Rappel de disclaimer : Les personnages canon de cette fic appartiennent toujours à Jane Austen. Mais la fanfiction est de moi.
Merci à Louloute41, ElaineFanfiction et MllexMiam !
Chapitre 15 : Discussions
— Mrs Annesley... Qu'y-a-t-il ?
La femme déglutit.
— C'est Miss Georgiana, monsieur… Elle a disparu.
Mr Darcy pâlit et se figea.
— Comment cela, disparu, répondit-il, l'expression de son visage laissant transparaître instantanément son inquiétude.
Mrs Annesley se plongea aussitôt dans une explication rapide et essoufflée, en suivant le jeune homme qui rejoignit rapidement sa monture.
— Nous étions toutes les deux dans le petit salon, je me suis rendormie. A mon réveil, je ne l'ai plus vue dans la salle. J'ai juste supposé qu'elle fût partie un instant mais ayant remarqué sa longue absence, je me suis levée pour vérifier… dans sa chambre, dans la bibliothèque. J'ai demandé à Mrs Nicholls si elle avait aperçu Miss Darcy sortir, elle a nié. J'ai commencé à m'inquiéter. J'ai interrogé les domestiques, vérifié toutes les pièces possibles de la demeure, de la cave aux petits et grands salons, aux chambres ! Mais je ne l'ai vue nulle part. Cela ne lui ressemble pas de s'envoler sans prévenir ainsi et seule.
— Est-ce absolument certain ? Est-ce certain qu'elle a quitté la maison ? insista Mr Darcy en montant son cheval.
— Avec Mrs Nicholls, on a revérifié toutes les pièces et chaque recoin du domaine. On ne la trouve nulle part !
— Si elle est sortie, le majordome aurait dû l'apercevoir !
— Lui-même admet qu'il l'avait peut-être loupée à un moment. Je suis sortie, je suis allée au village, mais aucune trace ! C'est pour cela que je suis venue vous chercher, espérant qu'elle fut ici avec vous à Longbourn. Je crains de ce qui aurait pu lui arriver…
Le jeune homme vit le regard tourmenté d'Elizabeth non loin d'eux. Elle n'avait rien raté de son échange avec Mrs Annesley.
— Miss Elizabeth, excusez-moi mais je dois m'en aller sur-le-champ.
Comme s'il n'avait jamais été là, Mr Darcy galopa à toute vitesse et disparut aussi vite qu'il avait parlé, suivi de Mrs Annesley.
Il fallut à peine cinq secondes à Lizzie pour se décider à se préparer un cheval à l'étable. Elle avertit le domestique de prévenir sa famille qu'elle est partie faire un tour dans le voisinage si jamais on la demandait.
Mr Darcy et Mrs Annesley arrivèrent dans la cour de Netherfield lorsqu'ils entendirent les pas de cheval d'Elizabeth derrière eux.
Mrs Annesley entra dans la maison avec des pas précipités, espérant fortement qu'entre temps, Georgiana était revenue à la maison, tandis que Mr Darcy interrogea Elizabeth du regard.
— Je suis surprise et m'inquiète tout autant que vous par ce que Mrs Annesley vient d'annoncer, haleta-t-elle en descendant du cheval. S'il vous plaît, laissez-moi vous aider à la chercher.
D'un commun accord non verbal, les deux jeunes gens se hâtèrent à l'intérieur mais découvrirent que la jeune fille restait introuvable.
On essaya alors de reproduire ses traces. Des servants furent réinterrogés mais n'apprirent rien de plus des dires de Mrs Annesley. C'était dans ces rares moments qu'on réalisait l'inconvénient de loger dans une telle grande maison où on se rencontrait à peine.
Essayant de surmonter sa nervosité, Mr Darcy prit une bouteille de whisky dans le salon et se servit rapidement un verre à moitié rempli. Il but le tout d'une gorgée, avant de s'en servir un autre.
— Il faut organiser des équipes de recherche ! Appelez Mr Wilson immédiatement ! ordonna-t-il à Mrs Annesley.
La femme obéit en sortant.
— Monsieur, lança Elizabeth, je suis dubitative sur un détail. Pourquoi Miss Georgiana serait-elle sortie sans prévenir Mrs Annesley, ou au moins le majordome ou l'intendante ?
— Je me pose la même question. Mais maintenant que j'y pense… Venez mademoiselle, j'ai quelque chose à vérifier, dit-il en effleurant du bout de ses doigts la main de la jeune femme pour l'inciter à le suivre. Le jeune homme était loin de se douter de l'effet électrique de ce contact à peine voilé sur Elizabeth. Mais elle n'eut pas le temps d'y penser longtemps.
Ils allèrent dans la chambre de Georgiana où Mr Darcy contrôla les fenêtres donnant à l'arrière de la demeure.
— Toutes les fenêtres sont fermées de l'intérieur, confirma le jeune homme.
— Vous ne pensez pas que…
— Que quelqu'un aurait essayé de se faufiler à travers les limites du domaine, et de s'introduire dans la maison par derrière ? continua-t-il comme s'il avait lu dans les pensées de la jeune femme. Maintenant que j'ai vérifié, cela paraît peu plausible. Et je ne connais qu'un seul individu qui aurait intérêt à faire cela. Et il n'aurait pas pu deviner tout seul l'emplacement de la chambre de Georgiana, ajouta-t-il sinistrement en raisonnant.
Elizabeth écarquilla les yeux de stupeur, comprenant les allusions de son interlocuteur qui entama son troisième verre de whisky.
Il réfléchit encore un instant.
Puis comme si la dernière gorgée d'alcool avait remis à niveau toute sa lucidité, il eut soudainement une illumination :
— Attendez ! s'exclama-t-il en claquant des doigts. Comment n'y ai-je pas pensé depuis le début !
Suivie de près par Elizabeth, Mr Darcy se hâta pour retourner dans la bibliothèque qui était dénuée de toute présence humaine. C'était une salle d'une taille modérée. Des étagères bien garnies de livres divers étaient appuyées sur chacun des quatre côtés du mur de la pièce. Celles d'en face étaient espacés de temps en temps par quelques fenêtres. Au milieu trônait une charmante petite salon composée d'une table basse, de quelques chaises et fauteuils, et deux petits meubles où se trouvaient quelques décors. Le salon n'occupait qu'à peine un quart de la pièce, ce qui donnait une espace vide considérable à la salle.
Elizabeth, qui ne comprenait rien aux démarches du jeune homme, le vit se diriger vers une étagère au fond à droite.
— Georgiana, ma chère, êtes-vous là ?
Elizabeth se demanda un moment si cet homme avait perdu ses esprits. Il donnait l'impression de crier sur les livres ordonnés sur le meuble.
— Monsieur, mais que faites-vous…?
Soudain, une voix féminine étouffée à faible volume se fit entendre quelque part.
— Grand-frère, c'est bien vous ? Je suis coincée à l'intérieur !
— Miss Darcy ? s'exclama Lizzie. Mais d'où vient cette voix ?
Pour toute réponse, Mr Darcy dirigea sa main vers la proximité extérieure droite de l'étagère en face de lui, l'enfonça dans une cavité pour tirer quelque chose qui produit un déclic. Et à la surprise d'Elizabeth, il tira l'étagère telle une porte pour l'ouvrir et laissa paraître une autre porte fermée, dont la clé se trouvait dans la serrure.
— En fait, derrière cette étagère se trouve une pièce cachée Miss Elizabeth, expliqua le jeune homme. Sous la précipitation de tout à l'heure, son souvenir m'a échappé l'esprit.
Mr Darcy tourna la clé et ouvrit la porte. Une expression de soulagement se dessina aussitôt sur son visage.
— Georgiana, mais que diable faisiez-vous là-dedans ?
— Grand frère, Miss Elizabeth… Enfin ! répondit la jeune fille en sortant. Les portes se sont refermées derrière moi alors que je n'ai pas pris la clé. Je me suis retrouvée bloquée à l'intérieur. Quelle étourdie je fais !
— Allez-vous bien ?
— Oui, mais…
Son frère l'interrogea d'un regard anxieux.
— J'ai tellement faim, avoua-t-elle timidement.
— Je vais avertir Mrs Annesley et la faire commander quelque chose à Mrs Nicholls, intervint Elizabeth en quittant la salle.
— Miss Elizabeth, laissez, c'est à moi de m'en occuper…
— S'il vous plaît, monsieur, il n'y a vraiment aucun souci, sourit la jeune femme, avant de disparaître dans le couloir.
— Pourquoi ne pas avoir donné des coups à la porte pour qu'on vous entende ? questionna Mr Darcy à sa sœur peu après.
— Cette pièce est assez imperméable aux bruits. Mais au début, c'est ce que j'avais fait, et n'ayant eu aucun retour, je me suis rendue compte qu'un moment pourrait s'écouler avant que quelqu'un n'entre dans la bibliothèque et m'entende. Je me suis allongée pour lire en attendant, et je me suis endormie malgré moi.
— Je croyais que moi et Bingley étions les seuls à connaître l'existence de cette pièce.
— C'était Mr Bingley qui m'avait montré cette salle une fois, en racontant des histoires d'horreur à dormir debout à propos, pour me faire peur et pour me taquiner. J'avais tout de suite remarqué les livres qui m'ont semblé intéressants là-dedans, c'est pour cela que j'y suis revenue jeter un œil.
— Ce qui est sûr, c'est que si le but de Bingley a été de faire peur à quelqu'un, il l'a réussi avec moi. Vous n'avez pas idée de la panique que vous avez semée.
Le jeune homme raconta à sa sœur les derniers événements avant de terminer :
— Avec les pires suppositions qui me sont passées à l'esprit, j'aurai pu en faire un scénario typique de ces romans policiers que vous lisez et en faire un best-seller, dit-il en prenant sa sœur dans ses bras, geste qu'il ne s'autorisait à faire que lorsqu'ils étaient seuls.
— J'en suis désolée…
Ils restèrent un moment blottis l'un contre l'autre avant que Mr Darcy ne brise le silence.
— Pourrais-je vous poser une question ?
— Oui… ? répondit la jeune fille, non sans éprouver ce sentiment d'inquiétude que tout le monde ressentait à chaque fois qu'une requête de ce genre était posée.
Une nouvelle discussion s'ensuivit alors entre les deux frère et sœur…
Lorsqu'Elizabeth et Mrs Annesley revinrent plus tard dans la salle, cette dernière fut tellement soulagée les larmes aux yeux qu'elle ne put s'empêcher de réprimander légèrement Georgiana. La femme la convia à rejoindre le salon où des collations l'y attendirent, laissant Darcy et Elizabeth seuls dans la bibliothèque. La jeune femme prit aussitôt la parole.
— Monsieur, je tenais à m'expliquer et à vous prier de m'excuser pour la rencontre avec Mr…
— Je vous en prie, mademoiselle. Vous n'avez pas à vous excuser. Georgiana vient juste de tout m'expliquer tout à l'heure. Pardonnez-moi mon emportement de cet après-midi. Je n'aurai pas dû... Ne vous tourmentez plus avec cela.
Enfin soulagée d'un gros poids, Eizabeth sourit.
Puis elle continua :
— Vous savez… J'ai passé beaucoup de temps avec elle à Londres, je la considère déjà comme une soeu… comme une amie…, rectifia-t-elle rapidement pour omettre toute ambiguïté dans ses paroles.
Mr Darcy hocha la tête en signe d'assentiment tandis que son visage se détendit avec un curieux petit sourire.
Un ange passa.
Profitant de cette occasion où elle put enfin lui parler seul à seul, Elizabeth décida de pousser la discussion. Elle doutait que ce moment se produirait souvent à l'avenir, si bien qu'elle se lança :
— Lorsque nous étions dans votre maison à Londres, Miss Georgiana m'a dit... je veux dire, elle vous a dit… certaines choses importantes dont je pense que vous devriez savoir…
Le visage du jeune homme s'anima de curiosité.
— En résumé, comme vous le savez probablement, elle vous apprécie et vous admire vraiment beaucoup. Elle l'a dit clairement et a voulu vous le faire comprendre, après toutes les épreuves que vous avez pu endurer par le passé, confia-t-elle.
Mr Darcy sourit avant de répondre.
— Je décelais bien quelque chose qui a changé en elle depuis que je l'ai revue ici. Elle me semble… moins… comment le dire… moins raide et plus ouverte avec moi.
C'était au tour d'Elizabeth d'être piquée par la curiosité.
— Vous savez mademoiselle, expliqua Mr Darcy en se dirigeant vers la fenêtre pour regarder dehors, il y a des fois où je ne savais vraiment pas ce qu'elle pense, ce qu'elle veut... Elle se confiait rarement. Et moi de mon côté, je ne savais pas toujours comment m'y prendre avec elle. Et après les événements de Ramsgate, dit-il non sans grimacer furtivement au souvenir, cela a empiré. Cette période a été le plus difficile…
Aussitôt qu'il finit ses propos, il se tourna vers elle et croisa les yeux compréhensifs de la jeune femme, se surprenant lui-même à l'aisance rare et à la façon naturelle dont il venait juste de faire preuve en se confiant ouvertement à cette personne devant lui. En dehors du colonel Fitzwilliam, il n'avait jamais vraiment discuté aussi librement à quiconque des difficultés qu'il rencontrait dans l'éducation de Georgiana jusque-là. Les mots étaient sorties facilement de sa bouche sans aucune once d'embarras, ni de méfiance, et avec simplicité.
— Peut-être qu'elle avait juste besoin de temps, et finalement elle a surmonté sa peine et s'en est ouvert à vous. La vérité est qu'elle avait tellement craint de vous avoir déçue, assura Elizabeth d'un air attendri.
Il quitta sa fenêtre pour s'approcher d'elle et lui dit sur le ton de la confidence :
— Je ne sais pas comment vous avez fait mais je vous dois une fière chandelle.
— Oh… ! Mais... non non ! Je n'ai rien fait…
— Vraiment ? sourit-il. C'est sans doute la chaleur rassurante qui émane de votre âme qui a attiré ma sœur, dit-il aimablement, le regard fixé sur la jeune femme.
— Cela n'a vraiment rien à voir, contesta Elizabeth modestement, ses yeux cherchant désespérément à fixer autre chose que le visage de son interlocuteur.
— Enfin ! dit-il en reprenant son ton normal, brisant le malaise de l'instant. Je tenais à vous remercier pour votre aide de tout à l'heure. Je me dois de prendre congé maintenant. Cela fait plus d'une heure que ma lettre aurait dû être envoyée, je dois à l'instant la rédiger. Si vous voulez bien m'excuser, s'inclina-t-il poliment.
— Je vous en prie, répondit Elizabeth dans une révérence.
Arrivé à la porte, il se retourna une dernière fois avant d'ajouter :
— Il serait peut-être temps que vous reveniez à Longbourn ? Votre famille doit se poser des questions. Je vais ordonner au cocher de vous raccompagner. Votre cheval pourra être attelé au cabriolet et vous pourrez rentrer tranquillement. Cette disposition vous convient-elle ?
— Je vous en suis reconnaissante, mais vous n'avez pas besoin de déranger le cocher pour moi…
— Miss Elizabeth, c'est vraiment le moins que je puisse faire après cette journée mouvementée. Et il se fait tard, argua-t-il en jetant un coup œil au temps qui commençait à légèrement s'assombrir à travers la fenêtre, je serais plus tranquille de vous savoir escortée jusqu'à chez vous.
— On fera donc ainsi. Je vous remercie, dit-elle en s'inclinant.
— Et en fait, Miss Elizabeth...?
Elle leva les yeux.
— Oui ?
— J'ai remarqué tout à l'heure que vous avez fait beaucoup de progrès en équitation. Je suis ravi de voir que mes cours d'hippisme à Rosings Park ont porté leurs fruits, lança-t-il dans un clin d'œil complice et enjoué.
Elle le vit s'incliner une dernière fois avant de disparaître dans le couloir, laissant un grand sourire et les joues teintées de rose sur le visage d'Elizabeth, qui émit un petit soupir de plaisir.
Mais à cet instant, elle était loin de se douter que c'était la dernière fois qu'elle le verrait avant des semaines.
Elizabeth pria au cocher de la laisser descendre quelques mètres avant d'atteindre Longbourn. Elle voulut éviter d'éveiller toute éventuelle spéculation de la part de sa famille, notamment sa mère, si cette dernière voyait la marque du cabriolet qui la ramenait, ce qui la mènerait forcément à se poser des questions sur la raison de la virée de Lizzie.
Arrivée dans la demeure, la jeune fille remarqua les invités en train de prendre congé petit à petit.
— Alors Lizzie, lança Mr Bennet après l'avoir invitée à s'asseoir pour papoter dans son bureau, comment se porte votre prétendant ?
Elle soupira :
— Mr Darcy n'est pas mon prétendant.
« Du moins, il ne l'est plus », pensa-t-elle.
— Ah ! Piégée ! Vous saviez donc que je faisais allusion à lui ! Voilà qui est fort intéressant !
— Que voulez-vous dire, père, s'impatienta Lizzie.
— N'y a-t-il vraiment rien entre vous et ce monsieur ? dit le vieil homme, les lunettes tombées sur son nez, la tête penchée, et les pupilles bien relevées, scrutant sa fille cadette. Derrière le ton badin qu'il adoptait comme à l'habitude, il était en vérité on ne peut plus sérieux.
— Vous n'allez pas vous y mettre vous aussi.
— Je veux juste que vous répondiez à ma question.
— Il n'y a rien. Du moins, rien dans le sens que vous pensez.
« Hormis peut-être le fait que je l'ai repoussé et que juste après, j'ai échangé mon corps avec lui », pensa Lizzie.
— Ma réponse vous satisfait-elle ? ajouta-t-elle.
Mr Bennet remonta ses lunettes et prit une position détendue sur sa chaise.
— Si vous l'affirmez ainsi, et bien soit. Le sujet est clos.
Lizzie se demanda ce qui a bien pu pousser son père à de telles théories, et ce qui pourrait bien le déranger dans le cas où quand bien même c'était vrai. Ce n'était pas comme s'il s'était produit des choses inconvenables... Du moins... officieusement parlant...
— Mais il est inutile de dire que votre mère est plutôt portée dans ce sens, comme vous le dites, continua Mr Bennet, ce qui coupa Lizzie dans ses réflexions. Après la période Bingley, son nouveau fantasme du moment est d'avoir pour gendre les dix milles livres de rente de Pemberley et tout ce qui va avec.
— Et le pire c'est qu'au moins la moitié des invités n'ont rien raté du spectacle ! Et mon dieu que c'était embarrassant ! Ne pouvez-vous pas toucher un mot à mère ?
— On parle de moi ? dit Mrs Bennet en s'introduisant dans la salle. Oh Lizzie ! Où étiez-vous passée ? On ne vous a plus vu durant la moitié de l'assemblée.
— J'ai échappé à l'ambiance étouffante que la fête a prise.
— Ma chère Mrs Bennet, en d'autres mots, Lizzie me charge de vous dire d'arrêter de l'importuner avec Mr Darcy.
— De quoi parlez-vous, qui a importuné qui ? s'indigna Mrs Bennet.
— Mère, vous devez respecter les amis de Mr Bingley. Ne remarquez-vous pas que vous le dérangez. Et cela ne se fait pas de changer les places au dernier moment. Et de plus pour quelqu'un qui est déjà assis, c'est impoli de votre part et mal venu.
— Mais lui, je ne l'ai aucunement dérangé ! Je voulais juste vous aider, Lizzie.
— M'aider en quoi, mère ! C'est de votre devoir en tant qu'hôtesse de faire en sorte que tous vos invités se sentent à l'aise. Mais vous avez fait tout ce qui est en votre pouvoir pour produire l'effet contraire.
— J'aimerais ajouter que ce Mr Darcy fait déjà tout l'effort du monde pour rester assez complaisant envers la future belle-famille de son meilleur ami, ajouta Mr Bennet. Je l'ai bien remarqué. Il faut avouer que venant de lui, c'est déjà honorable. Ma chère, vous n'allez pas le rebuter en si bon chemin avec vos manières si touchantes. Il a déjà sauvé la vie de votre fille, comme il l'aurait fait à n'importe qui se trouvant dans la même situation. Vous n'allez pas en demander davantage en lui demandant de l'épouser en plus, ne trouvez-vous pas qu'il en a déjà assez fait comme cela ? Allons, Mrs Bennet.
— J'ai fait tout cela pour vous Lizzie. Comprenez-le. Il est vrai que comparée aux femmes de la bonne société de Londres, Lizzie est bien loin de faire l'affaire. Si au moins vous aviez la moitié de la beauté de Jane, vous aurez plus de chance d'attirer un bon parti mais à ce rythme et avec votre caractère difficile, vous risquez de finir vieille fille. Il faut vous secouer. Tout ceci ne serait jamais arrivé si vous avez épousé Mr Collins. Je vous dis de faire attention, vos chances de vous trouver un mari diminuent dangereusement au fil du temps. Et ce n'est pas comme si je ne vous ai pas prévenue !
Mr Bennet secoua la tête de consternation. Sa femme ne ratait jamais une occasion de blesser sa fille et de remettre sur le feu le sujet obsolète : « Mr Collins rejeté et les malheureuses conséquences qui s'en suivent ».
— Je crois que j'en ai assez entendu pour aujourd'hui. Je vais de ce pas vous souhaiter une bonne nuit.
Sur ces mots, Lizzie monta dans sa chambre. Habituée aux discours piquants de sa mère, elle avait appris depuis longtemps à n'être plus éprouvée par les paroles de celle-ci, bien qu'elle dut se l'avouer que pour cette fois, quelque part, les dernier propos l'ont quelque peu troublée.
Le lendemain, on apprit que les Darcy ont quitté la région dans la matinée pour rentrer chez eux. Ce passage d'Elizabeth à Netherfield Park la vieille était finalement une bonne chose puisqu'elle avait pu clarifier les choses avec le jeune homme, loin des pressions de la fête de Longbourn. Les relations conflictuelles puis tendues que la jeune femme avait eues avec lui auparavant pouvaient désormais être considérées comme faisant partie du passé. Au moins elle pouvait se satisfaire de cette relation cordiale qui s'était immiscée petit à petit entre eux deux, tout en essayant de refouler cette curieuse impression de déception qu'elle ressentit face au départ du jeune homme. Les préparatifs du mariage de Jane qui se tiendra d'ici environ trois semaines l'aideront pour les jours à venir à être occupée et à ne plus se languir, momentanément.
Cela fait deux ans jour pour jour aujourd'hui que le premier chapitre de cette fanfiction a été publié. Et j'ai décidé d'afficher ce 15ème chapitre aujourd'hui même parce que j'en avais envie xD Et puis en même temps, je me suis dit, étant donné que le 14ème chapitre a été publié il y a dix jours, et que dans la fic, les chapitres 14 et 15 se déroulent dans la même journée, une nouvelle mise à jour plus rapide que d'habitude, ça ne vous déplairait peut-être pas hein ;) !
