— Lexa, bon Dieu ! Tu es complètement irresponsable et inconsciente ! Ça fait à peine trois jours, tes points vont sauter !

— J'ai mis ta crème cicatrisante, répliqua la brune d'un air détaché en récupérant un fusil d'assaut dont elle passa la sangle autour de son épaule.

Trois jours. Cela faisait trois jours qu'elles avaient dû fuir en abandonnant la poursuite du semi-remorque. Trois jours, que la Wood avait ce même air détaché devant la blonde.

En vérité, elle ne l'était pas du tout, mais elle faisait ce qu'elle pouvait pour ne pas le montrer. Et ça, même si Clarke lui avait répété plusieurs fois de lui parler, et de ne pas se fermer. Mais elle ne pouvait pas s'en empêcher, c'était son mécanisme de défense. Et sa manière à elle de protéger au mieux la jeune femme.

Deux heures à peine avant ce moment, Roan Azgeda avait appelé. Disant à la Wood qu'aujourd'hui un camion devait se rendre à l'entrepôt, et que cette fois il était certain qu'il serait rempli. Nia savait que c'était elle qui avait suivi les autres la dernière fois, mais ne semblait pas avoir eu trop peur, au contraire.

Alors aujourd'hui elle se préparerait au mieux et n'hésiterait pas à faire feu, si cela devait s'avérer nécessaire. De plus, l'Azplana lui avait dit qu'il était prévu que le conducteur fasse une pose dans l'un des relais routiers en dehors de la ville, et que les hommes de Nia ne le rejoindraient qu'une fois entré en ville. Si tout se passait bien, cela lui laissait donc une fenêtre pour agir et pouvoir voler le camion.

Ne répondant toujours pas à la chirurgienne qui essayait encore et malgré tout de l'en empêcher de partir comme elle le pouvait, elle vérifia son chargeur de pistolet et prit un gilet par balle avant de sortir de l'appartement.

La blonde hurla de frustration, se dépêchant d'en faire de même en verrouillant rapidement la porte, après avoir également récupéré un gilet et un pistolet. Elle descendit presque au pas de course, entrant dans la voiture et refermant la portière avant que Lexa n'ait démarré.

— Sors.

— Non.

— Sors, Clarke, dit-elle sèchement en faisant claquer sa langue contre son palais.

— Non, Lexa, répondit la jeune femme tout aussi sèchement et avec détermination.

— Clarke… Sors, grogna-t-elle d'une voix menaçante.

Même si un léger frisson parcouru la Griffin, elle ne fit pas un geste pour sortir. Et cette dernière aurait presque pu voir de la fumée sortir des nasaux de la brune, tandis qu'elle mit le contact et se mit en route. Aucun mot ne fut échangé pendant une bonne partie du chemin, jusqu'à ce que la Wood finisse par soupirer bruyamment.

— Clarke… C'est dangereux, tu l'as bien vu…

— Je sais, et je te l'ai déjà dit, c'est justement pour ça que je ne veux pas te laisser y aller seule.

La plus jeune vit les phalanges de ses mains blêmir sur le volant en cuir noir, et elle se demanda combien de temps Lexa allait encore bien pouvoir garder son calme.

— Cette balle aurait bien pu finir en plein dans ta tête, Clarke ! s'emporta-t-elle finalement après quelques instants, en la regardant brièvement.

— Mais ce n'est pas le cas ! Et la tienne aussi aurait pu finir dans ta tête !

— Mais moi je suis flic, Clarke ! Je savais très bien dans quoi je m'engageais, bordel ! dit-elle en rugissant presque. Tu es chirurgienne, tu ne devrais même pas prendre le dixième des risques que je te fais encourir !

— C'est moi qui ai décidé de venir, Lexa, pas toi ! répliqua la blonde presque de la même manière. Tu ne m'as obligé à rien du tout !

La conductrice soupira, se contentant de serrer un peu plus le volant sans rien dire.

— Je ne veux pas te perdre, finit-elle par confesser quelques minutes plus tard en fixant son regard sur Clarke.

— Je ne veux pas te perdre non plus, répondit-elle simplement à son tour, ayant entendu la fragilité de sa voix presque tremblante, ainsi que vu celle présente dans les orbes verts.

Avec douceur, elle posa sa main sur la cuisse de la brune pendant tout le reste du trajet, qui se fit dans le silence.

En arrivant au relais, les deux femmes repérèrent rapidement le semi-remorque et Lexa se gara un peu plus loin, observant attentivement les alentours avec les jumelles.

— Il n'y a pas l'air d'avoir qui que ce soit d'autre que le conducteur dans le camion ni aux alentours, déclara-t-elle en déposant l'objet. J'aimerais faire ça sans trop de violence et rapidement, si possible…

— J'ai une idée ! déclara soudainement la blonde en sortant de la voiture.

— Clarke ! Reviens ! pesta-t-elle doucement en serrant les dents. C'est de m'inquiéter pour elle qui va finir par me tuer à la fin…

La jeune femme était sortie sans prendre ni son arme ni son gilet par balle, et se rendait maintenant dans la direction du camion. Lexa les attrapa ainsi que toutes ses affaires et sortit rapidement pour la rejoindre.

— Mais qu'est-ce qu'elle fait… pesta-t-elle encore une fois en voyant la blonde faire de grands gestes vers le conducteur juste devant sa vitre, en souriant.

Rapidement, elle fit le tour du camion pour le contourner et ne pas être dans le champ de vision du conducteur.

— Bonjour, dit la Griffin d'un air enjoué, mais gêné quand l'homme descendit sa vitre. Excusez-moi de vous déranger, mais l'un de mes pneus vient de crever, et je ne sais absolument pas me servir de ce maudit cric… Est-ce que vous pourriez m'aider ?

— Ce n'est pas mon problème, se contenta-t-il de lui répondre en commençant à fermer la vitre.

— S'il vous plait ! Je suis vraiment embêtée et je suis certaine que ça ne vous prendra même pas cinq minutes ! dit la blonde toujours avec son sourire faux et d'une voix implorante.

Elle vit avec soulagement qu'il avait arrêté de fermer sa fenêtre, puis il la regarda sans rien dire, se demandant s'il devait le faire ou plutôt ne pas perdre son temps.

— Je peux vous payer, si vous voulez, proposa la jeune femme avec toujours le même sourire. J'ai pas mal de liquide dans la voiture, j'étais en vacances.

— Si l'on peut s'arranger sur un moyen de paiement différent, ça ne me pose pas de problème, répondit-il d'une voix pleine de luxure.

La Wood qui s'était avancée pour avoir l'homme en ligne de mire dès qu'il serait descendu, mais en restant tout de même caché, serra les dents. Elle avait dit elle-même ne pas vouloir faire preuve de violence, mais à cet instant, la seule chose qu'elle voulait, c'était son poing dans la face de cet homme.

— Je… Je suis vraiment en galère. Alors… Et puis, ça ne serait pas déplaisant, répondit la blonde avec un sourire qu'elle voulut aguicheur en se retenant intérieurement de l'insulter.

— Alors je descends, ne bouge pas, ma belle.

Il ouvrit la lourde portière du camion et commença à descendre les marches. Aussitôt ses pieds posés à terre, Lexa se tendit. Elle n'était pas forcément adapte des stéréotypes, surtout pas elle, mais la première chose qu'elle remarqua c'est que cet homme n'avait pas forcément l'allure d'un camionneur.

Assez bel homme, il ne devait pas être beaucoup plus vieux qu'elles deux, peut être trente-cinq ans. Il avait un uniforme de la société de transport qui laissait transparaitre une assez forte musculature, et ses cheveux bruns gominés et trop parfaitement coiffés la poussèrent à se méfier. Surtout quand elle vit la montre assez chère à son poignet et ses chaussures en cuir de marques.

Alors sans lui laisser le temps de se rapprocher plus de Clarke, elle se rapprocha elle-même de lui en sifflant bruyamment, attirant son attention et faisant signe à la blonde de se mettre derrière elle.

— Mets-toi contre le camion, sans faire de geste brusque, ordonna la brune d'une voix sèche en le pointant de son fusil d'assaut.

— Je me disais bien que ça paraissait trop beau pour être vrai, ricana-t-il en obéissant, regardant la blonde. On trouve rarement des petites salopes comme toi ici. Pas aussi belles, en tout cas.

— Tu ferais mieux de la fermer si tu ne veux pas finir avec une balle entre les deux yeux, siffla celle qui tenait l'arme.

— Lexa Wood, je présume ? demanda-t-il avec un sourire en coin en redirigeant son attention sur elle. Nia ne pensait pas que tu risquerais de te remettre à découvert aussi vite, mais elle a préféré que ce soit l'homme de ses hommes qui conduise, et pas un simple lourdaud comme d'habitude.

— On dirait que ça ne lui a pas vraiment réussi, à te voir dans cette situation, répondit sèchement la Wood.

— Tu crois ? haussa-t-il un sourcil, avant de regarder une nouvelle fois Clarke. Alors, du coup, c'est pour elle que tu as tué Kristen, ou plutôt, devrais-je dire Costia ? Remarque, moi aussi je préfère les blondes. Et il faut admettre qu'elle est beaucoup plus sexy. Et si tu l'as choisi, c'est qu'elle doit être encore meilleure au pieu. Déjà que Costia savait faire de ces choses…

Petit à petit, la brune avait senti la rage monter peu à peu et s'accumuler en elle à chacun des mots qui étaient sortis de sa bouche. Mais même si ce qu'il avait dit sur Costia l'avait énervé, ce n'était rien par rapport à la manière qu'il avait eue de parler de Clarke.

Alors elle fit un mouvement pour lui mettre un coup de crosse, mais abandonnant de ce fait légèrement ses appuis, il en profita pour lui mettre un coup de pied dans la jambe qui la fit tomber au sol, tout en récupérant le fusil. Et à en voir son sourire satisfait, c'est exactement ce qu'il avait prévu de faire en parlant : la déstabiliser.

Il braqua l'arme droit sur elle à son tour, et posa un pied sur sa poitrine de la brune pour la maintenir au sol, tandis qu'elle essayait de réfléchir rapidement à comment elle pourrait s'en sortir, tout en se fustigeant mentalement pour lui avoir laissé créer une telle brèche.

— Et bien, on dirait que tu ne mérites pas vraiment ta réputation, Wood, déclara-t-il d'un air suffisant en la regardant de son regard clair et froid. Ou bien, c'est ma réputation à moi va augmenter.

— Si j'étais toi, je lâcherais ce fusil, décréta la Griffin avec confiance.

L'homme se retourna vers elle en continuant de pointer l'arme et faire pression sur Lexa. Cette dernière ne put s'en empêcher non plus et écarquilla les yeux. La blonde était un peu plus loin, un pistolet pointé elle aussi en direction de l'homme, ce qui fit ricaner ce dernier quand il la vit.

Le fusil changea de cible, et la Wood essaya de se débattre pour l'empêcher de tirer sur la jeune femme, mais avec désespoir elle n'arriva à rien faire, la pression exercée sur son thorax étant bien trop forte.

— Clarke ! Va-t'en !

— Non, répondit-elle toujours sans lâcher l'homme des yeux. Et toi, pose cette arme si tu ne veux pas finir à l'hôpital.

— Tu n'oseras pas, ricana-t-il en ne baissant pas l'arme.

Un coup de feu retentit, brisant le silence ambiant.

L'homme ouvrit les yeux, complètement incrédule.

Avant de se mettre à éclater de rire.

La blonde avait tiré et cela l'avait dans un premier temps surpris, mais son tir était seulement allé se ficher dans le camion derrière lui. L'homme leva la main pour la poser sur sa joue que la balle avait frôlée, et dont le tracé laisserait certainement une cicatrice.

— Tu es encore plus intéressante que je ne le pensais, je ne vais pas te tuer tout de suite.

La Wood avait peur de ce qu'il avait en tête, surtout à en voir son sourire ravi. Alors encore une fois, elle essaya de se débattre, avec plus de hargne cette fois, lui attrapant la cheville. Il perdit légèrement l'équilibre et fut obligé d'enlever son pied du buste de la brune.

Cette dernière se releva aussi rapidement que possible, lui mettant un coup dans le genou qui le fit vaciller et tomber au sol. Elle essaya de récupérer l'arme qui était tombée un peu plus loin, mais il se releva et sortit un couteau de sa ceinture.

Elle para un premier coup à l'aide de son fusil, mais ce ne fut pas suffisant.

— Lexa ! hurla la blonde quand elle vit la lame pénétrer dans le corps de sa compagne.

Cette dernière repoussa l'homme, mais tituba légèrement, ce dernier en profitant pour récupérer l'arme à feu et venir lui mettre un violent coup de crosse dans la tête, la faisant tomber au sol.

La blonde hurla une deuxième fois en se rapprochant, avant de pointer à nouveau son arme de poing sur l'homme. Mais il lui fit tomber des mains en mettant un coup dans son bras, envoyant valser l'arme de son pied un peu plus loin.

— À nous deux maintenant, dit-il en lâchant le fusil, la prenant par la gorge et le bras alors qu'elle essayait de se débattre. On a un tout petit peu de temps avant que les autres arrivent.

Elle se débattait comme elle le pouvait, son regard ne quittant pas la brune gisant au sol un peu plus loin. Elle était de dos, ne bougeant pas, et Clarke ne pouvait pas voir l'étendue des dégâts causés par le couteau ni par le coup à la tête.

— Regarde-moi, grogna l'homme en lâchant son cou pour enserrer sa mâchoire et l'obliger à le regarder dans les yeux. Tous les deux, on va bien s'amuser, calme-toi.

— Va te faire foutre ! cria la jeune femme, après lui avoir craché au visage.

Le brun explosa de rire, ne la lâchant pas des yeux. Il voyait bien la détermination et un côté sauvage dans ses yeux, et ça lui plaisait bien. Mais bien vite, le regard azur se détourna légèrement de son regard, laissant apparaitre la surprise et la joie. Et avant qu'il ne puisse réagir, il reçut un violent coup au visage qui le fit lâcher la blonde et vaciller.

— Ne la touche pas, rugit Lexa avec froideur, le regard dur et perçant.

Elle avait son fusil pointé sur lui, et une plaie ruisselante sur le côté de la tête. Et même si c'était assez inquiétant, ce qui inquiétait le plus la chirurgienne pour le moment tandis qu'elle se rapprocha, c'était le couteau toujours planté dans ses côtes.

— Peu importe, déclara l'homme en se passant une main sur le nez, qui semblait être brisé. Les autres vont arriver d'une seconde à l'autre, il ne vous laissera pas partir.

— Prends nos affaires et monte dans le camion, Clarke, lui dit la brune d'une voix toujours aussi froide, ne détournant pas son regard.

Elle entendit et vit du coin de l'œil que la jeune femme sembla lui obéir, après malgré tout un moment d'hésitation.

— Je devrais te tuer tout de suite, espèce de connard, dit-elle en lui mettant un coup encore plus puissant dans la tête qui le fit tomber au sol et perdre connaissance.

Grimaçant, la brune mit la main sur son abdomen dans lequel le couteau était toujours planté, avant d'ouvrir la portière du camion. Mais à peine cela fait, que la Griffin vint la rejoindre.

— Je t'avais dit de monter…

— Tais-toi et laisse-moi voir, répliqua-t-elle en venant observer les blessures, et en particulier celle où le couteau était toujours planté. Ça te fait mal à quel point ?

— Comme un couteau planté, répondit la brune en essayant de sourire, mais qui ressembla plus à une grimace.

— Lexa… Ce n'est pas le moment, la réprimanda Clarke tout en regardant si les pupilles de la jeune femme réagissaient correctement. Tu n'as pas l'air d'avoir de commotion, c'est une bonne chose. Mais on va devoir t'emmener à l'hôpital, je ne pense pas que le couteau ait touché un organe, ça ne saigne pas assez, mais ça pourrait s'aggraver si l'on ne le retire pas correctement et que tu bouges encore.

— Une chance, que j'ai une chirurgienne personnelle ici, alors. On ne peut pas y aller, on doit se dépêcher de partir avec le camion avant que les hommes de Nia n'arrivent. On n'a pas non plus le temps de le fouiller ici.

— Merde, Lexa, tu ne peux pas conduire dans cet état et avec le couteau.

— Je vais faire avec, dit la brune en faisant un mouvement pour monter dans le semi-remorque.

Mais quand elle leva la jambe, elle ne put retenir un gémissement de douleur. Il lui semblait que le couteau avait bougé.

— Ne bouge surtout plus ! lui ordonna la blonde avant de se ruer dans le camion.

— Tu as de quoi me recoudre ?

— Non ! répondit la jeune chirurgienne avec force, en passant la tête par la portière. Parce que quelqu'un a décidé de partir dans la précipitation !

Elle n'aurait pas dû aux vues de la situation, mais la Wood ne put s'empêcher de laisser échapper un rire, qui la fit grimacer encore une fois. Quelques instants plus tard, la blonde revint devant elle, lui jetant un regard noir.

— Tu as trouvé de quoi ?

— Tu ne bouges surtout pas, lui ordonna la Griffin sans répondre. Si tu bouges et que rien n'a été touché, je risque de te transpercer un poumon ou autre chose.

— Génial… C'est rassurant…

La blonde fit doucement bouger sa main autour de la plaie, pour évaluer où pouvait se trouver avec exactitude la lame. Avec chance, celle-ci était assez fine et avait pénétré entre deux côtes horizontalement et assez proprement. Elle inspira et expira profondément, avant de mettre la main sur la poignée.

— Ne bouge surtout pas, répéta-t-elle avec inquiétude tout en tirant la lame avec de petits mouvements.

Lexa serra les dents, mais ne bougea pas d'un pouce, malgré la douleur qui se faisait un peu plus ressentir maintenant que l'adrénaline était en train de redescendre. Clarke, quant à elle, soupira de soulagement quand la lame entière du couteau fut sortie et que le sang n'abonda pas beaucoup plus.

— Bien, il faut que je désinfecte et que je referme, alors ne bouge toujours pas.

Tandis que la blonde versa de l'alcool, du whisky ou du rhum à en voir la couleur ambrée, sur un tissu avant de le presser sur la plaie, la Wood grimaça et se focalisa sur le visage de sa compagne pour ne pas regarder ce qu'elle faisait.

— Ce n'est pas une bonne idée, mais il faut absolument refermer la plaie… maugréa la chirurgienne, toujours penchée sur la blessure.

Lexa fronça les sourcils en ne sentant pas plus de douleur que celle provoquée par la lame, elle aurait dû sentir les aiguilles pénétrer sa peau. Mais elle ne sentait qu'une sorte de pincement, alors elle baissa la tête.

La Griffin semblait tenir les deux berges de sa plaie, et les pincer avec force l'une contre l'autre sans bouger.

— Mais qu'est-ce que… qu'est-ce que tu fais ?

— Je te recolle, lui répondit-elle le plus simplement du monde avec un léger regard noir.

— Oh… D'accord, réalisa-t-elle, quand son regard tomba sur un tube de super glue au sol. Ce n'est pas avec de la colle particulière qu'on fait ça en général ?

Le regard de la blonde se releva encore une fois vers elle, toujours aussi noir.

— Oui, mais je n'ai pas vraiment l'embarras du choix à l'heure actuelle. Alors tu t'en contenteras. J'espère vraiment que ça va tenir… finit-elle avec inquiétude en entourant la blessure d'un tissu.

— Ça m'a l'air, dit la Wood avant de monter rapidement, non sans gémir, mais atteignant le siège conducteur.

— Lexa ! la réprimanda l'autre femme en venant s'installer à côté. La douleur est gérable ? J'aimerais éviter que tu ne tombes dans les pommes en conduisant et qu'on s'encastre dans un mur.

— J'imagine que tu n'as pas de morphine sur toi, alors je vais faire s…

Les yeux de la brune étaient soudain tombés sur quelque chose qu'elle remarqua tout de suite, la coupant net dans sa phrase.

— Lex'… Non, Lexa… C'est une mauvaise idée. Très mauvaise…

— Le fentanyl est un antidouleur à la base que je sache, non ? demanda-t-elle en montrant le petit sachet vert et la seringue.

— Oui, mais c'est très fort et en plus il n'y a pas que ça et tu le sais aussi bien, voire mieux, que moi…

En effet, devant elle se trouvait un sachet de Green Bone et tout le nécessaire pour s'en injecter. Les deux jeunes femmes se regardèrent, l'une inquiète, et l'autre résolue. Lexa fit un geste vers la seringue, mais la blonde l'en empêcha.

— Laisse-moi faire… soupira-t-elle.

Lexa récupéra les gilets pare-balles sur le plancher et leurs armes pour les placer à portée de mains.

— Si seulement tu l'avais mis avant… grogna la blonde en la voyant mettre le gilet en kevlar, tandis qu'elle finissait de préparer la seringue de produit vert.

— Mets le tien aussi, Clarke, on ne sait pas ce qui nous attend. J'espère vraiment que cet abruti s'est foutu de nous et que personne ne va venir…

— Je vais le mettre, mais tends-moi ton bras d'abord.

La jeune femme obéit et l'aiguille de la seringue pénétra doucement dans sa peau, tandis que la blonde faisait lentement passer le liquide dans sa veine avec le plus de précautions possible.

— Ça va ? demanda-t-elle avec inquiétude, en la regardant dans les yeux.

— Ça va aller, la douleur est déjà beaucoup moins forte. On y va, met ton gilet.

Avec un signe de tête, la jeune femme récupéra le gilet et s'équipa avant que Lexa ne mette le contact. Et à peine eurent-elles fait un kilomètre, pensant que l'homme avait en effet bluffé, que quatre Mercedes blanches les prirent en course.

— Il y a une petite chance qu'ils ne nous aient pas vus et qu'ils nous escortent simplement… soupira la brune, avant que des coups de feu ne soient tirés. Et ce n'est pas le cas…

Ouvrant la vitre, la Wood posa le fusil sur le montant de la portière en gardant la main sur la gâchette, tandis qu'elle continuait de conduire de son autre main. Elle n'hésita pas à faire feu quand une voiture s'approcha un peu trop, se penchant et criant à Clarke d'en faire de même quand une nouvelle salve de balles fut tirée, puis une seconde de l'autre côté. La Griffin fit à son tour feu avec son pistolet vers la voiture quand elle le put, mais avec bien moins de précision que la brune.

— Merde… J'arriverais jamais à les semer avec le camion…

— On ne peut pas l'abandonner ni risquer qu'il soit détruit, Lexa.

— Je sais… Merde ! s'exclama-t-elle en tapant avec force sur le volant, avant de tirer une rafle en direction d'une des voitures. Prends mon portable dans ma poche et appelle Octavia.

Rapidement, le coup de fil fut lancé et la Blake décrocha à la troisième sonnerie.

— O', c'est moi, j'ai besoin de toi…

— Je sais que c'est toi, Lexa. Qu'est-ce que tu as foutu encore… ? Attends, c'est des coups de feu que j'entends ?

— Oui ! Je suis avec Clarke dans un semi-remorque qui appartient à Nia, et l'on a ses hommes aux trousses.

— C'est pas vrai… Je t'écoute, vous êtes où ?

Tandis qu'elle continuait de conduire et de tirer, la Wood passa le relais à Clarke qui donna leur position actuelle, ainsi que la plaque d'immatriculation du camion, le nom de la société, son modèle…

— On arrive, leur dit Octavia à l'autre bout du fil. Tenez bon.

Lexa fit une embardée sur sa gauche pour percuter une voiture, qui s'écrasa contre la glissière de sécurité.

— Tu penses qu'ils vont arriver assez vite ? lui demanda Clarke.

— Je l'espère…

Mais maintenant, en plus des Mercedes, d'autres voitures les prirent en chasse.

— Tu crois que c'est les hommes de Nia ?

— Je n'en sais rien, répondit la brune. Si ce n'est pas eux, certainement les hommes de ses associés, mais elle n'en a pas, encore moins en ville que je sache.

La conductrice percuta une nouvelle fois une voiture sur leur gauche qui finit dans un fossé, mais elle perdit temporairement le contrôle du semi, qui glissa sur quelques mètres.

— Merde… Ils ont dû toucher un pneu…

Le remettant droit avec difficulté, mais profondément soulagée de ne pas avoir perdu la remorque, elle continua d'accélérer autant qu'elle le put.

Puis, comme un soulagement, des sirènes de polices se firent entendre puis des voitures arrivèrent en tous sens, prenant en chasse à leur tour celles proches du semi-remorque. Certains d'entre eux prirent la fuite, tandis que d'autres ripostèrent face à la police.

L'une d'elles suivit le camion, mais la Wood tira un salve qui vint percuter le radiateur et la fit stopper quasiment instantanément. Aucun des autres ne semblant se préoccuper du semi, roulant toujours à vive allure.

— Tu devrais t'arrêter sous un pont ou quoi en ville, une fois sûre de les avoir semés, ils auront certainement moins de chance de nous trouver.

— C'est une bonne idée, même si je ne pense plus qu'ils s'y risquent avec toutes les patrouilles qui ont été envoyées.

Elles roulèrent encore un moment quand Lexa remarqua qu'une voiture noire les suivait toujours, la voiture ne semblait pas agressive, mais elle n'arriva pas à en reconnaitre les occupants. La brune s'arrêta finalement sous un pont, prenant son pistolet en main ainsi qu'un poignard qu'elle avait trouvé dans le camion.

— Fais attention, on a été suivi, prévint-elle la blonde qui lui dit un signe de tête entendu.

Mais quand Lexa vit Octavia et Indra sortir de la voiture, elle ne put s'empêcher de soupirer de soulagement, et entendit la blonde en faire de même à ses côtés. Elles prirent le temps d'enlever leurs gilets pare-balles avant de descendre. Lexa ne put s'empêcher de grimacer en descendant du camion, même si la douleur était encore infime pour le moment.

— Merci d'être venu, leur dit la brune, sincère, en les regardant. Je ne sais pas si l'on aurait pu s'en sortir sans trop de dégâts sinon.

Octavia se contenta de simplement hocher la tête et d'aller ouvrir la porte arrière du semi-remorque suivi de Clarke, tandis qu'Indra se rapprocha d'elle.

— Tu n'étais plus censé rien faire, Lexa, s'exaspéra-t-elle légèrement en prenant la direction de la porte à son tour. Et avant que tu ne dises quoi que ce soit, je sais que c'était toi il y a quelques jours également.

Déglutissant, la brune la suivit sans rien dire pour rejoindre Clarke et Octavia.

— Lexa… Y'a rien du tout… siffla sa coéquipière avec agacement.

— Quoi ?! s'emporta-t-elle en se dépêchant de les rejoindre. Non, non, c'est pas possible !

Se retenant avec force au montant du camion sous le choc, elle ne pouvait pas croire ce qu'elle avait devant les yeux. Rien, seulement ce qui semblait être des sacs de sables et de ciment. Rien qui ne puisse prouver un quelconque trafic, quel qu'il soit.

Avec rage, la Wood monta rapidement tout en sortant un poignard. Et sous les yeux surpris et presque médusés des trois autres femmes, la jeune brune commença à ouvrir un à un chaque sac à coup de couteau, avec toujours autant de rage. Et seulement du sable et du ciment s'en échappèrent.

Elle hurla de rage face à la déception ressentie, Clarke et Octavia échangeant un regard inquiet, tandis que leur Capitaine continua de fixer Lexa du regard d'un air neutre.

— Wood, descends de là. Il n'y a rien.

Voyant que la jeune femme ne bougeait pas du camion et s'emporta un peu plus, elle répéta un peu plus durement.

— Wood ! C'est un ordre. Descends.

Mais cette dernière n'en fit rien, continuant de fulminer dans le camion, comme n'entendant pas sa Capitaine. Alors sans attendre, Clarke monta à son tour du camion pour se rapprocher de la jeune brune.

— Lex'… commença-t-elle calmement, en venant lui prendre la main. Il n'y a rien, ne reste pas ici, viens. Et si tu continues comme ça, la colle ne tiendra pas et la blessure risque de se rouvrir…

— Je ne peux pas le croire… On a fait tout ça pour rien… souffla la brune avec une certaine fragilité en la regardant. Ce n'est pas possible…

Elle lâcha la main de la blonde en se retournant vers le fond du camion.

— Ce salop de Roan nous a menti ! explosa-t-elle encore une fois en serrant les poings. Il a juste voulu nous tendre un piège !

Avec rage encore une fois, elle abattit l'un de ses poings avec force contre le fond métallique de la remorque. Clarke se rapprocha d'elle tandis qu'elle tapait une seconde fois.

— Lexa… S'il te plaît… Tu vas te faire mal…

Mais la brune ne l'écouta pas plus et remit encore une fois un coup, tandis que la Griffin se figea. Plus rapidement, cette dernière se rapprocha d'elle avant de lui attraper la main.

— Stop, attends. Ça sonne creux et ça raisonne, ça ne devrait pas sonner comme ça.

— Quoi ? demanda-t-elle avec incompréhension en la regardant.

Ne lui répondant pas, la chirurgienne se contenta de commencer à venir taper doucement contre la paroi métallique à son tour. Et étant cette fois concentrée, Lexa comprit ce qu'elle voulait lui dire. Comme la jeune femme le lui avait dit, le bruit résonna et sonna creux.

Elles se regardèrent, avant que sans un mot et d'un geste commun, elles se mettre à rapidement déblayer les sacs collés au fond de la remorque, en les jetant plus loin.

— Wood, qu'est-ce que tu fais ?! Sortez toutes les deux, les apostropha Indra qui était toujours dehors avec Octavia.

Mais elles n'écoutèrent pas et continuèrent ce qui avait été entrepris. Une fois que tout fut enlevé, elles tombèrent face au fond métallique plat du camion avec déception.

Et au moment où Lexa allait encore une fois exploser en ne voyant rien, elle remarqua un détail. Qui aurait pu paraitre minime. Tout en haut, contre le plafond, mais accroché sur le fond du camion, semblait se trouver une sorte d'encoche pouvant ressembler à une poignée.

— Clarke, recule, lui demanda la jeune femme avant d'attraper ce qu'elle avait vu.

Elle dut forcer, avec difficulté, et une légère grimace lui fut arrachée, mais une plaque de la taille de la paroi se détacha, la forçant à se reculer peu à peu et Clarke se rapprocha pour l'aider à la poser au sol.

— Le Green Bone fait toujours effet, j'imagine ? demanda doucement la blonde, tandis que Lexa acquiesça de la tête. Oui, sinon tu n'aurais pas pu faire ça. Mais fais attention.

Quand elles relevèrent les yeux vers le fond, elles virent finalement que la plaque avait été placée comme ça pour cacher une sorte de trappe fermée par un cadenas. La Wood hésita un instant à tirer avec son pistolet pour le faire sauter, mais ne sachant pas à quoi s'attendre derrière elle préféra s'en abstenir.

— Reste là, je reviens. Mais fais quand même attention au cas où, dit-elle à Clarke qui lui fit un signe de tête, avant de se dépêcher de sortir.

— Wood ! Bordel, qu'est-ce qu'il se passe ? l'apostropha sa Capitaine, en perdant son calme.

— Il y a une trappe fermée par un cadenas au fond du camion, certainement un faux fond, répondit-elle distraitement en regardant autour d'elle dans le terrain vague si quelque chose pourrait l'aider à l'ouvrir.

Faisant fit d'Indra et d'Octavia qui se rendit rapidement à la voiture avant d'entrer dans le camion, la brune continua de chercher quelque chose qui pourrait lui être utile. Rapidement, son regard tomba sur une vieille chaise.

Cassant cette dernière en la tapant violemment au sol plusieurs fois, elle récupéra l'un des pieds en métal avant de se dépêcher de remonter dans la remorque du semi, sous le regard de sa Capitane. Quand elle arriva au fond Clarke était toujours là, tandis que la Blake était accroupie, essayant de forcer le cadenas avec un kit de crochetage.

— Pousse-toi, O', lui ordonna vivement la Wood sans prendre la peine d'attendre.

— Laisse-moi finir, répondit la plus jeune en continuant, sans la regarder.

— On n'a pas le temps pour ça, Octavia, pousse-toi ! On ne sait pas ce qui peut être derrière !

Son amie se releva en soupirant, arrachant les crochets.

— Comment tu vas…

Tout juste avait-elle libéré la place, et avant qu'elle n'ait pu finir de poser sa question, que Lexa positionna la barre métallique dans la boucle du cadenas et força sur celui-ci de toutes ses forces en faisant levier, faisant soupirer la blonde d'agacement.

Dans un tintement métallique, la partie contenant le cylindre s'échoua au sol, tandis que d'un coup de pied la jeune femme retira la seconde partie et enleva la barre de fer. La brune aux yeux verts regarda les deux autres femmes, avant d'ouvrir la trappe n'était pas très grande, l'autre brune commençant à s'avancer.

— Je vais y aller, dit-elle.

Mais avant qu'elle ne puisse y arriver, la Wood s'y était déjà rapidement engouffrée.

— Lexa ! Fais attention ! lui dit son amie, mi-inquiète, mi-excédée, tandis qu'elle croisa le regard de Clarke qui était dans le même état. Qu'est-ce qu'il y a, alors ?

Mais la jeune femme n'eut aucune réponse.

— Répond-moi ! ajouta-t-elle, prête à y aller aussi.

— Lex' ! J'aimerais autant éviter que tu ne fasses une hémorragie là-dedans, alors répond, s'il te plaît ! enfonça la blonde.

— Attendez une seconde, consentit enfin à répondre la jeune femme en maugréant légèrement.

— Pourquoi elle ferait une hémorragie ? demanda la Blake avec curiosité et inquiétude, en fronçant les sourcils.

— Elle s'est pris un coup de couteau dans les côtes…

Mais la plus jeune n'eut pas le temps de dire quoi que ce soit, que la Wood se montra finalement à la trappe, tenant une sorte de glacière entre ses mains qu'elle fit passer dans l'ouverture avant d'en faire de même à son tour.

— J'ai bien l'impression que ça en est rempli, dit-elle. J'y retourne, regardez ce que c'est. Et O', fait moi passer une lampe torche s'il te plaît, je n'y vois rien du tout là-dedans.

Tandis que la plus jeune des deux brunes se dépêcha d'aller chercher ce qu'on lui avait demandé, la Griffin ouvrit la glacière ne sachant pas vraiment à quoi s'attendre. Ce dont elle était certaine, c'est que c'était le type d'objet utilisé pour transporter les organes, alors il était possible que ce soit ça.

— C'est de la moelle osseuse, décréta finalement la chirurgienne tandis que la Détective venait de revenir, se penchant pour voir par elle-même avant de grimacer. Tu en as trouvé combien d'autres, Lexa ?

— Il y en a au moins une dizaine, je pense. Peut-être plus, de ce que je vois. Elles sont empilées.

Lexa fit sortir les encombrantes glacières une à une, demandant aux jeunes femmes de faire de la place.

— Oh merde… s'exclama-t-elle soudainement.

La Blake lui demanda ce qu'il se passait et ce qu'elle avait trouvé, mais n'eut aucune réponse.

Tandis qu'elle avait enlevé les glacières, l'image qu'elle eut en face des yeux lui glaça le sang. Dans le restant de l'espace, qui en tout ne devait pas faire plus de trois ou quatre mètres carrés, elle vit plusieurs enfants entassés les uns sur les autres. Et ce qui l'inquiéta le plus, c'est qu'elle ne savait pas s'ils étaient inconscients, ou morts. En tout cas, ils ne bougeaient pas.

Rapidement, elle fit sortir les glacières lui bloquant encore le passage, avant de s'approcher de l'enfant qui était le plus près d'elle. Avec soulagement, elle sentit le pouls du jeune garçon ne devant pas avoir plus de huit ou dix ans battre, tandis qu'elle vit doucement son thorax se soulever en respirant.

Observant les autres, elle vit qu'il y en avait environ une dizaine et que tous semblaient dans le même état, vivants. Mais elle remarqua aussi qu'ils étaient attachés par des chaines à un crochet posé à l'une des extrémités du camion.

— Fais-moi passer ton kit de crochetage, O' ! lui demanda-t-elle avec empressement.

— Qu'est-ce qu'il se passe ? demanda à son tour cette dernière en faisant ce qui lui avait été dit.

— Il n'y a pas seulement des glacières. Dis à Clarke de revenir s'il te plaît.

— Je suis là Lexa, qu'est-ce qu'il se passe ?

Pour seule réponse, la jeune femme apparue dans l'ouverture en lui faisant passer le jeune garçon.

— Ne me dis pas que… commença la chirurgienne en blêmissant à vue d'œil.

— Non, la rassura rapidement la brune en la coupant. Ne t'inquiète pas, il est vivant. Mais regarde s'il va bien. Il y en a d'autres, je reviens.

Alors, le plus rapidement qu'elle le pu, la Wood fit sortir un à un les enfants inconscients, tandis que Clarke les observa rapidement pour s'assurer de leur bonne santé, avant qu'Octavia ne les fasse sortir du camion. Pour le moment, de ce qu'elles en avaient vu ils ne semblaient pas être trop blessés, même si tous étaient inconscients.

Puis Lexa rentra à nouveau et s'approcha pour soulever avec un pincement au cœur une fillette brune qui ne semblait pas avoir plus de 7 ou 8 ans. Mais quand elle voulut la prendre dans ses bras, cette dernière se débâtit en la griffant, notamment au visage.

— Calme-toi, lui dit-elle avec douceur en lui retenant les mains. Je suis là pour t'aider.

La fillette arracha ses mains de la poigne de la Wood et recula le plus possible contre le côté du camion, avec tant de force qu'elle aurait pu fusionner avec le métal. La plus vieille croisa le regard bleu-vert complètement apeuré, alors avec le plus de douceur possible, elle se rapprocha d'elle, mais s'arrêta quand elle vit la peur de la petite fille augmenter.

— Je ne te veux pas de mal, promis. Je suis de la police, je vais te sortir d'ici. Je m'appelle Lexa, et toi ?

La fillette ne lui répondit pas, mais il lui sembla qu'elle s'était légèrement calmée, alors elle continua de lui parler doucement tout en lui souriant.

— D'accord, tu ne veux pas me répondre. Je préférerais mettre un nom sur ton petit visage, mais ce n'est pas grave. Tu ne veux pas sortir ? Tous les autres qui étaient avec toi sont dehors, on s'occupe d'eux.

La petite brune regarda en direction de la trappe avec hésitation.

— Je te le promets, je ne laisserais personne te faire de mal. Tu vas voir, mon amie Clarke est juste dehors, dans le camion. Elle est docteur, elle va s'assurer que tu vas bien.

Un deuxième regard vers la trappe, cette fois avec un peu moins d'appréhension. Presque de l'espoir.

— Tu veux bien sortir d'ici avec moi ? lui demanda Lexa avec un sourire en lui tendant la main.

La fillette la regarda, avant de venir la prendre la main tendue non sans encore un peu d'hésitation.

— Bien. Passe avant moi, Clarke t'attend, je suis juste derrière toi.

La petite se dirigea vers l'ouverture, s'assurant tout le long en donnant de brefs coups d'œil que la brune était toujours derrière elle comme elle l'avait dit, puis y passa doucement. Et à peine Lexa fut-elle sortie, qu'à son grand étonnement, la petite vint se coller dos à elle. Suivant son regard, la plus vieille tomba sur le visage doux et souriant de sa compagne qui regardait la fillette.

— Ne t'en fais pas, lui dit la Wood avec douceur en déposant sa main sur l'épaule de la jeune fille de la même manière. C'est Clarke, dont je viens de te parler.

— Bonjour toi, lui dit la blonde avec toujours le même air, en se mettant à genoux pour être à la hauteur de la petite. Tu ne veux pas approcher ? Que je puisse m'assurer que tu vas bien ?

La petite se retourna vers Lexa, lui demandant du regard si elle pouvait avancer, ce à quoi la plus vieille répondit d'un sourire et d'un signe de tête.

— Tu as confiance en moi ? demanda cette dernière, voyant encore la fillette hésiter à avancer, qui lui répondit d'un petit signe de tête positif en croisant son regard vert. Alors je te promets que tu peux avoir confiance en Clarke. Et puis, je reste près de toi si tu veux.

Alors enfin la jeune fille s'avança auprès de la blonde, tandis que cette dernière échangea un rapide, mais profond regard avec la Wood. Au début craintive, mais se calmant sous les gestes doux de la Griffin, la petite fille se laissa occulter rapidement.

— Lexa ! Qu'est-ce que vous faites ?

Tandis que la Blake entrait dans le camion, la petite fille se figea avant de se cacher en se collant derrière Clarke, tout en attrapant la main de Lexa non loin d'elle.

— Oh, je vois. J'ai appelé des ambulances pour venir récupérer les enfants. Ils ont l'air d'aller bien, mais comme ils sont toujours inconscients…

Aussitôt les mots prononcés, la fillette se sera encore plus aux deux femmes, comme ne voulant pas les quitter.

— Il vaut mieux les faire examiner à l'hôpital, oui. On ne sait pas combien de temps ils ont passé ici, ni même d'où ils viennent et ce qui leur est arrivé, déclara la blonde rapidement, avant de sentir la prise de la petite fille augmenter sur sa jambe. Tu peux sortir et nous laisser, Octavia ?

Cette dernière fit un signe de la tête avant de les laisser, la petite brune se détendant instantanément.

— C'est Octavia, lui dit la blonde. C'est la coéquipière de Lexa dans la police, et sa meilleure amie. Ne t'en fais pas, tu ne crains rien d'elle non plus.

— Clarke a raison. Et elle a un petit garçon qui doit avoir environ ton âge ou un peu plus jeune. Il s'appelle Ethan et je suis sa marraine. Est-ce que tu viens bien qu'on sorte de ce maudit camion ? J'imagine qu'un peu d'air ne te fera pas de mal.

La petite fronça légèrement les sourcils, avant de hocher rapidement la tête. Sans attendre, elle prit leurs deux mains, faisant sourire les deux femmes.

C'est ainsi que toutes les trois sortirent du camion, Lexa et Clarke aux extrémités, et la fillette entre elles deux.