Bonjour à tous !
Avec un peu de retard, voici le nouveau chapitre.
— Prends une équipe et allez les appréhender à ce moment-là.
— Tu es certaine ? Si ça tourne mal, on peut dire adieu à l'opération Lexa…
La Wood regarda sa co-équipière en se levant de sa chaise pour aller chercher un document qu'elle regarda avec attention.
— Absolument certaine. Tu as passé longtemps sur cette affaire, tu as l'avantage sur cette opération et bien assez de preuve pour tout clôturer, même si les choses viennent à déraper un peu.
— Très bien, je te fais confiance. Je vais monter une équipe et y aller alors. Tu es sûre de ne pas vouloir venir ? Lui redemanda tout de même la plus jeune pour ce qui était environ la cinquième fois.
— Oui, j'ai toute confiance en toi Octavia. Et je ne peux pas vraiment me permettre d'apparaître dans cette affaire… Pas pour le moment.
— Je comprends, pas de problème. Même si j'aurais voulu pouvoir m'appuyer sur toi…
Avec un sourire, sa partenaire et amie se leva pour aller voir la Capitaine. Et voilà comment Lexa avait fait d'une pierre deux coups. Rendre son amie et son équipe plus confiante envers elle en les aidant sur l'enquête, mais également se débarrasser d'un adversaire assez important de Costia.
Elle n'aurait jamais pu penser que sa vie deviendrait ce qu'elle était aujourd'hui. La brune était maintenant tellement différente de la personne qu'elle avait été ces dernières années. Mais elle ne pouvait pas le regretter. Pas quand tout cela lui avait permis de retrouver la femme qu'elle aimait. Alors mentir à ses amis lui était très rapidement devenu une habitude, comme celle de participer au trafic de sa fiancée. Ça ne lui importait que peu d'être devenu cette personne. Pas quand elle pouvait avoir Costia à ses côtés.
Lexa ferma la portière de sa voiture avant d'ouvrir le coffre et de poser la sangle du sac sur son épaule. Puis elle monta rapidement les quelques étages du bâtiment ancien et presque insalubre jusqu'à toquer à la porte. Mais sans réponse après une deuxième et troisième fois, elle décida de l'ouvrir d'elle-même avec les clés qu'elle avait en sa possession.
La personne qu'elle était venue voir était pour le moment dos à elle et ne semblait absolument pas l'avoir remarqué. Alors doucement, elle s'approcha, levant sa main à hauteur de la tête de la personne. Puis vivement elle retira les écouteurs rouges, faisant sursauter la Reyes qui se retourna vers elle une main sur le cœur.
— Wood ! Mais ça va pas de me faire peur comme ça ? Pourquoi tu n'as pas tapé comme tout le monde ?
Face au regard surpris et atterré de son amie, la brune aux yeux verts ne put éviter de laisser échapper un rire en levant les yeux au ciel.
— C'est ce que j'ai fait, Rav. Plusieurs fois, même. Mais vu le volume de ce machin… Répondit-elle en montrant l'écouteur qui pendait et dont une musique très forte s'échappait encore.
Roulant les yeux, l'hispanique coupa le son sur son téléphone avant de poser les objets sur la table non loin d'elles.
— Je suis contente de te voir, mais qu'est-ce qui t'amène ? Lui demanda la personne qui habitait ici. Tu ne m'avais pas prévenu que tu devais passer.
— Je voulais savoir comment tu avançais sur ton garage ? Répondit l'autre brune en posant son sac de sport sur la même table.
— J'ai quelques problèmes avec la banque… Ils ne veulent pas me donner le prêt pour le moment…
Et Lexa s'en doutait, c'était bien l'objet du pourquoi de sa présence aujourd'hui. Alors elle ne fit qu'ouvrir la fermeture éclaire du sac qu'elle avait amené avec elle sous les yeux de son amie. Qui fut plus que surprise de voir ce qui s'y trouvait.
— Dios mio… C'est quoi tout ça, Wood ? Dit-elle éberluée en ouvrant de grands yeux.
— Ma participation à l'ouverture de ton garage.
— Tu sais très bien que je ne peux pas accepter, répondit la Reyes en le refermant brusquement avant de le remettre entre les bras de son amie. Et d'où tu me sors tout ça, d'ailleurs ?
Lexa soupira avant de déposer une nouvelle fois le sac sur la table, sous le regard désapprobateur de la jeune femme. Bien sûr qu'elle s'était attendue à cette réaction et cette question, heureusement pour elle d'ailleurs. Parce qu'elle avait ainsi pu s'y préparer un minimum.
— Tu sais que je suis toujours sur mon affaire ?
— Avec Costia ? Oui, je ne sais même pas pourquoi tu ne l'as pas lâché vu la situation…
— Raven… S'il te plais… Bref. J'ai été au casino et c'est ce que j'y ai gagné. Indra et O' ne sont pas au courant, et ça ne risque rien. Mais je ne veux pas le garder. Et je ne veux pas non plus le laisser au poste pourrir ou être utilisé inutilement. Donc, je te le donne parce que je sais que tu en feras bon usage.
La jeune femme la regarda avec des yeux inquisiteurs, avant de les diriger de nouveau vers le sac. Bien sûr, c'était un mensonge monté de toute pièce. Et ce n'était qu'une partie de ce qu'elle pouvait avoir maintenant qu'elle travaillait avec Costia. Mais ça, Raven n'avait absolument pas besoin de le savoir. Elle s'était de toute façon elle même occupée de blanchir l'argent pour que son amie n'ait aucun problème à l'utiliser.
— Il y a combien au juste ?
— Trois cent mille. Je pense que ça pourra t'aider à démarrer.
— Lexa ! C'est bien assez pour plus que démarrer même ! Tu es certaine de ne pas vouloir en garder une partie ?
— Plus que certaine, Reyes. Prend le comme un remerciement pour avoir toujours été présente pour moi. Mais n'oublie pas, j'ai droit à toutes les réparations presque gratuitement, maintenant ! Lui dit la Lieutenant avec un sourire en coin.
La mécanicienne la regarda fixement pendant un moment, avant de faire passer son attention sur le sac plein de billets en grosses coupures une nouvelle fois. Puis sur son amie, avant de venir se jeter dans ses bras sans dire le moindre mot. Mais Lexa la connaissait assez pour savoir que c'était le remerciement le plus pur qu'elle pourrait avoir, alors un sourire prit place sur son visage.
— Je dois y aller, Raven. Et va mettre tout ça à la banque rapidement !
— J'y vais tout de suite, même ! S'exclama-t-elle quand son amie ouvrit la porte. Merci, Lexa. Vraiment.
La Wood ferma la porte avec un signe de tête et un dernier sourire, avant de retourner dans sa voiture. Elle laissa échapper un soupir de lassitude en se mettant au volant. Elle était fatiguée de mentir à ses amis. Mais si elle pouvait au moins les aider, cela restait malgré tout une bonne chose. Tournant la clé du démarreur, la sonnerie de son téléphone se mit à retentir. L'écran affichait Costia, ce qui était étonnant puisqu'elle devait la retrouver dans quelques minutes à peine.
— Costia ? Quelque chose de grave est arrivée ? Demanda-t-elle avec une pointe d'inquiétude dans la voix.
— Non, mais ça aurait pu l'être, j'ai besoin que tu t'en occupes. Deux hommes sont entrés dans l'entrepôt, heureusement Ontari les a arrêtés avant qu'ils ne puissent faire quoi que ce soit.
— Ils sont toujours à l'entrepôt ? Demanda Lexa une nouvelle fois en fronçant les sourcils.
— Oui. J'ai besoin que tu te débarrasse d'eux, mon amour. Et si tu peux les faire parler avant…
— Je m'en occupe. On se voit après, lui répondit simplement la Lieutenant avant de raccrocher.
Remettant en marche le moteur en serrant inconsciemment la mâchoire, elle prit la direction de la plaque tournante de leur trafic et se stationna à l'entrée. Ontari vint rapidement à sa rencontre quand elle la vit.
— Où sont-ils ? Demanda-t-elle à la fille de Nia.
cette dernière lui répondit qu'ils étaient déjà attachés dans le fourgon noir et qu'elle pouvait le prendre.
— Atohl ! Tu viens avec moi, monte, ordonna-t-elle à l'homme en ouvrant les portes arrière pour voir les deux prisonniers de ses yeux.
Ils étaient en effet tout les deux bâillonnés et attachés, à les voir ça ne semblait être de simple hommes de mains de la concurrence. D'une certaine façon, elle était soulagée de ne pas y trouver d'agents de police. Après tout, sa fiancée ne lui avait pas dit grand-chose mis à part de s'en occuper. Elle aurait pu tomber face à face avec des collègues qu'elle voyait tous les jours.
La Wood prit le volant du fourgon, Athol à ses côtés, en direction des hauteurs de la ville. Puis elle continua de rouler encore un peu, jusqu'à arriver dans un endroit désertique. Elle indiqua à son homme de faire sortir les deux autres à l'arrière, avant de récupérer son poignard dans le sac. Ouvrant la portière, elle sorti avec l'arme blanche dans une main et son pistolet toujours à la ceinture.
Les deux hommes étaient à genoux au sol et Athol les tenait en joug avec un fusil à pompe. L'un devait avoir environ la quarantaine, et l'autre pas plus de vingt-cinq ans. Elle s'approcha doucement d'eux et leur enleva les baillons.
— Vous pouvez crier autant que vous le voulez, personne n'entendra rien, déclara-t-elle sur un ton froid. Bien, maintenant je veux savoir ce que vous faisiez dans cet endroit sans y être autorisé.
— Récupérer la recette de la drogue de cette conne de Green ! Cracha le plus vieux. Une femme n'a pas sa place dans ce milieu !
Lexa s'avança un peu plus de lui dangereusement en haussant un sourcil, lui mettant la lame sous la gorge avec tellement de force qu'une entaille fit déjà son apparition en laissant échapper quelques gouttes de sang.
— Tu as conscience que tu n'as absolument pas le droit de parler comme ça de Kristen Green ?
Finissant sa phrase, elle planta vivement la lame dans une des épaule de l'homme, qui se mit à hurler de douleur tandis qu'elle la retira en la tournant lentement.
— Bien. Maintenant, que je sais pourquoi tu y étais... Je veux que tu me dises qui t'as envoyé faire ça.
L'homme grognant de douleur lui lança un regard noir avant de cracher à ses pieds.
— Je ne te dirais rien d'autre, connasse. Encore moins si c'est pour aider une salope comme Green !
— Mauvaise réponse.
D'un geste vif et précis, Lexa transperça le cœur de l'homme dans les yeux duquel elle vit la peur, avant de rapidement voir la vie le quitter.
Retirant la lame, elle la nettoya sur les vêtements de celui qui venait de s'écrouler au sol avant de se retourner vers le plus jeune. Il semblait plus que terrifié, les yeux grands ouverts en regardant le corps de son acolyte baignant déjà dans son sang à même la terre.
— Alors, est-ce que toi, tu as des choses en plus à me dire ? Demanda-t-elle après l'avoir fixé un moment.
— Je… Je… Oui ! L'homme qui nous a demandé de le faire s'appelle J.F. ! Il a dit qu'on serait bien payé et qu'on pourrait intégrer leurs hommes !
— Rien d'autre ? Lui demanda la Wood en continuant de jouer avec son couteau toujours entre ses mains.
— Je ne sais rien de plus ! Je vous le promets! Il nous a juste demandé de récupérer ce qu'on pouvait et de le rejoindre au port demain soir ! Je vous ai dit tout ce que je savais! Promis je ne vous nuirais plus ! Plus jamais ! Je vous serai même loyal si vous me le demandez !
Il avait l'air de dire la vérité et l'idée lui traversa l'esprit de le laisser en vie et partir. Il était jeune et elle pouvait presque se revoir à son âge. Si Indra n'avait pas été là et aussi présente pour elle, Lexa aurait très certainement eut de grandes chances de peut-être finir comme lui.
Mais peu importait ce qu'elle voulait, parce qu'à présent, elle était de toute façon devenu comme lui. Bien pire que lui, même. Et à cet instant, Athol la regardait étonné qu'elle ne fasse rien. Elle ne pouvait pas perdre tout ça, elle ne pouvait pas prendre le moindre et infime risque de perdre Costia.
Alors ravalant l'horreur et la culpabilité qu'elle ressentait déjà en pensant à ce qu'elle était sur le point de faire, et qui lui vrillait l'estomac, la jeune femme se rapprocha de lui et fermant les yeux, elle le tua d'un coup net de sa lame.
— Mets leur corps dans la voiture, ordonna-t-elle à son acolyte en regardant fixement devant elle l'horizon sans même vraiment le voir.
La Lieutenant récupéra un tee-shirt qui était dans son sac et se changea. Elle avait de la chance, seulement son haut avait été touché par le sang. Son visage aussi, mais elle le nettoya rapidement avec le vêtement sale.
La jeune femme monta dans la voiture et quand Athol, à qui elle avait demandé de venir, fut sur le siège passager, elle mit le véhicule en marche. Roulant en silence un moment, elle arrêta le véhicule non loin d'une des collines derrières la maison de Costia.
— Retourne à l'entrepôt et dit à Ontari que l'ordre venait de la famille Fox. Je veux que leur corps soient envoyés dans leur locaux en signe d'avertissement.
— Bien, Lexa, lui dit-il en venant prendre sa place devant le volant du van.
Elle attendit qu'il soit parti et ne fut plus en vue, avant de hurler de colère dans le vent. Ce n'était pourtant pas la première fois qu'elle tuait des hommes de sang-froid. Bien au contraire ces derniers temps. Et c'est bien ce qui lui déplaisait.
Elle ne pouvait s'empêcher de se dégoûter et de se détester. Mais elle avait accepté et choisie de le faire d'elle-même. Le faisait pour Costia, pour sa fiancée. Et c'était suffisant pour que la brune s'y fasse. Décidant d'évacuer sa rage comme elle le pouvait, elle se mit à courir pour rentrer à la maison de celle qui avait partagé sa vie pendant tant d'années, celle que contre toutes attentes la brune avait retrouvé.
Quand elle arriva, elle fit en sorte de faire son maximum pour se calmer et que la dirigeante du trafic ne voit rien de son trouble. Ça ne lui fut pas vraiment de difficile, la jeune femme se contentant de venir contre elle et de l'attirer sur le canapé en retirant ses vêtements.
Puis la rousse s'endormie quelques heures plus tard, mais ce fut bien loin d'être le cas du côté de la Wood. Dernièrement, même si elle était sûre de ce qu'elle faisait, il lui était difficile de ne pas revoir en boucle toutes les choses qu'elle devait faire. C'est pourquoi à quatre heures du matin elle était dans le jardin, déambulant dans la nuit noire seulement éclairée par les astres brillants qu'elle regarda.
Il fut l'heure pour elle d'aller travailler, sans qu'elle n'ait dormis ne serait-ce qu'une heure. Quand elle finit de se préparer, Costia quand à elle dormait toujours et la Lieutenant prit soin de la pas la réveiller, avant de se rendre au poste. La journée se passa calmement, sans encombres. Puis elle se rendit faire un retrait à l'hôpital. Tout ce passa parfaitement bien, jusqu'à ce qu'elle ne soit bloquée dans une pièce une nouvelle fois. Elle sut immédiatement qui avait pu faire une telle chose avant même de l'avoir vue.
— Clarke, est-ce que je n'ai pas été assez clair avec toi la dernière fois ? Demanda sèchement la brune en la regardant.
Ne lui laissant pas le temps de dire quoi que ce soit d'autre, la blonde l'embrassa avec douceur avant que la Wood ne la repousse quelques instants plus tard.
— Clarke… Il faut que tu arrêtes de faire ça. J'ai choisi Costia, c'est elle que j'aime.
— Dis-moi que quand elle t'embrasse tu ressens plus que quand je le fais-moi…
— Clarke…
— Dis-moi que quand elle te touche, tu n'imagines pas que ce sont mes mains qui te touchent…
— Clarke… Arrête…
— Dis-moi quand tu jouis, tu ne penses jamais à moi…
N'ayant absolument plus la force de résister face à son regard bleu et à ses paroles, Lexa l'embrassa subitement avec douceur mais passion. Elle la rapprocha d'elle en la tenant par les hanches, la collant à elle et les baisers devenant bien plus appuyés. Son cœur aurait presque pu sortir de sa poitrine, tellement il cognait fort et vite.
Et le pire c'est que tout ce que venait de décréter avec autant d'aplomb la blonde était vrai. Elle s'en rendait compte. Son cœur battant plus vite que jamais le prouvant. Ses mains la caressant pourtant encore assez chastement la rendaient déjà folle d'envie. Son corps se mariant parfaitement contre le sien le confirmant. Et combien de fois avait-elle même seulement rêvé de l'avoir pantelante et tremblante tout contre elle. Repensé à ses yeux, au goût de ses lèvres qu'elle avait pourtant à peine eut l'occasion de goûter. Elle y avait pensé hier soir à peine, quand Costia et elle était au lit.
Mais ce n'était qu'un fantasme. Rien de plus que ça. Alors profitant encore un peu du baiser, elle la repoussa doucement avant de dépasser la limite et de ne plus pouvoir s'arrêter.
— Arrête, Clarke, lui dit-elle en reprenant sa respiration, mais avec fermeté. Je te l'ai déjà dit, j'ai retrouvé Costia et je ne veux pas la perdre. Elle est plus importante que tout le reste.
— Je ne t'abandonnerais pas, même si c'est ce que tu me demande de faire. Arrête de te voiler la face, Lexa.
Avec un regard noir mais plein d'espoir, la blonde quitta la pièce, inversant la situation de force par rapport à la dernière fois. La brune s'appuya contre le mur en soupirant. Il fallait qu'elle se reprenne, mais la Griffin et elle étaient comme des aimants. C'était une chose qu'elle ne pouvait pas nier, qu'elle ne pouvait plus nier. A peine la voyait-elle, que son cœur battait plus vite. A peine posait-elle ses mains sur son corps, que ce dernier s'embrasait comme jamais. La Wood savait qu'elle avait irrémédiablement envie d'elle.
Alors elle se dépêcha de quitter ce maudit endroit et de récupérer sa voiture. Elle ne passerait pas déposer la drogue à l'entrepôt aujourd'hui. Quand elle rentra chez elle, sa fiancée était allongée dans leur lit, en petite tenue et un livre à la main.
— Tu rentres plus tôt que d'habitude, mon amour, dit-elle surprise. Est-ce que tout va bien ?
La brune ne prit pas la peine de lui répondre et ne perdit pas une seconde pour s'approcher en se déshabillant. Elle lui arracha le livre des mains avant de l'envoyer valser derrière elle sans s'en préoccuper ne serait-ce qu'une seule seconde. Costia la regarda étonnée mais avec un grand sourire, plus que ravie.
— J'ai envie de toi, tout de suite, déclara la brune comme seule explication en finissant de déshabiller la jeune femme sauvagement et avec précipitation.
Ce n'était pas tout à fait vrai si elle devait dire la vérité. Elle voulait surtout évacuer l'envie qui l'habitait ainsi que la frustration depuis son baiser échangé avec Clarke seulement quelques minutes avant. La Wood avait eu envie de la déshabiller et de la faire hurler de plaisir dans cette pièce. Et c'était actuellement encore le cas. Mais ça, la rousse n'avait pas besoin de le savoir, bien au contraire. C'était cette dernière qu'elle aimait et ce n'était qu'une pulsion qu'elle avait ressenti pour la blonde. Pulsion qui traînait en longueur, il est vrai, et qu'elle allait tenter de satisfaire tout de suite avec sa fiancée, avec la femme qu'elle aimait.
Mais cette fois, rien que cette fois, elle s'autorisa à imaginer très clairement que la femme qu'elle touchait était belle et bien Clarke Griffin. Elle devait se retirer ce foutu fantasme de l'esprit une bonne fois pour toute et si c'était de cette manière qu'elle allait y remédier, elle pouvait bien faire semblant pendant un peu de temps. Elle prit du plaisir, mais pas autant qu'elle en avait eu ne serait-ce qu'en embrassant la blonde. Pas autant qu'elle pensé pouvoir en avoir si c'était vraiment elle qu'elle pourrait toucher. Mais c'était bien assez suffisant pour le moment.
La semaine se passa comme habituellement et le weekend venu, la Wood retrouva ses amis chez Octavia et Lincoln pour un barbecue. Elle aurait préféré pouvoir dire encore une fois non, mais en le faisant trop souvent elle pourrait finir par éveiller des soupçons complètement inutiles.
Alors c'est déterminée à paraître calme et à faire comme si de rien n'était qu'elle passa la porte et se rendit dans le jardin, pour les retrouver. Elle avait peu de chances, car leur « famille » au complet se trouvait aujourd'hui autour de la grande table.
Et si elle savait depuis le début de cette histoire qu'elle pouvait s'en tirer avec Octavia, Indra, mais également plus ou moins avec Lincoln et même Raven, elle n'était pas certaine de ses réactions face à Anya. La seule chose qui pourrait la sauver, c'est que la jeune hispanique était également là aujourd'hui. Ce qui la rassura, quand elle entendit la plus vieille rire à ce que venait en effet de dire la Reyes. Pour ce qui était de Bellamy et Echo, ça ne lui poserait aucun problème.
— Lexa ! Hurla joyeusement son amie d'enfance quand elle la vit, courant presque vers elle.
Sans se soucier des regards étonnés voir même las des autres, elle lui sauta dans les bras. La Wood fronça les sourcils, avant de lui rendre brièvement son étreinte puis elle la lâcha finalement.
— Qu'est-ce qui se passe Rav ? Parce que j'imagine que ce n'est pas juste de me voir qui te rend aussi heureuse. Je ne suis d'ailleurs même pas certaine que de voir Anya puisse te mette dans cet état.
Son amie lui ordonna de se taire d'un regard noir, se retournant pour vérifier que l'avocate n'ait rien entendu à ce qui avait été dit.
— Mais non, tonta ! C'est que j'ai trouvé des locaux pour le garage et je pense avoir enfin tout finalisé !
— C'est génial ! Répondit Lexa avec un grand sourire, réellement heureuse pour la jeune femme.
Comme si une personne lui sautant dessus n'était pas suffisante pour la journée, elle rattrapa avec force un autre boulet de canon. Mais cette fois, il était bien plus léger.
— Coucou Marraine ! Lui dit le petit garçon de ses amis avec un immense sourire.
— Salut ma crapule, comment ça va toi ?
Avec surprise, elle vit le petit homme dans ses bras se retourner vers Raven et lui lancer un regard noir. Regard que la brune lui rendit de la même façon.
— Bien, mais Tatie Raven a encore essayé de me voler du chocolat. Pourtant je lui en avais déjà donné plein ! Et Maman lui avait dit d'arrêter de se goinfrer avant le repas, en plus !
Sans pouvoir se retenir, Lexa éclata d'un grand rire dont le niveau augmenta encore plus quand elle entendit la jeune femme en cause, pourtant adulte, maugréer un « cafteur » et lancer un regard encore plus noir à son petit protégé.
— Tu connais Tatie Rav, Ethan, lui répondit-elle. Les choses qu'elle aime le plus dans la vie, c'est les voitures et le chocolat.
Le petit garçon lâcha un rire, avant de retourner auprès de sa mère qui venait justement d'arriver.
— Et le pire dans tout ça, c'est qu'elle a beau en manger des tonnes elle ne prend pas un seul gramme, soupira d'ennuis Octavia. Et tout ça, en plus sans faire du tout de sport depuis cette blessure à la jambe…
Il est vrai qu'il y a quelques années, avant la mort de Costia, la Reyes avait eu un effroyable accident de voiture. Elle avait beau être une pilote hors pair, peut-être meilleur que la Wood elle-même, elle n'avait rien pu faire pour éviter le camion qui lui était rentré dedans. Elle n'en gardait qu'une jambe dont elle boité et la douleur de temps à autre. Un miracle face à la violence du choc.
Et elle était restée dans le coma plus de deux mois, aucun d'eux ne sachant vraiment si elle allait pouvoir s'en remettre un jour. Mais c'était une dure à cuire et elle avait fini par se réveiller. Par la suite, elle avait dit avec calme à Lexa qu'elle ne regrettait pas ce qui lui était arrivé. Car la seule solution qu'elle aurait eu pour éviter le camion, c'était de foncer sur le trottoir dans une famille se baladant tranquillement. Et elle pensait aussi que si elle n'avait pas été là à ce moment précis, c'est le camion lui-même qui les aurait fauchés.
On lui avait expliqué après son réveil que l'un des bouts de tôle arraché avait fini en pleins dans sa colonne vertébrale, rendant ses jambes inutilisables. Et si elle voulait une chance infime de les retrouver, elle devait accepter une opération qui pourrait complètement la paralyser, voir même peut-être lui retirer la vie.
L'hispanique avait accepté l'opération malgré tout. Elle ne voulait pas rester complètement "handicapée", comme elle le disait. Mais elle avait fait promettre à ses amis d'être là s'il arrivait quelque chose. Finalement, l'opération avait semblé fonctionner, ainsi par la suite elle avait attaqué la rééducation. Dans un premier temps, la Reyes ne fut pas capable de remarcher correctement et avait envoyé baladé violemment ses amis. Mais ils avaient tous tenus bon et étaient repassés la voir, jour après jour, peu importe le nombres de refus et la violence des insultes qu'elle avait pu leur adresser.
— Non non, O'. Je fais toujours du sport, figure toi. C'est juste que je n'en fait plus qu'un seul et unique, mais de manière intensive. Et dans un lit, le plus souvent !
Octavia fit signe à son fils de rapidement partir plus loin en ouvrant grand les yeux, avant de se retourner vers la jeune hispanique.
— Et du coup, cette histoire ça inclus à combien de pour-cents Anya dans ton lit ? Ou toi dans le sien ? Demanda-t-elle avec un sourire, échangeant un regard amusé avec la Wood.
Face à elles, Raven perdit brutalement son sourire et blêmit. Les deux jeunes femmes se retournèrent donc, Octavia explosant d'un rire absolument pas contenu quand elle vit l'avocate face à elles avec un léger sourire au coin des lèvres.
La nouvelle arrivante avait été celle que la blessée avait le plus repoussé, plus durement que les autres même. Malgré tout, elle s'était accrochée et avait tenu bon, lui faisant entendre raison quand ces derniers n'en furent plus du tout capables. Ces deux-là avaient toujours été assez proches, mais la relation qu'elles avaient s'été modifiée à ce moment-là. Mais depuis des années, rien ne semblait vraiment avoir évolué. En tout cas pas de manière officielle, parce que de ce qu'en savaient les autres elles se voyaient assez régulièrement toutes les deux.
— J'aimerais bien le savoir moi aussi, Reyes, lui dit l'avocate avec un regard perçant et toujours le même sourire.
L'hispanique détourna les yeux, complètement gênée face au regard que lui lançait Anya. C'était bien la seule personne au monde qui pouvait la faire taire de cette manière. Elle se contenta de se racler la gorge, avant de se retourner vers la Blake.
— Bref, j'étais en train d'expliquer à Lex' que j'ai enfin trouvé un local pour le garage !
— Je sais, dit la maîtresse de maison en levant les yeux au ciel, néanmoins avec un sourire. On le sait tous, tu ne fais qu'en parler depuis que tu as passé le seuil de ma porte. D'ailleurs, aux dernières nouvelles la banque ne voulait pas t'accorder le crédit, comment tu as fait ?
A ce moment précis, la Wood se tendit involontairement, faisant le maximum pour garder un air parfaitement calme et normal. Son amie la regarda très brièvement avant de répondre à la question d'Octavia.
— J'ai eu un bienfaiteur ! Mais je ne te dirais pas son nom, alors pas la peine de me le demander !
Lexa resta avec elles encore quelques minutes pour ne pas que son départ à ce moment là ne puisse paraître suspect, avant d'aller saluer les autres, n'en ayant pas encore eu le temps. Lincoln était un peu plus loin, discutant avec son beau-frère et sa compagne.
Ils discutèrent un moment, jusqu'à ce que Lincoln n'amène Bellamy dans la maison pour lui demander son avis sur les plans d'extension de celle-ci. La Wood se retrouva donc pendant quelques instants à discuter avec Echo de tout et de rien. Puis la jeune femme se tue et lui lança un regard qui sembla bizarre à la brune aux yeux verts.
— Qu'est-ce qu'il se passe, Echo ? Lui demanda la Lieutenant de Police en fronçant les sourcils.
La jeune femme regarda autour d'elles, s'assurant qu'Octavia, Raven et Anya ne risquaient pas de les rejoindre tout de suite ni d'entendre ce qui allait se dire.
— Lexa… Tu sais que je ne trempe plus dans les trafics, mais j'ai malgré tout toujours des contacts, même lointain. Et j'entends certaines choses. Honnêtement, je me fais du souci pour toi.
— Comment ça ? Lui demanda-t-elle presque froidement.
— Quelqu'un de nouveau intervient au sein de l'organisation de Kristen Green et Nia Queen. Et qui semble beaucoup s'y plaire. Dont la description colle à la tienne. Je sais que tu peux être amenée à faire ce genre de chose pour le travail et bien sûr que je n'en parlerais pas. A quiconque. Je ne tiens pas me faire tuer, ni à ce que ce soit ton cas. Mais, Lexa…
La Wood lui faisait malgré son passé entièrement confiance, elle savait que la compagne de Bellamy ne dirait rien. Mais ça ne l'empêcha pas de s'inquiéter après ce qu'elle venait de dire. Elle lança un regard interrogatif à la jeune femme qui semblait hésiter à poursuivre ce qu'elle avait commencé.
— Je sais qui est vraiment Kristen Green, Lexa. Et je m'inquiète pour toi, maintenant que tu le sais et que tu es avec eux. Je sais à quel point Costia comptait pour toi. Compte peut-être toujours.
Jetant un regard derrière elle pour s'assurer de ne pas être observée, Lexa s'avança lentement vers elle en la foudroyant du regard.
— Je gère parfaitement les choses, Echo. Merci de ta sollicitude. Mais Octavia est courant que c'est elle, Indra aussi. Elles travaillent avec moi sur l'affaire.
— Et elles savent aussi que tu partages de nouveau ton lit avec elle ? Que tu as pris une place de choix dans le trafic ? Que Nia est presque sous tes ordres, maintenant ? Ta réaction ne trompe personne, ne me dis pas le contraire.
— Tais-toi, Echo, lui dit avec hargne la brune en perdant un peu son calme. Je ne sais pas comment tu es au courant de tout ça, mais tu devrais te taire. Je pourrais te tuer de mes propres mains, si tu as l'intention de dire quoi que ce soit.
La belle-sœur d'Octavia fit un sourire à cette dernière qui les regardait avec les sourcils froncés d'un peu plus loin.
— Calme-toi, Lexa. Sinon tu vas te faire remarquer toute seule. Je ne dirais rien, ce n'est pas du tout dans mon intérêt. Ni pour toi, ni pour moi, ni pour Octavia et Bellamy. Je ne peux pas te reprocher ce que j'ai fait moi-même par le passé. Surtout en prenant ton ex-fiancée en compte dans la balance. Mais vu ta réaction, je pense avoir raison de m'inquiéter. Je te rappel que j'ai travaillé pendant des années pour Nia Queen. Et elle est folle, mais très intelligente dans ce qu'elle fait. C'est aussi le cas de Kristen, de Costia, elle est peut-être même pire. Fait attention, c'est tout ce que je te demande. Si tu ne t'en es pas encore rendu compte, elle est vraiment dangereuse. Et je sais que tu penses avoir retrouvé ta fiancée, mais ce n'est pas le cas. Pourquoi est-ce que tu crois que je ne t'ai jamais dit qu'elle était en vie quand j'ai réussit à arrêter tout ça ? Réfléchis-y.
Sans laisser plus de temps à la Wood pour répondre quoi que ce soit, elle rejoignit les trois autres femmes un peu plus loin laissant la brune seule sur place. Cette dernière était pleine de rage d'avoir été aussi transparente. Elle s'en voulait de ne pas avoir nié et d'avoir perdu son calme. Se repassant les mots de l'ancienne femme de main de Nia elle alla se servir un verre en essayant de ne laisser rien paraître, souriant quand elle croisa le regard légèrement inquiet de Raven.
Le repas se déroula sans autre problème majeur, elle fit comme si de rien n'était et discuta normalement avec les autres. Au moment de partir, Anya lui emboîta le pas en disant qu'elle devait également rentrer et la raccompagna jusqu'à sa voiture.
— Lexa, qu'est-ce qu'il se passe au juste ? Lui demanda-t-elle de but en blanc sans prendre gants.
— Quoi ? Rien, tout vas bien Anya. Ne t'en fait pas.
Le regard de son amie et en quelque sorte deuxième mentor se fit plus perçant sur elle. Il n'y avait aucun doute que l'avocate pouvait clairement voir un problème en elle, même si elle ne devait pas savoir exactement lequel.
— C'est toi qui as donné l'argent à Raven pour le garage ? Lui demanda-t-elle avec assurance, plus comme une certitude que comme une réelle question.
Lexa ne put empêcher ses yeux de s'écarquiller légèrement de surprise, même si elle essayait de les contrôler. Encore une fois, Anya voyait en elle. Et si elle mentait complètement, la plus vieille le saurait tout de suite. Cependant, elle n'avait pas mit le doigt sur le plus gros ce qui la soulagea.
— C'est moi oui, mais je lui ai demandé de ne pas le dire, déclara-t-elle avec vérité. C'est de l'argent que j'ai touché d'une assurance décès de Costia. Ça fait des années que c'est sur un compte, je n'en voulais pas et je sais que Raven en avait besoin.
La femme la regarda un moment encore avec un regard suspect, avant que son regard ne redevienne normal. A ce moment, Lexa su qu'elle avait laissé tomber et l'avait simplement crue.
— Merci pour elle, ça compte beaucoup.
Avec un dernier sourire, la Wood se rendit dans sa voiture avant de se mettre en route. Elle n'avait pas pu mentir à la fausse blonde sur le fait d'avoir donné l'argent à Raven, mais n'avait pas non plus pu dire la vérité au sujet de sa provenance. Car cet argent n'était en rien du tout propre, même s'il avait été blanchi. Bien au contraire, son existence la rendait complètement et irrémédiablement coupable.
Elle ne laissa rien paraître quand elle retrouva Costia plus tard, mais son passage chez Octavia et Lincoln l'avait vraiment et profondément troublée. Si elle avait su ce qui allait s'y passer, elle aurait refusé de s'y rendre, trouvant peu importe quelle excuse un tant soit peu crédible pour appuyer sa décision.
Mais elle ne l'avait pas fait.
Merci à tous pour vos reviews, ça fait toujours plaisir d'avoir un ressenti extérieur.
Je sais que beaucoup d'entre vous ont assez hâte de voir/ne plus voir certaines choses, mais il faut laisser le temps au temps.
J'ai hâte d'avoir vos retours et de voir ce qui va se passer pour la suite selon vous !
A bientôt.
