Musiques : The One I Love (The Rasmus), Criminal (Taemin), Naraku no Hana (Higurashi no Naku koro Ni, opening 2)
Note : Vous vous laissez donc tenter, petits coquins ? ~ Selon votre désir, voici donc la suite du chapitre 21, choix 2.
Choix 2 : (se rapprocher)
Une nouvelle pression s'exerça sur la main de Pride, qui paraissait bien frêle entre les longs doigts d'Envy. Pourtant, malgré leur finesse, il se dégageait d'eux une puissance qui ne pouvait que subjuguer. Fasciné, le jeune homonculus ne résista pas. Il se laissa entraîner, pas à pas, au plus près de l'androgyne. À mesure que l'espace qui les séparait se réduisait, il sentit l'emprise de son compagnon se raffermir,à l'instar de son regard, dont l'intensité s'accroissait chaque seconde.
« Envy… », commença le petit blond pour briser le silence qui s'était installé entre eux deux.
Un baiser fougueux le coupa. Envy s'était jeté sur ses lèvres sans prévenir pour les dévorer avec empressement. Pride ne put qu'écarquiller les yeux quand son aîné s'appropria sa bouche. La langue de ce dernier, bien vite, se faufila entre ses lèvres entrouvertes de surprise et alla taquiner sa comparse – presque – vierge de tout contact.
Il était arrivé à plusieurs reprises à Envy de l'embrasser, mais jamais ainsi. Jamais avec une telle… passion. Jusqu'à présent, le brun s'était toujours contenté de baisers furtifs, volés au détour d'un angle de rue ou d'un moment en tête à tête. Pride ne s'en était jamais formalisé, car ils étaient aussi rares qu'éphémères, quoique certains eussent été plus intenses que d'autres. Ce soir-là, en revanche, c'était différent. Il le sentait bien dans la façon qu'avait son partenaire d'étreindre sa langue avec la sienne. Si, d'ordinaire, tous les gestes singuliers que son chaperon pouvait avoir envers lui paraissaient anecdotiques… cette fois-ci, il décelait dans ce baiser un sentiment particulier, qu'il lui était impossible d'occulter.
Pride n'y fut pas insensible. Mieux : il eut envie d'y répondre.
Au beau milieu de cette chambre plongée dans une pénombre relative, il se laissa emporter sans regret par la musique de ses sens, à laquelle Envy donnait le ton. Il ferma les yeux et suivit les notes égrenées par le chef d'orchestre, qui affluaient dans son cerveau pour composer une merveilleuse symphonie : la main droite de l'Envieux perdue dans ses cheveux lâches ; la gauche, qui lui griffa le bas du dos avant d'épouser fermement la chute de ses reins ; le souffle haletant de l'homonculus, qui se mêlait au sien ; son corps brûlant, pressé contre le sien, complètement nu.
Divine extase.
Il fallut une bonne minute avant qu'Envy ne se décidât à lâcher ses lèvres et à clore ce baiser sulfureux. Pride eut du mal à le laisser s'écarter. Car, enfin, il comprenait. Lust avait parfois évoqué ce phénomène étrange, qui pouvait arriver au contact de l'autre ; de cette ivresse des sens, lorsque le désir prenait le pas sur la raison et lançait son appel impérieux.
Pride n'avait jamais su à quoi sa sœur faisait allusion, jusqu'ici. Maintenant, il voyait.
Envy, apparemment, partageait le même sentiment. Ses yeux criaient ce qu'il taisait. Pride avait beau être naïf, il n'était pas aveugle. Son aîné détaillait son corps exposé d'une façon tout à fait différente de celle à laquelle il était coutumier, goguenarde et taquine. Ce regard posé sur lui était… lascif. Intense. Conquis. Tout comme le sien, incapable de conserver son indifférence de toujours plus longtemps. Ses pupilles, peu à peu, transparurent plus nettement dans ses iris habituellement brouillés. Elles étaient d'une finesse inégalée, tracées dans un océan d'or par une excitation grandissante qu'il ne s'expliquait pas, mais qu'il choisit d'accueillir à bras ouverts.
« Je me sentirais presque coupable de te toucher… », souffla Envy en agrippant de nouveau les mèches dorées qui glissaient entre ses doigts comme de la soie. « Presque. Car si je devais me sentir coupable… ce serait plutôt de ne pas l'avoir fait plus tôt. »
Il se mordit la lèvre inférieure.
Il n'en pouvait plus.
Son péché lui vrillait tout le corps.
Il allait devenir fou s'il ne le prenait pas.
Pride ne répondit pas, incertain quant à l'attitude à adopter. Les propos d'Envy et son comportement appartenaient à un domaine qu'il ne maîtrisait pas encore, qu'il n'avait même jamais exploré… mais qu'il mourait d'envie de découvrir.
« C'est dommage qu'on ne soit pas dans la chambre où Lust traîne souvent ses "habitués". J'aurais pu trouver plus facilement mon bonheur là-bas, mais bon… on va improviser, hein », partagea l'androgyne dans un sourire malicieux.
Pride fronça les sourcils d'un air perplexe, mais Envy n'en fut pas surpris. Son protégé n'avait techniquement que deux mois d'existence au compteur. Bien qu'ils eussent étudié nombre de sujets en ce court laps de temps, ils n'avaient pas encore eu celui de se pencher sur la sexualité ni d'aller repêcher tous ses savoirs altérés par sa résurrection. De fait, c'eût plutôt été de le voir compréhensif qui l'aurait inquiété.
Le blond avait des lacunes, et c'était bien normal.
Mais rien qui ne pût être compensé par un peu de pratique.
« Et si on allait dans la salle de bain ? » suggéra le brun d'un ton rassurant.
Sans attendre pour autant la réponse, il entraîna Pride à sa suite. Une fois dans la pièce, il se dévêtit en un flash lumineux, puis fit rentrer l'ingénu dans la douche, où il le rejoignit. Comme il le présageait, le blondinet se mit aussitôt à stresser. Normal : son disciple se retrouvait soudain coincé dans un lieu clos, dont il lui bloquait la seule issue. Or, depuis sa « venue au monde », il lui n'avait eu de cesse de lui seriner qu'un espace confiné était toujours synonyme de danger. Ou alors était-ce dû au fait qu'il se fût déshabillé, lui aussi ? Hm… Non, ça, Envy en doutait. N'importe qui aurait sûrement été plus que ravi par une telle vision. Surtout vu ce qu'il arborait plus bas.
Certains auraient dit qu'il trichait. Lui, il aurait répondu que la perfection ne s'expliquait pas.
« Hey… Calme-toi. Regarde… T'as rien à craindre », souffla Envy au creux de l'oreille de son cadet.
Il referma la porte de la douche dans son dos et actionna le mitigeur pour laisser l'eau s'écouler sur leurs deux corps nus. Pride sursauta lorsque le jet, tout d'abord glacé, heurta le haut de son crâne. Heureusement, il se calma rapidement et se détendit même peu à peu, rassuré par la présence d'Envy et la chaleur bienvenue qui les enveloppa.
Il était déjà arrivé que son aîné lui fît prendre un bain après un combat sanglant ou une escapade salissante, ou qu'il décidât lui-même d'en prendre un lorsqu'il avait froid. Néanmoins, le premier cas n'était qu'occasionnel et le second, peu autorisé. Envy n'appréciait pas les initiatives de ce type ; les initiatives tout court, en fait. Il voulait généralement tout contrôler en ce qui le concernait ; baignades comprises. Ainsi, ces moments de détente s'étaient toujours révélés rares. Or, Pride adorait se prélasser dans l'eau. Elle emportait beaucoup plus que ce que l'on aurait pu penser. La crasse. Le froid.
La mélancolie.
Chaque occasion d'offrir son corps à ce liquide bienfaisant était donc un moment de pur bonheur pour le jeune homonculus, qu'il aurait souhaité faire durer indéfiniment. Qu'Envy lui permît de ressentir à nouveau cette plaisante sensation était l'un des plus cadeaux qu'il pût lui faire. Pride, heureux, laissa un sourire timide éclairer ses traits. Finalement, la douche, c'était presque pareil que le bain. C'était même mieux, dans ce cas précis, puisqu'il la partageait avec quelqu'un qu'il appréciait.
L'ex-alchimiste ferma les yeux d'aise et bascula la tête en arrière. Il laissa l'eau embrasser son visage, couler le long de son cou, retracer son torse et caresser ses bras comme ses jambes. Les parois de la douche se retrouvèrent bien vite couvertes d'une épaisse buée. De la vapeur s'élevait de toutes parts, créant autour d'eux un cocon de chaleur relaxant qui vint sans peine à bout du carrelage glacé contre lequel Envy plaquait peu à peu Pride.
Une nouvelle fois, une main se perdit dans les cheveux de miel de ce dernier, devenus sombres sous l'action de l'eau. Et, de nouveau, des lèvres ardentes se posèrent sur les siennes.
Un baiser. Deux baisers. Tant d'autres. Des caresses, appuyées. Une odeur sucrée accrochée aux cheveux noir de jais qui obscurcissaient sa vision déjà si réduite. Des mots susurrés entre deux mordillements. Et un agréable bien-être que Pride n'aurait su ni décrire ni qualifier.
« Écarte les jambes », ordonna Envy tandis qu'il glissait sa main entre celles-ci pour pouvoir s'emparer du membre timide de son protégé.
Pride s'exécuta avec plaisir. Il sentit immédiatement son partenaire saisir son sexe. Étonnamment, ses doigts, pourtant sûrs de leurs gestes, lui parurent frémir au contact de sa peau, comme si Envy avait hésité, l'espace d'un instant, à braver davantage l'interdit. Le frisson se répercuta chez le blondinet, dont les poils se dressèrent sous son action. À en juger par ses réactions, Envy devait être quelque peu troublé, lui aussi.
Mais certainement pas autant que lui.
« … ! »
Une sensation délicieuse naquit dans le bas-ventre du jeune homonculus lorsque son partenaire esquissa les premiers mouvements de va-et-vient sur son pénis à peine dressé. Le plaisir se répandit dans tout son corps, accéléra la course déjà effrénée de son cœur et rendit sa respiration erratique. Il eut l'impression que ses sens, pourtant d'une rare acuité, avaient toujours été engourdis, et qu'enfin, ils s'éveillaient.
Jamais il n'avait connu ça. Et il en voulait plus.
Pride, haletant, agrippa le bras de son aîné. Certain d'avoir son attention, et porté par une force invisible ainsi qu'une excitation soudaine, il se hissa sur la pointe des pieds et ferma les yeux. Avec délicatesse, il déposa un baiser papillon dans son cou.
Le contact de cette peau brûlante l'électrisa plus encore. Il eut du mal à se détacher d'Envy, irrésistiblement attiré par son odeur, par sa chaleur. De ce fait, lorsque l'Orgueilleux retomba sur la plante de ses pieds, il flottait toujours quelque part entre le rêve et le désir.
Sa main libre agrippa les cheveux détrempés de son amant et tira impérieusement dessus.
« Encore ~ » quémanda le blond, impatient de repartir se noyer dans les frissons qui inondaient la moindre parcelle de sa peau.
Envy sourit. Il accéléra la cadence avec doigté, sans manquer une miette du spectacle auquel il avait droit. Progressivement, le corps vierge de caresses de Pride répondait à celles qu'il lui offrait. Quant au sien, inutile d'en parler. Son sexe était déjà aussi dur qu'un roc et prêt à plonger au plus profond du ventre de son nouveau partenaire. Toutefois, avant de conclure, une préparation s'imposait. Conscient que cela ne se ferait pas sans douleur, le brun prévint la chose en conseillant :
« Détends-toi. »
Il passa habilement sa seconde main dans le dos de Pride, descendant petit à petit en des caresses circulaires agrémentées de chatouilles sensuelles. Le chemin que ses doigts suivaient était tout tracé. Le jeu, d'ailleurs, ne dura pas plus d'une minute. Bientôt, le polymorphe glissa sa main entre les fesses de son compagnon. Il trouva vite l'intimité de celui-ci, qu'il caressa longuement afin de le préparer à une éventualité qui n'en était plus vraiment une.
« … ! »
Pride sursauta à cette étrange sensation. Perturbé, il se colla par réflexe à l'androgyne, mais se rasséréna bien vite à son contact. Certes, sentir les doigts d'Envy presser cette zone si sensible le troublait, mais… il connaissait son camarade. Celui-ci n'avait pas de raison de lui vouloir du mal, n'est-ce pas ? Il lui arrivait de se montrer violent à l'occasion, d'accord, mais dans ces moments-là, son attitude était tout autre. Là, le regard qu'il posait sur lui n'était empreint ni de colère ni de rancœur. Simplement d'un désir. Puissant. Et sincère. Alors, il pouvait s'abandonner à lui sans crainte. Lui offrir son corps sans réserve et se laisser guider.
Il lui faisait confiance.
« Ça risque de faire un peu mal. Ne bouge pas. »
Pride se raidit.
« Mal » ?
Comment ça, « mal » ?
Tout à coup, le plus jeune sentit le majeur de son amant accentuer la pression qu'il exerçait sur son intimité, puis la pénétrer. Autant dire que l'Envieux eut besoin de son autre main pour maintenir sa gamba sauvage contre lui le temps de se frayer un chemin plus loin.
« Hey ! HEY ! Stop ! STOP, j'ai dit ! Arrête de bouger, bon sang ! » s'exclama l'éphèbe, agacé par ces gigotements incessants. Sérieusement ! Ça lui rappelait pourquoi il détestait les puceaux. « C'est normal que ce soit douloureux. Ça va passer, t'inquiète. » Il l'étreignit de sa main de libre, pressant tendrement son flanc. « T'inquiète. »
Envy posa son front contre celui de son compagnon pour capter son attention. Il plongea son regard dans le sien avec une assurance redoutable, obtenant enfin de lui qu'il se calmât. Conscient de son effet, il poursuivit sa manœuvre et entreprit d'exécuter quelques savants mouvements pour étirer les muscles internes du blondinet récalcitrant, en y alliant de délicieuses caresses par devant. Mais…
Rien à faire, sans lubrifiant, c'est la galère.
Si encore ç'avait été lui qui était à la place de Pride, il aurait pu bidouiller son système pour que… Non, non, non et non. On oubliait cette idée. Il préférait faire avec cet inconvénient que d'échanger les rôles. En effet, son corps à lui aurait pu faciliter la préparation par une astucieuse transformation, mais c'était loin d'être le cas de celui de l'ex-alchimiste, nettement moins arrangeant. La seule option possible était de s'en remettre à l'eau et ses propriétés. Ce n'était pas l'idéal, mais mieux valait ça que rien. Enfin, encore eût-il fallu que Pride se détendît ! Ses muscles se crispaient tant qu'Envy ne sentait presque plus son doigt.
« Sh… Shh… C'est qu'un mauvais moment à passer… Ça va aller. »
Le polymorphe se surprit à se montrer plus patient que de coutume. Avec un autre partenaire, il aurait déjà perdu son calme – et brûlé une étape ou deux – ou tout bonnement tourné les talons face à tant d'inexpérience. D'où le fait qu'il choisît des amants plus expérimentés, en général. Mais cette fois-ci, c'était différent. Il se préoccupait, plus qu'il ne l'aurait cru, du bien-être de Pride. Le voir aussi nerveux le gardait de tout précipiter, comme il aurait tant été prompt à le faire avec un humain dans les mêmes circonstances. Là, il ne souhaitait pas bâcler les préliminaires. Il voulait faire les choses bien, et cela commençait par apaiser l'être tremblant contre lui.
Pour cela, Envy avait la technique : outre les murmures rassurants, il usa d'un autre stratagème… plus chimique. Dans un sourire fripon, il modula sa production de phéromones afin de l'augmenter imperceptiblement. Tout ne se jouait qu'à une échelle infinitésimale, mais il savait d'expérience que cette astuce, couplée à quelques caresses ingénieusement placées, serait d'une efficacité redoutable, d'autant plus pour un homonculus aux sens plus aigus qu'un humain lambda.
Et, comme de juste, la magie opéra.
Pride s'assagit petit à petit, jusqu'à enfin se laisser complètement aller contre le torse d'Envy, qui avait eu la prévenance de ployer légèrement les genoux pour permettre au blond d'appuyer sa tête contre son épaule droite. Il sentit avec plaisir le souffle irrégulier de son camarade faire frémir les gouttelettes d'eau persistantes accrochées à son cou, à mesure qu'il détendait ses muscles à l'aide non plus d'un, mais de deux, puis de trois doigts.
Le brun sentit les jambes de son amant trembler contre les siennes ; son anus happer fortement ses doigts, les presser… le retenir. Il remarqua aussi, non sans intérêt, comme Pride frottait langoureusement son membre contre sa cuisse, au rythme de ses mouvements en lui.
Il en avait toujours rêvé.
La tentation avait été si grande… Combien de fois avait-il cru ne plus pouvoir se contrôler alors que, face à lui, se trouvait l'objet de tous ses désirs ? Alors qu'il le savait à sa portée, sans la moindre défense ? Seule la crainte de représailles de la part de leur géniteur l'avait gardé jusque-là de poser la main sur le bijou de sa collection ; sur ce fils chéri qu'il avait toujours envié. Mais cette fois… cette fois, il pouvait enfin en disposer tout son soûl. Il avait su endormir la vigilance de leur paternel, gagner la confiance du principal intéressé… et le prendre dans une toile dont il aurait désormais du mal à se dépêtrer.
Devait-il avoir honte ? Devait-il culpabiliser ou regretter de tirer ainsi parti de la faiblesse psychologique de cet être pour lequel il avait tant soupiré, non pas de son « vivant », mais de son « humanité » ?
Non. Car s'il n'avait pas profité de cette occasion inespérée de le faire sien, il ne l'aurait peut-être jamais pu, et aurait fini, un beau jour, consumé par ce désir irrépressible.
Alors, il ne s'en priverait pas.
« Hnw… »
Un gémissement, le premier, s'engouffra dans son oreille.
Envy sourit, satisfait. Il venait de trouver la prostate de son partenaire. Cette petite boule discrète où convergeaient tant de nerfs. La clef du paradis.
Il appuya encore, plus franchement.
« Haa… »
Encore un gémissement ?
C'était insuffisant.
Il voulait le faire crier, comme il avait, lui, crié naguère au vide qui l'entourait toute sa rage de ne pouvoir l'avoir.
Envy retira ses doigts, arrachant un troisième gémissement au blond ; d'inconfort, cette fois-ci. Il les rinça brièvement sous l'eau qui coulait toujours, puis agrippa fermement la taille de son amant. Il le souleva, lui intima de nouer ses jambes autour de ses hanches aussi fort qu'il le pouvait, le plaqua entre la paroi et son torse puissant, se positionna… et pénétra d'un seul mouvement son corps offert.
Pride poussa un cri étranglé. Envy lui comprima la gorge entre ses dents, sans s'arrêter pour autant, explorant son bas-ventre jusqu'à coller son bassin au sien. Il prit un moment pour apprécier cette sensation de plénitude qui l'envahit alors qu'il réalisait son fantasme inavouéet que son corps se liait à celui de cet être frappé du même sort que lui.
Il constata avec plaisir que son apprenti était plus que réactif : son intimité pressa son sexe, le rencontra, l'étudia. L'éphèbe se plut à croire qu'elle cherchait à se rappeler ainsi la forme de ce corps étranger qui pénétrait en elle, pour ne plus l'oublier. Car, assurément, ce ne serait pas la seule fois qu'il viendrait en elle.
Son sourire s'élargit à cette simple – mais ô combien délicieuse – pensée.
De petites griffes se plantèrent dans ses épaules, lui arrachant un sifflement divin de douleur et de plaisir alors qu'elles raclaient les marques qui décoraient ses omoplates dans une explosion d'étincelles.
Pride bougea un peu. Gémit à son oreille.
C'en fut trop. Envy se recula prestement, s'enfonça à nouveau en son partenaire sans la moindre hésitation. Il le prit. Avec violence, force, puissance. Il se laissa enflammer par le désir impétueux de le soumettre, de le posséder. Il était à lui. Serait à lui.
À jamais.
Les cris haletants de cet ange déchu, entrecoupés par la cadence rapide qu'il lui imposait, le lui prouvaient. Emporté par le plaisir, Envy le mordit à l'épaule ; juste là où, naguère, la peau de ce même petit blond avait été zébrée de cicatrices. Celles qui l'avaient, bien avant sa renaissance, frappé du péché d'orgueil et, en un sens, condamné à un sort funeste.
Son bel alchimiste… Il trouvait enfin un exutoire à toute cette attente. À cette envie sourde qui l'avait rongé. Torturé.
Un coup de reins.
Deux.
Trois.
Dans cette union presque animale, Envy visa soigneusement, chaque fois, la prostate du plus jeune. Il ne lui avait pas laissé le temps de s'habituer à sa présence, au début. C'était maintenant qu'il allait se rattraper. Il déploierait tous ses talents, rien que pour lui. Il l'enverrait au septième ciel. Un aller simple, direct ; la seule façon pour les pécheurs qu'ils étaient de goûter au Paradis.
Quatre.
Cinq.
Six.
L'Envieux saisit le sexe à présent fièrement dressé de son alter ego et le frotta avec doigté, aussi rapidement qu'il le prenait.
Le blond ne tint plus.
Deux coups de reins suivirent, et Pride poussa un cri bien plus fort que tous les autres. Il renversa sa tête en arrière, yeux fermement clos, inondé par un puissant orgasme. Sans crier gare, son membre relâcha toute la tension accumulée contre le bas-ventre crispé par l'effort de l'androgyne. Le liquide nacré le recouvra un instant, avant d'être finalement emporté par l'eau qui clapotait sur eux.
Envy n'entendit pas sa douce musique. Tout ce que ses oreilles percevaient, c'étaient les halètements de son amant alors que lui-même le rejoignait avec un dernier coup de reins, bien plus profond que tous les précédents. Son pénis se libéra au creux du ventre de son cadet. Il gémit de plaisir sans la moindre retenue, pour la première fois de sa longue, trop longue vie.
Les deux garçons restèrent immobiles quelques secondes.
Leurs souffles s'interrompirent, chacun savourant sa petite mort.
Envy se retira. Tremblant, en sueur, le sourire aux lèvres… il se délecta de l'exquise sensation qui embrumait son cerveau. Il se sentait puissant. Il était fier. Et surtout, comblé, même si l'orgasme avait été prompt.
Après tout, qu'importait la durée, pourvu qu'ils eussent l'ivresse ?
Pride s'agrippa à lui.
Le brun le soutint. Puis, non sans un sourire libidineux, glissa sa main entre ses cuisses recouverte de sa semence.
« Même ça… nos pouvoirs n'y peuvent… rien… », haleta-t-il en passant sa langue sur ses lèvres, excité comme rarement. « Tant mieux. »
Il embrassa avec passion le blond déboussolé et introduisit à nouveau ses doigts en lui, lascif.
« T'as pas idée de ce que je vais te mettre. »
Il allait le prendre encore une fois. Et peut-être une autre. Et une autre.
Ils avaient tant de temps à rattraper.
Il n'aurait pas de toute la nuit pour y parvenir.
…
Et un lemon, un ! J'espère qu'il vous a plu ou, le cas échéant, pas trop surpris… En même temps, donner carte blanche à Envy, c'est tendre le bâton pour se faire battre (ou « prendre ») xD N'hésitez pas à me donner votre avis dessusavant de lire la suitedu chapitre ;) Car non, je ne vais pas vous laisser là-dessus !
White Assassin
