Un, deux, trois, nous irons à Poudlard

-GRYFFONDOR!

La table des lions rugit littéralement en comprenant qu'elle avait le Survivant dans leur maison. Harry s'assit aux côtés de Neville et ignora totalement un rouquin gesticulant qui n'avait même pas daigné se présenter quand il s'était retrouvé dans son compartiment dans le train.

Quand la lettre pour Poudlard était arrivée, Grace avait tout pris en main. Elle avait envoyé les Dursley à Londres et avait pris du polynectar pour accueillir le représentant de l'école. Elle avait été surprise de voir arriver en lieu et place d'un professeur le gardien des sceaux et des clés de Poudlard, également garde-chasse, mais avait tenu sa langue.

Les questions s'accumulèrent quand Grace suivit Harry et Rubeus Hagrid à travers les transports en commun. Le choix était peu judicieux car le demi-géant ne mettait jamais les pieds dans le monde moldu et donc, par conséquent, ne savait pas y circuler. Par ailleurs, sa haute stature et son physique attirait tous les regards et pire que tout, quand il serait dans le monde sorcier, il ne pourrait pas se servir de la magie pour protéger Harry puisqu'il n'avait plus de baguette depuis l'âge de treize ans. Elle passa sur la visite à Gringotts – où Rubeus avait avoué que la clé du coffre d'Harry était détenue par Albus Dumbledore depuis des années alors qu'elle aurait dû être remis au brun qu'à son premier passage à la banque en main propre et où Harry avait pu entrer dans ledit coffre sans vérification préalable par le gobelin qui l'avait guidé dans les galeries – sur les achats qui aurait pu être de meilleure qualité si Rubeus s'y connaissait réellement – elle comptait échanger la malle choisie par le demi-géant et bardée de sorts qui n'avaient rien à faire là par une autre de la famille Potter réservée pour les élèves de Poudlard – et même sur ses conseils déplacés – Rubeus avait littéralement ordonné à Harry de ne pas s'approcher des familles passées par Serpentard et n'avait voulu prendre que les livres sur la liste, pas plus, pas moins – pendant le cheminement sur le Chemin de Traverse. La baguette jumelle à celle de Voldemort fut aussitôt rangée dans la malle puis le duo rentra au domicile des Dursley tout aussi laborieusement qu'à l'aller. Le demi-géant ne prit même pas la peine de s'arrêter quelques minutes pour expliquer ce qui allait désormais se passer pour Harry ou encore pour lui donner des indications pour rejoindre le Poudlard Express et avait planté l'enfant devant la propriété avec des affaires scolaires qui faisaient facilement le double de son poids au bas mot.

Malgré l'heure tardive, Gaëlle Soho et Perry Duncan avaient débarqué dès que Grace les avait appelés et avaient tracté derrière eux un enchanteur et un maître en sortilèges. Le premier s'était chargé de faire disparaître les sorts aimablement posés sur la demeure par Albus Dumbledore par d'autres qu'il ne pourrait pas démanteler – il s'était déjà occupé des Dursley en retirant celui qui les faisait haïr le petit sorcier – tandis que le second avait examiné les affaires achetées. Sans surprise, les sorts de fidélité envers le directeur brillaient comme un sapin de Noël et d'un commun accord, Grace, Gaëlle et Perry en avaient fait un magnifique feu de joie en pleine mer, histoire de brouiller les pistes. La baguette avait été soigneusement éloignée de son propriétaire pour un examen programmé le lendemain matin par Garrick Ollivander, le grand-père de Gerald qui tenait la boutique sur le Chemin de Traverse.

Deux jours plus tard, le groupe était de l'autre côté de la Manche pour rejoindre une communauté de druides qui devaient examiner Harry magiquement. L'aîné des Ollivander leur avait indiqué que l'enfant avait une grande partie de sa magie scellée et que celle qui lui était disponible n'était définitivement pas la sienne. Les druides avaient alors révélé la présence des blocs de magie qui empêchait Harry d'accéder à son plein potentiel. Un rituel de purification plus tard, les trois adultes avaient pris certaines décisions: un pendentif qui camouflait le véritable potentiel du brun et qui empêchait que ce dernier soit ensorcelé de quelque manière que ce soit, une nouvelle baguette lui correspondant totalement, des affaires neuves de meilleure qualité et un renforcement des connaissances de base.

Grace avait repris du polynectar le premier septembre pour prendre la place de Pétunia pour conduire Harry au quai neuf trois quarts sur lequel ils arrivèrent à neuf heures du matin. Curieusement, le guichet sorcier n'était pas là mais cela n'empêcha pas Grace d'installer son protégé dans le train, comptant bien mettre sur la mémoire de la moldue le fait qu'elle ait pu déposer son neveu au bon endroit sans aide. Elle revint rapidement sous la forme d'Hedwige pour lui tenir compagnie jusqu'à ce que les élèves déboulent dans le train.

Durant le trajet, Harry avait fait la connaissance de Neville, lui aussi arrivé tôt, et dont il avait empêché le crapaud de s'échapper. Ils avaient dû subir – et le mot n'était pas trop fort – la présence d'une née de moldus, Hermione Granger, qui s'était imposée à eux et tenait plus que tout à prouver qu'elle était bien une sorcière en étalant ses connaissances, puis celle du frère de Fred et Georges Weasley – qui avaient eu la bonté de lui trouver une place dans un compartiment – qui avait montré des manières comparables à celles de Dudley.

Initié à l'étiquette, Harry n'avait pas pu passer à côté de la proposition d'alliance informelle – dans les faits, d'amitié – de Draco Malfoy et son accord était passé comme l'expression d'une politesse des plus classiques. D'ailleurs, à cause de cela, il s'était fait engueuler par le rouquin mal élevé mais ce n'était pas comme si son avis avait de l'importance pour lui.

Harry avait le plaisir de retrouver Neville dans la maison Gryffondor et le déplaisir d'y retrouver Hermione Granger et Ronald Weasley. Le brun savait que ses mentors avaient un plan en fonction de son placement et ils avaient déjà convenu que l'idéal serait qu'il soit malheureusement réparti dans la maison des lions. Respectivement à Serdaigle et Serpentard, Gaëlle et Perry avaient gardé pas mal de mépris envers les Gryffondors qui étaient généralement favorisés par rapport aux autres maisons et peu punis, encore plus quand ils faisaient des bêtises plus grosses qu'eux. L'avantage de cette maison était que puisque Dumbledore avait seriné sur tous les tons et à toutes les sauces que le Survivant irait dans la même maison que ses parents, il serait moins tenu à l'œil que s'il avait été réparti autre part.

Harry écouta le discours du directeur d'une oreille et se concentra sur le repas. Il ne répondit à aucune question, comme le lui avait conseillé Perry, et ce ne fut que quand leurs voisins se rendirent compte qu'il ne parlait qu'à Neville qu'ils comprirent qu'il n'avait pas l'intention de satisfaire leur curiosité.

Enfin, pas tous.

-Eh! Pourquoi tu parles à ce gros balourd? crachota le rouquin du train en projetant de la nourriture partout autour de lui

-Peut-être parce qu'il ne me donne pas envie de vomir rien qu'en le regardant? proposa sèchement Harry avant de lui tourner ouvertement le dos

Mais visiblement, le message ne passait toujours pas.

-C'est un cracmol! insista le roux en le forçant à se retourner. Tu dois parler à des vrais sorciers de la lumière!

-As-tu déjà parlé à Neville? grinça Harry

-Hein? fit le roux

-Est-ce que tu as déjà parlé à Neville pour affirmer qu'il est un … cracmol? articula Harry

-Tout le monde le sait! assura le roux

-Ça veut dire non, comprit Harry. Et qu'est-ce que c'est, un sorcier de la lumière? Si c'est quelqu'un qui critique tout le monde parce qu'ils ne sont pas comme lui, je refuse d'en être un. Et au cas où tu ne l'aurais pas compris, je préfère être ami avec Neville qu'être ami avec toi qui n'a même pas pris la peine de te présenter.

Le brun se dégagea de sa poigne et reprit sa discussion avec Neville. Il l'ignora complètement du reste du repas et se tint loin de lui quand ils se rendirent dans leur salle commune.

Et ce fut ainsi durant toute sa scolarité.

§§§§§

1re année

A la plus grande surprise des élèves de Poudlard, Harry Potter s'était fait des amis dès la première année dans toutes les maisons: Neville Longbottom (1re année) et Perceval Weasley (5e année) pour Gryffondor, Hannah Abbot (1re année) pour Poufsouffle, Mandy Brocklehurst (1re année) pour Serdaigle et Millicent Bullstrode (1re année), Lucian Bole (3e année) et Théo Nott (1re année) pour Serpentard. Il avait des contacts cordiaux avec les sangs purs et restait poli avec les autres élèves comme les professeurs. Seul Severus Snape l'avait pris en grippe au début mais après la nouvelle année, il l'avait traité comme les autres élèves.

Alors que la plupart avait laissé tomber toute idée de devenir proche d'Harry Potter, certains ne s'étaient pas estimés vaincus et persistaient dans leur but sans se remettre en cause. Ronald Weasley, notamment, avait cru que puisqu'Harry était ami avec Percy et s'entendait bien avec Fred et Georges, cela faisait de lui son meilleur ami. La monstrueuse soufflante que lui avait infligé Percy dans la Grande Salle lui avait fait revoir ses prétentions et depuis, quand il voulait approcher le brun, il attendait que son frère aîné ne soit pas dans les parages, et encore. Hermione Granger avait été vertement rejetée après qu'elle ait voulu corriger un devoir d'Harry qui traînait sur une table de la salle commune. Quand elle avait commencé à critiquer ses réponses, le brun les avait récupérées en déclarant que ni lui ni les professeurs n'avaient besoin de retrouver le livre copié mot à mot dans ses devoirs pour prouver qu'il avait bien compris ce qu'on lui demandait. La brune était partie en pleurant mais il n'était pas allé la chercher pour la consoler puisqu'elle était en tort.

Comme Gaëlle et Perry lui avaient demandé, Harry s'était concentré sur ses études et ses nouveaux amis. Certes, il avait entendu les rumeurs sur la présence d'un immense chien à trois têtes dans le château mais il n'avait pas voulu vérifier par lui-même. Ça n'avait pas été le cas de Grace Flamel qui avait attentivement surveillé ce couloir interdit et qui avait suivi le directeur quand il avait placé la pierre philosophale dans le miroir du Risèd. Elle y était retournée dès le lendemain matin après avoir drogué sa tasse de thé au citron et avait récupéré la pierre pour l'emmener vers ses propriétaires légitimes qui, par un curieux hasard, s'avéraient être ses aïeuls. Ça avait été d'ailleurs un délice de voir le grand Albus Dumbledore paniquer après s'être rendu compte que la pierre avait disparu mais que l'hôte de Voldemort – Grace avait découvert la supercherie après avoir surveillé Quirell sous sa forme de chouette – était toujours présent à l'école et encore plus quand il avait compris qu'il n'y aurait pas de grande confrontation entre Voldemort et l'Élu qui avait décliné toutes les invitations pour prouver au monde sorcier qu'il serait sa gentille petite arme prête à se sacrifier sans sourciller.

Été entre la 1re et la 2e année

L'été suivant la première année d'Harry, ce dernier eurent la surprise de découvrir la présence d'un elfe de maison qui voulait l'empêcher de retourner à Poudlard, notamment en échange de son courrier intercepté. Il avait pu le récupérer sans promettre quoi que ce soit mais n'avait pas pu l'arrêter quand il avait voulu faire en sorte qu'il soit renvoyé de l'école en faisant de la magie. Grace, à l'extérieur pour passer un appel, n'était arrivée qu'après la catastrophe et avait retourné l'affaire en faisant croire qu'Harry avait trébuché en transportant le gâteau qui, au lieu d'être posé sur la table avait atterri sur madame Mason, l'invitée des Dursley. Le récit de son protégé lui avait fait comprendre qu'un nouveau danger allait survenir et elle avait pris sur elle de se rendre là où se trouver ce fameux Dobby. Quand elle repéra les abords du manoir Malfoy, elle avait fait demi-tour pour informer Gaëlle et Perry de ce nouveau pion dans la partie.

Parmi les lettres retenues par l'elfe de maison, il y avait une invitation pour faire les courses scolaires en compagnie de la famille Weasley et de passer quelques jours de vacances avec eux. Les trois adultes avaient été unanimes et auraient clairement refusé jusqu'à ce qu'ils se rendent compte que la matrone Weasley avait demandé l'autorisation au directeur Dumbledore avant d'en informer les enfants pour qu'ils transmettent «l'invitation». Conscients qu'Harry ne pourrait refuser sans qu'on ne découvre qu'il était libre de toute tutelle, ils lui avaient conseillé d'accepter pour les dix derniers jours d'août.

Pendant cette journée de shopping, la présence dans le groupe d'Hermione Granger, qui n'avait pourtant aucun ami parmi la fratrie Weasley, interpella Perry – qui surveillait Harry de loin durant cette sortie sur le Chemin de Traverse – qui décida de mener l'enquête sur cette née de moldus et sa famille. De plus, le groupe était loin d'être discret ce qui faisait qu'en quelques heures à peine, tout le monde savait que le Survivant était là.

2e année

L'annonce de la nomination de Gilderoy Lockhart en tant que professeur de défense avait fait grincer des dents les deux avocats et la nurse et les avait convaincus de faire repasser le BUSE de défense dans un autre pays, si ce n'est tous. Les cours s'étaient révélés pire que ce qu'ils auraient pu penser et ils avaient conseillé au brun de ne rien faire pour attirer son attention.

La découverte de la pétrification de la chatte d'Argus Rusard avait fait courir un vent de panique sur l'école. Harry avait été pris à partie par le concierge puisqu'il avait découvert l'animal et Grace n'avait plus décollé de son protégé. Sa situation aurait pu être pire quand, lors d'un duel organisé par le professeur de défense, l'adversaire d'Harry, Draco, avait invoqué un serpent. Sans chercher à comprendre, Grace s'était transformée et s'était emparée du serpent pour l'emmener dehors avant que son protégé ne se mette à parler en fourchelangue. La poursuite des pétrifications n'avait pas déclenché une vague de panique parmi les élèves et leurs parents ce qui avait fait penser au trio d'adultes que le directeur contrôlait étroitement le courrier sortant du château, Grace n'ayant jamais été incommodée puisqu'elle n'avait pas de lettre quand elle quittait Poudlard. Ce qui devait arriver arriva et une élève, au lieu d'être retrouvée pétrifiée, disparut. La nurse loua le sens des responsabilités de Percy Weasley qui gardait auprès de lui Harry et qui avait empêché son plus jeune frère, dans un élan aussi incompréhensible de bêtise et de stupidité, d'aller sauver sa jeune sœur – la fameuse disparue – qu'il supportait à peine en temps normal et en entraînant le Survivant dans cette grande aventure. Curieusement, quand les professeurs avaient annoncé que tous les élèves étaient présents, il n'avait fallu qu'une heure pour qu'on retrouve la petite fille évanouie dans les toilettes des filles hantées par Mimi Geignarde. Grâce à l'instinct magique des oiseaux postaux, Grace avait bien évidemment découvert que c'était le phénix de l'école qui avait emmené la petite rousse à cet endroit précis. L'oiseau de feu lui avait même indiqué la gravure de serpent sous le lavabo défectueux ce qui lui avait fait comprendre que la Chambre des Secrets n'était peut-être pas un mythe.

Été entre la 2e et la 3e année

L'été précédant la troisième année d'Harry, Grace et lui avaient eu la surprise d'apprendre la venue de la sœur de Vernon. Depuis l'arrivée de la jeune femme, cette dernière s'éclipsait toujours avec son protégé quand la femme venait mais cette fois-ci, la sœur de Vernon avait voulu connaître celle qui aidait tant Pétunia.

Ce fut une catastrophe.

Dans les faits, Marjorie Dursley était propriétaire d'un élevage de chiens. Dans les détails, c'était une alcoolique notoire dont les chiens avaient les pires manières du monde. C'était d'ailleurs étonnant que les autorités n'avaient pas encore fermé son élevage. Dès son arrivée, elle avait exigé de l'alcool fort – alors qu'il était à peine dix-sept heures – et quand elle avait vu Harry, elle s'était mise à insulter les parents du brun puis, quand elle apprit que Grace était également orpheline, cette dernière en avait pris également pour son grade. Le duo fit gonfler la garce par magie et décida de faire leurs bagages pour partir le reste des vacances. Puisqu'ils étaient au beau milieu de la nuit, Grace appela le magicobus et prit sa forme de chouette pour accompagner Harry jusqu'au Chaudron Baveur. Ils furent particulièrement surpris de retrouver sur place le ministre de la magie Cornelius Fudge qui lui fit promettre de ne pas quitter la zone sorcière. Ils ne tardèrent pas à comprendre la raison d'une telle demande: Sirius Black s'était enfui d'Azkaban.

Grace avait profité de la liberté d'Harry pour qu'il fasse «ouvertement» certaines choses: prendre connaissance de son héritage, se constituer une bibliothèque digne de ce nom ou encore, se procurer une nouvelle garde-robe et changer officiellement sa malle scolaire. Comme ils se trouvaient dans une zone magique, Harry put s'exercer facilement sans craindre qu'on ne le repère. Il découvrit entièrement le quartier des Embrumes et sa diversité et apprit que l'allée des Embrumes était tout ce qu'il y avait de plus correct en pleine journée.

3e année

Les détraqueurs dans le train avait fait prendre conscience à Grace, Gaëlle et Perry qu'ils ne pourraient pas attendre les seize ans d'Harry pour s'attaquer au ministère. Cette décision était l'une des pires qu'il aurait pu prendre et allait fortement traumatiser les élèves. Elle était d'autant plus incompréhensible qu'elle était la seule décision du ministre de la magie et que dans ce cas, le président du Magenmagot aurait très bien pu s'y opposer en demandant un vote de l'assemblée. Les deux avocats se renseignèrent donc sur les actionnaires de la Gazette du Sorcier et après s'être rendu compte qu'Harry possédait la moitié du journal et de ses filiales comme Sorcière Hebdo – et que le ministère en possédait une fraction insignifiante – ils décidèrent de reprendre dans leurs mains la diffusion de l'information dans le pays. Ils muselèrent la journaliste fétiche du ministère – une certaine Rita Skeeter – puis rappelèrent à la population sorcière quelques informations commodément tues sur les détraqueurs, à commencer par le fait qu'il s'agissait de créatures totalement aveugles. Il ne fallut que quelques jours – presque quelques heures même – pour la population sorcière se soulève: si ces créatures – que l'évadé avait pu passer sans soucis, il fallait le rappeler – ne voyaient pas, comment pouvaient-elles distinguer l'ancien prisonnier d'Azkaban des élèves? Pire, si elles se nourrissaient de sentiments positifs et qu'on les plaçait autour d'une école sans surveillance, qu'est-ce qui les empêchait de se nourrir sur les élèves? Les questions déferlèrent tant et si bien qu'avant Halloween, les gardiens de la prison retournèrent à leur place. Cela n'empêcha pas la tentative d'effraction de Black de la Tour Gryffondor mais au moins, au lieu de remettre des détraqueurs à l'école, une équipe d'aurors y fut placée en permanence.

Pendant ce temps, le professeur de défense, Remus Lupin, chercha à se rapprocher d'Harry. Assez intriguée par les preuves lapidaires de sa bonne foi – il aurait été un ami des parents du brun – Grace avait contacté Gaëlle et Perry pour avoir plus d'éléments. Ces derniers lui avaient indiqué qu'il était cité dans les affaires du couple Potter mais que tous les contrats en lien avec le sorcier avaient été suspendus sur ordre du dernier lord Potter qui n'était pas James. Comme Harry était officiellement reconnu par Gringotts comme héritier Potter, les avocats et la banque avaient pu creuser cette suspension et avaient découvert qu'en tant que loup garou reconnu par l'administration, Remus Lupin était sous la tutelle d'un sorcier – ici Albus Dumbledore – quand il se trouvait en Grande Bretagne sorcière et ses biens qu'il pouvait posséder seraient gérés par son tuteur. Charlus Potter, le père de James, avait suspendu tout ce qu'aurait pu transmettre son fils à son ami, de son vivant comme après leur mort à tous les deux, car dans les faits, tout arriverait dans les poches de Dumbledore qui n'était pas du tout un proche du clan Potter. Les détectives des avocats avaient également pu retracer la vie du professeur de défense depuis la mort de ses amis et il s'avérait qu'il était resté pendant la dernière décennie dans l'étroit giron du directeur de Poudlard. Par le biais de Grace, ils avaient donc enjoint l'adolescent de se méfier du professeur car rien ne pouvait indiquer s'il suivait de gré ou de force Dumbledore. Quand Lupin, qui avait bien noté les réactions catastrophiques du brun face aux détraqueurs, lui avait proposé de lui apprendre le sort du patronus pour se défendre, Harry avait donc refusé, d'autant plus que Grace lui avait transmis un nouveau médaillon qui réduisait drastiquement l'effet des détraqueurs. Toutefois, l'adolescent avait demandé pourquoi il n'apprenait pas ce fameux patronus et Grace lui avait répondu que pour que ce soit sans risques, il fallait attendre qu'il ait passé sa deuxième maturation magique vers sa seizième année. Avant, les adolescents prenaient le risque d'être instable aussi bien psychologiquement que magiquement.

N'ayant pas pris soins aux créatures magiques dans ses options, Harry n'avait donc pas assisté à l'attaque de l'hippogriffe contre Draco Malfoy et Ron Weasley qui se disputaient tous les deux devant la créature tout en l'insultant. Les deux adolescents avaient été légèrement blessés en se prenant des coups de griffes avant que Rubeus Hagrid, le professeur, ait pu arrêter la créature. En apprenant que lord Malfoy avait déposé plainte contre l'école au nom de son fils, Hermione Granger avait exigé qu'Harry l'aide à trouver une défense pour Hagrid. Le brun avait vertement refusé en rappelant que d'une, il n'avait pas assisté à l'événement en question donc il ne pouvait pas savoir exactement ce qui s'était passé, de deux, le professeur était théoriquement un adulte responsable donc c'était à lui de monter sa défense tout seul comme un grand et pas à des adolescents et de trois, ledit professeur était sous la responsabilité de son employeur et c'était à ce dernier de prendre la défense de son personnel, le tout dans le hall de l'école où la brune l'avait pris à partie. Au repas suivant, le brun avait bien noté les dents serrées du directeur puisqu'il refusait de se mêler de l'histoire pour sauver la veuve et l'orphelin, ici Rubeus Hagrid, comme le bon petit Survivant qu'il voulait façonner.

Harry avait également refusé d'être l'arbitre entre Hermione Granger et Ron Weasley concernant leurs animaux de compagnie respectifs. Le roux refusait de mettre son rat en cage tandis que la brune refusait d'ensorceler son chat pour qu'il évite de poursuivre le rat du roux qui se permettait aussi de fouiller dans les affaires des autres et plus particulièrement dans le dortoir des élèves de troisième année. Le brun ne s'était pas embarrassé de scrupules: il avait demandé à Lucian Bole et à Percy Weasley plusieurs sorts pour protéger ses affaires et avait lancé celui qu'il avait choisi sans en aviser qui que ce soit. Ce fut d'ailleurs de cette façon qu'il découvrit que Ron tentait sans succès de fouiller dans ses affaires. Ses mains cloquées, dues à un sort «politiquement correct» enseigné par Percy étaient une preuve éclatante de ses méfaits. L'aîné des Weasley présents à Poudlard, qui avait reconnu son sort, ne s'était pas gêné pour le vendre au plus grand nombre, étiquetant sans honte son dernier frère de voleur.

Pendant ce temps, Gaëlle et Perry s'étaient interrogés sur le dernier membre de la bande de James Potter, le fameux Sirius Black. Il n'avait pas fallu longtemps pour se rendre compte qu'il n'avait pas eu de procès et les deux avocats avaient mis plusieurs semaines pour établir une stratégie pour obtenir la vérité. Ils avaient décidé de continuer d'utiliser la carte des médias et avaient trouvé l'un des témoins de l'arrestation de Sirius Black qui avait donné une interview exclusive. Lire noir sur blanc que ce témoin n'avait pas vu le sort qui avait détruit la rue et tué douze moldus et un sorcier sortir de la baguette de Sirius Black mais de celle de Peter Pettigrow avait ébranlé la société sorcière. Bien entendu, des aurors sur les ordres de Dumbledore avaient voulu retrouver ce témoin «gênant» mais n'avaient rien pu faire quand il avait été localisé dans le bureau même d'Amelia Bones. Sous l'indignation du ministre de la magie, la directrice de la justice avait levé l'ordre de tuer à vue pour obtenir plus d'éclaircissements. L'absence de procès fut révélée au grand jour et avant de taper sur le ministre de la magie et le président du Magenmagot de l'époque, elle avait exigé de donner un procès à l'évadé.

Le dossier était … mince, pour ne pas dire complètement vide. L'absence de procès aurait pu se comprendre – même si injustifiable – si les preuves étaient accablantes … mais ce n'était pas le cas. Pire, pour conforter l'emprisonnement de Sirius Black, il n'y avait que les rumeurs qui courraient sur la famille Black et les allégations de Peter Pettigrow avant qu'il ne se fasse tuer.

Ou plutôt, avant qu'il ne disparaisse.

La directrice Bones s'était penchée sur le fait qu'on avait retrouvé du sorcier qu'un doigt proprement coupé. Certes, les examens étaient formels, il appartenait bien à Pettigrow mais la netteté de la blessure, sans compter que le doigt avait été retrouvé entier, avait attiré sa suspicion car dans le cas d'une explosion, les membres étaient arrachés et dispersés à travers la scène mais rarement aussi intacts.

En moins de temps qu'il ne fallait le dire, l'enquête sur la mort de Peter Pettigrow et l'emprisonnement de Sirius Black fut réexaminée, ce qui avait rapidement conduit à la relaxe de Sirius Black, au retrait de l'Ordre de Merlin de Peter Pettigrow ainsi qu'à l'édition d'un mandat d'arrêt à son encontre puisque les médicomages et les unspeakers qui avaient étudié la scène de la déflagration avaient confirmé que la seule présence d'un doigt ne prouvait pas qu'une personne était morte et surtout, l'absence de dégâts sur ladite preuve montrait que si ce n'était pas prémédité, il ne s'agissait que d'une mise en scène.

Pendant que le monde sorcier s'indignait des retombées de l'affaire, la directrice Bones avait contacté dans le plus grand secret Gaëlle et Perry pour l'une desdites retombées. En effet, si Sirius Black avait été arrêté, c'était également parce que Pettigrow l'avait accusé d'avoir mené Voldemort chez les Potter pour qu'il puisse tuer toute la famille, en vain. Or, l'emprisonnement de Black n'avait pas permis qu'une investigation complète soit menée et sa culpabilité prouvée, du moins officiellement. Heureusement, dans leur quête de la vérité, ils étaient bien aidés par le département des Mystères, que Dumbledore n'avait jamais pu soumettre. Malgré leur joie ou leur douleur à la suite de la disparition de Voldemort, des unspeakers avaient pu passer au peigne fin la propriété de Godric's Hollow pour y recueillir toutes les preuves possibles dès le lendemain de la tragédie.

Y compris la signature magique du gardien du secret.

Les premiers éléments comparatifs avec la baguette magique de Sirius Black démontraient qu'il n'y avait que peu de chance que ce dernier ait été le gardien et les enquêteurs avaient attendu d'avoir le suspect entre leurs mains pour confirmer officiellement ce fait. Toutefois, parmi les maigres preuves de l'emprisonnement de Black détenues par le ministère, la baguette de Pettigrow avait été testée par acquis de conscience et quand il s'était avéré la magie résiduelle était bien plus proche de celle qui appartenait au gardien du secret, ils touchèrent du doigt ce qui s'était vraiment passé dans le cottage: et si Pettigrow, véritable gardien du secret, avait livré les Potter à Voldemort et accusé Sirius Black du crime? La question flotta longuement entre les deux avocats et la directrice de la justice et les poussa à demander un interrogatoire précis à la victime. Les réponses qu'ils obtinrent furent édifiantes: même si c'était lui qui avait poussé les Potter à prendre Pettigrow comme gardien du secret à sa place, c'était Dumbledore qui avait d'abord convaincu Lily et James de s'installer dans ce cottage pour leur protection en lieu et place de la demeure ancestrale des Potter dont la puissance des barrières n'était plus à prouver, au contraire de celles du cottage qui étaient insignifiantes d'après les unspeakers. Toutefois, ce qui glaça d'effroi les deux avocats, ce fut ce que Black leur révéla par la suite: c'était sur demande de Dumbledore que Rubeus Hagrid avait récupéré le jeune Harry Potter, se montrant presque agressif quand Sirius avait rappelé qu'en tant que parrain, c'était à lui de s'occuper du bébé. Hébété et la colère s'emparant peu à peu de lui, il lui avait confié l'enfant, se promettant d'aller le récupérer à Poudlard, la destination la plus évidente à ses yeux. Mais en sachant que Pétunia Dursley avait retrouvé l'enfant glacé à l'aube le lendemain matin et que Black avait été arrêté et jeté en prison quelques heures plus tard, la trame d'une machination se dessinait petit à petit, encore plus s'ils partaient du principe que Pettigrow et Dumbledore s'étaient alliés. Cela expliquait également pourquoi le testament des Potter avait été scellé par le président du Magenmagot car ils indiquaient clairement qui était leur gardien du secret et leur refus catégorique de voir leur fils «élevé» par Pétunia Dursley et son mari.

Ayant noté les efforts constants de Dumbledore pour prendre en charge Sirius Black après sa relaxe, Gaëlle et Perry lui firent immédiatement quitter le pays puis prirent contact avec l'avocat du clan Black, Myriam Velvet. Cette dernière, après un entretien avec le dernier héritier de son client, avait verrouillé toutes les affaires du clan et travailla de concert avec ses deux condisciples pour protéger leurs clients respectifs. A eux trois, ils purent ainsi stopper la tentative de Dumbledore de prendre le contrôle des coffres du clan Black sous le prétexte fallacieux que Sirius Black le lui aurait demandé après son procès.

Pendant ce temps, Harry continuait sa vie d'étudiant. Dans la liste de ses harceleurs, il avait ajouté son professeur de défense, Remus Lupin, qui s'était permis de critiquer Lucian Bole et Théodore Nott, ses amis à Serpentard, et de mépriser tous les autres qui n'étaient pas à Gryffondor. Après une nouvelle réflexion, le brun avait rétorqué que sa notion de l'amitié était différente de la sienne puisqu'il était étrange qu'en tant qu'ami de ses parents disparus, il n'entendait parler de lui que maintenant, soit douze ans après leur mort. Le professeur resta quelques instants sans voix avant de donner une semaine de retenues pour insolence. Depuis, l'adolescent ne lui adressait plus la parole, mis à part quand une réponse était expressément demandée, et encore, il utilisait le moins de mots possible.