Chapitre 14 : Convergences Imprévues
Les murs du château abandonné étaient encore plus froids que Triss ne l'avait imaginé. Chaque pierre, imprégnée d'humidité, semblait raconter des siècles de solitude et de souffrance. L'odeur de renfermé planait lourdement, accompagnée d'une légère brise qui s'engouffrait à travers les interstices des vieilles fenêtres. Cette atmosphère lugubre aurait pu briser l'esprit de n'importe qui. Mais Triss Merigold était bien plus forte que cela.
Ajax, le sorceleur de l'École de l'Aigle, ferma la porte de la cellule derrière lui avec un bruit sourd. Le bois craqua sous l'effort, et le bruit des chaînes qui liaient Triss résonna comme une funeste mélodie. Ses poignets, marqués par les liens magiques, étaient devenus rouges à force de tiraillements. Ces chaînes n'étaient pas simplement métalliques; elles étaient imprégnées d'enchantements anciens qui paralysaient toute tentative de magie. Ses pouvoirs étaient neutralisés, mais son esprit, lui, ne s'arrêtait jamais de chercher une solution.
Assise sur un banc de bois vieux et délabré, Triss fixait Ajax. Elle semblait calme, mais ses yeux brillaient d'une lueur de défi. Derrière ce regard se cachait une tempête d'émotions, contenue avec la précision d'une magicienne expérimentée. Elle refusait de montrer la moindre faiblesse, surtout face à cet homme.
« Vous pensez vraiment qu'Arno tombera aussi facilement dans votre piège ? » demanda-t-elle d'un ton tranchant.
Ajax s'arrêta à quelques pas d'elle. Il la regarda un instant, ses lèvres se courbant en un sourire méprisant. Il aimait ce sentiment de supériorité, cette sensation de contrôle total. « Arno est impulsif, prévisible, » répondit-il avec froideur. « Même pour un sorceleur aussi atypique. Il viendra. Et quand il viendra, je le capturerai. »
Triss réprima un soupir d'exaspération. Elle connaissait Arno mieux que ça. Certes, il pouvait être impulsif, mais sous ses airs désinvoltes et sarcastiques, il était bien plus rusé que ce que beaucoup pensaient. « Vous sous-estimez sa capacité à improviser, Ajax. Ce monde est plein de surprises… et d'amis inattendus. »
Un sourire narquois se dessina sur le visage d'Ajax. Il haussa un sourcil, intrigué mais surtout amusé par l'assurance de Triss. « Les surprises n'ont pas leur place dans mon plan, » répliqua-t-il. « Arno sera ici bientôt, et une fois capturé, le chemin vers Zerikania sera enfin dégagé. »
Son ton était ferme, mais Triss ne flancha pas. Elle se redressa légèrement, fixant Ajax droit dans les yeux. Ses poings se serrèrent sur ses genoux, ses ongles entamant presque la chair de ses paumes. « Vous ne comprenez pas, » dit-elle calmement, presque avec compassion. « Arno est plus imprévisible que vous ne le pensez. Il n'est pas un pion que vous pouvez simplement déplacer sur un échiquier. Et il n'est pas le seul à veiller sur moi. »
Ajax, qui s'apprêtait à tourner les talons, s'arrêta. Le ton de Triss l'irritait. Ce calme, cette certitude... Il ne supportait pas que cette sorcière, entravée et impuissante, puisse encore afficher cette assurance. Mais il ne laissa rien paraître. « Imprévisible, peut-être, » concéda-t-il, « mais cette fois, il n'aura pas d'échappatoire. »
Il se retourna vers la porte, prêt à quitter la pièce, sans se soucier des derniers mots de Triss. Il était certain que tout se déroulerait comme prévu. Arno viendrait, et il tomberait dans son piège. Chaque détail avait été minutieusement pensé, chaque éventualité calculée.
« Profite du temps qu'il te reste ici, Merigold, » lança-t-il avec un soupçon de sarcasme dans la voix avant de quitter la cellule.
Le claquement sec de la porte résonna une dernière fois dans la cellule, laissant Triss seule, assise sur son banc. Pendant un instant, elle laissa son masque de contrôle se fissurer légèrement, juste assez pour que la peur l'envahisse. Pas pour elle, mais pour Arno. Elle savait qu'il viendrait, qu'il n'abandonnerait jamais une personne en danger, encore moins elle.
Mais Triss connaissait également les dangers. Ajax était un sorceleur redoutable, froid et méthodique. Arno, avec toute sa ruse et son humour, allait avoir besoin de bien plus que de simples punchlines pour s'en sortir. Elle inspira profondément, chassant ses doutes. Triss Merigold n'était pas une sorcière ordinaire. Même privée de ses pouvoirs, elle n'était pas sans ressources.
Elle se redressa, son regard parcourant la pièce sombre. Ajax pensait avoir tout prévu, tout contrôlé. Mais il sous-estimait une chose essentielle : le destin avait une manière bien à lui de contrecarrer les plans les plus méticuleux.
Et dans ce monde, rien n'était jamais aussi simple que prévu.
Les bois entourant Pont Vanis, plongés dans le crépuscule, semblaient avaler les bruits habituels de la forêt, comme si le monde retenait son souffle. Au cœur de cette tranquillité tendue, un cavalier solitaire se frayait un chemin à travers les sentiers sinueux, sa monture haletant sous l'effort. L'urgence se lisait dans chaque coup de sabot du cheval, qui semblait aussi épuisé que son cavalier. Mais la mission du messager était trop importante pour ralentir.
Geralt de Riv, accroupi près d'un feu de camp faiblement crépitant, passait lentement une pierre à aiguiser sur la lame de son épée en argent. À côté de lui, son épée en acier brillait sous la lumière vacillante des flammes. Ses mouvements étaient précis, presque mécaniques, mais son esprit était loin, absorbé dans une réflexion silencieuse. À quelques mètres, Ciri, l'épée à la main, répétait des mouvements de sabre avec une fluidité et une grâce qui trahissaient des années d'entraînement. Chaque coup fendait l'air avec une précision chirurgicale, ses pieds glissant sans bruit sur l'herbe humide.
Le bruit des sabots rompit soudain le silence. Les oreilles expertes de Geralt captèrent immédiatement l'anomalie dans le paysage sonore habituel. Le sorceleur redressa la tête, son regard se portant instinctivement vers la silhouette du cavalier qui se frayait un chemin à travers les arbres.
Le messager n'attendit même pas que son cheval s'arrête complètement avant de sauter à terre. Essoufflé, il traversa en titubant la clairière où étaient installés Geralt et Ciri.
« Sorceleur… » haleta-t-il, les mains tremblantes alors qu'il tendait une lettre cachetée de cire. « C'est urgent. Ça concerne Triss Merigold. »
Geralt se leva d'un bond, saisissant la lettre sans un mot. Il brisa le sceau d'un geste brusque, dépliant le parchemin avec une rapidité nerveuse. Ses yeux parcouraient les lignes à toute allure, et à mesure qu'il lisait, son visage se durcissait, prenant une expression qu'il réservait généralement à ses ennemis les plus redoutables.
Ciri, qui avait remarqué le changement soudain dans l'attitude de son père adoptif, s'approcha, l'épée toujours en main. « Qu'est-ce qui se passe, Geralt ? »
Geralt referma la lettre, son visage toujours marqué par une lueur sombre et froide. « Triss a été capturée, » dit-il d'une voix rauque, ses mots tranchant l'air comme une lame.
Ciri écarquilla les yeux, son cœur se serrant d'inquiétude. « Qui a fait ça ? »
« Un sorceleur de Zerikania du nom d'Ajax, » répondit Geralt, ses poings se serrant autour du parchemin. « Il l'utilise pour attirer un autre sorceleur. »
Le nom ne disait rien à Ciri, et elle plissa les yeux. « Un autre sorceleur ? Tu sais de qui il parle ? »
Geralt secoua la tête, perplexe. « Non. Mais il est mentionné que cet autre sorceleur vient de l'École de l'Aigle. C'est une école très lointaine, peu connue de ce côté du Continent. »
Ciri fronça les sourcils, un mélange d'urgence et de détermination dans son regard. Elle n'avait jamais entendu parler de l'École de l'Aigle, mais cela importait peu à cet instant. Ce qui comptait, c'était Triss. « Peu importe qui est cet autre sorceleur. Nous ne pouvons pas laisser tomber Triss. »
Geralt hocha la tête, son visage figé dans une expression de colère contenue. « Nous partons immédiatement. Triss est en danger. » Il lança un regard rapide à Ciri, une flamme de détermination dans les yeux. « Prépare-toi. »
Ciri ne perdit pas une seconde. Elle rengaina son épée d'un geste vif et se mit à rassembler ses affaires. Dans l'air régnait une tension palpable, celle qui précède un orage. Triss était une amie proche, une alliée de longue date. L'idée qu'elle soit entre les mains d'un sorceleur impitoyable enflammait la colère de Geralt, et il pouvait sentir la même émotion bouillonner chez Ciri.
Alors que Ciri préparait ses armes, elle jeta un coup d'œil à Geralt. « L'École de l'Aigle, tu as dit. On n'a jamais entendu parler de cette école. Comment se fait-il que des sorceleurs aussi lointains agissent ici, dans le nord ? »
Geralt haussa les épaules en rangeant ses épées. « L'École de l'Aigle est située en Zerikania, un territoire lointain et sauvage. Très peu de sorceleurs en viennent, encore moins voyagent jusqu'ici. Si Ajax a fait tout ce chemin, c'est qu'il a une raison valable. »
Ciri acquiesça, mais une nouvelle question lui brûlait les lèvres. « Et cet autre sorceleur qu'il essaie d'attirer, qui peut-il bien être ? »
Geralt réfléchit un instant, puis répondit d'un ton plus bas. « Je l'ignore. Mais s'il est comme Ajax, ce ne sera pas quelqu'un de facile à affronter. »
Ciri hocha la tête, comprenant l'implication. Ils allaient devoir affronter non seulement Ajax, mais peut-être aussi ce mystérieux autre sorceleur. La route devant eux serait périlleuse, mais cela ne l'effrayait pas. Elle avait traversé bien pire avec Geralt à ses côtés.
« Nous allons sauver Triss, » déclara-t-elle avec une certitude calme. « Et personne, pas même un sorceleur de l'autre bout du monde, ne nous arrêtera. »
Geralt la fixa un moment, un mince sourire se dessinant sur son visage marqué par les années. « Reste concentrée. Ajax est dangereux. Il est peut-être différent des sorceleurs que nous connaissons, mais il reste un sorceleur. »
Ciri sourit à son tour, pleine d'assurance. « Je sais, Geralt. Mais il n'a jamais affronté quelqu'un comme nous. »
Geralt hocha la tête, leur lien père-fille plus fort que jamais. Ensemble, ils rassemblèrent leurs affaires et se préparèrent à partir. Le danger était grand, mais leur détermination l'était plus encore.
Leur campement fut rapidement plié, et les chevaux sellés. Geralt monta sur son destrier, jetant un dernier regard vers le messager qui, épuisé, avait fini par s'endormir près du feu. Ciri chevauchait déjà à ses côtés, impatiente de partir. Un éclat d'urgence brûlait dans son regard. L'heure n'était plus à la réflexion, mais à l'action.
En silence, ils s'élancèrent à travers la forêt, leurs chevaux galopant à toute allure vers leur destination. Le vent sifflait à leurs oreilles, mais dans leurs cœurs, c'était la voix de la vengeance qui résonnait.
Les sentiers poussiéreux de la Temeria s'étiraient à perte de vue devant Arno, bordés d'arbres secs et de collines dénudées, comme si le monde lui-même retenait son souffle. Le sorceleur de l'École de l'Aigle avançait à vive allure, Paulette, son épée en argent, accrochée solidement à son dos. Mais, fidèle à son habitude, il ne pouvait s'empêcher de parsemer son trajet de commentaires sarcastiques et d'autodérision.
« Alors c'est comme ça que ça se passe, hein ? » lança-t-il à haute voix, levant les yeux vers le ciel, bien conscient qu'il s'adressait à un public invisible. « Le chevalier en armure, sans armure d'ailleurs, qui part sauver la princesse en détresse. Manque plus que l'âne. Sérieusement, je devrais trouver un âne, ça compléterait le tableau, au cas où il y aurait un dragon au casting. » Il secoua la tête, un sourire en coin étirant ses lèvres. «Remarquez, si Triss est coincée en haut d'une tour, je pourrais toujours lui demander de faire pousser ses cheveux pour que je puisse la grimper facilement. Et on parle bien de la tour, bande de ptit cochon!»
Il continua à plaisanter, chaque mot teinté d'humour décalé, mais à mesure qu'il s'approchait du château où Triss était retenue, une ombre d'inquiétude s'insinuait dans son esprit. Bien sûr, il était Arno, l'immortel sarcastique, celui qui ne craignait rien ni personne. Mais l'idée que Triss soit en danger, qu'elle ait été capturée par un type aussi impitoyable qu'Ajax, lui faisait serrer les poings, même s'il refusait de l'admettre.
« Franchement, c'est de la pure intrigue de conte de fées, ça. » Il lança un regard rapide vers le chemin devant lui. « Triss, la magicienne badass, jouant le rôle de la princesse enfermée... j'espère qu'elle va pas me faire le coup du 'je peux me débrouiller toute seule'. Parce que, soyons honnêtes, elle est probablement plus redoutable que moi. »
Il accéléra le pas, chaque foulée le rapprochant un peu plus du château abandonné où Ajax avait mis en place son piège. Même si Arno se moquait de la situation, il savait que le temps était compté. Ce sentiment désagréable, cette sensation de lourdeur dans l'air, lui rappelait que Triss ne pouvait pas se sortir de cette situation seule. L'enjeu était bien trop grand. Et lui, malgré son comportement désinvolte, était prêt à tout pour la sortir de là.
Le château commençait à apparaître à l'horizon, ses murs imposants se découpant contre le ciel teinté de rouge par le coucher du soleil. La silhouette menaçante des tours en ruine ajoutait une touche dramatique à la scène, presque comme si le destin lui-même voulait poser un décor pour l'affrontement à venir.
Arno fit une pause, les mains sur les hanches, observant la structure. « Bon, on dirait que ça devient sérieux. Le moment où je deviens un vrai héros. Il manque Colossus et Negasonic Teenage Warhead quand même. Peut-être que je devrais me méfier. L'auteur commence à me transformer en chevalier de conte de fées... J'espère juste que je finirai pas avec une couronne. »
Il reprit sa marche, plus rapide cette fois, la tension montant au fur et à mesure que le château se rapprochait. « Allez, Triss. Tiens bon, je suis en route. Et avec un peu de chance, je ne me ferai pas décapiter en arrivant. » Son sourire s'élargit. « Ou si je me fais décapiter, j'espère que ce sera spectaculaire. »
Le ciel s'assombrissait, les ombres du crépuscule s'étirant, tandis qu'Arno approchait enfin des portes du château. Derrière son humour et son masque d'insouciance, il sentait la gravité de la situation peser lourdement sur ses épaules. Il avait affronté bien des horreurs, des monstres plus effrayants que tout ce que l'on pouvait imaginer, mais cette fois-ci, c'était différent.
Il n'était pas là pour l'or ou pour la gloire. Il était là pour Triss, cette magicienne à la crinière de feu qui, contre toute attente, avait réussi à percer ses défenses. Et, pour une fois, le sarcastique Arno était prêt à admettre qu'il se souciait d'elle.
« Triss, si tu savais ce que tu me fais faire... »
Ajax descendit rapidement les escaliers en colimaçon du château, ses bottes frappant la pierre froide avec un rythme régulier. La tension s'insinuait dans son esprit, comme un poison lent mais implacable. Il avait passé des semaines à planifier chaque détail de ce piège, et pourtant, il ne pouvait secouer cette impression d'imprévu. C'était plus qu'un simple pressentiment ; ses instincts de sorceleur lui murmuraient que quelque chose échappait à son contrôle.
Debout près de l'une des fenêtres du hall principal, Ajax scruta à nouveau l'horizon. Tout semblait si calme, presque trop calme. Les plaines alentours étaient baignées par la lumière de la lune, et seuls les bruissements des feuilles et les cris d'animaux nocturnes rompaient le silence pesant.
Il avait déjà placé plusieurs mercenaires à divers points stratégiques autour du château, des brutes efficaces, capables de retarder Arno suffisamment longtemps pour qu'il puisse s'occuper de lui. Mais Arno n'était pas son seul problème. Cette sorcière de Triss, enchaînée et privée de sa magie, restait étrangement calme, et Ajax n'aimait pas ça.
Dans un mouvement fluide, il retourna dans les couloirs sombres du château, se dirigeant à nouveau vers la cellule de Triss. Il n'avait pas l'habitude de douter de ses plans, mais quelque chose en elle le troublait. Peut-être son assurance, ou son air tranquille, malgré sa situation désespérée.
Lorsqu'il ouvrit brusquement la porte de la cellule, Triss leva lentement les yeux vers lui, ses poignets toujours solidement attachés par les liens magiques. Son regard semblait perçant, presque amusé.
« Vous voilà de retour, » dit-elle avec ce calme qui l'exaspérait. « Vous semblez tendu, Ajax. Ce plan parfait que vous avez si soigneusement élaboré ne se déroule pas comme prévu, n'est-ce pas ? »
Il plissa les yeux, approchant d'elle. « Je sens qu'il se passe quelque chose ici. Arno ne peut pas être seul. Qui d'autre est ici, Merigold ? Qui a suivi Arno ? »
Triss haussa les épaules, un sourire en coin effleurant ses lèvres. « Arno n'est pas mon seul allié dans ce monde, Ajax. Peut-être avez-vous sous-estimé mes autres amis. Ce serait dommage qu'ils vous prennent par surprise, n'est-ce pas ? »
Un silence lourd s'installa entre eux. Ajax sentait sa patience s'effriter. Il voulait croire qu'elle bluffait, qu'il avait tout sous contrôle. Mais ce sourire léger, cette lueur dans ses yeux... tout cela l'agaçait.
Il serra les poings, refusant de céder à la frustration. « Peu importe qui est là. Arno viendra, et je serai prêt. Je n'ai jamais échoué, et je n'échouerai pas aujourd'hui. »
Triss n'ajouta rien, son sourire se faisant plus provocateur. Elle savait qu'elle avait planté une graine de doute dans son esprit. Ajax se détourna, sa cape noire flottant derrière lui tandis qu'il claquait la porte de la cellule. Le bruit du verrou résonna lourdement dans le silence de la pièce, mais cela ne fit qu'accentuer le malaise d'Ajax.
Il se rassura cependant.
Ajax s'approcha de la cellule, un sourire narquois aux lèvres, savourant pleinement le moment. Il croisa les bras, observant Triss avec un air presque condescendant.
« Oh, je vois que tu es convaincue qu'Arno va venir te sauver. C'est mignon, vraiment. Mais tu vois, Triss, ce petit détail que tu sembles ignorer, c'est que cette fois, Arno ne va pas seulement tomber que sur moi. » Il fit une pause, laissant ses mots flotter dans l'air, l'attente pesante dans la petite cellule.
Triss fronça les sourcils, ses yeux cherchant des réponses dans l'attitude d'Ajax. « Que veux-tu dire ? »
Ajax sourit de plus belle, approchant de la porte de la cellule. « Disons que je ne suis pas seul. J'ai avec moi une criminelle mutante, une mercenaire redoutable. Angel Dust. Tu vois, elle n'est pas du genre à laisser passer une occasion d'en finir rapidement. Arno ne tombera pas face à un seul mutant, mais deux. Deux sorceleurs, deux prédateurs nés pour le traquer et le ramener là où il doit être. »
Il fit claquer sa langue contre son palais, secouant légèrement la tête. « Et avec les hommes de main que j'ai dispersés dans les environs, ton cher Arno n'a aucune chance. Cette fois, il ne s'en sortira pas. »
Triss sentit un frisson glacé lui parcourir l'échine…
