Hello, J'espère ne pas avoir encore à nouveau un soucis avec ma fiction. Tantôt c'est en ligne tantôt ça ne l'est plus. C'est un beug de fanfiction, revenez juste quelques heures après et ça revient… Pourtant Halloween est passé ! J'espère que vous allez bien, que vous profitez enfin des quelques rayons de soleils offerts et de la "chaleur" qui revient petit à petit. Je vous souhaite une bonne lecture !


Le crissement des patins sur la glace et les voix des joueurs résonnent dans l'aréna, tissant une atmosphère d'intensité propre aux entraînements de haut niveau. Regina, accroupie près du joueur blessé, analyse la situation avec son professionnalisme habituel. L'impact contre la balustrade a été rude, et bien qu'il n'y ait pas de blessure visible, elle veut s'assurer que l'athlète peut reprendre sans risque.

— Est-ce que tu ressens une douleur vive quelque part ? demande-t-elle en scrutant les réactions du joueur.

— Juste mon épaule, souffle-t-il, grimaçant légèrement.

Regina s'apprête à lui faire passer quelques tests rapides pour exclure une luxation quand un mouvement trop brusque attire son attention.

Un joueur, probablement déséquilibré par un contact imprévu, glisse dangereusement dans sa direction.

Elle n'a pas le temps de réagir.

Un choc violent.

Son corps bascule en arrière, et la glace se précipite vers elle. Elle n'entend que le bruit sourd de sa tête frappant la surface gelée.

Puis, le vide.

— Regina !

Emma a vu la scène comme au ralenti. L'impact, la chute, la manière dont la tête de Regina a cogné la glace. Son cœur rate un battement avant qu'elle ne se précipite vers elle. Ruby, qui a assisté à toute la scène depuis le banc, accourt également, le souffle court, déjà en mode intervention.

Regina cligne des yeux, la vision floue, une résonance sourde envahissant son crâne. Les sons lui parviennent comme à travers un mur d'eau, déformés, lointains. Son corps est engourdi, sa respiration légèrement heurtée.

— Regina, reste avec nous, murmure Ruby en s'agenouillant près d'elle, vérifiant immédiatement ses pupilles, la lampe de poche médicale tremblant légèrement entre ses doigts.

Emma, le regard rivé sur le visage de Regina, sent l'angoisse grimper en elle. Elle ne l'a jamais vue dans un état aussi vulnérable.

— Parle moi, Mills, exige-t-elle, la voix plus ferme qu'elle ne le voudrait.

Regina fronce les sourcils, le regard brumeux. Ses pensées flottent dans un nuage d'incohérence avant qu'un réflexe ancré dans le passé ne prenne le dessus.

— Ruby... appelle Daniel.

Un silence de plomb tombe sur la glace.

Ruby se fige, les doigts toujours sur la lampe qu'elle dirigeait vers les yeux de Regina pour vérifier ses réflexes pupillaires. Ses yeux s'agrandissent de surprise et d'inquiétude. Elle jette un coup d'œil rapide à Emma, qui fronce les sourcils, un mélange d'incompréhension et de tension animant son regard.

— Daniel ? répète Emma, sa voix plus basse, cherchant le regard de Ruby.

Ruby avale difficilement sa salive. Elle connaît la vérité. Daniel est mort depuis six ans. Elle l'a vu, elle l'a pleuré aux côtés de Regina. Ce nom, prononcé aujourd'hui, a l'effet d'une bombe qu'elle ne sait pas comment désamorcer.

— Regina… tu sais en quelle année nous sommes ? demande doucement Ruby, sondant son amie avec une inquiétude grandissante.

Regina fronce les sourcils, tentant de reconnecter les informations. Une brume épaisse entrave sa mémoire, des fragments de souvenirs s'entrechoquent dans sa tête. Elle sent une vague de panique monter, cherchant un repère tangible.

Emma pose une main sur son bras, son regard perçant l'interrogeant silencieusement.

— Regina ? insiste-t-elle, son ton plus doux, mais teinté d'une urgence retenue.

Regina cligne plusieurs fois des yeux, comme si elle revenait brutalement à la réalité. Son souffle s'accélère un instant avant qu'elle ne secoue légèrement la tête, une expression de confusion mêlée de gêne se dessinant sur son visage.

— Excuse moi, Ruby… j'étais juste perdue avec la chute, souffle-t-elle, tentant de reprendre contenance.

Ruby n'est pas convaincue. Elle échange un regard significatif avec Emma, qui serre les mâchoires, ses yeux fixés sur Regina comme si elle tentait de décoder ce qui vient de se passer.

— Tu es sûre que tu vas bien ? demande Emma, la tension dans sa voix masquée sous une façade de calme apparent.

Regina hoche lentement la tête.

— Oui. Juste sonnée.

Ruby prend une inspiration profonde et continue ses vérifications, s'assurant que Regina ne montre aucun signe de commotion grave. Après quelques minutes, elle l'aide à s'asseoir lentement, veillant à ce qu'elle ne perde pas l'équilibre.

Emma, toujours accroupie à côté d'elle, observe chacun de ses mouvements. Ce n'est pas simplement une inquiétude passagère. Quelque chose ne colle pas.

Parce qu'un nom ne ressurgit pas par hasard.

Parce que si Regina a appelé Daniel, c'est qu'elle l'a cru encore vivant.

Et ça, c'est bien plus troublant qu'une simple chute.

L'atmosphère de la patinoire s'est transformée depuis l'accident de Regina. Ce n'est plus seulement le crissement des patins ou les instructions précises d'Emma qui résonnent dans l'arène, mais une tension plus sourde, une inquiétude à peine dissimulée. Regina, pourtant debout, refuse de céder à la moindre faiblesse.

— Je vais bien, lâche-t-elle en se redressant sous le regard perçant de Ruby et d'Emma.

Ruby, agenouillée à côté d'elle, termine rapidement son examen initial. Ses doigts vérifient une dernière fois l'intégrité des cervicales de Regina, tandis qu'Emma se tient juste derrière, bras croisés, mâchoire crispée.

— Tu as pris un sacré coup, fait remarquer Ruby d'un ton professionnel, mais inquiet.

Regina secoue légèrement la tête, ce qui lui arrache une grimace fugace.

— Juste sonnée, j'ai connu pire.

Emma, qui jusque-là observait en silence, intervient, son ton tranchant trahissant son inquiétude.

Sonnée ? Mills, tu t'es cogné la tête contre la glace, et tu étais perdu. Tu veux vraiment qu'on fasse comme si de rien n'était ?

Regina ferme brièvement les yeux. Elle regrette déjà ces mots échappés sous le choc.

— C'était un simple lapsus.

— Un lapsus ? Ruby écarquille les yeux, incrédule. Ce n'est pas le genre de truc qu'on dit par hasard. Regina, écoute… Je pense que tu devrais aller passer un examen. Juste pour être sûre.

— C'est ridicule, je vais bien.

— C'est pas négociable, tranche Emma.

Regina se redresse complètement et croise les bras, défiant Emma du regard.

— Depuis quand est-ce toi qui prends des décisions pour moi ?

— Depuis que j'ai vu ton crâne rebondir contre la glace comme une fichue rondelle de hockey !

Ruby soupire et pose une main sur l'épaule de Regina pour la calmer.

— Il n'y a pas de débat, Reg'. Si tu as une commotion ou un traumatisme crânien, on ne peut pas prendre de risques.

Regina serre la mâchoire, visiblement agacée par le fait d'être mise au pied du mur. Mais elle sent son propre corps protester, un léger vertige lui indiquant qu'elle ne peut pas juste ignorer ce qui vient de se passer.

— Très bien, cède-t-elle finalement.

Emma pousse un soupir, relâchant la tension qui la tenait depuis la chute.

— On y va.

On ? répète Regina en haussant un sourcil.

— Tu crois vraiment que je vais te laisser aller seule à l'hôpital après ce qu'il vient de se passer ?

Ruby lève les mains en signe d'abandon.

— Bonne chance avec elle, Emma.

Regina roule des yeux mais ne proteste pas davantage lorsqu'Emma l'escorte jusqu'à la sortie.


Le trajet jusqu'à l'hôpital s'est fait dans un silence pesant. Emma a conduit sans un mot, les mains crispées sur le volant, surveillant Regina du coin de l'œil à chaque feu rouge.

Regina, quant à elle, observe le paysage défiler derrière la vitre, tentant d'ignorer la fatigue qui pèse sur ses paupières. Elle n'aime pas être dans cette position, vulnérable. Mais elle sent le regard d'Emma sur elle, une présence qu'elle n'a pas l'énergie de repousser.

Lorsqu'elles arrivent aux urgences, Regina prend immédiatement un ton détaché.

— Je peux m'occuper de moi toute seule, Swan. Tu peux retourner à tes occupations.

— Pas question. Je veux entendre moi-même le médecin te dire que tu vas bien.

Regina n'a pas la force d'argumenter davantage. Elles sont rapidement prises en charge, et un médecin vient examiner Regina après quelques minutes d'attente.

— Vous avez perdu connaissance ? demande-t-il en consultant son dossier.

— Non, juste un moment de confusion.

— Des nausées, des vertiges ?

— Un peu de vertige au début, mais c'est passé.

Emma, les bras croisés, intervient à nouveau.

— Elle a aussi demandé à ce qu'on appelle Daniel.

Le médecin lève les yeux vers Regina, intrigué.

— Daniel ?

Regina serre les lèvres et détourne le regard.

— Un simple accident. J'ai confondu.

Le médecin note quelque chose sur son carnet avant d'ajouter d'un ton professionnel mais bienveillant :

— Ce genre de confusion peut être symptomatique d'une commotion cérébrale, mais elle peut aussi révéler un stress émotionnel sous-jacent. Votre cerveau a cherché un repère ancré dans votre mémoire profonde… et il a trouvé Daniel.

Emma observe Regina avec plus d'attention. Il y a quelque chose dans sa posture, dans la manière dont ses doigts se referment sur le tissu de sa blouse, qui lui indique que ce sujet est bien plus sensible qu'elle ne veut l'admettre.

— Est-ce que cela vous est déjà arrivé, docteur Mills ? reprend le médecin.

Regina secoue la tête.

— Non.

Le médecin la scrute un instant avant d'ajouter :

— Votre tension est légèrement élevée, mais il n'y a pas de signe alarmant pour l'instant. Je vais vous prescrire un scanner pour être sûr, mais je pense que votre réaction est plus liée à un choc émotionnel qu'à un problème neurologique.

Regina acquiesce, évitant soigneusement le regard d'Emma.

Une fois les examens passés et l'alerte d'un traumatisme sérieux écartée, Regina sort de la salle en silence. Emma l'attend dans le couloir, bras croisés, s'appuyant contre le mur.

— Alors, murmure-t-elle, c'est qui, Daniel ?

Regina s'arrête, le cœur battant plus vite qu'elle ne l'aurait voulu.

— Ce n'est pas important, Swan.

— Tu l'as demandé comme si c'était la seule personne qui pouvait t'aider. Alors excuse-moi si je trouve ça légèrement préoccupant.

Regina prend une inspiration mesurée, tentant de garder son ton calme.

— Il était mon mari.

Un silence s'installe.

Emma cligne des yeux, cherchant comment réagir à cette information qu'elle ne connaissait pas.

Était ?

— Il est mort il y a six ans, répond Regina d'une voix posée, mais intérieurement instable.

Emma hoche lentement la tête.

— Et pourtant, c'est lui que tu as appelé aujourd'hui.

— Je t'ai dit que c'était un accident.

— Non, Regina. Ce n'était pas un accident.

Leurs regards s'accrochent. Il y a un monde de non-dits entre elles, une barrière que Regina n'a jamais voulu laisser franchir à quiconque. Mais Emma, avec sa foutue perspicacité, est en train de forcer le passage.

Finalement, Regina détourne les yeux.

— Je vais rentrer chez moi.

— Laisse-moi te raccompagner.

— Je préfère être seule.

Emma n'insiste pas. Elle regarde Regina s'éloigner, mais elle sait que ce n'est pas fini.

Parce qu'elle a vu quelque chose aujourd'hui.

Quelque chose qu'elle n'est pas prête à ignorer.

Le retour de l'hôpital est silencieux. Regina ne dit rien, et Emma respecte son mutisme, bien qu'elle sente la tempête sous-jacente qui menace d'exploser à tout moment. Elle la dépose devant son immeuble sans un mot, observant simplement Regina refermer la portière sans un regard en arrière.

Emma reste quelques secondes, le moteur encore allumé, les doigts crispés sur le volant. Elle devrait repartir, retourner à sa propre routine, oublier cette journée et ce qu'elle a découvert. Mais elle ne bouge pas.

Pas tout de suite.


Le lendemain, Regina est à l'entraînement. Elle est là, mais en même temps, elle n'y est pas.

Son professionnalisme est intact, ses diagnostics toujours précis, mais quelque chose dans son comportement a changé. Elle se déplace mécaniquement, évite tout contact prolongé avec qui que ce soit, et surtout, elle évite Emma.

Emma le remarque immédiatement.

D'habitude, elles échangent au moins une pique sarcastique ou un regard appuyé. Mais ce matin, Regina est une forteresse hermétique. Pas un regard, pas un mot.

Elle traverse la patinoire comme un courant d'air froid, indifférente à l'agitation autour d'elle.

Emma serre la mâchoire. Elle sait ce qu'elle fait.

Elle fuit.

Assise dans la salle de repos, elle croise les bras et fixe Regina avec cet air mi-amusé, mi-inquisiteur qu'elle adopte quand elle sent un problème.

— T'es plus glaciale que la patinoire, Mills.

Regina lève un sourcil sans vraiment la regarder, se concentrant sur un dossier médical.

— Je ne vois pas de quoi tu parles.

— Oh, je t'en prie, ne fais pas semblant. Depuis que t'as eu ton accident, t'agis comme si Emma était une peste bubonique.

Regina soupire, refermant le dossier d'un claquement sec.

— Je suis juste fatiguée, Ruby. C'est tout.

— Mmh. Fatiguée… ou troublée ?

Regina la fusille du regard.

— Ce n'est pas une discussion que j'ai envie d'avoir.

Ruby lève les mains en signe d'abandon, mais son sourire en coin persiste.

— D'accord, d'accord. Juste… sache que tu n'es pas obligée de tout gérer seule.

Regina ne répond pas.

Parce qu'elle sait que si elle ouvre cette porte, elle ne saura plus comment la refermer.

Elle n'est pas du genre à s'attacher, ni à forcer les gens à se confier. Mais il y a quelque chose chez Regina qui l'empêche d'ignorer la situation.

Elle la connaît maintenant.

Elle sait quand elle joue la comédie, quand elle prétend que tout va bien alors que ce n'est pas le cas.

Et là, clairement, ce n'est pas le cas.

Emma a l'habitude des murs que les gens érigent autour d'eux. Elle en a construit elle-même. Mais voir Regina se barricader aussi violemment, juste après ce qu'elle a appris sur son passé, ça ne lui plaît pas.

Elle hésite sur la marche à suivre.

Elle ne peut pas la forcer à parler.

Mais elle refuse de ne rien faire.

Emma réfléchit.

Elle n'est pas douée pour les grands discours.

Elle sait que Regina la repousserait si elle tentait une approche frontale.

Alors, elle fait ce qu'elle sait faire de mieux : elle agit.

Le lendemain matin, Regina trouve une tasse de café fumant sur son bureau. Pas de mot, pas de signe distinctif.

Elle sait qui l'a laissée là.

Et contre toute attente, elle ne l'ignore pas.

Elle prend la tasse et en boit une gorgée.

Alors qu'elle quitte la patinoire, son téléphone vibre.

Emma Swan : Si tu veux parler, je suis là.

Elle fixe l'écran.

Elle ne répond pas.

Mais elle ne supprime pas le message non plus.

À la fin d'un entraînement, alors qu'elle s'apprête à partir, Emma la rattrape dans le couloir.

— Mills.

Regina s'arrête mais ne se retourne pas immédiatement.

— Quoi ?

Emma ajuste la sangle de son sac et la regarde avec un air neutre.

— Y'a un match ce week-end. Autre chose que du hockey. Un match de foot.

Regina plisse les yeux.

— Et ?

Emma hausse les épaules.

— Ça te dirait qu'on y aille ? Sans que ce soit du boulot.

Regina hésite.

Une part d'elle voudrait dire non.

Mais une autre, plus faible, plus fatiguée de fuir, se surprend à considérer l'idée.

Elle finit par souffler :

— Je vais y réfléchir.

Emma sourit légèrement.

— Fais ça.

Puis elle s'éloigne, la laissant seule avec son dilemme.


Le stade est baigné par les lumières artificielles, vibrant sous l'excitation de la foule. Regina se demande encore pourquoi elle est venue. L'idée semblait anodine, un simple match, une distraction nécessaire. Mais maintenant qu'elle traverse les gradins bondés à la recherche d'Emma, elle sent une nervosité insidieuse s'installer. Comme si, d'une certaine manière, ce rendez-vous allait sceller quelque chose qu'elle n'ose pas nommer.

Elle repère Emma facilement, adossée contre une rambarde, une bière à la main, parfaitement détendue, comme si ce rendez-vous improvisé n'avait aucune signification. Pourtant, quand Emma l'aperçoit, son sourire s'élargit légèrement, une expression presque complice qui trouble Regina plus qu'elle ne veut l'admettre.

— Mills, pile à l'heure. Impressionnant.

Regina lève un sourcil, déjà exaspérée par son ton moqueur.

— Si je suis venue, ce n'est pas pour entendre tes remarques.

Emma rit doucement, sans insister. Elle tend une bière à Regina, qui hésite un instant avant de la prendre. Le froid du verre contre ses doigts l'ancre dans le moment présent.

Le match commence, et peu à peu, Regina se détend. L'agitation du stade, l'enthousiasme des supporters, la tension du jeu—tout cela crée une atmosphère presque hypnotique. Aux côtés d'Emma, elle retrouve un semblant de légèreté qu'elle croyait avoir perdu.

Elles discutent, elles plaisantent, et pendant un instant, tout semble normal. Regina oublie l'accident, la confusion, et surtout ce regard d'Emma qui la scrutait avec une inquiétude qu'elle ne voulait pas voir. Elles débattent des stratégies du match, rient des maladresses des joueurs et critiquent les décisions arbitrales avec la passion de deux spectatrices aguerries.

À un moment, Emma se tourne vers elle, un sourire en coin.

— Tu t'énerves vraiment devant un match, c'est fascinant.

Regina lève les yeux au ciel.

— Je suis investie, nuance.

Emma hausse un sourcil amusé.

— Ah, bien sûr. Rien à voir avec le fait que tu sois ultra-compétitive.

— Je ne suis pas compétitive.

Emma laisse échapper un rire franc.

— Tu mens mal, Mills.

Le sourire de Regina se crispe légèrement, mais il est toujours là. Parce qu'elle sait qu'Emma a raison. Parce qu'en cet instant, elle se sent légère. Et elle a oublié depuis combien de temps ce sentiment lui avait échappé.

Mais alors qu'une clameur explose dans le stade après un but, Regina tourne la tête et surprend Emma en train de l'observer.

Un regard différent.

Pas un défi. Pas une provocation.

Une compréhension silencieuse.

Regina détourne les yeux, un frisson imperceptible lui parcourant l'échine. C'est bien plus dangereux que n'importe quel affrontement verbal entre elles.

Après le match, alors qu'elles quittent le stade, Emma lance avec désinvolture :

— Un dernier verre ?

Regina devrait refuser. Elle le sait. Mais au lieu de cela, elle acquiesce, résignée à cette dynamique qu'elles n'arrivent pas à nommer.

Elles trouvent un bar discret, loin de l'agitation des supporters en liesse. L'ambiance est tamisée, presque intime. Une musique feutrée flotte dans l'air, couvrant les conversations alentours sans les étouffer. L'endroit est chaleureux, avec ses lumières tamisées et ses banquettes en cuir, offrant une bulle hors du temps.

Assises face à face, leurs échanges se font plus légers. Elles parlent de tout et de rien—du match, des joueurs, de cette ville qu'elles fréquentent mais qu'elles ne prennent jamais le temps d'explorer. Regina se surprend à rire à l'une des anecdotes d'Emma, un rire sincère qu'elle n'avait pas entendu depuis longtemps.

Le temps semble s'étirer, et leur complicité s'installe sans effort. Elles ne sont plus simplement adversaires dans une joute verbale constante. Il y a autre chose. Quelque chose qui prend racine dans cette aisance partagée, dans ce besoin inconscient de prolonger l'instant.

Puis, sans prévenir, Emma pose une main sur la sienne.

Un simple contact. Bref. Naturel.

Regina ne bouge pas.

Elle pourrait retirer sa main, briser ce moment avant qu'il ne prenne une importance qu'elle n'est pas prête à accepter. Mais elle ne le fait pas.

Le silence entre elles s'étire, plus parlant que toutes leurs joutes verbales réunies. Le bruit du bar devient un lointain murmure, comme si le monde entier s'était suspendu autour de cette simple pression entre leurs doigts.

Finalement, Emma retire sa main, reprenant la conversation comme si de rien n'était. Mais le ton a changé, leur dynamique a basculé.

Elles savent toutes les deux que quelque chose vient de changer.

Et cette fois, ni l'une ni l'autre ne cherche à l'ignorer.


Le lendemain matin, Regina retrouve son armure.

Elle en a besoin. Elle se lève plus tôt que d'habitude, se prépare avec des gestes mécaniques, enfilant ses vêtements comme on enfile une carapace. Chaque pli de sa chemise est impeccable, chaque détail calculé pour donner l'image d'une femme parfaitement en contrôle.

Parce qu'elle se souvient.

Elle se souvient du regard d'Emma, hier soir.

Elle se souvient du trouble qu'elle a ressenti quand leurs mains se sont touchées.

Elle se souvient surtout de ce que cela signifie.

Elle ne peut pas se permettre de laisser Emma entrer dans sa vie.

Alors, elle resserre son contrôle, verrouille chaque émotion et redessine la frontière qu'elle avait trop imprudemment laissée s'effacer. Aux entraînements, elle se montre plus stricte que d'habitude, plus professionnelle. Elle évite les contacts inutiles, fuit chaque occasion d'être seule avec Emma.

Et au début, Emma ne dit rien.

Elle observe. Elle attend.

Mais Emma Swan n'est pas du genre à accepter les silences sans explication.

La journée a été longue.

Épuisante, même.

Regina termine de ranger son bureau, massant discrètement ses tempes pour tenter de soulager la tension accumulée au fil des heures. Elle rêve d'un verre de vin et d'un peu de calme.

Mais alors qu'elle s'apprête à quitter l'infirmerie, elle sent une présence derrière elle.

Emma.

Elle est adossée à l'encadrement de la porte, les bras croisés, une expression dure sur le visage.

Regina le sait immédiatement : ce n'est pas une visite de courtoisie.

L'air dans la pièce devient plus dense.

Mills, c'est quoi ton problème ?

Le ton est sec. Sans détour.

Regina se fige, son regard glissant vers Emma avec prudence.

Je ne vois pas de quoi tu parles.

Emma ricane, mais il n'y a rien d'amusé dans ce rire.

Vraiment ? Elle avance de quelques pas, réduisant l'espace entre elles. Tu vas faire semblant de ne pas comprendre ?

Regina serre la mâchoire, cherchant un moyen d'esquiver cette conversation qu'elle ne veut pas avoir.

On est en train de fermer, Emma. Si c'est pour parler des joueurs, on peut voir ça demain.

Mais Emma ne recule pas. Elle secoue la tête, visiblement agacée.

Ce n'est pas des joueurs que je veux parler. C'est de toi.

Regina croise les bras, adoptant une posture défensive.

Je vais bien.

Non, tu mens.

Le ton d'Emma est plus bas, plus grave.

Depuis ton accident, tu fais tout pour me tenir à distance. T'étais là, hier, au match, et maintenant, tu recommences à faire comme si j'existais pas.

Regina sent son cœur cogner plus fort dans sa poitrine, mais elle refuse de céder.

Ce n'est pas personnel.

Tu te fous de moi, Mills ?

Emma avance encore, son regard brûlant d'incompréhension et de frustration.

Tout ce qui s'est passé ces derniers jours, ce match, cette soirée… ce n'était rien ?

Regina serre les dents. Elle ne veut pas répondre à ça.

J'ai apprécié le match, lâche-t-elle enfin, d'un ton froid, mais ça ne change rien.

Emma arque un sourcil, croisant les bras à son tour.

Ça ne change rien ?

Regina détourne les yeux.

C'est mieux comme ça.

Silence.

Long. Étouffant.

Emma l'observe, cherchant une faille, un indice qui pourrait lui donner une vraie réponse.

Puis, plus doucement, presque blessée, elle murmure :

Pour qui ?

Regina rouvre la bouche, mais aucun son ne sort.

Parce qu'elle ne sait pas.

Pour elle ? Pour protéger son cœur déjà trop abîmé ? Pour éviter qu'Emma ne devienne une autre perte dans une liste déjà bien trop longue ?

Elle ne sait pas.

Et Emma attend.

Mais elle finit par comprendre.

Elle comprend que Regina ne lui répondra pas.

Alors, lentement, son regard se voile.

Elle serre la mâchoire, détourne les yeux et recule d'un pas.

D'accord, souffle-t-elle, presque pour elle-même.

Puis elle fait demi-tour.

Et cette fois, elle ne se retourne pas.

Regina reste figée, incapable de bouger, incapable de prononcer le moindre mot pour la retenir.

Parce qu'elle sait qu'elle devrait la laisser partir.

Mais une partie d'elle… hurle.


Les jours suivants sont pires que ce qu'elle avait imaginé.

Emma est toujours là. Toujours professionnelle. Toujours impeccable dans son rôle.

Mais elle a changé.

Elle ne lui adresse plus un regard en dehors du strict nécessaire.

Elle ne laisse plus un café sur son bureau.

Elle ne lui lance plus ces remarques moqueuses qui l'agaçaient et qu'elle aimait pourtant entendre.

Elle est là, mais elle n'est plus vraiment là.

Et Regina pensait que c'était ce qu'elle voulait.

Jusqu'à ce qu'elle réalise que ça lui manque.

Jusqu'à ce qu'elle se surprenne à chercher Emma du regard, à attendre une pique qui ne viendra pas, à espérer un instant d'attention qu'elle a elle-même détruit.

Et cela l'oppresse.

Chaque jour qui passe rend le silence plus pesant.

Chaque absence d'Emma est un rappel brutal de ce qu'elle a perdu en la repoussant.

Les heures passent.

La nuit est tombée depuis longtemps, mais Regina tourne en rond dans son appartement.

Elle a essayé de lire. D'écouter de la musique. De se concentrer sur autre chose.

Mais rien n'y fait. Ses pensées sont un chaos incontrôlable. Emma lui manque.

Elle ne veut pas l'admettre. Elle ne veut pas y penser. Mais c'est la vérité.

Elle attrape son téléphone d'une main tremblante. Ses doigts hésitent au-dessus du clavier.

Elle inspire profondément. Puis, enfin, elle tape un message.

Simple. Direct.

Elle fixe l'écran, son pouce survolant l'option envoyer.

Elle hésite.

Longtemps.

Son cœur bat trop vite.

Puis elle appuie.

Le message part.

Regina Mills

14:32 – Hey… T'as un moment pour un café ?

Le silence dans la pièce semble plus épais, plus écrasant.

Regina serre son téléphone dans sa main, le regard rivé sur l'écran.

Et elle attend.

Le cœur battant.

Le silence pèse.

Il s'étire, s'accroche à elle comme une ombre.

Regina fixe son téléphone, toujours posé sur la table de sa cuisine, l'écran noir, inerte. Aucune réponse. Aucune notification. Rien.

Emma n'a pas répondu à son message.

Ce n'était pourtant que quelques mots. Rien d'engageant. Rien d'intimidant. Une simple invitation, une main tendue après des jours de froideur et de distance.

Mais le silence est plus douloureux qu'elle ne l'avait imaginé.

Elle aurait dû s'y attendre.

Après tout, c'est elle qui a instauré cette distance. Qui a pris la fuite. Qui a repoussé Emma à chaque tentative d'approche.

Pourquoi Emma devrait-elle répondre maintenant ?

Un soupir lui échappe alors qu'elle serre sa tasse de café entre ses doigts. La chaleur contre sa paume ne suffit pas à dissiper ce froid intérieur qui s'est installé depuis des jours.


Si Emma ne veut pas répondre à son message, alors elle tentera autre chose.

Quelque chose de plus tangible.

Regina arrive à la patinoire avant tout le monde.

Le silence des lieux est presque apaisant, un contraste frappant avec le tumulte de ses pensées.

Elle avance dans les couloirs désertés, ses pas résonnant sur le sol glacé. Arrivée à la salle de repos, elle laisse échapper un souffle lent, comme si elle s'accordait une dernière hésitation avant d'agir.

Mais elle sait qu'elle ne reculera pas.

Elle ouvre un placard, attrape une tasse propre, et fait couler un café fumant, l'arôme envahissant aussitôt la pièce.

Puis, elle fouille dans son sac et en sort un petit post-it et un stylo.

Elle inspire profondément, réfléchissant à ce qu'elle veut écrire. Les mots doivent être justes. Sincères. Pas trop. Juste assez.

Finalement, elle se lance :

"Laisse-moi du temps. J'ai trop peur d'aimer à nouveau. Mais ne me ferme pas la porte. J'arrive à mon rythme, un pas à la fois."

Ses doigts tremblent légèrement lorsqu'elle colle le post-it sur la tasse.

Elle reste là un instant, fixant le message, comme si elle espérait y trouver une réponse immédiate, un signe qu'elle fait ce qu'il faut.

Mais il n'y a que le silence.

Alors elle tourne les talons, le dépose sur le bureau d'Emma et quitte la pièce avant que le doute ne l'envahisse à nouveau.

Emma arrive plus tard que d'habitude.

Elle n'a pas dormi cette nuit.

Pas vraiment.

Pas après ce message de Regina, qu'elle a relu des dizaines de fois sans savoir quoi répondre.

Elle aurait voulu répondre.

Mais elle ne savait pas quoi dire.

Elle est fatiguée. Fatiguée de ces allers-retours, de cette distance et de ces barrières que Regina s'acharne à reconstruire dès qu'elles s'effondrent un peu trop.

Alors elle n'a rien écrit.

Et maintenant, alors qu'elle entre dans la patinoire, elle se prépare à une nouvelle journée où Regina fera semblant de ne pas la voir.

Elle pousse la porte de son bureau et s'arrête net.

Sur la table, une tasse de café l'attend.

Avec un post-it jaune collé dessus.

Son regard glisse immédiatement sur les mots écrits d'une écriture élégante mais légèrement tremblante.

"Laisse-moi du temps. J'ai trop peur d'aimer à nouveau. Mais ne me ferme pas la porte. J'arrive à mon rythme, un pas à la fois."

Emma reste figée, le cœur battant plus fort qu'elle ne l'aurait cru.

Ses doigts effleurent le papier.

Elle le relit.

Encore.

Encore.

Elle ferme les yeux une seconde, laissant le poids du message s'ancrer en elle.

Ce n'est pas un simple café.

Ce n'est pas un simple message.

C'est une demande.

Une prière silencieuse.

Un pas vers elle.

Emma serre le post-it entre ses doigts.

Elle pensait que Regina ne changerait jamais.

Mais peut-être… peut-être qu'elle essaie.

Peut-être que cette fois, elle n'est pas la seule à se battre.

Un sourire en coin étire doucement ses lèvres.

Elle prend la tasse et sort de la salle, le post-it soigneusement replié dans sa main.

Elle ne le jettera pas.

Parce que ce message signifie quelque chose.

Et cette fois, elle est prête à attendre.

Elle ne l'a ni remerciée ni taquinée à ce sujet, et c'est probablement pour le mieux. Tout ce qu'Emma a fait, c'est reprendre sa place, être là, mais sans chercher à la forcer à quoi que ce soit.

Regina, quant à elle, oscille toujours entre soulagement et appréhension. Elle a peur. Peur de ce que ça signifie, peur de ce qu'elle a écrit sur ce bout de papier, peur de ce que cela pourrait déclencher. Mais elle fait un effort. Elle ne fuit plus systématiquement. Du moins, elle essaie.


Sur la glace, leurs interactions retrouvent une certaine normalité. Les remarques piquantes, les défis tacites, tout ce qui constituait leur dynamique revient petit à petit. Seulement, cette fois, il y a une prudence sous-jacente. Quelque chose de plus maîtrisé.

Regina ne s'attendait pas à ce qu'Emma comprenne si bien ses hésitations, mais d'une certaine façon, elle en est reconnaissante.

Ruby, bien sûr, ne laisse rien passer.

— C'est drôle, commence-t-elle un matin en observant Regina manipuler des dossiers avec un sérieux exagéré.

— Quoi donc ? répond Regina sans lever les yeux.

— Tu as l'air… plus détendue ces derniers temps.

Regina arque un sourcil et repose son stylo.

— Tu veux en venir où, exactement ?

— Je veux dire… Tu ne passes plus ton temps à tuer Emma Swan du regard. Je dirais même que tu ne la regardes pas du tout de la même manière.

Regina soupire et reprend ses notes, refusant de répondre.

— Oh, et elle non plus, soit dit en passant, ajoute Ruby d'un ton faussement innocent.

— Tu devrais t'occuper de tes affaires, rétorque Regina.

— Je m'occupe des affaires palpitantes, et crois moi, vous deux, c'est une vraie série télé en direct.

Regina se pince l'arête du nez et ferme les yeux un instant.

— Je vais faire comme si je n'avais rien entendu.

Ruby rit doucement mais n'ajoute rien. Elle n'a pas besoin d'en dire plus. Regina sait qu'elle a raison.


L'entraînement se termine tard. Le froid mord l'air, la pluie tombe en fines gouttelettes qui rendent l'atmosphère glaciale. Regina ajuste son manteau, frissonnant légèrement alors qu'elle sort du vestiaire.

Elle s'apprête à appeler un taxi car sa voiture est en réparation, lorsqu'une voix la fait sursauter.

— Je te dépose ?

Emma est là, les mains dans les poches de sa veste en cuir, une nonchalance apparente, mais une réelle proposition derrière ces mots.

Regina hésite. La dernière fois qu'elles ont partagé un moment en dehors du travail, cela a mené à un rapprochement qu'elle ne sait toujours pas gérer. Elle pourrait refuser, prétendre qu'elle préfère marcher sous la pluie.

Mais il fait froid. Il pleut.

Et elle est fatiguée.

— D'accord, finit-elle par dire.

Elles montent dans la voiture d'Emma, et le silence s'installe un instant. La pluie martèle le pare-brise dans une cadence régulière.

Puis, sans qu'elle ne comprenne vraiment pourquoi, Regina parle.

— J'ai toujours été exigeante, commence-t-elle.

Emma jette un coup d'œil dans sa direction, intriguée.

— J'avais remarqué, oui.

— Pas juste avec les autres. Avec moi-même, surtout.

Emma ralentit légèrement, tournant dans une rue plus calme.

— Pourquoi ?

Regina reste silencieuse un moment, comme si elle hésitait à verbaliser quelque chose qu'elle sait être ancré trop profondément en elle.

— Parce que si je ne l'étais pas… tout s'effondrerait.

Un silence suit sa déclaration.

Puis, Emma murmure simplement :

— Tu sais que tu peux compter sur d'autres, parfois ?

Regina esquisse un sourire amer.

— Ce n'est pas aussi simple.

Emma inspire profondément, sans la quitter du regard.

— Non, ce ne l'est pas.

Le feu passe au rouge. Regina observe les reflets de la pluie sur la vitre. Le bruit de la ville semble assourdi, comme si elles étaient enfermées dans une bulle hors du temps.

Et puis, sans prévenir, Emma pose la question :

— Tu as peur d'aimer à nouveau, d'accord. Mais est-ce que ça veut dire que tu as envie d'aimer à nouveau ?

Regina sent son cœur rater un battement.

Elle tourne la tête vers Emma, la regarde, et comprend qu'elle ne plaisante pas. Que c'est une question sincère.

Un instant, elle veut mentir. Dire que non, qu'elle ne veut pas, que ça ne l'intéresse pas. Mais les mots ne viennent pas.

Et c'est précisément ce silence qui trahit sa réponse.

Le feu passe au vert. Emma redémarre sans insister.

Elles ne parlent plus jusqu'à destination.

Devant chez elle, Regina détache sa ceinture lentement.

Emma hésite une fraction de seconde avant de couper le moteur.

— On devrait faire ça plus souvent, non ?

Regina fronce légèrement les sourcils.

— Faire quoi ?

Emma tourne la tête vers elle, un sourire presque imperceptible sur les lèvres.

— Prendre le temps.

Regina retient sa respiration.

Le sous-entendu est là, bien présent.

Emma n'attend pas de réponse immédiate. Elle laisse simplement ces mots flotter entre elles, comme une invitation implicite, une possibilité qu'elle n'a pas à saisir tout de suite.

Regina ouvre la portière et sort, mais elle ne ferme pas immédiatement la porte.

Elle jette un dernier regard à Emma, un instant suspendu entre hésitation et prise de conscience.

Et puis elle referme doucement la porte.

Elle marche jusqu'à chez elle, les clés serrées dans sa main, le cœur battant trop fort.

Parce qu'au fond, elle le sait.

Elle n'a pas envie que cette soirée s'arrête.

Et c'est bien ça, le problème.