Hello :) . Après quelques séances d'écriture et quelques recherches, j'ai enfin terminé ce nouveau chapitre.

Réponses aux commentaires en mode invité :

Guest (2) : Oui, s'ils parlent de leurs expériences d'échange un jour (ou un soir :D ), cela arrivera à un certain point de l'histoire. Promis. Merci beaucoup.

Sad33 : Maintenant que tu le dis, c'est vrai que Lydia n'a pas réagi d'une manière assez exécrable sur le coup, lorsqu'on ne lui a pas permis d'aller à Brighton. Alors qu'il s'agit de Lydia…XD Merci de me l'avoir fait remarquer… Elle a peut-être une idée derrière la tête… Qui sait...

Phile, Guest(1), Yvonne, Marie110 ainsi que Hachi, Quetsche, Louloute41, misstardustphotos

Milles merci à toutes pour votre intérêt et vos messages !

Et sinon bienvenue aux nouveaux followers...

Je le rappelle après tout ce temps : certaines d'entre vous vous se sont demandé ce que Wickham fait encore à Meryton. . Le début de ce nouveau chapitre est justement prévu pour contenir un flash-back.


Chapitre 13 : Mr Wickham

10 jours plus tôt : Debout à la fenêtre, Mr Wickham était seul dans la pièce qu'il partageait avec Mr Denny. Ce matin, il avait rencontré les demoiselles Bennet, mais seule Elizabeth avait manqué à l'appel. Depuis le retour de celle-ci à Hertfordshire, elle n'avait pas assisté aux soirées chez les Phillips, et il ne l'avait pas vu une seule fois avec ses sœurs à Meryton. Le jeune homme était un peu étonné par cette baisse d'intérêt. D'habitude, les femmes étaient attirées vers lui tels des aimants à des métaux.

Wickham avait alors demandé à la sœur aînée pourquoi on ne voyait plus Elizabeth. Jane avait répondu qu'elle n'avait pas l'air d'être elle-même depuis son retour du Kent. Jane était loin de se douter à quel point elle avait vu juste. La jeune blonde était elle-même étonnée qu'Elizabeth ait été réticente à sortir. Ce n'était pas d'habitude dans son tempérament.

Mais Wickham n'était pas préoccupé tant que cela par Elizabeth dont il n'avait d'intérêt que de le distraire le temps de son passage à Meryton.

Ce qui l'offensait au plus haut point était que sa supposée fiancée Mary King était partie en voyage sans lui en avoir glissé un mot. Depuis leur dernière rencontre, elle ne lui avait pas parlé d'un quelconque séjour.

Mr King, l'oncle et à la fois tuteur de Mary King n'était pas dupe des manœuvres de Wickham. Ce dernier avait d'ailleurs laissé sournoisement ébruiter les rumeurs de ces fiançailles sans avoir obtenu le consentement officiel du tuteur de Mary King qui de son côté, avait facilement accepté.

Mr Burk Baker était un cousin proche du père de Mary King de son vivant. Il habitait à Liverpool. Mr Baker avait appris les nouvelles des présumées fiançailles via les lettres qu'ils s'échangeaient avec Mr et Miss King. La réponse de Mr Baker fut très claire et indignée. Ce n'était ni le hasard et encore moins le coup de foudre qui était l'origine de l'intérêt soudain de cet homme pour Mary King, et ce, justement à la même période où celle-ci héritait d'une somme inespérée de son grand-père maternel décédé.

Mr Baker confirma donc que les intentions de ce militaire – aussi charmant soit-il – n'étaient que de mettre la main sur la dot de la jeune fille. Le meilleur moyen de faire taire ces rumeurs de fiançailles était de s'éloigner de Meryton. Mr Baker précisa qu'avec ses sœurs, il avait justement prévu d'inviter Mary chez lui, expliquant qu'il était plus que temps que Mary quitte cette campagne qui ne lui apportait rien de nouveau. Mr King était plus que d'accord avec cette suggestion, en mentionnant qu'un petit passage de quelques années en pension ne ferait pas de mal aussi.

Mais en fait, derrière cette proposition et cette indignation quelque peu feinte, Mr Baker, attiré par la fortune lui aussi, souhaitait secrètement pouvoir se marier lui-même avec la jeune fille le moment venu.

L'oncle et la nièce étaient ainsi partis à Liverpool. Tous les projets de Wickham étaient voués à l'échec. Il en était fâché en comprenant plus tard que ce départ était une manœuvre habile pour annuler l'engagement sans trop faire de bruits.

Il avait de dettes non négligeables à Meryton. Mais le jour du départ de la milice, il quitta tout sans regret en laissant ses endetteurs derrière lui.

Le colonel Forster avait un rendez-vous avec un Général de l'armée du Roi à Londres. Sa milice fit donc un détour dans cette ville.

Wickham comprit bientôt qu'il ne s'en tirera pas aussi facilement de ses problèmes lorsqu'un jour, le colonel Forster l'appela dans son bureau.

— Devinez-vous Wickham pourquoi je vous ai fait mander ?

— J'avoue que je n'en ai aucune idée mon colonel, répondit sincèrement le jeune homme, commençant toutefois à s'inquiéter.

— J'ai reçu une lettre des plus consternantes de nos connaissances à Meryton. Apparemment, vous leur devez de l'argent et ils ont sollicité mon intervention pour vous le rappeler.

Wickham pâlit et baissa les yeux.

— Comprenez-le bien Wickham. Je n'aime pas que ma milice ait la mauvaise réputation que ses militaires déposent des dettes dans chacun des quartiers où ils campent. Si vous avez l'intention d'entreprendre les mêmes coutumes lorsque nous serons à Brighton, je vous l'interdis formellement, sinon vous aurez à faire à moi. N'aviez-vous pas l'intention de payer vos dettes ?

Wickham prit un air grave et ne dit rien.

—Finalement mon cher Wickham, je vois enfin des défauts chez vous. Je conçois que vous aviez peut-être été victime d'une quelconque infortune par le passé. Mais une dette est une dette. Ma réunion avec le Général prendra environ une semaine avant notre départ pour Brighton. Vous avez donc une semaine pour retourner à Meryton et y régler rapidement vos affaires. Dans le cas contraire, vous me voyez obligé de prendre des dispositions qui seront loin de vous plaire.

— J'ai bien compris mon colonel. Soyez rassuré. Et je vous remercie de votre indulgence. Je règlerai mes dettes dans les temps. Permettez-moi ainsi de quitter Londres pour Meryton dans la semaine.

— Très bien. Vous pouvez disposer.

Mr Wickham sortit du bureau en jurant intérieurement. Il n'avait pas prévu cela, que ces villageois aient été assez entreprenants pour l'attaquer ainsi. Mais le pire, c'était qu'il n'avait aucune idée de comment il allait payer ces dettes car il n'en avait pas les moyens. Il se demanda quelles dispositions le colonel allaient prendre s'il ne faisait pas ce qu'il lui ordonnait de faire. Et il craignait le pire. Mais quoi qu'il en soit, désobéir au colonel était une chose qu'il fallait formellement éviter dans sa situation.

Il eut une illumination lorsqu'il croisa le chemin d'un ancien camarade d'université du Cambridge : Larry Bird.

Wickham avait devant ses yeux son prochain pigeon. Si cela n'avait pas marché avec Miss King, il devait trouver un issu de secours d'urgence en la personne de Larry.

Du temps de leur vie estudiantine, Bird et Wickham étaient toujours prêts pour se lancer des défis, du plus insignifiant des paris, au plus macho ou sournois, sous le regard désapprobateur de Darcy. Parmi les exemples de ces défis étaient : qui arrivera le premier dans la chambre en faisant la course à partir la salle de classe ? Qui arrivera à boire sans répits le maximum de nombre de verres de whisky dans un laps de temps limité ? Qui arrivera le premier à séduire et à coucher avec une telle demoiselle des alentours ? Qui accumulera le plus de profits en cette partie de jeu de cartes ?

Wickham comptait bien tout tenter sur ce dernier point : les jeux. Il savait parfaitement le caractère compétitif de son camarade qui avait des penchants pour le gaspillage et les jeux. Ce n'était pas surprenant que Wickham et Bird s'étaient liés d'amitié par le passé. Après tout, ce qui se ressemblent s'assemblent. Et le plus important pour Wickham était que Larry était riche comme Crésus. Ce dernier avait tout hérité de son père, un riche propriétaire de domaine.

Le soir même, Bird entraîna son ancien ami dans un club de jeux côtoyé par les riches hommes aristocrates. Il n'était pas inaccoutumé que certaines personnes perdaient une somme d'argent conséquente dans de tels rassemblements, voire se ruinaient.

Durant toute la soirée, Wickham faisait en sorte que Bird s'enivrait assez pour qu'au moment venu, il puisse le provoquer à sa guise pour que Bird joue la somme d'argent maximum. Vers une heure tardive de la soirée, Wickham parvint à son but, avec un Bird bien éméché qui n'hésitait pas à augmenter sa mise, à la plus grande satisfaction de Wickham.

—Larry, lança-t-il, en lui parlant en aparté. Vos adversaires sont la plupart des vieillards qui ne sont pas très doués. Vous devriez avoir honte de voler ainsi l'argent de gens qui pourraient être vos oncles. Trouvez-vous un adversaire à votre taille. En souvenir du bon vieux temps, asseyons-nous à cette table et jouons à une partie de Piquet.

Larry qui n'avait plus toute sa tête, prit donc place maladroitement, et faillit tomber.

— George… Mon cher Geoooorge… Comment osez-vous dire de telles… balivernes… ! Cette somme, je l'ai gagnée en jouant… en toute honnêteté. Z'avez vu comme j'ai brillé ce soir ?! Comment seulement pouvez-vous penser gagner contre un habitué comme moi. Vous allez perdre le peu d'argent que vous avez.

— C'est tout ce que vous osez miser alors ? Je suis surpris pour quelqu'un qui est si sûr de gagner.

Pendant le jeu, Larry augmenta petit à petit sa mise jusqu'à atteindre une somme considérable, sous le regard brillant de Wickham.

Ce dernier avait tout prévu depuis le début. Wickham gagna en s'aidant entièrement d'habiles tricheries. Larry, étant donné son état, ne se rendit compte de rien et se vit tout perdre à son plus grand regret. N'ayant plus rien à miser pour la soirée, il rentra bredouille en disant à son ami qu'il prendra sa revanche.

Le jour suivant toutefois, Larry avait retrouvé sa sobriété et sa lucidité après une bonne nuit de sommeil. Il eut la conscience d'arrêter de jouer pour un moment étant donné l'ampleur de la perte de la veille.

Wickham jura. La somme en sa possession n'était pas encore suffisante malgré tout. Mais ce n'était pas les idées qui lui manquaient désormais, maintenant qu'il avait de l'argent…

Vers la soirée, il rentrait d'une assemblée avec Denny. Ils marchaient dans les rues silencieuses de Londres, sous la pénombre de la nuit, lorsqu'ils entendirent un cri de femme non loin de là.

— Oh mon Dieu ! A l'aide !

Une femme quadragénaire, accompagnée de son fils venaient de se faire attaquer par trois brigands. L'un avait assommé le jeune homme par derrière, tandis que les deux autres s'attaquaient à la femme en lui arrachant tout ce qu'ils pouvaient voler.

Puis ils coururent pour s'enfuir. Denny allait aussitôt assister les victimes tandis que Wickham poursuivait l'un des malfrats, qui avaient pris des directions différentes. Dans sa course, il en attrapa un après un tournant et deux pâtés de maison. Le militaire l'arrêta et lui mit instantanément un coup de poing dans la face. Le brigand tomba par terre et laissa échapper de sa main le collier qu'il avait volé. Wickham dévisagea le voleur pour laisser découvrir un adolescent.

— Ce n'est pas vrai… Je vous ai dit de juste affaiblir le fils, pas de tenter de le tuer ! grogna Wickham. Voilà l'argent comme promis et disparaissez loin d'ici toi et tes copains.

Ayant eu sa récompense, l'adolescent fila rapidement comme l'éclair.

Wickham s'accroupit et prit le collier. Il avait bien ciblé ce bijou et son propriétaire, Mrs Dorothy Fathon, depuis le début du bal à lequel il avait assisté ce soir. Ce n'était plus qu'un jeu d'enfant pour lui d'avoir approché la femme et d'avoir sympathisé avec pour mieux la connaître, tout en gardant un œil sur elle. Puis il avait alerté les trois gosses, qui attendaient ses consignes d'attaque bien cachés dehors. C'était bien risqué pour ces gosses délinquants qu'un Wickham habillé discrètement et la tête cachée avec un capuchon avait déniché dans les bas quartiers de Londres. Déjà qu'ils ne devaient pas s'aventurer dans ces quartiers réservés à la haute société.

Mais finalement l'investissement de Wickham avait marché. Il s'était assuré à bien faire comprendre aux trois voleurs que toute tentative de dénoncement était vaine et ne contribuait qu'à nuire à eux-mêmes. L'argent que Wickham leur avait donné était plus qu'ils ne pouvaient jamais espérer rassembler en des mois, par leurs chapardages quotidiens. Ce bijou coûtait surement une petite fortune. Wickham n'avait pas eu le choix dans sa situation.

Haletant, et prenant le temps d'afficher un air de détresse, il retourna en courant vers Denny et les personnes attaquées. Le fils, désorienté, venait de se réveiller.

— Ils se sont enfuis loin. Je n'ai pas pu les rattraper. Je suis vraiment désolé, mentit Wickham.

— Quel malheur ! s'indigna Mrs Fathon. Mais l'important c'est que ma vie et celle de mon fils ont été épargnées. Mon Dieu, j'ai eu la peur de ma vie ! Il faudra que je fasse plus attention à l'avenir. J'étais loin de me douter que j'allais être attaquée juste entre ces quelques mètres menant chez moi. Les autorités devraient vraiment renforcer la sécurité par ici. C'est la première fois que cela arrive. Lieutenant Wickham, lieutenant Denny, merci d'être intervenus.


Le lendemain, ce fut avec soulagement que Wickham prit la diligence pour partir. Dans une ville avoisinante de Meryton, il vendit le collier en or à un bijoutier. Le bijou fut vendu à un prix plus bas que sa valeur. Mais finalement, Wickham parvint à rassembler l'argent nécessaire pour payer ses dettes.

Il marchait dans les rues de Meryton lorsqu'il aperçut, de l'autre côté, deux jeunes femmes qu'il reconnut instantanément. Elles étaient accompagnées d'une autre femme d'âge plus mûr mais qu'il ne reconnut pas. Il s'arrêta et eut furtivement un regard sombre en reconnaissant Georgiana Darcy, puis prit son air impassible en voyant Elizabeth Bennet l'accompagner. Ainsi donc, pensa-t-il, Georgiana était dans la région et son prétentieux frère ne devrait pas être très loin. Ils séjournaient sans doute chez Mr Bingley…

Les deux femmes le virent. Il y avait quelque chose dans la réaction d'Elizabeth qui le dérangeait, et qui l'inspirait d'éviter toute tentative d'approche. Wickham s'inclina en guise de salutation, l'air de rien, pour les saluer de loin, en adoptant ses manières avenantes et impeccables, tout naturellement. Wickham n'avait pas perçu une quelconque réponse de la part d'Elizabeth et il la vit prendre le bras de Georgiana. Elle murmura quelque chose à la jeune fille avant de quitter les lieux ensemble.

Wickham haussa les épaules et continua son chemin.


— Venez Georgiana, dit Elizabeth. Mrs Annesley, finalement il vaut mieux rentrer tout de suite.

Le chemin du retour dans la voiture était plus silencieux que l'aller, mais la conversation ne manquait pas toutefois de temps en temps. De retour dans la cour de Netherfield, Elizabeth attendit qu'elles se retrouvèrent seules dans le carrosse pour tenter de parler à Georgiana. Celle-ci se montra étonnamment calme. Et avant que Georgiana ne sortit du véhicule, Elizabeth réagit, non sans une légère hésitation.

— Allez-vous bien Miss Darcy ? commença-t-elle en posant sa main furtivement sur l'avant-bras de la jeune fille, tout en lui lançant un regard très significatif.

— Oui, je vais bien.

— Je croyais que le départ de la milice a débarrassé définitivement la ville de quelques personnes indésirables, glissa Elizabeth.

— Je crois comprendre que vous le connaissez donc...

— Lors de mon séjour à Hunsford, j'en ai assez entendu pour comprendre son attitude ingrate envers feu Monsieur votre père dans sa jeunesse.

Georgiana pensa que l'un ou l'autre de sa tante, le colonel Fitzwilliam, ou son frère avait donc probablement parlé de la vraie nature de Wickham. Georgiana était épargnée d'un éventuel embarras s'il s'avérait que son interlocutrice n'était pas au courant de sa tentative de fuite à Ramsgate. Et heureusement il lui semblait qu'Elizabeth n'en savait rien. Les rares personnes qui en étaient au courant se limitaient à elle-même, son cousin, son frère et bien sûr Mrs Younge et Wickham.

— Je ne sais ce que cet homme fait encore à Meryton. Miss Darcy, pardonnez-moi de vous avoir entraînée dans la ville…

— Miss Elizabeth. Ce n'est rien. J'étais juste surprise sur l'instant mais je suis indifférente à lui. C'était une rencontre déplaisante en effet mais n'en faisons pas un drame. En parler serait lui accorder trop d'importances. Et je ne le souhaite pas.

Elizabeth se remémora la conversation révélatrice qu'elle avait eue avec Georgiana dans la galerie d'art de Darcy House, où la jeune fille avait cru parler à son frère.

— Je suis vraiment soulagée de vous l'entendre dire…

— Ce désagrément ne plaira pas à mon frère quand je lui en toucherais un mot. Je ne souhaite pas que vous vous tourmentiez avec cela, ni mon frère aussi d'ailleurs… Et si nous montons maintenant ? sourit-elle timidement. Votre sœur et Mr Bingley devraient être en haut à nous attendre.

Elizabeth hocha la tête en guise d'assentiment et la discussion sur ce sujet fut close.

Elles passèrent plus d'une demi-heure à parler de choses plus joyeuses autour d'un bon thé avec les jeunes fiancés.

Plus tard, Elizabeth et Jane retournèrent chez elles, escortées par Mr Bingley qui retourna à Netherfield peu après.

Mrs Phillips arriva par la suite à Longbourn pour apprendre aux habitants de la maison la raison du retour bref de Mr Wickham à Meryton.

— Finalement, Mr Wickham n'est pas aussi fiable qu'il a prétendu l'être aux yeux de tout le monde, commenta Lizzy.

— Comment cela Lizzie ? rendre ses dettes montre qu'il est un homme honnête fidèle à ses engagements, dit Kitty.

— Kitty, vous devez vraiment apprendre à analyser au-delà de ce que vos yeux voient. Il y a forcément une raison pour laquelle il a perdu son temps à faire ces allées et venues au lieu de payer ces dettes bien avant son premier départ.

— Dieu merci, il est sauvé de cette laideron pleine de taches de rousseur, lança Lydia.

— C'est plutôt Mary King qui est chanceuse d'être épargnée de la compagnie de cet homme, répliqua Elizabeth.

Seuls Jane et M. Bennet furent assez attentifs et avisés pour capter les sous-entendus d'Elizabeth.

— Dommage qu'il doive déjà repartir bientôt, soupira Lydia, dont les récentes nouvelles lui ont ravivé l'envie de rejoindre son amie Mrs Forster.

Lasse de cette conversation autour de cet homme qu'elle préférait oublier, Elizabeth se tut en pensant que discuter de la fausseté de Mr Wickham avec ses plus jeunes sœurs entêtées et indifférentes était vaine. Mieux valait qu'il reparte rapidement, et qu'on entende plus parler de lui.

— Et dire qu'ils vont tous bientôt arriver à Brighton où ils vont surement beaucoup s'y amuser. Je veux y aller lorsque le mariage de Jane sera terminé ! continua Lydia.

— Ne soyez pas bête Lydia, commenta Mary. Qui vous accompagnera ? Vous n'avez plus personne pour vous chaperonner.

— Mary, je ne vous ai pas demandé votre avis. Papa, maman ! Allons tous en vacances en famille à Brighton après le mariage de Jane !

— Cela arrivera quand les poules auront des dents.

A cette réponse de son père, Kitty ne put s'empêcher de glousser de rire.

— Vous pouvez bien vous en réjouir Kitty. Je sais que cela vous arrange bien que je ne sois pas allée à Brighton. J'aurais bien voulu voir la tête que vous auriez fait si on m'avait permis d'y aller…

Puis Lydia regarda sa mère afin d'obtenir un quelconque soutien de sa part.

— Vous savez bien que je ne pourrais pas y aller Lydia. Quel genre de mère serais-je si je n'étais pas là pour assister ma Jane dans ses débuts en tant que maîtresse de Netherfield ? dit Mrs Bennet en jetant un regard fier et ému à sa fille aînée.

A ces paroles, Jane et Lizzy se jetèrent des regards quelque peu inquiets. Il était vrai qu'après le mariage, voir Mrs Bennet s'éloigner pour un voyage était le moyen idéal pour l'empêcher de perturber Jane et Mr Bingley dans leur nouvelle vie à Netherfield. Mais la vision de Mrs Bennet encombrer le domaine n'était pas pire que celle de Lydia se donnant en spectacle dans les assemblées de Brigthon. Les deux sœurs décidèrent donc de se taire pour le moment.

Lydia rechigna en bougonnant dans son coin que depuis les fiançailles de Jane, il n'y en avait plus que pour cette dernière.

Mrs Phillips rentra quand elle eut assez potiné sur diverses actualités, tandis que Wickham était quelque part dans la ville de Meryton, avec diverses idées plein la tête…


Voilà pour ce chapitre.

Et en fait, préférez-vous les appellations en anglais (Mr/Miss/Mrs) ou celles en français (M./Mlle/Mme) ?