Contrairement à la dernière fois où la jeune Wood s'était réveillée après avoir perdu connaissance, cette fois elle se souvenant de tout ce qui avait précédé.

C'est pourquoi elle se redressa rapidement, à s'en faire tourner la tête. C'est en posant ses mains sur le matelas moelleux qu'elle se rendit compte qu'elle était précédemment allongée sur un lit, et qu'une attelle était présente sur la main dont elle s'était brisée le pouce pour pouvoir se libérer.

Puis en voyant le reste de l'endroit où elle se trouvait, qui n'était éclairé que part quelques lumières et la lune, la brune laissa échapper un soupir de soulagement avant de se lever complètement.

Mais son avancée fut rapidement entravée par le tube en plastique qui était relié à son bras. Elle se trouvait indéniablement une chambre d'hôpital à cet instant. Tirant le pied de la perfusion derrière elle, Lexa reprit son chemin.

— Clarke, dit-elle dans un souffle, une fois devant la jeune femme, observant son visage tuméfié avec horreur.

— Elle va bien, entendit la Wood d'un coin de la pièce, reconnaissant la voix de celle qui était sa coéquipière. Les ambulances sont arrivées peu après moi, et ils vous ont pris en charge tout de suite. Elle est surtout fatiguée à cause du choc, elle était réveillée il y a peu de temps.

La plus vieille hocha doucement la tête, se rappelant avoir entendue les sirènes juste avant de perdre connaissance.

— Par contre, toi, tu devrais vraiment retourner t'allonger. Tu ne le sens peut-être pas, mais tu as plusieurs côtes fêlées ou cassées, le pouce gauche, et tu as perdu pas mal de sang, et une légère commotion.

Elle ne savait pas si c'était seulement psychologique, mais maintenant qu'Octavia venait de lui dire tout cela, la Wood commençait à sentir les différentes douleurs, auxquelles elle n'avait pas fait attention jusqu'à présent.

Alors avec un signe de tête et un regard vers la blonde qu'elle ne quitta pas des yeux, Lexa reprit la direction de son propre matelas pour s'installer.

— J'ai demandé à ce que vous soyez installées dans la même chambre, et ça nous permet également de n'avoir à surveiller que deux chambres.

— Deux ? s'étonna légèrement la plus vielle.

— Oui, celle de Roan Azplana est juste à côté. Il était dans un état pire que le tiens. J'imagine donc qu'il n'avait pas connaissance de ce qu'a fait Nia Queen.

— Où est-elle ? rugit presque Lexa en entendant le nom de la femme qui avait failli le tuer, elle et la Griffin.

— Elle est ici aussi, mais ne t'en fait pas nous avons placé deux agents de confiances devant sa chambre et un à l'intérieur et elle est menottée. Tu l'as mis dans un sacré état, on ne pouvait pas la mettre sous les verrous tout de suite.

— Les autres ont été appréhendés ? demanda une nouvelle fois la Wood, après avoir hoché la tête.

— Oui, après vous avoir retrouvé Indra a envoyé une équipe au club de strip-tease de Roan pour récupérer le disque dur et demandé au Procureur un mandat contre Nia et toute personne étant impliquée et apparaissant dans les dossiers. Ça nous a permis de nous rendre à leur QG et de faire tomber Ontari et tous leurs hommes. Et ça nous a aussi permis de mettre les Wallace et les autres médecins ayant trempé dans le trafic à l'ombre. Nous sommes au Mount Weather Emergency, si tu veux tout savoir.

— D'accord, répondit simplement Lexa.

Après tous ces mois, tout ce qui s'était passé, elle ne savait pas vraiment comment réagir. Parce que maintenant que le trafic avait été arrêté, que Nia et Ontari avaient été arrêtées, elle n'avait plus besoin de courir. Que ce soit pour les affronter ou fuir.

— Indra ne devrait pas tarder à arriver. Elle voulait être là à ton réveil, mais elle avait beaucoup à gérer.

— J'imagine…

— Je… Je euh… commença la femme de Lincoln en se levant du siège dans lequel elle se trouvait depuis un moment, en se dirigeant vers la porte. Hum… Je vais y aller… Contente de te voir en vie.

— Octavia ! l'appela Lexa avant qu'elle ne passe la porte. Merci. Vraiment. Je ne pense pas que je serais toujours en vie, si tu n'avais pas été là.

La jeune femme se contenta de lui adresser un regard assez long, avant de hocher la tête et de quitter la pièce. La brune y restant poussant un soupir découragé. Elle ne savait pas si sa relation avec la Blake pourrait un jour redevenir ce qu'elle était auparavant, pas après toutes les lignes qu'elle avait franchi, pas après tout ce qu'elle avait fait.

Quelques minutes plus tard, la porte se rouvrit et la jeune femme se tendit instantanément, avant de se calmer en voyant la personne qui venait d'entrer.

— Capitaine… Je…

— Épargne-toi, Wood. Avec toutes les blessures que tu as, je ne comprends même pas que tu sois encore éveillée, tu devrais vraiment dormir.

Sa Capitaine l'avait regardé fixement, la jaugeant pour voir dans quel état elle se trouvait réellement, et avait parlé avec une voix cassante.

— Néanmoins, je suis heureuse que tu le sois et de te voir en bon état. Tu nous as fait vraiment peur Lexa, toutes les deux nous avaient fait peur. Quand nous n'avons pas eu de nouvelles de votre part à compris que quelque chose n'allait pas, j'ai envoyé des hommes ratisser toute la ville. Tu ne peux pas savoir à quel point j'ai été soulagée quand tu m'as appelé.

— Je… Merci, Indra. Vraiment, merci pour ces mots, surtout après tout ce que j'ai fait, déclara la jeune femme d'une voix tremblante.

Indra Johnson avait beau être bourrue, c'était l'une des figures les plus importantes de sa vie. C'était elle qui lui avait permis de s'en sortir quand elle était plus jeune. Et entendre tout ça de la part de celle qui était sa Capitaine lui faisait plus chaud au cœur qu'elle n'aurait pu le penser, encore plus comme elle l'avait dit après tout ce qui s'était passé.

— Reyes est là, mais je vais lui dire de repasser demain matin, lui apprit la plus veille. Et j'ai aussi contacté la mère de Clarke, et Marcus Kane, son beau-père. Ils ont pris le premier avion et seront certainement ici demain matin. Maintenant, dors, Lexa, tu as besoin de repos.

Et en effet, peu à peu la brune avait senti ses yeux se fermer un peu plus, et à peine sa Capitaine hors de la pièce, qu'elle s'écroula sous la fatigue.

Elle se réveilla aux sons de trois voix, tandis que la lumière naturelle du soleil irradiée par les fenêtres.

— Je vais bien, Maman, vraiment, reconnu-t-elle la voix de la jeune femme qui partageait sa chambre, avant de la regarder.

— Laisse-moi tout de même regarder tes blessures, ma chérie. Avec tout ce qui s'est passé dans cet hôpital… répondit une voix féminine mais plus âgée.

— Abby, c'est Becca Franco qui a supervisé personnellement les soins de Clarke et de son amie, nous pouvons lui faire confiance, j'en suis certain.

— Voilà, écoute Marcus, Maman, ajouta la blonde.

Essayant de se redresser aussi discrètement que possible pour ne pas les déranger, la brune ne put retenir un gémissement de douleur en portant une main à ses côtés.

— Lexa ! entendit-elle, tandis que celle qui avait partagé son appartement ces derniers jours venait rapidement à ses côtés. Est-ce que tu vas bien ? Tu as besoin de quelque chose, quoi que ce soit ?

— Je vais bien, Clarke, lui répondit la brune avec un léger sourire, en la regardant. Est-ce que toi, ça va ? Tu m'as fait vraiment peur…

— Je n'ai rien, ne t'en fais pas, répondit la jeune femme de la même manière.

C'est leurs regards encrés l'un dans l'autre, comme si elles étaient dans une bulle, que la plus jeune commença à se baisser en regardant les lèvres qu'elle avait maintenant l'impression de connaitre depuis des années.

Mais avant qu'elle n'ait pu faire à peine quelques centimètres, elles furent coupées par une voix.

— Tu n'as pas rien, Clarke Griffin. Tu as de multiples contusion et des ecchymoses, sans même parler du choc psychologique. Alors tu vas me faire le plaisir de revenir t'installer dans ce lit, lui dit sa mère d'une voix perçante.

— Abby, essaya de la calmer l'homme à ses côtés en lui caressant le bras, avant de s'approcher vers les deux jeunes femmes. Bonjour, nous n'avons pas été présentés, il me semble, Lieutenant Wood. Je suis le beau-père de Clarke, Marcus. Veuillez excuser ma femme, elle est toujours sous le choc.

— Enchantée, Docteur Kane, déclara Lexa en répondant à la poignée de main tendue, avant de s'adresser à Abby qui était toujours un peu plus loin. Vous aussi, Docteur Griffin.

L'homme attrapa sa femme par la main, pour la rapprocher un peu plus. La Wood soutint le regard inquisiteur de la mère de Clarke, se rendant compte que même si la forme de leurs yeux était la même, la couleur ne l'était pas.

— Indra m'a dit beaucoup de bien de vous, Lieutenant Wood, déclara Kane. Nous tenions également à vous remercier d'avoir été là pour Clarke.

— Vous pouvez m'appeler Lexa, dit la brune d'un air distrait, avant de placer un regard sur la plus jeune Griffin qui était à ses côtés.

— Alors merci, Lexa. Mais seulement si vous m'appelez Marcus, dit-il avec un sourire avenant, avant de se retourner vers sa femme. Abby, nous devrions aller déposer nos affaires chez Clarke, laissons ces deux jeunes femmes se reposer.

— Tu as raison, reconnu la plus vieille après une rapide réflexion, avant de venir embrasser le front de sa fille. Tu nous fais appeler s'il y a quoi que ce soit, d'accord ?

Sa fille répondant par l'affirmative, tous les deux quittèrent la pièce avec un dernier regard.

— Je suis désolée pour ma mère, on ne peut pas dire qu'elle ait été très courtoise… soupira finalement la blonde.

— Ne t'en fais pas, je comprends et je ne lui en tiens pas rigueur, dit la Wood avec un léger sourire. Elle a simplement eu peur pour toi. Si tu faisais plutôt ce que tu n'as pas pu faire tout à l'heure ?

Comprenant sans que la jeune femme n'ait à en dire plus, Clarke se pencha délicatement vers elle pour venir prendre possession de ses lèvres. Elle ne voulait pas risquer de la blesser en faisant un geste brusque.

Et c'est pourquoi elle ne s'attendait pas à ce que la brune ne l'attrape par la nuque pour la rapprocher encore un peu plus à elle.

— Lexa… Tu vas te blesser… dit-elle doucement, entre deux baiser.

A contre cœur, la Wood se détacha légèrement, en sentant en effet ses côtes tirer, mais déposa tout de même son front contre celui de la blonde.

— J'ai eu si peur… avoua-t-elle à cette dernière. Quand j'ai vu Nia te toucher… J'ai cru qu'elle allait te tuer…

— Tu as pu agir à temps, c'est tout ce qui compte, Lexa. Ne pense pas à ce qui aurait pu arriver, parce que ça ne s'est pas passé. Je vais bien, et tu va-t'en remettre. Tu ne supporteras pas de rester dans un lit d'hôpital trop longtemps, ricana-t-elle légèrement.

— C'est vrai, admit-elle avec un sourire en coin, en la regardant droit dans les yeux. Je t'aime.

Se rendent compte de ce qui venait de sortir de sa bouche, la Wood se figea et blêmit. Elle n'aurait jamais dû dire ça. Même si c'était réellement ce qu'elle pensait. Pas alors que les choses allaient évoluer pour elle, et pas dans le bon sens.

— Je… Je vais aller me doucher ! décréta-t-elle rapidement en se levant, avant que la blonde n'ait pu répondre.

Cette dernière la regarda s'éloigner, ne sachant pas comment réagir. Elle savait que si la brune lui avait dit cela c'est qu'elle le pensait, et elle savait aussi que c'était ce qu'elle ressentait elle-même pour Lexa. Elle décida d'en faire fit pour le moment, et retourna vers son lit.

Deux jours passèrent, où elles durent rester à l'hôpital, en tout cas c'était le cas de Lexa, que les médecins avaient préférés surveiller. Clarke quant à elle avait tenu à rester pour tenir compagnie à la jeune femme. Durant ce temps, aucunes d'elles n'avait reparlé de ce que la brune avait dit, comme si ça n'avait pas eu lieux.

Aujourd'hui, la Wood avait eu l'autorisation de quitter le Mount Weather Emergency, avec ordre de ne pas trop forcer. Clarke avait dû assurer qu'elle allait la surveiller pour que la jeune femme soit « libérée », comme elle l'avait dit.

Elles étaient donc en ce moment même en train de finir de regrouper les affaires qui leurs avaient été apportés par les parents de la Griffin et Raven qui était passé voir comment elles allaient.

— Tu es certaine que tu ne veux pas rentrer chez toi, pour être avec tes parents ? Ils partent demain matin… demanda Lexa à la blonde.

— Certaine, je ne veux pas te laisser. J'irais les voir une fois que tout sera fini à Washington DC. Et j'imagine que tu ne vas pas rester sans rien faire comme on te l'a dit, encore moins si je ne suis pas avec toi. Et…

La jeune s'était coupée, faisant une grimace en détournant le regard.

— Clarke ? Tu peux tout me dire, vas-y, essaya de la rassurer la plus vieille.

— Avec tout ce qui s'est passé, je n'ai pas envie de retourner là-bas. Je crois que je vais vendre la maison et en racheter une autre. On verra, quand j'aurais fini de te surveiller.

Il est vrai qu'avec tout ce qui avait eu lieu, elle comprenait l'envie de Clarke de ne plus retourner là-bas, en tout cas pour y vivre. Entre le fait que les hommes de Nia connaissait son adresse, ainsi que Finn y soit mort… La brune avait même du mal à comprendre comme elle avait pu y rester tout ce temps.

— Je comprends, lui dit donc sincèrement Lexa. Et tu… Je… Non, laisse tomber.

Se coupant d'elle-même, la jeune femme se reconcentra sur sac pour ne plus croiser les yeux bleu. Elle avait voulu proposer à Clarke de rester chez elle, d'habiter avec elle. Au moins le temps de pouvoir déménager. Mais c'était tout sauf une bonne idée.

Il fallait vraiment qu'elle se calme et qu'elle réfléchisse plus, avant de parler. Entre la dernière fois, quand elle avait dit ça et presque lui proposer de venir vivre avec elle…

Il fallait qu'elle mette de la distance, et le mieux aurait été de « se débarrasser » de Clarke en lui disant de retourner voir ses parents, en lui disant qu'elle avait besoin d'être seule chez elle. Mais elle ne l'avait pas fait, et elle ne se voyait pas le faire maintenant.

Alors la Wood se contenta de soupirer en fermant les yeux avec force, tandis qu'elle referma la fermeture éclair de son sac de sport contenant les vêtements que Raven lui avait apporté.

— On peut y aller, je suis prête, déclara-t-elle quelques minutes plus tard.

Toutes les deux sortirent de la chambre, dans le but de quitter l'hôpital.

— Clarke… C'est juste moi qui me fait des films, où certains nous regardent en chuchotant ?

— Oh, c'est vrai que tu n'es pas vraiment sortie de la chambre, s'exclama la blonde avec un léger sourire en coin. Apparemment, un bruit cour comme quoi nous aurions libéré l'hôpital du trafic. Étonnant, non ?

— Je pense que je ne vais même pas me poser la question de comment ça s'est su, ce sera plus simple, soupira la brune. On ne risque pas d'avoir de problème avec eux, en tout cas ceux qui étaient de leur côté ?

— Non, ne vous en faites pas ! leur dit Nathan Miller, qui semblait avoir entendu leur conversation.

Les deux jeunes femmes le saluèrent, tandis qu'il se mit à marcher à leur niveau dans le couloir.

— Tous ceux qui y étaient fortement impliqués ont été arrêtés, reprit-il. Les autres étaient forcés, d'une manière ou d'une autre : chantage, violence…

— On est sûr de ça, Miller ? demanda Lexa.

— Autant qu'on puisse l'être j'imagine, Lieutenant. Tu sais ce que c'est ! En tout cas, heureux de te voir sur pied. Tu as fait peur à tout le monde, même si maintenant tu es un peu considéré comme une héroïne !

— Comment ça ? demanda la brune en fronçant les sourcils, échangeant un bref regard avec la jeune femme à ses côtés.

— Et bien, tu as mis fin à tout le trafic de Green Bone toute seule ! Et en même temps pas mal d'autres trafics, puisque Monty a réussi à faire des liens.

En entendant ça, Lexa déglutie difficilement. Non, elle n'était pas une héroïne. Pas avec tout ce qu'elle avait fait, pas avec les morts qu'elle avait causée. Et elle pressentait que sa chute ne serait que bien plus grande, quand tous s'en rendraient compte.

— D'accord, dit-elle simplement, d'une voix blanche. On doit y aller, Miller.

— Pas de problème. Au fait, pense à appeler le Capitaine, elle voulait te voir ! dit-il avant de tourner à l'angle d'un couloir, prenant une direction différente.

Tout le long du chemin pour rejoindre la voiture que leur avaient déposée Octavia et Raven, Lexa ne dit pas un mot. Elles y pénétrèrent, Clarke au volant puisque la plus vieille aurait du mal à conduire à cause de ses côtes.

— « Héroïne »… déclara la brune avec un rire amer en attachant sa ceinture avec difficulté. Je le crois pas… Quand ils vont savoir…

— Lex'… Ne pense pas à ça maintenant… soupira la plus jeune en mettant en route le moteur. Tu appelleras ta Capitaine quand tu seras à l'appartement.

La jeune brune ne dit rien le temps du trajet jusqu'à son appartement. Et même une fois arrivée là-bas, elle ne prononça pas un mot. Clarke ne chercha pas à la pousser à le faire, commençant à connaitre Lexa, et s'occupa comme elle le pouvait en laissant la jeune femme se reposer sur le canapé.

Elle était néanmoins rassurée car la jeune femme ne sembla pas se refermer, comme elle l'avait déjà fait. La chirurgienne n'aurait pas su dire exactement dans quel état d'esprit se trouvait la Wood : résignée, stressée, blasée…

Tandis que la brune venait de s'assoupir et que la blonde était en train de la dessiner, des coups furent frappés à la porte.

Se relevant rapidement par réflexe et n'ayant donc pas pris en compte ses côtés fêlées, la propriétaire des lieux ne put s'empêcher de pousser un léger cri de douleur, accompagné d'une grimace. S'en rendant compte, Clarke se leva à sa place pour aller ouvrir la porte, tandis que la brune essaya de se redresser, doucement cette fois.

— Oh, bonjour Capitaine Johnson, l'accueilli la blonde avec un sourire en ouvrant la porte.

— Bonjour à vous aussi, Docteur Griffin, répondit-elle en entrant dans l'appartement, ne laissant pas paraître une once de surprise en la voyant. Je pensais que vous seriez avec votre mère et Marcus, puisqu'ils repartent demain.

— Je ne pouvais pas laisser Lexa seule, répondit-elle avec un léger sourire. Vous savez à quel point elle peut-être têtue.

— Il est certain qu'on ne peut pas dire que Wood soit très docile, affirma-t-elle avec un très léger étirement de lèvres.

— Je vous entends… soupira la susnommée. Bonjour Capitaine.

Cette dernière se rapprocha de celle qui avait été sa protégée, et prit place dans le fauteuil se trouvant en face d'elle. La Griffin quant à elle passa près du canapé, en vue de se rendre dans la chambre pour les laisser seule, mais la jeune femme lui attrapa la main et lui fit signe de s'asseoir à ses côtés, ce qu'elle fit.

Sans un mot, la plus vieille et plus gradée des trois déposa un objet métallique sur la table basse, entre elles. Lexa resta fixé sur l'objet.

— Selon le rapport officiel que j'ai terminé de rédiger ce matin pour l'envoyer au Chef de la Police, commença la femme à la peau foncée, la mise à pied concernant le Lieutenant Alexandria Wood n'a servi qu'à accroître un peu plus sa couverture, visant à faire tomber le trafic de Green Bone, principalement. Tu es réintégrée, Lexa.

— Indra… soupira la jeune femme en fermant durement ses yeux avant de planter son regard dans celui de sa Capitaine. Non, je ne peux pas. Pas après tout ce qui s'est passé. Tu sais bien ce que je mérite.

— Tu es réintégrée, Wood, que tu le veuille ou non. Tu as fait une erreur, mais tu en es consciente. Je ne pas laisser ça gâcher ta vie, gâcher tout ce que tu as fait jusqu'à présent.

— Je ne peux pas ! s'exclama la jeune femme, s'arrachant elle-même un gémissement de douleur, sentant à peine la main de la blonde se poser sur sa cuisse. Ce n'était pas une simple erreur, j'ai enlevé des vies !

— Arrête de t'agiter, Wood, sinon je te force à retourner à l'hôpital quoi que tu en dises, ordonna sa Capitaine d'une voix sèche. On fait tous des erreurs, chacun d'entre nous, seul le plus idiot dirait le contraire. Et te connaissant, je pense que tu porteras ce poids certainement toute ta vie sur tes épaules, alors ne t'en rajoute pas plus.

— Indra…

— Tais-toi, Lexa. Tu es un très bon flic, avec un très bon instinct qui te permet toujours de réussir. Il se trouve que cette fois, la situation était un peu plus complexe. Et je pense que dans ta situation, toute personne aurait flanché. Tu m'as déçue, c'est indéniable. Mais… Si je dois blâmer quelqu'un, c'est moi.

La jeune femme était ahurie par ce que venait de lui dire sa supérieur. Elle ne savait pas si c'était à cause des mots qui venait de sortir de sa bouche, et bien par son regard fuyant. Elle avait très rarement celle qu'elle considéré comme une figure maternelle agir de cette manière. Même la Griffin qui ne la connaissait pas bien en fut surprise.

— Oui, tu as bien entendu, Lexa. Ce qui est arrivée est en partie de ma faute. Jamais je n'aurais dû te laisser continuer, quand nous avons su que Costia Baines était impliquée.

— Indra… Je… commença la jeune femme, avant d'être coupé.

— Laisse-moi finir, Wood, grogna la plus vieille. C'est déjà assez compliqué. Je n'aurais pas dû te laisser continuer, mais je savais que tu étais notre meilleure chance de stopper le trafic de Green Bone. J'aurais simplement préféré que ça ne se passe pas de cette manière. Que tu n'aies pas à subir tout cela. Alors tu es réintégrée, il n'y pas de négociation possible. Reprends ton insigne.

Lexa regarda tour à tour sa Capitaine, puis son insigne en métal, hésitante, avant que la pression de la blonde sur sa cuisse ne la pousse à agir et qu'elle ne récupère l'objet où était noté son matricule.

— Je… Je ne sais même pas quoi dire…

— Ne dis rien. Tu as certainement remarqué que même si je te rends ton insigne, je ne t'ai pas rendu ton arme de service. Pour deux choses.

La jeune femme déglutie en fermant brièvement les yeux. Bien sûr que ça avait été trop facile, à quoi s'était-elle attendue ?

— La première, commença sa supérieure, c'est que tu vas avoir une nouvelle arme. Je ne sais pas ce que tu as fait avec ton arme, et je ne veux pas le savoir, alors j'ai fait détruire le fichier balistique, ainsi que le pistolet.

Les yeux de Lexa se mirent à s'agiter, tandis qu'elle essaya de se souvenir si oui ou non elle avait pu utiliser son arme de service de cette manière.

— Ne cherche pas à t'en souvenir, le problème et réglé. Le deuxième point, c'est que je ne veux pas que tu reviennes au poste pour le moment. Tu seras en congé forcé pour soigner tes blessures et te reposer jusqu'au procès contre Queen.

— Mais Indra… Je dois…

— Elle ne reviendra pas, assura Clarke, la coupant pour s'immiscer pour la première fois dans la conversation. Peu importe si je dois l'emmener au bout du pays pendant ces quelques jours.

— Je pense que si quelqu'un est capable de faire obéir un tant soit peu Lexa, c'est vous, Clarke. Je vous fais confiance à ce sujet. Wood, c'est un ordre. Pas un pied au poste avant le procès de Nia. Est-ce que c'est bien compris ?

— Oui, Capitaine, acquiesça-t-elle, même si ce fut à contre cœur. Fort et clair. J'attendrais le feu vert pour revenir.

— Indra, je viens de me rendre compte que nous ne vous avons rien proposé à boire, s'offusqua la blonde tout d'un coup. Voulez-vous un café ?

La plus vieille accepta la proposition et la Griffin se dépêcha de revenir avec une tasse de café noir comme le lui avait demandé la plus vieille, la déposant devant elle sur la table base. La remerciant, la Capitaine en bu une gorgée avant de reprendre.

— En faisant tomber Nia Queen de cette manière, tu nous as permit de rouvrir certaines affaires qu'elle a défendue et qui ont été classées sans suite, malgré les preuves contre ses clients. Donc nous allons avoir beaucoup de travail, et tu en auras également à ton retour. Pour le moment, Queen et sa fille sont sous les verrous et surveillance accrue jusqu'à leur procès, au moins celui de Nia.

— Et Roan ? demanda Clarke.

— Il doit rester encore quelques jours en observation à l'hôpital, mais devrait être sorti pour le procès, où il devra témoigner comme prévu contre sa mère.

— Quels sont les chefs d'accusation retenue contre elle ? demanda Lexa avec sérieux, serrant la mâchoire.

— Tous, sans exception. Nous avons fait plusieurs sauvegardes du disque dur, à plusieurs endroits au cas où. Nous étudions encore les fichiers en ce moment, si tu veux tout savoir. Je ne vais pas te faire une liste exhaustive, mais elle est accusé de gestion d'une organisation criminelle en rapport avec la fabrication et vente de stupéfiant, homicides prémédités en milieux médical, trafic d'organes et d'êtres humains, et tentative d'assassinat sur vous deux, ainsi que son fils. Vous devrez donc témoigner.

Indra se releva, les informant qu'elle devait y aller.

— Lexa… Ne me déçoit plus jamais. Pas de cette manière, lui lança-t-elle d'une voix sévère, avant de quitter l'appartement.

La brune ne prononça quasiment aucun autre mot de la journée, et au moment de s'endormir elle n'y arriva pas.

Malgré la fatigue cumulée à la douleur, son cerveau en ébullition l'empêcha de trouver le sommeil. Elle ne pouvait s'empêcher de ressasser tout ce qu'Indra lui avait dit. Parce qu'il semblait encore complètement incroyable pour la Wood, qu'elle, sa Capitaine, toujours si honnête, ne la couvre de cette manière-là. Pas alors qu'elle s'attendait déjà à passer une partie de ses jours à venir en prison.

Nia Queen allait être jugé.

Elle était vivante.

Elle n'allait pas finir en prison.

Elle allait pouvoir recommencer à travailler.

Et surtout, elle avait Clarke.


Et voilà en quelque sorte la fin de la partie 1 !

Ne vous en faites pas, il y aura une suite, j'ai déjà avancé.

Vous pouvez me transmettre vos doléances sur ce qui va se passer, j'essaierai d'en tenir compte ! ;)