Bonjour à tous, voilà le chapitre numéro 10.
J'ai adoré vos réactions au chapitre précédents. Vous avez été assez peu à imaginer que ce soit Costia, c'est que je dois bien me débrouiller. J'imagine ?
J'espère que le reste vous plaira tout autant et j'attends vos avis.
Lexa balaya son appartement d'un dernier et ultime regard. Il était complètement sens dessus-dessous, mais ça ne lui importait pas. Elle n'y reviendrait pas, alors il pouvait bien rester dans cet état pour le moment. Comme un dernier vestige de ce qu'elle avait été un jour. De celle qu'elle ne serait plus. Jamais.
Elle récupéra un simple sac de sport contenant le principal de ses affaires, ayant décidé de tout laisser ici, avant de sortir et de claquer la porte sans se retourner. La Wood se rendit au garage pour prendre la Ford GT bleu nuit, n'accordant même pas un seul regard à sa moto qu'elle appréciait tant. Tout ça ne lui importait plus.
Alors elle se rendit au seul endroit où elle avait prévu d'aller, la villa où elle savait qu'elle trouverait Costia. Plus rien d'autre n'avait d'importance maintenant, elle avait fait son choix. Mais elle ne lui parlerait jamais du fait qu'elle avait juste essayé d'infiltrer l'organisation pour les détruire. La rousse la pensait de son côté et elle ne dirait rien qui puisse lui faire penser le contraire. Rien qui ne puisse présenter un risque de la perdre une nouvelle fois.
La jeune femme l'avait vue arriver et l'attendait au seuil de la porte avec un sourire, la Wood la rejoignant son sac contenant les possessions qu'elle avait récupéré à la main.
— Tu es là, dit-elle en souriant avec appréciation.
— Je suis là, répéta Lexa d'une voix neutre, encore éteinte. Mais ça ne veut pas dire que je ne t'en veux plus. Il va me falloir encore un peu de temps pour passer au dessus de tout ça.
— Et tu l'aura, je te promets. Mais laisse-moi juste t'embrasser, s'il te plait ?
Hochant la tête, la brune la laissa se rapprocher et prendre possession de ses lèvres. Ne pouvant s'en empêcher elle lui répondit à son tour. Faisant le maximum possible pour ignorer cette sensation de vide qu'elle ressentie et qui lui broya littéralement l'estomac. Ça lui passerait à un moment donné et tout redeviendrait comme avant entre elles deux.
— Je suis contente que tu sois avec moi, mon amour, lui dit Costia en la prenant par la main. Viens, je vais te conduire dans notre chambre.
— Costia…
— D'accord, dans la chambre voisine, reprit la rousse en comprenant, même si elle fit une légère grimace.
Elle la suivi donc jusqu'à la chambre où elle déposa son sac, Costia lui assurant qu'elle pourrait aller acheter ou faire amener tout ce dont elle avait besoin, tout ce qu'elle pourrait vouloir.
— Tu pourras prendre de l'argent dans mon coffre, lui indiqua-t-elle. Ce qui est à moi est à toi, et tu pourras avoir tout ce que tu veux.
Lexa tourna dans la pièce qui était immense et comportait beaucoup de luxe, comme elle avait rarement eut l'occasion d'en voir.
— Je te laisse t'installer, fait comme chez toi. Tu es chez toi, d'ailleurs. Même si j'espère vraiment que tu ne resteras pas trop longtemps dans cette chambre… Je serais dans le bureau au fond du couloir quand tu auras besoin de moi.
Costia vint déposer un baiser sur ses lèvres avant de sortir de la pièce. Lexa se laissa tomber lourdement sur le dos contre le matelas plus que confortable en soupirant. Elle avait besoin de dormir pour se reposer, sans être alcoolisée de préférence cette fois. Et à en croire les picotements qu'elle ressentait dans ses yeux, ça n'allait pas tarder à arriver.
Quand elle se réveilla quelques heures plus tard, elle eut un moment d'inquiétude en ne sachant pas tout de suite où elle se trouvait. Puis tout lui revint de plein fouet à l'esprit, lui faisait l'effet d'un violent coup de poing.
Elle se releva doucement, avant de quitter la pièce et de se rendre dans le bureau où Costia lui avait dit qu'elle pourrait la trouver. Et effectivement, la rousse était derrière le bureau semblant ranger une énorme liasse de billet dans le coffre. Celle-ci se retourna vers la nouvelle arrivante avec un grand sourire.
— Heureuse de te voir un peu plus reposée, dit-elle en faisait le tour du bureau en bois massif foncé pour la rejoindre.
Elle lui caressa la joue avant de l'embrasser et Lexa ne put s'empêcher de lâcher un grognement de rage en sentant encore ce vide bien présent, qu'elle n'avait jamais ressenti avant toute cette histoire. Mais heureusement pour elle, Costia semblait l'avoir pris complètement autrement, se contentant d'un léger sourire en coin.
— Tu me fais visiter le bâtiment et le terrain ? Demanda la Wood pour passer à autre chose rapidement.
— Avec grand plaisir !
Elles passèrent donc les heures qui suivirent à faire le tour des lieux, Costia lui faisant visiter chacun des endroits avec une grande fierté.
— J'adore ce banc, lui montra-t-elle finalement l'objet en marbre noir avant de s'y asseoir.
La Wood prit place à ses côtés, reconnaissant en effet que l'endroit et la vue qu'il donnait été magnifique. Devant elle s'étendait toute la ville puis la mer à l'horizon. C'était très clairement à couper le souffle.
Costia prit sa main puis elles restèrent un moment sans dire aucun mot, simplement à observer avec calme ce qu'elles avaient devant leurs yeux. Puis les orbes vertes se baissèrent sur leurs mains jointes et s'écarquillèrent sous la surprise.
— Tu… Tu l'as gardé tout ce temps ? J'ai cru qu'elle avait été égarée ou détruite…
A l'annuaire de la Baines, se trouvait la bague de fiançailles avec laquelle elle lui avait demandé de l'épouser des années plus tôt. Anneau qu'elle avait cherché pendant des jours et des jours sans aucun répit quitte à menacer ceux pouvant être à l'origine de sa perte, avant d'abandonner en ne le trouvant finalement toujours pas.
— Bien sûr que je l'ai gardé. Je n'ai jamais pu m'en séparer, répondit la trafic ante en souriant, tandis que ses yeux trouvèrent ceux de la Wood.
Les yeux verts se firent plus brillants, mais Lexa retint ses larmes. Et pour la première fois, c'est elle qui fit le premier pas en embrassant la jeune femme qu'elle avait enfin retrouvé après tout ce temps.
— Tu voulais me parler, je t'écoute mon amour, déclara la rousse après quelques secondes.
Le regard émeraude se fixa une nouvelle fois sur elle, avant de retourner à l'horizon, puis de nouveau sur la jeune femme.
Alors Lexa lui dit tout ce qu'elle avait sur le cœur. Tout ce qu'elle avait ressenti depuis sa "mort". Tout ce qu'elle avait vécu. Lui racontant toute sa vie sans elle à ses côtés. Mais elle veilla avec précision à tourner les choses comme si elle avait toujours était de ce côté-là de la loi depuis. Veillant encore plus à ne rien dévoiler sur Clarke Griffin et ce qui avait bien pu se passer entre elles deux.
— Je suis contente que tu m'aies écouté et que ce soit plus claire entre nous, commença la brune. Mais…
— Tu as encore besoin de temps, je le comprends mon amour…
Elle se mordit la lèvre, laissant ses yeux se balader sur l'autre femme.
— Même si j'aimerais que ça aille plus vite, je respecte ton besoin.
Elles restèrent sur ce banc jusqu'à la tombée de la nuit, avant que Costia ne lui propose d'aller manger. La rousse en profita pour lui expliquer le fonctionnement du trafic et la féliciter de tout ce qu'elle avait accompli depuis quelques semaines en les aidants. Elle n'avait eu que des compliments sur sa personne de la part de ses employés et clients.
— J'y pense à peine maintenant, mais j'imagine que c'est donc toi qui a demandé à Ontari de ne plus m'approcher ?
Lexa l'avait dit avec un certain amusement dans la voix, mais elle vit une once de rage passer dans les yeux marrons.
— Je connais Ontari et je sais qu'elle peut être plus qu'entreprenante, alors quand j'ai compris que c'était vraiment toi, en effet je lui ai donné cet ordre. Elle a de la chance que je ne l'ait pas puni pour ne serait-ce que t'avoir embrassé, mais elle ne connaissait pas la situation. Alors je passe outre. Si c'était le cas, elle n'aurait jamais pris le moindre risque en essayant de faire quoi que ce soit envers toi.
La rousse lui lança un regard lui donnant l'impression de se faire transpercer complètement.
— Lexa… Personne d'autre que moi ne peux te toucher, tu es à moi. Et peu importe qui te touche ou fait ne serait-ce qu'y penser, le regrettera. Je m'en assurerais moi-même.
Ces mots et le message auraient pu lui faire plaisir d'une certaine manière, mais la brune en frissonna, même si elle ne laissa rien paraître. Et pendant un très infime instant, les yeux marrons de Costia devinrent bleu éclatants, la surprenant.
— Je dois retourner au poste demain, déclara la Lieutenant devant les portes de leurs chambres respectives un peu plus tard. Je me suis déjà absentée trop longtemps. Et si je veux pouvoir t'aider au mieux, je dois absolument maintenir ma couverture. Maintenant plus que jamais.
— Alors vas-y, mon amour. J'ai toute confiance en toi, lui répondit Costia avec un sourire.
Cette dernière se colla à elle avant de l'embrasser avec passion, tandis que Lexa lui répondit de la même manière. Sentant encore ce maudit vide et son estomac se tordant. Très vite cependant, le baiser s'approfondi et les gestes furent moins précis, bien plus pressés.
Les mains se firent plus baladeuses, la rousse n'hésitant pas à les faire passer sous le haut de la Wood et les descendre bien plus bas dans son dos que nécessaire. L'autre femme ne se retenant pas pour en faire de même également.
Puis entendant un gémissement provenir de Costia, la policière sorti finalement de sa torpeur et arrêta de mordiller la nuque de la jeune femme. Avant de la repousser doucement pour se dégager, la jeune rousse la regardant avec étonnement.
— Désolée, mais c'est encore trop tôt…
— Ce n'est pas l'impression que j'avais quelques secondes avant à peine… Répondit avec un air déçu la maîtresse de maison, tout en laissant sa main descendre le long de la poitrine de la femme aux yeux verts avec sensualité.
— Je sais, mais tu m'as promis de me laisser un peu de temps. Et j'en ai encore un peu besoin, dit-elle en attrapant doucement le poignée de la jeune femme.
Avec un sourire mais une moue mi- déçue mi- agacée, elle laissa la Wood retourner dans la chambre qu'elle occupait pour le moment. Cette dernière se changeant rapidement avant d'activer son réveil et de se mettre au lit.
Elle était quelque peu rassurée. Malgré cette désagréable sensation encore présente qui ne semblait pas vouloir lui passer et dont elle ne connaissait pas la cause, elle ressentait toujours du désir pour Costia. Et même si elle avait encore besoin de temps, cela la confortait dans le choix qu'elle avait fait. Alors elle s'endormie pour la première fois depuis quelques jours avec l'esprit un peu plus léger. Et cette fois sans avoir eu besoin de boire ne serait-ce qu'une goutte d'alcool.
Quand elle se réveilla le lendemain, Lexa se prépara rapidement avant de prendre la voiture et de se rendre au poste. La première chose qu'elle fit en arrivant fut d'aller voir sa Capitaine, même si sa coéquipière ne l'avait pas quitté des yeux depuis son entrée dans le bâtiment.
— Wood, tout va bien ? J'ai appris pour votre ex-fiancée.
— Oui, ça va, répondit-elle avec calme. J'avais juste besoin de temps seule pour m'y faire.
La plus âgée la regarda d'un œil perçant et elle fit son possible pour ne rien laisser transparaître.
— Oui, j'imagine bien. Je suis contente de te voir ici, Lexa. Mais…
— Capitaine… Indra, avant que tu ne dises quoi que ce soit, je garde cette enquête.
— Très bien, déclara-t-elle après l'avoir regardé un moment sans rien dire. Qu'est-ce que tu sais de nouveau ?
Lexa était surprise, même si c'était exactement ce qu'elle voulait qu'il se passe. Elle s'était attendue à presque devoir se battre pour garder l'affaire. Surtout après ce qu'il s'était passé avec Octavia pendant leur dernière rencontre.
— Rien pour le moment, Capitaine, lui mentit-elle sans tressaillir. Il faut atteindre avant de faire quelque chose d'autre, rien ne nous est vraiment assez utile en ce moment.
Indra haussa les sourcils, c'était la jeune femme elle-même qui lui avait dit qu'ils pourraient faire tomber presque tout le monde tout de suite s'il venait à lui arriver quelque chose.
— C'est encore plus gros que ce que nous le pensions et ils ont des partenaires dans tous les états, voir d'autres pays, inventa-t-elle pour se justifier.
La réponse sembla plus que satisfaire la plus gradée et elle retourna donc à son bureau un peu plus tard. Octavia ne l'ayant toujours pas quitté du regard.
— Ça va, lui dit Lexa. Tout est ok, ne t'inquiète pas.
Voyant que la jeune Blake ne l'avait toujours pas lâché des yeux quelques minutes plus tard, elle soupirant en lâchant son dossier.
— Je suis vraiment désolée pour ce qui s'est passé, O'. Je ne savais vraiment pas où j'en étais et j'ai très mal réagit. J'espère que tu pourra me pardonner.
— C'est déjà fait, Lex', lui répondit la plus jeune avec un sourire. Je comprends. Je n'imagine même pas ce que ça a dû être pour toi, quand tu a apprit tout ça.
Après un léger sourire et soulagée que sa coéquipière ne semble plus avoir de soupçons pour le moment, la Wood passa le restant de la journée à faire semblant et à mentir à son amie et sa Capitaine. Elle ressentait bien sûr une certaine culpabilité face à ses agissements. Mais elles ne pourraient pas la comprendre. La situation était plus que particulière, et Costia devait passer avant tout.
La brune était tendue en cet instant présent, regardant tout autour d'elle le plus discrètement possible. C'était la première fois qu'elle repassait à l'hôpital depuis la dernière fois qu'elle avait vu Clarke attaché et sous le regard de Costia. Et ce qu'elle voulait le plus à ce moment, mis à part la voir, c'était justement l'éviter. Alors une fois qu'elle fut dans le bâtiment, elle se contenta de continuer de regarder partout pour l'éviter au mieux, se rendant rapidement voir sa « cousine ». Puis elle décida de passer voir Dante avant de partir.
— Ne serait-ce pas celle qui résout tous nos problèmes ? Demanda-t-il en l'accueillant avec un grand sourire.
— Heureuse de vous voir aussi, Dante, répondit-elle avec un sourire. Je venais voir si tout se passe bien ici !
— Parfaitement. On tient le Docteur Griffin à l'œil, mais elle se tient bien pour le moment. J'ai été très déçu d'apprendre que nous ne pouvions finalement pas lui faire confiance, mais bon… C'est bien l'une des rares fois où mon fils a eu raison et moi tort.
— Si elle vous pose problème, n'hésitez pas à m'appeler. Je… m'en occuperai moi-même.
— Alors je n'hésiterai pas ! Lui répondit l'homme avec un grand sourire. Pour Maya Vie, il a suffi d'une intervention de votre part et sa lettre de démission était posé sur mon bureau quelques heures plus tard sans que rien de notre affaire ne soit dévoilé.
La brune prit enfin congé pour se rendre en direction de sa voiture. Mais elle se figea dans le couloir en entendant un rire qu'elle ne pouvait pas ne pas reconnaître. Il sonnait à ses oreilles comme l'une des plus belle mélodie qui lui avait été donné d'entendre de toute sa vie. Clarke était dans la chambre d'un patient qui devait avoir une quinzaine d'année environ à ce qu'elle en voyait et tous les deux discutaient gaiement.
Fermant fortement les yeux en déglutissant, elle reprit rapidement sa route. Essayant de calmer au mieux son cœur qui battait maintenant plus fort.
— Salut ma belle ! lui sourit Ontari quand elle se gara, avant de soupirer. J'ai appris que Griffin n'était pas vraiment avec nous… Quel dommage, je suis sûre que dans un lit elle doit être plus que géniale pourtant…
Lexa ressenti une violente haine pour la femme face à elle et ne put s'empêcher de serrer légèrement la mâchoire. Elle aurait voulu lui mettre violement son poing dans le visage, mais s'en abstint, même si cela la démangeait très fortement. La Queen le remarqua mais lui fit un sourire, elle devait penser qu'elle était simplement en colère de s'être fait rouler de cette manière. Mais ça lui rappela qu'elle devait faire plus attention à ses réactions et qu'elle devait garder son calme et son visage neutre. Calme qu'elle semblait légèrement perdre quand il s'agissait de la blonde. Elle ne pouvait pas faire d'erreur, alors elle se contenta d'acquiescer simplement. Elle conversa un moment avec la jeune femme pour donner le change, même si c'était la dernière chose qu'elle avait envie de faire, avant de partir. Rentrant à la villa épuisée, elle passa rapidement voir Costia avant d'aller se coucher tout de suite.
Un autre jour venait de passer au commissariat et elle avait l'impression de s'en être bien sortie. Une fois dans sa voiture dans le parking au moment de partir, elle ne put retenir un ricanement suivi d'un long et profond soupire. Elle venait de repenser au moment où elle avait compris que c'était Finn Collins qui faisait sortir la drogue de l'hôpital et qu'elle devait l'annoncer à Clarke.
Le moment où avec Octavia elles s'étaient demandées ce qu'elles auraient ressenties si ça avait Costia pour elle, ou Lincoln pour son amie. Et finalement, c'est exactement ce qui se passait actuellement pour la Wood, voire même pire. Mais maintenant, sa réponse était loin d'être la même, loin d'être aussi arrêtée qu'au moment où elles avaient émises cette hypothèse leur paraissant plus qu'impossible. Parce que c'était bien le cas.
Son téléphone se mit à sonner avant qu'elle ne puisse mettre le contact, alors elle attendit un peu avant de le faire et décrocha.
— Oui ? Répondit-elle en voyant que c'était Costia.
— Ah, mon amour. Je sais que je te le demande au tout dernier moment et que tu ne devais faire qu'une livraison à l'Arkadia aujourd'hui, mais tu pourrais aussi passer voir notre ami John ? Ontari m'a dit qu'il était encore en retard sur le paiement. Et comme la dernière fois que tu es passé… Je préfère autant que tu t'en occupe toi.
— Je vais tout de suite chercher le colis pour Pike et je m'en occupe après. Ne t'en fait pas.
— Tu es parfaite, Lexa. Je te remercierai du mieux possible…
Raccrochant, la brune se mit en route pour l'entrepôt avant de garer la voiture et de charger ce qui devait être livré avant de repartir. Elle passa rapidement livrer l'Arkadia comme convenu, s'en tenant au minimum d'échange nécessaire avec Pike. La brune pouvait faire des efforts pour Costia, mais rien que de le voir face à elle, cela la révulsait. Mais de toute manière, l'homme avait bien compris que la Lieutenant ne laisserait rein passer et se tenait à carreau avec elle. Redémarrant le véhicule, Lexa prit la direction du club de John Mills ne perdant pas de temps avant de monter les escaliers.
Sans prendre la peine d'être discrète ou de s'annoncer, elle poussa la porte qui vint violemment claquer contre le mur, le faisant trembler. John releva les yeux vers elle avec peur mais aussi une pointe de défi.
— Encore le même problème que les autres fois, John. Dépêche-toi.
Il la regarda sans rien dire, se contentant juste de la fixer. Mais elle pouvait sentir qu'il rongeait son frein.
— Ce n'est pas Ontari qui m'envoie cette fois, si tu veux tout savoir. Tu as énervé des personnes encore plus haut placées. Alors je te fais encore un petit rappel : flic, mort, fric. A toi de choisir comment ça se termine.
Avant qu'il ne puisse ne serait-ce qu'ouvrir la bouche, l'un de ses hommes sauta sur la brune. Mais elle l'avait prévu avant d'entrer, alors sortant son poignard elle le planta en plein dans le cœur de l'homme sans presque faire un seul mouvement. C'était celui à qui elle avait cassé le bras la dernière fois.
Récupérant le poignard dans le cadavre de l'homme gisant au sol, le sang gicla sur elle. Soupirant et perdant encore un peu plus patience, elle se rapprocha de Mills qui tremblait maintenant comme une feuille après ce qu'il venait de la voir faire sans sourciller, puis elle vint poser la lame du couteau juste entre les jambes de l'homme.
— Ce... Ce n'est pas moi ! Il.. Il… Il l'a fait tout seul !
Il avait tellement peur que d'énormes gouttes de sueurs coulaient le long de son visage. A ces mots, elle retira le couteau d'un coup sec pour lui faire un peu plus peur.
— Bien. Maintenant l'argent, John.
Il ne perdit pas de temps et se rendit devant le coffre, remplissant un sac très rapidement avec ce qu'il y trouvait.
— Ti… tiens ! Il y a plus que prévu ! Dis à Mme Green que… que ça n'arriveras plus jamais !
— Elle sera tout aussi heureuse que moi de l'entendre, déclara-t-elle sèchement en quittant les lieux sans se retourner.
La Wood ne prit pas la peine de se rendre à l'entrepôt, cette fois elle déposerait l'argent directement à la villa. De toute façon tout passait généralement par là avant d'être blanchis, alors ça lui économiserait du temps.
Garant sa voiture bleu nuit proche d'une berline blanche qu'elle n'avait encore jamais vu, la brune passa les portes de la villa en grimaçant. Elle n'avait pas vraiment pris le temps de se nettoyer et était toujours pleine de sang, alors elle se passa rapidement la manche sur le visage en soupirant dans l'espoir d'enlever le plus gros. Sa grimace s'agrandit encore un peu plus quand elle aperçut Costia dans le salon principal avec une autre femme à ses côté. Qu'elle reconnue rapidement comme étant Nia Queen. Cela ne laissait absolument aucun doute.
Elle essaya de continuer son chemin discrètement, mais la rousse l'avait vu passer et lui fit signe de la main de venir les rejoindre. Alors avec un soupir discret elle se rapprocha. Sa fiancée vint déposer un baiser sur ses lèvres avec un regard appréciateur, avant de se retourner vers l'autre femme.
— Nia, je te présente officiellement Lexa Wood. Ma fiancée.
— Enchantée de vous rencontrer, Mme Queen, dit cette dernière le plus poliment possible en tendant la main.
La plus âgée la regarda avec un œil acéré et un air qui aurait très probablement pu faire peur à n'importe qui. Mais la brune n'était pas n'importe qui, alors elle se contenta de maintenir son regard bleu clair et froid comme de la glace pendant un certain temps.
— Enchantée également, lui répondit la femme avec un léger sourire qui n'atteignit cependant pas ses yeux en acceptant la main tendue.
Il sembla à la Wood qu'elle l'avait jugée assez digne pour lui accorder un minimum de respect.
— Excusez-moi pour ma tenue, déclara la brune avec un geste pour la montrer. J'ai dû gérer un petit incident avant de rentrer.
— Et j'imagine que l'incident a dû être gérer correctement, si j'en crois le sac dans votre main.
Lexa opina de la tête, puis la Queen se retourna vers la maîtresse de maison qui n'avait plus rien dit jusqu'à présent.
— Je dois dire que j'avais quelques doutes à ce sujet, Costia. Mais je te concède ce tour-ci, tu sembles avoir de très bon goût. Lexa ne semble pas reculer quand elle doit agir. Je comprends un peu plus pourquoi ma fille était si déçue.
— Merci Nia, tu sais bien que j'apprécie d'avoir ton aval même s'il ne m'est pas nécessaire. Tiens, voudrais-tu dîner ici avec nous d'ailleurs ? Ça nous permettra d'échanger plus longtemps et tu pourras également en savoir un peu plus sur Lexa.
— Avec grand plaisir, lui répondit Nia en hochant la tête.
— Si vous le permettez, je vous rejoins un peu plus tard. Je vais aller me rendre un peu plus présentable.
Les deux femmes acquiesçant, puis elle se rapprocha de Costia pour déposer un léger baiser sur ses lèvres.
— Je dépose ça dans ton bureau et je ferme à clé, la prévint-elle en montrant le sac toujours dans sa main.
— Fais donc ça. Tu es parfaite.
Tandis que Lexa s'habilla, elle se dit que cela s'était bien passé avec Nia Queen. Même si elle avait clairement pu voir ce qu'Anya lui avait dit. Cette femme pourrait faire peur à la majorité du commun des mortels sans même faire d'efforts. Elle comprenait donc mieux comment elle pouvait gagner tous ses procès, surtout si un peu voir beaucoup de corruption entrait en compte. Et elle avait encore moins confiance en elle. Mais si Costia la tenait en estime et était aussi proche d'elle, la Wood n'aurait pas le choix que de supporter sa présence.
Elle ne put s'empêcher d'inspirer et d'expirer fortement en pensant à Anya. Lexa pouvait déjà imaginer la déception qu'elle pourrait lire dans ses yeux si l'avocate finissait par l'apprendre. Et elle s'avait qu'avec Lincoln, c'était bien Anya qu'elle aurait probablement le plus de mal à berner, peut-être même plus que son ami.
La seule de son entourage qui pourrait peut-être comprendre et ne pas la juger et la laisserait faire, même si elle serait certainement entièrement contre, c'était Raven. Non, elle était certaine que l'hispanique ne dirait rien à personne si elle venait à l'apprendre. Peut-être pourrait-elle au moins profiter de sa nouvelle situation pour aider son amie dans ses projets.
Finissant de se préparer rapidement, elle descendit retrouver les deux femmes.
— Je sais bien que tu ne peux absolument pas voir Pike en peinture, mais il m'est très utile Nia. Il est bon payeur et écoule de grande quantité de Green Bone assez facilement.
— Je sais bien tout ça, Costia. Mais il est tellement peureux qu'il pourrait être tenté de te donner à la police.
— Nia, tu es de bon conseil. Et tu sais que j'apprécie beaucoup ceux que tu m'apporte, mais sur ça c'est un non définitif. J'ai la situation bien en mains.
— Et de toute manière en cas de problème je suis là, ajouta Lexa avec assurance en venant prendre place aux côtés de la rousse. Pike n'osera rien dire si je le menace, et personne ne le croira s'il parle contre moi.
Cette dernière lui fit un grand sourire, avant de mettre sa main sur la cuisse de la jeune femme.
— C'est vrai, concéda Nia. Alors je me plierais à ta volonté comme je l'ai toujours fait Costia.
Elles échangèrent encore pendant quelques minutes, avant que le repas ne leur soit servi.
— Lexa, une partie du blanchissement doit avoir lieu dans peu de temps. Je me suis dit que tu voudrais peut-être retourner à Las Vegas. Jack White est l'un de nos principaux partenaires et je sais que tu lui as fait un grand effet, déclara la plus vieille.
— Si Costia n'y voit pas d'inconvénient, ce serait avec plaisir.
La tête du trafic donnant son accord, elles réglèrent les derniers points.
— Mon fils Roan que tu connais déjà il me semble, t'y accompagneras. Il est… assez à l'aise dans ce genre d'environnement, si l'on peut dire.
— Je n'en doute pas, répondit Lexa avec un sourire en coin. Et ce sera un plaisir de travailler avec Roan.
Nia soupira longuement d'agacement.
— Il n'est pas si impliqué qu'Ontari dans les affaires, commença la Wood face à sa réaction, mais il m'a tout de même semblé s'en tirer assez bien.
— Quitte à ouvrir un maudit club de strip-tease, j'aurais au moins voulu qu'il s'implique un peu plus et nous laisse y faire un peu plus d'affaires. Heureusement pour moi, sa sœur est là pour relever le niveau.
Le repas continua sur cette lancée, Costia en profitant pour faire le point sur les dernières affaires.
— Nia, qu'en est-il de notre contact au Mexique ? Le virement est bien arrivé ?
— Oui, une avance de cinquante millions comme nous l'avions convenu. Le reste quand la drogue sera sur place.
— Bien, nous avons encore le temps mais il faudra se débrouiller pour affréter l'avion un peu avant, prévint Costia.
Lexa se contenta d'écouter l'échange entre les deux femmes en haussant les sourcils, puis un peu plus distraitement par la suite. La journée avait été assez longue et son attention n'était plus à son maximum.
— Et pour le festival de San Francisco ? Demanda Costia un peu plus tard.
— La moitié de la somme sera virée un mois avant l'évènement, puis le reste quelques jours avant. Cependant la quantité a été augmentée à cinquante kilo, le festival dure quatre jours et les organisateurs préfèrent prévoir large. Quitte à se débrouiller pour faire circuler la marchandise d'eux même par la suite s'il venait à en rester.
Lexa s'étouffa en buvant, mais fit en sorte de le cacher le mieux possible. Les deux femmes ne semblèrent rien remarquer de son trouble. Elle ne put que se rappeler du festival qui avait eu lieu à Arkadia il y a quelque temps. Il avait duré deux jours et elle avait livré quinze kilos. Et soixante-trois personnes étaient mortes d'overdose à cause de la drogue. La quantité était cette fois plus que triplée et le nombre de jours doublé. Ça risquait d'être un vrai carnage.
— Pas de quoi s'inquiéter alors, il n'a pas lieu avant six mois de toute façon. Déclara Costia. Ce sera amplement suffisant pour tout préparer. Ils prennent juste de l'avance.
La Wood fit abstraction de l'information, ne voulant plus y penser pour le moment. Nia les laissa enfin toutes les deux seules, passant un petit moment sur le canapé quand elle quitta la villa.
— Tu sais, mon nom d'affaire, Kristen Green, c'est toi qui me l'as inspiré.
— Ah ? Demanda la brune étonnée.
— Oui, Green, tu sais ? Comme tes yeux !
— Je vois, se contenta-t-elle de répondre sans rien dire de plus.
— Et c'est pour ça que la Green Bone à cette couleur. Je ne t'avais plus à mes côtés, alors j'ai fait en sorte de pouvoir voir à peu près la couleur de tes yeux quand je le voulais. C'était en quelque sorte ta part et ton implication à mes côtés.
Ne sachant pas vraiment quoi en penser ni comment répondre, Lexa se contenta de l'embrasser après avoir dégluti puis elles montèrent les escaliers pour se rendre aux chambres.
— Je vais aller prendre un bain, annonça la Wood. J'ai passé une longue journée et j'ai vraiment besoin de me détendre un peu.
La jeune femme la regarda en se mordant la lèvre inférieure, avant de venir se coller lascivement contre elle et de caresser son corps en laissant descendre sa main le long du flanc de la jeune femme.
— Tu pourrais aller prendre un bain, c'est vrai, commença-t-elle en lui mordillant le cou. Mais j'ai une bien meilleure façon de relâcher la pression et de te détendre à coup sur. Bien plus intéressante et qui nous inclus toutes les deux. Dans un lit. Remarque, où tu veux, même. Si ce n'est pas trop t…
Ne la laissant pas finir sa phrase, les yeux de Lexa s'assombrirent avant qu'elle ne la plaque contre le mur en l'embrassant, ouvrant par la suite la porte de la chambre de Costia d'un geste vif. L'envie se faisait de plus en plus forte, et n'importe qui passant par-là aurait pu le comprendre sans même les voir aux vues de la tension présente autour d'elle, presque palpable. Les mains se baladèrent un peu plus, tandis que Lexa la souleva en la prenant par les cuisses, la rousse refermant ses jambes sur elle.
Ne perdant pas de temps, la Wood la conduisit vers le lit sans quitter une seule seconde ses lèvres et rompre le baiser. Puis elle la déposa sauvagement contre le matelas, lui faisant échapper un gémissement de plaisir. Costia se vengea en lui mordant durement la lèvre la faisait saigner, avant que la brune ne la déshabille complètement. Lexa avait envie d'elle maintenant et elle allait assouvir cette envie sans se poser de question.
Elle avait finalement retrouvé la femme qu'elle avait perdue et elle allait en profiter. Rien d'autre ne comptait. Et même si elle prit du plaisir une bonne partie de la nuit, à la fin le vide était toujours présent au fond d'elle. Mais peu importe, seule Costia comptait.
Clarke fixa la brune qui était assise sur son canapé en cet instant présent, d'un œil plus que noir et perçant.
— C'est de Lexa que nous sommes en train de parler je te rappelle, Octavia.
— Oui, mais et si c'était le cas ? Lui demanda la Blake avec une inquiétude bien palpable.
— C'est tout ce qu'elle abhorre, ce qu'elle a passé sa vie à combattre. Alors bien sûr que non, dit fermement la blonde.
— Tu ne l'as pas vu avec elle, Clarke. Lexa pensait que c'était la femme de sa vie, elle lui a demandé de l'épouser ! Et après sa mort… Elle était brisée, la mort de Costia l'a brisée. On a mis des mois, des années, avant qu'elle lâche prise et se reprenne. Alors oui, j'ai peut-être des…
— Octavia ! La coupa la Griffin toujours aussi fermement ainsi qu'une pointe d'agacement. C'est de Lexa Wood qu'il s'agit, de ta coéquipière depuis des années. De l'une des femmes les plus exemplaire et vraie que je connaisse. Qui ne réfléchis pas à faire des choses qui lui sont pourtant difficiles et terribles, pour les autres.
La blonde reprit quelque peu son calme, se contentant de la fixer fermement droit dans les yeux avant de reprendre la parole.
— Alors non, il n'y a absolument aucune chance que je puisse croire que Lexa va tout abandonner simplement pour être de nouveau avec Costia. Et toi non plus tu ne le devrais pas.
La brune baissa la tête en mettant une main sur son front en geignant légèrement.
— Mais si…
— Non. Il faut qu'on lui fasse confiance, O'. Je suis certaine qu'elle a un plan, mais qu'elle ne peut juste pas nous en parler pour le moment. Lexa n'abandonnerai jamais la bataille qu'elle a mené toute sa vie. Pas même pour retrouver Costia. Il n'y absolument aucune chance et je n'y crois pas. Je refuse d'y croire, même.
— Tu as sans doute raison… Soupira-t-elle en se rangeant de son côté. Je suis juste trop inquiète pour elle… Elle est bizarre, mais comme tu l'as dit c'est qu'elle doit faire au mieux pour boucler cette affaire.
