Bonjour à tous !

Me revoilà avec un chapitre qui, j'espère, vous plaira.

L'heure de la "confrontation" avec Indra a sonnée.


Quand Clarke et Joséphine retournèrent dans la chambre où elles avaient laissé les deux brunes, ces dernières étaient tranquillement en train de jouer et ne les remarquèrent pas.

Avec un sourire, la Griffin se rapprocha avant de leur tendre les boissons une fois qu'elles l'eurent remarqué.

— Merci, lui dit la petite Madi avec un grand sourire, après que Lexa en ait fait de même.

La petite fille récupéra son chocolat chaud, et commença doucement à le savourer sous les regards ravis de Clarke et de la Wood, ainsi que celui de l'infirmière officiant dans l'hôpital.

Le café fut terminé très rapidement et les trois femmes engagèrent la conversation, gardant toujours un œil sur la fillette brune qui mit un peu plus de temps à finir son breuvage. Regardant sa montre, la Lieutenant –du moins, l'était-elle encore réellement ?- adressa une légère grimace à la blonde, qui comprit tout de suite le message sans qu'elle ait à ne dire aucun mot.

Le temps était venu pour elles deux de quitter l'hôpital, elles devaient se rendre chez Indra. Mais plus que ça, elle devrait l'expliquer à Madi. Lui expliquer qu'elles devaient partir et ne pouvaient pas rester à ses côtés. Et que si aucun membre de sa famille n'était trouvé dans les prochains jours, la petite fille serait emmenée hors de l'hôpital, pour finir dans un foyer ou une famille d'accueil l'on ne sait où. Et aucune des deux ne savait réellement comment s'y prendre.

— Madi, ma puce… commença la Griffin en lui parlant doucement. Lexa et moi, nous allons devoir y aller. On ne peut pas rester éternellement à l'hôpital…

— Non ! s'écria la petite. Ne me laissez pas seule !

Toutes deux jeunes femmes furent surprises et échangèrent un regard inquiet. Elles s'étaient attendues à ce que la petite le vive mal, mais pas à ce point-là. La brune semblait complètement apeurée, terrorisée même. Et c'était la première fois depuis qu'elles l'avaient sortie du camion qu'elle faisait une phrase aussi longue.

— On préfèrerait ne pas être obligés de te laisser, Madi, déclara la brune aux yeux verts après avoir dégluti difficilement. Mais nous devons y aller, vraiment. On doit aller faire en sorte que les personnes qui t'ont fait du mal soient punies et qu'elles ne puissent jamais recommencer.

— Mais on ne te laisse pas seule, ma puce, ajouta Clarke en lui caressant doucement le dos, voyant que la petite s'était mise à sangloter tandis que la Wood parlait. Joséphine m'a promis qu'elle va veiller sur toi, et nous donner des nouvelles. Ça te rassure un peu ?

Voyant la petite hocher la tête, même si c'était assez faiblement, les trois femmes furent rassurées elles aussi.

— Tu pourras parler à Clarke et Lexa au téléphone aussi, si tu le veux. Je te prêterais le mien ! lui dit la Lightbourne avec un grand sourire.

Elles venaient seulement de surmonter une petite partie du problème. La Wood inspira profondément, sachant que le pire était encore à venir.

— Même si je sais que tu n'en as pas envie, il va falloir que tu nous en dises un peu plus sur ce qui s'est passé, Madi… Est-ce que tu peux nous raconter ? À Clarke, Joséphine et moi ?

La petite secoua la tête de droite à gauche, sans rien prononcer. Mais elle avait l'air de s'être refermée un peu plus.

— Madi… reprit la brune après un moment, essayant de son mieux de faire preuve du plus de tact possible. Il faudrait vraiment que tu puisses nous donner des informations pour que l'on retrouve ta famille…

— Ma puce, il faut vraiment que tu nous le dises, ajouta Clarke, ne la voyant toujours pas répondre. Tu ne pourras pas non plus rester pour toujours à l'hôpital… Si tu ne nous dis rien, tu vas devoir aller autre part et nous ne pourrons pas être sûres que tu vas bien.

Mais la petite ne répondait toujours pas, semblant au contraire s'être encore plus refermée. Alors elles ne dirent rien de plus à ce sujet, et se contentèrent de passer encore un peu de temps avec elle, essayant de la mettre à l'aise autant qu'elles le pouvaient, et de la faire sourire à nouveau.

Les au revoir furent difficiles pour la petite, mais également pour les deux jeunes femmes. Madi vint dans leurs bras, tour à tour, manquant encore une fois d'éclater en sanglots quand elles passèrent la porte.

Lexa prit la main de la blonde et la serra, sentant à quel point sa compagne semblait bouleversée. Pour dire la vérité, elle l'était aussi, mais la Griffin l'était encore plus. Et elle n'arrivait pas à comprendre pourquoi, ce qui l'inquiétait également.

— Tu crois qu'on a encore un peu de temps avant d'aller chez ton Capitaine ?

— Oui, répondit la Wood en lui caressant la main. On peut rentrer pour se poser un peu à l'appartement. Ça te fera certainement du bien de prendre un bon bain et de te reposer un peu avant d'y aller.

Et effectivement, quand elles étaient rentrées la brune leur avait fait couler un bain chaud qui les avait détendues, autant que cela fut possible dans ces circonstances.

— Lex'! Ton téléphone sonne ! la prévint la blonde, en se rapprochant avec l'appareil à la main. C'est un numéro inconnu, et je crois qu'il y a un appel manqué.

La jeune femme reposa rapidement la poêle qu'elle avait dans les mains sur le plan de travail en râlant, avant de récupérer le téléphone portable et de répondre. Comme elle s'en était doutée, quand elle accepta l'appel et qu'elle mit le haut-parleur, c'est la voix de Roan Azplana qui raisonna dans la pièce.

— Wood, j'ai cru que tu n'allais jamais me répondre…

— Qu'est-ce qu'il se passe, Roan ? demanda-t-elle en haussant un sourcil en entendant son ton mi-heureux, mi-pressant.

— Tu vas être heureuse. J'ai réussi à mettre la main sur une copie de tout ce qui était sur le disque dur qui a été «perdu».

— Où est-il ? demanda Lexa, faisant un pas vers la sortie de l'appartement, prête à quitter les lieux tout de suite.

— Calme-toi. Il est ici, au club. Bien à l'abri dans mon coffre personnel. Mais tu ne peux pas venir, pas tout de suite. Ce serait trop suspect.

Elle grogna légèrement sous la frustration qu'elle ressentait. Elle était si proche du but, si proche de pouvoir faire tomber Nia.

— Dans combien de temps est-ce que tu penses que ce sera possible de le récupérer, alors ?

— Je ne sais pas, d'ici disons trois ou quatre jours. Pour être sûr, lui répondit l'homme.

— Roan… Il faut que l'on mette la main dessus le plus rapidement possible, intervint Clarke. Ta mère a été capable d'enlever des enfants à leurs familles, cette fois. Qui sait ce qu'elle pourrait faire d'autre maintenant…

D'accord, très bien. Venez au club après-demain, alors. Ça nous laissera trois jours en comptant aujourd'hui, je l'ai récupéré hier. Même si j'ai fait attention et qu'en principe personne ne sait que je me suis procuré une copie, je ne veux pas que ça paraisse suspect. Si ma mère sait que je vous aide, elle serait bien capable de me tuer. Que je sois son fils ou non, ça ne lui importera pas.

— Très bien. Nous serons là dans la matinée, déclara la brune. Et… Roan, j'espère vraiment que l'on peut te faire confiance.

Tu as ma parole, Lexa. Je te le promets.

— Bien. On se voit d'ici deux jours, alors.

Sur ces mots, l'appel fut coupé. La Wood rangea le téléphone dans la poche de son jeans avec un long soupir, sous le regard appuyé de la blonde.

— Ça paraît presque trop beau, qu'il y ait eu accès maintenant… déclara cette dernière.

— C'est l'impression que j'ai aussi… J'espère vraiment qu'on peut lui faire confiance…

— C'est peut-être complètement idiot, mais je pense que oui. Il ne nous a pas menti pour les camions et les enfants, au contraire, même. Sans lui, on ne les aurait peut-être jamais retrouvés. Ou en tout cas, on ne sait pas dans quel état, peut-être pas vivants…

— Je sais. J'espère qu'on peut lui faire confiance… répéta la brune aux yeux verts une nouvelle fois. Allons-y, il va être l'heure de rejoindre Indra. Et il va falloir que je lui en parle…

Récupérant leurs affaires, elles descendirent rapidement au parking pour récupérer la voiture que leur avait prêtée Raven, et rejoindre la maison de la Capitaine Johnson.

Une fois devant la grande maison, la brune se rendit compte que la voiture de sa partenaire était déjà stationnée dans l'allée. Elle se rendit également compte que le garage était ouvert et vide, semblant l'attendre, alors sans y réfléchir plus elle y entra.

Le contact fut coupé et la main de Lexa se figea sur la poignée de la portière, au moment de sortir. Elle redoutait la manière dont cela allait se dérouler, surtout en sachant que la Blake serait présente.

— Je suis certaine que ça va bien se passer, lui dit doucement Clarke avec un sourire encourageant. Et je suis là aussi, ne l'oublie pas.

Soupirant, la brune se tourna vers la jeune femme avec un regard vide. Le voyant, la chirurgienne vint caresser sa joue de sa main, avant de déposer un baiser au coin des lèvres de la Wood.

— Allons-y, déclara finalement cette dernière en se décidant, ouvrant rapidement la portière.

Appuyant sur la télécommande de contrôle du garage elle referma celui-ci, avant de se positionner devant la porte donnant dans la maison, la main figée sur la poignée une nouvelle fois.

Elle sentit la main de la blonde s'apposer sur son épaule, la serrant légèrement, alors elle soupira avant d'ouvrir la porte et de pénétrer chez sa supérieure et mentor.

— Bonjour, Clarke, Wood, les salua Indra qui les attendaient dans le couloir, en leur faisant signe de la suivre.

Le trajet jusqu'au salon se fit sans un mot, et elles y trouvèrent Octavia faisant les cent pas. Quand elle les vit, la jeune femme se retourna vers elles, plantant un regard neutre et presque froid sur celle qui était la marraine de son fils.

— Bonjour, Octavia, lui dit la blonde avec un sourire, espérant ainsi apaiser les tensions.

En réponse, la Blake accorda un léger sourire à la Griffin, avant de prendre place dans l'un des fauteuils en cuir de la pièce. Son regard était repassé sur sa partenaire, comme si elle était capable de la jauger de cette manière et de savoir ce à quoi elle pensait.

Lexa n'avait rien osé dire du tout depuis le début, se contentant de soutenir de ses yeux verts, comme ils le pouvaient, le regard bleu de celle qui était sa meilleure amie depuis maintenant des années. Elle savait qu'elle méritait amplement les réactions d'Octavia, mais la Wood était obligée d'admettre que la voir réagir de cette manière face à elle, à son encontre, la blessait.

— Installez-vous, dit la Capitaine, en leur montrant le canapé en cuir.

Elle-même prit place dans un fauteuil, attrapant à la volée des dossiers sur la table basse.

— Pour le moment, nous n'avons aucune preuve contre Queen, déclara la plus vieille, de but en blanc. Rien ne la relie aux enfants, en tout cas pas le peu qu'ils ont pu nous apprendre sur ce qui leur est arrivé.

— Je sais, Capitaine… Mais le fait est que la compagnie de transport appartient à Azgeda, dont Nia est la PDG. Il n'est pas possible de faire ressortir ça ? Il y avait des enfants enlevés dans ces camions !

— Nous sommes en train d'interroger tous les employés de la société de transport, pour le moment aucun ne nous a rien dit. Ils ont tous nié en bloc, et disent pour la plupart ne même pas être au courant du rachat récent de la société par Azgeda. Et l'ancien dirigeant est pour le moment introuvable, de toute manière il n'était plus très présent ces derniers temps à ce que nous ont dit les employés, leur apprit Octavia avec un grand sérieux.

— Mais alors il faut trouver un moyen de remonter à Nia ! Que l'ancien patron soit complice ou bien qu'il soit un simple pantin, il faut le retrouver !

— C'est ce qu'on fait déjà, lui répondit sèchement la Blake. Mais pour autant qu'on en sache, il a peut-être quitté le pays, ou bien alors il est mort.

Toutes les deux s'observèrent encore une fois, ne faisant pas un geste, ne disant pas un mot. Le regard bleu profondément ancré dans le regard vert.

— J'imagine que le seul avantage que nous avons, c'est que pour le moment Queen ne va plus pouvoir utiliser les camions pour transporter de la drogue ou des enfants, déclara Clarke pour essayer de briser le malaise qui venait de s'installer.

— Oui, elle ne prendra pas le risque maintenant que nous surveillons la société. Nous attendons encore des retours de l'équipe que j'ai envoyée dans la ville de départ du semi-remorque, déclara la Capitaine. Nous devons absolument savoir d'où viennent tous ces enfants, toutes les familles n'ont pas encore été retrouvées.

— Nous savons, nous sommes restés à l'hôpital avec la petite Madi, hier, dit la seule civile de la pièce.

— Madi ? demanda Octavia en détachant le regard de l'autre brune. C'est la petite fille qui ne voulait rester avec personne mise à part vous ? Elle vous a parlé ?

— Non… Elle ne parle pas. Enfin, oui, mais très peu. Nous n'en savons pas plus que son prénom. J'ai essayé de la pousser encore une fois à parler avant que l'on ne parte de l'hôpital, mais sans résultat. Je voulais éviter qu'elle ne soit prise en charge par les services sociaux… soupira la Wood, en baissant les yeux, tandis que la blonde posa une main sur son épaule.

— Elle est toute seule à l'hôpital ? demanda la Détective, avec un regard compréhensif vers sa coéquipière.

— J'ai demandé à Joséphine, ma meilleure amie qui est infirmière là-bas, de rester le plus possible avec elle. Madi semble plutôt bien l'accepter. Mais comme le disait Lexa, on est plus inquiète par le fait qu'elle risque de ne pas tarder à finir dans un foyer… Vu son état, je ne sais pas comment elle le vivrait…

— C'est ce qui va arriver si l'on ne retrouve pas ses parents, oui, déclara Indra. Et si elle ne parle pas, ça ne nous aide pas. Wood, tu n'as toujours rien dit, comment avez-vous pu savoir que des enfants se trouvaient dans ce semi-remorque ?

Cette dernière déglutie difficilement, avant de regarder la Griffin pour échanger un regard avec elle. Soupirant légèrement en fermant les yeux, la jeune femme releva finalement la tête, en posant les orbes verts vers sa supérieure.

— Nous avons eu un indic, Capitaine. Qui nous a renseignés sur la société de transport et les camions, et qui a été en mesure de nous indiquer plus ou moins dans quel véhicule nous pourrions trouver ce que Nia faisait transiter. Nous ne savions simplement pas ce que c'était à ce moment-là, nous ne savions pas que le camion transportait des enfants et de la moelle osseuse. Nous pensions simplement à de la drogue.

— Qui est votre contact ? demanda Johnson.

— C'est Roan Azplana, Capitaine. Le fils de Nia Queen, et le frère d'Ontari Queen.

— Mais t'es complètement tarée, Lexa ! hurla Octavia en sautant sur ses pieds. T'es complètement timbrée ! Comment tu peux lui faire confiance ! C'est son fils ! Bordel, Costia, ça t'as pas suffi ?

— Rassieds-toi, Blake, lui ordonna Indra, tandis que la jeune femme continua de vociférer. Blake ! Assise !

Grommelant, Octavia finit par obéir, non sans lancer un regard noir vers la marraine de son fils, regard dans lequel en plus de la colère semblait transparaitre une légère peine.

— Quel intérêt est-ce qu'il a, Wood ? la questionna sa Capitaine d'une voix neutre, mais légèrement suspicieuse. Je ne pense pas qu'il le fasse sans arrière-pensées ou simplement pour bien agir.

— Il veut se débarrasser de sa mère et de sa sœur tout autant que nous. Peut-être plus, même. La seule chose qu'il demande si l'on arrive à les faire tomber, c'est qu'il ne soit pas mis en cause dans cette affaire de trafic.

— Et qu'est-ce que tu lui as dit ? l'interrogea la plus vieille.

— Je ne lui ai rien promis, Indra. Il le sait. Mais j'ai dit que si on les fait vraiment tomber, elles et toute l'organisation, ce serait certainement possible.

— Lui fais-tu confiance ? demanda une nouvelle fois la propriétaire des lieux.

— Oui, Capitaine. D'ailleurs, il a appelé tout à l'heure, pour nous apprendre qu'il avait pu mettre la main sur une copie du disque dur que j'avais récupéré chez Costia, et qui a été « perdu ». Nous devons le rejoindre à son club après-demain matin pour pouvoir le récupérer.

— De mieux en mieux ! grogna Octavia tapant du pied, avant de croiser les bras.

— Bien. Blake, tu vas réunir une équipe et te rendre sur place au même moment.

— Non, Capitaine ! objecta Lexa. Justement, si nous n'y allons pas tout de suite, c'est pour ne pas attirer inutilement l'attention. Je ne peux pas simplement me ramener avec tout un groupe !

— Et qui te dis que ce n'est pas un guet-apens, Wood ? lui demanda-t-elle.

— Si c'est un piège, nous n'aurons de toute manière pas les infos. Mais si ce n'en est pas un, ça pourrait tout faire capoter. Si vous voulez, je vous appelle dès que je les ai et nous nous rendons au poste, ou ici.

Indra Johnson la regarda d'un œil acéré, semblant analyser ce que la jeune femme venait de dire et peser le pour et le contre.

— Capitaine ! Vous ne pouvez pas sérieusement y réfléchir ?! objecta une nouvelle fois l'épouse de Lincoln.

— Clarke, est-ce que vous faites confiance à ce Roan Azplana ? lui demanda la plus gradée.

— Oui, répondit la blonde qui n'avait pas parlé depuis le début de l'échange. Je pense qu'on peut lui faire confiance, jusqu'à présent ses informations étaient bonnes. Et comme l'a dit Lexa, il semble vraiment détester sa mère.

— Capitaine ! Vous ne pouvez pas non plus encore plus impliquer Clarke dans cette histoire ! s'exclama une nouvelle fois Octavia, sans avoir de réponse de la plus vieille.

— Je le suis déjà, O'. C'est moi qui les aient dénoncés dans un premier temps, ils le savent de toute manière. Et c'est peut-être notre seule chance de faire complètement tomber Nia et ceux qui travaillent avec elle, notamment les Wallace. Il faut qu'on mette fin au trafic et que nous nettoyions l'hôpital. Et après tout ce qu'ils ont fait…

— Bien. Mais… Wood, je veux que vous soyez prudentes. Et tu me contactes dès que vous avez les données et êtes sorties.

— C'est bien compris, Capitaine, lui assura la brune, assez stupéfaite qu'Indra ne le leur interdise pas plus. Vous avez retrouvé l'homme qui conduisait le camion ?

— Non… Pas pour l'instant, et en plus nous n'avons aucune correspondance avec le portrait-robot qui a été réalisé.

Lexa leva un sourcil, interloquée, avant d'échanger un regard avec la Griffin.

— C'est Quint qui l'a décrit, leur apprit Octavia, voyant que sa supérieure n'allait rien ajouter. Macallan ne l'a pas aperçu beaucoup et n'a pas été très utile pour le décrire. Alors on imagine que Quint a pu dire ce qu'il voulait… Et l'on ne peut pas vraiment vous faire venir au bureau pour en établir un avec vous…

— Je peux le faire ! s'exclama la chirurgienne avec un sourire. Je l'ai vu assez longtemps, et Lexa pourra me dire si elle se souvient de choses différentes.

— Clarke… J'imagine, mais le problème, c'est que nous ne pouvons pas faire de portrait-robot là tout de suite ici, nous n'avons ni logiciel ni personne pour mettre en forme ce que tu nous diras.

— O', je crois que ce n'est pas vraiment ce que voulait dire Clarke. Enfin, il me semble ? ajouta la Wood en questionnant du regard la jeune femme.

Cette dernière acquiesça, avant de demander des feuilles et un crayon à la propriétaire des lieux pour pouvoir dessiner. Dès que celle-ci fut revenue avec le matériel nécessaire, la chirurgienne ne perdit pas une seconde pour commencer son ébauche, sollicitant à certains moments Lexa pour confirmer différents détails.

— Je pense que c'est bon, déclara-t-elle après quelques minutes en déposant le visuel devant Indra et Octavia.

La Wood hocha la tête, en signe d'assentiment. Cheveux bruns gominés, barbe de trois jours, le trais fins et la mâchoire ciselée. À n'en pas douter, le portrait était plus que similaire à l'homme avec qui elle s'était battue et qui l'avait poignardé dans les côtes.

— Cela ne ressemble effectivement pas à la description donnée par Quint et ce qui en a résulté, affirma Indra en prenant le croquis dans ses mains. Blake, occupe-toi de le faire passer dès que possible à Green pour qu'il lance une recherche. Il faut que l'on retrouve cet homme.

— Wow… ne put s'empêcher la dite Blake en regardant la feuille. C'est impressionnant Clarke… Tu peux me dire pourquoi tu n'es pas devenu artiste ?

— Dans une autre vie, peut-être, répondit la blonde avec un léger sourire. C'est un passe-temps, je tiens beaucoup trop à la médecine. Et quand on y pense, c'est une forme d'art également.

Elles restèrent encore un petit moment chez la Capitaine Johnson pour échanger sur différents points, avant de prendre toutes les trois la direction de la sortie.

— Lexa ! la retint son amie et coéquipière, avant qu'elle ne prenne place au volant de la voiture.

Avec un sourire encourageant, Clarke lui fit signe d'aller voir la Blake, faisant un geste de main et également un sourire à cette dernière en guise d'au revoir, avant de pénétrer dans le véhicule en refermant la portière.

Inspirant et expirant profondément, la Wood avança pour arriver au niveau de la Dodge Charger, dont la conductrice avait déjà ouvert la portière, mais n'y était pas encore entrée.

— Fais attention, lui dit finalement la jeune femme après s'être contentée de la regarder sans un mot. Et je vais faire en sorte de demander à la fille que je connais aux services sociaux de vérifier que tout se déroule bien pour la petite, si elle doit y finir.

— Merci, Octavia. Ça représente beaucoup pour moi qu'elle ne termine pas là-bas.

— Je sais, lui répondit la jeune femme avec sincérité. Passe une bonne soirée, Lexa.

Sur ces mots, la Blake pénétra dans la voiture et ne tarda pas à quitter l'allée devant la maison de sa Capitaine.

— Ça finira par se calmer, lui dit Clarke avec un petit sourire. Elle finira par te pardonner complètement, elle tient trop à toi pour que ce soit le contraire.

— Hum… J'ai de moins en moins d'espoir…

— De ce que j'ai vu d'Octavia, moi j'en ai. Mais laisse-lui du temps, répéta la blonde.

La Wood ne traîna pas plus longtemps devant la demeure de sa Capitaine, et mit le moteur en marche avant de prendre la direction de son appartement avec Clarke.

Cette nuit-là, Lexa n'arriva pas à trouver véritablement le sommeil, malgré le fait d'avoir la blonde dans ses bras. Aussitôt s'endormait-elle finalement, qu'elle se réveillait en sursaut.

Elle avait hâte que toute cette affaire soit terminée et complètement derrière elle. Savoir, ou en tout cas, espérait-elle plus que fortement que ce soit le cas, que bientôt Nia et Ontari devraient répondre de leurs actes et en payer les conséquences la rassurait.

Mais même si c'était le cas, la Wood savait aussi qu'elle-même devrait payer pour tout ce qu'elle avait fait. Indra ne le laisserait pas passer, et même si ça avait été le cas elle ne pouvait pas s'en tirer aussi facilement. Pas après tout ce qu'elle avait fait.

Mais se dire ça, c'était également en quelque sorte abandonner la jeune Griffin. Elle savait que tous les moments qu'elles vivaient ensemble auraient une fin. Et aux vues de la situation, cette fin ne tarderait pas à arriver, même si c'était pourtant la dernière chose qu'elle voulait.

Et même si elle chérissait chacun des moments passés avec Clarke, elle avait aussi l'impression de ne pas y avoir droit. La brune ne devrait pas être aussi heureuse quand la jeune femme s'endormait dans ses bras, quand elle l'embrassait, quand elle lui sourirait. Parce qu'avec tout ce qu'elle avait fait, elle ne le méritait pas. Vraiment pas.

Elle n'y avait pas droit, parce qu'elle se rendait compte que la chirurgienne s'attachait à elle, beaucoup trop, bien plus qu'elle ne l'aurait dû. Elle-même s'était beaucoup plus attachée à la Griffin qu'elle ne l'aurait dû, mais ce n'était pas la question.

Et quand le moment viendrait alors pour la brune de payer, Clarke le vivrait certainement mal. Mais le mal était déjà fait, et elle ne pouvait pas demander à la chirurgienne de s'en aller. Autant profiter des quelques moments qui leur restaient, du moins si c'était ce qu'elle voulait également.

Alors Lexa ne fit aucun effort pour se rendormir malgré le fait que ce soit le milieu de la nuit, se contentant simplement de serrer la jeune femme dans ses bras et de la regarder paisiblement endormit.

Demain serait calme, mais le jour d'après elles iraient récupérer le disque dur sur lequel Roan avait remis la main. Et à partir de ce moment-là, les choses s'enchaineraient plus que rapidement.

— Bonjour, dit Clarke avec une voix ensommeillée, mais en souriant. Tu es réveillée depuis longtemps ?

— On peut dire ça, répondit la brune qui était allongée à ses côtés, sans en dire plus avant de l'embrasser. Ne bouge pas, je reviens.

Le soleil avait déjà fait son apparition depuis quelques heures maintenant, et la jeune Wood avait fini par se lever puis finalement par préparer ce qui leur ferait office de petit-déjeuner, cherchant à s'occuper. Une fois cela fait, elle était retournée dans le lit, toujours incapable de s'endormir, mais serrant Clarke dans ses bras.

Ainsi à cet instant, tandis que la blonde venait de se réveiller, elle revint avec un grand plateau très bien garni qu'elle déposa sur l'une des tables de chevet.

— Je n'arrivais pas à dormir, j'ai fini par me lever pour préparer tout ça, déclara Lexa en tendant une tasse de café à Clarke, sucré comme elle savait que la jeune femme l'aimait.

— Ça se voit, dit la blonde.

— Je pensais que ça te ferait plaisir, alors je pense avoir utilisé ce temps à bon escient.

La chirurgienne ne répondit pas, trop occupée à mordre avidement dans un muffin qu'elle récupéra du plateau, laissant échapper un soupir d'aise.

La blonde avait maintenant connaissance des talents culinaires de Lexa, que ce soit pour la pâtisserie ou bien la cuisine. Elle-même adorait manger, mais ce qu'elle pouvait réaliser dans une cuisine restait plus que basique, même si c'était suffisant pour se sustenter et assez mangeable.

— Et c'est vraiment le cas, merci Lex', fini par répondre la blonde, avant de s'emparer d'un pancake. Tu as prévu quoi pour aujourd'hui ? Des recherches à faire, des endroits où aller ?

— Non. Pas pour aujourd'hui. Je me disais qu'on pourrait se contenter de rester à l'appartement. Passer une journée autant au calme qu'on le puisse toutes les deux, pour se reposer, pour changer. Si ça te va, bien sûr, ajouta la brune avec une once d'inquiétude, voyant la jeune femme la regarder fixement.

— Bien sûr que ça me va. Mais qui t'as dit qu'on en profiterait pour se reposer ? demanda-t-elle en haussant un sourcil, souriant.

Souriant également en comprenant où elle voulait en venir, Lexa s'empara des lèvres de la jeune femme. La repoussant avec douceur contre le matelas, oubliant complètement le petit-déjeuner encore fumant à leurs côtés.

Leur journée se passa entre conversations et moments intimes, profitant de chaque instant toutes les deux. Occultant au maximum tout ce qui pouvait leur poser soucis et se trouver à l'extérieur de l'appartement de la Wood.

Tandis qu'elles sortaient de la salle de bain en riant et les cheveux encore légèrement mouillés par la douche qu'elles venaient de prendre, elles furent coupées par la sonnerie du téléphone de la blonde qui se mit à retentir.

— C'est Joséphine, prévint cette dernière en décrochant. Salut, Jo', tout va bien ? Quoi ? Attends, attends, j'active le haut-parleur pour que Lexa puisse t'entendre aussi.

Bonjour, Lexa, se fit entendre la voix de l'infirmière. Comme je le disais à Clarke, nous avons fait ce que nous pouvons avec Cillian pour dire que Madi devait rester à l'hôpital encore un moment, mais les services sociaux doivent passer la chercher demain dans la matinée.

Toutes les deux se regardèrent avec inquiétude, avant que la brune ne réponde.

— Vous lui en avez parlé ? Comment est-ce qu'elle a réagi ?

Pas encore… On compte le faire tout à l'heure. Heureusement, Cillian l'a un peu amadoué, alors elle a commencé à le laisser s'approcher. Peut-être autant qu'avec moi.

Ça ne m'étonne pas, déclara Clarke avec un léger sourire en coin malgré la situation. Il a toujours été assez doué avec les enfants.

— Est-ce qu'il y a quelque chose que l'on pourrait faire ? demanda la brune après avoir brièvement haussé un sourcil.

Non, rien. Malheureusement, à cet instant leur décision est irrévocable. La seule chose qui pourrait changer la donne, c'est qu'un membre de sa famille, même éloigné, soit retrouvé… Mais je tenais à vous en informer.

— Merci, Jo'… dit la chirurgienne après avoir échangé un regard avec Lexa.

Cette dernière en fit de même, avant que la Griffin ne raccroche en poussant un soupir. La brune la voyait se triturer les mains, après avoir posé son téléphone, alors elle les lui prit, dans un espoir d'arriver à la calmer.

— Clarke ?

Cette dernière ne répondit pas, se contentant de réfléchir, avant de jeter un coup d'œil vers son téléphone.

— Non. Je sais à quoi tu penses, mais on ne peut pas y aller, Clarke. D'une part parce qu'il est déjà tard et que ce serait inutile. Et ce serait lui donner un espoir que l'on va pouvoir rester avec elle, alors que ce n'est pas le cas, appuya la brune en ne voyant pas la jeune femme répondre.

— Tu as raison… soupira-t-elle finalement en la regardant. Mais je m'inquiète pour elle.

— Je sais, moi aussi… Mais nous avons bien d'autres choses pour lesquelles nous inquiéter actuellement. Pour le moment, il ne reste qu'à espérer que Madi soit placée à un endroit correct et que l'on prenne soin d'elle.

— Est-ce que tu sais si Octavia a pu contacter les services sociaux ?

— Je ne sais pas, mais je suis certaine qu'elle ne va pas tarder à la faire, lui répondit la Wood. Elle m'a dit qu'elle le ferait, et O' n'est pas du genre à parler dans le vent. Ça ne m'étonnerait même pas qu'elle y aille elle aussi pour faire le transfère, si elle le peut. Je vais lui envoyer un message pour la prévenir.

La blonde soupira en venant se coller contre elle, Lexa la serrant un peu plus dans ses bras et posant un baiser sur son front.

— J'ai hâte que Nia soit derrière les barreaux et que tout ça se finisse…

— Moi aussi, lui répondit Lexa en fermant les yeux avec force.

Elle pensait ce qu'elle venait de dire, mais ne pouvait s'empêcher de ressentir une profonde tristesse et un pincement au cœur. Car au moment où ce serait le cas, la relation qu'elle avait avec la Griffin, et qu'elle ne savait pas comment décrire, prendrait fin.

Alors encore une fois, elle profita de leurs moments ensemble, qu'elle savait les rapprocher de la fin, avant d'aller se coucher. Demain matin, elles iraient voir Roan.

— Prête ? demanda Lexa à Clarke, tandis qu'elle stationna la voiture devant le club en vérifiant que personne ne semblait se trouver dans les environs.

La blonde hochant la tête, toutes les deux sortirent du véhicule pour en prendre la direction, la Wood vérifiant rapidement son holster pour être certaine d'y trouver son arme si besoin.

Elles firent rapidement le trajet vers le club, les employés et gardes du corps de l'Azplana les laissant passer sans encombre.

— J'ai un mauvais pressentiment… chuchota la brune, tandis qu'elles étaient non loin du bureau du propriétaire du fils de Nia.

— Si tu ne le sens pas, on peut toujours faire demi-tour, Lexa, répondit la blonde de la même manière. Mais je ne pense pas que ce soit un piège et Roan nous la fasse à l'envers.

— Je l'espère…

La Wood continua d'avancer, la chirurgienne toujours derrière elle, jusqu'à arriver devant la porte noire. Le garde du corps leur ouvrit, alors elles y pénétrèrent.

Roan était derrière son bureau, jouant distraitement avec un couteau qu'il avait dans sa main. Entendant la porte, il releva la tête vers les deux femmes.

— Lexa, Clarke. J'attendais votre arrivée avec impatience !

— Roan, on ne va pas tarder. Ouvre ton coffre et sors-en le disque dur, lui dit la Wood.

— D'accord, d'accord. Vous n'avez même pas le temps pour que je vous offre un verre ? demanda-t-il en se levant, prenant la direction du coffre, le couteau toujours à la main.

— Roan… Tu sais que non. Et je crois que le couteau n'est pas nécessaire. Ne nous fais…

Mais la brune n'eut jamais l'opportunité de finir sa phrase ou d'en dire plus, sentant un violent choc à la tête, qui la fit s'effondrer au sol et lui fit perdre connaissance.


Tadam !

Alors, que pensez-vous qu'il se soit passé ?

Que va-t-il leur arriver ?