Un corps tomba lourdement à terre, la déflagration à laquelle elle était pourtant habituée lui vrillant les oreilles.
Elle avait enfin une chance de pouvoir vivre, et plus de simplement survivre.
Clarke la regarda les yeux écarquillés, n'arrivant plus à respirer face au choc.
Elle avait une chance de pouvoir être qui elle était vraiment.
La blonde ne pouvait pas croire ce qui venait de se passer.
Elle ne pouvait pas vraiment croire ce que Lexa venait de faire.
Le sol se tinta de rouge à une vitesse hallucinante.
Elle avait fait son choix, elle l'avait toujours su au plus profond d'elle.
Et les yeux marron la regardèrent en s'écarquillant.
Costia était au sol, complètement en train de se vider de son sang.
La Wood lâcha l'arme qui tomba contre le marbre blanc dans un bruit sourd, prenant pleinement conscience de ce qu'elle venait tout juste de faire. Mais ça avait été la seule chose à faire, la première chose sur laquelle sa tête et son cœur avait été en accord depuis bien longtemps.
Clarke avait été en danger, elle n'avait rien pu faire d'autre.
Sans vraiment savoir ce qu'elle faisait, elle se rapprocha de la rousse qui la regardait avec effroi et surprise.
— P… Pourq… Pourquoi ? Lui demanda-t-elle en s'étouffant avec le sang qui dégoulinait déjà de sa bouche.
Lexa savait pour avoir vu assez de blessures de cette ampleur qu'il n'y avait absolument plus rien à faire. Elle avait tiré dans le ventre la jeune femme et cette dernière avait déjà perdue beaucoup de sang.
— Parce que je ne t'aime pas, je ne t'aime plus, lui dit la Lieutenante avec un calme ahurissant. Tu n'es pas la personne que j'ai aimée par le passé. Je ne sais même plus maintenant pas si tu l'as un jour été. Et je ne pouvais pas te laisser faire de mal à Clarke. Pas plus que tu n'en a déjà fait. Pas à Clarke.
Elle put voir la surprise et le désespoir passer dans les prunelles marron, avant de voir la vie s'en échapper peu à peu. La brune ne détourna pas une seule seconde les yeux de son regard, jusqu'à la toute fin.
Puis elle s'effondra à genoux. Avant de sentir les larmes couler. Elle lui avait donné plus qu'elle n'avait jamais donné à personne d'autre. Elle avait fait pour elle des choses atroces. Allant contre toutes ses valeurs. Alors le faisant rarement, elle pleura. Mais pas pour la femme qu'elle venait de tuer. Pas vraiment. Elle pleura pour celle qu'elle avait perdue il y a plus de six ans. La jeune femme pleine de vie qu'elle pensait alors innocente. Elle pleura pour ce qu'elle avait fait. Les choses atroces qu'elle avait faites. Les vies qu'elle avait prises.
Lexa ne pouvait que se blâmer de l'avoir aimé autant. De ne pas s'être rendu compte de tout ça avant. Sa perte l'avait complètement brisée, mais à cet instant, elle se rendait finalement compte, mais bien trop tard, qu'elle l'avait brisée volontairement en se faisant passer pour morte.
Alors c'était la dernière fois. La dernière fois qu'elle laisserait des larmes couler pour cette femme.
Son cœur ne saignerai plus pour elle. Pas de cette manière-là.
Elle allait tous les détruire, jusqu'aux derniers s'il le fallait. Mais pas pour la venger. Non. Pour se venger elle-même. Pour toute la peine et la culpabilité qu'ils lui avaient fait ressentir.
Lexa sécha furieusement ses larmes à l'aide de sa manche, avant de détourner le regard et d'en croiser un autre. Et c'est à ce moment qu'elle se rendit compte à quel point elle avait été idiote.
Elle avait pensé toujours être amoureuse de Costia, mais c'était seulement un souvenir de ses sentiments. Une tentative de retrouver ce qu'elle avait un jour eut. Alors que depuis le début tout était pourtant claire, sans qu'elle ne s'en rende compte. La brune n'avait eu d'yeux que pour Clarke.
Car quand elle embrassait Costia, ce n'était rien par rapport à ce qu'elle ressentait pour la Griffin. Quand elle passait la nuit à prendre du plaisir avec la rousse sauvagement, c'est à la blonde qu'elle voulait faire l'amour avec douceur. Quand elle voyait les yeux marron, elle ne voulait que voir les yeux bleus.
Mais elle n'avait plus le droit d'espérer n'avoir ne serait-ce que le droit à une infime partie de ce qu'elle voulait vraiment. Pas après tout ce qu'elle avait fait. Pas après tout ce qu'elle avait dit.
Elle se leva lourdement, s'approchant de la jeune femme qui la regardait toujours fixement avec inquiétude, avant de lui retirer ses entraves.
Sans attendre, Clarke vint se jeter dans ses bras, les resserrant autour d'elle. La jeune blonde avait le visage couvert d'ecchymoses et ouvert par endroit. Lexa ne se rappelait pas s'être senti aussi mal de toute sa vie, encore plus quand elle vit les dégâts d'aussi prêt. Pourtant elle avait très souvent ressentie cette effroyable sensation. Mais jamais aussi profondément qu'à cet instant.
— Lexa… Je savais que tu essayais juste de pousser ton infiltration au maximum… Que ce n'était pas toi…
La blonde paraissait si sûre de ce qu'elle venait de dire, que la Wood senti son cœur se briser encore un peu plus. Elle dégluti difficilement, avant de repousser la chirurgienne hors de ses bras avec le plus de délicatesse possible à ce moment.
La jeune femme était surprise, d'autant plus quand elle vit le visage complètement accablé de la brune.
— Non, Clarke, déclara-t-elle finalement avec la gorge plus que serrée. Ce n'est pas le cas, c'était moi. J'ai vraiment cru à tout ce que Costia m'a dit. Je me suis perdue dans les mensonges, espérant récupérer ce que j'avais un jour eu. Je pensais avoir une nouvelle chance. Je pensais que ce que nous avions à l'époque était toujours intact. Et je ne me suis rendu compte que ce n'était plus de l'amour que je ressentais pour elle, mais trop tard. Seulement au dernier moment. Quand elle a voulu te tuer. Quand elle a voulu que je te tue. Et ça a failli te coûter la vie si je n'étais pas arrivé au bon moment… Elle aurait pu te tuer elle-même. Alors que tu es la seule personne au monde qui ai pu m'apporter ce que je recherchai depuis tout ce temps… Et je n'ai pas été capable de le voir jusqu'à ce moment… Jusqu'au moment où j'ai failli te perdre pour de bon…
Ne tenant plus sous le poids des remords de ce qu'elle avait fait, de ce à quoi tout ça avait failli conduire, elle s'effondra à genou. Ne sentant même pas de douleur malgré la violence avec laquelle ses genoux avaient rencontré le sol de pierre. Ne pouvant faire autre chose que regarder celui-ci fixement, ses mains devant les yeux en essayant de cacher sa honte. Elle ne savait même pas comment elle avait eu la force de dire tout ça. Ni même si elle en avait eu le droit, si elle avait le droit de dire ce qu'elle allait dire.
— Pardonne-moi, s'il te plaît… Je t'en supplie, Clarke… Pardonne-moi-même si je ne le mérite pas…
Cette dernière ne s'était pas attendu à tout ce que venait de lui dire la jeune femme, et celà lui fit légèrement tourner la tête. Pour elle, Lexa qui était pratiquement toujours dans le contrôle, n'avait pas pu se faire berner. N'avait pas pu se perdre. Elle ne pouvait pas le croire, pas en connaissant la jeune femme.
Mais elle n'avait pas pu louper la culpabilité bien présente dans les yeux verts de la Wood, pas plus qu'il lui avait impossible de ne pas remarquer ses yeux empli de larmes. Larmes qui s'écoulèrent d'ailleurs doucement finalement. Mais elle ne pleurait pas pour celle qui baignait dans une flaque de sang à quelques mètres. Elle pleurait de honte, de désespoir, de regret, de remords, de haine envers elle-même. Sachant que Clarke ne la pardonnerait jamais et qu'elle avait à cause d'elle-même perdu toutes ses chances d'un jour connaitre le bonheur.
Clarke n'avait pas non plus pu louper ce que la jeune femme lui avait dit, la concernant elle-même. Qu'elle était celle qui lui avait apporté ce qu'elle recherchait. Qu'elle avait compris quand cette folle avait été sur le point de la tuer. Alors elle se mit elle aussi doucement à genoux, venant prendre la brune toujours traversée par les sanglots silencieux dans ses bras en la serrant contre elle.
— Je ne t'en veux pas, Lexa. Je suis là, lui chuchota-elle doucement à l'oreille.
Qui était-elle après tout pour la juger ? Personne. Encore moins quand elle-même avait était aveuglée par l'amour qu'elle ressentait. Finn qui était pourtant son mari lui avait caché pendant des mois son implication dans un trafic de drogue aussi important. Elle ne pouvait décemment pas en vouloir à Lexa, qui avait retrouvé celle qu'elle pensait être l'amour de sa vie. Qu'elle avait cru perdre à jamais.
Comme elle, la brune avait été aveuglée par l'amour qu'elle avait un jour ressenti pour Costia, amour qu'elle pensait toujours ressentir. Au fond, bien que les situations ne fussent pas similaires, elles n'étaient pas non plus complètement différentes. Alors elle resta près d'elle, la serrant dans ses bras jusqu'à ce qu'elle finisse enfin par doucement se calmer.
Lexa releva ses yeux verts brillants avec un regard étonné et plein de peine, de désespoir, de rage envers elle-même, mais aussi d'admiration. Croisant les yeux bleus dans lesquels elle ne put détecter absolument aucune rancune, dans un geste désespéré elle se pencha doucement vers les lèvres de la blonde.
Cette dernière savait que ce n'était certainement pas le meilleur moment, mais elle lui répondit tout aussi doucement, l'aidant par la suite à se relever. Elle détacha avec autant de douceur que précédemment leurs lèvres, mais elle garda la brune contre elle en la sortant de cet endroit, où le corps de celle qui avait détruit Lexa gisait encore au sol dans une flaque écarlate.
Une fois à l'extérieur de la bâtisse, Lexa s'adossa au mur. Fermant les yeux, elle relâcha un profond soupir. Comme si elle avait complètement retenu son souffle jusqu'alors. Les rouvrant, elle tomba sur un regard azur et inquiet posé sur elle.
— Qu'est-ce que tu faisais là, Clarke ? Lui demanda-t-elle en se reprenant un peu. Je t'avais dit que c'était dangereux…
— Justement. Après ce que tu m'as dit, je ne pouvais pas rester sans rien faire. Je suis allé à l'entrepôt.
— Tu as quoi ? S'étrangla Lexa. C'est complètement inconscient !
— Je me suis inquiété pour toi ! Je ne pouvais pas rester sans rien faire, déclara la blonde en soutenant fixement le regard pourtant plus que noir. Je t'ai dit que je ne t'abandonnerais pas.
— Tu t'es mise en danger Clarke ! Merde ! Si je n'étais pas arrivée à ce moment-là, Costia t'aurais tué !
La blonde ne répondit pas et ne baissa pas non plus les yeux à sa déclaration, alors la Wood se contenta de souffler d'exaspération et de colère. La chirurgienne vint poser sa main sur la joue de la jeune femme qui ferma les yeux à ce contact en penchant légèrement sa tête contre la main pour l'approfondir.
— Regarde-moi, Lex'.
Les yeux émeraude se rouvrirent et rencontrèrent une nouvelle fois les yeux azur qu'elle aimait tant.
— Je viens bien, je te le promets, ajouta la blonde. Tout de suite, c'est pour toi que je m'inquiète.
La Wood se rapprocha d'elle en lui prenant les hanches et en déposant doucement son front sur celui de sa vis-à-vis. Clarke passa ses bras autour du cou de la brune. Elles pouvaient toutes deux sentir le souffle de l'autre sur leur visages.
— Ça va. Tu vas bien, alors ça va. C'est tout ce qui importe.
Elles restèrent encore un moment enlacées dans cette position, sans rien dire ni même bouger. Simplement le bleu fermement encré dans le vert. A ce moment, elles n'avaient besoin de rien d'autre. Mais le moment devait malheureusement avoir une fin, encore plus aux vues de la situation.
— Je dois prévenir Indra. Et Octavia. Déclara la brune en soupirant. Avec ce qu'il y a ici on peut faire tomber toute l'organisation.
— Non. Ne les appelle pas tout de suite, contra Clarke avec un air résolu.
— Quoi ? Comment ça ? Pou…
— Tu dois faire en sorte de réduire ce qui peut t'incriminer dans cette affaire Lexa. Je ne suis pas dans la police, mais même si tu es étais en infiltration, j'imagine que certaines choses que tu as faite ne devrait pas tomber à la connaissance de certaines personnes. Pas après tout ce que tu m'as dit.
— J'ai confiance en Indra et Octavia, lui répondit-elle aven un froncement de sourcils. Et je leur dirais toute la vérité, quoi qu'il puisse arriver…
— Je ne parle pas d'elles, Lexa. J'imagine que d'autres personnes vont fouiller la maison. Elles ne vont peut-être pas pouvoir venir ici seules tout de suite.
La brune la regarda en ouvrant grand les yeux. Elle était dans la police depuis des années, mais voilà que la Griffin était celle qui lui faisait remarquer ce qu'elle aurait pourtant dû savoir d'elle-même. Ce à quoi elle n'avait pas pensé une seule seconde.
— Je… Tu as raison Clarke. J'y vais tout de suite, ne bouge pas, dit-elle en prenant la direction de la maison de nouveau.
— Après ce que je t'ai dit, tu crois vraiment que je vais te laisser y aller seule ? Ajouta la blonde en la suivant en haussant un sourcil.
Passant la porte de la maison en la verrouillant de l'intérieur, Lexa tourna la tête en voyant le corps sanguinolent qui était toujours au milieu du salon. Elle senti Clarke frissonner derrière elle, alors elle lui prit la main en la tirant vers les escaliers.
— Je dois rassembler mes affaires, déclara Lexa avec un soupire en poussant la porte de la chambre de Costia. Il vaut mieux que le moins de choses possible m'appartenant ne soient retrouvées dans sa chambre.
La Griffin fit un signe de tête et la laissa rapidement récupérer ses affaires avant d'aller les déposer dans la chambre où elle avait dormis dans un premier temps.
Une fois cela fait, elles se rendirent dans le bureau de la trafiquante. La brune commença à fouiller avec application, elle savait plus ou moins où tout se trouvait. Alors elle fit disparaitre les preuves directes de son implication se trouvant dans le bureau et le coffre-fort.
Puis elle alluma l'ordinateur de la rousse, pianotant un long moment avec un air concentré sous le regard de la Griffin qui était toujours présente. Puis au bout d'un moment elle fronça les sourcils.
— Qu'est-ce qu'il se passe, Lex' ? Lui demanda la blonde.
— Je n'arrive pas à révoquer complètement mes autorisations, ce qui pourrait servir de preuve contre moi. Et je n'avais pas fait attention au début, mais Nia Queen a des droits sur les dossiers de Costia. Ce qui veut dire que si elle apprend ce qu'il s'est passé, elle pourrait pouvoir tout supprimer à distance. Et sans tous ces dossiers, on ne pourra pas la faire tomber.
La brune se prit la tête entre les mains, avant de relâcher un long et profond soupire en sortant son téléphone portable.
— Lexa… Tu ne peux pas encore prévenir Indra et Octavia, tu te ferais prendre.
— Ce n'est pas ce que je vais faire, répondit-elle en mettant le téléphone sur haut-parleur. J'appelle Raven.
— D'accord… Déclara la blonde incertaine, ne connaissant pas cette personne.
Les tonalités furent coupées quand la Reyes décrocha.
— Wood ! Je t'avertis tout de suite, si tu t'es encore mise dans la merde, je vais finir par te tuer moi-même. Et Octavia va me tuer aussi quand elle apprendra tout ça !
— Calme toi, Rav'. Tu me tueras plus tard, mais là j'ai besoin de toi.
Elles l'entendirent jurer en espagnol à l'autre bout du fil, sans vraiment comprendre ce qu'elle disait. Lexa lui expliqua pourquoi exactement elle avait besoin d'aide. L'échange comme d'habitude fut ponctué d'autre insultes et menaces de la part de la latino, ce qui étonna la blonde.
— Je le fais Lexa, mais je t'avertis que ça commence à me courir ! Je t'ai dit que j'étais là pour toi, mais je veux pas me remettre dans toutes ses conneries !
— Raven, calme-toi. Je…
— Non ! J'en ai marre de te voir encore courir derrière cette salope de Costia. Je vais finir par la balancer moi directement, ça sera réglé une bonne fois pour toute.
— Raven, tu…
— Qu'est-ce que tu vas faire Wood ? Me menacer de me tuer parce que j'ai insulté cette rousse de mes deux ?
— Raven, arrête de parler et écoute-moi une seconde, bon sang ! Comment tu peux dire une chose pareille en plus ?!
— J'ai dit que je ne dirais rien et que je serais là pour toi, mais je te le redis encore une fois : tu fais une grosse connerie !
La brune lança un regard las et fatigué à la chirurgienne en face d'elle, n'arrivant une fois encore pas à faire taire son amie. Mais le temps commençait à presser, et la blonde la savait. Alors ce fut elle qui parla.
— Raven ?
Un moment de silence eut lieux quand l'hispanique entendit la voix qui lui était inconnue.
— Madre de Dio. Attends, c'est pas Costia ? Lexa, dit moi que c'est pas elle et qu'elle va pas m'envoyer un tueur aux trousses ! Oh merde, merde…
— Raven, reprit la blonde une nouvelle fois. Non, ce n'est pas Costia, je suis…
— Merci mon Dieu ! J'aurais dû m'en rendre compte tout de suite. Rien qu'à la voix. Ca fait moins pimbêche et c'était dit plus gentiment que ne l'aurait fait cette tocapelotas. Oh merde… Et si tu es dans son trafic et que tu vas me tuer t…
— La ferme Reyes ! Costia est morte !
La brune avait complètement perdue son calme face à l'hispanique qui n'avait cessé de parler sans s'arrêter. D'habitude bien que ça pouvait lui taper sur les nerfs ça avait un côté comique, mais absolument pas à ce moment-là.
— Quoi ? Demanda la voix dans le combiné après quelques instants. Lexa… Dit moi que tu ne vas pas faire je ne sais quoi encore plus en mode gangster pour essayer de la venger.
Le regard vert s'ancra une nouvelle fois dans le bleu, et déglutissant sans détourner les yeux, la brune répondit.
— Non, Raven. Je ne vais pas la venger. Et tu avais raison. J'aurais dû plus réfléchir, plus tôt. Je suis vraiment désolé, pour tout. J'ai été complètement idiote. Et ça a presque faillit me coûter la chose qui est devenu la plus importante dans ma vie.
— Je… D'accord. D'un côté, je suis rassurée. Et je sais que ton travail est le plus important, mais tu pourrais aussi penser à nous quand tu dis des choses comme ça !
— Oui, mon travail, répéta la Wood doucement avec la respiration courte.
Les orbes azurs toujours fixés dans les orbes émeraude, ce n'est pas vraiment ce à quoi la plus vieille avait vraiment pensé lorsqu'elle avait dit ça à son amie. Et à en juger par le regard surpris et touché de la blonde, cette dernière semblait l'avoir bien compris.
Rapidement, elles se remirent à ce qui devait être fait et Raven donna les instructions à suivre à son amie. Trouvant un disque dur portable comme le lui avait demandé l'hispanique, la brune installa le programme qui lui avait été envoyé par mail.
Une fois fait, elle lança la copie des données sur le dit disque dur. Il y en aurait pour un moment, mais de cette manière ils auraient une copie de tout. Cela aurait pu être fait en ligne, mais selon Raven il y aurait eu plus de chance que Nia ou quelqu'un s'en rende compte facilement.
— C'est bon Rav', c'est lancé.
— Parfait, préviens moi une fois que c'est terminé pour que je puisse révoquer tes accès et supprimer tout l'historique de ce que tu as fait.
Avant que son amie ne puisse lui répondre et la remercier une nouvelle fois, la sonnerie du carillon à l'entrée se fit entendre. Les deux jeunes femmes échangèrent un regard inquiet.
— Je m'en charge, Clarke. Reste là surtout.
La Wood commença rapidement à se rendre vers les escaliers avant de les descendre presque en courant, détournant la tête pour ne pas voir le corps de la rousse à même le marbre blanc maintenant devenu rouge autour d'elle.
— Mme Green ? Entendit-elle provenir de l'autre côté de la porte tandis que le carillon se faisait entendre une nouvelle fois.
Respirant profondément, elle ouvrit un tout petit peu la porte et se retrouva face à un homme qui faisait partie du trafic.
— Oh, bonjour Lexa. Je suis venue sous la demande de Mme Queen. Elle devait avoir rendez-vous avec Mme Green, mais elle ne s'est pas présentée et n'a pas répondu à ses appels et messages.
— Oh. Euh. Eh bien, nous avons été assez occupées, répondit Lexa avec un sourire et un clin d'œil, en priant pour que ça passe. Je vais dire à C… Kristen de la recontacter rapidement.
Il la regarda, lui renvoyant son sourire.
— Tout va bien, c'est sur ? Demanda-t-il cependant quelques instants plus tard en forçant les sourcils, avec un signe de main.
Elle regarda son haut qu'il venait de montrer avec effarement, en voyant la tache de sang.
— Oui oui, aucun problème. Nous avons plusieurs manières de nous amuser.
La Wood avait réfléchis une seconde à mettre fin à sa vie. Peut-être par habitude de ses derniers temps. Et maintenant qu'elle se sortait de tout ça, qu'elle avait enfin compris, elle ne voulait plus faire ça. Pas si cela pouvait être fait autrement. Mais à cet instant, elle devait lutter pour garder son faux sourire et ne pas l'assommer tout de suite.
Avec un dernier sourire et signe de tête, il partit et reprit son véhicule. Lexa se laissa tomber légèrement contre le bois de la porte en la refermant. Quand elle se retourna, elle ne put que froncer les sourcils. Clarke était face à elle, un pistolet dans les mains. La brune se rapprocha et le lui retira en lui caressant légèrement le bras.
— Non, je ne veux pas que tu fasses ça Clarke.
— C'était juste au cas où les choses ne se serait pas passées comme tu l'aurais prévu.
— Et quoi ? Demandant la Lieutenant lasse et légèrement excédée. Tu lui aurais tiré dessus pour le tuer ?
— Si ça avait été nécessaire, oui. Lui répondit-elle quelques secondes après.
— Qu'est-ce que j'ai fait de toi… Soupira la brune. Tu es chirurgienne Clarke, tu as fait serment de protéger et sauver les gens. Pas de prendre leur vie.
— Sincèrement Lexa ? Après tout ce qui s'est passé ? Tu passes avant.
Avec un autre soupire, la plus vieille lui attrapa la main et remonta dans le bureau. La sauvegarde sur le disque prit encore un long moment, puis Raven pu travailler sur le poste et finaliser les choses.
— C'est tout bon Lexa, la sauvegarde est faite.
— Merci Raven, commença-t-elle en reprenant le téléphone à son oreille. Je… Je tiens à te dire encore une fois que je suis vraiment désolé. De ne pas t'avoir écouté. Et de t'avoir mêlé à tout ça. Je n'aurais jamais dû le faire. Et j'espère vraiment que tu finiras par me pardonner…
Après quelques instants de silence, la jeune femme au bout du fil répondit.
— Wood… Tu es déjà pardonnée, même si je ne cesserai de te dire que j'avais raison. Tu as mal agit, mais je comprends pourquoi. Et je pense que tout le monde comprendrait, dans la même situation. Et tu te rattrape, puisque tu viens de me demander de faire une sauvegarde pour donner à Indra au cas où Queen supprime tout.
— Merci, Raven. Sincèrement.
— Ne t'en fait pas. Juste… J'aimerais à ne pas te ramasser de nouveau à la petite cuillère comme la première fois que tu as crue qu'elle était morte…
— Ca n'arrivera pas cette fois, Raven, répondit la Wood en croisant le regard de la blonde. Mais sentiments ne sont plus pour elle.
— Hein ? Qu'est-ce que tu veux dire ?
— Rien, laisse tomber. Merci encore.
Une fois la conversation avec l'hispanique coupée, la brune regarda attentivement l'appareil, avec hésitation. Voyant ça, la chirurgienne vint un peu plus proche d'elle, lui caressant la joue en lui faisant un sourire.
— Je suis là, Lexa. Tout va bien se passer. Je reste avec toi.
Motivé par les mots de la jeune femme, la Lieutenant de police composa un numéro en soupirant.
— Salut O'. … Je vais t'envoyer une adresse par message. Il faudrait que tu viennes dès que possible avec le Capitaine, ça concerne mon enquête. … Tu peux faire venir une équipe, mais il n'y aura pas d'intervention ni de risque en principe. Fait venir la scientifique et quelqu'un de l'informatique aussi. Merci.
Dès le moment où l'appel fut terminé, la brune ne put s'empêcher de tourner en rond, se triturant les mains. C'était la deuxième fois où la Griffin la voyait aussi perdue, après le jour où elle lui avait racontée son enfance. La voyant dans cet état, la blonde alla vers la jeune femme avant de la prendre dans ses bras pour la serrer contre elle. Cela sembla fonctionner, le rythme de la respiration de la brune dans son cou se calmant peu à peu.
Quelques minutes plus tard, un coup se fit entendre à la porte et elles y découvrirent avec un certain soulagement comme prévu Octavia, la Capitaine, ainsi qu'une équipe à leur suite. Ils entrèrent rapidement, Octavia se figeant brièvement à la vue du corps au sol. Très rapidement pourtant, elle se rendit à côté et à l'expression sur son visage elle semblait très bien avoir reconnu la personne.
— Lex'… Bordel, qu'est-ce qu'il s'est passé ? Est-ce qu'il y a un autre corps ?
La brune lui fit signe que non de la tête, et son amie vint rapidement la prendre dans ses bras, son l'œil d'Indra qui tenait à s'assurer que sa protégée aille bien.
— Attends, reprit la Blake à la fin de l'étreinte. Clarke ? Qu'est-ce que tu fais ici ?
Cette dernière la regarda avant de regarder brièvement la Wood qui lui fit un signe de tête.
— Je… Costia m'a emmené ici. Elle voulait me tuer.
— Comment… Oh non, se tut la plus jeune des deux brunes en comprenant.
— Si Lexa n'avait pas été là, je serais morte à l'heure qu'il est, déclara la blonde.
Un silence passa, pendant lequel Niylah vint vers elles.
— Toute la maison est vide. Et le service informatique est déjà en train de se connecter aux serveurs, déclara-t-elle avant de repartir sur un signe de sa Capitaine.
Cette dernière se rapprocha doucement de Lexa, avant de mettre une main sur son épaule.
— Beau travail, Wood. Je sais à quel point ça a dû être difficile pour toi. Je suis fière de toi.
Mais quand les yeux de la plus gradée virent ceux verts émeraude de celle qu'elle connaissait depuis maintenant plus d'une décennie se remplir de dégoût, de colère, elle ne comprit pas.
— Suivez-moi, dit-elle d'une voix qu'elle essaya de contrôler mais pourtant tremblante à l'attention des deux femmes.
Les deux policière la suivirent, tandis que Clarke vint lui prendre la main, lui faisant comprendre qu'elle serait à ses côtés tout le long. Elles arrivèrent dans une pièce, Indra ordonnant à ce qu'elles ne soient pas dérangées mis à part si c'était très important.
Avec difficulté, Lexa commença son récit. Elle leur dit tout, entièrement. Du début, à la fin. Le début de sa mission. Sa volonté encore plus forte de démanteler toute l'organisation, encore plus quand elle avait appris l'implication de Kristen Green. Son évolution et le moment où Costia s'était révélée être vivante. Sa décision de rester au prêt d'elle. Et finalement ce qu'elle avait fait quelques instants avant. La réalisation de ce qu'elle avait fait et que ce n'était pas ce qu'elle était supposé faire.
De tout le long de sa tirade qui ne fut pas coupé, elle n'osa pas regarder vers les deux femmes avec qui elle travaillait, qu'elle connaissait depuis des années. Elle n'osa pas non plus regarder Clarke, qui pourtant n'avait à aucun moment lâché sa main qu'elle serra au contraire encore plus fort, comme pour lui donner du courage.
— Je sais ce que j'ai fait. Et je sais ce que je mérite, fini-t-elle en levant finalement les yeux mais toujours sans oser les regarder.
— Je ne dirais rien à personne pour le moment. Pas tant que je n'aurais pas décidé quoi faire. Octavia en fera de même. Mais tu es mise à pied Lexa, je veux que tu me donne ton arme et ton badge tout de suite. Et ton rapport à jour pour demain dans ma boite mail. On verra ce qui sera fait par la suite.
Déglutissant difficilement mais avec un signe de tête résolu s'étant attendu à bien pire tout de suite, la Lieutenant sorti les objets et fit ce qui lui avait demandé sans dire un mot.
Le regard de sa Capitaine sur elle se fit un peu plus dur, mais elle ne dit rien. La Wood savait que quand elle faisait ça, en général c'était mauvais.
— Mais sache une chose. Tu ne m'as jamais autant déçue de toute ta vie, dit-elle sur un ton neutre avant de se retourner pour partir.
En face d'elle, la Blake regarda brièvement la femme partir avant de reposer son regard sur la brune et de fermer les yeux. Son visage ressemblait à celui de quelqu'un venant de se prendre un violent coup de poing. La plus jeune la regarda avec un air indéchiffrable, teinté de déception et de dégoût, avant de suivre sa Capitaine.
La regardant partir, Lexa se passa une main sur le visage en soupirant. Elle aurait préféré avoir les menottes aux mains et être conduite en cellule tout de suite. Tout, sauf entendre les mots que venait de déclarer la plus vieille lui aillant fait l'effet d'une bombe. Et voir le regard de sa coéquipière, de sa meilleure amie, tel que celui-ci.
— Ça va aller, Lexa, essaya de la rassurer la Griffin. Elles sont sous le choc. Mais ça va aller.
Mais ses mots ne l'atteignirent pas. La Wood était bien trop en colère contre elle-même pour pouvoir les croire. Elle savait très bien qu'elle méritait tout ça. Soupirant, elle releva les yeux vers la bonde en la regardant. La voyant hésitante, cette dernière lui reprit la main et la fit sortir de la pièce.
Sans rien dire, la plus vieille se laissa conduire vers la porte avant de se rappeler de quelque chose.
— Niylah, Jasper ! Apostropha-t-elle ses collègues en sortant quelque chose de sa poche. Donnez ça à Monty et prévenez la Capitaine, je n'ai pas eu le temps. C'est un disque dur contenant une copie des fichiers, au cas où Nia Queen ne se soit douté de quelque chose.
— Pourquoi tu ne lui donne pas toi, Lieut' ? Lui demanda le jeune homme en riant, pendant que Niylah fronça les sourcils.
— Je… Je dois y aller.
— Lexa… Mais ce n'est pas ton affaire ? C'est toi qui as fait toute l'infiltration, tu ne peux pas partir comme ça, déclara Niylah en fronçant un peu plus les sourcils.
— Je ne suis plus sur l'affaire, répondit simplement la brune.
Cette dernière tourna les talons toujours la main de Clarke dans la sienne. Elle ne voulait pas rester dans cet endroit maudit plus longtemps, et elle ne voulait pas non plus voir les regards de ses hommes et collègues sur elle.
Une fois dehors, la brune prit une longue inspiration en fixant son regard à l'horizon, le vent lui apportant de l'air frais. Puis son regard fut attiré par la Ford GT bleue nuit un peu plus loin. Elle devait partir, mais elle n'avait pas envie d'entrer dans cette voiture. Pas en sachant ce qu'elle avait représentait pour elle pendant tant de temps. Et de toute façon, où allait-elle bien pouvoir aller ?
— Je ne te laisse pas toute seule ce soir, commença la chirurgienne en sentant encore une fois son trouble. Tu viens avec moi.
— Clarke, non…
— Je ne te laisse pas vraiment le choix Wood, ce n'était pas une question. Je te dois bien ça, je serai morte sans toi ce soir.
La brune ricana nerveusement.
— Non, tu n'aurais jamais été là sans moi. C'est de ma faute si tu avais été tué, ce n'ai pas arrivé, mais cela l'aurait été.
— Lexa, ne dis pas n'importe quoi. Certes, Costia était là et rattaché à toi. Mais je te rappel qu'à l'origine c'est à cause de l'implication de Finn que j'ai été mêlée à tout ça. Alors peu importe les liens de Costia avec toi.
La blonde se rapprocha d'elle, jusqu'à ce que leurs fronts se touchent, la blonde lui caressant la joue.
— Je reste avec toi, c'est bien clair ? Et tu dors chez moi au moins ce soir.
— D'accord, lui répondit-elle dans un murmure à peine audible après quelques instants.
La brune regarda les lèvres de la chirurgienne, avant de se détacher en reculant pour ne pas être tenté plus longtemps. Elle aurait voulue en prendre possession, mais ce n'était ni le moment, ni l'endroit. Elle savait que ça avait eu lieu tout à l'heure, mais elle était encore sous le choc. Maintenant, elle ne ressentait que du dégoût envers elle-même et ne voulait prendre le moindre risque de blesser Clarke.
Donc, elles devaient rentrer chez la blonde, mais il lui était psychologiquement impossible de prendre la voiture. Elle laissa tomber son regard sur la moto avec laquelle elle était arrivée ici tout à l'heure, avant de voir la Griffin une arme pointé sur la tête. Moto hors de prix que lui avait acheté la jeune femme maintenant morte, mais qui n'avait pas vraiment de valeur sentimentale à ses yeux.
Soupirant, elle prit la main de la blonde avant de s'y diriger et de sortir son équipement ainsi qu'un casque supplémentaire de rechange. Voyant l'air légèrement inquiet de la blonde, elle lui fit un sourire ressemblant plutôt à une grimace en lui tendant sa propre veste. Une fois les deux casques mis, elles montèrent sur l'engin, Clarke enlaçant de ses bras la jeune femme pour se tenir, avant que la brune ne mette le moteur et le véhicule en marche.
Bonjour à tous !
Oui, la note est en bas de page parce que je ne voulais pas plus vous couper dans l'action.
J'ai adoré voir vos réactions et théories, et j'espère que maintenant vous êtes rassurés.
Bien sur que Lexa n'allait pas tuer Clarke. Pour qui vous la prenez ?
Mais la situation était complexe et elle est en voie de s'en sortir complètement. (Vous croyez ?)
J'attends vos retours et vous dit au prochain chapitre !
