Disclaimer : ni l'univers ni les personnages ne m'appartiennent. Seule l'histoire des Fallen (et les personnages qui s'en rapportent) sont ma propriété. Pour tout emprunt, merci de me demander.


Chapitre 3

Raven aurait préféré rentrer au 12 Square Grimmauld pour y retrouver son lit, mais étant donné qu'ils fêtaient tous l'anniversaire de Harry le lendemain et que le mariage devait avoir lieu le surlendemain, Madame Weasley leur avait préparé des lits à tous, décrétant qu'ils restaient tous ici.

Et Raven se retrouvait à partager une chambre avec Hermione et Ginny. Apparemment, il était interdit de partager le lit d'un homme si on était pas marié. La jeune femme aurait bien fait une remarque, mais étant donné que Sirius l'avait pris de vitesse et avait failli se faire atomiser en règle, elle avait tenu sa langue.

Par précaution.

Tout le monde était allé se coucher de bonne heure, mais la brune n'arrivait pas à trouver le sommeil. Incapable de rester plus longtemps allongée dans le lit étroit qu'elle occupait, elle s'extirpa de sous la couverture et se glissa hors de la chambre le plus discrètement possible pour ne pas réveiller les deux autres adolescentes.

Quand elle arriva en bas des escaliers, elle allait prendre la direction de la cuisine lorsqu'elle avisa une silhouette, assise sur le rebord d'une fenêtre. La légère lumière à l'extérieur lui permit de voir qu'il s'agissait de Harry. Il ne semblait pas l'avoir entendu car il se frottait le front, signe que sa cicatrice lui faisait mal.

S'approchant de lui, elle posa une main sur son épaule, le faisant sursauter. Elle se glissa sur le rebord de la fenêtre, en face de lui et remonta ses genoux contre sa poitrine avant d'enrouler ses bras autour.

Elle savait qu'elle n'avait plus besoin de prendre soin de lui, plus comme avant, surtout maintenant que ses parents étaient revenus, mais elle restait son amie. La jeune femme resta silencieuse, observant le chapiteau qui avait été dressé pour le mariage, attendant qu'il soit prêt à lui parler.

•Voldemort cherche quelqu'un, finit-il par murmurer.

•Qui ?

•Gregorovitch.

•Gregorovitch ? Tu en es sûr ?

•Je me suis réveillé avec son nom en tête. Je ne sais pas qui il est.

•Moi, oui. Il s'agit d'un fabricant de baguettes. Il est pour l'Europe de l'Est ce que Ollivander est pour nous. C'est l'un des meilleurs.

•Pourquoi Voldemort chercherait-il un fabricant de baguettes ? Il en a déjà une.

•Je ne sais pas. J'aimerais pouvoir t'apporter toutes les réponses, mais je crois qu'il faudra que tu trouves les réponses à certaines par toi-même.

•Je sais. (Il se frotta le front encore une fois). Monsieur Weasley m'a dit que le testament de Dumbledore avait été ouvert.

•Ça te préoccupe ?

•Pas vraiment. (Il posa sa tête contre la vitre fraîche). Je suis fatigué.

•J'ai quelque chose pour toi. C'est censé être ton cadeau d'anniversaire, mais je pense que c'est le bon moment pour te l'offrir.

Raven agita sa baguette et un petit paquet vola dans les escaliers avant de foncer vers eux. La jeune femme n'aurait probablement pas réussi à le trapper mais les réflexes d'attrapeur de Harry lui épargna le fait de se le prendre en pleine tête.

•Qu'est-ce-que c'est ? Lui demanda-t-il.

•Ouvre-le, lui sourit-elle. (Il s'empressa de déchirer le paquet cadeau pour révéler une petite boîte dont il souleva le couvercle). Ce n'est pas grand chose et je voulais t'offrir quelque chose qui avait du sens.

•Qu'est-ce-que c'est ? Demanda-t-il à nouveau en soulevant la chaîne à laquelle pendait un petit pendentif.

•Le blason des Fallen. (Elle tendit la main pour prendre le médaillon au creux de sa paume). Chaque Fallen en reçoit un et il est temps que tu ais le tien.

•En quoi est fait le blason ? Ce n'est pas de l'argent.

•Non. C'est de l'acier de gobelin. Léger et très puissant.

•L'épée de Gryffondor a été forgée dans le même acier.

•Exactement. (Raven referma ses doigts autour du poignet de Harry pour croiser son regard). Même si nous ne possédons plus tous des dons, nous restons des sorciers puissants, Harry, avec des prédispositions et des pouvoirs que les autres sorciers ne peuvent qu'imaginer. Je sais que tu as tenté d'apprendre à protéger ton esprit avec Rogue et que Hermione t'encourage à fermer ton esprit à Tu-Sais-Qui.

•J'essaie mais…

•Mais tu n'y arrives pas. Je sais et je comprends. L'Occlumencie et la Légimencie sont des branches de la magie très complexes. C'est pour cela que j'ai ensorcelé ton médaillon.

•Comment ?

•Un sort basique de bouclier mental. En le portant, ton esprit sera protégé des intrusions indésirables. Ce sera également un lien, entre nous. Si tu as besoin de moi, pour n'importe quelle raison, il te suffira de le serrer dans ton poing et de penser à moi. Je t'entendrais.

•Tu ne vas pas essayer de me faire rester ?

•Non. (Elle passa la chaîne autour de son cou). J'aimerais pouvoir te garder avec moi et te protéger, être ton bouclier contre le reste du monde, mais je sais que tu es le seul à pouvoir faire ce que tu dois faire. (Elle prit son visage entre ses mains et sourit). Tu es un sorcier exceptionnel, Harry. Ne laisse personne dire que tu fais fausse route, surtout quand tu sais que ce n'est pas le cas. Suis ton instinct, écoute ton coeur. Et surtout… (Elle sentit sa gorge se nouer). Surtout, je t'en prie, fais attention à toi.

•C'est promis.

Raven se pencha un peu plus et le prit dans ses bras, posant une main derrière son crâne pour le serrer contre elle.

•Bon anniversaire, Harry.

-ooOoo-

Madame Weasley avait sorti le grand jeu pour les dix-sept ans de Harry.

Après tout, c'était un âge important pour n'importe quel sorcier.

Raven se souvenait de ses dix-sept ans.

Avec le Tournoi des Trois Sorciers, elle avait eu l'autorisation de ses grands-parents de rester à Poudlard et ils lui avaient fait envoyer ses cadeaux.

Le médaillon des Fallen, des livres, une nouvelle tenue complète digne de l'héritière des Selwyn qu'elle était, ainsi que la montre traditionnelle qui était offerte aux sorciers atteignant l'âge de dix-sept ans.

La pile de cadeaux posée sur la table de la cuisine empêchait quiconque d'y prendre place pour prendre son petit-déjeuné et la jeune femme avait donc décidé de se contenter d'une tasse de café bien serré, à la consternation de Madame Weasley qui ne comprenait pas ce qu'elle trouvait à cette boisson.

Alors que Harry était entrain d'ouvrir le cadeau offert par ses parents - la fameuse montre, que James avait lui-même reçu de ses parents à dix-sept ans - quand Magdalene fit son entrée suivit par Latimer.

La jeune femme ne put s'empêcher de sourire derrière sa tasse quand elle avisa l'air pincé de son grand-père.

Latimer Selwyn était un Sang-Pur fier de ses origines, et même s'il était plus ouvert d'esprit que la plupart de ses congénères et qu'il n'insulte pas tous les Nés-Moldus qu'il croisait de Sang-De-Bourbe, la maison biscornue des Weasley devait frôler dangereusement les limites de ce qu'il jugeait comme tolérable.

Latimer était venu au 12 Square Grimmauld le lendemain de la visite de sa femme et avait fait un véritable scandale. Raven en avait encore les oreilles qui sifflaient de l'avoir entendu proférer autant d'insanités, lui qui était toujours si poli.

•Bonjour à tous ! S'exclama Magdalene, un paquet dans les mains. Et bon anniversaire, Harry !

Sirius rejoint la jeune femme au fond de la pièce et passa un bras autour de sa taille, ce qui attira l'attention de Latimer sur eux. Ce dernier haussa un sourcil en les voyant si proches et sa petite-fille lui rendit son regard.

•Merci, Magdalene, dit Harry en prenant le cadeau. Vous n'étiez pas obligés.

•Je ne pouvais décemment pas ne rien offrir à mon petit neveu pour ses dix-sept ans. N'est-ce-pas, Latimer ?

•Non, bien sûr que non, marmonna le concerné.

Harry souleva le couvercle de la boite et en sortit un épais album qui semblait contenir une multitude de photos. Abandonnant sa tasse à Sirius qui s'empressa d'en prendre une gorgée, la jeune femme s'approcha de son cousin pour pouvoir regarder par-dessus son épaule.

Ce n'était pas n'importe quelles photos.

Il s'agissait de photos de Sarielle quand elle était jeune, aux côtés de Rosamund Evans quand elle était jeune ou de Magdalene. Sarielle à son mariage avec Gabriel Prewett, absolument magnifique dans sa robe de mariée. Sarielle avec Lily dans les bras, Lily jouant avec Hunter.

Ce n'était pas un album comme les autres.

C'était l'album des Fallen.

-ooOoo-

Le grand jour était arrivé.

Le jour où Bill Weasley et Fleur Delacour allaient se promettre fidélité et amour jusqu'à ce que la mort les sépare.

Raven n'était pas aussi cynique que Sirius, mais elle espérait de tout coeur pour eux que la mort arriverait le plus tard possible, pour eux, et pour tous les autres aussi.

Alors que tout le monde s'agitait pour les derniers préparatifs, sous les directives de Molly Weasley, la jeune femme descendit à la cuisine, déjà prête pour les festivités. Elle avait enfilé la même robe qu'elle avait porté pour le Bal de Noël du Tournois des Trois Sorciers, de couleur bleue, qui dégageait ses épaules et arrivait au milieu de ces biceps pour s'évaser au niveau des coudes, et qui tombait un peu en-dessous de ses genoux. Pour l'occasion, elle avait noué ses cheveux en une queue de cheval haute et avait enfilé des escarpins à talon. Elle n'était pas vraiment à son aise mais il aurait été déplacé de se présenter vêtue d'un jean et de baskets, comme elle le faisait au quotidien.

La fête d'anniversaire de Harry s'était bien passée, même si la tension s'était fait ressentir lorsque le Ministre de la Magie s'était pointé, pour donner à Harry, Hermione et Ron ce qu'il leur avait légué.

La jeune femme allait partir à la recherche de Sirius, pour qu'il l'accompagne jusqu'au chapiteau, quand elle entendit des éclats de voix. Se précipitant vers le salon, elle atterrit en plein milieu d'une dispute opposant visiblement James et Lily.

Raven ne se souvenait pas les avoir déjà vu se disputer et vue l'air effaré de Rémus et Sirius, c'était également leur cas.

•Je comprends tout à fait qu'il doit partir, s'exclama James. Mais pourquoi ne pouvons-nous pas l'accompagner ?

•Parce qu'il ne le veut pas, James, s'agaça Lily, comme si cela faisait la centième fois qu'ils avaient cette conversation, ce qui ne serait pas plus étonnant que cela, les connaissant.

•Nous sommes ses parents !

•Peut-être, mais il nous connaît à peine ! Et ce n'est pas de ses parents dont il a besoin mais de ses amis.

•Ça t'arrange bien, hein ?

•Je te demande pardon ?

•Peut-être qu'en partant on ne sait où avec ses amis, son don apparaîtra enfin. C'est ce que tu as toujours voulu, n'est-ce-pas ?

•Tu es injuste et cruel !

•Ça suffit ! Intervint Rémus, à la grande surprise de la jeune femme. Vous vous comportez comme des enfants !

•Il s'agit de notre… commença James.

•De votre fils, j'ai bien saisi, merci. Sauf que vous êtes en train de vous balancer des méchancetés au visage, alors que cela ne changera strictement rien. Harry partira avec Hermione et Ron remplir la mission que Dumbledore lui a confié et rien ne pourra l'en empêcher.

•Nous pouvons lui parler, tenter de…

•De rien du tout. Il est votre fils. Vous ne lui avez pas seulement léguer des ressemblances physiques, mais également votre courage, votre témérité et votre capacité à être les pires têtes de mules du monde. Tout ce que vous arrivez à faire, c'est mettre une ambiance terrible pendant cette journée qui devrait pourtant être joyeuse !

Raven tourna la tête vers Sirius, qui regardait son second meilleur ami avec les yeux écarquillés, comme s'il n'arrivait pas à croire que ce soit lui qui vienne de faire un tel scandale.

Voyant que les Potter s'étaient enfin calmés, Rémus enfonça les mains dans les poches de son pantalon et se balança sur ses talons, comme s'il regrettait son coup d'éclat.

•Avant que vous ne vous m'étiez à vous crier dessus comme des chiffonniers, je voulais vous annoncer quelque chose. (Il les observa tous les quatre, ne sachant visiblement pas comment leur dire ce qu'il voulait). Vous savez que Tonks et moi nous sommes mariés et…

•Sans inviter personne d'ailleurs, fit remarquer Sirius, visiblement encore fâché concernant ce dernier fait.

•Nous referons une cérémonie quand tout… (Rémus agita les mains). Quand tout sera terminé. Enfin bref, nous nous sommes mariés. Et Tonks vient de m'annoncer qu'elle était enceinte. (Il observa ses amis). Nous allons avoir un bébé.

•Par Merlin, Rémus ! S'exclama Raven en première, ayant repris ses esprits avant les autres et en s'avançant vers lui pour l'étreindre. Je suis tellement contente pour vous deux !

•C'est une excellente nouvelle, Rémus ! Enchaîna Lily en se précipitant vers lui à son tour.

•Toutes nos félicitations, Lunard, ajouta Sirius, un immense sourire aux lèvres.

•Tu seras un père merveilleux, confirma James.

Et alors qu'elle se retrouvait coincée dans ce câlin gigantesque, Raven réalisa que parfois, la famille, la vraie, celle que l'on se construisait, pouvait prendre un aspect bien différent de ce que l'on imaginait.

Mais elle n'en restait pas moins merveilleuse.

-ooOoo-

La cérémonie avait été magnifique et si Raven avait été le genre de fille à pleurer facilement, elle aurait sûrement versé une larme.

Alors que les tables où le repas avait été servi - délicieux soit disant passant - et que la piste de danse avait été dégagée, Sirius l'avait entraîné pour une danse et elle n'avait pu s'empêcher de remarquer que de nombreux regards étaient braqués sur eux.

Visiblement, que Raven Selwyn soit en couple avec Sirius Black, avec leur dix-sept ans d'écart, faisait jaser les sorciers.

Au moins, personne ne pensait plus à Voldemort et à la guerre qui les attendait dès la fin des festivités.

Un peu plus tard, alors que Sirius avait invité Tonks à danser, Raven s'approcha de Harry qui avait les yeux fixés sur Ginny, qui dansait avec l'un des jumeaux. Elle glissa son bras sous son coude.

•Tout ira bien pour elle, le rassura-t-elle. Nous veillerons sur elle.

•Je sais. (Il détourna le regard et sourit). Je crois que Ron va se mettre à saigner du nez d'une seconde à l'autre.

Raven suivit son regard et sourit elle aussi, amusée de voir Ronald Weasley fusiller Viktor Krum du regard pendant que ce dernier dansait avec Hermione.

Cela faisait des mois, voire plusieurs années, que les deux meilleurs amis de Harry se tournaient autour, sans jamais franchir le cap. Raven ne savait pas s'ils étaient réellement amoureux l'un de l'autre ou simplement de l'image qu'ils se faisaient de leur possible couple. En tout état de cause, elle espérait juste qu'ils ne ficheraient pas leur amitié en l'air s'ils faisaient le grand saut.

La jeune femme allait inviter son cousin à danser quand un Patronus apparut soudainement au milieu du chapiteau, prenant la forme d'un lynx. Raven le reconnut, l'identifiant comme appartenant à Kingsley Shacklebolt et elle en eut la confirmation quand une voix lente et profonde en sortit, lançant un avertissement :

•Ils arrivent. Fuyez !

Le Patronus s'évapora et pendant cinq bonnes secondes, il ne se passa strictement rien.

Puis, ce fut le chaos.

Les invités se mirent à courir dans tous les sens, se bousculant et se faisant tomber. Raven agrippa le bras de Harry et sentit son cœur battre contre ses côtes quand des silhouettes encapuchonnées apparurent autour du chapiteau.

Les Mangemorts étaient là.

Hermione et Ron arrivèrent devant eux à ce moment-là et la jeune femme poussa Harry vers eux.

•Partez ! Leur cria-t-elle.

•Je veux me battre avec vous ! Répondit Harry.

•Tant que tu seras là, nous serons tous en danger.

•Toi aussi !

•Je sais ce que je fais ! Pars ! (Voyant qu'il résistait, Raven le poussa vers Hermione qui referma ses doigts sur sa cape et les observa, elle et Ron). Emmenez-le loin d'ici. MAINTENANT !

Hermione hocha la tête et la seconde suivante, ils avaient disparu tous les trois. Rassurée de savoir Harry loin du danger immédiat, la jeune femme se mit à la recherche de Sirius. Ce dernier l'attrapa par derrière, enroulant ses bras autour de sa taille et elle se sentit pivoter, les images devenant floues autour d'elle.

Quand le monde retrouva sa stabilité, elle remarqua qu'ils avaient transplané au 12 Square Grimmauld. Les Potter, sa mère et Rogue étaient là également, tous écroulés sur le tapis miteux du salon.

•Qu'est-ce-que nous faisons maintenant ? Demanda Lily en les regardant.

Raven tourna les yeux vers Sirius et quand elle croisa son regard, elle comprit qu'il était arrivé à la même conclusion qu'elle.

Ils étaient coincés ici.

Pour un long moment.


Note de l'auteure : et voilà !

Le mariage de Bill et Fleur a eu lieu et s'est terminé de manière assez semblable à l'histoire originelle.

En tout état de cause, notre petit groupe se retrouve enfermé au 12 Square Grimmauld et ça ne va pas être une partie de plaisir, je vous le dis tout de suite !

N'hésitez surtout pas avec les reviews et à bientôt !

Bye !