M. Granger, observant la scène avec un sourire en coin, s'approcha également.
M. Granger (taquin)
« Alors, c'est ici que notre Harry a trouvé refuge cet été. Vous l'avez bien traité, j'espère? »
Fred et George éclatèrent de rire, tandis que Molly hocha vigoureusement la tête.
Molly
« Oh, bien sûr! Harry fait presque partie de la famille maintenant. »
Les deux familles échangèrent quelques mots chaleureux, et Harry sentit une certaine fierté en voyant comment les Granger et les Weasley semblaient bien s'entendre. Cependant, il ne manqua pas de noter les regards interrogateurs qu'Hermione lui lançait encore, comme pour lui signifier que la conversation entre eux n'était pas terminée.
"Elle va m'en vouloir un peu," pensa-t-il, "mais au moins, elle sait que je ne l'ai pas oubliée."
Alors qu'ils se dirigeaient ensemble vers la boutique suivante, Harry sentit une chaleur inhabituelle. Peut-être, pour la première fois, il comprenait ce que signifiait vraiment avoir des amis proches et des familles qui l'acceptaient.
Le petit groupe, désormais réuni, avançait en direction de la boutique de livres où ils devaient acheter les ouvrages de Gilderoy Lockhart. Le Chemin de Traverse était animé, rempli de sorciers et sorcières affairés, mais dans ce tumulte, un petit détail retint l'attention des adultes.
Hermione, sans même s'en rendre compte, s'était instinctivement pendue au bras de Harry, un geste qui semblait parfaitement naturel pour elle. Harry, de son côté, ne montrait aucun signe d'inconfort, comme si cette proximité allait de soi. Les deux marchaient côte à côte, discutant à voix basse des livres qu'ils allaient acheter, totalement absorbés par leur conversation.
Cependant, cette scène ne passa pas inaperçue aux yeux des adultes.
M. Granger, marchant un peu en retrait, observa la scène avec un froncement de sourcils. Son instinct protecteur s'éveilla immédiatement, mais il n'eut pas le temps de dire quoi que ce soit. Mme Granger, qui tenait son bras avec une tendresse tranquille, lui lança un regard appuyé.
Mme Granger (murmurant doucement)
« Laisse-les. Ce ne sont que des enfants. »
M. Granger (avec un sourire forcé)
« Des enfants, peut-être, mais regarde-les. Harry n'a pas l'air de s'en plaindre, et Hermione… eh bien, je crois qu'elle n'a pas encore compris ce que ça pourrait signifier. »
Mme Granger esquissa un sourire amusé, ses yeux suivant sa fille et son ami avec une tendresse infinie.
Mme Granger (soupirant légèrement)
« Ils ont encore tout le temps du monde. Pour l'instant, ils sont heureux. Ne gâchons pas ça. »
Elle resserra légèrement sa prise sur le bras de son mari, une manière subtile mais ferme de lui signifier qu'il n'avait pas à intervenir.
De son côté, Molly Weasley marchait devant avec Ginny, mais un rapide coup d'œil en arrière lui permit de remarquer la même chose. Un sourire indulgent passa sur son visage. Elle connaissait ce genre de lien : l'amitié sincère qui, parfois, pouvait se transformer en quelque chose de plus. Elle choisit de ne rien dire, laissant les choses suivre leur cours naturellement.
Molly (pensant à elle-même)
"Ce garçon a déjà bien assez à gérer. Si Hermione est une source de réconfort pour lui, alors tant mieux."
Harry et Hermione, absorbés dans leur propre monde, ne remarquèrent rien de tout cela. Hermione continuait à lui parler avec enthousiasme des livres qu'elle avait déjà lus, tandis que Harry hochait la tête, écoutant avec un sourire sincère.
Hermione (excitée)
« Je suis sûre que Lockhart est un sorcier incroyable. Tu crois qu'il nous montrera comment lancer certains des sorts qu'il décrit dans ses livres? »
Harry (amusé)
« Je ne sais pas… mais avec autant de livres à son nom, il doit être assez doué, non? »
Leur complicité était évidente, mais pour eux, cela ne semblait être qu'une continuation naturelle de leur amitié. Le geste d'Hermione, son bras glissé autour de celui de Harry, n'avait rien de forcé. Pour elle, c'était simplement un moyen d'être proche de son meilleur ami. Pour Harry, c'était une présence rassurante, une ancre dans ce monde souvent tumultueux.
Alors que le groupe atteignait la boutique, les adultes échangèrent des regards complices ou amusés. Si les enfants ne réalisaient pas encore pleinement ce qui se passait, les Granger et Molly devinaient que cet attachement naturel pourrait un jour évoluer en quelque chose de plus profond. Pour l'instant, ils choisiraient d'observer en silence, laissant le temps faire son œuvre.
Le petit groupe arriva enfin devant Fleury et Bott, la célèbre boutique de livres magiques. À peine avaient-ils franchi le seuil que l'endroit s'avéra être en ébullition. Une foule compacte s'était rassemblée autour d'un présentoir au centre du magasin, et des éclats de rire, des applaudissements, et des murmures excités emplissaient l'air.
Molly Weasley, s'avançant avec curiosité, s'arrêta net en voyant une silhouette flamboyante au centre de l'attention. Gilderoy Lockhart lui-même, vêtu d'une robe bleu ciel resplendissante, était là, signant des exemplaires de ses livres tout en posant pour des photographies avec des sorcières enchantées.
Molly (émerveillée)
« Oh! C'est vraiment lui! Gilderoy Lockhart! »
Ses joues s'illuminèrent d'une teinte rosée, et elle se tourna vers les enfants avec un sourire radieux.
Molly
« Venez, les enfants, on ne peut pas rater ça. Imaginez, rencontrer un sorcier aussi talentueux et courageux. »
Fred et George échangèrent un regard complice, visiblement peu impressionnés, tandis que Ginny regardait Lockhart avec des yeux brillants d'admiration.
Pendant ce temps, les Granger, qui avaient suivi le groupe jusque-là, furent interpellés par une voix autoritaire mais polie. Le professeur McGonagall, présente dans la boutique, venait de les reconnaître. La discussion s'engagea rapidement, Mme Granger et elle échangeant des propos amicaux sur l'éducation d'Hermione et son adaptation au monde sorcier.
Professeur McGonagall (avec un sourire discret)
« Vous avez une fille exceptionnelle. Hermione est l'une de nos élèves les plus brillantes, même parmi les jeunes sorciers. »
M. Granger, un peu déconcerté par l'autorité naturelle de McGonagall, se contenta de hocher la tête avec un sourire crispé.
M. Granger (taquin)
« Nous savons qu'elle est brillante. Elle tient ça de sa mère, évidemment. »
Au milieu de l'agitation, Harry, qui tentait de rester discret, sentit plusieurs paires d'yeux se tourner vers lui. Les murmures s'élevèrent aussitôt.
Une sorcière (murmurant)
« Regarde, c'est Harry Potter… »
Le nom de Harry fut rapidement chuchoté dans toute la boutique, et même Gilderoy Lockhart, qui jusque-là souriait pour une photo, s'arrêta en entendant son nom. Ses yeux brillèrent d'un intérêt nouveau, et il se redressa d'un air théâtral.
Lockhart (avec enthousiasme)
« Harry Potter! Quel honneur! »
Avant que Harry ne puisse réagir, Lockhart bondit à travers la foule et attrapa son bras avec une fermeté surprenante.
Lockhart (exultant)
« Mesdames et messieurs, quel moment incroyable! Harry Potter, le garçon qui a survécu, ici, à mes côtés. Quel meilleur exemple pour inspirer notre jeunesse? »
La foule applaudit tandis que Harry, les joues rouges de gêne, essayait de se dérober. Mais Lockhart, toujours souriant, ne lâcha pas prise. Il attrapa un exemplaire de L'Histoire de mes exploits magiques et le tendit à Harry.
Lockhart (avec un sourire éclatant)
« Un cadeau pour toi, Harry. Gratuit, bien sûr. »
Harry marmonna un faible merci, tout en essayant de se libérer de l'attention accablante.
Dans la foule, Ginny, rougissante, observait la scène avec admiration, tandis que plus loin, Draco Malfoy, accompagné de son père Lucius, regardait avec un rictus méprisant.
Draco (sarcastique, à voix basse)
« Bien sûr, Potter doit toujours attirer toute l'attention… »
Lucius Malfoy posa une main sur l'épaule de son fils, le fixant avec un sourire froid.
Lucius (doucement)
« Patience, Draco. Ce genre de célébrité attire souvent des ennuis. »
Alors que Lockhart continuait de haranguer la foule avec des anecdotes sur ses exploits, Molly Weasley s'avança avec enthousiasme pour obtenir des autographes pour Ginny. Pendant ce temps, Harry, encore rouge de confusion, réussit à se faufiler vers Hermione, qui l'attendait avec un sourire compatissant.
Hermione (amusée)
« On dirait que tu es devenu une pièce maîtresse de la boutique. »
Harry (grommelant)
« Je préfèrerais être invisible. »
Alors que la foule continuait de s'agiter autour de Lockhart, le groupe se réorganisa rapidement, les Granger rejoignant les Weasley, et Harry se préparant à la prochaine surprise que cette journée lui réserverait.
Alors que la boutique Fleury et Bott était encore animée par l'agitation autour de Gilderoy Lockhart, une tension palpable se forma soudainement près d'un des rayons. Lucius Malfoy, imposant dans sa tenue impeccable, parcourait les lieux d'un air supérieur. Il tenait dans ses mains un vieux livre qu'il examinait d'un regard critique. À ses côtés, Draco, visiblement mal à l'aise, le suivait à contrecœur.
En voyant le petit groupe composé des Weasley, des Granger, et de Harry, Lucius esquissa un sourire froid et s'avança.
Lucius (avec un ton méprisant)
« Eh bien, quel charmant tableau. Les sang-de-bourbe, les traîtres à leur sang… et, bien sûr, Harry Potter. Toujours entouré des meilleurs, n'est-ce pas? »
Un silence pesant s'abattit. Molly, furieuse, fit un pas en avant, mais avant qu'elle ne puisse répondre, Arthur Weasley posa une main apaisante sur son bras.
Arthur (avec un calme froid)
« Lucius. Toujours aussi charmant. »
Lucius haussa un sourcil, feignant une surprise outrée.
Lucius (sarcastique)
« Oh, je ne voulais pas déranger. Je me demandais simplement comment vous trouviez le moyen de vous offrir les manuels de l'année. Peut-être un peu de troc? Un gnome ou deux contre quelques galions? »
À côté de son père, Draco baissait la tête, évitant de croiser le regard de quiconque. Il semblait vouloir disparaître dans le sol. Lorsque Lucius poursuivit, Draco jeta un regard furtif à Harry, murmurant à voix basse :
Draco (murmurant)
« Désolé… »
Harry, bien que surpris, hocha imperceptiblement la tête. Il savait que Draco n'approuvait pas les manières de son père, mais entendre son excuse, aussi discrète soit-elle, le toucha.
Lucius, remarquant l'interaction discrète entre Harry et son fils, plissa les yeux, mais choisit de ne pas commenter. À la place, il se tourna vers Ginny, qui tenait un exemplaire flambant neuf de L'Histoire de mes exploits magiques.
Lucius (d'un ton doucereux)
« Et voici la petite Ginny Weasley. Première année à Poudlard, n'est-ce pas? Oh, j'imagine qu'on vous a dit combien l'école peut être… exigeante. »
Arthur fit un pas en avant, son ton devenant plus tranchant.
Arthur
« Assez, Lucius. »
Lucius ne recula pas, mais un sourire glacé étira ses lèvres.
Lucius
« Oh, je ne fais qu'offrir quelques conseils. Après tout, il serait dommage qu'un membre de votre… charmante famille rencontre des ennuis. »
Alors que les tensions s'intensifiaient entre Arthur Weasley et Lucius Malfoy, un détail passa inaperçu de presque tous. Lucius, toujours un sourire venimeux aux lèvres, tenait dans ses mains un vieux livre poussiéreux, à la reliure usée mais ornée de gravures élégantes.
Alors qu'il lançait ses piques acerbes à l'encontre des Weasley, il profita d'un moment d'agitation. Ginny, qui tenait un chaudron destiné à transporter ses nouveaux manuels, était légèrement en retrait, concentrée sur les échanges houleux entre son père et Lucius. C'est alors que Lucius, d'un geste calculé et fluide, glissa discrètement le vieux livre dans le chaudron de Ginny.
Le mouvement fut si rapide qu'aucun des adultes, ni même Ginny, ne sembla le remarquer. Mais le sourire satisfait qui passa brièvement sur le visage de Lucius indiquait qu'il avait pleinement conscience de ce qu'il venait de faire. En revanche, Draco, qui connaissait bien les ruses de son père, fronça légèrement les sourcils. Il n'osa pas poser de questions, mais quelque chose dans l'attitude de Lucius le mit mal à l'aise.
Lucius, toujours sûr de lui, fit mine d'ignorer ce qu'il venait de faire et reprit la conversation comme si de rien n'était. Arthur, perdant son calme, s'avança brusquement, prêt à répondre. Mais Molly, avec une fermeté inhabituelle, posa une main sur son épaule, le rappelant à l'ordre.
Molly (calmement)
« Pas ici. »
Lucius, satisfait, recula d'un pas, jetant un dernier regard condescendant au groupe.
Lucius (avec un sourire venimeux)
« Toujours un plaisir, Weasley. »
Il tourna les talons, Draco à sa suite, mais pas avant que ce dernier ne jette un dernier regard désolé à Harry.
Alors que Lucius et Draco quittaient la boutique, l'atmosphère s'allégea légèrement, mais la tension persistait.
Lorsque la famille Weasley et Harry quittèrent la boutique peu après, Ginny, toujours excitée par sa première année à Poudlard, discutait joyeusement avec sa mère, ignorant totalement la présence du vieux livre dans ses affaires. Même Molly, malgré son souci constant pour ses enfants, ne remarqua pas l'objet dissimulé.
Harry, cependant, restait pensif. Quelque chose dans l'attitude de Lucius Malfoy l'avait troublé, mais il ne pouvait pas mettre le doigt dessus. Draco semblait différent, presque tiraillé entre deux mondes, et cela ajoutait une couche de complexité à leur relation.
Mais pour l'instant, aucun d'entre eux ne savait que le vieux livre oublié dans le chaudron de Ginny changerait à jamais le cours de l'année à venir. Le Chemin de Traverse s'animait encore lorsque le groupe des Weasley, des Granger, et Harry termina enfin ses emplettes. Le soleil commençait à décliner, et une douce lumière dorée baignait les rues pavées. Alors que tout le monde se préparait à rentrer, Mme Granger, visiblement soucieuse de faire plaisir à sa fille, lança une proposition inattendue.
Mme Granger (souriant)
« Molly, pourquoi ne pas laisser Harry passer la nuit chez nous? Cela ferait plaisir à Hermione, et nous pourrons le ramener à la gare demain matin. »
Molly, bien que surprise, esquissa un sourire indulgent. Elle regarda Harry, qui semblait tout aussi pris au dépourvu, puis Hermione, dont les yeux brillaient d'excitation.
Molly (approuvant doucement)
« Eh bien, pourquoi pas. Ce serait une bonne idée. Je m'occuperai de rassembler toutes ses affaires et je les amènerai à la gare demain. »
Hermione, rayonnante, se tourna immédiatement vers Harry.
Hermione (joyeuse)
« Tu veux bien? Ce sera tellement bien de passer une soirée ensemble avant la rentrée! »
Harry, touché par l'enthousiasme de son amie, hocha timidement la tête.
Harry (souriant)
« Oui, d'accord. Merci, madame Granger. »
Après avoir pris quelques arrangements, Molly et les Weasley s'apprêtèrent à transplaner chez eux. Ginny, un peu déçue, jeta un dernier regard à Harry.
Ginny (timidement)
« À demain, Harry. »
Harry (gentiment)
« À demain, Ginny. »
Fred et George ne manquèrent pas l'occasion d'ajouter une touche d'humour.
Fred (taquin)
« Passe une bonne soirée, Harry. Tu es entre de bonnes mains, on dirait. »
George
« Juste, évite de trop parler des exploits de Lockhart. Ça pourrait ruiner l'ambiance. »
Harry rit doucement, se sentant de plus en plus à l'aise avec leurs blagues, tandis que Molly attrapait fermement les bras des jumeaux pour les ramener à la maison.
Harry suivit les Granger hors du Chemin de Traverse, utilisant la poudre de Cheminette pour se rendre chez eux. Leur maison, bien qu'ordinaire par rapport aux normes magiques, dégageait une chaleur et une simplicité qui plaisaient beaucoup à Harry. M. Granger, toujours taquin, s'amusa à lui faire visiter les lieux.
M. Granger (souriant)
« Rien de spectaculaire ici, Harry. Pas de chaudrons volants ni de portraits qui bougent, mais je pense que tu survivras. »
Harry (amusé)
« C'est parfait. Merci de m'accueillir. »
Le dîner fut chaleureux et ponctué de discussions animées. Hermione était visiblement ravie d'avoir Harry chez elle, et Mme Granger veillait attentivement à ce que tout le monde soit à l'aise. M. Granger, fidèle à lui-même, glissa quelques plaisanteries sur les garçons qui passaient trop de temps près de sa fille, ce qui fit rougir Hermione et éclater de rire Harry.
Après une soirée agréable et pleine d'échanges, la maison des Granger s'était plongée dans un silence apaisant. Hermione et Harry étaient restés dans le salon, parlant à voix basse. Cependant, Hermione remarqua rapidement que son ami semblait de plus en plus sombre à mesure qu'ils parlaient de leur été respectif.
Hermione (doucement)
« Harry… tu n'as pas l'air bien. Est-ce que tu veux en parler? »
Harry détourna les yeux, hésitant. Il n'avait jamais réellement confié ce qu'il avait enduré chez les Dursley, même à ses amis les plus proches. Mais ce soir, il sentait que l'attention sincère d'Hermione pouvait lui offrir un soulagement qu'il n'avait jamais connu.
Harry (d'une voix brisée)
« Les Dursley… ce n'est pas une famille, Hermione. Pour eux, je n'étais qu'un fardeau. Vernon… il m'a frappé. Pétunia ne faisait que me regarder avec mépris. Et Dudley… il trouvait ça amusant. »
Hermione, choquée, le regarda avec des larmes dans les yeux.
Harry (continuant, le regard fuyant)
« Ils m'ont fait vivre dans un placard sous l'escalier. Tout ce que je faisais était jamais assez. Et même quand j'ai grandi, rien n'a changé. Ils me haïssaient. »
Hermione ne put retenir ses émotions. Elle posa doucement une main sur son bras, le regard chargé de compassion.
Hermione (émue)
« Harry… c'est horrible. Je suis tellement désolée que tu aies eu à vivre ça. Mais écoute-moi bien. Tu n'es plus seul maintenant. Tu m'as moi. Tu as Ron. Et même Draco. On sera là pour toi. Toujours. »
Harry hocha doucement la tête, touché par ses paroles. Il n'était pas encore prêt à croire qu'il méritait ce genre de soutien, mais l'intensité dans la voix d'Hermione lui donna l'impression, pour la première fois, qu'il n'avait pas besoin de tout affronter seul.
Après cette conversation lourde de révélations, Hermione monta à l'étage avec Harry, un silence paisible entre eux. Lorsqu'ils atteignirent la porte de la chambre d'amis, Harry s'apprêtait à s'y diriger lorsque Hermione l'arrêta doucement.
Hermione (hésitante)
« Harry… tu ne devrais pas être seul ce soir. Pas après tout ce que tu viens de raconter. »
Harry la regarda, surpris.
Harry (hésitant)
« Hermione, ça va. Je ne veux pas te déranger… »
Elle secoua la tête, déterminée.
Hermione
« Ce n'est pas une question de dérangement. C'est une question de soutien. Viens dormir dans ma chambre. Tu pourras te sentir en sécurité. »
Harry hésita un instant, mais la sincérité dans ses yeux le convainquit. Avec un léger sourire, il murmura :
Harry
« Merci, Hermione. »
Alors qu'ils s'installaient dans la chambre d'Hermione, elle lui laissa une partie du lit, veillant à ce qu'il soit à l'aise. Harry, bien qu'un peu nerveux, se sentait réconforté par la présence d'Hermione.
Cependant, tout ne passa pas inaperçu.
M. Granger, inquiet du silence prolongé dans la maison, monta pour vérifier si tout allait bien. Lorsqu'il ouvrit doucement la porte de la chambre d'Hermione et aperçut Harry allongé à côté de sa fille, son expression se durcit immédiatement.
M. Granger (chuchotant fermement)
« Non, ça, c'est hors de question. »
Avant qu'il ne puisse intervenir davantage, Mme Granger, qui l'avait suivi discrètement, posa une main apaisante sur son bras.
Mme Granger (calmement)
« Robert, regarde-les. Ce ne sont que des enfants. Harry a besoin de soutien, et Hermione est là pour lui. Tu ne vas pas gâcher ça. »
M. Granger, bien que réticent, regarda une dernière fois la scène. Harry dormait paisiblement, et Hermione veillait encore, un livre à la main. Il soupira et referma doucement la porte.
Dans la chambre, Hermione finit par poser son livre, s'allongeant à côté de Harry sans un mot. Sa simple présence suffisait à lui apporter un calme qu'il n'avait jamais connu auparavant. Pour la première fois depuis longtemps, Harry s'endormit sans ressentir le poids de sa solitude. Hermione, quant à elle, sentit une détermination grandir en elle : elle ferait tout pour protéger et soutenir son meilleur ami, quoi qu'il arrive.
Ce fut la nuit la plus paisible que Harry ait connue depuis des années. Allongé dans le lit d'Hermione, entouré de sa chaleur et de son réconfort silencieux, il sentit ses peurs s'éloigner doucement. La pièce était baignée d'une lumière douce provenant de la lune qui filtrait à travers les rideaux. Le monde extérieur, avec ses douleurs et ses inquiétudes, semblait soudain très lointain.
Hermione s'était endormie tard, veillant sur Harry comme si elle voulait s'assurer qu'il ne serait plus jamais seul dans ses moments de vulnérabilité. Lorsque le sommeil la gagna enfin, elle se rapprocha instinctivement de lui, cherchant un réconfort mutuel.
Les premiers rayons de soleil pénétrèrent doucement dans la pièce, réchauffant l'atmosphère. Harry ouvrit les yeux, se sentant étrangement léger. Il réalisa qu'il n'était pas seul : Hermione était blottie contre lui, son bras passé autour de son torse, sa tête délicatement posée sur son épaule.
Il ne bougea pas, de peur de rompre ce moment. Pour la première fois, il ne se sentait ni seul ni abandonné. La respiration régulière d'Hermione, le poids réconfortant de sa présence, tout cela formait un cocon protecteur autour de lui.
Harry baissa légèrement les yeux, observant son visage détendu. Ses cheveux en bataille encadraient ses traits, et un léger sourire flottait sur ses lèvres, comme si elle rêvait de quelque chose de doux.
Harry (pensant)
"C'est ça, le paradis? Être avec quelqu'un qui me comprend, qui se soucie vraiment de moi?"
Harry sentit une chaleur douce l'envahir. Il n'était pas habitué à cette proximité, à cette intimité, mais il se rendit compte qu'il ne voulait pas que cela s'arrête. Hermione était plus qu'une amie. Elle était un pilier, une lumière dans son obscurité. Il ne savait pas encore ce que tout cela signifiait, mais pour l'instant, il voulait juste profiter de cet instant.
Hermione, encore à moitié endormie, murmura quelque chose d'inintelligible avant de relever légèrement la tête, ses yeux bruns s'ouvrant lentement. Lorsqu'elle réalisa leur position, ses joues prirent une légère teinte rosée, mais elle ne bougea pas.
Hermione (chuchotant, un peu gênée)
« Désolée… Je ne voulais pas… »
Harry (souriant doucement)
« Ce n'est rien, Hermione. Merci… pour tout. »
Hermione, rassurée par son ton, esquissa un petit sourire avant de se redresser lentement.
Alors qu'ils se levaient pour commencer la journée, Harry ne pouvait s'empêcher de repenser à cette nuit. Ce moment de sérénité, de connexion, avait été unique. Il se sentit plus fort, comme si une part de lui, brisée depuis des années, avait commencé à se reconstruire.
Hermione (souriant timidement)
« Alors, bien dormi? »
Harry (avec sincérité)
« C'était la meilleure nuit de ma vie. Merci, Hermione. »
Hermione hocha doucement la tête, ravie de voir son ami un peu plus en paix. Ils descendirent ensemble, prêts à affronter une nouvelle journée, mais pour Harry, tout semblait déjà un peu plus lumineux grâce à elle.
Après cette nuit inoubliable, quelque chose d'indescriptible s'était installé entre Harry et Hermione. Aucun des deux ne l'avait exprimé à voix haute, mais ils semblaient instinctivement comprendre que leur lien avait évolué. Ils ne cherchaient plus seulement à être ensemble pour discuter ou étudier, mais éprouvaient un besoin plus profond d'être proches physiquement, de ressentir la présence rassurante de l'autre.
Alors que le Poudlard Express les attendait sur le quai animé du 9 , ce sentiment était devenu encore plus évident. M. Granger, toujours taquin mais protecteur, avait conduit tout le groupe à la gare, et bien qu'il ait feint de plaisanter sur les « jeunes garçons toujours autour de sa fille », il observait d'un œil attentif le lien silencieux qui se développait entre Harry et Hermione.
En arrivant sur le quai, Harry fut immédiatement frappé par les murmures qui couraient déjà parmi les élèves.
Élève 1 (chuchotant)
« Tu as entendu? Ron Weasley a sauvé Harry Potter cet été. »
Élève 2
« Oui, avec une voiture volante! Ça ne m'étonne pas. Harry attire toujours des histoires incroyables. »
Harry soupira doucement, roulant des yeux en entendant ces bribes de conversations. Il avait prévu que cette histoire se répandrait, mais cela l'amusait à moitié. Hermione, marchant à ses côtés, tourna un regard curieux vers lui.
Hermione (avec un sourire amusé)
« Alors, tu es une célébrité partout où tu vas, même dans des histoires qui ne sont pas tout à fait exactes. »
Harry (riant doucement)
« Ça ne m'étonne plus vraiment. Mais là, ce n'est pas important. Notre mission, c'est de trouver un compartiment tranquille. »
Hermione hocha la tête, partageant son désir de profiter de ce trajet pour être seule avec Harry, loin de l'agitation et des regards curieux.
Ils parcoururent les wagons bondés, croisant des groupes d'élèves qui les saluaient ou leur lançaient des regards intrigués. Finalement, à l'arrière du train, ils trouvèrent un compartiment vide. Hermione entra la première, posant son sac sur le porte-bagages, tandis que Harry referma la porte derrière eux.
Le silence qui suivit leur installation fut paisible. Hermione s'installa près de la fenêtre, Harry à ses côtés. Leur proximité était naturelle, presque nécessaire. Ils échangeaient des regards et des sourires discrets, l'un comme l'autre savourant cette tranquillité.
Harry regarda Hermione un instant, réfléchissant à tout ce qu'ils avaient partagé ces derniers jours. Il se surprit à penser que cette proximité était devenue un élément central de sa vie, quelque chose qu'il ne voulait plus perdre.
Harry (timidement)
« Ça fait du bien… de t'avoir avec moi. »
Hermione tourna la tête vers lui, ses yeux brillants de douceur.
Hermione (doucement)
« Moi aussi, Harry. Ça me fait du bien de savoir que tu es là. »
Ils échangèrent un sourire, puis Hermione posa sa tête contre l'épaule de Harry, un geste simple mais empli de confiance. Harry ne bougea pas, savourant cette intimité nouvelle et réconfortante.
Le train commença à avancer, emportant avec lui non seulement les élèves vers Poudlard, mais aussi un sentiment nouveau et indéniable qui se développait entre Harry et Hermione.
