Bonjour :) Merci beaucoup pour les commentaires sur les derniers chapitres , ça m'aide à garder le cap et à essayer de construire tout ça ! Et merci pour la reco film !
WARNING: Comme je le disais, la fin de ce chapitre contient une scène charnelle, rien de trop anatomiquement cru ou hyper détaillé, mais... ça reste une scène de câlinou tout de même. Si vous voulez l'éviter, j'ai balisé le début une ligne, juste après la phrase " Ce soir, leur monde s'embrase."
Tout peut être compris sans :)
Sinon, vous vous en doutez sûrement, mais on arrive vers la fin, sûrement deux ou trois chapitres encore !
Prenez soin de vous .
Edit: j'ai repush car il y'avait bcp de coquilles.
Le cœur de la nuit enveloppe encore la Serre de son manteau étoilé.
Draco rêve. Ou du moins quelque chose d'approchant. La douleur lui vrille le cerveau, court-circuite le flux de ses pensées en une myriade d'instantanés.
Astoria.
Des regards, des murmures, qui s'accrochent à eux, qui rampent sous sa peau.
Hermione.
Le rouge de sa bouche, le feu de ses yeux, jusque dans ses os.
Misha.
Fragile. Décharnée. Un spectre de chair et de sang.
Ambrose Nott.
Sa rage sourde, brutale. Un frisson mordant.
Puis.
L'explosion.
La douleur dans sa poitrine.
L'espace qui se referme sur lui.
L'écho déformé d'une voix et une odeur de mimosa qu'il ne reconnaît pas.
Sa peau est moite, sa respiration erratique. Ses paupières tremblent avant de s'ouvrir enfin.
Une main chaude se pose sur son épaule. Il essaie de tourner la tête, de distinguer un visage dans l'obscurité qui l'engloutit, mais tout ce qu'il perçoit est une ombre floue qui qui danse dans son champ de vision.
La voix devient plus claire.
"Draco, c'est Hermione, tout va bien. Tu m'entends ?"
Granger. Elle aurait pu mourir par sa faute. Cette pensée acide le frappe de plein fouet et lui brûle l'estomac.
"Tu n'as rien ?" souffle-t-il, la voix tendue, saccadée par la douleur lancinante qui pulse dans sa poitrine.
La main d'Hermione se referme sur la sienne. Ses doigts sont parcourus de tremblements qu'elle fait taire en resserrant sa prise plus fort.
"On est en sécurité, personne d'autre n'est blessé ne t'inquiète pas. Comment tu te sens ?"
Il soupire de soulagement et cherche à s'orienter vers elle dans un mouvement qui lui arrache un grognement étouffé.
"Ne bouge pas, s'il te plait." lui intime-t-elle avec douceur en réajustant l'oreiller sous sa nuque.
"Je ne vois presque rien. Et je crois que certaines côtes ont été touchées."
"Pour tes yeux, l'explosion lumineuse les a dégradés. Ta vision va revenir petit à petit, il faut juste laisser l'onguent agir. Pour le reste..." Elle se rappelle les hématomes sombres qui dévoraient son corps. "J'ai appliqué un baume pour soigner tes fractures, mais c'est toujours plus lent par voie cutanée."
Il l'entend murmurer quelque chose d'indistinct car un léger bourdonnement dans ses tempes brouille un peu plus le son de sa voix. Son bras se glisse au-dessus de lui et il devine qu'elle effectue un diagnostic magique.
"Tu as encore des dégâts importants au niveau de la cage thoracique," confirme-t-elle. "Je vais devoir utiliser un Brackium Emendo pour remettre ça en place, ça évitera les complications."
Draco hoche lentement la tête, il sait ce que ça signifie.
"Vas-y."
Elle lève sa baguette et prend une profonde inspiration avant de lancer l'incantation, qu'elle sait atrocement pénible à endurer.
Lorsque la sorcière se met à l'œuvre, il sent ses os se réaligner, bouger sous sa peau comme s'ils étaient vivants. Une sensation qui lui donne la nausée, comme si le sang désertait son visage pour être remplacé par un fourmillement incessant. Ses muscles tremblent sous l'effet du sort, mais il garde le contrôle, mâchoires verrouillées malgré les spasmes.
"C'est presque terminé," l'encourage-t-elle alors qu'elle enfonce sa main contre son épaule pour le maintenir stable et tenter d'apaiser la frénésie de son pouls.
Lentement, la sensation s'atténue et son visage, devenu extrêmement pâle, retrouve quelques couleurs.
"Je vais juste vérifier que tout est rentré dans l'ordre." Elle dévoile sa peau encore luisante du baume qu'elle avait soigneusement appliqué une heure plus tôt.
Maintenant parfaitement inutile concernant la douleur, il aiderait tout de même à dissiper la tension qui irradie dans tout son corps.
Son esprit s'égare un instant.
Il a mincit. Les muscles de son corps et la ligne de sa mâchoire sont plus tracés que la dernière fois où elle l'avait vu dans cet état, soulignant un peu plus sa beauté glaciale. D'une manière qui lui serre le cœur.
Pourtant il lui avait semblé qu'il allait mieux.
Mais les bleus ont disparus et sa respiration légèrement chuintante s'est apaisée.
"Voilà qui est mieux. Je vais te chercher quelque chose à boire," annonce la jeune femme après avoir terminé de réajuster sa chemise.
Il perçoit le léger choc de sa baguette contre une surface proche, suivi du mouvement de son corps qui quitte le matelas. Le bruit d'un liquide qui coule résonne au fond de la pièce et elle revient bientôt vers lui.
Il vide le verre d'un trait avant de se laisser son corps tomber comme un poids mort contre le matelas. Encore un peu sonné, son esprit analyse la situation, bercé par la pluie qui s'écrase violemment sur le toit. Sa respiration est plus aisée et les quelques restes d'inconfort dans sa poitrine meurtrie sont parfaitement gérables.
Les effluves de résine et de vieux bois qu'il perçoit enfin clairement s'insinuent jusqu'à lui mais avant qu'il ne puisse demander quoi que ce soit, Hermione prend les devants.
"On est à la Serre. Notre espace de culture et de stockage," commence-t-elle sur un ton calme et rassurant. "Quand tu es tombé inconscient, je suis allée chercher Blaise.
Ton état n'était pas critique, en tout cas rien que nous ne pouvions soigner. On a convenu de ne pas t'emmener à Sainte-Mangouste… Pour éviter que tu sois exposé. Enfin, tu sais… Les gens parlent, et Blaise craignait que ça ne nuise à tes… objectifs familiaux."
Elle déglutit discrètement, mordant ses lèvres avant de reprendre.
"Impossible de transplaner depuis le manoir des Nott et c'était bien trop risqué de chercher une cheminée... Alors, on a utilisé le portoloin dont je me sers habituellement pour les trajets vers la Serre."
Hermione serre instinctivement la petite pochette souple où repose un anneau en métal gravé, se félicitant mentalement de sa prudence : elle ne se séparai jamais de celui-ci, de sa baguette, ni de son bracelet.
"J'ai pratiqué les premiers soins et Blaise a déposé des affaires pour toi. Des livres et des vêtements de rechange. Il est parti trouver Théodore pour qu'il gère son père et essayer de calmer le jeu."
Draco tourne légèrement la tête vers elle, les paupières encore lourdes.
"Il y arrivera ?" demande-t-il d'une voix rauque et lointaine.
"On ne peut qu'espérer. Théodore est le seul qui puisse lui parler, alors… j'imagine qu'il fera ce qu'il peut."
Draco inspire lentement.
"Et après ?" finit-il par demander.
- Demain après-midi, on a rendez-vous chez les Nott pour tester l'onirophage sur Misha. Mais on doit d'abord chercher comment le rendre stable. Il faudra ensuite se rendre aux archives, pour voir ce que l'on peut trouver."
Il ne répond pas tout de suite. Son cerveau encore embrumé cherche à remettre de l'ordre dans tout ça. Mais elle sait qu'il l'a entendue.
-"Bien," conclut-elle. "Il est tard, mais il faut que tu manges quelque chose pour récupérer. Neville n'est pas venu depuis des jours, alors il n'y avait plus grand-chose. J'ai dû être un peu créative, mais j'ai réussi à improviser une tarte avec ce qu'il restait dans le garde-manger."
La fatigue a raison de son courage et, plutôt que de se lever, elle utilise sa baguette pour faire venir le plat à eux.
Draco extirpe son corps du lit, prêt à s'exécuter. La part de tarte qu'elle lui remet trouve son chemin sans qu'il ait besoin d'assistance. Il prend une bouchée, mâche lentement… et tente de rester impassible.
Le voyant étrangement silencieux, Hermione décide de goûter à son tour et porte un morceau à ses lèvres.
C'est froid. Mal cuit.
Elle grimace avant d'éclater de rire.
"D'accord, c'est absolument ignoble. C'est mieux quand c'est toi qui cuisines."
Elle le regarde, un instant. Une mèche claire retombe sur son front. Il est plus pâle que d'habitude, épuisé, mais le coin de ses lèvres s'ourle tout de même d'un mince sourire.
"C'est l'intention qui compte, Granger. J'apprécie le geste, mais heureusement pour moi tu soignes mieux que tu ne cuisines", se moque-t-il faiblement. "Peut-être que je devrais t'apprendre, un jour."
Il entend la langue de la jeune femme claquer en un bruit sec avant qu'une petite tape ne s'abatte sur son bras.
"Ne remue pas le couteau dans la plaie Malefoy, je ne peux pas être parfaite en tout point, mais j'y travaille."
Draco devine son sourire dans la chaleur de sa voix. Il repose l'assiette sur ses genoux, plus fatigué qu'il ne veut bien l'admettre.
"Puisque le plat est un échec, tu veux peut-être te laver ?" propose t-elle.
Il acquiesce lentement. Sa tête est lourde, encombrée. Son cœur pompe une angoisse sourde dans ses veines.
Nettoyer cette sensation de crasse et de sueur qui lui colle à la peau lui ferait sûrement du bien.
La salle de bain de la Serre est rudimentaire. Des murs en bois clair striés de veinures sombres, un bac en fonte usé par le temps, un miroir terni au-dessus du lavabo, complété par un petit tabouret en bois.
Draco passe la porte, s'appuyant sur le chambranle pendant qu'Hermione ajuste la température de l'eau. La vapeur s'élève pour emplir la pièce, charriant cette apaisante odeur de savon au mimosa.
Doucement, elle prend sa main pour le guider.
"La serviette et le savon sont juste là. La baignoire est prête." "Ici", dit-elle en plaçant sa main sur le rebord du bac.
"Ça va aller tout seul ?" demande-t-elle, inquiète.
"Je vais m'en sortir." Sa voix se raidit involontairement sur la fin.
Elle peut imaginer qu'il est difficile pour lui de se sentir si vulnérable.
"Appelle-moi si tu as besoin de quelque chose."
Alors qu'il retire déjà sa chemise, elle referme la porte derrière elle et attends quelques instants jusqu'à l'entendre se glisser sous la surface de l'eau. Elle hésite un moment à s'éloigner. Le pressentiment que quelque chose d'insidieux et destructeur grandit en lui ce soir la fait frissonner. Elle se creuse la tête, réévalue ce qu'elle sait de lui et comment elle pourrait l'aider, mais il n'y a probablement rien qu'elle puisse faire de plus en cet instant.
Il est près de deux heures du matin quand elle décide de se rendre au salon pour l'attendre. Près du petit poêle, la sorcière se réfugie sur un vieux mais confortable tapis aux motifs usés par le temps, recouvert d'une multitude de coussins et de plaids colorés. La profusion et les teintes vives des coussins autour d'elle avait quelque chose de rassurant. Créature d'habitudes, elle saisit un des livres de Draco dans l'une des piles soigneusement disposées autour d'elle, cherchant à occuper son esprit de manière utile jusqu'à ce qu'il ressorte.
Quelque chose la contrarie.
Les veyrs d'obsidienne étaient un type de dague relativement rare, plutôt ancien, qui se distinguait par la pureté inaltérable de sa lame et son manche d'obsidienne enchantée, réputée pour amplifier certaines propriétés magiques. Il n'y avait que peu d'informations spécifiques sur le modèle qu'ils recherchaient, bien qu'il soit régulièrement mentionné pour la précision remarquable de son ouvrage. Un modèle unique, forgé à l'origine comme une offrande d'amour destinée à la bien-aimée du créateur. Une arme qui, selon les écrits, n'aurait jamais été souillée par le sang et serait restée exposée sur son lieu de création, précieuse et intouchée.
Mais alors… pourquoi semblait-t-elle aujourd'hui si corrompue ?
Elle s'attarde longuement sur les différentes représentations de l'arme, les comparant d'un ouvrage à l'autre. Un détail lui échappe, elle le sait. D'un geste sec, elle arrache l'illustration dont la taille correspond le plus à celle où Draco avait mentionné que les symboles n'étaient pas les bons. Son visage se crispe face à la barbarie qu'elle vient de commettre mais tant pis, elle réparerait plus tard.
Avec précaution, elle approche les deux feuilles orphelines des flammes qui oscillent dans le poêle et plisse les yeux pour s'assurer de ce qu'elle voit.
Les deux dessins se superposent parfaitement.
Son cerveau tourne à pleine vitesse et un frisson de satisfaction la saisit. Il y avait autre chose. Une autre dague ?
"Draco ! J'ai peut-être trouvé quelque chose !"
Elle laisse quelques secondes s'écouler.
"Draco ?"
Pas de réponse.
L'inquiétude la saisit. Son cœur bat plus fort. Peut-être qu'elle n'aurait pas dû le laisser seul aussi longtemps.
Elle pose les feuilles sur la table et se relève brusquement, traversant la pièce d'un pas rapide.
"Draco, tu m'entends ?"
Elle frappe à la porte.
Rien.
Elle actionne la poignée et entre. L'air de la salle de bain est encore plus chargé d'humidité que lorsqu'elle l'a quitté.
Draco est assis sur le rebord de la baignoire. Il ne porte qu'un fin pantalon en tissu noir et ses cheveux gouttent encore sur la peau humide de son torse.
Hermione referme la porte derrière elle, lentement.
"Draco, qu'est-ce qu'il y a ?"
Il semble vidé. Physiquement. Mentalement.
Elle s'agenouille face à lui et pose une main sur sa cuisse. Ce contact le sort de sa torpeur lointaine et il lève sur elle des yeux vides et mornes.
"Hermione. Je crois que je ne sais même plus qui je suis, ni même si tout ça a encore un sens."
Il ne sait plus trop bien pourquoi il continue à se battre. Pourquoi il s'accroche encore. Ce soir, ce poids semble un peu trop lourd sur ses épaules, un peu plus insupportable que d'ordinaire. Un festin pour ses démons qui se repaissent de son esprit fatigué.
La jeune femme agrippe ses mains autour de ses genoux avant de les relâcher. C'est la première fois qu'il prononce son prénom, mais d'une façon qu'elle aurait préféré ne jamais connaitre.
"Viens avec moi."
Il reste figé une seconde avant de resserrer ses doigts sur les siens alors qu'elle l'entraîne hors de la salle de bain. L'odeur du savon au mimosa accroche encore à sa peau.
Quand elle l'invite à s'asseoir sur le tapis, il se laisse aller un instant au moelleux des coussins et à la chaleur du feu.
"Ici, on sera mieux. Tu n'es pas obligé de porter ça seul. Parle-moi…" Elle garde sa main serrée dans la sienne.
Draco demeure un instant sans bouger, sa bouche se tord, puis il finit par lâcher d'un ton âcre :
"Tout ce que je fais. Tout ce que j'essaie de réparer, ça ne suffit jamais. Misha, ma famille, mes propres choix… Je passe ma vie à courber l'échine et même comme ça, ça ne fonctionne pas. Je ne contrôle rien et ce soir en est la preuve."
Il sent son cœur couler dans sa poitrine. Sa voix est basse et lente, lessivée par la fatalité.
"J'ai tout donné pour essayer d'être ce que je devais être. Pour sauver ce qui pouvait l'être. J'ai choisi d'embrasser le chemin qu'on avait tracé pour moi. Je n'y arrive plus. Je ne peux plus."
Hermione le laisse parler. Elle sait qu'il a besoin de poser ses mots, de laisser la souffrance s'épancher hors de lui. Mais lorsqu'elle le sent s'éloigner un peu plus, elle murmure:
"Tu crois que tu as échoué, mais peut-être que le problème n'a jamais été toi. Tout ce qu'on t'impose, ce que tu t'imposes, ça ne t'as jamais laissé la possibilité de faire tes propres choix."
Impénétrable, les mots semblent glisser sur lui et ses lèvres tremblent d'un rire silencieux.
"Et toi... j'ai été égoïste. Je n'ai jamais demandé ton aide, mais je l'ai prise, sans réfléchir, simplement parce que, pour une fois, c'était agréable." L'amertume envahit sa voix sans qu'il puisse la retenir. "Et tu t'es retrouvée mêlée à tout ça. Ce n'était pas juste."
A ces mots, ses mains se crispent d'une colère froide, jusqu'à faire pâlir la jointure de ses doigts.
"Je sais exactement ce que j'ai fait," explique-t-elle doucement en posant les mains sur ses épaules pour le fixer dans les yeux. "J'ai choisi de m'impliquer. Crois-moi, si tu avais essayé de m'en empêcher, tu n'aurais pas réussi. Et pour ce soir, ce n'est rien d'autre que le hasard et ma curiosité qui m'ont poussée là-bas."
"Je ne le mérite pas. Pas après tout ce que j'ai fait, tout ce que je suis. Tu n'as pas idée." Sa voix est dure alors qu'il détourne le regard.
"Draco. Je t'aide parce que je le veux. Ce n'est pas quelque chose que tu contrôles. Arrête d'essayer de me sauver de toi même."
Il ne réagit pas. Tout dans son esprit s'entrechoque de façon anarchique si bien qu'il arrive à peine à l'écouter.
"J'ai aussi pris ta tranquillité quand j'ai perdu le contrôle et que je t'ai ..."
Hermione ne le laisse pas finir. Il sent ses doigts se poser sur sa bouche. Elle est si proche de lui à présent que son cœur cogne contre sa poitrine. Bien trop vite, bien trop fort.
Il a besoin de cesser de penser à ce qui pourrait arriver après.
"A ton tour de me faire confiance," murmure-t-elle à son oreille.
Sa raison s'effondre et il pose une main à la naissance de sa nuque.
"Tu devrais t'éloigner," l'en conjure-t-il. Il n'était pas certain de ce que le monstre à l'agonie au fond de lui était capable de faire.
Elle se rapproche un peu plus. L'embrasse. D'abord avec hésitation puis avec une ferveur brûlante.
Alors tout cède. Un feu sauvage se propage dans le corps de Draco, faisant presque trembler la main qu'il a posée sur sa joue.
Elle avait troublé son âme, la nuit où ils ont dansé chez Frogs. Peut-être même avant. Et sûrement plus que ça.
Ce soir, il peut enfin la serrer contre lui, la toucher sans crainte, l'honorer comme elle le mérite. Faire mieux que ce stupide baiser volé.
Il répond à son appel, mêle ses lèvres aux siennes et tout deux s'abandonnent au besoin viscéral de l'autre, à ce réconfort aussi doux qu'éphémère.
Il mordille sa lèvre inférieure jusqu'à ce que sa langue glisse doucement contre la sienne puis ses mains trouvent le chemin de ses hanches pour l'attirer à lui. Les jambes de la jeune femme passe ses genoux autour de sa taille, son corps fiévreux cambré contre le sien.
Du bout des doigts, elle effleure son corps, son ventre, ses pâles cicatrices, puis remonte lentement sur son torse. Un frisson court sur l'épiderme de Draco, ce qui semble l'amuser. L'éclat de rire sensuel qui s'échappe de ses lèvres lui fait perdre pied.
Il entrelacent ses doigts aux siens, capture sa bouche, plus pressant, comme s'il craignait qu'elle ne disparaisse à nouveau dans ses bras.
Cette fois, c'est un gémissement qui franchit les lèvres d'Hermione lorsqu'il descend dans son cou puis le long de sa clavicule, savourant la douceur de sa peau.
Son corps enveloppe le sien. Il n'y a plus qu'elle contre lui. Lui contre elle. Seulement deux âmes égarées qui dans le feu de la nuit se sont trouvées.
Ce soir, leur monde s'embrase.
Les mains de Draco se fraient un chemin jusqu'à saisir sa chemise de nuit et la faire glisser sur ses épaules pour la dévêtir dans la lumière du feu. Bientôt, la courbe de sa poitrine nue fond contre son cœur.
Sa peau est douce et brûlante à la fois. Elle ondoie ses hanches contre lui, achève de le gorger de désir.
Il ne voit pas son corps s'abandonner, ne distingue pas la constellation de ses tâches de rousseur sous sa bouche, mais il la ressent toute entière. Et c'est peut-être plus fort encore. Il veut découvrir son corps, l'ancrer à lui, comme si hier n'existait pas et que demain ne viendrait jamais.
Un instant, il craint que son cœur n'explose, submergé par la chaleur de son corps qui réagit à son toucher, à son souffle contre lui, à l'odeur de sa peau qui l'empêche de sombrer. C'est si différent de ce qu'il avait pu imaginer.
Dans ses cheveux blonds encore humides, les mains de la sorcière s'égarent. Alors qu'elle l'embrasse toujours, elles descendent dangereusement à la lisière de son pantalon.
"Je peux ?" Sa voix est timide, empreinte de désir. Ses joues se fardent d'un joli rouge qu'il ne peut remarquer.
Pour toute réponse, un grondement étouffée sort de sa gorge et il la guide vers son bas ventre. Sa tête retombe en arrière quand ses doigts se resserrent enfin sur lui.
Les paupières à demi closes, ses muscles se tendent sous la tension incontrôlable qui irradie chaque fibre de son être. Son corps s'arque sous elle, comme pour l'encourager à intensifier son étreinte. Il ne sait pas s'il veut l'arrêter ou la supplier de continuer.
Elle ralentit un instant, desserre à peine sa prise, cherchant la réaction qu'elle provoque en lui.
Le supplice est sublime mais il ne peut pas se perdre. Pas maintenant.
Au prix d'un effort colossal, il saisit son poignet. Sa main tremble encore sous l'effet du plaisir contenu.
"Quelque chose ne va pas ?"
Il répond en l'embrassant à nouveau, plus lentement cette fois. Il n'a jamais désiré quelqu'un de cette façon. Si pure mais si ardente à la fois. Sa main effleure sa colonne vertébrale, puis, délicatement, il la fait basculer sur le dos pour se retrouver au dessus d'elle.
"Au contraire. Mais maintenant, c'est à moi."
Étendue sur le sol, ses longues boucles brunes éparpillées autour d'elle, les lèvres de Draco parcourt les vallons de son corps comme s'il pouvait en mémoriser les contours.
Son souffle, comme une supplique désespérée, se fait plus rauque quand il passe sur ses seins, que la pointe de sa langue se presse contre elle en caresses légères.
Un gémissement lui échappe, elle tressaille, engloutie par une exquise chaleur. Ses cuisses s'ouvrent pour l'accueillir un peu plus et instinctivement son corps vient occuper l'espace offert.
Si proche, il ressent le frémissement de son ventre lorsque son pouce glisse sous le tissus et Hermione vrille sous ses doigts au fil de ses caresses. Elle s'abandonne dans un soubresaut lorsque sa bouche vient apposer une vague de baisers brûlants le long de l'intérieur de ses cuisses.
Elle est magnifique. Il n'a pas besoin de ses yeux pour le savoir.
Tremblante, elle effleure les lignes de sa mâchoire pour le faire remonter vers elle et scelle ses lèvre aux siennes. Pendant un instant, elle se presse contre lui, avide de réconfort après la vague d'émotions qui l'a submergée.
Draco s'étend au-dessus d'elle, son corps vibrant, les mains perdues dans ses boucles soyeuses et son parfum de rose.
Il la veut, mais elle doit le choisir.
Comme un prélude à ce qui va suivre, Hermione ôte le vêtement qui ceint encore la taille de Draco. Elle peut maintenant parfaitement sentir la chaleur brute de son corps nu qui ronronne contre elle, agité par la force de son désir.
Elle place la paume de ses mains sur son torse pour mieux s'agripper à ses épaules. Son corps réclame le sien.
Subjugué, il attrape sa taille et de sa voix rauque lui offre un dernier échappatoire :
"Dis le moi et je m'arrête."
"Draco..." Le souffle d'Hermione se brise sur sa peau. Son nom sur ses lèvres est une invitation.
Dans un mouvement lent, il s'unit à elle.
Quand il est certain qu'elle est prête, il intensifie le rythme, guidé par la cadence brûlante de leurs corps qui s'accordent. Ses cuisses se referment un peu plus fermement autour de sa taille et il il jure qu'il pourrait voir les étoiles.
Son corps se courbe sous lui dans un ultime effort. A son tour, il se consume et s'effondre à ses côtés, la serre dans ses bras, loin des bruits du monde.
Quoi que puisse signifier cette nuit, demain en porterait les traces.
