Hello ! J'espère que vous allez bien :)
Petite phrase pour remercier manoa-bella pour ton review. Recevoir vos retours réchauffe toujours autant mon coeur.
CW : Deuil et chagrin. Prenez soin de vous. 3
CHAPITRE 20 – Ensemble
If I was dying on my knees
You would be the one to rescue me
And if you were drowned at sea
I would give you my lungs so you could breathe
I've got you brother
And if we hit on troubled water
I'll be the one to keep you warm and safe
And we'll be carrying each other
Until we say goodbye on our dying day
Because I've got you brother
Kodaline – Brother
Depuis la fenêtre du couloir, Olivier observait Violet. Pendant deux longues minutes, il avait tenté de rester à Dauphy's Sea comme le lui avait demandé son père. Ça lui avait été insupportable. Il avait besoin d'être en action. Habituellement, le Quidditch aurait suffi, mais il s'agissait de Violet…
Et Violet avait toujours été son exception.
Il avait atterri à Ste-Mangouste. L'hôpital sorcier était bien différent d'autrefois. Il manquait de Guérisseurs et de Médicomages alors que de nombreux blessés étaient pris en soin. Il avait cru comprendre que les blessés les plus graves de la Bataille avaient été envoyés ici. Ce n'était pas tout, certaines personnes qui avaient fui ces derniers mois s'y trouvaient pour guérir les blessures qu'ils n'avaient pu soigner plus tôt. Tout comme Ted. À ça s'ajoutait, les malades habituels. L'hôpital était débordé.
Cependant, les souffrances physiques n'étaient plus les seules à être prises en charge. Ça, il l'avait appris quand il avait demandé à rendre visite à Violet. Une aile spécifique avait été ouverte une semaine après la fin de la guerre: Service des Mots de l'Âme.
Sans surprise, Violet était dans celui-ci. Comme beaucoup de sorciers, plus que n'aurait pu l'imaginer Olivier.
Dès son arrivée, il avait espéré pouvoir entrer dans la chambre. Un Guérisseur l'en avait défendu. Violet était sous potions et elle ne pouvait rester éveillée sans paniquer. Dans son dossier, il était prescrit la consultation d'un Guérisseur spécialisé dans le domaine, aussi le responsable du service, mais celui-ci était occupé. Evidemment.
Pendant un court instant, Olivier avait pensé rejoindre le Service des blessures par créatures vivantes car Erine aurait pu lui tenir compagnie et le rassurer. La réalité l'avait vite rattrapé.
Olivier aurait pu rendre visite à Ted, il n'en avait juste pas le courage. Pas la force. Il ne voulait pas perdre des yeux sa Violet. Il la regarda endormie. Habituellement, elle lui semblait si paisible quand elle dormait. Aujourd'hui, il devinait qu'elle était perturbée. Ses sourcils étaient froncés, elle paraissait crispée.
Il se laissa glisser contre le mur, son visage entre ses paumes de mains. Il manquait cruellement de sommeil, mais même ça l'aurait empêché de dormir. Il entendait les pas des Guérisseurs dans les couloirs. Personne ne le dérangea. C'était un service calme, contrairement aux autres.
Quelques minutes plus tard, des pieds passèrent très proches de lui. La personne s'assit à ses côtés. Olivier sortit de ses paumes. George était là, malgré tout ce qu'il subissait lui aussi, il avait fait le déplacement pour Violet.
— Ça va?
Olivier posa cette question sans réfléchir. Par automatisme de la vie quotidienne.
— J'ai du mal à me regarder en face. Ils me manquent.
Olivier réalisa la débilité de sa question. Il se cogna la tête contre le mur. Comment pouvait-il être aussi idiot? Tout comme Violet, George allait tout sauf bien. Quel pitoyable ami il était, il n'avait jamais été le plus utile parmi eux…
— Ne t'en veux pas, murmura George. C'est simplement pour que tu réalises que tout le monde ne va pas bien et que c'est normal. Nous avons besoin de temps. Je crois… Je crois qu'on devrait plus se parler…
Par curiosité, Olivier se tourna. George fixait le vide. Il était vrai, malgré toute l'amitié qu'ils se portaient, qu'ils ne s'ouvraient jamais à l'autre. Pourtant, ils en avaient terriblement besoin. Ils n'étaient plus que trois et que deviendraient-ils s'ils n'étaient pas capables de maintenir cette relation? De simples connaissances. C'était inimaginable pour Olivier. Ne serait-ce que pour honorer la mémoire de Fred et d'Erine.
— Et toi alors? demanda George et Olivier sut qu'il lui tendait le balai.
— Non.
Pour la première fois depuis la fin de la Guerre, il avouait que non, il n'allait pas bien. Le poids de la culpabilité lui pesa immédiatement. La honte aussi. Comment osait-il se sentir mal?
— Je suis désolé, s'excusa-t-il aussitôt. Je n'ai pas à me plaindre. J'ai moins perdu que toi. Que vous.
— Tu as perdu comme nous, le corrigea George.
Olivier vit des larmes sur ses joues. George devait réellement se faire violence pour s'exprimer ainsi.
— J'ai perdu mon frère, ma moitié et j'ai aussi perdu la personne que j'aimais. Violet a perdu son père et ses meilleurs amis sans compter le reste. Mais toi aussi. Ils étaient ta famille aussi, tu les aimais autant que nous.
— J'ai essayé de tenir, assura-t-il – George devait savoir.
— Je sais, Olivier. Mais tu n'aurais pas dû.
En dix ans d'amitié, ça n'était jamais arrivé, mais George le prit par les épaules. Les larmes s'écoulèrent de nouveau sur le visage d'Oliver. Il n'avait jamais autant pleuré de toute sa vie, mais ça lui procurait énormément de bien. Il était plus léger à chaque goutte. Il sentait les discrètes secousses de George.
— Qu'est-il arrivé à Violet?
La question de George s'était imposée entre deux inspirations. Par où devait commencer Olivier? Devait-il dire qu'elle avait trop longtemps enfermé ses émotions? Ou devait-il être plus précis?
Il n'y avait qu'une réponse. George l'avait dit: ils étaient une seule et même famille. Ils avaient assez sous-estimé leur amitié, il ne restait que des regrets. Olivier conclut que George devait tout savoir. Alors il lui raconta son réveil jusqu'au moment où il avait dû abandonner Violet. Il était secoué de sanglots. Cette nuit l'avait déboussolé.
— Tu te rends compte? termina-t-il. Comment aurais-je pu l'obliviater? Je ne pouvais pas! Et… Elle ne voulait pas me toucher… Je pense qu'elle croit que toutes les personnes qu'elle touche vont mourir.
— Elle est traumatisée, remarqua George. Comme tout le monde. Elle réagit juste différemment que nous tous. Regarde-toi, regarde-moi, regarde Harry! Il a tendance à croire qu'il doit porter le poids du monde, mais il réagit excessivement car il n'est pas totalement lui…
— Je sais, je sais…, grogna Olivier ayant du mal à poser de vrais mots sur ce qu'il avait conclu de cette nuit. Mais ce n'est pas ça.
— Quoi alors? chercha à comprendre George.
Il souffla. Il se remémorait toute la scène qu'il était encore capable de distinguer dans les moindres détails… Il pouvait encore la vivre. Il la voyait fuir. Il entendait ses cris qui le cognaient encore et encore tel des coups de cognards. Il la voyait sortir sa baguette. Il voyait les griffures sur son visage. Son cœur palpita.
— J'étais terrifié à l'idée qu'elle se fasse du mal. J'ai peur de la perdre aussi.
George comprit ce qui tourmentait Olivier: il craignait que Violet soit capable de mettre un terme à ses souffrances. Cependant, George n'imaginait pas à quel point une autre idée traversait Olivier. Cette idée avait dû le travailler toute la nuit.
— Je n'aurais pas dû lui demander de rester, déclara-t-il.
La manière dont il retint sa respiration prouva à George qu'Olivier ne le pensait pas, mais qu'il envisageait une autre solution.
— J'aurais dû la laisser partir si c'était ce qu'elle voulait. J'ai été égoïste.
En reprenant son souffle, Olivier réalisa qu'il avait prononcé ses mots de manière très froide. Il voulait retenir le mal qu'il ressentait quand il pensait à un monde sans Violet
Pourtant, ça aurait probablement été une meilleure finalité pour Violet.
— Ne dis pas ça…, se peina George. Il lui faut juste du temps, mais elle est beaucoup mieux ici, avec nous.
— Qu'en savons-nous? l'interrogea Olivier, après tout elle lui avait dit, elle n'aurait pas été seule.
— Nous n'en savons rien, admit George. Mais je ne doute pas qu'elle a encore beaucoup de choses à accomplir et à vivre. Connaissant ce petit oiseau, elle aurait regretté ne pas en avoir l'occasion.
Des pas les interrompirent. Olivier essuya les larmes de sa manche et se leva. Deux Guérisseurs étaient là. Celui qui s'occupait de Violet ainsi qu'un autre qu'Olivier n'avait pas encore vu. Il espéra que ce soit le responsable du Service, ça signifierait que Violet allait enfin être prise en charge.
À côté de lui, George se tendit. Il fixait l'uniforme des Guérisseurs. Olivier devina le pourquoi: Erine aurait dû porter cet uniforme vert.
— Monsieur Dubois, le salua le Guérisseur de Violet.
Les Guérisseurs oscillèrent leurs regards entre George et lui. Ils attendaient des explications avant de divulguer des informations sur Violet. Le secret médical aurait dit Erine.
— George Weasley, le présenta Olivier. Il est notre meilleur ami, vous pouvez parler devant lui.
George s'avança et le Guérisseur de Violet prit la parole:
— Je vous présente le Professeur Khopsu. Le Professeur Khopsu est diplômé Guérisseur de Ste-Mangouste. Il a aussi un doctorat en psychologie dans le Monde Moldu. Il s'agit du Responsable de Service. C'est lui qui s'occupera de miss Lupin.
Un doctorat. Qu'était un doctorat? Olivier n'avait aucune idée de quoi il s'agissait, mais ça devait être très bien si le Guérisseur le soulignait. D'autant plus que ce Professeur Khopsu était le Responsable du Service. Celui qui l'avait ouvert, il ne pouvait donc être que très bien.
L'ancien Guérisseur de Violet les remercia avant de partir poursuivre ses consultations. Le Professeur Khopsu les observa. Ou bien les analysa c'était ainsi qu'Olivier le ressentait. Il leur adressa un sourire chaleureux. Il leur montra Violet de la main :
— Mes collègues l'ont réveillée ce matin. Malheureusement elle était aussi tourmentée et perdue que cette nuit. Il a été préférable de la rendormir. Mes collègues sont en formation pour ce genre de situation, mais ils ne peuvent pas encore agir seuls. Je prends donc le relais. Pour maintenant, je vais aller la réveiller. Je vais essayer de lui parler afin de mieux comprendre quelles sont ses blessures et à quel point elles sont profondes. Après cela, je pourrai déterminer ce qui est le mieux pour elle.
— Excusez-moi, Professeur Khopsu, l'interrompit Olivier car c'était beaucoup trop d'informations d'un coup. Vous parlez de blessures? Nous avons bien conscience qu'elles sont psychologiques, mais quel est votre travail?
— Oui bien sûr, hocha la tête le Professeur. La psychologie est tout nouveau dans le monde sorcier. Pour vous expliquer de manière précise, en médecine, nous avons bien entendu les blessures physiques que nous pouvons voir à l'œil nu ou même avec des objets magiques. Dans tous les cas nous pouvons toujours les mesurer visuellement.
«Puis nous avons les blessures psychologiques, les maux de l'âme comme j'aime les appeler. C'est un domaine bien vaste et vous n'avez probablement pas la tête à cela. Mais mon travail est de discerner ce qu'il se passe dans la tête de mon patient et de comprendre ce qui a blessé l'âme. Qu'est ce qui fait que mon patient ne s'épanouit pas? Qu'est-ce qui fait que mon patient n'est pas pleinement heureux? Qu'est-ce qui fait que mon patient n'est pas lui-même? Ce sont des questions que je me pose. Je tente d'y répondre avec lui et ensemble, nous trouvons des bref, nous posons des mots sur des maux.
Ça paraissait très novateur pour Olivier, ça lui donnait confiance. Il avait bien une idée de réponse à toutes ces questions pour sa Violet, mais il n'avait pas les solutions.
— Je comprends mieux, dit Olivier. Vous allez pouvoir aider Violet alors?
— Je l'espère. Comme je vous le disais, je vais aller la réveiller. Je vais fermer les rideaux car ce moment sera complexe pour miss Lupin. Je pense que vous en avez assez vu cette nuit. Je vous invite à aller au salon de thé au dernier étage, je vous retrouverai tout à l'heure.
Ce n'était pas ce qu'Olivier avait prévu. Il avait imaginé participer à la discussion. Il aurait aimé pouvoir parler avec Violet. Il ne pensait pas être mis à l'écart ainsi. Après tout, il avait toujours été présent pour elle! George lui tira la manche pour lui faire comprendre qu'il ne pouvait rien y faire. Mais Olivier ne pouvait partir comme ça.
— Est-ce que je peux au moins la voir? Juste deux minutes, s'il vous plaît?
— Deux minutes, accepta le Professeur et Olivier en fut soulagé. Mais seulement dans l'état d'endormissement.
— Merci, répondit Olivier – ça lui convenait. Merci beaucoup.
Le Professeur Khopsu lui ouvrit la porte. L'ambiance était très calme autant auditivement que visuellement, mais en rien angoissant. Les murs étaient blanc crème et d'un vert gris très apaisant. De légers rayons de lumières s'infiltraient à travers les rideaux. Il s'assit au bord du lit. Il contempla Violet. Il n'avait pas rêvé au loin. Les muscles de son visage étaient tous contractés. Elle était loin d'être en paix. Mais ce qu'il n'avait pas pu voir derrière la fenêtre étaient les traces sur son visage. Les griffures de cette nuit marquées son visage, ou bien se les était-elle fait ce matin? Il n'en savait rien, ça ne l'empêcha pas d'avoir mal au cœur.
Il sortit la boîte blanche dans laquelle il avait déposé les bijoux, mais il estima que ce n'était pas le moment. Il les lui donnerait de lui-même quand elle serait réveillée. Il se contenta de lui prendre la main et il lui embrassa le front.
— Je suis vraiment désolé de t'avoir fait ça, Violet, murmura-t-il, les lèvres posées sur sa peau. Je ne voulais que ton bien. J'espère que tu me pardonneras. Sache que je ne te lâche pas. Je suis toujours là. Je t'aime.
Il l'embrassa à nouveau, puis il quitta la chambre. George et lui attendirent l'ascenseur. Les lumières commencèrent à s'allumer et s'éteindre successivement. Olivier soupira:
— Violet est réveillée.
Une heure plus tard, le Professeur Khopsu les invita à se rendre dans son bureau. Quand il s'assit, il accrocha ses cheveux blonds avec ce qui semblait être une ficelle.
— Hormis le fait que Violet Lupin soit originellement Elizabeth Potter, que dois-je savoir sur elle? demanda-t-il d'une voix posée. Habituellement, j'attends que mon patient soit capable de s'exprimer par lui-même et je prends les informations au compte-goutte. Cependant, son cas est assez complexe… J'aimerais avoir le plus d'informations possibles.
Olivier jeta un regard vers George et celui-ci baissa les yeux. Il y avait tout un rouleau de parchemin à raconter. Certains événements que seule Violet avait vécus et d'autres qu'eux-mêmes avaient vécu. C'était dur, surtout pour George.
— Si tu le souhaites, tu peux attendre dehors, George. Je te rejoindrai, lui proposa-t-il.
— Non, c'est bon, refusa-t-il. Vas-y.
Pendant tout leur échange – qu'il soit silencieux ou verbal –, le Professeur Khopsu les observa de ses yeux gris souris. C'était gênant. Olivier ferma donc les yeux. Il devait juste commencer par le début.
Il amorça l'histoire de la manière dont il l'avait apprise de la bouche de Violet. Il évoqua la mort de ses parents quand elle était jeune. Qu'elle avait été recueillie par son parrain, mais séparée de son frère. Il exprima le fait qu'elle avait vécu dans le mensonge depuis toujours et qu'elle l'avait appris il y a seulement deux ans.
Il raconta l'histoire des Maraudeurs et de la fin tragique de chacun de ses membres. Il ajouta le décès de Lyall lorsqu'elle était en quatrième année ainsi que la pétrification d'Erine. Il en vint à la mort de Cedric Diggory qui les avait tous touchés.
Puis, il arriva à la mort de Sirius alors qu'elle l'avait à peine retrouvé sans oublier le combat au Ministère et sa blessure. Enfin, la guerre… George renifla et lui-même devait lutter pour ne pas pleurer aussi. Il lui raconta qu'elle avait vu son père mourir et qu'il avait déduit qu'elle avait tué le meurtrier de son père. Il parla de Tonks et de Teddy. Il termina par Fred, Erine et la fausse couche.
Il reprit une forte inspiration pour dissimuler ses larmes.
— Vous n'avez pas à vous cacher, précisa le Professeur en tendant son stylo vers eux. Les émotions sont des réactions naturelles et humaines. Soyez vous-mêmes.
C'en était déconcertant, mais en même temps soulageant. Olivier n'essaya plus d'essuyer ses larmes et il trouva ça moins fatigant. Il aurait pu conclure ce récit bien riche, mais il souhaitait ajouter des informations.
— Depuis que je connais Violet, elle a toujours été très anxieuse, très perfectionniste. Elle souhaitait être parfaite, tout le temps.
Le Professeur acquiesça et il poursuivit:
— Elle nous a appris faire un cauchemar depuis qu'elle est enfant. Je sais aussi la forme de son Epouvantard: elle voit toutes les personnes qu'elle aime mortes.
Le Professeur Khopsu haussa un sourcil et continua de prendre des notes. Olivier était persuadé l'avoir vu souligner cette partie.
— Elle a toujours peur de perdre ceux qu'elle aime et elle peut vite s'en sentir coupable. Mais… Violet est vraiment une personne douce et très attachante. Elle n'est pas très sociable, mais une fois attachée à quelqu'un, il lui est difficile de s'en défaire. Je sais aussi qu'à l'annonce de la recherche d'Elizabeth Potter, elle a commencé à se questionner sur qui elle devrait être.
Il s'arrêta là et le Professeur Khopsu hocha la tête. Il relut ses notes.
— Cette nuit, que vous a-t-elle dit?
— J'avais l'impression qu'elle était torturée. Elle poussait des cris de douleurs. Elle m'a demandé de l'obliviater et j'ai refusé. Elle avait l'air de ne pas supporter ses pensées et… Elle m'a demandé de ne pas la toucher car sinon j'allais mourir.
— D'accord… Je vois, dit le Professeur en s'adossant à la chaise. Je vais être honnête avec vous. J'ai eu beaucoup de mal à la calmer, à vrai dire je n'ai pas réussi. Je me suis contenté de me présenter. Elle m'a aussi demandé de l'obliviater. Vous avez bien fait, monsieur Dubois, il ne faut surtout pas le faire. Elle a vécu d'horribles choses, mais elle ne doit pas les oublier. Cela détruirait toute sa personne.
Il s'arrêta un court instant et déplia son parchemin pour relire des notes plus anciennes, probablement celle de son observation de Violet. Olivier regarda George qui semblait rester pour l'intérêt de Violet.
— Entre ses précédents traumatismes, le blocage des souvenirs par ce puissant sortilège puis les événements de la guerre, son cerveau a mis en place un mécanisme de protection, expliqua le Professeur. La douleur était tellement intense qu'il a préféré se mettre en pause. La magie a donc suivi car elle n'avait pas l'énergie nécessaire. Cependant, pour une quelconque raison, il s'est remis en route et cela a eu l'effet d'une explosion. Elle est prisonnière de tout ce qui la traverse pour le moment. Il lui faudra du temps pour qu'elle parvienne à discerner tout cela.
«Lors des prochains jours, mon travail sera de l'aider à trouver sa place parmi ses pensées. Il faudra qu'elle arrive à contrôler et trier chaque pensée
Le Professeur Khopsu illustrait ses paroles par des gestes autour de sa tête. C'était très imagé.
— Ensuite, nous travaillerons sur son identité. Elizabeth? Violet? Une autre personne? Peu importe, il faut simplement qu'elle se trouve. Car tant qu'elle ne saura pas qui elle est, nous n'arriverons à rien. Donc je dois m'assurer… Êtes-vous prêt à accepter celle qu'elle estet à la soutenir?
— Oui bien sûr, répondit machinalement Olivier tant ça lui paraissait évident.
— Je n'en doute pas, se satisfit d'un sourire le Professeur. Troisième point, réussir à lui faire accepter qu'on ne doit pas oublier. Et enfin, lui faire comprendre qu'elle n'est en aucun responsable des morts autour d'elle. Toucher les personnes ne les fera pas mourir.
Olivier acquiesça. Ce n'était que quatre points, mais d'après la parole soutenue du Professeur, ça semblait être un long travail. Mais Violet était forte, elle s'en sortirait. N'est-ce pas?
— Je pourrai travailler sur son deuil, mais c'est un travail complexe. Ce sera à elle d'accepter de le travailler. Je ne pense pas qu'elle se laissera faire. Je me trompe très probablement, mais c'est ma première supposition. Comprenez-vous mon ordre de priorité?
— Oui, approuva Olivier.
— Avant de vous avertir du début du travail, j'aimerais vous poser une question. Le Service vient d'ouvrir et comme je vous le disais, mes collègues ne sont pas encore totalement formés. Ai-je donc votre accord pour qu'ils puissent participer à la thérapie? Pas tous, bien évidemment. Pour miss Lupin, il s'agirait de celui qui s'occupait d'elle jusqu'à maintenant. Cela lui permettrait d'apprendre et donc de prendre d'autres patients sorciers à l'avenir.
Ni Olivier, ni George ne sut quoi répondre. Ils ne comprenaient pas très bien quel était le but de son travail, mais surtout qu'était-ce une thérapie? Après tout, ils avaient eu le retour d'Erine lors de sa formation de Guérisseuse. Elle avait toujours été claire, elle apprenait toujours mieux lors de la pratique. Alors Olivier accepta.
— Je vous remercie. Bien entendu, j'en discuterai avec miss Lupin quand elle sera capable de prendre la décision. J'en viens donc au vif du sujet…
Le Professeur marqua une pause et les regarda d'un troublant sérieux. Olivier craignit le pire.
— Je sais que ce ne sera pas facile pour vous, mais pendant une semaine je souhaiterais qu'elle ne voit personne de son entourage.
— QUOI? s'étonna Olivier en écarquillant les yeux et George se redressa.
— Oui, appuya le Professeur. Vous pourrez venir la voir à l'extérieur. Mais elle ne vous verra pas. Pour ce début de thérapie, il est préférable qu'elle ne voie personne. Pour ma part, je la verrai lors de plusieurs sessions dans la journée.
C'était difficile à digérer. Olivier avait espéré pouvoir lui parler. La rassurer. Il avait toujours eu besoin d'elle aussi, comment allait-il tenir le coup s'il ne pouvait même pas être avec Violet? Pourtant il acquiesça, à contre cœur certes. Mais il le fit.
— Je m'en excuse, mais c'est le protocole, se justifia le Professeur. J'aimerais ajouter que vous avez vécu des choses terribles aussi, je reste à votre disposition si vous en ressentez le besoin.
Ils le remercièrent sans savoir s'ils auraient le courage de le consulter. Enfin, le Professeur Khopsu leur tendit la main.
— Je vous remercie pour votre aide. Je reviendrai vers vous dans une semaine pour vous informer du chemin parcouru. En attendant, je vous souhaite bon courage.
Tous les deux lui serrèrent la main et quittèrent le bureau. En silence, ils parcoururent le couloir jusqu'à la chambre Violet. Il semblait à Olivier qu'elle n'avait pas bougé, elle était toujours aussi endormie. La main dans sa poche, il tourna entre ses doigts la petite boîte blanche.
— Elle en a besoin, conclut George.
— Je sais, chuchota Olivier.
Deux jours.
Deux jours et l'état de Violet ne s'améliorait pas. Le Professeur Khopsu répétait qu'il s'agissait d'un long chemin et que le temps était leur plus belle arme. Peut-être. Olivier aurait préféré une légère différence.
Violet ne restait pas éveillée. Le Professeur Khopsu était confiant. Il avait soulevé le fait qu'elle ne criait plus dès son réveil. Olivier était d'accord, mais elle criait dès qu'elle réalisait.
Les visiteurs étaient rares. Peu se déplaçait. Pourquoi l'auraient-ils fait? Elle n'était pas en état de les recevoir. Et qui aurait aimé la voir ainsi?
Les parents d'Olivier reprenaient leur travail au Ministère, de manière progressive. Au Ministère, de nombreux changements étaient à prévoir. Kingsley Shacklebolt avait été élu Ministre de la Magie. Son premier devoir était de reconstituer tous les ministères. Ce n'était pas une mince affaire de trouver des Ministres – des bons surtout, car Olivier savait que Ludo Verpey était revenu pour proposer sa candidature. Malgré l'appel aux votes, Olivier craignait que cet arnaqueur retrouve son pouvoir.
Aujourd'hui, Holly était devant la fenêtre de la chambre de Violet. Ses bras étaient croisés et elle était bien agitée. Son pied tapotait le sol d'un rythme rapide. Pendant qu'il discutait avec George – sur le banc que les Guérisseurs leur avaient disposé – Olivier jetait des coups d'œil vers Holly, inquiet. Cette dernière s'exprimait peu, bien rare pour Holly Green. Le seul constat d'Olivier était qu'elle était bien décidée à être présente chaque jour.
— Depuis quand Harry est revenu d'Australie?
— La veille du cauchemar de Violet, répondit George. C'était assez éprouvant pour Hermione…
Holly se mordit la joue et son pied claquant toujours le sol. Elle ne les regardait pas, mais Olivier était certain qu'elle écoutait. Rien n'échappait à Holly Green. Il s'apprêtait à se lever pour lui demander comment elle se portait, lorsque George le coupa dans son élan.
— Ron et Charlie pensent qu'il serait temps qu'on… (Il s'interrompit avant de se corriger) que je rouvre le magasin. Tous les commerces du Chemin de Traverse sont en reconstruction ou bien ont réouvert leurs portes. Mais je ne veux pas, je voudrais que le magasin reste fermé.
— Et tu ferais quoi?
— Comment ça? l'interrogea George.
— D'accord, tu veux fermer le magasin. Soit. Mais qu'est-ce que tu feras à la place?
— Papa pourrait me trouver un poste au Ministère.
Olivier éclata de rire. Le sentiment était étrange. Depuis quand n'avait-il pas ri? Même si la nervosité était la principale cause, les bienfaits l'enveloppèrent. Fred avait toujours eu raison. Holly se retourna, les yeux rougis. Il eut un pincement au cœur, mais il devait d'abord s'occuper de George.
— Non, désolé. Je ne te crois pas, Georgie, s'expliqua-t-il. Tu ne tiendras pas deux jours.
— J'apprends vite quand je le veux, se défendit George.
— Quand tu le veux, en effet. Je doute que le travail au Ministère soit ce que tu veuilles.
— Alors quoi?
Holly avait de nouveau détourné les yeux. Elle s'était juste inquiétée. Olivier continua de l'observer tout en pensant à George. Il ne pouvait pas voir George perdre ce qu'il lui restait de son frère, mais surtout perdre cette dernière partie de lui. C'était inacceptable. Fred et Erine auraient été d'accord.
— Alors je pense que tu devrais faire ce que Ron et Charlie te conseillent. Tu devrais rouvrir la boutique.
— J'en suis incapable.
Il se prit le visage dans les mains. Ses jambes tremblèrent. Olivier enroula son bras autour de ses épaules. Holly restait impassible, le dos tourné.
— Je n'ai plus d'idées, ajouta George. C'était nous deux ou rien.
— Tu n'es pas obligé d'inventer maintenant. Tu peux continuer la fabrication actuelle et vendre ce qui est prêt. Tout le monde en a besoin, toi le premier. Ce sera dur, mais tu en es capable.
— Je n'y ai pas encore remis un pied…
— Je viendrai avec toi.
— Et Vio?
Olivier prit conscience que ses journées se résumaient à Sainte-Mangouste. Il rentrait chez ses parents le soir pour manger et dormir. C'était tout. Il revenait toujours à l'hôpital dès l'ouverture des heures de visites. Comment passer le temps sans avoir une vue sur Violet? Partir le soir et s'endormir sans elle étaient déjà de rudes épreuves.
Cependant, il s'agissait de George. Violet n'aurait jamais abandonné George. Mais surtout… Il avait promis. Il ne pouvait pas faillir, encore. La gorge serrée, il déclara:
— Je… Je vais trouver. On ne sait pas quand elle pourra sortir. Mais je viendrai avec toi, on fera ça ensemble. On doit le faire ensemble.
Devant eux, Holly s'adossa à la fenêtre, toujours aussi nerveuse.
— Je serai là, sortit-elle de son silence. Je viendrai et je ne partirai pas tant que vous ne serez pas revenus.
— Tu n'es pas obligée… Tu…
— Si…, l'interrompit-elle. Je le dois.
Olivier serra ses mains. Il plongea dans les yeux bleu océan d'Holly. Il eut de la peine, elle avait cet air déterminé. Holly avait les mêmes pensées que lui. Elle se sentait responsable de la suite. En plus de son empathie, Holly souhaitait agir comme sa sœur l'aurait fait. Olivier hocha la tête pour accepter et elle se retourna.
— Quand veux-tu y aller? demanda Olivier.
— Laisse-moi encore un peu de temps.
— Le temps qu'il te faudra.
George cacha son visage dans ses paumes et Olivier posa sa main sur son épaule pour le réconforter. Puis, il se leva pour rejoindre Holly. Il la prit dans ses bras. Elle ne s'opposa pas. Au contraire, elle s'approcha pour recevoir une légère étreinte.
— Tu tiens le coup?
Elle haussa les épaules.
— Et toi? retourna-t-elle la question.
— C'est compliqué…, avoua-t-il.
Elle hocha la tête, compréhensive. Il se retourna, George les regarda avant de baisser les yeux aussitôt.
George n'était pas revenu à l'hôpital. Il avait mangé un soir à Dauphy's Sea et il continuait de dormir à leur appartement. Mais Ste-Mangouste n'était pas dans son programme. D'après Olivier, la réouverture de la boutique devait envahir son esprit.
De son côté, Olivier ne manquait jamais un seul jour de visite. Ce matin fut différent. Le dosage de la potion de sommeil devait avoir été plus fort. Ou bien le mieux arrivait et la potion était moins vite imbibée. Peu importait. Lorsqu'il ouvrit les yeux, il crut halluciner.
9h25.
Les visites avaient commencé depuis dix minutes.
— NOM D'UNE BOUSE DE DRAGON! s'écria-t-il en trébuchant quand il sortit du lit.
Il courut dans la salle de bain, en prenant des vêtements au passage. Il s'habilla, chaque mouvement rythmé par une injure. Il n'avait jamais réalisé qu'il en connaissant autant. Il dévala les marches et se dirigea vers la cheminée en criant:
— VOUS AURIEZ PU ME REVEILLER!
Sa mère anticipa sa prochaine action. Elle se planta devant l'âtre de la cheminée, les bras croisés. Olivier feinta de se diriger sur la droite pour finalement la contourner par la gauche. Sa mère haussa un sourcil exprimant «Tu as vraiment cru que ça fonctionnerait?Je suis ta mère quand même ».
— Tu as besoin de sommeil, remarqua-t-elle.
— Je suis en retard!
— Tu n'as pas de rendez-vous à ma connaissance. Violet sera là quand tu arriveras.
— Je m'en moque. J'aime être à l'heure dans les programmes que je me fixe! Argh!
A nouveau, il tenta de se frayer un chemin. Sa mère l'en empêcha. Il alla gronder, mais elle lui tendit une tartine de confiture, le sourire aux lèvres. Il roula des yeux et la saisit avant d'enfin pouvoir partir. A peine sorti des cheminées de Ste-Mangouste, il mangea en deux bouchées sa tartine et rejoignit le Service des Mots de l'Ame.
Devant la chambre, le bruit d'une porte qui s'ouvre attira son attention. Au loin, Holly sortait du bureau d'un des Guérisseurs. Ça lui mit le Billywig à l'oreille, elle n'était pas là par hasard. Elle marcha jusqu'à la chambre et quand elle remarqua qu'il l'observait, elle pâlit:
— Tu consultes un Guérisseur? demanda-t-il et sa peau retrouva de la couleur, une teinte rougeâtre cette fois.
— Je… Oh!
Elle ne termina pas sa phrase – ce qui sembla l'arranger. Elle désigna la porte du couloir. Il se tourna et il reconnut l'homme aux cheveux noirs et aux yeux gris. Morgan Harrison était là. Presqu'un an s'était écoulé depuis qu'Olivier ne l'avait pas vu.
Son entraîneur s'arrêta devant la fenêtre où dormait Violet. Morgan passa une mèche de ses cheveux derrière l'oreille, puis il pivota vers lui. Holly le salua avant de retrouver sa place devant la vitre.
Ce n'était plus que Morgan, lui et les oreilles d'Holly.
— J'ai appris la nouvelle dans les journaux, dit Morgan et Olivier les maudit de ne pas avoir respecté la vie privée de Violet. Je suis désolé, Olivier.
— Merci de prendre le temps de te déplacer.
Morgan lui sourit. Ils s'assirent sur le banc. Olivier ne craignit qu'il ne lui annonce qu'ils ne pourraient pas reprendre Violet étant donné les circonstances. C'était inimaginable et ça n'aiderait pas Violet. Cependant, il ne trouvait aucune autre raison pour que Morgan prenne de son temps pour se déplacer.
— Comment va-t-elle? demanda son entraîneur.
— C'est… compliqué, répondit Olivier. Son Guérisseur est confiant, elle peut désormais rester éveillée le temps qu'il est là. Il la rendort après pour qu'elle se repose.
— C'est positif, conclut Morgan.
— Il y en a oui.
Ils restèrent silencieux un long moment. Olivier ne savait quoi dire à Morgan. Il avait une quantité de questions à lui poser sur le Club et sur la Ligue. Il y pensait beaucoup, notamment quand il se rendait au terrain avant d'aller dormir. Peut-être devait-il commencer?
— Les entraînements ont repris?
— Pas encore. La Ligue a recensé des pertes parmi ses joueurs et des blessés graves ce qui les empêchera de jouer à nouveau, soupira Morgan et Olivier réalisa à quel point la guerre avait tout impacté. J'ai appris que Riley et sa famille ont été retrouvées mortes à leur domicile, il y a quelques jours.
Le choc s'abattit sur Olivier. La troisième poursuiveuse de l'équipe avait perdu la vie. La liste des morts ne s'arrêterait donc jamais? Il baissa le regard pensant au talent de la poursuiveuse et à quel point ça toucherait l'équipe.
— Je voulais te le dire en personne, énonça Morgan en s'adossant au mur et il prit une inspiration. Je ne sais pas s'il y a un rapport, mais ils cherchaient peut-être des informations sur Violet.
— Pourquoi s'en prendre à Riley? Elle ne connaissait Violet que depuis un an et elles n'étaient pas si proche hors Quidditch, s'interrogea Olivier.
— Ils sont venus chez moi, avoua Morgan et Olivier s'en étonna. Avec tout notre dossier, ils pensaient que j'aurais peut-être plus d'informations. Bien sûr, ce n'était pas le cas. J'ai reçu quelques Doloris. Ils se sont rapidement rendu compte que je ne savais rien du tout.
— Désolé, Morgan, s'excusa Olivier et il imagina ce qu'allait ressentir Violet. Mais ils ont tué Riley, ça n'a aucun sens…
— Riley était Née-Moldue, lui rappela-t-il. Je suppose qu'ils en ont profité pour en arriver à leur fin.
Évidemment.
— J'en parlerai au Guérisseur de Violet, il voudra sûrement lui annoncer.
Morgan approuva d'un signe de tête. C'était donc la raison pour laquelle il était venu.
L'entraîneur accrocha ses cheveux, Olivier comprit que ce n'était peut-être pas tout. Morgan allait aborder un sujet qui concernait l'équipe, sans aucun doute.
— La Coupe du Monde aura lieu l'année prochaine, lui apprit-il et même Olivier s'en trouvé soulagé. Merlin merci, ils ont accepté de la déplacer. Je ferai partie du staff de l'équipe d'Angleterre.
— Félicitations.
Olivier sourit. Enfin de bonnes nouvelles!
— Merci, s'enthousiasma Morgan. Je vais avoir mon mot à dire dans la sélection, c'est aussi pour ça que je souhaitais te voir. Est-ce que Violet et toi pensez pouvoir être présents?
Holly fit volte-face. Ses lèvres étirées jusqu'aux oreilles, alors que lui-même ne réalisait pas cette question. Son cœur palpita. Morgan, lui avait-il vraiment posé cette question ? Lui demandait-il s'il était partant pour faire partie de l'équipe d'Angleterre? Était-ce bien ça? Olivier ne pouvait y croire. Comment pouvait-il y avoir cette once de bonheur alors que tout s'était écroulé autour d'eux?
— Bien entendu, ce ne sera pas officiel, lui rappela Morgan. Nous devons nous concerter avec le reste des sélectionneurs. La liste officielle sortira d'ici novembre. Mais, je commence à y penser.
— Oui. Oui! Nous le serons, enfin je crois. Violet aussi? Elle reste dans l'équipe?
— Bien sûr, répliqua Morgan avec évidence. Je ne peux pas me permettre de perdre ma meilleure poursuiveuse et l'Angleterre devrait aussi y songer… Je suis bien content de cette réponse.
Lui aussi, à vrai dire.
Olivier apprenait qu'il était dans la potentielle sélection pour la Coupe du Monde de Quidditch! Lui, Olivier Dubois! C'était inimaginable, surtout dans les circonstances actuelles. Il aurait tant aimé que Violet soit avec lui. Il aurait tant aimé lui dire.
Holly s'approcha et il était heureux de pouvoir partager cette nouvelle avec elle. Elle s'assit à ses côtés et elle tendit la main pour qu'ils se tapent dans la main.
— Vous êtes des champions, murmura-t-elle.
— En effet, approuva Morgan. Je vais devoir partir, j'ai beaucoup à régler avec Sylvester. Une dernière chose, nous pensons reprendre les entraînements en août. Vous serez présents?
— Je tâcherai d'être présent, oui. Pour ce qui est de Violet…
— Prenez votre temps, le rassura Morgan. L'équipe comprendra et nous nous adapterons en fonction de votre retour. Mais vous aurez toujours votre place dans l'équipe. Adresse tout mon soutien à Violet. Bon courage, Olivier.
— Merci pour tout, Morgan. Merci.
D'un dernier coup d'œil à Violet, son entraîneur quitta la pièce. Une fois disparu, des bras s'enroulèrent autour d'Olivier. Il sourit. Il retrouvait une partie d'Holly Green qu'il n'avait pas vue depuis un moment.
— Je suis tellement contente pour vous deux! s'exclama-t-elle.
— Nous ne sommes pas encore sélectionnés et nous ne sommes même pas sûrs que Vio…
— Arrête d'être aussi modeste, Olivier! Bien sûr que vous serez sélectionnés et Violet va s'en remettre, j'en suis sûre! Vous allez réaliser votre rêve!
Le visage d'Holly était des plus sérieux. Son sourire illumina la pièce et pendant un court instant, Olivier y décela celui d'Erine.
Devant la boutique de Farces et Attrapes, Olivier réalisa qu'elle n'avait jamais été aussi peu joyeuse. Les murs étaient salis par la poussière des incendies voisins. Le seul bruit qui y habitait était celui du silence. Les lumières étaient absentes. Autrefois, le rire résidait, incrusté dans chaque partie du magasin.
Aujourd'hui, le néant avait pris possession des lieux, privés de vie. D'une des vies, en tout cas.
— Ce n'était pas une bonne idée, marmonna George.
— Bien sûr que si c'en était une, l'en dissuada Olivier. Allez, viens. Un pas à la fois.
Il incita George à ouvrir la porte. Son meilleur ami s'exécuta dans un soupir.
Autour d'eux, rien n'avait changé, à la seule exception du manque de bonne humeur. Il existait encore des articles dans les vitrines. Il suffisait de tout déclencher à nouveau et la boutique récupérerait son âme.
— Il ne manque que le tapis rouge, remarqua Olivier.
— Tu t'essaies à l'humour? s'étonna George d'une œillade.
— C'est raté?
— Il y a encore de l'entraînement, tu devrais passer moins de temps au Quidditch.
Ils s'échangèrent un sourire. Il y avait bien longtemps qu'ils n'avaient pas été aussi spontanés. Dans le silence, ils rejoignirent l'arrière-boutique: endroit où le cerveau des deux frères fusait. Olivier se tourna vers le mur tapissé d'articles de presse qui les concernaient tous les cinq, ou presque et George confirma sa pensée:
— Erine n'aura jamais sa page à elle.
— Ça ne veut pas dire qu'elle n'y est pas à sa place, constata Olivier.
— Le mur perd de son sens alors.
— Fais ce qui est le mieux pour toi. Je pense qu'il est temps de nous adapter à notre vécu.
George le regarda, sourcils froncés. Ses yeux oscillaient entre haut et bas. Il le jugeait.
— J'essaie d'«élever mon esprit»! se défendit Olivier d'un léger rictus.
Échec en humour numéro deux.
George haussa les épaules et rangea les papiers qui trainaient sur le bureau. Il fallait bien commencer quelque part et il n'était pas venu pour débattre. C'était déjà bien assez dur de venir ici sans son frère. Il ouvrit le premier tiroir sans réfléchir. Ce fut la première erreur de la journée – enfin deux si on comptait le fait qu'il était ici.
Il s'effondra sur le tabouret – coup de chance, à une Noise près il finissait à terre. Olivier, qui balayait l'ensemble de l'atelier les bras croisés, se retourna. Il baissa les yeux sur la petite boîte que George tenait dans la main. George ferma les yeux, connaissant la prochaine question. Et Merlin, pourquoi avait-il cédé?
— La bague de fiançailles d'Erine, anticipa-t-il en ouvrant la boîte. Je l'avais depuis… Bien avant cette histoire de polynectar. Je comptais lui donner après le mariage de Bill et Fleur… Mais… Tu connais la suite.
Des mois plus tôt, George avait choisi cette bague en l'honneur de la couleur si unique des yeux d'Erine. L'anneau argenté mettait en valeur un onyx brillant. Fred lui avait assuré que c'était un très bon choix pour leur Aigle Amateur et George avait tant de fois imaginé Erine avec cette bague autour de l'annulaire.
Maintenant, il n'avait ni l'un, ni l'autre. Seuls leurs voix résonnaient dans sa tête à chacun de ses pas.
— WOW! s'émerveilla Olivier. Vous n'étiez pas revenus au magasin avant de venir à Dauphy's Sea?
— Pour récupérer les ingrédients et recettes nécessaires aux fabrications et le parchemin des commandes. Je… Je n'ai pas pensé à la prendre. Je le regrette…
Il s'étouffa dans ses pensées se remémorant qu'il était revenu ici sans même savoir qu'il s'agirait de la dernière où son frère serait présent.
— Désolé, Georgie. C'était maladroit de ma part… Je… Tu vas en faire quoi?
— Elle ne m'est plus d'aucune utilité…
D'une poigne, George ferma la boîte dont le claquement se répercuta sur les murs.
— Elle reste un magnifique souvenir…, rebondit Olivier. Peut-être devrais-tu la garder?
— Je vais y réfléchir.
George glissa la boîte dans la poche de sa cape. Peut-être trouverait-il quoi faire de la bague. Olivier avait raison, il ne pouvait la laisser enfermée dans un pauvre tiroir. Il n'avait pas l'intention d'oublier le bonheur que lui avait apporté Erine, bien au contraire.
En face de lui, Olivier s'assit, d'un air préoccupé. Bien entendu, il avait toutes les raisons de l'être. L'hospitalisation de Violet ne les aidait pas à remonter la pente. Au contraire, ils s'emprisonnaient dans la dépression de la dernière année. Ils ne pouvaient avancer ensemble tant que Violet n'allait pas mieux.
— Est-ce que tu m'en veux? lâcha Olivier.
C'était une question stupide, même un Troll ne l'aurait pas posée. George inhiba cette remarque, il avait encore quelques filtres à son actif. George savait qu'Olivier parlait très peu de sa culpabilité, il savait surtout qu'il y pensait beaucoup. Depuis la disparition d'Erine, Olivier se rejetait la faute. Il leur en avait fait part, jamais il n'avait posé la question directement.
— Holly… Toi… Vous restez présents, mais… Est-ce que tu m'en veux Georgie? Je n'arrive pas à croire que j'ai pu lui faire ça. J'aurais dû être avec elle, j'aurais dû m'assurer que tout le groupe suivait, j'aurais dû faire attention à elle en particulier. Comment ai-je pu la perdre, ELLE?
— Est-ce que tu en veux à Roger? l'interrogea-t-il.
— Pourquoi en voudrais-je à Roger? demanda Olivier.
Cet obsédé du Quidditch n'était définitivement pas un vif d'or.
— C'était lui le binôme d'Erine. C'est lui qui était avec elle. Donc je te demande, est-ce que tu en veux Roger?
— Non, bien sûr que non, c'était moi qui…
George leva les yeux au ciel. Il n'était que rarement celui qui réconfortait ses amis, encore moins celui qui leur ouvrait les yeux. A cet instant, il n'en avait pas le choix. Ce n'étaient qu'eux deux.
— Je n'en veux pas à Roger, comme je ne t'en veux pas, le coupa-t-il. Aucun de vous deux n'est responsable. J'en veux à la personne qui l'a fait tomber de son balai. J'en veux à chaque Mangemort. J'en veux à Voldemort. Pas à vous, certainement pas à toi. Tu as fait ce qu'il fallait. Tu as créé ton groupe et tu as choisi d'être le binôme d'Emilia Paulson parce que c'était la plus jeune. Tu l'as toi-même dit. Tu as fait ce qu'il fallait. Erine n'a simplement pas eu de chance, ça aurait pu être n'importe qui. Et c'était elle… Je… Je sais que tu aurais tout fait pour elle. Je ne t'en veux pas, Olivier, et je suis certain qu'elle ne t'en veut pas non plus.
Il inspira, très fort. Il avait besoin d'air s'il ne voulait pas embrasser le sol. Olivier hochait la tête, de manière amusante. Il lui fallait encore du temps pour assimiler ces paroles.
Du temps. Ils avaient tous besoin de temps.
— Ne t'en veux pas non plus, déclara-t-il en se levant. Ç impacterait tes performances au Quidditch et ce serait dommage que Morgan Harrison retire son souhait.
— Tu te remets à l'humour? s'étonna Olivier.
— C'est ce que Fred aurait voulu… Ce n'est pas pour ça que tu m'as convaincu de rouvrir?
Alors, George lui tendit la main pour le relever et Olivier la saisit. Ils étaient venus pour ça: ouvrir les portes du renouveau et continuer de faire vivre Fred et Erine.
La journée avait été productive. Olivier et George avaient effectué le ménage intérieur et extérieur. La boutique avait retrouvé de ses vives couleurs. George avait déclenché les automates et ça avait attiré des yeux curieux. Il avait été obligé d'installer une pancarte «Ouverture prochainement» pour éviter de recevoir plus de questions.
Ensuite, ils avaient trié les parchemins de fabrication, fait l'inventaire des articles et ingrédients restants. George avait expliqué les secrets de leurs créations à Olivier – de à son grand étonnement, il s'était montré admiratif. Peut-être arriverait-il à réutiliser Olivier comme cobaye un de ces jours. George s'était occupé de classer tous les papiers administratifs et pris le nécessaire pour travailler, il avait beaucoup de choses à mettre à jour. Heureusement qu'il était le plus doué en administration, Fred se serait arraché les cheveux.
A la fin de la journée, George était plutôt satisfait. Il ne manquait qu'une chose, une partie irremplaçable. Il envisageait de poser une plaque en hommage à son frère, à ce créateur qui les avait emmenés jusqu'au bout de leurs rêves. George avait toujours cru en leurs inventions, mais c'était Fred qui avait toujours vu plus loin.
— Peut-être que je pourrai ouvrir début juillet, dit-il. Violet sera remise d'ici là, non? Nous pourrons peut-être la rouvrir ensemble, avec toute ma famille et Lee.
— C'est une bonne idée, acquiesça Olivier.
George ferma la boutique et lança plusieurs sortilèges de protection ainsi que l'alarme à distance – sa baguette vibrerait en cas d'intrusion. Ses yeux se posèrent sur la porte voisine à la boutique, celle de leur appartement.
— Tu te sens capable d'y aller? demanda Olivier.
— Non. Cette journée était bien assez éprouvante. Ça viendra. Un pas à la fois, n'est-ce pas?
— Un pas à la fois, oui.
Ils avançaient. George ne pouvait le nier.
Chaque jour était dur et il s'habituait à ce chagrin si profond. Le chagrin ne le quitterait jamais, il pouvait apprendre à vivre avec. Il y aurait des jours où il serait difficile de se lever le matin, mais il parviendrait à les surmonter. Il le savait, car il n'était pas seul.
Son frère lui manquerait tous les jours du reste de sa vie, tout comme la moitié de lui qu'il avait emportée avec lui. Erine lui avait volé une partie de son cœur, mais il avait la chance de battre encore. Personne ne remplacerait sa moitié et personne ne remplacerait l'amour de sa vie. Cependant, il avait sa famille pour l'accompagner chaque jour qu'il restait.
— Ce n'est pas plus mal que tu aies perdu ton oreille, remarqua Olivier.
— Quoi?
— Hormis pour la baisse d'audition.
Olivier et George s'échangèrent un regard complice avant de pouffer de rire.
— Une journée au magasin et tu es capable d'être drôle, se moqua George. Bon… Qu'as-tu contre mon oreille?
— Au contraire, c'est très bien! C'était votre seule différence vraiment visible. Je ne vois que toi, ça me fait du bien. Je – Je sais que c'est toi, que je n'hallucine pas.
George approuva. La vie les avait devancés, elle avait toujours un coup d'avance. Rien n'arrivait pas hasard.
— Ça a toujours été moi le plus beau, hein? tenta-t-il. Même sans l'oreille.
— Evidemment! Quelle question! s'exclama Olivier en lui donnant une tape sur l'épaule.
Leurs rires se joignirent à nouveau. George sentait le sien tapait ses poumons et son cœur, une drôle de douleur. Il choisit de la faire taire. Il avait le droit de rire. Le rire était son meilleur remède pour guérir.
Il regarda Olivier qui observait avec contentement la boutique, tout en hoquetant de rire. George pensa à Violet qui se battait pour comprendre ce que lui venait de réaliser.
George avait des frères et une sœur. Il avait aussi Violivier, un autre frère et une autre sœur – d'une certaine manière – et ils étaient tout aussi importants. Il n'était pas seul, ils étaient ensemble.
De retour à Ste-Mangouste, Olivier posa sa main sur l'épaule de George. Son meilleur ami retrouvait une esquisse de sourire. La journée était plus que positive. Il en était ravi. Un pas à la fois, ils se retrouveraient.
Lorsqu'ils passèrent les portes du couloir du Service des Mots de l'Ame, Olivier constata qu'Holly était toujours là malgré la présence d'Harry et de ses parents. Holly Green ne faillait jamais. Il se tourna vers George. Il avait une dernière chose à faire.
— Aussi dur que ça sera, nous ne devons pas laisser tomber Holly. Nous devons rester auprès d'elle.
— Je ne sais pas si j'en suis capable, répondit George.
Olivier s'en doutait, il avait bien vu qu'il évitait Holly – alors qu'il n'aurait jamais agi ainsi apparemment.
— Je pense que tu es capable de tout. Nous l'avons vu aujourd'hui. Prends le temps qu'il te faudra. J'y arriverai pour nous trois, mais nous ne devons certainement pas l'oublier. Elle a aussi besoin de nous. Elle ne serait pas là sinon.
Le cœur d'Olivier se pinça en pensant à Holly qu'ils avaient oubliée ces dernières semaines. Il avait mis du temps à réaliser qu'Holly cherchait leur présence, ils se devaient de combler ça. Car Holly avait perdu sa sœur, comme George avait perdu son frère.
Il attendit que George confirme, puis ils retrouvèrent les quatre personnes. Olivier remarqua que les rideaux de la chambre étaient tirés. Violet était en séance.
— Il est entré il y a une heure, expliqua Holly – comme si elle avait lu dans ses pensées. Il reste de plus en plus longtemps.
En effet, il y avait encore quelques jours, le Professeur Khopsu ne restait que de courtes minutes. L'esprit de Violet se calmait petit à petit. Elle reprenait le contrôle d'elle et ça lui fit chaud au cœur. Il n'y avait que du bon aujourd'hui.
Harry s'approcha de lui et demanda à lui parler. Il accepta et Holly recula. Elle se positionna auprès de Ruth et Sebastian, à l'opposé de George. Olivier sourit quand il vit sa mère passer sa main dans le dos de Holly.
— Je m'excuse de t'avoir parlé ainsi à Poudlard, dit Harry. Ce n'était pas adapté et ce n'était pas juste envers toi. Je… Je n'avais pas toutes mes idées au clair et je m'inquiétais pour elle.
— Je sais, Harry, répondit Olivier. Je pensais la plupart de mes mots, je ne vais pas te mentir. Mais ça restait dur pour toi. Tu ne méritais pas ça. Nous étions sur les centaures, c'est normal.
— Elle va aller mieux, tu crois?
— J'en suis certain.
La porte de la chambre s'ouvrit et le Professeur Khopsu en sortit. Il griffonnait encore sur son parchemin à l'aide d'un stylo. Le professeur leva un sourcil et constata qu'il était observé. Il leur sourit et enroula son parchemin avant de poser le stylo derrière son oreille. Il leur accorda un regard compatissant et annonça:
— Elle progresse.
Un souffle, en chœur, de soulagement se propagea dans le couloir.
— Je ne vais pas attendre demain pour vous le dire, poursuivit le Professeur, ce ne serait pas professionnel de ma part. Je ne vais pas encore pouvoir vous laisser entrer.
Le monde d'Olivier s'écroula. Encore. La journée se passait si bien, comment pouvait-elle se terminer ainsi? Il avait tellement cru pouvoir serrer Violet dans ses bras.
— Quoi? s'exclama Harry.
Le professeur Khopsu l'observait lui, il attendait qu'il soit disponible pour entendre la suite. Olivier hocha la tête, malgré lui.
— Elle tient désormais l'éveil. Elle a accepté d'essayer de tenir la soirée. J'irai la voir plus régulièrement. Cependant, c'est encore un chemin sinueux pour elle. Je suis désolé. C'est une affaire de quelques jours, mais je ne veux pas précipiter les étapes.
De sa baguette, le professeur Khopsu ouvrit les rideaux et les salua avant de partir. Olivier se tourna.
Violet était assise sur le lit. Ses jambes tremblotaient contre sa poitrine. Elle s'agitait d'avant en arrière, le regard perdu bien loin de Ste-Mangouste. De sa place, il distinguait les larmes perler une par une le long de son visage.
Il retrouva le souafle dans sa gorge et ses mains tremblèrent. Olivier croisa les bras pour contenir son émotion. Il coupa sa respiration jusqu'à…
Une main serra son épaule sans la lâcher. George était là. Une tête se posa sur son bras. Holly était là. Une larme s'écoula sur sa joue et termina son chemin au coin de son discret sourire.
Car malgré la pénibilité de ces épreuves, Olivier savait qu'ils seraient capables de les surmonter.
Ensemble.
Ce chapitre vous a-t-il plu ?
Cette suite de tome ainsi que tome 5 permettront de resserrer les Fils entre Oli, George, Holly et peut-être Violet (qui sait ce qui va lui arriver à notre pauvre Vio ?).
Avez-vous apprécié ce soutien entre George et Olivier ? Leur moment à deux ? Je vous ai un peu spoiler, mais pensez-vous que ça va les rapprocher, les rendre plus complices ?
Vous avez été beaucoup à commenter aimer la relation entre Olivier et Holly, je suppose que ces petits instants vous ont plu alors ? :) Je vous l'ai promis, ce n'est que le début.
Qui est triste pour Riley, mais contente pour Violivier ? Surtout pour Oli, car Vio n'en est pas encore là. Et on remercie Morgan de continuer à les supporter et les encourager malgré tout !
Au prochain chapitre "Clair de lune" : Fausse joie. Je vous dis rien. Ce serait gâché l'effet de surprise.
A bientôt, j'espère (je fais de mon mieux, je vous le promets). Coeur.
