Bonjour à tous !
Ce chapitre marque un tournant dans l'histoire.
J'espère qu'il vous plaira.
Lexa mit un coup d'accélérateur un peu plus poussé que nécessaire, c'était surtout pour se faire remarquer, avant de stationner la voiture directement devant l'entrée du garage.
Soufflant une dernière fois longuement pour être certaine de garder entièrement son calme et se recentrer sur l'objectif de la mission, elle ouvrit la portière avant de récupérer ses affaires. Cela ne semblait être rien du tout par rapport à certaines choses qu'elle avait pu faire dans le passé, mais c'était la première pierre pour commencer son infiltration. Et ainsi peut-être une des étapes les plus cruciales. Celle qui pouvait permettre de réussir parfaitement, mais aussi d'échouer lamentablement.
— Salut Reyes ! Déclara-t-elle à l'attention de son amie qui avait la bouche complètement ouverte face à la stupeur de ce qu'elle avait sous les yeux.
Elle se dit que la première partie était réussie, quand elle entendit le bruit de plusieurs d'entre eux qui étaient sortis du bâtiment, dont sa cible, Murphy. Et il avait lui aussi les yeux grands ouverts et le même air que Raven. L'hispanique avança vers son amie avec ce qui semblait être une certaine fureur, lui faisant un bref clin d'œil discret. Elle n'avait pas perdue sa mission de vue, c'était une bonne chose.
— Tu te fous de moi, Wood ! Tu viens d'acheter cette bagnole et tu viens me voir avec sur mon lieu de travail ! Tu penses que ça va faire en sorte que je t'engueule moins ? A quoi est-ce que tu penses au juste ?
— Mais non, Raven. Bien sûr que non, allez viens monte la voir de plus près. Et je te promets que je te laisserais l'essayer plus tard. Mets-toi au volant.
La suivant, elles entrèrent toutes les deux dans le véhicule. La mécanicienne regarda l'intérieur sous toutes les coutures et tous les angles possible, laissant trainer sa mains comme si elle caressait l'habitacle.
— Dios mio…
— Rav', tu vas continuer de regarder partout et d'agir comme… toi. Tu vas prendre ce micro, il faudrait que tu puisses l'avoir lors de ton échange de tout à l'heure avec Murphy. Il est toujours bloqué sur nous et la voiture, donc ce sera certainement même plus facile que ce que je pensais de lui faire croire que tout est vrai.
— Et j'en fais quoi après du micro? Je te le rends ou je le laisse dans son bureau ?
— Tu peux le mettre dans son bureau si tu en a l'occasion, ça pourrait vraiment m'aider. Mais Raven, je veux que tu ne prennes absolument aucun risque. C'est bien compris ? Lui demanda-t-elle fermement.
— Plus que claire, comme de l'eau de roche !
Elles restèrent encore un moment dans l'habitacle, Raven ne pouvant détacher ses yeux et ses mains de l'engin. Ça renforçait ainsi également leur histoire.
— Fais attention à toi Raven, lui dit la policière doucement avant qu'elles ne sortent. Et je suis encore une fois vraiment désolé de te demander de faire ça…
L'hispanique balayant tout ses mots d'un simple signe de main et d'un sourire, Lexa se remit au volant avant d'activer son téléphone auquel elle avait connecté le micro et de faire mine de partir. Elle avait prévu de s'arrêter un peu plus loin pour pouvoir se concentrer sur l'échange. Et Raven lui en donna le temps avant de repartir vers ses collègues, Lexa entendant très clairement tout ce qui fut dit.
Dans un premier temps, ce fut des exclamations et de l'admiration de toutes parts, avant qu'ils ne semblent tous partir peu à peu. Et voilà qu'arrivait le moment tant attendu.
— C'est une belle voiture qu'a ton amie, Reyes, commença Murphy.
— Ça l'est…
— Mais tu ne m'avais pas dit qu'elle était flic ?
— Oui, elle est Lieutenant… Répondit Raven toujours avec le même soupir.
— Que je sache, les flics ne gagnent absolument pas assez pour se payer une merveille comme ça. Bordel, c'est une Aston Martin One 77 ! Et tu sais aussi bien le prix qu'elle peut valoir que moi.
Bien, il avait pour l'instant l'air de mordre à l'hameçon.
— Je sais, Murphy. Mais on va dire qu'elle a quelques boulots en plus de celui de flic qui lui permette d'économiser rapidement et de pouvoir dépenser une telle somme…
— Même avec des boulots à côté, elle vaut plus d'un million de dollars, Reyes ! C'est bien plus que ce qu'une flic comme Wood pourrait dépenser, même à crédit sur des années.
— Je n'ai jamais dit que c'était de manière légale qu'elle se l'était payé ! Fit mine de s'énerver cette fois Raven. Elle va finir par se faire tuer avec ses conneries cette malade…
Elle entendit son amie laisser passer quelques secondes de silence, certainement pour le côté dramatique et elle ne put empêcher un léger sourire. La brune s'en sortait comme une cheffe pour le moment et elle aurait adoré avoir l'image en plus du son. Après tout, n'avait-elle pas été obligée de mentir dans son enfance pour survivre ?
— Je lui ai dit d'arrêter de toucher à ces affaires de drogues... Dit-elle plus doucement, mais certainement assez pour que l'homme l'entende. On avait promis qu'un arrêterai enfin toutes nos conneries d'ado… Les trafics, les courses illégales… Mais non, l'appât du gain était trop fort !
— Tu veux dire que c'est une ripou ? Lui demanda le brun en ne mâchant pas ses mots, étonné.
La brune pouvait entendre poindre un intérêt mal dissimulé dans sa question, qui lui fit esquisser un sourire.
— Mierda ! Murphy, s'il te plait ! Tu ne dois le dire à personne ! Promets le moi…
— Promis, ne t'en fait pas Reyes.
Un moment passa, où Lexa ne put entendre que des bruits de pas, et elle commença à s'inquiéter un peu.
— Le poisson est ferré, Lex', put-elle entendre avant que le micro ne se désactive.
— Beau boulot, Reyes, répondit-elle malgré tout avec un sourire satisfait, même si elle savait que la jeune femme ne pourrait pas l'entendre.
Maintenant, elle n'avait qu'à attendre et peut-être y repasser dans quelques jours. Il pourrait essayer de la faire recruter s'ils avaient besoin de quelqu'un, ou dire à ses supérieurs d'essayer de la tenir avec son « secret ». Après tout, s'ils n'avaient pas encore de flic à leurs bottes, ils seraient très intéressés par ce que ça pouvait leur apporter.
Rentrant au poste, elle fit rapidement un rapport à sa coéquipière, puis à sa Capitaine qui fut rassurée que ça ait fonctionné comme elle l'avait prévu.
Puis plusieurs jours passèrent, sans que rien de particulier n'arrive. Lexa en vint à se demander si son plan allait bien mener à quelque part. Raven n'avait également eu aucune indication de la part de Murphy. Alors elle réfléchis et mit en place un plan B en passant par l'hôpital, juste au cas où.
Elle avait continué d'échanger régulièrement avec Clarke, qui put notamment lui apprendre que la tension régnait un peu plus au sein de l'hôpital. Mais que le nombre de décès avait cependant baissé. Ils n'avaient donc pas dû trouver quelqu'un pour faire sortir la drogue du bâtiment, ou du moins avait été forcé de changer leurs moyens. Mais la blonde paraissait certaine que la drogue y était toujours. Et c'était certainement ce qui pourrait jouer en la faveur de Lexa.
Au bout d'un peu plus d'une semaine, elle se décida finalement à retourner rendre une visite au garage avec la voiture qui était toujours en sa possession, pour essayer d'approcher l'homme qui semblait être lié au trafic.
Sortant de la voiture qu'elle venait de garer encore une fois juste devant l'entrée du bâtiment, elle y pénétra en balayant de son regard la pièce. Comme si elle cherchait quelqu'un, ce qui était en partie vrai.
— Salut Wood, lui dit Murphy de son habituelle voix traînante en venant vers elle. Si tu cherches Reyes, elle est partie il y a quelques minutes.
— Ah mince… Essaya-t-elle de dire d'une voix déçue, sachant pertinemment que son amie ne serait pas là.
— Au faite, très jolie caisse, dit-il avec un sourire en coin en faisant signe vers le véhicule. Tu as dû te ruiner pour l'acheter…
— Oh, oui, un peu.
Elle avait maintenant le même sourire en coin que lui et pu voir passer dans ses yeux de l'amusement et de l'intérêt.
— J'imagine que tu as besoin d'argent, du coup ? Lui demanda-t-il après quelques instants de silence.
— Besoin non, ricana-t-elle, mais j'imagine que l'on en a jamais assez…
— Je suis bien d'accord, répondit-il de la même manière. J'ai peut-être quelque chose qui pourrait t'intéresser, suis moi.
Hochant positivement de la tête, elle lui emboîta donc le pas jusqu'à son bureau où il lui fit un signe vers un siège de s'asseoir.
— Ecoute, dit-il sans prendre de gants. Je sais très bien comment tu as pu te procurer cette bagnole. C'est certain que les trafics de drogues ça aide.
— Qu'est-ce que tu v… Commença-t-elle en prenant un air étonné.
— Je sais tout Wood, ne te fatigues pas. Et comme je sais ça, je n'ai pas besoin de mâcher mes mots. Mes employeurs ont aussi un business, un gros même, et nous avons récemment perdu l'un de nos moyens principaux de faire transiter la drogue…
— Pourquoi je devrais t'aider et ne pas te coffrer, Murphy ? Demanda-t-elle d'une voix sèche alors qu'il en venait exactement là où elle avait espéré.
Il s'esclaffa de rire face à son regard noir, avant de sourire de manière suffisante.
— Et bien simplement parce que je sais que tu es dedans jusqu'au cou et que j'ai des preuves. J'ai comme qui dirait enregistré Reyes quand elle m'en a reparlé.
Elle fit mine de s'énerver encore plus et se leva doucement, mais elle le savait déjà. Raven lui avait indiqué qu'il lui en avait reparlé et qu'elle se doutait que c'était pour ça. Mais pour le coup, ça l'arrangeait bien.
— Assise, Wood, dit-il de sa traînante en ricanant encore une fois. Je sais que c'est une des raisons pour laquelle tu vas accepter ma proposition. Parce que si je vais balancer tout ça, tu perds tout ce que tu as et en plus Reyes sera complice. Remarque, avec un peu de chance vous pourriez être ensemble en taule…
Le dardant d'un regard noir, qui n'était pas tout à fait feint, la brune reprit place dans le siège en se retenant de sourire.
— Et je peux t'assurer que si tu coopère, tu pourras peut-être te racheter une voiture encore plus chère. Je peux t'assurer que ça rapporte. Et mes supérieurs seront ravie d'avoir le soit disant meilleur flic des Stup' à leurs bottes. Qui mieux que toi pour les couvrir et faire transiter tout ça discrètement et sans encombre.
— Vu comme ça et si je peux m'en mettre plein les poches… Qu'est-ce que je dois faire exactement, Murphy ?
Ce dernier ne lui donna pas plus de précision, mais lui donna rendez-vous la nuit suivante avec un de ses supérieurs non loin de l'entrepôt qu'elle savait être une plaque tournante de la drogue. Mais bien sûr, elle se garda bien de lui dire. Alors avec un salut, elle retourna au poste.
— Lexa, tu es vraiment certaine de vouloir y aller seule ? Lui demanda Octavia maintenant pour la énième fois de la journée.
— Oui, ne t'en fais pas pour moi.
— Ça pourrait être vraiment dangereux Lex'… Ils te tendent peut-être simplement un piège…
— Je sais tout ça, mais c'est un risque à prendre. Je dois essayer d'infiltrer cette organisation et c'est certainement le meilleur moyen pour le faire. Et puis Clarke m'a confirmé que les tensions ont augmentés ces derniers jours, donc je pense qu'ils pourraient vraiment avoir besoin de moi. Et tu sais bien que je suis parfaitement prête à prendre le risque, même si j'y reste.
Son amie la regarda d'un regard noir mais las, sachant pertinemment que rien de ce qu'elle ne pourrait dire ou faire ne la ferait revenir sur la décision qu'elle avait prise. Mais ça faisait partie intégrante de la personnalité de son amie : Lexa Wood était une des personnes les plus têtue qu'elle avait était amené à rencontrer dans toute sa vie.
— Je déteste quand tu parles comme ça… Ajouta-t-elle néanmoins en soupirant, plus pour la forme.
Lexa fini de faire ce qu'elle avait en cours au bureau avant de se rendre chez Clarke Griffin. Elle avait vérifié que le domicile de celle-ci n'était pas surveillé et pour l'instant ce n'était pas le cas. La voiture de la jeune femme était là. Alors comme elle le faisait quand elle venait, elle gara discrètement sa moto dans le jardin derrière la cabane en bois avant d'entrer par la porte arrière avec la clé que la blonde lui avait donné pour faciliter leur rencontres.
— Clarke ? Appela-t-elle après être entrée.
La blonde ne lui donna aucune réponse, mais cependant elle entendit du bruit à l'étage. Alors avec inquiétude et la plus grande discrétion, elle monta les escaliers son arme pointé devant elle. Avant qu'une porte ne s'ouvre brusquement et qu'elle remarque tout de suite Clarke en sortir.
Elle baissa directement son pistolet avant de le ranger, soupirant de soulagement.
— Désolé, lui dit la Griffin avec un petit sourire. Je ne vous aie pas entendu.
— Pas de problème. Je suis heureuse que vous n'ayez rien.
Puis le stress et l'adrénaline redescendant d'un coup, Lexa remarqua que la jeune femme venait de sortir de sa salle de bain et ne portait qu'une serviette. Cette dernière ne cachait d'ailleurs pas grand-chose, commençant sur le haut de sa poitrine et arrivant à mi-cuisse.
La Wood s'était déjà rendu compte de sa beauté, mais à cet instant présent cela la frappa encore un peu plus. Ses cheveux blonds étaient légèrement assombri et ondulés par l'eau et sa peau était luisante, les gouttes coulant le long de son corps. La brune dégluti difficilement avant de se forcer à se reprendre en détournant le regard.
— Je… Je vais vous laisser vous habiller, dit-elle mal à l'aise en se dépêchant de descendre les escaliers.
La jeune femme la rejoignit complètement habillée quelques minutes plus tard. Mais Lexa ne put s'empêcher de repenser à la vision qu'elle avait eue.
— Je suis venu vous informer que j'ai rendez-vous cette nuit avec Murphy et l'un de ses supérieur, ce qui pourrait bien me permettre d'intégrer le trafic.
Avec une tasse de café dans les mains, la brune lui expliqua tout ce qui s'était passé et la suite.
— Ce n'est pas un peu dangereux ? Demanda la chirurgienne en fronçant les sourcils.
— Ça pourrait l'être, mais je prends tout de même le risque. Mais cela va devenir un peu plus compliqué d'échanger maintenant, je pense qu'ils vont me mettre sous surveillance. Au moins au début. Donc je voulais vous rappeler de faire attention. Je sais que vous voulez intégrer l'organisation aussi, mais vous pouvez aussi laisser tomber complètement cette idée. Ce n'est pas trop tard.
— Ce n'est pas le cas, Lexa. J'ai peut-être même déjà mit une main dedans.
— D'accord, dit celle-ci surprise. J'ai confiance en vous, mais faites attention Clarke. Vraiment, ils ne rigolent pas.
— C'est plutôt à moi de te dire ça, je pense. Tu fais partie de la police et va allé voir ces hommes en pleine nuit et seule… Donc fait attention.
— Ne t'inquiète pas, Clarke, répondit la brune avec un très léger sourire en restant sur le tutoiement. Je sais ce que je fais. Et si jamais il venait à m'arriver quelque chose, Octavia ma coéquipière sera celle qui reprendra l'enquête avec notre Capitaine.
Leurs regards se croisèrent, le bleu s'encrant dans le vert pour n'y voir aucune once de peur, seulement une profonde détermination. L'échange ne se rompant que quelques minutes plus tard, quand la Wood se releva.
— Je vais y aller, je ne veux pas plus te déranger.
Avec un dernier regard, elle quitta la demeure de la blonde pour rentrer chez elle. Mais quelques heures plus tard à peine, elle reprit sa moto pour se rendre au lieu convenu.
Il était trois heures du matin et la nuit était noire. Mit à part le phare de sa moto, aucune lumière ne semblait éclairer le parking sur lequel elle avait rendez-vous. Elle fronça les sourcils, se demandant si quelque chose n'allait pas de travers. Se rapprochant un peu plus, elle remarqua une camionnette bleu marine et arrêta sa moto juste à côté. Ce devait très certainement être eux.
Ayant vu juste, Murphy en sortit quand elle coupa son moteur, la saluant de la tête avant de lui faire signe d'entrer à l'arrière. Ce qu'elle fit sans rien dire.
Entrant, elle pu voir une jeune femme qui devait être un peu plus jeune qu'elle. En avait des cheveux aussi noir qu'un corbeau, était mince et avait quelques cicatrices parsemant son visage mais restait néanmoins assez jolie.
— Alors c'est toi, Lexa Wood, Lieutenant de police ripou dont John m'a parlé, dit-elle avec un regard intéressé.
Elle lui fit signe de s'installer et à Murphy de sortir. Ce dernier grimaça mais fit ce qui lui était demandé immédiatement.
— C'est moi, déclara-t-elle d'une voix assurée en maintenant son regard.
— Il m'a certifié que tu nous serais utile. Après tout, tu pourras nous couvrir aux yeux de la police et il parait aussi que tu es une pilote hors pair.
Lexa se contenta simplement de hocher la tête, ne détournant toujours pas les yeux.
— Je suis Ontari, annonça sa vis-à-vis en tendant la main, la Wood la serrant. Je suis certaine que tu ne prendras pas le risque de perdre tout ce que tu as, mais si tu le permets je vais quand même te fouiller moi-même, et mettre des hommes en place pour te surveiller.
Encore une femme, la Lieutenant acquiesça, si étant de toute façon attendu. La jeune femme se rapprocha et commença à la fouiller, prenant plus de temps et laissant traîner ses mains plus que nécessaire. Mais même si à cet instant Lexa aurait voulu la repousser, elle se laissa faire.
— J'aurais aimé te surveiller moi, ajouta celle qui se nommait Ontari avec un regard appréciateur sur elle, mais malheureusement j'ai d'autres choses à gérer…
Lexa se força à laisser échapper un sourire qu'elle voulait faire paraître déçu, que lui retourna l'autre femme.
— Nous avons besoin de toi dans un premier temps pour faire sortir la drogue de son lieu de création. Nous avons perdu l'imbécile qui s'en occupait jusqu'à présent.
Hochant encore une fois la tête, Lexa la laissa poursuivre.
— Elle se trouve dans l'Hôpital Mount Weather Emergency.
— Dans un hôpital ? Demanda Lexa en fronçant les sourcils, faussement étonnée.
— Oui, mais je ne peux t'en dire plus, dit Ontari en laissant échapper un rire. J'imagine que tu le comprends. Le Directeur Dante Wallace sait que c'est toi qui va maintenant faire sortir nos petits paquets, il a été prévenu. Et il t'expliquera comment les récupérer demain matin quand tu iras le voir dans son bureau. Une fois que tu auras tout récupéré, retourne voir Murphy dès que possible et il te mettra au courant de la suite. Il ne m'est pas nécessaire de préciser que nous attendons de toi la plus grande discrétion ?
— Non, c'est bien compris, lui répondit Lexa avec un sourire. Je passerais donc demain voir le Directeur Wallace.
— Heureuse de voir que nous sommes sur la même longueur d'onde, ajouta Ontari d'une manière enjôleuse.
Elle se leva en tendant sa main une nouvelle fois, profitant pour caresser celle de Lexa quand elles se touchèrent. Avec un dernier signe de main et un sourire, la Wood ressorti du camion et salua Murphy. Redémarrant sa moto après avoir enfilé son casque, rentrant chez elle.
C'était parfait, tout c'était passé au mieux. Plus qu'elle n'aurait pu l'espérer pour le moment, en tout cas. Mais cette Ontari ne lui inspirait absolument pas confiance et elle savait qu'elle devrait s'en méfier. La première chose qu'elle fit en rentrant chez elle, fut de vérifier avec le plus grand soin que la jeune femme n'ait pas profité en la fouillant de poser un micro ou un quelconque traceur.
Puis décidant de faire abstraction à tout ça pour le moment, elle passé les quelques heures qui lui restait avant de devoir se rendre au poste à dormir.
Le lendemain en quittant son appartement, elle remarqua sans être étonnée qu'elle était suivie. Les hommes d'Ontari étaient discrets, mais elle avait bien assez d'expérience pour le remarquer. Alors elle fit en sorte de ne pas leur donner de raison de douter d'elle.
Quand elle arriva au poste, elle fit discrètement signe à Octavia de ne rien lui demander. Elle lui en parlerait plus tard, en étant certaine que personne ne puisse les entendre. Elle en ferait de même avec son Capitaine. Pour le moment, elle se contenta d'écrire quelques lignes et de lui faire passer la feuille quand elle lui tendit un dossier. Elle y avait noté l'essentiel et avait demandé à son amie de détruire le document.
Quelques heures plus tard, elle quitta le poste pour se rendre à l'hôpital. Toujours suivie. Elle se dirigea dans le bureau du Directeur Wallace, demandant son chemin à l'une des infirmières. Quand elle entra dans l'ascenseur la Griffin en sortie. Il lui fit signe de ne rien dire et la blonde le compris. Leur échange de regard fut très bref, elle eut malgré tout le temps de remarquer le soulagement passer dans les yeux bleus.
Elle s'engagea donc dans l'appareil, ne pouvant empêcher un léger sourire d'apparaître quelques instants plus tard. Puis elle se re-concentra et se dirigea avant assurance devant le bureau de direction, la secrétaire l'annonçant avant de la laisser entrer.
— Bonjour, lui dit un homme avec un sourire avenant. Je suis le Directeur Dante Wallace. Je vous attendez avec impatience, Lieutenant Wood.
— Enchantée, dit Lexa d'une voix neutre en n'en pensant pas un mot.
L'homme devant elle devait avoir la soixantaine passé, des yeux bleus surmontés par des cheveux blancs immaculés. Il était assez grand et semblait avoir une certaine prestance. Il aurait pu lui sembler plutôt sympathique et avenant, si Lexa ne savait pas dans quel trafic il était impliqué et toutes les choses qui en découlaient.
— Asseyez-vous, je vous en prie, Lexa. Je peux vous appeler Lexa ?
Cette dernière hochant la tête après avoir pris place, il reprit.
— Je ne sais pas ce qu'Ontari vous a exactement dit, donc je vais vous réexpliquer comment faire sortir la drogue de l'hôpital. Nous avons une patiente dans le coma depuis des années et donc vous serez quelqu'un de sa famille. Cela vous permettra d'accéder à sa chambre sans conditions et de récupérer les paquets que certaines infirmières et médecins déposeront. Voici le dossier complet de la victime, juste au cas où quelqu'un vous poserait des questions.
— Bien, merci, lui dit la Wood en récupérant le dossier qu'elle commença à regarder rapidement.
— La chambre se trouve au cinquième étage, et le sac de drogue dans l'une des armoires. Pour cette fois ça ira, mais pour les prochaines venez avec votre propre sac. Peut-être un sac de sport. Ce sera moins suspect que si vous entrez sans sac et ressortez avec un.
— C'est compris, M. le Directeur. Pas d'autres points que je devrais connaitre ?
— Non, pas que j'y pense. Et vous pouvez m'appeler Dante, après tout je vous appelle Lexa. Simplement, prenez le comme un conseil, mais faite attention à ce que vous faite dans l'hôpital.
La Wood hocha la tête puis se leva, comprenant la phrase très clairement comme une menace directe.
— Lexa ? L'appela-t-il alors qu'elle allait ouvrir la porte. Votre arrivée est un miracle, je n'en pouvais plus de voir tous ses gens mourir pour faire sortir la drogue…
Ne répondant pas, la jeune femme quitta le bureau pour prendre la direction de la chambre au cinquième étage. Cet homme était étrange, il tuait des gens pour faire transiter de la drogue et la remerciait de ne plus avoir à le faire grâce à elle. Juste après l'avoir menacé.
Arrivant finalement dans la chambre qu'elle cherchait, elle remarqua la jeune femme dans le coma sur le lit. Officiellement, elle était sa cousine Kyra qu'elle n'avait pas vu depuis des années.
Fermant la porte, elle s'aperçue que les stores étaient refermés. Elle se dirigea donc vers l'armoire, trouvant le sac noir sans aucun problème. Tous semblaient avoir été prévus avant son arrivée. Elle se demanda sérieusement combien de personne dans cet hôpital était mêlé à tout ça.
Soupirant, elle se demanda aussi si elle ne faisait pas prendre trop de risque à Clarke Griffin. Mais après quelque temps à la côtoyer au sujet de l'affaire, elle savait pertinemment que la blonde était aussi têtue qu'elle-même l'était. Peut-être plus. Et pourtant, la Wood savait être têtue, ses amis le lui rappelant assez souvent.
Elle vint s'asseoir dans le fauteuil au chevet de sa « cousine », avant d'ouvrir discrètement le sac noir. Et ça l'aurait étonné que ce soit le contraire, mais il était rempli de paquet de Green Bone. Il devait y avoir plus de cinq kilo de ces petits cristaux vert, elle ne put s'empêcher d'écarquiller les yeux. Un gramme à peine de cette drogue pouvait atteindre presque deux cent de dollars.
— Tu m'étonne qu'ils trempent tous dedans… Pesta Lexa à voix basse. L'appât du gain…
Elle resta encore un petit moment dans la chambre, elle devait rester discrète et c'était le meilleur moyen de maintenir sa couverture, avant de retourner à la voiture. Pour l'occasion, elle avait décidé de prendre sa Ford GT. Elle restait voyante, mais tout de même moins que l'Aston Martin et elle ne voulait pas trop attirer les yeux. Et en moto elle aurait pris trop de risque en transportant le sac.
Elle retourna au poste en laissant la voiture dans le parking sous terrain. En tant que Lieutenant, elle avait son box privée et personne ne pouvait y accéder. Et elle ne pouvait pas s'absenter plus longtemps, au risque d'éveiller les soupçons. Octavia et sa Capitaine étaient au courant, mais pas les autres. Et ça paraîtrait bizarre aux hommes d'Ontari qu'elle change complètement ses habitudes.
La journée passa et la Capitaine lui demanda de venir dans son bureau, accompagnée de sa coéquipière. Indra elle-même avait veillé à ce que la pièce ne soit pas sous écoute, ce qui aurait pu arriver. Alors Lexa leur fit un rapport concernant la situation et tout ce qu'elle avait appris. Sa Capitaine semblait dépitée, tout autant que la Wood elle-même l'avait été. C'était le plus gros hôpital de la ville et il était complètement pourri de l'intérieur.
— Capitaine, commença Lexa. Clarke va surement y entrer aussi et je veux m'assurer que tout ailles bien pour elle. Nous ne pourrons pas avoir de contacts pendant un moment et je m'inquiète après tout ça. Ils ne reculeront devant rien.
— Je sais… Soupira la plus vieille. C'est pourquoi je n'ai rien dit à Marcus et Abby, sa mère, même s'ils me posent des questions.
— Ne t'en fait pas Lex', je vais appeler ta belle blonde pour savoir comment elle va ! L'en informa Octavia avec un sourire amusé.
— Tais-toi Blake, lui dit-elle en levant les yeux au ciel sous le regard de la plus gradée qui haussa un sourcil. Elle dit n'importe quoi Capitaine. Mais merci O', ça me rassure.
Le reste de la journée se déroula tranquillement, la Lieutenant ayant décidé de ne pas écrire de rapport pour le moment. Elle ne savait pas s'il y avait des taupes dans le poste et ne voulait pas risquer de mettre l'enquête en péril. Et encore moins la Griffin.
Plus tard, elle quitta l'endroit en se rendant au garage avec la Ford GT pour rejoindre Murphy comme prévu. Quand il la vit, celui-ci entra dans la voiture bleu prenant la place du côté passager.
— Tu t'es déjà acheté une nouvelle voiture, Wood ? Demanda-t-il d'une voix traînante en regardant l'intérieur avec ses yeux de fouine.
— Non, je l'ai depuis quelques années, répondit-t-elle en gardant une voix neutre. C'est un cadeau, Raven a déjà travaillé dessus ici.
— Oui, c'est vrai je m'en souviens.
— J'ai pensé que ce serait certainement plus discret que l'Aston Martin…
— C'est vrai, mais pas encore assez. Mais ne t'inquiète pas, Ontari t'en fera parvenir une si tu veux.
Hochant la tête, Lexa prit la route en suivant les directives du jeune homme. Elle remarqua qu'il la conduisait à l'entrepôt où elle et son équipière les avaient suivis lui et Finn. Ça lui sembla faire des mois alors que ce n'était qu'il y a quelques jours, à peine moins d'un mois.
— Entre par cette porte et arrête la bagnole, lui indiqua-t-il en arrivant, ce qu'elle fit.
Tous les deux sortirent et la brune alla ouvrir le coffre pour en sortir le sac bien rempli, Murphy lui faisant signe de le suivre.
Pendant la traversée du bâtiment presque tous lui jetèrent des regards en coins et elle essaya de retenir leur visage l'air de rien. C'était un de ses talents en quelque sorte, elle était assez physionomiste, et on peut dire que ça lui servait bien pour son travail. Ils arrivèrent devant une porte où l'homme qu'elle suivait tapa avant de l'ouvrir.
Ontari fit un grand sourire en la voyant, avant de faire sortir le jeune homme et d'indiquer à l'autre brune de prendre place dans le canapé en cuir. Et le fit et celle qui semblait être la responsable des lieux en fit de même.
— Alors ma belle Lexa, voyons ce que tu m'as amené.
Avec un sourire, elle prit doucement des mains de la Wood le sac, en profitant pour toucher celles-ci plus longtemps que nécessaire. Elle ouvrit par la suite le sac, son sourire se faisant encore plus grand.
— Tu ne t'es pas servi, j'espère ?
— Non, je n'en prends pas. Surtout pas quand je dois travailler, lui répondit la Lieutenant avec un sourire en coin.
L'autre femme éclata de rire, la regardant longuement avant de reprendre la parole en se penchant un peu plus vers elle.
— Tu as bien raison, j'en fais de même. C'est assez rare que j'en prenne. Après tout, il ne faudrait pas trop abîmer un corps comme le tiens, dit-elle toujours avec ce sourire aguicheur qui donna un frisson à la brune. J'imagine que tu as reconnu ce que c'est ?
— Du Green Bone, c'est bien ça ? Demanda-t-elle pour la forme, connaissant déjà la réponse.
La brune hocha la tête avant de sortir une bouteille d'alcool d'un des tiroirs de son bureau et de mettre le sac un peu plus loin. Elle servit de l'alcool dans deux verres avant de revenir sur le canapé, un peu plus proche de leur nouvelle recrue.
— Trinquons à ton arrivée, dit-elle en tendant l'un des verres, avant qu'elles ne le fassent. Mes supérieures vont être très contentes de toi, si tu continues de bien faire ton travail.
Lexa ne dit rien, mais nota mentalement qu'elle avait bien parlé de ses supérieures au féminin. Ça confirmait ce que Finn avait pu lui apprendre. Kristen Green devait être l'une d'entre elle, en plus de cette Queen.
— Et si c'est le cas, reprit Ontari toujours avec le même sourire, je pourrais peut-être également te récompenser moi-même…
La jeune Lieutenant lui lançant un sourire, elle prit une gorgée de son verre.
— Peut-être… Répondit-elle sur le même ton.
Lexa Wood était prête à tout pour remonter jusqu'à Kristen Green et la faire tomber. Peu importe ce qu'elle devrait faire pour ça. Mais elle espérait juste que pour l'instant Ontari ne veuille pas aller plus loin trop vite. La jeune femme était loin d'être dégoûtante à regarder, au contraire, mais elle sentait émaner d'elle une aura plus que malsaine. Et elle était bien trop proche d'elle et venait de voir sa main se rapprocher de sa cuisse. Alors elle finit son verre d'un trait, sous le regard appuyé qui avait gardé les yeux sur elle.
— Si tu me faisais visiter cet endroit ? Demanda-t-elle subtilement en se levant avec un sourire en coin. Et on pourrait en profiter pour discuter en marchant…
— Oh… Commença Ontari semblant déçue mais également amusée. J'avais plutôt en tête de faire ta connaissance juste ici, à l'abri des regards. Mais j'imagine que l'on peut aussi faire ça.
Lexa se força à répondre à son sourire et la suivie quand elle lui prit la main, l'emmenant faire le tour de l'entrepôt. Le Green Bone était stockée ici et les plus gros paquets transformés en petits. Mais c'était aussi ici qu'était stocké et transformé le reste des composants, mis à part la moelle osseuse. Une vraie petite usine clandestine.
— Tu as parlé de tes « supérieures » qui vont être « contentes », tout à l'heure, commençant finalement la Wood qui voulait en savoir plus. J'imagine que les dirigeantes sont donc toutes des femmes ?
— C'est le cas, répondit-elle en lui souriant. Les hommes sont utiles pour le petit travail, mais je pense que nous sommes toutes les deux d'accord pour dire qu'une femme est bien plus intelligente !
Lexa laissa échapper un rire forcé face à ses mots, l'autre la rejoignant.
— Et ici c'est moi la patronne, même si je ne gère pas le reste. Mais cet endroit est en quelque sorte le centre, donc je peux dire que c'est moi qui m'occupe du plus important. Pas vrai, Athol ?
Le jeune homme prit à parti acquiesça et fit une légère révérence, avant de se remettre au travail. Celle qui venait de poser la question ne put s'empêcher de rire encore une fois.
— Bon, il est vrai que mon frère m'aide à certains moments. Mais Roan est assez rarement ici, donc je ne pense pas que tu aies l'occasion de le croiser souvent. Mais j'ose espérer que tu préféreras me voir moi…
— C'est le cas, lui répondit Lexa avec un sourire qu'elle voulut enjôleur, avant de regarder sa montre. Mais je pense qu'il est temps que je parte pour aujourd'hui…
— Dommage, la fixa de ses yeux marron foncé la jeune femme. On aurait pu passer un peu plus de temps seulement toutes les deux…
— Une prochaine fois, peut-être répondit la policière en commençant à se rendre à sa voiture.
— Lexa ! C'est Dante Wallace qui te contactera pour le prochaine ramassage, la prévint Ontari.
La jeune hocha la tête avec un sourire avant d'ouvrir la portière et de reprendre la direction de son appartement.
Alors ? Qu'en avez-vous pensé ?
Que va être la suite selon vous ?
