Ironie du Sort

Genre : Mythologie, Magie, Slash et Crossover.

Disclaimer : Tout m'appartient sauf les personnages.

Univers : Saint Seiya / Harry Potter

Couple : Hadès x Shun

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Remerciez Estelle Uzumaki pour ce mini-crossover défi.

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Ce chapitre est beaucoup plus long que d'habitude car l'inspiration m'a submergée lorsque je l'ai écris.

Faut dire que trois mois sans écrire à cause d'une blessure c'est frustrant.

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Merci à Lala (Hadès risque de bloquer les Enfers pour être tranquille), à Cally (Très bonne idée, je note), à Butterfly Blue (Ne t'évanouis pas ou tu ne pourras pas lire la suite) et à Fan de fanfic (Maintenant ^^) pour leurs reviews anonymes.

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Pour ceux qui ne connaissent pas l'autre univers crossover, comme d'habitude, je rendrais la lecture facile et donnerait tout les éléments nécessaire à la compréhension au fur et à mesure.


Chapitre 5

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Déméter était mitigée.

Cela faisait des siècles qu'elle n'avait pas été convoquée aux Enfers et elle n'y serait jamais allée de son plein gré. Après tout, pourquoi aller dans le lieu dirigé par celui qui lui avait pris sa fille à trois reprises ?

Le kidnapping l'avait bouleversé, le mariage (et surtout la contrainte de la grenade) l'avait accablé, mais apprendre la mort de sa douce enfant avait détruit son cœur.

Tout cela à cause d'Hadès.

Son regard se porta sur le paysage dévasté des jardins d'Elysion. Sa fille en aurait été horrifiée. Elle allait opérer un demi-tour pour reprocher une telle catastrophe à son frère lorsqu'une aura familière la fit se figer.

Si elle était venue malgré ses réticences, c'était parce que sa convocation avait attisé sa curiosité. Seuls ses enfants pouvaient utiliser les plantes pour lui faire passer un message et cela avait fait naître en elle un maigre espoir.

Plus elle avançait et plus la végétation autour d'elle était verdoyante, comme une forêt qui renaissait après un incendie.

Fébrile, elle se dirigea vers une prairie où des rires résonnaient.

La déesse de l'agriculture et des moissons connaissait l'aura de sa fille par cœur, pourtant devant elle se trouvait un jeune homme. Confuse, elle s'approcha néanmoins.

« Perséphone ? » Demanda-t-elle avec hésitation.

Harry sursauta en entendant une nouvelle voix. Voyant que ni Shun, ni son gardien ne réagissaient négativement à cette nouvelle présence, il regarda brièvement l'inconnue avant de tourner son attention vers l'herbe qui refusait d'être déracinée. Poussant de toutes ses forces, la tige se brisa dans ses mains. Heureux de son exploit, il s'applaudit et partit à la recherche d'une autre plante assez haute.

Shun sourit devant le comportement de l'enfant. Harry deviendrait un bon jardinier quand il apprendra à faire la distinction entre un plant de tulipes et une mauvaise herbe.

« Perséphone ? » Redemanda la déesse les yeux soudainement remplis de larmes.

Shun prit une profonde inspiration et la regarda dans les yeux.

« Oui et non, mère. Mon nom est Shun maintenant. » Dit-il doucement.

Elle le dévisagea un instant sans comprendre avant que ses yeux s'agrandirent de stupeur.

« Une réincarnation ! »

Shun acquiesça tout en montrant une table et deux chaises placées plus loin.

« Regulus, surveille Harry. » Ordonna-t-il en allant s'asseoir tandis que Déméter suivait son exemple.

« Pourquoi ? » Finit-elle par demander.

« Parce que le printemps ne peut fleurir aux Enfers sans attention particulière. » Répondit Shun dont le sourire avait disparu.

« J'aime Hadès. » Dit-il sincèrement. « Ben que notre histoire est commencée par mon enlèvement, j'ai appris à le connaître et à voir la lumière chaleureuse de son âme. J'ai appris à l'aimer. »

Déméter fronça les sourcils, écoutant attentivement.

« Malheureusement, j'avais du mal à m'adapter aux ténèbres des Enfers. Honnêtement comme je ne quittais pas Elysion, mon titre de Reine des Enfers n'avait pas de valeur et ça me donner l'impression d'être un objet précieux rangé dans un coffre-fort. »

Il s'arrêta un instant pour mettre au clair ses pensées.

« J'ai demandé conseil à un habitant des Enfers qui m'a expliqué que c'était ma naïveté qui m'empêchait d'évoluer dans le monde souterrain. J'étais une déesse qui avait toujours vécue dans des cages dorées, auprès de toi mère ainsi qu'à Elysion avec Hadès. Je ne connaissais et ne comprenais donc pas les souffrances du monde alors que mon époux devait les affronter à chaque nouvelle âme qui arrivait. Pour apprendre, il me fallait renaître. »

Ses yeux brillèrent d'émotions. Ce souvenir de cette période était douloureux pour lui.

« Comme Hadès n'avait plus de temps à me consacrer à Elysion et que ça faisait des années que je ne l'avais pas vu, je lui ai expliqué mes intentions dans une lettre que j'ai placées dans son coffret préféré. Ce dernier contenait, entre autres, le reste de graine de la grenade que j'avais mangée. Il m'avait dit que c'était la preuve que j'étais bien devenue sa femme et qu'il avait l'habitude de l'ouvrir quotidiennement pour les contempler. » Shun sourit avec amertume.

« Je crois qu'après je suis morte. » Il fronça à son tour les sourcils en se rendant compte qu'il avait du mal à se rappeler de certaine chose comme les circonstances exactes de son décès ou à qui il s'était confié.

« Et est-ce que ta nouvelle vie te convient. » Demanda la mère concernée.

Shun ferma les yeux et serra spasmodiquement ses mains sur la table.

« Non. »

Déméter leva un sourcil.

« Pourtant tout ce passe comme tu l'espérais. Hadès t'a même donné un enfant. »

« Mais auprès combien de siècles ?! » S'emporta Shun. « Pourquoi lui a-t-il fallu tout ce temps ? » Des larmes de rage coulaient sur ses joues. « Si les Parques ne s'étaient pas occupées de ma réincarnation, je serais toujours perdu dans les Limbes. »

Il prit une grande respiration et passa une main sur son visage pour en chasser ses larmes.

« Est-ce qu'il m'aime vraiment ? » Demanda-t-il finalement la voix tremblante. « Même Harry. Le voit-il comme notre enfant ou simplement comme un moyen de me garder à ses côtés ? »

« Je ne sais pas quoi te répondre, mon cher. J'ignore pourquoi il n'a pas réagi, mais il ne t'a jamais oublié. »

Cela eut le mérite de calmer le jeune dieu.

« Comment en être sûr ? » Murmura-t-il avec espoir.

« Ses Guerres Saintes n'ont commencé qu'après ta disparition. »

Voyant que sa fille… Non… Elle devait accepter la vérité.

Voyant que son fils ne comprenait pas, Déméter continua.

« Il voulait détruire l'humanité, car elle avait perdu sa pureté d'âme. »

Shun hoqueta. La pureté était son symbole : en donnant vie au printemps, il ravivait le monde à sa beauté première aidé par le grand nettoyage de l'hiver. Cela signifiait-il qu'Hadès partait en Guerre pour lui ? Qu'il était à l'origine de la mort de tant de civils ou combattants ?

« Comment dois-je réagir ? » Demanda-t-il choqué. C'était beaucoup à accepter.

« Écoute ton cœur. »

« Mon coeur me dit qu'il ne me voit que comme un trophée. Un simple joyau pur qu'il a volé à l'Olympe en défiant Zeus. » Confia doucement Shun, toujours en pleur, mais calme. « Je ne suis pas une personne réelle pour lui. Juste un symbole. »

Trop perdus dans leurs pensées, ni la déesse ni le jeune dieu ne virent la silhouette blottie à l'ombre d'un arbre survivant disparaître.

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Ooooo

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Assis sur son trône, Hadès repensait à la scène à laquelle il avait assisté.

Dès qu'il avait senti la présence de sa sœur aux Enfers, la curiosité l'avait saisi. Déméter lui avait juré de ne jamais revenir, car la mort de sa fille l'avait brisée autant que lui et n'ayant pas annoncé publiquement le retour de son âme-sœur, il ne comprenait pas les raisons de sa venue.

Il avait attendu dans la salle du trône, mais ne la voyant pas arrivée, il s'était téléporté là où il ressentait son essence divine et avait assisté aux confidences de Shun.

Voir les larmes de son amour, sa colère, ses raisons… Il savait que sa négligence était la cause de la perte de Perséphone, mais il ne pensait pas que c'était à ce point.

Un soupir de défaite s'échappa de sa bouche. Il héla l'un des gardes protégeant sa porte et l'envoya quérir Kagaho.

À peine quelques minutes passèrent avant que ce dernier franchisse les portes et s'agenouille promptement devant lui, en bas des marches.

« Comment puis-je vous servir, Seigneur Hadès ? »

« Kagaho, Spectre du Bénou de l'étoile Céleste de la Cruauté. Ta loyauté envers moi n'est plus à prouver. Tu fais la fierté de mon armée. »

Surpris d'une telle reconnaissance, le spectre se redressa pour fixer son maître. Le dieu continua, les sourcils froncés et les yeux brillants de colère.

« Or un traitre se cache dans mon royaume et m'a fait entrer dans une folie telle que j'usais sans réfléchir de mon cosmos dans des affrontements que j'aurai pu aisément gagner. » Il fit apparaitre l'image d'un coffret bleu décoré de fleurs en or. En y regardant de plus près, Kagaho reconnut des fleurs de grenadier.

« Je te donne toutes les permissions et accès pour fouiller l'intérieur et l'extérieur du palais. Trouve le coffret et dévoile-moi l'identité du traitre. »

Kagaho acquiesça et quitta la pièce pour mener à bien sa mission.

À présent seul, Hadès se remit à maudire ses actions passées. Si seulement, il avait cherché le coffret qui avait disparu plutôt que de se complaire dans son malheur…

'Pop'

Se tournant vers l'origine du bruit, il découvrit l'enfant humain qu'il avait ramené et qui lui souriait de ses quelques petites quenottes. Que faisait-il là ?

De nombreuses particules de magie flottaient autour de lui, informant le dieu que c'était de la magie accidentelle.

Hadès soupira. Pourquoi lui ? L'enfant n'avait-il pas un gardien pour veiller à ce que ces choses n'arrivent pas ?

Il fronça les sourcils et serra les mâchoires comme à son habitude devant une situation inhabituelle. Se décidant, il leva à bout de bras l'enfant et plongea son regard dans le sien.

Qu'est-ce qu'il était censé faire maintenant ?

Le petit pencha sa tête vers lui comme pour l'observer de plus près et soudain ses yeux se mirent à briller de larme.

Pris au dépourvu, ne comprenant pas que c'était son visage sévère qui avait déclenché une telle réaction, le Seigneur des Enfers se mit à faire rebondir l'enfant sans résultat.

Inconsciemment, il le ramena contre sa poitrine et se mit à faire les déambuler dans la pièce à la recherche d'une quelconque idée. Voyant qu'il ne trouvait toujours rien, il ramena son attention vers l'humain et constata qu'il s'était endormi.

Décidément, ce petit mortel était bien embêtant.

Las, il ouvrit un passage dans les ombres et s'y engouffra.

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OoooO

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« Shun. »

L'interpellé sursauta et leva les yeux effrayés vers celui qui l'appelait. Il n'avait pas entendu Hadès approcher et maintenant qu'ils étaient presque côte à côte, il regrettait de s'être perdu dans ses pensées.

Il n'était pas d'humeur à voir le dieu des Esprits surtout avec ses yeux rougis de sa dernière crise de larmes.

Agacé, il fronça les sourcils et ouvrit la bouche pour lui signaler que sa présence n'était pas désirée, mais avant qu'il ne puisse dire un mot, son irritation fut remplacée par de la joie en apercevant le petit corps que portait son époux.

« Harry ! Où était-il ? » Voulut-il savoir à la place en levant les bras pour récupérer son bébé.

« Dans la salle du trône. » Répondit Hadès en caressant délibérément le bras pâle de son mari lorsqu'il lui donna l'enfant.

Frissonnant sous le geste et rougissant légèrement, Shun prit son petit et le blotti contre son torse avant de s'éloigner de quelques pas.

Hadès sourit et fit face pour la première fois depuis des siècles à sa sœur, à qui il adressa un hochement de tête en guise de salutation.

« Où est son protecteur ? » Demanda-t-il en remarquant l'absence du sorcier.

« Regulus était partie le chercher en s'aidant de sa baguette de remplacement. Il ne devrait pas tarder à revenir depuis qu'Harry est avec nous. »

Hadès retint un grognement. Le sorcier n'était pas aussi utile qu'il l'avait pensé. Il était trop lent et ses pouvoirs dépendaient d'un bout de bois. Même les gardes du palais devaient être plus forts et rapides que lui.

C'était vraiment mauvais.

Hors de question qu'il ne laisse les choses ainsi. Un simple sorcier était inutile. En revanche, un spectre sorcier devenait beaucoup plus intéressant.

« Le sorcier sera entraîné comme l'un de mes hommes pour assurer la protection de… Harry. » Il avait eu du mal à dire le nom du jeune mortel, mais il ne pouvait plus ignorer que son éloignement envers l'enfant causait de la peine à Shun

Le sourire éclatant que lui adressa ce dernier le conforta sur sa décision. Il ferait plus d'effort.

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A suivre !

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Voilà enfin les explications et le ressenti de Shun par rapport à sa réincarnation. Même à moi, il m'a fais de la peine...

J'ai adoré écrire le petit moment entre Hadès et Harry. D'autres séquence paternelles seront à venir grâce à celles qui m'ont donné des idées. Merci les filles !

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Qui est donc le traitre ?

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