Chapitre 6: Le Sorceleur et les Dryades; Trancher pour Avancer".
La forêt de Redania n'était pas une forêt ordinaire. Arno le savait dès les premiers pas qu'il avait faits sur ce sentier étroit, envahi de racines et de branches tordues. L'atmosphère était oppressante, comme si chaque arbre, chaque feuille, portait une intention malveillante. L'air lourd, presque suffocant, était saturé d'une humidité qui collait à la peau, et chaque pas qu'il faisait semblait réveiller une étrange tension dans l'air. Pourtant, fidèle à lui-même, Arno n'était pas impressionné.
« Sérieusement, on est dans The Witcher ou dans une version dark de Mon Voisin Totoro ? Je m'attendais à un peu plus de fun, genre des figurines Hello Kitty disséminées entre les arbres, mais rien. Ce roman manque cruellement de merchandising. »
La brume qui serpentait entre les troncs d'arbres centenaires semblait vivante, comme si elle traînait dans son sillage des murmures que seuls les arbres pouvaient comprendre. Mais Arno, indifférent à cette ambiance cauchemardesque, continuait d'avancer, sa capuche rabattue sur son visage monstrueux, Paulette accrochée à sa ceinture et Claudette non loin. Il était prêt à toute éventualité, même si cela impliquait de se battre contre un troupeau de cerfs zombifiés – après tout, il avait déjà vu pire.
Des bruits indistincts résonnaient au loin, des craquements furtifs, comme si la forêt elle-même respirait. Arno, toujours alerte, ne put s'empêcher de remarquer l'étrangeté de ces sons. Mais cela ne l'arrêta pas dans ses élucubrations internes.
« Ah, ce doux son de craquements de branches… soit c'est une bande de monstres prêts à me sauter dessus, soit c'est la version Redanienne de ASMR forêt. Dans les deux cas, je vais m'en sortir. »
Il passa sous une arche naturelle formée par deux arbres aux branches entrelacées, et le chemin devant lui semblait se refermer, comme si la forêt l'avalait peu à peu. Le soleil, bien que toujours haut dans le ciel, peinait à percer la canopée épaisse. Seule une lueur verte, inquiétante, filtrait à travers les feuillages, projetant des ombres mouvantes sur le sol.
Arno sentit soudain un frisson remonter le long de sa colonne vertébrale. Ce n'était pas la première fois qu'il ressentait cette sensation, mais ici, elle était plus intense. Quelque chose l'observait. Ou quelqu'un.
Il s'arrêta un instant, feignant l'indifférence, mais ses instincts de sorceleur étaient en alerte. Il fit mine d'ajuster son gant, mais ses sens étaient aux aguets. Une brise légère fit bruisser les feuilles au-dessus de sa tête, et pour la première fois depuis qu'il avait pénétré dans la forêt, il se sentit véritablement sur le qui-vive.
« Et là, c'est le moment où je devrais faire une pause dramatique et vous dire que je sens un danger imminent. Mais franchement, ça devient cliché. On sait tous comment ça va se passer : quelque chose va bondir, je vais trancher, et tout le monde sera content. Ou pas. » Il haussa les épaules.
Arno avançait à pas feutrés, mais le sentiment qu'il n'était plus seul se renforçait à chaque seconde. Il pouvait presque sentir les regards perçants de la forêt posés sur lui. Pourtant, fidèle à lui-même, il ne ralentit pas. Ses pieds foulaient le sol jonché de feuilles mortes, les craquements résonnant comme autant d'échos dans cette ambiance lourde et étouffante.
Puis, tout à coup, sans prévenir, les branches au-dessus de lui bougèrent, et avant qu'il ne puisse esquisser un geste, quelque chose d'étrange se produisit. Les racines sous ses pieds s'animèrent, s'enroulant autour de ses jambes comme des serpents de bois. Des lianes jaillirent des arbres, fondant sur lui avec une précision dérangeante. En un clin d'œil, ses bras furent tirés vers l'arrière, immobilisés par des liens végétaux, tandis que d'autres racines montaient en spirale le long de son torse, le plaquant au sol.
« Ah, voilà ! Enfin un peu d'action ! » s'exclama Arno, un sourire espiègle se dessinant sur ses lèvres, malgré sa situation inconfortable. « J'étais sur le point de m'endormir. »
Il tenta de bouger ses jambes, mais les racines l'avaient complètement piégé. C'est alors que les dryades émergèrent des arbres, glissant avec une grâce surnaturelle entre les troncs. Leurs yeux verts perçaient l'obscurité de la forêt, et leur peau se fondait dans le décor, telle une extension vivante de la nature. Elles n'étaient pas nombreuses, peut-être trois ou quatre, mais leur présence imposait un certain respect.
Elles s'approchèrent de lui avec une lenteur calculée, le regard empli de méfiance. Arno, fidèle à sa réputation, n'était pas du genre à se laisser intimider. Il regarda les dryades d'un air amusé, comme si la situation le divertissait plutôt que de l'inquiéter.
« Oh, je vois… » dit-il en les fixant. « Vous allez me faire des trucs bizarres avec ces plantes, hein ? Genre, des trucs que j'ai vus dans des hentais douteux ? »
Le silence des dryades était pesant, mais Arno continua, hilare. « C'est ça, non ? Vous allez sortir les lianes et me faire dire Yamete kudasai ! avant même que je comprenne ce qui se passe ! » Il éclata de rire, comme si l'idée même de sa capture était une blague.
Les dryades échangèrent des regards perplexes. Elles étaient habituées à la peur, à la terreur qu'inspiraient leurs captures. Les intrus qui pénétraient leur territoire ne ressortaient jamais indemnes, terrifiés par leur pouvoir sur la nature. Mais cet homme, ou plutôt cette… chose, semblait prendre tout cela pour un jeu. Son visage masqué cachait sûrement une folie latente. Pourquoi autrement un être aussi vulnérable se moquerait-il de leur pouvoir ? Cela ne faisait que les intriguer davantage.
L'une des dryades, visiblement la chef du groupe, s'avança de quelques pas, ses cheveux faits de lianes tombant en cascade sur ses épaules. Elle fixa Arno de ses yeux verdoyants, cherchant à comprendre à qui elle avait affaire.
« Es-tu fou, humain ? Ou as-tu simplement un désir de mort ? » demanda-t-elle d'une voix calme, mais glaciale.
« Oh non, non, je suis bien sain d'esprit, » rétorqua Arno avec un sourire narquois. « Enfin, sauf si vous demandez à mon psy, mais je doute qu'il ait survécu à notre dernière séance… Disons simplement que je suis un gars qui aime l'humour, même quand des racines essayent de me tripoter. »
Les lianes se resserrèrent légèrement autour de lui, mais Arno ne montra aucune douleur. Au lieu de ça, il plissa les yeux d'un air faussement dramatique.
« Wow, d'accord, c'est comme ça que vous faites ? Vous auriez dû me prévenir. C'est exactement le genre de truc que j'avais vu venir. Je parie que la prochaine étape, c'est de me m'insérer un truc dans le fondement, c'est ça ? Si c'est la procédure habituelle, je suppose que je n'ai pas vraiment le choix. »
es dryades échangèrent à nouveau des regards. Il y avait quelque chose de profondément dérangeant chez cet homme. Il n'avait pas peur. Pire encore, il se moquait de leur pouvoir.
« Tu ne sembles pas comprendre dans quelle situation tu te trouves, sorceleur, » reprit la dryade chef. « Ce territoire est sacré, et tu es un intrus. Nous n'avons aucun intérêt à tolérer ta présence ici. »
Arno leva un sourcil sous son masque, une lueur de défi dans les yeux. « Oh, mais je comprends très bien. J'ai juste un petit problème avec les autorisations de territoire. C'est fou comme c'est compliqué de faire valider un visa pour traverser des forêts ensorcelées de Redania. Sérieux, la bureaucratie dans ce pays, c'est une horreur. »
Un autre rire s'échappa de ses lèvres, mais cette fois, les dryades ne réagirent pas. Elles resserrèrent encore leurs liens, immobilisant totalement ses bras et ses jambes. Leurs visages étaient maintenant empreints de mépris. Pour elles, Arno n'était rien de plus qu'un fou prêt à rencontrer une fin prématurée.
Pourtant, malgré la tension qui montait, Arno ne perdait rien de son aplomb. Même lorsqu'une racine menaça de s'enrouler autour de son cou, il garda son sourire.
« Ah, je vois que vous avez sorti les grands moyens. Laissez-moi deviner, la prochaine étape, c'est de me transformer en engrais pour vos petites fleurs ? Si je puis me permettre, vous feriez mieux d'attendre un peu. Vous savez, il y a des process pour ce genre de choses. »
es dryades, toujours silencieuses, traînèrent Arno à travers la forêt. Leurs mouvements étaient fluides, presque surnaturels, comme si elles glissaient sur le sol sans vraiment toucher terre. Les racines semblaient s'ouvrir devant elles, respectueuses de leur passage. Arno, malgré son état captif, ne cessait de faire des commentaires, plus sarcastiques les uns que les autres.
« Sérieusement, les filles, vous pourriez au moins discuter un peu, non ? Je sais que les dryades ne sont pas connues pour leurs compétences sociales, mais je me sens un peu exclu ici. »
Les dryades ne répondirent pas, se contentant de resserrer un peu plus les lianes autour de ses bras. Arno fit mine de grimacer, mais ce n'était qu'un geste de pure provocation. Il savait que plus il parlait, plus il les énervait. Et franchement, il prenait un malin plaisir à ça.
« Vous savez, j'ai connu une femme un peu comme vous. Grande, végétalement douée, une peau verte magnifique... Poison Ivy. Vous la connaissez peut-être ? Elle aurait fait des merveilles dans votre forêt. » Il sourit sous son masque, attendant la réaction des dryades, mais elles continuèrent leur marche silencieuse.
Le camp des dryades n'était pas très éloigné, à peine quelques minutes de marche. Un cercle d'arbres gigantesques formait une sorte de sanctuaire naturel, avec des lianes et des plantes grimpantes tissant des arcs au-dessus de la clairière. Le sol était tapissé de mousse douce, et des créatures sylvestres observaient en silence depuis les hauteurs des arbres.
Arno fut traîné jusqu'au centre du camp, où trônait un arbre immense dont le tronc semblait veiller sur l'ensemble de la clairière. C'était là qu'elles comptaient décider de son sort.
« Oh, wow. C'est là que vous amenez tous vos invités ? Un peu lugubre pour mon goût, mais bon, on va dire que c'est votre truc. » Il tourna la tête pour regarder une dryade aux cheveux de lianes qui le fixait avec mépris. « Vous, là. Oui, toi. J'imagine que c'est toi qui choisis la déco ? Faut qu'on parle. Je connais des gars qui pourraient moderniser cet endroit avec des guirlandes lumineuses. »
Les dryades l'ignorèrent à nouveau, mais il pouvait sentir leur irritation croissante. Même les arbres semblaient réagir à ses paroles, les branches se courbant légèrement, comme prêtes à se refermer sur lui à tout moment.
Finalement, l'une des dryades, probablement la chef, s'avança. « Nous allons décider de ton sort, sorceleur. Tu n'as aucune place ici, et ta présence est une offense à notre sanctuaire. »
Arno leva les yeux au ciel, toujours attaché par les racines. « Eh bien, c'est charmant. 'On va décider de ton sort' ? Allez, c'est vu et revu. Un peu d'originalité, les filles. Je m'attendais à un truc du genre, je sais pas… vous me changez en arbre ou un truc cool. »
Il reçut une claque de racine en réponse, le frappant juste au visage. La dryade fronça les sourcils, visiblement irritée par son comportement désinvolte.
« Tes plaisanteries ne te sauveront pas ici, » cracha la dryade, la colère perçant enfin dans sa voix.
Les dryades étaient maintenant sérieusement agacées. L'une d'elles s'approcha avec une liane plus épaisse, prête à l'attacher au tronc de l'arbre principal du camp. Arno leva les yeux vers l'arbre en question, et un sourire narquois étira ses lèvres.
« Très bien, très bien. Mais une chose avant que vous ne fassiez quoi que ce soit : si je deviens un arbre, vous pourriez au moins me décorer avec des figurines Hello Kitty, non ? Histoire de mettre un peu de fun dans toute cette morosité. »
Les dryades le fixèrent, perplexes. Elles n'avaient aucune idée de ce dont il parlait, mais ce n'était pas vraiment important. Elles ne faisaient pas attention aux paroles d'un fou. Il fut alors solidement attaché au tronc, des lianes s'enroulant autour de lui, l'immobilisant complètement.
« Oh, génial. J'adore être attaché à un tronc d'arbre millénaire. Très kinky, » ironisa-t-il. « Mais bon, si c'est ça la sentence, j'imagine que je vais devoir me contenter de... »
Soudain, Arno se figea, son sourire s'élargissant sous son masque. Les dryades ne s'étaient pas aperçues de l'arme cachée sous ses manches. Sa lame secrète, un petit outil qu'il réservait pour les occasions spéciales, était toujours là, bien dissimulée sous les lianes qui le retenaient. Et maintenant qu'il y pensait, il savait exactement comment l'utiliser.
Arno observa sa lame secrète, une lueur d'excitation dans les yeux. Bien sûr, il aurait préféré une sortie plus élégante, mais les dryades n'étaient pas du genre à le laisser partir aussi facilement. Alors, il prit une grande inspiration et commença à scier les lianes qui l'attachaient. Chaque mouvement de la lame était précis, rapide, mais les racines semblaient avoir une résistance bien au-delà de ce qu'il avait prévu.
« Vous plaisantez ? » grommela-t-il en regardant la liane qui, bien que partiellement coupée, semblait se ressouder presque aussitôt. « Bon, on va devoir sortir les grands moyens, alors... »
Il continua à s'acharner, tentant de rester discret. Mais chaque coup que sa lame portait contre les lianes était un échec de plus. Le bois résistait, et les dryades commençaient à s'agiter, comme si elles sentaient que quelque chose ne tournait pas rond. L'une d'elles s'avança, le regard suspicieux.
« Très bien, très bien. Vous gagnez ce round, mesdames, » dit-il en se résignant avec un sourire en coin. Puis, son regard se durcit d'une façon que même les dryades ne pouvaient comprendre. « Mais je parie que vous ne vous attendez pas à ce que je fasse ça... »
Arno leva soudainement sa lame secrète, non pas pour couper les lianes, mais pour la diriger vers son propre poignet. En un geste brusque et soudain, il planta la lame dans sa main, tranchant violemment les tendons et les os dans un craquement sinistre. Le sang jaillit en giclées d'un rouge vif, éclaboussant les racines et le sol moussu autour de lui. La main se détacha dans un bruit écœurant, tombant mollement sur le sol à ses pieds.
Les dryades restèrent figées, incrédules, choquées par la scène. Elles ne s'étaient absolument pas attendues à ce que cet homme, ce sorceleur apparemment fou, aille jusqu'à se mutiler de manière aussi brutale. Leurs yeux, d'ordinaire impassibles, s'écarquillèrent de surprise.
« Je parie que vous ne vous attendiez pas à ça, hein ?! » lança Arno avec un sourire dément, ignorant totalement la douleur. « C'est là qu'on appelle ça une petite solution radicale. Toujours avoir un plan B ! » Il agita son moignon ensanglanté comme s'il s'agissait d'un tour de magie.
Les dryades, perplexes, ne bougèrent pas. Elles n'avaient jamais vu un humain se trancher la main sans montrer un signe de souffrance, ni même de peur. Pourtant, Arno, fidèle à lui-même, semblait trouver cela presque amusant. Il se pencha légèrement en avant, ramassant sa propre main, la contemplant comme s'il venait de gagner un trophée.
« Ça vous choque ? » demanda-t-il en secouant sa main détachée devant elles. « Vous n'avez jamais vu un gars se couper la main pour une évasion rapide ? Attendez, attendez, je vais recoller ça, et vous verrez, je serai comme neuf en un rien de temps. »
Le sang continuait de couler en flots épais, mais Arno ne s'en souciait pas. Il savait que son facteur autoguérisseur ferait son travail rapidement. En quelques secondes, la chair autour de son poignet mutilé commença à se reformer, des morceaux d'os et de tissu se régénérant sous ses yeux. C'était toujours un spectacle fascinant, même pour lui, de voir son propre corps s'auto-réparer comme un casse-tête qui se résolvait tout seul.
« Et voilà, » dit-il en observant la régénération avec une satisfaction non dissimulée. « C'est comme regarder une émission médicale... en accéléré ! »
Les dryades étaient restées figées, choquées par ce qu'elles venaient de voir. Jamais elles n'avaient rencontré un être capable de se mutiler avec tant de désinvolture, et encore moins de se régénérer avec une telle rapidité. Pour elles, la forêt était sacrée, un lieu de vie et de respect de la nature. Arno, quant à lui, incarnait tout le contraire : le chaos, l'imprévisibilité et, surtout, un manque total de respect pour la douleur.
« Alors les filles, qu'est-ce qu'on dit ? Vous êtes fascinées, n'est-ce pas ? Avouez-le, vous n'avez jamais vu un sorceleur se trancher la main juste pour rigoler, » lança-t-il en récupérant son sac à terre, jetant un coup d'œil à sa main fraîchement régénérée. « Moi non plus d'ailleurs. C'était ma première fois. »
Les dryades échangèrent des regards entre elles. Il n'était pas comme les autres humains qu'elles avaient déjà capturés. Ce sorceleur était… différent. Et même si elles auraient pu le tuer sur-le-champ, elles se rendaient bien compte que cela n'aurait servi à rien. Après tout, cet "huluberlu", comme elles l'appelaient déjà dans leurs esprits, semblait capable de survivre à presque n'importe quoi. Et pire, il semblait s'amuser de tout.
« Très bien, » murmura la chef des dryades, une pointe de dégoût dans la voix. « Pars d'ici. Mais sache que si tu remets un pied dans cette forêt, la nature ne sera pas aussi clémente. »
Arno inclina la tête, un sourire moqueur aux lèvres. « Oh, promis. J'éviterai vos petits coins de verdure. J'ai déjà eu mon quota de plantes mal lunées pour cette décennie. » Il se redressa, resserrant son sac sur son épaule, tout en vérifiant rapidement ses armes, Paulette et Claudette, accrochées à sa ceinture.
En se retournant pour partir, il ne put s'empêcher de jeter un dernier regard vers les dryades qui le fixaient toujours avec cette étrange combinaison de mépris et de fascination. Elles semblaient à la fois écœurées par son acte d'automutilation et curieuses de savoir jusqu'où il pourrait aller.
« Vous savez, je ne peux pas m'empêcher de penser à une scène similaire. Deadpool l'a fait avant moi, avec Colossus, se couper la main, tout ça. Mais moi, je l'ai fait avec plus de style, non ? » Arno se mit à rire tout en regardant sa main régénérée. « Franchement, je devrais facturer ces petites performances. Vous avez eu un spectacle gratuit aujourd'hui, mais la prochaine fois, ça vous coûtera.
Les dryades restèrent silencieuses, se contentant de le suivre du regard tandis qu'il s'éloignait tranquillement, comme si rien de tout cela ne l'avait véritablement affecté. Arno, quant à lui, se réjouissait intérieurement de sa propre folie, mais il savait que cette rencontre aurait pu mal tourner.
Il quitta la clairière, traversant à nouveau les arbres massifs qui formaient les arches naturelles de cette forêt. Le calme était revenu, et la forêt semblait presque l'accepter à nouveau. Mais Arno ne s'en souciait pas. Son esprit était déjà ailleurs, prêt à passer à la prochaine aventure.
Arno quitta enfin les ombres oppressantes de la forêt, son pas léger et son sourire insolent toujours collé au visage. L'herbe sous ses pieds se faisait plus douce, et le ciel semblait plus lumineux à l'horizon. Mais Arno, fidèle à lui-même, ne pouvait s'empêcher de lancer une dernière pique à voix haute, juste pour le plaisir.
Alors qu'il sortait définitivement de l'influence pesante de la forêt, ses pensées vagabondaient déjà vers ce qui l'attendait. Un sourire en coin se forma sous son masque.
« Bon, je ne vais pas vous spoiler, » dit-il en se tournant légèrement vers le lecteur, « mais j'ai comme l'impression que je vais enfin croiser une jolie rouquine. Vous savez de qui je parle… » Il haussa les épaules avec une nonchalance feinte. « Mais chut, ne me dites rien. J'aime bien les surprises, même si elle est connue de tous les fans de The Witcher. »
Il continua son chemin, toujours aussi imprévisible, tout en se rappelant que sa prochaine destination, Kovir, n'était plus vraiment la terre d'accueil qu'il avait quittée. Là-bas, il n'y connaissait plus personne, et pourtant, cela n'avait aucune importance. Arno avançait, car c'est ce qu'il faisait de mieux : marcher droit vers l'inconnu, avec une plaisanterie prête à jaillir à tout moment.
