Bonjour à toutes ! Et bienvenue à toutes les nouvelles followers. Je suis désolée d'être aussi lente dans la publication de chapitre mais ces derniers mois, le cœur n'y était pas et l'inspiration me manquait un peu. Mais en ce moment, ça a redémarré et j'ai enfin fini d'écrire le chapitre 9. (Youpii xD)
Cela fait plus d'un an que je publie cette histoire mais dans ma fic pendant ces 9 chapitres, j'aimerai rappeler qu'il ne s'est écoulé qu'une semaine et quelques jours environ xD Un coucou à toutes celles qui m'ont suivie depuis tout ce temps, et celles qui ont rejoint en cours de route et continuent à lire. Merci à celles d'entre vous qui laissent des commentaires, c'est très apprécié. Et je suis ouverte à toute critique constructive.
Réponse au commentaire en mode invité :
Guest : Merci à vous d'avoir lu et d'avoir commenté :)
Chapitre 9 : Darcy House
— Par tous les Saints ! Mais que se passe-t-il ici !? retentit soudainement une voix de l'embrasure de la porte qui s'était à moitié ouverte.
Elizabeth et Mrs Hanley sursautèrent en se tournant vers la personne qui venait de parler : le colonel Fitzwilliam. Elizabeth en profita pour se dégager de la proximité de Mrs Hanley. Le colonel ferma la porte après s'être introduit dans la pièce. Il adressa un regard plein d'interrogations à « son cousin ». Elizabeth se défendit aussitôt.
— Epargnez-moi vos regards, ce n'est pas ce que vous croyez...
— ...Oh mon Dieu, mais que suis-je en train de faire… ? murmura Mrs Hanley la main à la bouche, voyant le regard non sans reproches du colonel. Jeffrey représente tous les caractères que je répugne chez un homme et me voilà exactement en train d'agir comme lui… Mr Darcy, dit-elle en se tournant vers ce dernier, je suis terriblement désolée... Je ne sais pas ce qui m'a pris…
Le vertige lui monta à la tête tandis qu'elle donna l'impression de défaillir sur place. Ayant pitié d'elle, le colonel vint à son secours en l'incitant à s'asseoir sur un fauteuil.
— ...Je viens de rencontrer votre mère tout à l'heure, je vais l'appeler et lui demander de vous ramener chez vous.
— Je vous en prie, ne lui dites pas ce qui vient de se passer… !
— Je n'ai aucune idée de ce qui vient de se passer, je vais juste appeler votre mère.
Le colonel se dirigea vers la porte tandis qu'Elizabeth l'arrêta.
— Vous n'allez pas me laisser seule avec elle...!?
Le colonel jeta un œil vers Mrs Hanley qui n'arrêtait pas de sangloter, puis il redirigea ses yeux vers « son cousin ».
— Ne me dites pas que vous avez peur d'elle ?
— Vous avez l'air d'oublier ce qu'elle a failli me faire il y a trois minutes !
— Justement, je trouve que vous ne vous êtes pas assez défendu… Êtes-vous sûr que vous n'étiez pas tous les deux consentants à ce... baiser… répondit-il suspicieux, et avec un léger ton de reproche.
— Juste ciel ! Bien sûr que non ! Et qui plus est, c'est une femme !
A cette dernière phrase, le colonel marqua deux secondes pour froncer ses sourcils, avant de répondre :
— Et vous êtes un homme... à ce que j'en sache... Que faisiez-vous seul avec elle dans cette salle ?
— Nous nous étions juste parlé, elle avait l'air tout à fait correcte et normale lorsque je l'ai vue, comment pouvais-je deviner qu'elle était un peu folle... Elle m'avait coincé, que vouliez-vous que je fasse, que je la pousse et qu'elle se mette à crier …?
— Ne vous emballez pas. Je n'en ai que pour quelques secondes.
Il sortit de la salle.
Mrs Hanley se calma un peu. Elle se mit à répéter des excuses interminables à « Mr Darcy » . Agacée mais encore sur ses gardes, Elizabeth lui pria de se taire, de tout oublier, de jurer de ne plus recommencer et de ne plus en parler.
La porte se rouvrit quelques minutes plus tard et le colonel réapparut, suivi d'une femme d'un certain âge.
— Ma pauvre chérie ! s'exclama cette dernière en voyant sa fille et en la prenant dans ses bras. Le colonel Fitzwilliam m'a alerté de votre état. On rentre tout de suite dès que vous vous serez calmé. Tenez, un verre d'eau, cela vous fera du bien.
— Je crois qu'il est aussi temps pour nous de sortir d'ici, dit Elizabeth impatiemment au colonel.
— Mr Darcy..., Colonel Fitzwilliam, je vous remercie. Je crois que la pauvre petite est en train de couver une maladie.
— Nous n'avons plus qu'à souhaiter à « la pauvre petite » de se remettre. Et j'espère que « la pauvre petite » se tiendra mieux à l'avenir... Mesdames, bonne nuit, fit le colonel en faisant une courbette.
La mère ne souleva pas le sous-entendu et fit ses adieux aux deux cousins. Elizabeth suivit le colonel qui sortit. Une fois sortie de la salle, elle ferma la porte et soupira.
— Je devine sans peine qu'après cela, vous êtes plus qu'impatient de rentrer, lui dit le colonel. Je vais avec vous, laissez-moi juste le temps de prendre congé de quelques amis.
Joignant le geste à la parole, le jeune homme s'éloigna en s'introduisant dans la salle de bal. Elizabeth l'attendit lorsqu'elle aperçut de loin Cassandra Warren en pleine danse avec un monsieur. Elizabeth émit un petit sourire furtif et se promit de redevenir son amie si un jour elle aura l'occasion de la revoir … En attendant, elle espéra que cette jeune fille aura vite fait d'oublier son béguin pour Mr Darcy.
Sur le chemin du retour à la maison dans la voiture des Darcy, le colonel demanda à « son cousin » ce qui s'était passé exactement avec Mrs Hanley. A contrecœur, Elizabeth lui narra les faits.
— Vous avez toujours eu le talent d'éviter les femmes qui tentent de se rapprocher un peu trop de vous jusqu'ici, commenta-t-il quand elle eut fini. Et moi qui croyait que Hanley avec déniché la femme parfaite…Cela ne lui suffit pas encore. C'est triste de voir à quel point il arrive à l'anéantir ainsi... Je ne la reconnais plus !
Le lendemain matin, jamais Elizabeth n'avait été aussi soulagée à l'idée de quitter bientôt un lieu. Se faire courtiser par des femmes n'était pas l'activité qu'elle avait voulu faire en arrivant à Londres. Et maintenant qu'elle y pensait et se mémorisait ses sorties, elle en fut presque dégoutée par les manières dont certaines femmes tournaient autour de Mr Darcy, avec les habiles méthodes aguicheuses dont elles entreprenaient pour se rapprocher de lui. Elle se demanda, « par curiosité », lesquelles des femmes de sa connaissance Mr Darcy avait courtisé. Parmi elles, il y en avait malgré tout des jeunes femmes respectables qui avaient l'air sympathique ... Elle n'osa pas le demander au colonel au risque de paraître bizarre. Elle les connaissait assez proches mais ne savait pas jusqu'à quel point ils l'étaient.
Elle n'aurait pas dû prolonger son séjour à Londres à son arrivée mais aurait tout de suite mieux fait de rejoindre Pemberley et s'y réfugier le temps que le sort s'estompe. Mais elle avait voulu juste assister à quelques opéras et en profiter un peu. Elle n'avait pas pu deviner les ennuis qui lui étaient arrivés.
Comme à son habitude, Elizabeth s'était réveillée tôt. Mais il n'était plus question d'aller se promener dehors, voire sortir tout court. Mieux valait attendre sagement l'heure du départ à l'intérieur du domaine. C'était l'occasion idéal pour visiter Darcy House. Maintenant qu'elle y songeait, elle se rendait compte qu'elle n'avait pas encore pris le temps de voir l'intérieur du bâtiment. L'une des salles qui l'avait attirée le plus était évidemment la bibliothèque. Elle y jeta un œil et remarqua qu'elle était à peu près de la même taille que celle de Rosings Park. Elle se promit d'y revenir lorsqu'elle aura fini le tour du bâtiment, et si elle aura le temps.
Toutes les salles qu'elle put voir reflétaient l'ordre et la propreté. Tout était si bien disposé avec un ordre très bien étudié qu'Elizabeth considérait chacun des objets contenus dans une salle comme étant des choses très précieuses qu'elle osa à peine toucher. Ce domaine dont elle avait pu devenir la maîtresse la fascinait et lui prodiguait une étrange sensation, en plus des appartements de Mr Darcy qu'elle occupait depuis qu'elle était à Londres. Son parfum, son odeur étaient présents partout et le jeune homme le poursuivait même jusque dans ses rêves; des rêves étranges, flous, limite incohérents et difficile à comprendre dont elle n'avait que de vagues souvenirs le lendemain. Comme si être à l'intérieur de son corps ne suffisait pas, parfois elle se sentait hantée par lui.
Elizabeth franchit la salle d'arts et y vit avec surprise, Georgiana debout au milieu des différentes sortes d'œuvres (peinture, dessin etc.) qui trônaient sur des tables à l'aide d'un appui, ou étaient accrochés au mur. Elle s'approcha doucement lorsqu'elle réalisa avec stupeur, et horrifiée, que Georgiana était en train de pleurer en silence dans son coin.
Ne s'attendant pas à une telle scène, la jeune brune s'immobilisa sur place, parvenant juste à murmurer le nom de Georgiana d'une voix tremblante teintée d'inquiétude. La jeune blonde l'entendit, sursauta et se retourna.
— ...Grand frère, c'est vous...?
Elle effaça rapidement ses larmes pour tenter en vain de dissimuler qu'elle avait pleuré, en s'efforçant difficilement d'afficher un sourire de façade.
— Georgiana, pourquoi pleuriez-vous ? S'est-il passé quelque chose ? s'enquit Elizabeth en se déplaçant vers elle lorsque le choc fut passé.
— Euh...Non... il ne s'est rien passé..., contra-t-elle rougissante, visiblement mal à l'aise.
— Mais vous étiez en train de sangloter... Pour l'amour du ciel, dites-moi ce qui vous arrive ?
En attendant la jeune fille se sécher les larmes qui restaient avec un mouchoir, et prenant son temps pour lui répondre, le cœur d'Elizabeth battait la chamade. Elle était si angoissée. Et si un malheur était arrivée à Georgiana, comment allait-elle réagir ? Qu'allait-elle faire ? Tellement de questions se bousculaient dans son esprit... Et de plus, Mr Darcy n'était pas présent…
— Je suppose que je n'ai pas le choix et que je dois vous dire ce qui m'a pris sinon vous ne me croirez pas si je persiste à vous rassurer que vraiment, il ne s'est rien passé, reprit Georgiana.
Cette dernière prit un cadre de peinture qu'elle regardait, et dans lequel Elizabeth y aperçut vaguement de loin le contenu. La jeune fille continua après un soupir :
— ...Si maman avait survécu, elle aurait fêté son anniversaire aujourd'hui. Et en ce moment, je ne sais pas pourquoi mais je pense très fortement à elle plus que d'habitude... à cause d'un coup de nostalgie je suppose... Et c'est tout. Ne vous alarmez point. Je ne voulais pas vous le rappeler, par peur de vous rappeler certains souvenirs douloureux...
— Oh... Georgiana, excusez-moi, je ne le savais pas... murmura Elizabeth. Je veux dire..., cela m'est sortie de la tête... Pardonnez-moi. Je ne voulais pas vous mettre mal à l'aise.
La jeune demoiselle répondit qu'il n'y avait rien à excuser.
— Je peux ? demanda Elizabeth en tendant sa main pour prendre le cadre des mains de Georgiana, que cette dernière lui donna.
Elizabeth y découvrit la peinture d'une ravissante femme assise avec une petite enfant riant sur ses genoux. Il s'agissait de Georgiana et de sa mère, Lady Anne Darcy. A leur côté, un jeune garçon était debout. Elizabeth reconnut instantanément par ses traits et sa coupe de cheveux un tout jeune Fitzwilliam Darcy à ses années d'adolescence. Il était déjà aussi joli garçon, avait fier allure, avec ce petit air mystérieux qu'Elizabeth le reconnaissait tant. Cet air l'avait intrigué dès leur première rencontre au bal de Meryton. Pensivement, Elizabeth caressa doucement de ses doigts le dessin du jeune adolescent, comme pour mieux le cerner et essayer d'imaginer cette période nostalgique de la vie des Darcy où Lady Anne était encore en vie.
— J'aime beaucoup cette peinture, commenta Georgiana. Je me souviens un peu de ce moment où on a pris cette pose pour la faire dessiner, un de mes rares souvenirs avec maman.
— Oui, elle est magnifique ajouta Elizabeth en ne quittant pas le portrait des yeux.
Elle devina sans peine d'où Mr Darcy avait hérité ses magnifiques yeux et ses beaux traits.
Il y eut un moment de silence où chacune des deux jeunes filles furent plongées dans leurs pensées; chacun dans ses souvenirs, plaisants ou déplaisants. Puis la plus jeune brisa le silence en reprenant la parole, non sans rougir, et avec hésitation :
— Grand frère... je...
Elizabeth leva la tête et l'encouragea à continuer.
— ... Je voulais vous dire... Lorsque les parents sont morts, j'étais encore toute petite, je savais qu'on les avait perdus... Mais je ne me rendais pas encore compte à quel point cela allait bouleverser nos vies, ...votre vie..., et de tout ce que vous alliez dès lors endurer... Mais maintenant, je suis assez grande pour comprendre... Et quand j'y pense, j'imagine que cela a dû être une dure épreuve pour vous... J'aurai aimé pouvoir vous épauler à cette période où maman et papa nous ont été cruellement arrachés par la mort, mais je n'étais alors qu'une enfant...
Ce fut tout naturellement qu'Elizabeth la prit dans ses bras. Cette jeune fille en avait visiblement bien besoin.
— Georgiana, ne vous tourmentez plus avec cela... Et regardez comment votre frère s'en est bien sorti. Je vous assure que votre simple présence a été un vrai soutien... et un vrai encouragement... plus que vous ne l'imaginiez... Et elle le sera toujours…
Georgiana émit un sourire avant de répondre :
— Vous me le faites comprendre souvent. C'est pour cela que vous êtes le meilleur frère qu'on puisse rêver d'avoir... Je suis tellement désolée pour les moments de déception et d'anxiété que j'avais pu vous causer par le passé…
Ces paroles ne manquèrent pas d'émouvoir Elizabeth. Elle comprit que le frère et la sœur, malgré leur grande différence d'âge, et aussi de genre, ajouté par les réserves que cela pouvait entraîner, étaient attachés par une affection fraternelle profonde et sincère, sans doute renforcée par le drame du décès de leurs parents. Elle se demanda si la timide Miss Darcy laissait souvent libre cours à ses ressentis à son frère, comme en ce moment. Ou bien était-ce rare qu'elle se dévoile ainsi ? Était-ce parce qu'elle n'avait d'autre choix que de s'exprimer parce qu'on l'avait surpris à pleurer ? En tout cas, Elizabeth remarqua que s'ouvrir ainsi avait pris à Georgiana assez d'effort. Mais il était son frère et l'être le plus cher qu'elle avait au monde, et Georgiana oublia peu à peu le malaise qu'elle ressentait.
Était-il possible qu'une fille comme elle pouvait causer des tourments à son frère tel qu'elle venait de lui dire ? S'il s'agissait d'adolescentes du genre de Lydia, cela n'aurait pas étonné Elizabeth. Mais là, on parlait de Georgiana Darcy. Cette dernière faisait probablement allusion à l'incident avec Mr Wickham, à Ramsgate. Pour toute réponse aux paroles de Georgiana, Elizabeth resserra son étreinte autour de la jeune fille et mit une pause avant de parler doucement :
— S'il y a une chose dont je suis sûre, c'est que vous n'avez jamais déçue votre frère... On fait tous des erreurs dans la vie, et ce sont ces erreurs qui nous aident à mûrir.
Malgré tout, Elizabeth pensa que cette jeune fille qu'elle tenait dans les bras devait parfois connaître de grands moments de solitude, ayant perdu ses parents trop tôt, et avec son unique frère qui était assez occupé et qui voyageait souvent. Mr Wickham et sa complice avaient profité de cette vulnérabilité pour lui faire croire que le séduisant Mr Wickham l'aimait et que ses sentiments pour elle étaient sincères. Elizabeth était bien placée pour savoir à quel point George Wickham savait se montrer très convainquant.
La vie de Darcy n'avait pas dû être facile aussi. Elizabeth ne savait pas quand exactement l'ancien maître de Pemberley avait succombé à la mort mais son fils avait dû être encore très jeune lorsqu'il a pris les rênes de toutes ses responsabilités. Il avait dû mûrir plus vite que les autres du même âge, avec une petite fille à l'aube de son enfance à élever... Cela n'avait pas dû être évident. Ajouté à cela, il y avait les coureuses de dots, juste assoiffés de pouvoir et de richesse, qui le poursuivaient... C'était peut-être en partie pour cela qu'il apparaissait aussi austère et méfiant, lui qui était déjà si réservé en public... Elizabeth fut coupée dans ses réflexions par Georgiana qui reprit la parole, cette dernière craignant que "son frère" n'ait replongé dans des souvenirs douloureux du passé.
— Grand frère..., je ne vous le dirai jamais assez, mais je suis reconnaissante pour tout ce que vous faites. Vos amis vous admirent et vous respectent, il n'y a qu'à voir l'exemple de Mr Bingley. Et Dieu sait combien le personnel de Pemberley et tous vos subordonnés sont ravis de vous avoir comme maître.
Cette dernière phrase attira particulièrement l'attention d'Elizabeth qui se détacha légèrement de l'étreinte de Georgiana pour baisser la tête afin de la regarder.
— Vraiment ? questionna-t-elle.
— Bien sûr, sourit Georgiana en levant la tête vers "son interlocuteur". Vous êtes le mieux placé pour savoir que les employés du domaine ne manquent pas une occasion pour vous prouver leur reconnaissance et leur loyauté. C'est normal. Vous êtes si généreux et bon envers eux. Et vous vous souciez de leur bien-être. Il faut le dire, tous les maîtres de domaine ne sont pas ainsi.
Elizabeth fut surprise par tant de révélations apprises depuis qu'elle était entrée dans cette salle d'art. Elle prit son temps pour enregistrer cette nouvelle information. L'image du maître de Pemberley qu'elle s'était imaginé au tout début où elle l'avait rencontré était opposée à ce que Georgiana venait de lui dire. Mais cette période était déjà révolue.
Elle remarqua avec soulagement que Georgiana allait mieux et que parler à son frère de ce qu'elle avait sur le cœur l'avait soulagé. Le sourire qu'elle lui adressa en était la preuve. Elizabeth ressentit l'envie de sortir dans le jardin pour se retrouver seule, ce qu'elle fit, après s'être assuré que la jeune fille n'avait plus rien à lui dire, et après l'avoir dit qu'elle la retrouvera plus tard au petit déjeuner.
Sans surprise, le jardin de Darcy House situé derrière la maison, était magnifique et bien entretenu. Il avait une allée en pavé où on pouvait se promener. L'allée était bordée de plantes et de fleurs de toute sorte qui donnaient une odeur naturelle particulièrement bonne à l'endroit. Au fin fond du jardin se trouvait un espace vert composé d'un gazon, de quelques arbres qui donnaient de l'ombre à l'espace, une longue chaise pareille à celles qu'on trouve dans les parcs, et enfin une balançoire. Celle-ci rappela à Elizabeth celle de Longbourn, même si la leur lui paraissait bien usée par rapport à celle qu'elle avait devant les yeux. Elle s'y installa et commença à s'y balancer d'avant en arrière, doucement au début, les jambes en l'air, puis le rythme s'accéléra.
Tandis qu'elle se balançait, elle eut le sentiment d'être observée. Elle scanna le jardin et vit en effet de loin, un jardinier entretenant une plante, qui la dévisageait avec stupeur et qui détourna vite les yeux dès qu'il vit qu'Elizabeth avait remarqué qu'il la regardait. Elle s'arrêta de jouer, consciente que ce n'était pas tous les jours qu'on voyait le maître de Darcy House se lâcher ainsi sur une balançoire. La jeune femme remarqua que le jardinier se retenait d'émettre un rire, ce qui amusait Elizabeth.
Ce petit instant de distraction eut vite fait de s'estomper. Elle quitta la balançoire, s'assit sur la longue chaise et se remit à penser. Cet bel endroit enchanteur contrastait avec son humeur. Elle voulait évacuer toutes ces vagues d'émotion qui la submergeaient, et tous ces divers sentiments qui la tourmentaient. Maintenant, c'était elle qui se sentait mal à l'aise, avec cette façon dont elle s'immisçait dans l'intimité de Mr Darcy, et violait les secrets de Georgiana et de son frère. Même avec ses trois plus jeunes sœurs, elle n'avait jamais été aussi intime. Et cette vie-là n'était pas la sienne. A un moment, cela l'aurait pu si elle avait accepté la demande en mariage d'un certain gentleman mais ce n'était plus le cas.
Elle se remémora toutes les choses qu'elle avait appris et qu'elle venait d'apprendre sur Mr Darcy et en fit la synthèse, en réfléchissant sur le but de cette machination où on l'avait emprisonné dans le corps de Mr Darcy.
L'heure du petit déjeuner arriva. Georgiana, le colonel et Elizabeth étaient réunis à table. Alors que le sujet de conversation déviait vers le séjour des deux cousins chez Lady Catherine en Avril dernier, Georgiana demanda comment Miss Elizabeth allait. Cette dernière fut prise au dépourvu par cette question. Ainsi elle la connaissait... Et apparemment la jeune fille avait eu vent de son voyage dans le Kent à Pâques, probablement par l'intermédiaire du colonel, ou peut-être de Anne, à moins que Mr Darcy ait envoyé une lettre à sa petite sœur lorsqu'il était là-bas, et l'y avait mentionné.
Elle se demanda si il lui avait parlé d'elle depuis leur rencontre à Hertfordshire, et ce que Mr Darcy avait raconté à sa petite sœur sur elle. Lui avait-elle parlé de son projet de mariage … ? Après tant d'hésitation de la part du jeune homme, Elizabeth doutait qu'il en avait parlé à quelqu'un de son entourage. Heureusement, le colonel, remarquant le léger trouble de « son cousin », se porta volontaire pour répondre à la question de Georgiana. Jusqu'à maintenant, il n'avait jamais compris ce qui était exactement arrivé à Darcy depuis cette soirée dans le Kent, où il avait vu ce dernier tout mouillé et bouleversé en rentrant à Rosings Park.
La conversation fut interrompue par l'arrivée d'une lettre apportée par l'intendante du domaine qui précisa que normalement, elle devrait déjà être parvenue il y a des jours mais que son envoi avait pris du retard à cause de l'agent de la poste qui avait eu quelques incidents en route. Par réflexe, Elizabeth allait l'ouvrir instantanément lorsqu'elle se rendit compte que cette missive en réalité ne lui était pas destinée, comme toutes les lettres qui étaient arrivées pour le maître de Pemberley d'ailleurs… Mais cette fois-ci, elle sentit que c'était différent parce qu'elle fut prise par une intuition à la vue de l'endroit mentionné comme source de la lettre, et aussi de l'écriture de l'envoyeur. Elle avait un vague souvenir de cette écriture. Elle l'avait déjà vu une fois et eut une petite idée de son propriétaire ...Elle décida donc de l'ouvrir, priant pour que celui à qui la lettre était vraiment destinée comprendrait son geste, étant donné la situation…
Vu qu'elle était plutôt courte, Elizabeth, habituée à la lecture, mit à peine une minute pour la lire. Elle avait du mal à croire ce qu'elle lut... Et quand elle eut fini, elle la relut encore une fois pour bien comprendre son contenu afin d'être sûre de ne pas mal l'interpréter. Elle se mit à réfléchir quelques secondes avant de mettre la missive dans la poche de sa veste, et d'annoncer à ses deux compagnons :
— Des affaires plus ou moins urgentes... Je ne crains de devoir annuler mon voyage à Pemberley...
Elizabeth sonna l'intendante qui revenait dans la salle. Elle lui dit de faire revoir les affaires qu'elle allait emporter car elle changeait de destination.
Devinez-vous de qui est la lettre et où Elizabeth prévoit de voyager ?
Dans le prochain épisode, on retrouvera Mr Darcy qui a été un peu laissé en plan chez les Bennet (Le pauvre chéri xD espérons qu'il a survécu xD :') )
Et moi je vous dis à bientôt pour le prochain chapitre !
