Chapitre 8: Du Rouges à Nothgir
Le vent soufflait doucement à travers les ruelles vides de Nothgir, soulevant des volutes de poussière dans l'air glacial. La lumière pâle du soleil, filtrée par de lourds nuages gris, accentuait la morosité du village abandonné. Arno et Triss avançaient lentement, leurs pas résonnant étrangement dans le silence oppressant qui enveloppait les lieux.
Le village, autrefois animé, portait maintenant les marques d'un désastre. Des portes étaient grandes ouvertes, comme arrachées à la hâte. Des chariots renversés gisaient çà et là, et des meubles brisés témoignaient de la violence qui avait eu lieu. L'air, presque stagnant, semblait imprégné d'un malaise palpable.
« Eh bien... c'est plutôt sinistre, même pour un coin comme celui-ci, » lança Arno, sa voix légère contrastant avec l'atmosphère lourde. « Il manque juste un groupe de rousses dansant dans la rue pour rendre ça un peu plus vivant. »
Triss lui lança un regard exaspéré, mais resta silencieuse, concentrée sur leur environnement. Le visage tendu, elle observait les bâtiments délabrés et les ruelles désertes, essayant de repérer le moindre indice. Chaque recoin du village semblait hurler le chaos récent, mais ce qui frappait le plus, c'était l'absence totale d'habitants. Pas un corps, pas un bruit. Rien. Juste des traces de lutte.
« Alors, ils ont tous décidé de faire une petite promenade en forêt sans prévenir ? » Arno s'accroupit près d'un tas de gravats, examinant les éclats de bois éparpillés. « Parce que sinon, je dirais que ça sent le vampire, ou quelque chose du genre. Peut-être une fête à laquelle on n'a pas été invités ? »
Triss soupira. « Ce n'est pas le moment pour tes plaisanteries, Arno. Quelque chose de grave s'est passé ici. »
« Je plaisante toujours quand c'est sérieux, Rouquine de Feu, tu devrais t'y habituer, » répondit-il, se redressant tout en époussetant ses genoux. « Regarde ce village. On dirait qu'une meute a tout ravagé et a pris ses victimes pour dîner. »
Il lui lança un regard espiègle, son masque en toile ne dissimulant pas son amusement. Triss, agacée par son attitude, fronça les sourcils. « Concentre-toi, Arno. Nous devons comprendre ce qui s'est passé ici. »
Elle passa devant lui, se dirigeant vers une maison dont la porte était à moitié arrachée, ne laissant que des charnières grinçantes à découvert. Arno la suivit, toujours aussi décontracté malgré l'aura sinistre qui pesait sur le village.
« Je dois dire que ce village manque cruellement de rousses, » marmonna Arno en examinant les alentours. « Et tu sais, dans le désert de Zerrikania, on ne croise pas beaucoup de rousses non plus. C'est vraiment une rareté. »
Triss se figea un instant, soupirant intérieurement avant de se remettre en marche, les lèvres pincées. « Pourquoi est-ce que tu es obsédé par mes cheveux ? »
Arno haussa les épaules en jetant un coup d'œil au ciel gris au-dessus d'eux. « Je ne suis pas obsédé. J'apprécie simplement les belles choses. Et crois-moi, dans cette histoire de massacre, on a bien besoin d'une distraction. »
Triss tourna lentement la tête vers lui, un regard perçant dans ses yeux clairs. « Concentre-toi. On a une mission. »
« Oui, chef, » répondit Arno avec un salut théâtral. « Mais si je vois une autre rouquine, je te promets que je garde mes pensées pour moi. »
Les pas d'Arno et Triss résonnaient faiblement dans les ruelles désertes de Nothgir. Le village, autrefois vivant, ressemblait désormais à un champ de bataille silencieux. L'air stagnant portait encore l'odeur métallique du sang séché, et chaque recoin semblait dissimuler un indice sur ce qui s'était réellement passé ici.
Arno se pencha sur une vieille charrette renversée, observant attentivement des marques profondes sur le bois. Des griffures, démesurées, lacéraient la surface en plusieurs endroits. Il passa son doigt le long de l'une des entailles, fronçant légèrement les sourcils avant de sourire.
« Eh bien, si c'était une fête, je parie que ça a mal tourné après le premier verre, » dit-il en se relevant, un sourire moqueur sur les lèvres. « Soit ça, soit quelqu'un n'était pas très doué pour la danse. »
Triss, qui scrutait les environs, soupira, jetant un bref coup d'œil à Arno. « Sérieusement ? Même ici, tu ne peux pas t'empêcher de plaisanter ? »
« C'est ma façon de faire, » répondit-il, se dirigeant vers une maison à moitié effondrée. « Regarde, il y a des griffures un peu partout. Si ce n'est pas des vampires, alors peut-être qu'on a affaire à une meute de loups géants... ou des créatures qui jouent à chat. »
Il s'arrêta devant une fenêtre brisée, inspectant les éclats de verre qui jonchaient le sol. À côté, une traînée de sang séché formait un chemin irrégulier sur les pavés, comme si quelqu'un ou quelque chose avait été traîné de force à l'extérieur. Arno se pencha, touchant le sang d'un doigt curieux.
« Tiens, tiens... une petite partie de tir à la corde avec des villageois, semble-t-il. » Il sourit en se relevant. « Ça sent les vampires, mais... une meute, c'est vraiment rare. »
Triss, toujours concentrée sur leur mission, s'approcha, fronçant les sourcils en observant la traînée de sang. « Tu penses vraiment que c'est l'œuvre de vampires ? »
« Regarde ces griffures, ces traces. C'est trop organisé pour être une attaque sauvage. Une meute de vampires, peut-être. Ou des créatures dont on n'a même pas entendu parler, ce qui rend tout ça encore plus amusant. »
Il observa un moment la façade de la maison en ruine, ses pensées fuyant un instant vers une vieille légende qu'il avait entendue dans un autre coin de Kovir. Une légende sur des créatures qui chassaient en meute, mais il ne la prenait pas encore au sérieux. Après tout, Arno n'était pas du genre à se laisser influencer par des rumeurs.
« Tu ne sembles pas trop inquiet, » dit Triss en le dévisageant, visiblement perplexe face à son attitude détachée.
« Oh, mais je le suis. Très inquiet, même. » Il lui adressa un clin d'œil malicieux. « C'est juste que je le cache bien. Il faut savoir garder le style, même face à une bande de monstres assoiffés de sang. »
Triss secoua la tête avec une pointe d'agacement. « Un jour, cet humour te jouera des tours. »
« Peut-être. Mais ce jour n'est pas encore arrivé, » répliqua Arno en s'avançant vers une autre maison dont la porte semblait avoir été arrachée violemment de ses gonds. Il jeta un coup d'œil à l'intérieur, observant les meubles renversés, les vêtements éparpillés et les objets brisés qui jonchaient le sol. « On dirait que quelqu'un est parti en vacances sans avoir le temps de faire ses bagages. »
Triss croisa les bras, observant la scène avec un mélange de frustration et de curiosité. « Tu te rends compte que nous cherchons peut-être la cause de massacres ici, non ? »
Arno lui lança un regard amusé. « Et toi, tu te rends compte que j'ai détecté plus d'indices en faisant des blagues que la plupart des sorceleurs en restant silencieux ? » Il fit un geste vers les traces de griffures sur le sol. « Ces marques sont récentes. On doit les suivre. »
Triss arqua un sourcil. Malgré son agacement, elle commençait à comprendre que, sous l'humour constant d'Arno, se cachait une réelle efficacité. Il ne ratait rien. Chaque détail qu'il pointait du doigt était un indice pertinent, même s'il l'enrobait toujours d'une couche de sarcasme.
Ils avancèrent plus profondément dans le village, suivant les griffures et les traces de sang qui serpentaient entre les maisons. Le silence était à peine troublé par le bruit de leurs pas, ajoutant à l'atmosphère pesante du lieu.
Ils atteignirent finalement une place centrale du village. Le silence était toujours aussi pesant, mais les traces de griffures et de lutte étaient de plus en plus présentes. Arno s'accroupit, observant une large empreinte dans la terre.
« Tu sais, Rouquine, » dit-il en traçant doucement l'empreinte du bout des doigts, « je pense qu'on va devoir se préparer à une chasse un peu plus coriace que prévu. Ces bestioles ne sont pas là pour une balade. »
Triss se pencha à son tour pour observer l'empreinte. Elle était différente des autres, plus massive, plus profonde. « Ce ne sont pas des loups, c'est sûr. »
« Non, ce sont des créatures qui jouent à un jeu bien plus sinistre, » répondit Arno en se redressant. « Une meute organisée, et je parie que c'est une espèce de vampires que je ne connais pas. Ce qui est une bonne nouvelle : je suis toujours prêt à faire de nouvelles rencontres. »
Il fit un pas en arrière, les bras croisés, observant les alentours avec un regard amusé. « Après tout, que serait la vie sans un peu d'imprévu, non ? »
« Et si c'étaient des vampires, pourquoi travailler en groupe ? » demanda-t-elle, le forçant à revenir à la réalité.
Arno fit mine de réfléchir, ses doigts tapotant son menton. « Eh bien, peut-être qu'ils ont décidé d'innover. Le concept de "vampire solitaire et mystérieux" est un peu dépassé, tu ne trouves pas ? Peut-être qu'on a affaire à des vampires modernes, qui aiment la compagnie et les soirées en groupe. »
Triss roula des yeux, mais un sourire léger effleura ses lèvres. « Ou peut-être qu'ils sont plus affamés que d'habitude et qu'ils chassent en groupe pour être plus efficaces. »
« Ça, c'est possible aussi, » répondit Arno, son sourire s'élargissant. « Mais franchement, je préfère mon hypothèse. C'est plus drôle. »
Il s'éloigna un peu, suivant une autre série de griffures le long d'un mur effondré. « Sérieusement, ces marques... C'est bien trop méthodique pour être un simple massacre. Ces créatures réfléchissent, elles planifient. Et si on a vraiment affaire à des vampires, alors on n'a pas encore vu le pire. »
Triss s'approcha à son tour, examinant les traces de griffures. Elle commençait à comprendre que, derrière ses paroles légères et son humour insouciant, Arno était réellement inquiet. Peut-être que ses blagues étaient une façon pour lui d'évacuer la tension, de ne pas se laisser submerger par la gravité de la situation.
« Tu plaisantes beaucoup, mais je crois que tu sais très bien dans quoi nous sommes tombés, » dit-elle doucement.
Arno se tourna vers elle, une étincelle malicieuse dans les yeux. « Je plaisante parce que je sais que ça devient vraiment sérieux. Mais t'inquiète pas, Rouquine. Si on tombe sur un Nosferatu géant, je me débrouillerai. »
Triss croisa les bras, toujours sceptique, mais elle commençait à apprécier, à sa manière, la façon dont Arno gardait son calme. Il n'était pas du genre à paniquer, mais cela ne signifiait pas qu'il prenait les choses à la légère.
« Et toi, » dit-il soudain en s'adressant à nouveau au lecteur, « vous vous demandez sûrement si je suis sérieux, n'est-ce pas ? Eh bien, c'est le truc avec moi. Je suis toujours sérieux... jusqu'à ce que je ne le sois plus. Mais, entre nous, si ces bestioles sont vraiment des vampires, il vaut mieux qu'ils n'aient pas ramené papa et maman à la fête. »
Triss, n'ayant aucune idée des pensées qui traversaient l'esprit d'Arno à ce moment-là, fit un signe de tête vers une maison à moitié en ruines. « Allons voir là-bas. Peut-être que nous trouverons d'autres indices. »
Arno la suivit, toujours aussi désinvolte en apparence, mais son regard restait perçant. Chaque détail comptait, et il était maintenant persuadé qu'ils approchaient du cœur du mystère.
Ils entrèrent dans la maison. À l'intérieur, tout était renversé. Des traces de lutte étaient évidentes : des meubles brisés, des taches de sang sur le sol, et même quelques griffures sur les murs. Arno s'accroupit, touchant le sang séché du bout des doigts.
« Ce sang est vieux d'au moins deux jours, » murmura-t-il. « Ils ont frappé vite, mais ils n'ont pas tout pris. Pourquoi laisser autant de signes ? »
Triss l'observa attentivement. « Peut-être qu'ils veulent qu'on les trouve. »
« Ou peut-être qu'ils sont simplement désorganisés... » répondit-il en haussant les épaules. « Dans tous les cas, on va devoir se préparer à une belle surprise. »
Triss croisa les bras, réfléchissant à ce que tout cela pouvait signifier. « Et si nous avions affaire à quelque chose de plus ancien que des vampires classiques ? Quelque chose de plus intelligent et de plus dangereux ? »
Arno sourit en se redressant, Paulette accrochée dans son dos. « J'adore ce genre de questions. Allons trouver ces créatures, et on aura peut-être notre réponse. »
Le silence oppressant du village ne les quittait pas, même lorsqu'ils approchèrent des limites de Nothgir. Le soleil commençait à descendre, teignant le ciel d'une lueur orangée qui aurait presque pu être belle, si la scène n'était pas empreinte de mystère et de violence. Arno s'avança, les yeux fixés sur une série d'empreintes qu'il venait de repérer dans la terre, juste à la sortie du village.
Il s'accroupit pour mieux observer. Des marques irrégulières, plus nettes que celles qu'ils avaient vues dans les ruelles. « Eh bien, il semblerait que nos amis n'aient pas jugé bon de rester très longtemps. Mais ils ont laissé un joli petit chemin à suivre, comme une invitation à un bal, » dit-il avec un sourire en coin.
Triss, se tenant un peu en retrait, observait les alentours. Elle restait sur ses gardes, son esprit en alerte. « Des empreintes récentes ? »
« Très récentes, » confirma Arno, en traçant le contour d'une empreinte de sa main. « Ils sont partis il n'y a pas plus d'un jour, et ils n'ont même pas pris la peine de dissimuler leurs traces. C'est soit de l'arrogance, soit un piège. »
« Et tu paries sur quoi ? » demanda Triss, un sourcil arqué, son ton légèrement teinté de sarcasme.
Arno haussa les épaules avec désinvolture. « Sur les deux, bien sûr. On parie toujours mieux en couvrant toutes les possibilités. »
Il se redressa, tapotant la poussière sur ses genoux et jetant un dernier coup d'œil aux empreintes. « Bon, Rouquine de Feu, je dirais que la fête continue, et que nous sommes les invités d'honneur. »
Triss soupira, mais il était évident qu'elle commençait à comprendre que l'humour d'Arno était sa façon de rester concentré. Elle approcha à son tour, examinant les empreintes. « Et tu penses que ces créatures sont réellement des vampires ? »
Arno passa une main sur son menton, pensif. « Honnêtement ? C'est la meilleure hypothèse qu'on ait. Mais ce ne sont pas les vampires auxquels tu es habituée. Si ma théorie est correcte, on a affaire à une meute, une famille, un groupe... peu importe comment tu veux les appeler. Ce qui les rend plus dangereux, c'est qu'ils chassent ensemble. »
« Et si ta théorie est fausse ? » demanda Triss, un peu plus sérieuse cette fois.
Arno la regarda avec un sourire amusé. « Eh bien, dans ce cas, on improvisera. Ça fait partie de mon charme. »
« Vous l'avez entendu, pas vrai ? » dit-il soudain en se tournant vers le lecteur. « Quand on ne sait pas, on improvise. Je veux dire, qu'est-ce qui pourrait mal tourner ? Oh... attendez, tout pourrait mal tourner. Mais ne vous inquiétez pas, je gère. »
Triss, ignorant son échange silencieux avec son public imaginaire, hocha la tête. « Très bien. Si tu es sûr de toi, alors allons-y. »
Ils quittèrent le village, suivant les traces laissées par les créatures. Le chemin serpentait à travers une vallée étroite, les empreintes devenant de plus en plus nettes à mesure qu'ils s'éloignaient des maisons en ruine. Le paysage changeait lentement, les plaines ouvertes cédant la place à une forêt dense qui s'étendait sur plusieurs kilomètres devant eux.
Arno, fidèle à lui-même, ne pouvait s'empêcher de commenter la situation, même si l'atmosphère devenait de plus en plus lourde. « Tu sais, je m'attendais à un peu plus d'excitation pour ce début d'aventure. Un village désert, quelques griffures... Je suis presque déçu. »
Triss, toujours concentrée sur leur chemin, jeta un regard de biais vers lui. « Attends d'arriver à destination. Si ta théorie est bonne, l'excitation ne manquera pas. »
« Ah, Rouquine, toujours aussi pragmatique, » répondit-il avec un clin d'œil. « Moi, je préfère rester optimiste. Qui sait, peut-être qu'ils nous accueilleront avec un banquet et des discussions philosophiques sur l'immortalité. »
Triss roula des yeux, mais ne répondit pas. Elle savait qu'il plaisantait pour alléger la situation, mais quelque part, cela l'aidait aussi à rester concentrée. Malgré ses sarcasmes constants, Arno ne ratait rien. Ses yeux analysaient chaque détail, chaque changement dans l'environnement, et elle savait qu'elle pouvait compter sur lui, même s'il était le sorceleur le plus déroutant qu'elle ait jamais rencontré.
« Eh bien, » reprit Arno, en s'adressant une nouvelle fois au lecteur, « il semblerait que notre aventure prenne un tournant intéressant. Et, entre nous, j'espère vraiment que la suite ne sera pas seulement faite de griffures et de cadavres. Je vote pour plus d'action, et si possible, moins de villages déserts. Peut-être même une petite pause détente avec Rouquine de Feu, qui sait ? »
La forêt devant eux devenait de plus en plus dense, l'atmosphère se faisait étouffante. Le ciel s'assombrissait, et une légère brise faisait frissonner les feuilles des arbres au-dessus de leurs têtes. Triss resserra sa cape autour de ses épaules, tandis qu'Arno continuait à avancer, toujours aussi léger malgré l'obscurité croissante.
« Tu te rends compte que, si ces créatures sont aussi dangereuses que tu le dis, nous nous dirigeons droit vers leur nid ? » demanda-t-elle, sa voix calme mais teintée d'inquiétude.
Arno sourit en regardant devant lui. « Et c'est exactement là qu'on veut être, n'est-ce pas ? »
Triss le fixa un instant, perplexe. « Tu es fou. »
Il éclata de rire. « Complètement. Mais avoue que c'est ce qui rend tout ça bien plus intéressant. »
Ils continuèrent à avancer dans la pénombre, leurs pas résonnant faiblement sur le sol meuble de la forêt. Les empreintes des créatures les guidaient vers un endroit inconnu, et malgré l'humour constant d'Arno, une tension palpable flottait dans l'air. Quelque chose se préparait, et ils le sentaient tous les deux.
Arno jeta un dernier regard en arrière, vers le village désormais hors de vue, avant de se tourner à nouveau vers l'obscurité qui les attendait. « Allez, Rouquine, faisons de cette chasse une légende. »
