Salut à tous, voici le nouveau chapitre.

J'espère qu'il vous plaira !


Le rythme normal des ramassages du Green Bone avait repris depuis environ trois semaines, mais Lexa effectuait aussi maintenant des livraisons directement pour des gros clients, seule. Depuis le festival, qu'elle était maintenant clairement venu à considérer comme un moyen de la tester, elle avait pu acquérir un peu plus de confiance de la part d'Ontari et peut-être également des deux dirigeantes.

La jeune femme qu'elle voyait à l'entrepôt avait d'ailleurs encore essayé des approches pour passer un peu plus de temps seule à seule avec elle, mais la brune aux yeux verts avait pour le moment pu les éviter de diverses manières sans que ce ne soit trop suspect, notamment grâce à Octavia. La Wood était aussi repassé voir plusieurs fois Roan, la plupart du temps dans son club. Et elle aurait presque pu avoir un certain respect pour lui s'il ne faisait pas parti de ce trafic, et dans un autre monde il aurait peut-être même pu être un ami.

Mais en ce jour, elle avait une mission spéciale et inédite. La drogue devait être transportée dans un autre état et c'était elle qui devait s'en charger. Car comme le lui avait dit Ontari, Murphy avait bien précisé qu'elle était une vraie pilote. Alors elle allait cette fois utiliser cet atout.

Voilà comment elle en était venue à se retrouver au volant d'une Mercedes noire sur-motorisée et bien plus lourde que la moyenne, qui était pleine de drogues. En tout, ils avaient réussi à y planquer presque quatre cents kilo de Green Bone. C'était indécent, même pour eux. Et elle devait transporter tout ça à Las Vegas le plus rapidement possible, sans se faire arrêter. Voilà maintenant qu'elle se retrouvait à devoir faire un go fast…

Elle avait prit le chemin depuis environ deux heures et demi sans aucun problème, passant tous les check-points, avant d'entendre une sirène de police retentir derrière elle, ne pouvant s'empêcher d'avoir un mauvais pressentiment. Mauvais pressentiment qui finit par s'avérer juste quand elle vit la voiture derrière elle la collant un peu plus, avant de lui faire des appels de phares.

Avec un soupir, elle se rangea rapidement sur le bas-côté de l'autoroute et passa un foulard bien placé autour de sa tête avant que le policier ne sorte de sa voiture et ne s'approche vers elle.

— Bonjour, papier du véhicule et permis de conduire s'il vous plait, dit-il fermement en observant avec attention tout l'intérieur de la voiture.

Elle savait que s'il faisait ça, c'était parce qu'il cherchait quelque chose. Elle avait aussi l'habitude de le faire quand elle chassait quelqu'un qu'elle savait coupable. Alors elle fit en sorte de remonter un peu plus ses lunettes de soleil sur ses yeux et réajusta le foulard.

— Bonjour. Qu'est-ce qui se passe ? Lui demanda Lexa avec politesse en souriant, puis en sortant dans un premier temps les papiers, faux bien sûr, du véhicule.

— Contrôle de routine.

Mais elle savait très clairement qu'il mentait, ses yeux se faisaient beaucoup trop présents sur la voiture pour que ce soit simplement ça. Il commença à froncer de plus en plus les sourcils en lisant les papiers. Alors elle décida d'agir avant qu'il ne puisse demander des renforts et des voitures pour l'intercepter. D'un geste vif et sans qu'il n'ait le temps de faire quoi que ce soit, elle lui donna un puissant coup de poing bien placé qui l'assomma net.

Ne prenant pas plus de risque et ne perdant pas de temps, Lexa récupéra les papiers avant de remettre le contact et de partir assez vite avec un crissement de pneu qui laissa une trace sur le bitume. Dans un premier temps elle respecta les limitations de vitesse, elle avait un peu d'avance sur lui et il ne la rattraperait pas tout de suite. Inutile de créer une attention supplémentaire en roulant trop vite pour le moment. Elle accélérerait quand ce serait vraiment nécessaire.

— Merde…

Mais plus vite qu'elle ne l'avait pensé, les voitures d'interceptions arrivèrent. Alors sans réfléchir elle appuya un peu plus sur l'accélérateur pour les distancer. Sa voiture était un peu plus puissante que les leurs, mais les policiers étaient dans trois véhicules différents.

Aussi longtemps qu'elle le pu, elle accéléra au maximum sur l'autoroute, évitant de justesse la collision avec une voiture qui venait de changer de voie. Mais ils commencèrent à lui mettre la pression et elle avait du mal à éviter la circulation sur cette route pourtant assez large à plusieurs voies.

Quelques kilomètres plus loin, elle prit la sortie de l'autoroute au tout dernier moment, en laissant un de véhicule la chassant en plan. Deux la suivaient toujours, mais elle était en ville et c'était son terrain de prédilection alors elle se concentra un peu plus sur ses trajectoires.

Elle qui avait autant changé depuis sa jeunesse, se revoyait à cette époque quand elle participait à toutes les courses de rues possibles. Quand il lui était même parfois nécessaire de semer la police dans certains cas. Lexa n'avait jamais pensé que la situation pourrait se reproduire aujourd'hui. Pas comme ça, du moins. Pas alors que depuis des années, c'était elle le chasseur et voilà qu'elle redevenait la proie, alors qu'elle devait slalomer dans la circulation.

Cette situation dura un moment où d'autres voitures vinrent s'ajoutèrent à la course poursuite et elle dû éviter plusieurs barrages. Alors la Wood décida de reprendre l'autoroute et de maintenir sa vitesse au maximum pendant le plus de temps possible. Plus tard, elle décida de ralentir pensant les avoir semés. De toute façon, elle ne tarderait pas à arriver à son point de rencontre.

— Lexa, c'est ça ? Lui demanda un homme plein d'exubérance quand elle sorti de la voiture.

Elle se contenta de hocher la tête en retirant simplement ses lunettes de soleil.

— Je vous attendez un peu plus tard, mais Ontari m'a dit que vous étiez parfaite, alors ça ne m'étonne pas de déjà vous voir !

— J'ai eu quelques problèmes sur la route, il semble que la police connaissait la voiture exacte dans laquelle je devais venir.

— Ah… Dit-il légèrement mal à l'aise en se frottant la nuque. Je dois avouer que c'est peut-être de ma faute, l'un de nos hommes s'est fait arrêter hier.

Lexa ne put s'empêcher malgré tout le calme dont elle devait faire preuve de lui lancer un regard noir.

— Mais ne vous inquiétez pas, il ne connaissait pas votre nom. Juste la voiture.

— J'espère bien, répliqua-t-elle en serrant la mâchoire. Parce qu'en plus de vous, c'est mon organisation qui pourrait être touché !

— Si vous voulez tout savoir, j'ai pu le faire libérer avant qu'il ne puisse trop parler. Actuellement il est attaché dans cette pièce, dit-il en montrant le dit endroit. Maintenant, je me dis que vous pourriez vous-même régler ce problème pendant qu'on prépare la voiture avec laquelle vous allez partir.

Elle hocha la tête, suivant l'homme au costume rouge qui l'emmena dans la salle où était attaché celui qui aurait pu la faire échouer. Lexa se demanda si elle allait vraiment devoir le tuer de sang-froid. Elle avait été en colère et avait voulu protéger les intérêts de « sa patronne », mais elle ne s'était pas attendu à devoir tuer un homme aujourd'hui.

Peu importait que cet homme fasse parti d'un trafic, c'était une vie humaine. Et il avait certainement une famille. Mais déjà bien trop d'innocents avaient péris à cause d'elle pendant cette infiltration. Quand l'homme blond en costume rouge lui tendit un pistolet, elle n'hésita pas plus avant de le prendre dans sa main. Elle devait le faire, ce n'était pas le moment de laisser tomber. Pas après ce qu'elle avait déjà sacrifié.

Alors elle ravala tout ça et avec un regard froid et implacable elle pressa la détente, le sang dégoulinant déjà sur la chemise de l'homme qui venait de perdre la vie. A qui elle venait de prendre la vie, plus exactement.

— Je n'aurais pas de problème pour repartir ? Demanda-t-elle d'un air tout aussi froid.

— Non, non. La voiture avec laquelle vous devez repartir n'était même pas décidé avant votre arrivé. Donc je vous assure que tout se passera bien.

La Wood retourna avec lui pour récupérer la nouvelle voiture et partir. Elle était bien moins puissante, mais elle n'en avait pas besoin puisqu'elle voyagerait cette fois à vide.

— Ontari avait raison à votre sujet, lui dit-il avant qu'elle ne parte. Je ne tarirais pas d'éloge.

Avec un signe de tête, Lexa reprit la route jusqu'à l'entrepôt. Elle évita de repenser à ce qu'elle avait fait pendant tout le trajet, gardant un masque de froideur.

Descendant de la voiture pour se retrouver dans l'endroit où elle était maintenant assez souvent, la brune fit signe à l'un des hommes de venir s'occuper de la voiture.

Elle n'avait qu'un envie, c'était de rentrer chez elle. Mais la Wood savait qu'elle allait devoir attendre un peu quand elle vit arriver Ontari face à elle avec un grand sourire.

— Jack White m'a appelé après ton départ, il était ravi ! Dit-elle joyeusement. C'est un des principaux distributeurs à Las Vegas, alors c'est vraiment bien. Il a même eu l'audace de me demander si tu ne préférais pas aller travailler chez lui !

— Il a au moins eu la prévenance, ou peut-être la peur, de te le demander avant, déclara Lexa avec un faux air amusé.

— Tu trouves que je fais peur ? Demanda la Queen en haussant un sourcil.

— Et bien, il est indéniable que tu as une certaine prestance et que ton aura appelle à la crainte, dit la Lieutenant avec un sourire en essayant de s'en sortir comme elle le pouvait.

La jeune femme se rapprocha un peu plus d'elle, avec un sourire carnassier puis charmeur.

— C'est vrai, dit-elle en penchant la tête. Mais tu n'es pas mal toi non plus. Il m'a raconté comment tu as abattu cet homme de sang-froid, et je ne peux m'empêcher de penser que tu n'es encore plus sexy maintenant que je sais ça.

D'accord, elle s'était mise dans cette position un peu toute seule. Comment est-ce qu'elle allait bien pouvoir s'en sortir cette fois ?

— Je n'avais pas vu qu'il était aussi tard, dit-elle en faisant mine de regarder sa montre. Je vais y aller.

Ontari la regarda fixement et elle put sentir une légère pointe d'irritation.

— Lexa Wood, je vais vraiment finir par croire que je ne te plais pas, dit-elle avec calme, mais une lueur de colère dansant dans ses yeux.

— Quoi ? S'écria la dite Wood faussement outrée.

Elle ne savait pas quoi faire pour se tirer de cette situation, alors elle fit la première chose à laquelle elle pensa. Elle posa une main sur la nuque d'Ontari avant de l'embrasser avec plus de passion qu'elle le pouvait, la rapprochant contre elle par la hanche.

La jeune femme qui avait enfin sa proie contre elle ne put s'empêcher d'approfondir le baiser et de gémir. Lexa fit durer encore un petit moment l'échange, mais elle ne pouvait penser qu'à une seule chose. Les lèvres contre elle ne s'accordait pas parfaitement aux siennes, pas comme l'avait été celles de Clarke même si ce fut bref. Elles n'avaient pas non plus leur douceur, ni leur goût légèrement sucré. Et elle se retint de justesse de ne pas la repousser après avoir pensé tout ça.

— Ce n'est pas le cas, Ontari, dit-elle en se détachant doucement. Mais j'ai vraiment eu une longue journée et j'ai simplement envie de me reposer.

— Oh, j'ai bien quelques idées pour te détendre, déclara-t-elle en venant mordiller sa lèvre supérieure. Et tu n'aurais rien besoin de faire ma belle…

Lexa pouvait presque sentir les rouages tourner dans sa tête tellement elle réfléchissait.

— Ce n'est pas vraiment mon style de me laisser faire passivement… Dit-elle finalement d'une voix qu'elle voulut elle aussi enjôleuse. Encore moins de ne pas satisfaire ma partenaire. Alors je préfère que l'on remette ça à un peu plus tard, si tu le veux bien. Un moment où l'on pourra en profiter pleinement…

— Je vois, dit-elle avec un léger rire et les yeux encore plus sombres, même si elle était déçue. Alors j'ai hâte de voir ça…

Ontari reprit possession de sa bouche, laissant ses mains se balader un peu plus que nécessaire, avant de laisser la Wood reprendre la route.

La brune était dans son lit et ne savait pas comment elle allait bien pouvoir faire pour s'en sortir la prochaine fois. Il était clair que la Queen ne laisserait plus passer aucunes occasions maintenant. La Wood avait environ une semaine pour y penser avant de la revoir. En temps normal, Lexa n'aurait pas laissé passer une occasion de prendre du bon temps. Mais il était question d'Ontari et elle était complètement timbrée. Et la jeune femme gérait un trafic de drogue, tout ce qu'elle avait combattu depuis des années.

Et pourquoi au juste avait-elle pensé à Clarke à ce moment-là ? La mission aurait presque pu tomber complètement à l'eau si elle avait repoussé Ontari. Et elle l'aurait fait simplement parce qu'elle avait pensé au baiser échangé avec la magnifique blonde. Qui l'avait elle-même repoussé la première. Lexa pouvait encore clairement sentir la douceur de ses lèvres contre les siennes.

Quand elle se rendit compte que ses doigts étaient sur ses lèvres, la brune secoua vivement la tête. Elle devait vraiment la faire sortir de ses pensées avant de devenir folle. Se la sortir complètement de la tête. Alors elle se leva subitement et remit sa veste, avant de prendre ses clés pour se rendre dans le bar le plus proche. Elle avait complètement menti à Ontari, Lexa Wood était toujours au top pour ce genre de chose.

Le jour que redoutai Lexa arriva finalement, alors elle soupira longuement avant de sortir de la voiture.

— Bonjour, Ontari, dit-elle avec un sourire à la jeune femme qui venait d'arriver.

— Bonjour Lexa… Répondit-elle avec un soupir ressemblant à une plainte.

D'accord, la Wood s'était attendue à ce qu'elle lui saute dessus sans attendre. Mais ce n'était pas le cas, alors ça l'inquiéta vraiment. Est-ce qu'il était probable que sa couverture ait complètement sauté ?

— Qu'est-ce qui se passe ? Demanda-t-elle sans avoir besoin de feindre l'inquiétude.

— Toi et moi on va plus pouvoir s'amuser, ajouta-t-elle avec une grimace.

La déception et l'ennui pouvait clairement se lire sur son visage, ce qui ne fit que renforcer un peu plus l'inquiétude de la Lieutenant.

— Comment ça ?

— On m'a ordonné de ne pas faire jou-jou avec toi comme ça, déclara-t-elle avec un profond soupire. Et c'est un ordre que je ne peux clairement par outrepasser… Et ma mère ne s'est même pas rangée de mon côté…

— Oh, dommage… Dit Lexa avec le plus de déception qui lui fut possible.

Mais la seule chose qu'elle voulait en cet instant c'était embrasser la personne qui avait donné cet ordre. Puis elle se souvint que si ça ne venait pas de Nia Queen, c'était forcément de Kristen Green. Alors elle fit disparaître cette pensée fugace de son esprit aussi vite qu'elle ne lui était venue.

— Et moi qui m'en faisais déjà une joie… Ajouta la Wood pour l'effet dramatique.

L'autre brune lui renvoya un sourire déçu, avant de lui demander de la suivre dans son bureau.

— Ne m'en parle pas... Je veux qu'on fête ta réussite de la dernière fois toutes les deux.

Lexa haussa un sourcil, avant que l'autre brune ne pose sur la table un petit sachet de cocaïne et ne commence à la préparer. Si elle pouvait l'éviter, ce serait mieux.

— Tu es sûre de toi, Ontari ? Nous n'en avons pas vraiment besoin.

— Oui ! Si je ne peux ne pas partager mon lit avec toi, accepte au moins de partager ça avec moi.

Voyant qu'elle n'aurait pas le choix, Lexa pris le billet de cents dollars que lui tendit la Queen avant de le rouler. Puis de respirer la petite poudre blanche. Elle n'avait pas dû en toucher depuis des années et aurait grandement préféré s'en abstenir.

Elle ne laissa rien paraître à Ontari, se contentant d'un sourire tandis qu'elle prenait aussi une dose. Mais des souvenirs enfouis refirent surfaces, surtout son père et son addiction qui avait détruit sa famille. Père qu'elle avait dû tuer pour protéger sa mère lors d'un accès de colère.

La jeune femme rangea tout dans un tiroir sans y faire plus attention avant de se retourner vers elle.

— Bon, maintenant que ça s'est fait, j'ai une autre petite mission pour toi. Cage soupçonne l'un des agents de l'hôpital. Je ne sais pas pourquoi parce qu'elle me semble irréprochable. Enfin, bref. J'aimerais que tu fasses une ou deux livraisons avec elle pour t'assurer qu'elle ne dira rien. Je sais qu'avec toi elle n'osera rien.

— Très bien, pas de problème Ontari. J'imagine que peu importe le moyen que j'utilise, tant que je m'assure qu'elle ne parlera pas dans le futur ?

— Pourquoi je ne peux pas te mettre dans mon lit… Tu me comprends si bien Lexa, pourtant…

Cette dernière lui fit un regard désolé en haussant les épaules.

— Tu as carte blanche, mais laisse-là en vie. Elle nous est plus utile comme ça. Ah oui, ne la mets pas dans ton lit non plus. Je sais qu'elle est super belle, mais si je ne peux pas t'avoir moi, j'imagine que c'est le cas de tous dans l'organisation…

Elle lui fit un sourire avant de lui faire passer la photo de la personne concernée. Puis Lexa blêmit légèrement quand ses yeux se posèrent sur le papier brillant.

— C'est le Docteur Clarke Griffin.

— Bien compris, déclara la Lieutenant d'une voix blanche. Je m'en occupe tout de suite. Ça pourrait durer un peu plus longtemps que prévu. Mais ne t'en fais pas, je m'occupe d'elle.

— Voici ses coordonnées, adresse, numéro de téléphone. Va la chercher cher elle pour la livraison de tout à l'heure, je pense que c'est le mieux.

Avec un sourire et un hochement de tête, la brune retourna à sa voiture en attendant qu'elle soit chargée avant de prendre la direction du domicile de la Griffin.

Quand elle arriva, elle gara sa voiture devant. Aujourd'hui elle n'avait pas besoin de se cacher. Justement, c'était même peut être le contraire, alors elle taper à la porte d'entrée.

— Bonj… Se coupa la blonde quand elle la vit.

— Ne dis rien. Laisse-moi juste entrer Clarke.

Elle passa donc la porte avant que la propriétaire de la maison ne la ferme.

— Comment est-ce que tu vas ? Demanda la Wood légèrement mal à l'aise.

Après tout, elles n'avaient eu aucun contact depuis le baiser qui avait été échangé. Même si elle avait demandé des nouvelles à la Blake.

— Je vais bien, lui répondit-elle de la même manière. Toi aussi j'espère ?

La brune hocha la tête avant de prendre le temps de réfléchir un peu.

— C'est Ontari qui m'envoi. Il semble que Cage Wallace ait des doutes sur toi.

— Comment ça ? Demanda-t-elle étonnée.

— Je n'en sais pas plus, on m'a seulement envoyé pour faire en sorte que tu ne puisses pas parler.

— Lexa … ? Tu ne dois pas me tuer quand même ?

La brune ne savait pas ce qu'elle ressentait à cet instant en voyant la peur dans les yeux azur. Était-ce un sentiment de trahison ? De la tristesse ? De la déception ?

— Non, décida-t-elle d'aplanir la situation après avoir dégluti. Mais même si c'est ce qu'on m'avait demandé, je ne l'aurais pas fait Clarke… Je ne les laisserais pas te toucher…

— Je sais ! S'écria rapidement cette dernière quand elle vit passer la tristesse dans les yeux de la brune. Je sais bien que tu ne ferais pas ça. J'ai confiance en toi. Au contraire, si c'est ce qu'ils t'avaient demandé, j'aurais été contente que ce soit toi qui aies été envoyé. Et je suis contente de pouvoir te voir.

Lexa ne dit rien, sentant sa gorge s'assécher rien que d'y penser. Elle se racla doucement la gorge avant de reprendre la parole.

— Tu as donné des raisons à Cage de douter de toi ?

— Non, pas que je sache en tout cas…

— D'accord, ne t'en fait pas on va régler ça. Tu dois venir faire quelques livraisons avec moi.

— Si c'est juste ça, ça va… Souffla Clarke de soulagement.

— Tout devrait bien se passer et je serai avec toi. Mais, Clarke…

Cette dernière la regarda fixement dans les yeux, attendant qu'elle finisse sa phrase.

— Je veux que tu gardes en tête que nous allons en infiltration. Ce que tu verras, ce que tu me verras faire… Ce n'est pas moi. C'est un rôle. Tu comprends ?

— Je te fais confiance, Lexa, déclara la Griffin en posant sa main sur son bras, avant de le caresser légèrement.

Elle le fit pendant quelques secondes, avant de s'en rendre compte et de retirer sa main comme si elle avait été brûlée.

— Je… Allons-y, dit Lexa, la blonde la suivant, semblant soulagé quand elle vit la voiture.

— J'ai pensé à un moment que tu allais me faire monter sur cette maudite moto !

— Ne critique pas ma moto, répliqua la Wood en rigolant. C'est interdit !

— D'accord, d'accord, Lieutenant Wood ! C'est ta voiture, ou ils te l'ont prêté ?

— Non, c'est la mienne, déclara-t-elle en perdant un peu son sourire. C'est un cadeau que m'a fait Costia peu avant sa mort.

Elle caressa distraitement le cuir du volant quand elle tourna dans une rue.

— Oh… Je suis désolé, Lexa…

— Non, ne le soit pas. C'est le passé, c'est moi qui ne devrait pas me laisser toucher par de simple souvenir, dit-elle en lui adressant un sourire. Surtout aussi anciens.

Elles discutèrent un peu plus gaiement jusqu'à arriver à l'endroit prévu. Le Dropship, bar assez côté de la périphérie de la ville.

— Rappel-toi, Clarke. Ce n'est pas moi. Ne fait rien et contente toi de rester calme, tout ira bien.

Se dirigeant au plus proche de la porte de derrière, Lexa sorti de la voiture avant d'aller chercher le sac dans le coffre. Elle prit le chemin du bureau, ayant déjà effectué plusieurs livraisons ici. La blonde elle, se contenta de suivre ses pas en silence.

— Bonjour, Vincent, salua-t-elle l'homme au bureau, se contentant d'un signe de tête pour la sécurité.

— Bonjour Bella ! Dit-il avec un sourire charmeur en se levant. Oh, je vois que tu nous as amené une autre charmante jeune femme !

— Nous ne sommes pas là pour ça, répondit sèchement la Wood.

— Très bien, très bien… Si on ne peut même plus s'amuser… Brandon va donc chercher la mallette.

Quand il revint, ce dernier la donna à la brune qui en recompta le montant.

— Vince… On ne va pas encore en venir au même point ? Dit-elle avec lassitude. Il manque trois cent mille dollars et tu le sais très bien.

— Et si je ne veux pas te les donner ? Demanda-t-il avec un grand sourire.

Ne perdant pas de temps, elle mit Brandon qui été non loin par terre, avant d'avancer vers le dirigeant avec assurance.

— Et bien, tu as trois solutions, dit-elle sèchement. Je claque des doigts et une descente de flic arrive, ou alors tu meurs, ou alors tu paies. A toi de choisir.

Les gardes derrière lui levèrent leur matraques, alors d'un mouvement ample elle mit son pistolet sur la tempe de Vincent, dont les yeux s'agrandirent de… plaisir ?

— Et en plus elle est comme toi ? Demanda-t-il avec intérêt en regardant derrière elle.

Ne comprenant pas ce dont il parlait, elle se retourna pour avec ahurissement que Clarke avait profité de tout ça pour récupérer l'arme de Brandon au sol et tenir les deux autres hommes de Vincent en joue.

— Baisse ça, Bella, dit-il en rajoutant le reste de l'argent qu'il sorti de son bureau dans la mallette. Tu sais bien que j'adore te voir dans cette situation…

La Wood jeta un coup d'œil dans la mallette.

— Tu repasse quand tu veux, surtout si tu reviens avec… ?

— Clarke, dit la blonde qui s'était avancée avec un sourire.

— Clarke, répéta-il avec un sourire. C'est assez peu commun, mais je trouve que c'est parfait pour toi.

Lexa avait envie de lui arracher la tête, tout de suite maintenant. Et ça ne s'arrangea pas quand il prit doucement la main de la Griffin pour y apposer un baiser.

— Lâche-là, Vincent, grogna-t-elle presque avec un regard noir.

— D'accord... J'imagine qu'on ne se connait pas encore assez pour que je me permette…

Avec un sourire il retourna à son bureau, les deux jeunes femmes en ressortant. Aucun mot ne fut prononcé jusqu'à la voiture. Le silence était tendu et Lexa avait les mâchoires serré à s'en faire grincer les dents. Elle ne se détendit qu'une fois le portail passé et la voiture stationné sur un autre parking.

— Je t'avais dit de ne rien faire, Clarke, dit-elle avec une voix froide d'où la blonde pu sentir une once d'inquiétude.

— Sérieusement Lexa ? J'ai cru qu'il allait te tuer sur place ! Alors j'ai réagi. Je ne pouvais pas te regarder mourir sans rien faire…

— Si c'est ce qu'il avait voulu faire, il serait mort, Clarke. Dit-elle plus calmement. Je ne veux pas te voir faire ça, hormis si tu y es vraiment obligé.

Lexa repensa durement qu'elle avait encore tué après son go fast et elle voulait éviter que la Griffin n'ait à le faire. Pas si elle pouvait le lui éviter. La Wood ne voulait pas qu'elle ait cette responsabilité, ni qu'elle endure la culpabilité.

— De toute façon, depuis plusieurs semaines que je le connais il me fait le même cirque tout le temps. Je crois que c'est sa manière d'essayer de me draguer…

La Griffin ne put empêcher un éclat de rire en voyant se mine dégoûtée, qui fit battre un peu plus vite le cœur de Lexa.

— J'imagine que ce n'est pas vraiment ton style, alors, dit-elle toujours avec un grand sourire.

— Pas vraiment. Je suis plutôt blonde aux yeux bleus.

Le fou-rire de Clarke se calma instantanément quand elle entendit ceci. La Wood, elle, ne savait pas comment elle avait été capable de laisser échapper de tels mots. Elle regarda la jeune femme du coin de l'œil, pour n'y remarquer qu'un sourire.

— Allez, je te ramène chez toi. La journée est finie.

Arrivée chez la blonde, elle entra pour faire bonne figure si jamais quelqu'un les regardaient.

— Bon, soit vigilante par rapport à ce que tu fais devant Cage. S'il a des doutes, ça te mets en danger. Et ce n'est vraiment pas ce que je veux. Et appelle-moi si tu as le moindre problème, ça ne sera plus suspect puisque je dois de toute façon te contacter. Je repasse pour le prochain boulot.

— Merci, Lexa. Pour tout…

La brune allait sortir, avant que la Griffin ne la retienne le temps de poser un baiser sur sa joue. Ou plutôt à la commissure de ses lèvres. Avec un sourire un peu perdu, elle quitta la maison.

La brune se mit au volant en soupirant. Elle n'avait jamais autant fait ça que ces derniers temps. Mais cette enquête lui pesait vraiment. Et ce qu'elle commençait à ressentir envers la blonde la troublait plus qu'elle ne l'avait reconnu. Lexa avait passé des années sans rien ressentir de la sorte, et seulement quelques semaines après l'avoir rencontré elle était complètement détraqué.

Soupirant une nouvelle fois, elle se mit en route vers l'entrepôt où elle devait encore déposer l'argent. Et également où Ontari semblait l'attendre de pied ferme.

— Alors ? Griffin ?

La Wood se bloqua sur place, avant de se reprendre.

— Exemplaire, je ne sais pas pourquoi Cage a quelque chose contre elle. Je lui ai quand même fait comprendre ce qu'elle risque si elle parle, mais je ne sais pas si ça a vraiment été nécessaire.

— Vraiment ? Demanda l'autre femme avec intérêt.

— Oui, Vincent m'a refait la même chose que les dernières fois. Donc ça a fini pareil. Avec en plus Clarke Griffin pointant un flingue qu'elle avait pris sur le garde que je venais d'assommer, sur les deux autres gardes.

— Si je ne peux pas t'avoir toi, je vais peut-être me rabattre sur elle alors… Dit la Queen après réflexion en se tenant le menton avec un sourire en coin.

Elle se retint de hurler un « Non ! » sur la jeune femme, le faisait à la place dans son esprit. Comment aurait-elle pu expliquer ça à Ontari ? Pas sans une excuse complètement foireuse et sans mettre en plus la blonde en danger.

— Si tu veux, se contenta-t-elle de dire d'une voix la plus détachée qu'il lui fut possible. Je repasserai la chercher pour le prochain boulot. Je veux tout de même m'assurer que tout vas bien.

Le lendemain, Lexa était à son bureau quand son téléphone sonna. Avec inquiétude, elle le récupéra et décrocha tout de suite. La brune n'avait pas pensé avoir des nouvelles de Clarke aussi vite. Et elle était très inquiète.

— Clarke ? Qu'est-ce qui se passe ? Tu vas bien ?

Je vais bien Lexa. Mais j'ai peur que quelqu'un de l'hôpital ne soit tué…

Comment ça ?

Une des infirmières qui pose beaucoup trop de questions sur ce qui se passe. Mais je ne peux rien faire, surtout que Cage m'observe presque constamment.

Ne fais rien du tout Clarke, c'est un ordre. Je dois de toute façon passer récupérer des paquets, je m'en occupe. Tu m'as bien compris, tu restes en dehors de tout ça ? Clarke ? Reprit-elle en faisant claquer le mot.

— J'ai compris Lexa…

— J'arrive.

Elle fit signe à Octavia de ne pas poser de question avant de retourner récupérer la Ford GT et de prendre la direction de l'hôpital. C'était l'une des seules choses bien de cette affaire, elle faisait rouler un peu plus souvent le cadeau que Costia lui avait fait.

Elle se rendit dans la chambre cette fois récupérant simplement les colis, sans y passer plus de temps. Puis elle se rendit dans le bureau de Dante Wallace, où se trouvait celui-ci.

— Lexa ! Dit-il joyeusement. Je suis heureux de vous voir. Tout se passe bien ?

— Très bien, répondit-elle avec un sourire hypocrite. Je passais simplement pour voir si tout va bien ici. Pas de questions un peu trop poussé ou quoi que ce soit ?

Il fronça fortement les sourcils en regardant dans le vague, avant de reposer son attention sur elle.

— Maintenant que vous êtes là… C'est le cas d'une de nos infirmières. Mon fils voulait tout simplement la tuer, mais j'imagine que vous avait d'autres moyens de faire taire quelqu'un.

— Je peux m'occuper de ça, dit Lexa en cachant son soulagement.

— Bien, elle s'appelle Maya Vie. Vous pouvez faire ça ici, je vais demander à ce qu'elle soit emmenée en salle de repos. Vous pouvez y aller. Lexa… Mlle Vie est assez têtue.

— Je le suis encore plus, déclara-elle avant de sortir.

Quand elle y arriva, elle croisa Clarke qui fit en sorte qu'elle la voit tapoter son téléphone. Comprenant, elle la laissa continuer sa route avant d'elle-même sortir son portable.

De Clarke Griffin : [Pas besoin de tout lui expliquer ni de lui faire peur. Dis-lui simplement de ne pas s'en mêler et de donner tout de suite sa démission. Un poste l'attend à Washington DC. C'est sa ville natale, elle comprendra. C'est une fille bien.]

La brune se mordit la lèvre, relevant le regard pour croiser celui de Clarke un peu plus loin. C'était risqué si elle allait finalement parler.

A Clarke Griffin : [Tu es certaine ?]

Le retour ne se fit pas attendre.

De Clarke Griffin : [Fais-moi confiance.]

Lexa releva la tête et croisa le regard bleu qui ne lui laissa aucun doute. Elle fit un très discret signe de tête, puis la blonde s'éloigna. Et elle-même entra dans la salle de repos.

— Maya Vie ? Demanda-t-elle à la jeune femme brune, qui le confirma d'un signe de tête légèrement paniqué. Bien, tu vas m'écouter et ne rien dire.

— Non, commença-t-elle. Je ne peux pas me taire quand je sais ce qui se pass…

— Silence, lui dit Lexa fermement. Je ne te veux pas de mal mais tu dois m'écouter, c'est compris ?

Elle hocha rapidement la tête plusieurs fois, puis la Wood reprit quand elle eut toute son attention.

— Ne te mêle pas de tout ça, Maya. Ce n'est pas ton rôle, ce n'est pas à toi de le faire. Donne ta démission le plus rapidement possible.

— Mais…

— Non, tais-toi. Fais-le. Un poste t'attend à DC dès que tu y seras. Mais ne te mêle de rien ici, c'est compris ?

— Je… C'est compris, répondit-elle surprise en la regardant sans rien dire de plus.

La brune se dirigea sur la porte, puis se retourna avant de tourner la poignée.

— Et Maya ? Quelqu'un en qui j'ai une confiance absolue m'a dit que tu es une fille bien. Alors écoute moi et ne me le fait pas regretter.

Regardant l'heure sur sa montre, Lexa pesta avant de retourner à sa voiture.

A Clarke Griffin : [Ça devrait être réglé pour elle. Merci de m'avoir écouté et de ne pas être intervenue.]

De Clarke Griffin : [Merci à toi de m'avoir fait confiance. :-) ]

Souriant face au message de la blonde et son smiley en secouant doucement la tête, elle composa un numéro avant de mettre en route la voiture et de sortir du parking.

Oui ?

C'est Lexa, Dante. Je pense que votre problème sera réglé d'ici très peu de temps. N'hésitez surtout pas à me tenir au courant.

Bien, merci Lexa. Vous m'avez été d'une aide très utile. Je vous informe dès que possible.

A bientôt, Dante, fini-t-elle en coupant la conversation.


Alors, vos avis ?

Pour info, à partir du chapitre prochain, l'histoire prend un nouveau tournant.

Je ne veux pas vous le publier trop vite, mais je ne sais pas si je pourrais non plus attendre... J'ai vraiment hâte d'avoir vos avis.