Chapitre 4: La Première Nuit

De la porte close semblait émaner une aura malveillante. Ce fin panneau de bois était la seule chose le séparant de Komaeda de l'autre côté et on ne pouvait même pas le verrouiller. Komaeda avait promis de ne pas entrer, que la salle de bain était l'endroit où Naegi pourrait trouver du réconfort, mais pourquoi lui faire confiance ? Regardez ce qu'il s'était passé la dernière fois qu'il avait fait confiance à l'autre Chanceux Ultime.

Mais pour le moment, il était seul. L'espace clos de la salle de bain le rassurait ; en quelques secondes, il pouvait scanner la pièce entière du regard et voir si quelqu'un d'autre s'y trouvait. Les seuls endroits se dérobant à sa vue immédiate étaient les étagères derrière le miroir à charnières, et il serait impossible de s'y cacher. Le rideau translucide de la douche était aussi un soulagement. Il l'avait testé avec son bras et découvert qu'on pouvait facilement voir des ombres à travers. Personne ne pourrait s'y dissimuler.

Néanmoins, il était inquiet. Il ne pouvait entendre Komaeda. Presser son oreille contre la porte ne l'aida pas. Mais Komaeda était là. Il le savait. Il ne connaissait pas grand-chose du jeune homme, mais il savait que Komaeda n'était pas du genre à s'impatienter et repartir. Il resterait là jusqu'à ce que Naegi ait pris sa douche et se soit changé, et il ne s'en irait probablement pas après ça. Oh non, il voudrait être sûr que Naegi mange son dîner et prenne "tous les nutriments dont un jeune Espoir a besoin pour devenir plus fort !". Ça le perturbait d'avoir entendu le E majuscule d'Espoir dans la voix de Komaeda.

Y repenser lui rappela comment Komaeda avait traité son titre : avec une affection débordante et mielleuse. Komaeda avait fait rouler ces deux mots sur sa langue, les caressant dans un murmure, parlant avec une émotion si intense que Naegi avait été incapable de bouger alors que les doigts de Komaeda glissaient sur ses épaules et le long de ses bras. Naegi s'était aussitôt après réfugié dans la salle de bain.

Naegi s'appuya contre le lavabo, son dos s'affaissant. Il voulait se reposer. Mais il avait peur que Komaeda rompe sa promesse et vienne voir ce qu'il faisait s'il ne faisait rien. Et... et la perspective d'une douce chaude était attirante. L'idée de se déshabiller ? Beaucoup moins. Ses vêtements avaient été sa seule protection contre le contact de Komaeda et il ne voulait pas la perdre.

C'est... C'est juste de l'eau, n'est-ce pas ? Ça ne va pas les abîmer.

Il retira tout de même son sweat préféré, juste au cas où.

Prendre une douche tout habillé fut bizarre. Des coussins d'eau se formaient entre le tissu et la peau. Ses vêtements s'assombrirent, s'alourdissant contre son corps. Les flots de liquide qui se déversaient dans la baignoire étaient denses de boue et de crasse. Il se tint ainsi pendant un moment, laissant l'eau pleuvoir sur lui tandis que la vapeur emplissait la petite pièce. Ses yeux commençaient à se fermer. Malgré la chaleur relaxante, un nœud dur dans ses entrailles refusait de disparaître. D'une certaine manière, c'était familier...

Oh. C'est vrai. Il avait ressenti quelque chose de similaire la première fois qu'il s'était douché après la mort de Maizono.

Il déglutit avec difficulté. Ses vêtements continuaient de lui peser. Il essaya sans grand enthousiasme de se laver les cheveux, espérant que les gestes mécaniques le tirent de sa déprime. Et puis, c'était agréable d'être à nouveau propre.

Il lui fallut du temps pour se résigner à arrêter l'eau. Encore plus pour rassembler la volonté de se changer. Il grimaça devant le pyjama gris soigneusement plié sur le couvercle du siège de toilette. Il ne voulait pas savoir où Komaeda l'avait trouvé.

Il se sécha lentement. Ses yeux demeuraient fixés sur la porte de la salle de bain, s'attendant à voir la poignée tourner. Mais, bien que Komaeda était peut-être beaucoup de choses, il ne semblait pas être un menteur. Il laissa Naegi tranquille, comme promis.

Il se changea quand même le plus vite possible.

Il restait une chose à faire, et qui ne lui plaisait pas. Bien que sa raison lui disait qu'il devait y faire face, ses jambes refusaient de bouger vers la porte. Son aura menaçante n'avait fait que croître et l'air autour d'elle semblait vibrer et rougeoyer. Peut-être n'était-ce que son imagination, mais il croyait pouvoir voir l'ombre des pieds de Komaeda sous la fente de la porte.

Ses ongles s'enfoncèrent dans ses cuisses.

Je me demande combien de temps ça va leur prendre pour me retrouver, songea-t-il. A vrai dire, il n'aimait pas l'idée que ses camarades se rendent dans un endroit où attendaient les alliés d'Enoshima... Mais... Mais Kirigiri et Togami étaient très intelligents ! Ils seraient capables de trouver un moyen d'entrer sans que personne ne soit blessé. Il les imaginait déjà à l'extérieur, vêtus de tenues de camouflage, surveillant le bâtiment avec du matériel d'espionnage digne de films. Il sourit. Kirigiri adorerait. Le matériel, du moins.

Ils vont venir me chercher, se dit-il. En attendant, je dois juste survivre.

Mais pour cela...

Une voix depuis longtemps décédée chuchota dans son oreille : « Le seul moyen de continuer est de s'adapter. »

S'adapter. Il pouvait le faire. Cela signifiait seulement jouer le jeu, après tout. Malgré tout, il faisait confiance à Komaeda pour ne pas lui faire de mal.

(La Célestia imaginaire rit de son optimisme).

Avant qu'il ne puisse changer d'avis, il ouvrit la porte de la salle de bain. Komaeda... n'était pas là ? Oh attendez, il était là, à quatre pattes. On aurait dit qu'il ratissait le tapis avec ses doigts.

C'était bon à savoir qu'il n'avait toujours pas vu tout le répertoire de la folie de Komaeda.

« Qu'est-ce que tu fais? demanda directement Naegi.

-Je cherche de la saleté. Ce serait horrible que tu doives rester dans une chambre sale. » Cependant, Komaeda stoppa et se releva quand même. « Je peux prendre tes anciens vêtements... pourquoi ils sont mouillés ? »

Naegi ne sut que répondre à ça.

Par chance, Komaeda était parvenu à sa propre conclusion. Il se frappa le front. « Je n'ai jamais mentionné que j'allais les laver pour toi, alors tu as décidé de t'en occuper toi-même. Je pourrais quand même les rendre plus propres, je pense, si tu me fais confiance pour toucher à tes affaires. »

Non. « Vas-y. »

Komaeda prit ses habits trempés sans se plaindre. Il ne broncha même pas quand sa propre chemise s'assombrit.

« Je suis très doué pour nettoyer, donc je vais m'assurer d'enlever la moindre tache. Je vais frotter jusqu'à ce que mes mains saignent !

« Euh... » Naegi se mordilla la lèvre inférieure. « Je préférerais ne pas avoir plein de sang sur mes vêtements. »

Komaeda rit, mais heureusement, ce n'était pas le même rire effrayant qu'auparavant. « C'est bien de voir que tu as le sens de l'humour. Pas comme ton prédécesseur. »

Son prédécesseur? La question était sur le bout de sa langue. Komaeda avait-il déjà kidnappé quelqu'un ?

« Essaie de finir ton dîner. Ce serait terrible si tu tombais malade.

-... Merci », dit-il avec raideur. Adapte-toi. C'est inutile de le provoquer. Joue juste le jeu jusqu'à ce que ce soit terminé.

Komaeda eut un sourire radieux, et s'en alla.

Naegi essaya immédiatement la porte. Pas de chance de ce côté. Peut-être que s'il était Kirigiri, ce ne serait pas un problème, mais il n'avait jamais fait attention quand elle crochetait des serrures. De plus, même s'il déverrouillait la porte, il y avait toujours le problème des autres personnes dans le bâtiment. Il n'avait pas la moindre idée de qui pourrait bien travailler aux côtés d'Enoshima, mais si Monokuma était un exemple, c'était de mauvais augure.

Il finit par obéir et terminer son repas. Il était devenu tiède, mais cela n'avait pas d'importance car ses papilles étaient engourdies. Tout glissa sans le moindre goût dans sa gorge.

Après cela, il fit le tour de la chambre, toquant sur les murs. Il ne savait pas exactement ce qu'il écoutait, mais les gens faisaient ça tout le temps dans les films. Il avait même surpris Kirigiri le faire une ou deux fois ! En parlant de Kirigiri, avec son talent, elle se serait probablement déjà échappée à l'heure qu'il était.

Il tenta ensuite sa chance du côté des tiroirs du bureau. Vides. Les étagères. Nues. Le placard contenait seulement quelques tenues. Qu'était-il censé faire toute la journée ? Ce n'était peut-être pas sa première séquestration, mais Hope's Peak avait regorgé de choses à faire et de gens à voir.

Le temps passa comme dans une brume. La vacuité de la pièce le rongeait comme un chien rongeait un os. A cet instant, il aurait accepté avec joie de vertes réprimandes de Togami ou la froideur de la colère de Kirigiri. Il aurait même laissé la Génocidaire s'en prendre à lui avec son mélange unique de menaces et d'affection. Sa propre voix, quand il prononça tout haut quelques mots avec hésitation, ne suffisait pas à donner de la vie à cet endroit.

Il se laissa tomber sur le lit, se réfugia sous les draps et tira la couverture sur sa tête. L'esprit engourdi, il se rappela le moment où il avait rencontré Komaeda et pensé que tout allait bien. Bon sang, Togami n'allait pas mâcher ses mots quand il entendrait ça.

(Ils allaient tous être furieux, maintenant qu'il y pensait. Mais c'était normal, parce qu'ils s'inquiétaient juste pour lui.)

Un peu plus tard, la porte grinça. Naegi resta dans son cocon, feignant le sommeil. Il n'entendait aucun bruit de pas.

Quelque chose fut déposé sur le lit.

La chose effleura son dos. Son corps se contorsionna automatiquement pour s'écarter au plus vite. Cela arracha un son surpris à – oh, il connaissait cette voix – Komaeda. Semblant pris de court, le garçon aux cheveux blancs dit : « Tu es réveillé. »

Inutile de le cacher maintenant. Il arracha avec virulence la couverture de sa tête. Komaeda se tenait à côté du lit. Près de Naegi, il y avait un... un... un Monokuma en peluche ?

Pourquoi ? Juste, pourquoi ?

« Je sais par expérience que la première nuit est la plus dure, alors j'ai essayé de te trouver quelque chose que tu puisses câliner. Je ne sais pas si tu as déjà eu des animaux en peluche, mais les ours sont tes animaux préférés, non ? » Au moins, Komaeda avait la décence de paraître un peu embarrassé. « Bonne nuit, Naegi-kun ! Si tu as besoin de moi, frappe sur le mur de droite. Je suis à la porte d'à côté, donc je t'entendrai. »

Une fois encore, Naegi se retrouva seul.

Il balança immédiatement le Monokuma en peluche de l'autre côté de la chambre.


Le sommeil refusa de venir à lui facilement. A la place, il sombra dans une sorte d'état semi-conscient, où ses sens pouvaient demeurer en alerte au cas où Komaeda reviendrait. Le Monokuma en peluche gisait pêle-mêle de l'autre côté de la chambre. Quand, ou s'il se levait, il avait l'intention de le jeter dans la poubelle. Juste parce qu'il le pouvait.

Il laissa les lumières allumées. Ce n'était pas parce que Komaeda n'allait pas lui faire de mal qu'il voulait que l'autre garçon vienne rôder dans le noir. La luminosité ne le dérangeait pas vraiment ; il avait toujours dormi avec à l'académie. En fait, il devrait mieux dormir ici puisqu'il n'avait pas à s'inquiéter de potentiel meurtre.

Il espérait.

Plus tard, il se félicita de cette décision. Parce que quelqu'un entra bel et bien, et qui que ce soit, il ne fit aucun effort pour rester silencieux. Ce minuscule détail fut suffisant pour lui faire prendre conscience d'un fait ; ce n'était pas Komaeda.

Naegi retint sa respiration. Il demeura parfaitement immobile, prétendant...

« Tu ne dors pas. »

... Bah, Kirigiri avait toujours dit qu'il était un mauvais menteur.

Il se redressa en position assise. Ce nouveau visiteur avait des yeux rouges flamboyants que Naegi pouvait facilement imaginer rougeoyer dans le noir. Ses cheveux étaient... ses cheveux étaient longs. Les avait-il déjà coupés ? De sa vie ? Ce ne serait pas surprenant que ce ne soit pas le cas, considérant que les mèches semblaient presque aussi grandes que leur propriétaire. Le visage du visiteur était marqué d'un froncement de sourcils et il avait des plis le long de sa bouche, comme si cette expression s'était gravée de façon permanente sur ses traits. D'une main, il tenait l'ours en peluche abandonné. De l'autre, il se frottait le menton.

« Très amateur, murmura l'inconnu en examinant l'animal en peluche. Je m'attendais à ce qu'il y mette plus d'efforts. Ou un microphone.

-Hum, salut? » Naegi leva une main en un signe avorté. « Qui êtes-vous? »

L'inconnu lui lança un regard très particulier. C'était le même regard que Togami lançait à quelqu'un quand il était en train de déterminer s'il était digne d'entendre sa voix.

« Kamukura Izuru. »

C'était tentant d'implorer immédiatement l'aide de Kamukura. Cependant, s'il avait appris quelque chose de Komaeda, c'était qu'il devait se montrer prudent. Les premières impressions pouvaient être trompeuses. Il était vrai que Kamukura ne montrait pas de signe de vouloir le tuer, mais être associé à Komaeda n'était pas exactement un plus selon Naegi.

Ces yeux d'un rouge brûlant se tournèrent vers lui. Naegi eut la sensation très étrange d'être plaqué sur place. Ce regard semblait le disséquer, le démanteler pièce par pièce jusqu'à révéler l'essence même de son être. Kamukura, réalisa-t-il, avait un regard et une aura similaires à Kirigiri. Mais plus intenses. Et plus froids.

Naegi sursauta quand Kamukura prit la parole : « Je ne pensais pas que Komaeda aurait la force de la trahir. Même pour toi.

-La ? Tu parles d'Enoshima ? »

Pitié, non...

Kamukura ne prit pas la peine de confirmer. Il retourna l'ours à l'envers et de profil, l'étudiant sous toutes les coutures avant de le jeter de côté. Apparemment, il y tenait aussi peu que Naegi.

Le cœur de Naegi sombra dans son estomac. Si Kamukura disait la vérité, alors Komaeda, lui aussi, était du côté d'Enoshima. Cela expliquait certainement pourquoi il avait décidé d'emmener Naegi dans un endroit rempli de ses alliés. Cependant, ça n'expliquait toujours pas pourquoi Komaeda l'avait kidnappé ou ce qu'il était advenu de ses amis. Ou pourquoi, si Komaeda avait bel et bien travaillé avec Enoshima, il le protégeait activement.

« Qu'est-ce que vous me voulez ? » demanda Naegi d'une voix faible.

Kamukura ne jeta même pas un coup d'œil dans sa direction. « Tu n'as toujours pas deviné ?

-Komaeda-kun a dit qu'il voulait que je sois moi-même.

-... Les procès de classe m'avaient laissé l'impression que tu étais intelligent. » Cette fois, Kamukura le regarda. Ce n'était pas un regard amical.

Ok. Il était clair que Kamukura pensait que la réponse était flagrante. Il se retira dans son esprit et se repassa les mots de Komaeda. Maintenant qu'il y réfléchissait bien, c'était en fait plutôt évident. Il y avait un mot qui ne cessait de revenir encore et encore et encore.

Il baissa les yeux vers ses mains. « C'est mon titre. Il m'a enlevé à cause de mon titre. Mais ça n'explique toujours pas pourquoi.

-Komaeda vénère l'espoir. Naturellement, ça s'étend au supposé Espoir Ultime.

-La plupart des adorateurs ne kidnappent pas leur idole. »

Le menton de Kamukura s'inclina et fut dissimulé par les longues mèches de cheveux qui tombaient sur son visage.

« J'aurais dû insister pour qu'il amène aussi la détective. Peut-être qu'alors cette conversation ne serait pas aussi lente. » Kamukura repoussa ses cheveux. Malgré ses mots durs, son visage était étrangement dépourvu d'expression. « Prêcher ses convictions n'est pas seulement ce qui intéresse Komaeda. Il cherche à créer et cultiver l'espoir. Pitié dis-moi que je n'ai pas besoin d'expliquer le reste.

-J'ai compris, dit Naegi, bien que ça ne signifiait pas qu'il devait aimer cela. S'il cherche à cultiver l'espoir, alors ça voudrait dire qu'il essaie de cultiver mon espoir, je suppose. Juste... pourquoi ? Rien de tout ça ne va me rendre plus optimiste. Ça risque même d'avoir l'effet inverse. »

Kamukura laissa échapper un son dédaigneux. Il donna un coup de pied à la peluche Monokuma, qui roula jusqu'à ce que ce visage cauchemardesque fixe Naegi. Il se tendit ; c'était peut-être un jouet mais ce sourire tordu était bien réel.

« Il n'est pas stupide, dit Kamukura. Il ne s'attendait pas à ce que tu fasses des câlins à une chose pareille. Il voulait ramener des souvenirs traumatisants à la surface. Il veut te faire du mal. Il croit que forcer les autres à endurer le désespoir est le meilleur moyen de créer l'espoir. »

Est-ce vrai ? J'étais tellement sûr qu'il ne me voulait aucun mal, mais si c'est ce qu'il pense vraiment...

« C'est ennuyant. Tu es beaucoup moins intéressant que ce que j'espérais, dit Kamukura. Quel dommage. »

Bizarrement, cette conversation dégradante lui pesait moins que les déclarations enthousiastes de Komaeda. Voyez-vous, Naegi savait comment faire face au mépris et à l'indifférence ; c'était presque comme parler à un enfant de Kirigiri et Togami. Et Kamukura avait l'air sain d'esprit. C'était toujours une bonne chose.

Bien qu'il avait aussi pensé la même chose de Komaeda la première fois qu'ils avaient parlé...

Il cligna des yeux, réalisant que Kamukura était déjà à la porte. Il s'était déplacé silencieusement, comme une panthère à l'affût. Bien que sa main repose désormais sur la poignée, il ne la tourna pas.

« Avant que tu commences à réfléchir à des plans pour me convaincre, je vais te dire ceci. Non. Je ne vais pas t'aider à t'échapper, ou parler à Komaeda pour toi. » Kamukura lui jeta un coup d'œil par-dessus son épaule, insensible aux bafouillements de Naegi. « Tu es ennuyant, mais Komaeda a toujours été une source de surprises. Maintenant que tu n'ignores plus ses intentions, je m'attends à ce que ton combat contre lui produise quelques moments d'excitation modérée.

-T...Tu plaisantes ? Tu es en train de dire que tu vas le laisser me retenir ici juste parce que c'est divertissant ?

-Oui. »

Naegi ne sut comment réagir face à une réponse aussi catégorique. Des yeux rouges et froids plongèrent dans les siens et il réalisa que ce n'était pas une exagération. Kamukura n'en avait rien à faire. Du tout. Naegi était à peine un être humain pour lui.

Qu'est-ce qui vous est arrivé à vous tous ? Pourquoi êtes-vous comme ça ?

Kamukura reprit la parole : « L'espoir ne dure jamais longtemps dans cet endroit... mais qui sait ? Peut-être que l'Espoir Ultime trouvera le moyen de me surprendre. »