Salut, salut ! Bon, il semblerait qu'il y a de nouveaux bugs sur le site. Malheureusement, je n'ai pas vraiment de solutions pour le moment. J'espère juste que vous ne serez pas trop impactés, n'hésitez pas à me dire si c'est le cas. En croisant les doigts : bonne lecture !


«Est-ce vraiment une bonne chose que Potter soit présent pour cette conversation? demanda Rogue, sans pour autant se montrer méprisant. Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il vient de vivre une expérience désagréable et il devrait se reposer, pas essayer de comprendre d'obscures théories magiques bien loin des capacités de compréhension d'un enfant de douze ans.»

«Je n'ai pas de problème avec la présence de Harry, dit Dumbledore sur un ton neutre. Tant que Sirius est d'accord.»

Harry sourit à Dumbledore avant de tourner vers Sirius des yeux implorants. Sirius hocha la tête en direction de Rogue, qui leva les yeux au ciel, mais semblait surpris.

«Bon, la première chose, je pense, dit Sirius. C'est de le trouver. Il- il- Tom doit bien vivre dans quelque chose, non? Ou quelqu'un?»

«Le Seigneur des Ténèbres était vraiment affaibli lorsqu'il passait du temps en dehors d'un hôte, dit Quirrell en hochant la tête. Ou du moins, c'était le cas l'année dernière. Même le fait de se déplacer entre deux hôtes était épuisant pour lui-»

«Et fatal pour toi, dit Rogue en regardant Quirrell. Si tu n'avais pas pu volé un remède.»

Fumseck ébouriffa ses plumes, l'air plus mécontent que Sirius n'avait jamais vu chez un autre oiseau.

«Notre accord était un arrangement à long terme.» dit Quirrell.

«Contrairement à celui de Paul Morton.» dit Sirius.

«Quelques semaines, dit Quirrell en haussant les épaules. C'est déjà long. Et je dois dire que le Seigneur des Ténèbres n'a pas été doux quand il est parti. Ce n'est pas son genre de laisser les choses inachevées et Morton aurait du mourir.»

«Donc tu penses que la personne qu'il possédait est morte?» demanda Harry avec un teint maladif.

«Peu probable, dit Quirrell. Si c'est une possession non voulue, il aura du se montrer subtil et limiter le temps pour éviter d'éveiller les soupçons. Et s'il a trouvé un autre allié-»

Quirrell soupira en disant cela, mais ce que ce soupir voulait dire, Sirius n'aurait pu le dire.

«-il ne le laissera pas mourir tant qu'il ne sera pas convaincu d'avoir gagné ou perdu.»

«Si c'est une possession non voulue, dit Sirius, qui ne souhaitait pas évoquer les Horcruxes – parce qu'il ne faisait pas confiance à Quirrell là-dessus – mais avait besoin de réponses. Il ne passerait sans doute pas beaucoup de temps avec la personne?»

«Probablement pas, non.» dit Quirrell.

«Alors il doit avoir un autre- endroit. Une autre personne ou un objet-»

Dumbledore – qui était tranquillement assis sur sa chaise depuis plusieurs minutes, les sourcils froncés – leva les yeux en entendant ça.

«Un animal peut-être, dit Quirrell. Oui, sûrement.»

«Qui soit dans l'école.» dit Harry.

«Pas forcément, répondit Quirrell. Nous utilisions des hiboux l'année dernière-»

«Mais tu as dit que le fait de bouger le fatiguait.»

«Oui, Potter-»

«Mais j'ai du avoir un contact avec la personne qu'il possédait ou-»

Harry croisa le regard de Sirius.

«-l'objet. Non?»

«C'est correct.» répondit lentement Quirrell, en fronçant les sourcils.

«Donc il est dans l'école, dit Harry. Ou il l'était aujourd'hui.»

Harry avait beau être fier de lui pour avoir compris cela, Rogue et Dumbledore avaient l'air aussi désespéré que Sirius. Quirrell semblait juste pensif.

Dumbledore se tourna vers un portrait sur le mur et lui donna des instructions. McGonagall devait réunir Chourave, Flitwick et quelqu'un d'autre pour s'occuper des Serpentards vu que Rogue était avait eux, et emmener les élèves dans leurs salles communes. Une fois arrivés là, ils devraient être questionnés sur d'éventuels comportements étranges repérés dans la journée, plus particulièrement aux heures précédant le départ de Harry à l'entraînement de Quidditch (car il n'y avait aucun moyen de savoir quand il avait été possédé) et durant la dernière demi-heure, depuis que Tom avait quitté la tête de Harry.

«Fred et George étaient avec moi pendant tout l'après-midi jusqu'à l'entraînement de Quidditch, dit Harry. Ils ont peut-être vu quelque chose.»

«Alors je suis sûr qu'ils partageront l'information quand le professeur McGonagall leur posera la question, dit Rogue. Ces garçons sont des dangers, mais ce ne sont pas des Mangemorts.»

Sirius supposa que c'était la preuve de l'amélioration de la relation entre lui et Rogue, car Sirius ne pensa même pas à une insulte pour répondre à la remarque sur les Mangemorts.

«Et si vous voulez bien m'excuser, Monsieur le Directeur, je préfère m'occuper de mes Serpentards moi-même. Je devrais être là-bas avec eux.»

«Merci Severus.» dit Dumbledore.

Rogue fit un geste qui pouvait être un signe de main vers Sirius ou qui n'était peut-être qu'un mouvement pour secouer sa manche ou éloigner un moustique, avant de fixer Harry pendant un instant. Pendant une seconde, Sirius se demanda s'il allait dire quelque chose comme 'sois prudent', mais Rogue se retourna et quitta le bureau sans un mot, ce qui ne surprit pas du tout Sirius.

«Je pense que je vais aussi m'en aller. Je n'ai pas d'excuse aussi noble que Rogue-»

La lèvre de Quirrell se retroussa un peu et il leva les yeux au ciel.

«-mais Black m'a interrompu dans mon travail ce soir et je pense que Mme Walpole voudra que je revienne pour fermer la boutique avec elle.»

«Merci pour ta … coopération ce soir, Quirinus, dit Dumbledore. Tes réflexions sont- uniques.»

«Je crois déceler un semblant de compliment ici, ricana Quirrell. Et vous pouvez le garder. Je suis obligé d'aider, vous vous en êtes assurés.»

Il montra la Cheminée.

«Je peux?»

Dumbledore agita la main. Quirrell prit une poignée de poudre de Cheminette et la jeta dans le feu. Il grimpa dans les flammes vertes, sa robe s'agitant autour de ses chevilles.

«Merci.» lui dit Harry.

Sa voix était sèche, méfiante, mais sincère. Quirrell leva la tête, surpris, mais il masqua rapidement son expression et afficha une expression que Sirius aurait qualifié de hautaine. Mais ça ne l'était pas vraiment, car il était aussi … curieux. Et alors, en regardant seulement Harry, Quirrell inclina la tête.

«Chez Walpole.» murmura Quirrell, et le feu l'avala.

Sirius regarda Harry, qui avait l'air gêné et défiant.

«Quoi?» demanda Harry.

Sirius pouvait sentir les yeux de Dumbledore qui passait de l'un à l'autre.

«Il a aidé

«Il a aussi essayé de te tuer-»

«Toute aide est bonne à prendre.» dit Harry avec une voix sinistre, et Sirius supposa que c'était vrai.

J'imagine que ça ne me laisse pas beaucoup d'options … Sirius prit une grande inspiration.

«Bien, Harry, si Sirius est d'accord, je pense qu'il est temps que tu rejoignes la tour de Gryffondor. Le moins que l'on puisse dire, c'est que tu as eu une soirée agitée-»

«En fait, l'interrompit Sirius. J'aimerais qu'il reste encore un peu. Il y a des choses dont on doit encore … euh … discuter et il en sait presque autant que moi.»

Harry, à sa décharge, semblait savoir exactement de quoi Sirius voulait parler, même s'il semblait vraiment surpris que Sirius ait souhaité en parler maintenant. Après tout, c'était quelque chose qu'ils avaient gardé pour eux depuis des années. Dumbledore semblait méfiant, mais agita la main, invitant Sirius à poursuivre.

Après un long moment à réfléchir à la meilleure façon d'aborder le sujet sans pour autant la trouver, il décida de se lancer.

«Voldemort a créé un Horcruxe, peut-être deux.»

«Pardon?» demanda Dumbledore en clignant des yeux.

«Un Horcruxe. C'est-»

«Donc tu as vraiment dit ça, dit doucement Dumbledore. J'espérais avoir mal entendu.»

«Donc vous savez de quoi il s'agit?»

«Une façon d'atteindre l'immortalité.» dit Dumbledore sur le même ton doux.

Son ton devint soudainement dur et amer.

«Pour quelqu'un qui serait prêt à en payer le prix. Cela fait des années que je n'en avais pas entendu parler. Horace était le dernier à m'en parler et avant lui ...»

Les yeux de Dumbledore étaient lointains.

«Tu dis que Voldemort en a créé un?»

«Un médaillon. Le médaillon de Serpentard.» répondit doucement Harry.

«Et puis-je demander comment, dit Dumbledore en fronçant les sourcils. Comment êtes-vous au courant de ça? L'existence d'un Horcruxe n'est pas un sujet fréquemment abordé par les Aurors et leur filleul.»

La barbe de Dumbledore frémit lorsqu'il prononça ses derniers mots.

Et c'est ainsi que Sirius lui raconta l'histoire, de Regulus et de Kreattur, de la caverne près de l'océan, du bateau et de la potion, Harry rajoutant parfois des détails que Sirius oubliait.

«Il faut qu'on aille le chercher aussi vite que possible, s'exclama Dumbledore en se levant. Sirius, si tu veux bien m'y accompagner et peut-être demander à Kreattur – son expérience peut être utile-»

«Il n'y est plus, Monsieur.» répondit Harry.

Les yeux de Dumbledore se posèrent sur lui, puis sur Sirius. Le Directeur était un vieil homme et – certains le contrediraient – un peu sénile, mais il était intelligent, et Sirius vit le moment où il comprit. Ses yeux se plissèrent, presque dangereusement en regardant Sirius, puis son visage se lissa à nouveau quand il se tourna vers Harry.

«Vous l'avez?» demanda Dumbledore.

«Il est à la maison.» répondit Harry.

«Sirius-»

«Pas la meilleure idée que j'ai eu en tant que tuteur, avoua facilement Sirius. Loin de là, en fait, mais ça a bien fini. On a récupéré Remus-»

«J'ai récupéré Lunard, dit Harry sur un ton orgueilleux. Tu déprimais à la maison avec du chocolat chaud-»

Sirius le fusilla du regard.

«Et je vous ai rencontré, Monsieur. Vous vous souvenez, à Sainte-Mangouste?»

«Je m'en souviens, Harry, oui.» laissa échapper Dumbledore, dans un souffle.

Il se rassit et Fumseck vola jusqu'à lui, en gazouillant. Dumbledore ouvrit la bouche, la referma plusieurs fois, puis se pinça l'arrête du nez, éloignant visiblement toutes les questions et autres reproches qu'il voulait formuler.

«Et il est toujours intact?»

Sirius sentit son visage s'assombrir.

«J'ai presque tout essayé. Des sorts, des maléfices, des potions, des poisons, j'ai laissé Kreattur essayer et je l'ai même laissé à une banshee pendant un moment-»

«L'assistante de Mme Walpole?» demanda Dumbledore.

«Keira, confirma Sirius en acquiesçant. Je me suis fait arrêté à ce moment-là, d'ailleurs.»

Sirius pouvait presque voir le puzzle se résoudre dans l'esprit de Dumbledore et le laissa mettre du sens derrière tout cela.

«J'ai vraiment tout essayé. Tout ce que les livres en disent, c'est qu'il faut une substance tellement destructrice qu'il ne peut se réparer lui-même. Une grande purge a eu lieu voilà des siècles, mais impossible de trouver comment

«Personne ne s'ennuierait à en créer si c'était si facile à détruire, dit Dumbledore. As-tu pensé à un Détraqueur?»

«Oui, dit Sirius. Mais ça ne le détruirait pas, ça ne ferait que … le déplacer … Et que se passera-t-il une fois que le Détraqueur l'aura- avalé? Je préfère autant gérer un morceau plus ou moins inanimé de Voldemort plutôt qu'un morceau qui peut se promener.»

«Plus ou moins inanimé?»

«Il y a eu un incident il y a quelques années. Des choses ont été dites, j'ai fait explosé une pièce.» expliqua brièvement Sirius, sans rien ajouter de plus.

Il y avait une sorte d'accord tacite entre Harry et Sirius de ne pas parler de ce qui s'était passé cet après-midi là. Même Remus ne connaissait pas la version exacte des événements.

«J'ai bien peur d'être victime d'une migraine.» dit Dumbledore avec un léger sourire.

Sirius grimaça.

«Je n'ai pas fini d'entendre parler de ce médaillon, avertit Dumbledore. Mais je suis prêt à l'ignorer quelques temps. Vous avez dit qu'il pourrait y en avoir un second?»

«Et bien, déclara Harry avec impatience. Un Horcruxe semble être une bonne façon de ranger une partie de soi, n'est-ce pas, Monsieur? Une- une bonne façon pour ranger Tom

«Ah.» fut tout ce que répondit Dumbledore.


Remus entra dans l'ascenseur et appuya sur le bouton pour le quatrième étage, avant d'essuyer ses mains moites sur sa robe. Lui et les trois autres occupants du bâtiment qui n'étaient pas des Aurors – Mme Hardy du premier étage et Olivier Roche et sa fille Marie du troisième – avaient reçu des petits galets brillants d'une lueur bleue qui les autorisaient à utiliser l'ascenseur (qui avait été ensorcelé pour n'autoriser que les gens qui en possédaient).

Remus en était reconnaissant. Quand l'organisation pour les Aurors réunissait plus de deux membres du groupe de Dora dans le même bâtiment, cela résultait en une troupe de personnes certes talentueuses, mais aussi incroyablement compétitrices, et cela dans un espace confiné. Bien qu'ils soient plutôt amusants – pour la plupart – et sympathiques et que le bâtiment devait être l'un des plus sécurisés au monde en raison de la présence d'occupants hautement qualifiés, il ne valait mieux pas que quiconque s'ennuie.

Durant les premiers mois, cela n'avait pas eu beaucoup d'importance, car aucun d'eux ne se connaissait encore bien et que chacun restait dans son coin. Mais à mesure que les cours de Dora avançaient, que les Aurors se rapprochaient et étaient plus à l'aise les uns avec les autres, les choses changeaient.

Carla, qui vivait au cinquième étage, prenait un malin plaisir à inventer des sortilèges pour piéger ceux qui utilisaient les escaliers. Des sortilèges qui n'avaient pas encore de contre-sorts et qui étaient – selon Dora – un véritable casse-tête, à moins que vous ne soyez Joanna, qui pouvait prédire les contre-sorts et passer à travers sans encombre … pour aller rejoindre son appartement et scanner le futur à la recherche d'idées pour piéger à son tour les escaliers et prédire qui allait tomber dans quel piège.

Tarek mettait en place différentes couches de protections complexes sur les escaliers. Certains repoussaient les gens, d'autres créaient des illusions – d'autres protections pour faire perdre du temps à la victime ou donner l'impression que les escaliers bougeaient – et d'autres bloquaient leur victime jusqu'à ce qu'il soit capable de défaire les runes. Ni Beth, ni Luc ne ciblaient directement les escaliers. Au lieu de ça, ils mettaient en place des échauffourées partout dans le bâtiment et utilisaient autant la cage d'escalier que les couloirs, les autres appartements et le petit jardin sur le toit.

Et puis, il y avait Asha, une sorcière très douée dans la magie de l'esprit, qui n'avait pas besoin de contact visuel pour utiliser la Légilimancie – même si elle était plus puissante quand c'était le cas – et passait son temps libre à projeter son esprit à travers le bâtiment, pour voir si ses capacités étaient limitées par la distance. Il était habituel pour Remus et Dora de s'installer à table et – Dora en général – d'entendre sa voix dire que leur dîner avait l'air bon ou demander si Dora venait de trébucher contre le canapé car quelque chose avait frappé contre le plafond de la cuisine d'Asha ou leur dire que Canis était de nouveau dans son appartement (et Merlin savait comment il se promenait entre ces lieux périlleux) et leur demander si l'un d'eux pouvait venir le récupérer avant qu'elle ne fasse une réaction allergique.

Non, on ne s'ennuie jamais ici, pensa Remus en secouant la tête. De l'autre côté des portes de l'ascenseur, quelque chose s'écrasa et quelqu'un cria quelque chose. Il ne savait pas trop s'il devait soupirer ou rire. D'un côté, la plupart d'entre eux étaient tous jeunes comme Dora, et ils avaient bien raison de s'amuser. Et Dora aimait aussi ça. Quand elle était à la maison, elle se plaignait du fait qu'il lui avait fallu une demi-heure pour monter les escaliers, du fait que Luc l'avait encore battu en l'avait surpris dans le hall d'entrée (même si contre lui, elle commençait à utiliser des sorts qui nécessitaient des contre-sorts verbaux), mais elle disait aussi que ça l'obligeait à rester alerte et dans ses lettres, Fol-Œil lui avait confirmé qu'on était jamais trop prudent. Et donc Remus gérait ça avec bonne humeur, tant qu'on lui laissait son petit galet bleu et l'ascenseur.

L'ascenseur s'arrêta doucement et Remus jeta un œil à l'extérieur, à droite et à gauche, avant de sortir dans le couloir.

Rien, pensa-t-il, soulagé. Bien. Il traversa le couloir rapidement, déverrouilla la porte et entra dans son appartement. Il ferma la porte derrière lui et la verrouilla. Aucune interruption, pensa-t-il en hochant la tête. Mais c'était une erreur.

Dora et Beth étaient affalées sur les canapés et la dernière affichait un regard noir. Remus entendit le nom de 'Sato' et pensa que ça expliquait les choses. Dora lui avait confié que le coordinateur des Aurors plaisait à Beth, mais qu'elle refusait d'agir car cela ne serait pas professionnel. Remus avait juste répondu qu'ils feraient un couple très intimidant et très talentueux et Dora avait ri en disant qu'il ne comprenait pas.

«Salut, lança Dora en lui souriant largement. Comment s'est passé l'école?»

«Bien.» répondit Remus.

«Tu as l'air stressé.» dit-elle en penchant la tête.

«Non. Salut Beth.» dit Remus, même s'il n'était pas particulièrement heureux de la voir à ce moment-là.

«Hey.» répondit celle-ci en agitant la main, ignorant le fait qu'elle s'incrustait.

«Remus, dit Dora, la bouche frémissante. Tu comptes rester debout comme ça avec ton air perdu?»

«J'suis pas-»

Mais si.

«Désolé. Non. Je vais- aller me changer.»

Et il se maudit pour avoir dit ça, car il mettait habituellement son pantalon de pyjama, mais il devait garder sa robe sur lui. Sinon la petite boîte carrée dans sa poche serait trop visible.

«D'accord.»

Remus pouvait sentir le regard de Dora sur lui quand il s'éloigna vers leur chambre et ferma la porte derrière lui pour les fuir.

«Bonjour.» dit Remus quand Canis ouvrit un œil jaune pour lui lancer un regard noir pour l'avoir dérangé.

Remus le caressa une fois, rapidement, avant que Canis ne décide de le mordre ou de le griffer.

«Je suis surpris que tu ne sois pas dehors à menacer nos voisins.»

Canis bailla pour toute réponse et Remus y réfléchit un moment, décidant que c'était aussi bien que Canis soit là. De cette façon, il n'était pas en train de miauler à la porte pour qu'on le laisse entrer et les voisins n'auraient pas besoin de débarquer – pour le ramener ou pour demander à l'un d'entre eux de venir le chercher. Oui, il valait mieux que le chat reste là.

Remus ne se changea pas, mais par chance, aucune des sorcières présentes dans le salon ne commenta ce fait. Elles avaient mangé toutes les deux – et Remus avait mangé à l'école – donc le dîner n'avait pas besoin d'être préparé et Remus – qui avait bêtement prévu d'avoir Dora pour lui tout seul ce soir – s'était assuré de ne pas avoir de travail à faire et était à jour dans ses corrections.

Obligé de passer le temps jusqu'au départ de Beth, il commença à écrire une lettre à Harry, mais Dora lui demanda ce qu'il faisait et lui demanda ensuite d'attendre pour qu'elle puisse écrire elle aussi. Remus mit le parchemin de côté et essaya de penser à une autre personne à qui écrire. Matt était censé lui rendre visite le week-end prochain, donc il n'y avait aucun intérêt à lui écrire et Remus attendait des réponses de Sirius et de Hagrid, donc il ne pouvait pas non plus leur écrire … Et qui d'autre restait-il? Il tapota sur son bureau avec ses doigts, avant de se lever et de décider de lire un livre.

Mais Remus n'était pas d'humeur à lire. Il feuilleta le manuel de Défense que recevait les élèves de Beauxbâtons à la recherche d'idées de leçons, mais il n'y trouva rien parce qu'il était trop occupé à écouter Dora et Beth et à se demander quand la dernière comptait partir. Jamais, semblait être la réponse à cette question. Elles étaient toutes les deux plongées dans une conversation très technique sur la confection de potion et plus spécifiquement, sur le Polynectar et la potion d'Animagus, ou ce qui semblait être un mélange des deux. Remus ne pouvait pas en comprendre davantage, il était nul en potions.

Enfin, vers vingt-deux heures, Beth s'en alla et Remus jeta presque son livre dans sa hâte de le ranger et de se lever, sans pour autant savoir encore ce qu'il allait faire. Mais se mettre debout était déjà un bon début.

«Oui?» demanda Dora en le fixant, depuis la porte d'entrée.

«Je n'ai rien dit.» dit Remus en commençant à se rasseoir pour ne pas éveiller ses soupçons, avant de changer d'avis et de se remettre debout.

«Du thé?» demanda-t-elle à travers ses yeux plissés.

«S'il te plaît, répondit-il un peu faiblement, tandis qu'elle se dirigeait vers leur petite cuisine. Tu as fait beaucoup de choses aujourd'hui?»

Et la voilà distraite, à parler de potions à nouveau, des pièges qu'elle avait placé dans la cage d'escalier cet après-midi. Elle disait qu'elle espérait piéger Carla. Ce serait drôle de la voir avec des cheveux roses puisqu'elle désapprouvait la chevelure colorée de Dora. Remus rit avec elle et accepta une tasse de thé avec une main moite.

Ils s'assirent à la table de la cuisine et – à la demande de Dora – Remus lui raconta sa propre journée et le fait que l'année prochaine, lui et Monsieur Motte envisageaient de se partager les cours. Remus prendrait les premières années, Motte s'occuperait des deuxièmes années, Remus des troisièmes, et ainsi de suite. Remus était impatient, car cela signifiait qu'il aurait plus de responsabilités et plus de liberté dans son programme.

Canis vagabonda hors de la chambre à un moment et rappela instantanément à Remus – qui s'était détendu – qu'il avait des projets. Il commença à renifler et à tapoter la poche de Remus.

Comment il le savait, Remus l'ignorait, mais ça lui ressemblait beaucoup.

«J'ai du renverser de la sauce sur ma robe au dîner.» murmura Remus en réussissant enfin à détacher les griffes de Canis de sa robe.

Canis plaqua ses oreilles en arrière et Remus utilisa son pied pour l'éloigner vers la porte, sous le regard amusé de Dora.

«Je déteste ton chat.» lui dit Remus en se rasseyant sur sa chaise.

«Non, c'est pas vrai. Tu commences à le supporter, je le sais-»

«A le supporter? demanda Remus. Quoi, donc je suis passé de le détester à juste le supporter?»

«Quelque chose comme ça.» répondit Dora, le sourire aux lèvres.

«En parlant d'apprécier … Ou plutôt de choses- de gens que-»

Remus s'arrêta là, parce que c'était une façon effroyable d'aborder le sujet. Nerveux, sa main se posa sur la boite dans sa poche.

«Je veux dire- euh-»

Quelqu'un se mit à tambouriner sur la porte et Remus lâcha la boîte, la laissant en sécurité dans sa poche avant que Dora ne puisse la voir. Elle était déjà debout, trébuchant contre la chaise en voulant aller ouvrir la porte.

Laisse-les frapper, fut tenté de dire Remus. C'était sans doute juste un des Aurors avec une nouvelle idée pour piéger les escaliers. Ça peut bien attendre demain matin. Mais il suivit Dora jusqu'au salon et étira le cou pour voir de qui il s'agissait quand elle ouvrit la porte.

Un Sirius aux cheveux roses ébouriffés enlaça Dora d'un bras, avant d'entrer, un casque de moto sous l'autre bras.

«J'imagine que c'est toi qui a piégé les escaliers?» lui demanda-t-il.

En réponse, les cheveux de Dora prirent une teinte rosée de gêne.

«Je n'ai pas réussi à utiliser l'ascenseur et quand j'ai utilisé les escaliers-»

«Finir avec les cheveux roses est un petit prix à payer pour avoir utilisé les escaliers, murmura Remus. T'as de la chance de ne pas être tombé dans une embuscade.»

«Qu'est-ce que tu fais là?» demanda Dora, tout en lui rendant ses cheveux naturels.

«J'imagine que tu n'es pas venu jusqu'ici parce que tu t'ennuyais?» demanda Remus.

Il espérait pourtant que c'était le cas. D'abord, parce que si c'était ça, Remus pourrait le renvoyer à la maison, mais ensuite, parce que si Sirius débarquait en France sans s'annoncer, c'était le signe qu'il avait une nouvelle à partager. Et les nouvelles de Sirius étaient rarement bonnes.

«Content de te voir moi aussi.» dit Sirius, penaud.

«Désolé, dit Remus en lui adressant un petit sourire d'excuse. C'est juste- inattendu-»

«Ouais, dit Sirius, un peu distrait, sans trace d'agacement ou d'offense. Désolé, j'ai juste- Il y aurait eu trop de choses à expliquer à Marly et j'ai déjà passé beaucoup de temps à expliquer-»

«Je vais faire du thé.» déclara Dora en les regardant l'un après l'autre.

«Désolé, s'écria Sirius dans sa direction. Remus pourra t'expliquer plus tard, c'est juste-»

«Tu veux du sucre, Sirius? Du lait?» demanda-t-elle, visiblement pas dérangée le moins du monde.

«Les deux, rien- Je m'en fiche, en fait.» dit Sirius.

Il se tourna vers Remus.

«Désolé de- débarquer, mais-»

«Tu l'as déjà dit, dit Remus en souriant presque. Qu'est-ce qui s'est passé? J'imagine que Harry n'est pas en danger ou il serait là, calé sous ton bras-»

«Ah.» souffla Sirius en lui adressant un regard noir.

Et alors, son odeur frappa. Furieux, effrayé, confus, impuissant et toutes sortes d'autres choses horribles. Remus recula de plusieurs pas, en se pinçant le nez.

«Ah, désolé, dit Sirius en prenant une grande inspiration. Donc Harry a rencontré Voldemort aujourd'hui et nous pensons avoir peut-être trouvé un Horcruxe.»

«Je te demande pardon?» demanda Remus en s'asseyant lourdement.

«Ouais.» dit Sirius en grimaçant.