Hum hum... Bonjour ... ?

Oui, je sais ! Presque trois mois sans publier, c'est une honte ! Je vais essayer de me rattraper, même si je ne peux rien promettre...

J'espère tout de même que certains d'entre-vous voudront toujours connaître la suite !


Le reste de l'après-midi dans la chambre d'hôpital s'était passé dans le calme. Madi n'avait dit absolument aucun autre mot, mais elle avait continué de dessiner tranquillement avec Clarke et avait semblé se détendre encore un peu plus.

Ainsi, la Wood en avait profité pour les laisser toutes les deux pour aller voir comment se portaient les autres enfants qu'elle avait retrouvés dans le camion avec la petite brune. Elle avait aussi vérifié que des agents avaient été envoyés pour les protéger, quand bien même sa Capitaine lui avait assuré que c'était le cas. Nia y était très étroitement lié, et même si Lexa avait conscience que l'avocate ne risquerait rien qui puisse la mettre en cause directement, elle savait également qu'elle avait des personnes à sa botte prêtes à obéir au moindre de ses ordres. Et que l'un d'eux pourrait peut-être même être dans leurs rangs, être un policier.

La Lieutenant n'avait pour le moment rien remarqué qui aurait pu lui paraître bizarre, les agents avaient été envoyés en nombre et pour la plupart elle les connaissait comme étant de confiance. Bien que cette dernière fût relative, elle-même pouvait le prouver par ses actions assez récentes.

Les enfants étaient assez jeunes et sous le choc de ce qui leur était arrivé. Mais certains avaient été capables de parler, et trois familles sur les dix avaient pu être retrouvées. Ils étaient actuellement en chemin, venant de l'autre bout du pays. Avec effarement, la Wood avait appris que ces enfants-là avaient été kidnappés il y a quelques jours à leurs parents. Pour les sept autres, dont la petite Madi, les recherches étaient toujours activement en cours, mais sans succès pour le moment. Après tout, les enfants avaient été retrouvés à peine aujourd'hui. Il semblait que Nia Queen avait encore franchi une ligne, enlevant des enfants innocents à leur famille, pour les mettre par la suite en danger, ce qui n'avait fait qu'accroître la colère que ressentait la brune envers elle.

— Ça va toujours, ici ? s'enquit Joséphine avec un sourire, en entrant dans la pièce. Ah, je vois que vous êtes bien occupées, les deux artistes !

— Tout va bien pour les autres aussi ? demanda la Wood, tandis que Clarke se contenta de lever les yeux en souriant aux paroles de son amie.

— Oui, certains d'entre-deux ont montré des symptômes naturels après le choc mental subit. Mais dans l'ensemble, ils semblent aller mieux et ce n'est rien d'inquiétant, et physiquement tout paraît aller bien également. Certains ont déjà vu les psychologues de l'hôpital.

— Tu penses qu'elle va venir quand pour voir Madi ? la questionna la chirurgienne qui s'était rapprochée d'elles, laissant un peu plus loin la petite à ses dessins.

— C'est son prénom ? Vous avez son nom aussi ?

— Pour le moment, non… soupira la brune en regardant la petite. Elle n'a rien dit d'autre depuis, et nous n'avons pas voulu la brusquer plus que ça.

— Vous avez bien fait, acquiesça Joséphine en les regardant. Le mutisme est quelque chose de normal, après un tel choc. Le pire à faire serait de la pousser, mais la psy sera peut-être capable de la faire parler.

Lexa pouvait imaginer le traumatisme que cette petite avait pu ressentir, mais elle n'en connaissait pas encore complètement l'ampleur. Puisqu'elle n'avait rien voulu dire d'autre que son prénom, et rien que cette information ayant été compliqués à avoir, alors savoir ce qui lui était arrivé…

Et puisqu'il était maintenant avéré que certains des autres enfants avaient été enlevés, c'était peut-être également le cas de Madi. Si c'était ça, la Wood espérait de tout cœur que sa famille soit retrouvée. De ce qu'elle savait, les petits avaient été drogués avant d'être transportés d'un bout à l'autre du pays dans ce camion. Tel du bétail, voir même pire.

— J'imagine que vu l'heure assez tardive, elle ne passera que demain ? demanda la Griffin, sortant sa compagne de ses pensées.

— C'est ce que je pense, admit l'autre blonde. Mais je vais essayer d'aller la voir pour lui demander de passer ici en priorité demain. Vous devriez rentrer, je m'occupe de la petite. Je suis de garde cette nuit de toute manière.

— Merci, Joséphine, mais je pense que je vais rester aussi, déclara rapidement la Lieutenant. Madi semble me faire confiance, je préfère ne pas la laisser seule, elle pourrait paniquer. Et j'en profiterai pour voir comment les choses évoluent pour les autres aussi, et faire un point avec les officiers.

— Très bien, lui dit la Lightbourne en acquiesçant. De toute manière, tu es blessée aussi et tu as un lit, autant que tu restes sur place. Tu veux que je te ramène chez toi, Clarke ?

Cette dernière regarda la brune, avant de diriger ses orbes bleus sur son amie.

— Je pense que je vais rester aussi. Lexa a raison, la petite sera plus rassurée si nous sommes là, et moi aussi.

La Wood leva les yeux au ciel, sachant que de toute manière, même si elle essayait, elle ne pourrait pas faire changer d'avis la chirurgienne. Et ce n'était pas utile à ce moment de rentrer en confrontation. Cependant, Joséphine regarda son amie avec étonnement, puis avec inquiétude.

— Clarke, commença-t-elle en baissant la voix, se rapprochant de la blonde. Madi est en quelque sorte ta patiente, mais si pas officiellement… Tu sais bien qu'on ne doit pas s'attacher. Encore moins toi.

La jeune chirurgienne croisa le regard surpris de Lexa qui haussa un sourcil, avant de se concentrer de nouveau son attention sur son amie.

— Je le sais, Jo', ne t'en fais pas, déclara-t-elle avec un sourire.

— Je vais aller demander à ce qu'on t'apporte un lit pour cette nuit…

— Ce n'est pas la peine, lui dit la Griffin avec un sourire, récoltant un regard surpris de la part de l'infirmière.

— D'accord… Je ne peux pas rester, mais je vous envoie quelqu'un qui vous amènera à manger, déclara-t-elle avant de sortir de la pièce.

Comme elle le leur avait dit, peu de temps après être partie un repas complet pour toutes les trois leur fut apporté, qui sembla parfaitement mangeable.

La petite Madi n'avait pas fait long feu par la suite, s'endormant assez rapidement sous les yeux de Lexa et Clarke. Ces dernières avaient essayé de lutter, mais les émotions de ce qui venait de se passer les avaient également fatiguées. Et c'est enlacé dans les bras l'une de l'autre, Clarke faisant attention aux blessures de la brune, qu'elles s'endormirent finalement.

La Wood fut la première réveillée le lendemain, alertée par le bruit de la porte qui s'ouvrit, même si discrètement. Lançant un regard rapide vers la porte, elle croisa le regard de l'amie de Clarke, Joséphine, qui la regarda avec étonnement en fronçant les sourcils. Mais elle lui fit finalement un sourire et un signe de la main pour qu'elle la rejoigne à l'extérieur.

Après avoir vérifié que tout semblait aller bien pour la blonde et la petite fille, elle fit en sorte de quitter le lit le plus discrètement possible, pour ne réveiller ni la jeune chirurgienne ni Madi. La brune mit un peu d'ordre à ses vêtements, avant de sortir discrètement de la chambre, un dernier regard dans la direction de la blonde.

— Bonjour, Joséphine, la salua la Wood une fois la porte fermée, tandis que la jeune infirmière en fit de même.

— Je venais vous voir pour vous informer que la Pédopsy devrait arriver d'ici une heure, et je lui ai demandé de venir voir Madi en priorité. Tu devrais réveiller Clarke et la petite, pour avoir le temps de la préparer un peu.

La brune hocha la tête en la remerciant, faisant un pas vers la porte avant de laisser retomber sa main en soupirant.

— Tu ne connaîtrais pas une boulangerie dans le coin ? Ou si la cafétéria aurait de quoi faire un bon petit déjeuner ? Ça pourrait faire du bien à Madi, et si Clarke n'a pas de quoi manger, elle va être insupportable.

— Je vois que tu connais bien Griffin, ricana la jeune femme, repensant à la scène qu'elle avait vu quelques instants auparavant. Il y a de quoi à la cafète de l'hôpital, mais je te conseillerais quand même d'aller directement à la boulangerie, elle est à peine cent mètres de l'entrée nord de l'hôpital.

— Je te ramène quelque chose ? lui demanda la brune après l'avoir remercié.

— Merci, mais non. J'ai des patients à aller voir. Mais je vous vois d'ici une heure, j'emmènerais la psy.

La Wood se dépêcha de traverser les couloirs pour se rendre à l'endroit que lui avait conseillé la Lightbourne. Elle salua les agents qu'elle croisa sur le chemin, fronçant les sourcils avec étonnement une fois un peu plus loin.

— Miller ? Macallan ? Qu'est-ce que vous faites là ?

Le premier était un Détective, en général seulement des agents étaient envoyés lors de ce genre de missions de surveillance. Quant au second, il avait été assommé à peine hier par l'homme qui les avait attaqués, Clarke et elle.

— Bonjour, Lexa. Le Capitaine voulait que je sois là au cas où, et pour prendre en charge les agents si besoin. Et si jamais tu venais à avoir besoin de moi.

La brune hocha doucement la tête, cachant le léger pincement au cœur qu'elle ressentit. Si tout avait été normal, comme avant, c'est Octavia qui aurait dû être là. Pas Nathan, même si elle avait une assez haute estime de lui et qu'elle l'appréciait.

— Et toi, Macallan ? Il me semble que tu as été assommé hier, tu ne devrais pas être chez toi pour te reposer ?

— C'est le cas, Lieutenant Wood, mais je voulais me rendre utile, lui dit-il avec respect. Encore plus quand c'est en partie de ma faute si l'homme qui vous a attaqué a réussi à s'enfuir. Et une blessure ne vous a jamais empêché de travailler.

— Est-ce que tu te souviens de ce qui s'est passé en détail d'ailleurs ? Comment ça s'est passé ?

— Je ne sais pas vraiment… Je sais juste qu'on l'avait, Quint et moi, il était face contre terre, mais il a commencé à se débattre avant que Quint ne puisse lui passer les menottes. Et je me souviens seulement avoir reçu un violent coup à la tête.

— Tu n'as pas vu l'homme t'assommer ?

— Non, Lieutenant. Il se débattait seulement, que je ne sais même pas comment je me suis fait assommer. Quint m'a dit quand on s'est réveillé que le suspect m'avait mis un coup de coude.

— Quint a été assommé après toi alors, c'est ça ?

L'officier hocha la tête avec déférence, la baissant légèrement.

Lexa ne savait pas quoi en penser. Ce qui était certain pour elle, c'est que Quint semblait avoir aidé leur suspect, au moins en lui laissant l'opportunité de s'échapper. Au pire, c'est lui-même qui avait blessé le jeune officier en face d'elle.

Quant à Macallan, il aurait pu être également douteux dans cette histoire, mais elle ne pensait pas que ce soit le cas. Le jeune homme avait environ vingt-cinq ans, si elle se souvenait bien. Il prenait son travail à cœur et avait toujours était plus que respectueux et serviable, particulièrement envers elle. Octavia avait déjà dit à Lexa qu'elle pensait que le jeune brun avait un faible pour la Wood, essayant toujours de l'aider du mieux que possible quand il avait l'occasion.

— Je suis vraiment désolé, Lieutenant Wood… J'aurais aimé faire plus…

L'instinct de Lexa lui avait fait défaut ses derniers temps, plus qu'elle ne l'aurait jamais cru, mais ce qu'il venait de dire semblait être plein de sincérité, non feinte. Pour elle il était hors de cause.

— Tu as fait ce que tu as pu, Macallan. Continu de faire ton travail et de garder les enfants en sécurité.

À ces mots, il se remit bien droit, le regard fier et lui envoyant un regard plein de respect. Elle lui fit un léger signe de tête, avant de croiser le regard amusé de Nathan Miller et de reprendre son chemin.

À la boutique, elle n'avait pas su quoi choisir ni ce qui aurait pu faire plaisir à la petite brune. Alors elle avait pris de tout, et c'est les bras chargés qu'elle pénétra de nouveau dans l'hôpital. Avant de se rediriger vers la chambre où elle avait passé la nuit, elle tendit l'un des sachets à Miller en lui demandant d'aller les distribuer aux officiers sur place.

Quand elle ouvrit la porte, un regard lui permit de se rendre compte que les deux occupantes semblaient encore dormir. Alors elle déposa le sachet sur l'une des tables, avant de se diriger vers le lit où était étendue la blonde. Elle regarda cette dernière avec un sourire, avant de déposer un baiser sur sa tempe en lui caressant le bras.

— Clarke, il faut que tu te réveilles, déclara-t-elle, récoltant un léger grognement comme réponse, la faisant sourire. J'ai apporté de quoi prendre le petit déjeuner, si tu te demandes. Et il ne vient pas de l'hôpital.

À peine avait-elle fini sa phrase, que la chirurgienne ouvrit soudain les yeux, l'azur croisant l'émeraude.

— Bonjour, déclara la blonde avec un sourire en l'embrassant, avant de diriger son regard vers le sachet un peu plus loin. Je t'ai déjà dit que je te trouvais parfaite ?

— Je pense que je suis loin de l'être, répondit Lexa avec un demi-sourire, avant de regarder sa montre. Joséphine m'a informé que la psy qui doit voir Madi devrait arriver d'ici quarante-cinq minutes. Ça nous laisse le temps de réveiller la petite, de manger, et d'essayer de la préparer.

— Jo' est passé ce matin ? fronça-t-elle les sourcils en sortant du lit.

— Oui. Et si tu veux savoir, je pense que tu vas certainement avoir droit à des questions. Tu étais complètement blotti dans mes bras, quand elle a ouvert la porte.

La blonde soupira légèrement, sachant pertinemment que si son amie avait vu ça, elle allait subir un vrai interrogatoire en règle.

— Tu crois que ça va bien se passer entre Madi et la Psy ? demanda la Griffin, pour penser à autre chose.

— Sincèrement… Je n'en ai aucune idée. J'espère.

— Surtout que nous devons aller voir Indra chez elle, ce soir… On ne pourra pas rester avec elle beaucoup plus… J'espère que ça va bien se passer et que Jo' va pouvoir rester un peu avec elle… J'aurais aimé que ça puisse être le cas…

— Clarke, commença la brune en la regardant droit dans les yeux. Il est encore temps. Je dois y aller, pour faire arrêter Nia, mais rien ne t'empêche de rester. Tu n'as pas l'obligation de venir. Et sincèrement, ça me tranquilliserait de te savoir hors de danger.

— Tu oublies ça tout de suite, Lexa. Je suis là. Je te l'ai dit. Et je ne vais pas changer d'avis, pas maintenant. Je veux t'aider. Maintenant, sort tout ce que tu as acheté, pendant que je vais réveiller Madi.

La Wood regarda la blonde partir en direction du lit de la petite brune avec un léger sourire, avant de secouer légèrement la tête et de vider le contenu du sac avec attention sur une table. Elle avait vraiment pris de tout : des muffins, des gaufres, des donuts de différentes sortes, et avait également trouvé des viennoiseries. Madi vint s'installer à ses côtés avec un sourire, et elles se mirent toutes les trois à manger.

— Madi, un docteur va venir te voir tout à l'heure pour te parler, lui dit doucement la Wood.

Fronçant les sourcils, la petite se tourna vers la chirurgienne, ne semblant pas comprendre.

— Je ne suis pas ce genre de médecin, ma puce, lui dit la blonde avec un sourire rassurant. Mais ne t'inquiète pas, tu ne crains rien, et nous serons là avec toi. Comme l'a dit Lexa, elle va juste te parler pour apprendre à te connaitre. Tu pourras essayer de faire un effort avec elle ? Même si tu ne réponds que par des signes et pas des mots. Et même si l'on aimerai bien entendre à nouveau ta jolie voix, aussi.

La petite brune les regarda tour à tour, avant de hocher la tête puis de la baisser vers son donut.

— D'accord, dit-elle après quelques instants, de sa petite voix.

Elle n'avait pas relevé la tête en disant le mot, mais les deux jeunes femmes échangèrent un regard et un grand sourire.

Toutes les trois discutèrent, Madi se contentant plutôt d'écouter et de répondre par des signes de tête, en attendant l'arrivée de la pédopsychologue de l'hôpital.

Quelques minutes plus tard, elles virent Joséphine entrer dans la chambre, qui adressa un sourire à son amie qu'elle n'avait pas encore eu l'occasion de voir ce matin, puis à la petite fille qui le lui rendit.

— Bonjour, leur dit la femme qui la suivait avec un sourire, en entrant dans la chambre. Je suis Marlène Rivas, la pédopsychologue de l'hôpital. Je crois que Joséphine a déjà dû vous informer. J'aimerais m'entretenir avec Madi.

La petite fille était un peu plus loin, ayant reculé pour se mettre derrière Lexa et Clarke quand elle avait vu l'inconnue entrer à la suite de Joséphine. La nouvelle venue posa alors son regard sur la plus jeune, avec un sourire avenant.

— Bonjour, Madi, ne t'en fais pas, je suis simplement là pour parler avec toi. Pourriez-vous me laisser avec elle quelques instants ? demanda-t-elle à l'attention des trois autres femmes.

— Je crois que ça ne va pas vraiment être possible, déclara la brune aux yeux verts quand elle sentit la petite s'accrocher à elle. Madi ne fait pas vraiment confiance, et pour le moment il n'y a qu'avec nous qu'elle est assez calme.

— Et vous êtes ? demanda la psychologue, déçue de ne pas pouvoir discuter tout de suite avec la petite fille.

— Lieutenant Lexa Wood, lui dit la brune. C'est moi qui l'ai sortie du semi-remorque.

— Et je suis le Docteur Clarke Griffin, dit à son tour la blonde quand la femme la regarda. J'étais avec le Lieutenant Wood, et c'est moi qui ai vérifié comment allait Madi, quand nous l'avons trouvé.

— Bon, j'imagine que si nous ne pouvons pas faire autrement, vous pouvez rester, alors.

Joséphine les prévint qu'elles les laissaient discuter et serai de retour quand l'entretien serait terminé.

La nouvelle arrivante se contenta de parler avec douceur, expliquant à Madi pourquoi elle était ici avec des mots que la petite fille serait capable de comprendre, et essayant de la mettre le plus possible à l'aise. Lexa et Clarke de leur côté essayèrent de pousser un peu la petite en la rassurant également.

La première phase passa par la psychologue demandant à Madi de dessiner espérant de cette manière avoir un peu plus de précision sur ce qui avait pu lui arriver. Mais les dessins étaient assez neutres calqués sur ceux que Clarke avait réalisés avec elle le jour précédent.

— Madi, pourrais-tu me dire d'où est-ce que tu viens ?

La petite fille ne répondit pas, alors la médecin sortit une carte du pays qu'elle lui montra en lui demandant si elle se souvenait à peu près d'où elle avait vécu. La brune regarda la carte distraitement, sous les regards attentifs des trois femmes. Puis finis par montrer un endroit à l'autre bout du pays, d'où les autres enfants semblaient venir également.

— C'est bien, ça va nous aider. Et est-ce que tu peux nous dire si tu as de la famille là-bas ?

La petite fille ne répondit pas, encore une fois. Mais elle sembla se tendre et se colla un peu plus à Lexa et Clarke qui étaient à ses côtés. Ne voulant pas la brusquer, la psychologue ne lui posa pas d'autres questions à ce sujet, se contentant de discuter calmement avec elle, la petite répondant par des signes de tête.

— Est-ce que tu peux me dire ce qui s'est passé pour que tu te retrouves ici ? essaya le Docteur Rivas, face au peu de réponses.

Cette fois, la petite secoua la tête de droite à gauche avec force en baissant les yeux, commençant à sangloter violemment en se collant un peu plus à Clarke et Lexa. Ses dernières la serrèrent un peu plus contre elles sans se concerter. Il fallut un moment à la petite pour se calmer, et au moment où elles pensèrent la crise passée, les sanglots reprirent de plus belle, avec cette fois encore plus de force.

Lexa ne savait pas comment réagir, alors d'un coup d'œil la blonde la prévint qu'elle s'en occupait.

— Madi, calme-toi, ma puce. Tu n'es pas obligé de parler si tu ne le veux pas, lui dit la Griffin. Respire calmement.

Leurs regards se croisèrent, le cœur de Clarke se brisant en voyant la détresse et la peine de la petite fille. Alors elle se contenta de lui caresser le dos, sentant peu à peu la petite fille se calmer dans ses bras, et sa respiration reprendre une vitesse plus normale.

Entre temps, Joséphine avait refait son apparition dans la pièce, tandis que la Griffin garda la petite fille contre elle pendant encore quelques longues minutes, sous le regard inquiet de la Wood.

La psychologue soupira après quelques instants, en voyant qu'elle ne serait pas capable d'en apprendre plus de la part de Madi. Pas pour le moment, en tout cas. Elle demanda alors le plus gentiment possible à la petite fille d'aller un peu plus loin, pour la laisser parler avec Clarke et Lexa.

La plus jeune regarda ces deux dernières, qui lui adressèrent un sourire pour lui dire que tout allait bien. Alors elle alla donc un peu plus loin, à l'endroit où la Griffin et elles avaient dessiné le jour précédent, accompagné de Joséphine. Madi ne montrait pas encore autant de confiance envers cette dernière qu'elle ne pouvait en montrer avec la policière ou la chirurgienne, mais elle semblait s'être un minimum habitué à sa présence.

— Nous n'avons toujours pas de nouvelles d'une quelconque famille ? demanda la psychologue à la brune.

— Pour le moment non, pas que je sache. Et nous n'avons pas non plus connaissance d'un avis de recherche concernant Madi. Mais nous avons plusieurs hommes sur ce dossier, j'espère qu'on pourra avancer et retrouver rapidement ses parents. Surtout maintenant que Madi a pu nous confirmer d'où elle venait.

— Lieutenant Wood, vous connaissez la procédure dans ce genre de situation, nous sommes dans l'obligation de contacter les services sociaux.

— J'en ai bien conscience, Docteur Rivas. Mais je préfèrerais que ça ne soit pas le cas pour le moment, Madi ne peut pas finir dans un foyer vu l'état dans lequel elle est actuellement.

— C'est ce qui risque fortement d'arriver, pourtant. Vous l'avez dit vous-même, il n'y a aucun avis de recherche la concernant. Et physiquement, elle va bien, elle n'a aucune raison de rester ici plus longtemps. Certains des enfants que j'ai vus hier vont déjà être pris en charge entre aujourd'hui et demain. Et de toute manière, j'imagine que vous n'allez pas non plus pouvoir rester ici plus longtemps avec elle.

Lexa et Clarke échangèrent un regard, le sachant pertinemment, avant de regarder Madi qui était toujours avec Joséphine un peu plus loin. Mais avec ce qu'il venait de se passer, la crise de panique de la petite, elles n'étaient plus complètement certaines de ce qu'elles devaient faire. La psychologue remarqua leur inquiétude envers la petite fille et soupira.

— Je vais faire en sorte que mon rapport précise qu'elle doit rester encore un peu à Reagan. Mais si dans quelques jours nous n'avons aucune nouvelle d'une potentielle famille, nous devrons demander aux services sociaux de la prendre en charge. C'est le mieux que je puisse faire, pour le moment, étant donné la situation…

— Nous comprenons, lui dit la Griffin, tandis que la brune donna son assentiment. Merci à vous, Docteur Rivas.

Sur ces mots, cette dernière quitta la chambre après un dernier signe de temps envers les deux jeunes femmes. Avant que les regards de ses deux dernières ne se retrouvent une nouvelle fois sur Madi.

— J'espère que ça ne l'aura pas fait complètement se refermer… soupira la Wood.

— Ça a l'air d'aller à peu près avec Jo', lui dit la blonde. En espérant que ça suffise une fois que l'on devra partir…

— Ce n'est pas l'hôpital qui m'inquiète, déclara Lexa avec une grimace. Ici, je pense que ça pourra aller. Mais si elle doit se retrouver prise en charge par les services sociaux dans un foyer ou une famille d'accueil…

La blonde regarda tour à tour les deux brunes, avant de concentrer son regard sur celle chez qui elle habitait actuellement.

— Est-ce qu'on pourrait devenir famille d'accueil ? Pour prendre Madi avec nous ?

La demande de la chirurgienne avait été tellement soudaine, que Lexa ne s'y était pas vraiment attendue et resta sans voix pendant quelques instants.

— Clarke… Tu sais bien que ce n'est pas possible… D'une part parce que la demande doit être faite des semaines voire des mois avant, et qu'il faut passer devant un juge dans un premier temps. Et nous avons l'enquête et Nia derrière… Je ne veux pas risquer de mettre Madi plus en danger qu'elle ne l'est déjà…

La blonde ne sembla pas se résigner à accepter ce qu'elle venait de dire, commençant à ouvrir la bouche pour répliquer.

— Non, Clarke. On ne peut pas. Encore moins quand… Quand nous ne savons même pas ce que nous sommes toutes les deux.

La jeune femme la regarda en haussant un sourcil, avant de se détourner pour se diriger vers la petite et son amie. La Wood soupira longuement en levant les yeux au ciel, avant de la suivre.

Quand elle les entendit arriver, la petite fille se tourna vers elles, leur accordant un léger sourire auquel les deux femmes répondirent rapidement.

— Clarke, ça te dirait d'aller chercher un café ? lui demanda l'infirmière.

Celle-ci ne répondit pas, regardant tour à tour Madi et la jeune brune.

— Ne t'en fais pas, Clarke. Je reste ici, avec la petite Princesse. Si tu peux juste me rapporter un café.

— Pas de problème, à tout à l'heure, lui répondit-elle. Ma puce, un chocolat chaud ça te dit ?

La petite hocha la tête avec un sourire, que lui rendit la blonde avant de sortir à la suite de Joséphine.

— Ça ne s'est pas super bien passé, à ce que j'ai pu voir, déclara finalement cette dernière après avoir fait une partie du chemin vers la cafétéria en silence.

— Pas vraiment, soupira la Griffin. Mais je ne sais pas si l'on aurait vraiment pu s'attendre à mieux. Madi ne nous parle toujours presque pas, même à Lexa et moi.

Elles décidèrent de boire leurs cafés directement sur place, Clarke récupérerait les boissons pour les deux brunes en repartant.

— En parlant de Lexa, reprit la Lightbourne avec un sourire en coin. Tu n'aurais pas quelque chose à me dire ?

— Qu'est-ce que tu veux dire ? demanda la chirurgienne, l'air de rien.

— Clarke… Tut tut, ne fais pas semblant. Ce matin, je t'ai retrouvé dans ses bras, dans le lit. Et si tu veux tout savoir, ça semblait avoir l'air d'être assez naturel et habituel.

Voyant son amie sur le point de nier ce fait une nouvelle fois, la jeune femme la coupa dans sa lancée.

— Dis-moi la vérité, Lexa n'est pas juste ton amie, n'est-ce pas ?

— Tu penses ça parce que tu m'as vu contre elle dans le lit ce matin ? haussa un sourcil la Griffin.

— Non. Enfin, pas seulement. Je le pense parce que je te connais, Clarke ! Et malgré le bordel de la situation, tu sembles bien trop calme et apaisée. D'autre part, tu regardes beaucoup trop Lexa. Et si tu veux tout savoir, j'avais un doute depuis votre arrivée. Même si l'on ne s'est pas vu beaucoup ces derniers temps, tu ne m'as jamais parlé d'elle. Et sans même parler du fait que c'est complètement ton style. Honnêtement, et toute objectivité parce que je suis hétéro, elle est vraiment très belle.

Clarke soupira de frustration, avant de laisser échapper un léger rire.

— C'est vraiment si visible et prévisible que ça ?

Son amie se contenta de la regarder en tournant la tête sur le côté, avant de sourire à son tour en la hochant.

— C'est… Un peu compliqué, on va dire, répondit finalement la Griffin. Mais oui, elle est bien plus que mon amie, si tu veux la vérité.

— Moui… Ton explication me paraît un peu légère, mais on va dire que je vais m'en contenter pour cette fois.

Elles passèrent encore quelques minutes à discuter, avant d'aller chercher les boissons des deux brunes et de prendre la direction de la chambre pour les rejoindre.

— Tu me promets de veiller sur Madi ? demanda la chirurgienne à son amie, la main sur la poignée de la porte. Nous allons devoir partir dans peu de temps, et en voyant comment elle réagit… Avec toi ça a l'air d'aller à peu près.

— Tu peux compter sur moi. Tu penses partir quand ?

— On ne va pas tarder, le temps d'expliquer à Madi qu'on doit y aller et la rassurer au mieux, j'imagine… soupira-t-elle. Nous avons rendez-vous avec la Capitaine et la partenaire de Lexa ce soir.