Chapitre 14 : Le combat pour la survie

L'infirmerie de la base militaire était en effervescence. Une odeur âcre de désinfectant flottait dans l'air, mêlée à celle du sang et de la sueur. Les néons blafards projetaient une lumière crue sur la salle d'opération où les médecins s'affairaient autour d'Adler. Son corps inerte, marqué de blessures béantes et de brûlures, gisait sur la table froide en acier inoxydable. Chaque seconde comptait.

Le médecin-chef, un homme débordant de maîtrise malgré l'urgence, posa deux doigts sur la carotide d'Adler.

Médecin-chef: (annonçant d'une voix tendue mais ferme)

— Pouls faible, mais présent. Préparez une transfusion sanguine. Groupe O négatif, tout de suite. Il a perdu trop de sang.

Un assistant s'exécuta aussitôt, s'emparant d'une poche de sang et connectant rapidement le tube à la veine déjà perfusée d'Adler. Un autre réalisait un nettoyage minutieux des plaies à la cuisse et aux bras, épongeant le sang s'écoulant lentement. Les brûlures sur sa peau mutilée furent examinées une à une, chaque centimètre de chair racontant la torture qu'il avait subie.

Chirurgien: (en enfilant des gants stériles)

— Brûlures de second degré...heureusement, pas de dommages irréversibles aux muscles. Mais ces blessures ouvertes sont en très mauvais état. Nous devons faire des points de suture immédiatement, sinon on court un risque de septicémie.

Pendant ce temps, dans le couloir exigu et faiblement éclairé, Woods, Park, Sims et Mason attendaient, consumés par l'angoisse. Woods marchait nerveusement de long en large, les mains crispées en poings, ses bottes martelant le sol dans un rythme syncopé. La tension était palpable et pesante.

Woods:

— Ils auraient dû nous donner des nouvelles maintenant (grogna-t-il, sa voix chargée de colère contenue.) Combien de temps ça peut prendre, bordel ?

Park, assise sur un banc défraîchi, enfouit son visage dans ses mains tremblantes.

Park:

— Les blessures qu'il a subies...ce n'est pas le genre de chose qu'on peut réparer en une heure. Ils doivent être minutieux, (murmura-t-elle, sa voix empreinte d'une tristesse inquiète.)

Mason, appuyé contre le mur, les bras croisés sur sa poitrine, tentait de dissimuler son anxiété derrière un masque d'impassibilité.

Mason:

— Adler est un dur à cuire. S'il a survécu jusqu'ici, il ne lâchera pas maintenant.

Sims, resté silencieux jusqu'à présent, leva les yeux, son regard voilé de douleur et de colère.

Sims:

— Ouais...mais même les plus forts ont une limite. Ce que Stitch lui a fait...(Il serra les poings.) On doit retrouver cet enfoiré et s'assurer qu'il ne touche plus jamais personne.

Dans la salle d'opération, le silence n'était troublé que par les bips réguliers des appareils. Les médecins s'affairaient, réalisant des sutures précises, appliquant des bandages et des pansements spécialisés sur les zones brûlées. Les électrodes posées sur la poitrine d'Adler surveillaient son cœur, dont les battements restaient irréguliers. Une infirmière surveillait attentivement les paramètres vitaux, son regard rivé à l'écran.

Infirmière: — Son système est affaibli par des jours sans eau ni nourriture, la perfusion l'aide, mais il va falloir le nourrir dès qu'il sera stable.

Médecin-chef: (les traits tirés, ajusta la dose d'antibiotiques injectés par intraveineuse)

— Il faudra surveiller les signes d'infection pendant les prochaines 48 heures. S'il réagit mal, on pourrait le perdre.

Quelques heures plus tard, le médecin-chef sortit enfin du bloc opératoire, ses épaules s'affaissant sous le poids de la tension accumulée.

Médecin-chef:

— Il est stable (annonça-t-il.)

Un soupir de soulagement collectif emplit le couloir. Sims se leva immédiatement, une lueur d'espoir dans les yeux.

Sims:

— Il va s'en sortir ? (demanda-t-il.)

Médecin-chef: (hochant la tête)

— Il est encore faible mais il s'en sortira, il a un long chemin de rétablissement devant lui. Nous le gardons sous sédation pour l'instant. Il aura besoin de repos, d'hydratation, et d'une alimentation contrôlée. Vous pourrez le voir bientôt, mais soyez brefs.

Woods: (claquant des mains)

— Je savais qu'il tiendrait. C'est Adler, après tout.

Quelques heures plus tard, Park et Mason furent les premiers autorisés à voir Adler. L'atmosphère de la chambre était feutrée, baignant dans une lumière tamisée par les stores partiellement fermés. Une odeur médicinale flottait dans l'air, mêlant antiseptique et légères notes de plastique provenant des équipements médicaux. Les bips réguliers du moniteur cardiaque rompaient le silence pesant, ajoutant un rythme quasi apaisant à l'atmosphère pesante de la pièce.

Adler était allongé sur le lit, son corps amaigri presque perdu sous une couverture légère. Des tubes et des fils médicaux l'entouraient, formant une toile complexe reliant divers appareils surveillant son état. Des bandages épais recouvraient ses bras et sa tête. Un bandage plus large encerclait complètement son torse et son abdomen, apportant un soutien à ses côtes meurtries. Une canule nasale était installée pour l'aider à respirer plus facilement, tandis qu'une perfusion était fixée à son bras, administrant un mélange de fluides vitaux et d'antidouleurs.

Son visage, bien que marqué par des ecchymoses et la fatigue, semblait plus calme que lors de leur dernière rencontre. Sa respiration était lente, mesurée, chaque inspiration marquée par un léger sifflement.

Park s'approcha doucement, son cœur se serrant à la vue de son collègue dans un état si vulnérable. Elle s'assit sur une chaise placée près du lit, ses yeux scrutant chaque détail, chaque mouvement infime d'Adler.

Park:

— Adler...c'est nous. On est là.

Adler ouvrit lentement les yeux, ses pupilles cherchant un point de repère avant de se poser sur Park. Un faible sourire effleura ses lèvres gercées.

Adler: (dans un souffle à peine audible, il murmura)

— Vous êtes venus...

Mason, lui, resta en arrière, les bras croisés, une ombre inquiète sur son visage. Son regard oscillait entre les moniteurs et le corps affaibli de son ami, ses pensées perdues entre l'inquiétude et une culpabilité muette.

Mason: (inspirant profondément avant de dire d'une voix grave mais contenue)

— T'as l'air mieux que ce à quoi je m'attendais, vieux.

Un silence s'installa, interrompu par l'entrée discrète de Sims et Woods. Woods, les mains dans les poches, observa Adler avec un mélange d'affection et de tristesse contenue, tandis que Sims siffla doucement en secouant la tête.

Sims:

— Bon sang, Adler, t'as vu dans quel état tu t'es mis ? On a connu des missions pires, mais là...c'est du grand art.

Woods posa une main sur l'épaule de Sims, comme pour lui rappeler qu'ils étaient tous dans le même bateau.

Park serra doucement sa main, son regard brillant d'une émotion contenue. Mason expira lentement, hochant la tête, tandis que Woods et Sims se rapprochaient un peu plus, formant un cercle de soutien silencieux autour de leur ami.

Adler tenta de parler, mais sa voix se brisa. Mason s'approcha, posant une main réconfortante sur son épaule.

Mason:

— Repose-toi, chef. On s'occupe du reste.

Plus tard, alors que l'équipe se regroupait dans la salle de repos, une nouvelle tension monta parmi eux. Woods frappa du poing contre une table.

Woods:

— On ne peut pas laisser Stitch s'en tirer. Ce qu'il a fait à Adler...il faut lui faire payer.

Sims: (acquiesçant)

— On sait où il est allé. Ses hommes ont dû filer dans la confusion, mais on peut les traquer. Stitch ne disparaît jamais longtemps.

Park: (intervenant, sa voix ferme)

— Adler doit être notre priorité. Oui, on traquera Stitch, mais pas à l'aveugle. Cette fois, on s'assurera de l'attraper et de le détruire une bonne fois pour toutes.

Mason: (hochant la tête)

— Planifiez bien, parce que la prochaine fois au'on croise ce malade. On ne lui laissera aucune chance.

Adler était vivant, mais marqué à jamais. Stitch restait libre, et son ombre planait toujours sur eux. Mais pour l'équipe, une chose était claire : l'affrontement final approchait.