Ironie du Sort

Genre : Mythologie, Magie, Slash et Crossover.

Disclaimer : Tout m'appartient sauf les personnages.

Univers : Saint Seiya / Harry Potter

Couple : Hadès x Shun

Auteur : Licy Dreamlight

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Remerciez Estelle Uzumaki pour ce mini-crossover défi.

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Meilleure année à tous ! Me voici de retour ! (sans vous jouer un mauvais tour)

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Pour ceux qui ne connaissent pas l'autre univers crossover, comme d'habitude, je rendrais la lecture facile et donnerais tous les éléments nécessaires à la compréhension au fur et à mesure.


Chapitre 9 : Confrontations

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Shun fut soulagé de retrouver son refuge aux Enfers, tel qu'il l'avait laissé. Entre les fleurs colorées et les arbres luxuriants, les tumultes de son esprit semblaient enfin se calmer. Heureusement, car sa chambre allait devenir inutilisable structurellement à force de la détruire, puis de la réparer. Harry riait aux éclats en jouant avec Cerbère. Le fidèle chien à trois têtes, ayant adopté une taille plus petite pour l'occasion, suivait Harry chaque fois que le bébé se mettait à ramper.

Du moins ce fut le cas jusqu'à ce qu'Harry use de sa magie. Shun esquissa un sourire en voyant plusieurs vieilles branches flotter autour des différentes têtes du chien infernal. Chaque fois qu'une de ses trois têtes essayait de saisir les bâtons, Harry riait de ce rire si adorable et communicatif qu'on les bébés, avant d'éloigner les branches par magie.

« Au moins, ici nous sommes tranquilles », murmura Shun en sentant son cœur s'alléger.

Soudainement Harry rampa vers Shun, poursuivi de près par Cerbère qui mâchouillait avec contentement toutes les branches qu'il avait enfin attrapées.

« Pomme, maman, pomme ! » cria avec enthousiasme l'enfant de deux ans qui pointait du doigt un coin du jardin.

Shun fronça les sourcils, persuadé qu'il n'avait jamais planté de pommier ici. L'idée même qu'Hadès l'ait fait le laissait mitigé. Hadès n'avait jamais montré le moindre intérêt, ni patience, pour réfléchir à l'organisation du jardin auparavant. Était-ce une preuve que le dieu s'était occupé personnellement de ce lieu qui lui était dédié en son absence ?

« Un pommier, vraiment ? Montre-moi. »

Prenant Harry dans ses bras, Shun se dirigea vers le coin indiqué.

Un peu plus loin, il y avait bien des fruits rouges et charnus qui pendaient des branches de plusieurs arbres. Shun s'arrêta net en les apercevant et son cœur tressaillit. Ce n'était pas des pommes, mais des grenades, d'un rouge profond et vibrant.

« Pomme, pomme ! » répéta l'enfant en tapant des mains.

Shun sentit une once de tristesse l'envahir.

Ma chérie, ce ne sont pas des pommes, ce sont des grenades », rectifia-t-il la voix serrée.

Ses yeux se voilèrent de tristesse alors qu'il se remémorait les jours lointains qui l'avaient conduit aux Enfers la première fois. Hadès avait tout fait pour qu'ils puissent vivre ensemble. Affrontant les colères de Zeus et de Déméter avec impassibilité. C'est pourquoi la question de la trahison d'Hadès continuait à le hanter. Hadès l'avait courtisé pour qu'il devienne sa reine lorsqu'il était Perséphone, avec des grenades. Le fruit était le symbole de leur amour scellé. D'une nouvelle vie aux Enfers loin de la surprotection de sa mère et des intrigues de Zeus. Mais maintenant, les grenades rouges devant lui semblaient surtout symboliser le sang de son passé tourmenté et de sa précédente mort.

Des larmes silencieuses lui échappèrent. Il caressa doucement la tête d'Harry pour ne pas l'inquiéter, puis retourna vers la nappe où ils s'étaient installés en arrivant.

« Qu'est-ce que tu fais ici ? Cette partie du jardin est à moi, tu n'as rien à faire ici ! »

Shun se figea en voyant la femme qui se précipitait vers lui. De longs cheveux noirs, une pâleur exagérée et un perpétuel air insatisfait. Pandore.

« Ce jardin est le mien », déclara sèchement Shun.

Cette femme avait peut-être aidé son mari à gérer les Enfers en son absence, mais c'étaient les pouvoirs de Perséphone qui avait permis à d'autres plantes que les grenades d'y pousser. Ce jardin était le résultat de sa sueur et de son sang.

Pandore le toisa avec mépris.

« Je ne sais pas qui tu es, mais ça n'a pas d'importance. Cet endroit m'appartient, et je ne veux pas de toi ici. Dehors ! »

Le cri soudain effraya Harry, qui se mit à pleurer. Cerbère se mit immédiatement en alerte, ses trois têtes grondant en réaction, deux têtes se dressant de manière menaçante vers Pandore, tandis que la troisième tentait de le réconforter en se frottant contre son pied. Shun resserra sa prise autour d'Harry, le berçant pour le calmer, tout en jetant un sombre regard vers celle qui venait troubler leur tranquillité.

« Quel que soit ton rang auprès d'Hadès, tu n'as aucun droit de me chasser d'ici. C'est mon jardin. Tu devrais partir avant que ça ne devienne désagréable. »

« Quel culot ! » s'indigna Pandore, faisant une nouvelle fois sursauter Harry avec sa voix haute.

Cerbère gronda de plus belle, ses deux têtes protectrices se dressant davantage.

« Sortez d'ici ! » Rugit Pandore en invoquant la lance des Enfers, prête à repousser Cerbère et le chevalier qui semblait avoir lavé le cerveau des habitants des Enfers qu'il croisait pour leur faire croire qu'il avait le droit d'être parmi eux.

Immédiatement des vignes et des ronces aux épines protubérantes surgirent devant Pandore, prêtes à l'attaquer si elle faisait un pas en avant. Les yeux brillants de colère, Shun attendit. Il n'était pas du genre à causer des guerres, mais il savait les terminer.

Pandore, voyant que son intimidation n'avait pas l'effet escompté, lui lança un dernier regard de dédain avant de tourner les talons et de s'éloigner. Shun soupira de déception. Il aurait tant voulu décharger sa colère. Tournoyant ses doigts vers l'herbe, il rappela les vignes et les ronces qui disparurent sous terre.

« Voilà un après-midi gâché », maugréa-t-il en aidant Harry à se moucher après avoir essuyé son visage larmoyant.

Repenser aux propos de Pandore lui laissait un goût amer dans la gorge. Que s'était-il passé aux Enfers pendant tout ce temps ? Pourquoi Pandore ne reconnaissait pas son autorité ?

Décidé à mettre au clair la situation, Shun quitta son jardin privé et traversa le jardin des Héros à Elysion. Cerbère trottinant près de lui, s'assurant qu'Harry allait bien après sa crise de larmes. Il avait pris une taille plus conséquente pour pouvoir voir Harry qui s'était blotti contre le torse de Shun. S'il n'était pas si tendu après l'altercation qui avait eu lieu, Shun aurait ri de voir les différents héros s'écarter prestement en les voyant passer.

Au détour d'une allée, il aperçut le dieu Morphée, somnolant paisiblement contre un arbre. Un peu plus loin, un spectre utilisait son cosmos pour créer des papillons lumineux. Les enfants d'Elysion riaient et sautaient joyeusement, poursuivant les papillons colorés. Harry, attiré par les sons joyeux, chercha leurs origines et pointa du doigt les papillons, captivé par le spectacle.

« 'pillon. »

« Papillons », le corrigea automatiquement Shun avant de se diriger vers Morphée.

Sentant leur présence, le dieu s'éveilla et leva les yeux vers eux avec un sourire endormi.

« Ah Persy », l'accueillit-il en usant du surnom qu'il lui avait donné plusieurs siècles auparavant. « Qu'est-ce qui t'amène ici ? »

« C'est Shun maintenant, et une intrusion indésirable dans mon jardin a mis fin à ma bonne humeur de plus en plus éphémère en ce moment. Peux-tu prendre soin d'Harry pendant mon absence ? »

Morphée regarda l'enfant qu'il avait déjà croisé, décontenancé par la perspective de devoir veiller sur lui.

« Tu sais que les rêves sont plus mon domaine... »

« Ne t'inquiète pas, Cerbère veillera également », répondit Shun en plaçant Harry entre les bras de l'autre dieu.

Puis, après une embrassade et quelques mots pour rassurer Harry en lui disant qu'il reviendrait plus tard, Shun partit. Morphée regarda Harry puis Shun qui s'éloignait avec panique, pendant que Cerbère semblait amusé par la situation.

« Il est l'heure de la sieste, petit », soupira Morphée devant l'absence d'autre échappatoire.

Il essaya de retrouver le sommeil tout en tenant l'enfant dans ses bras et en murmurant une berceuse, mais Harry, curieux et énergique, s'intéressa davantage au spectre qui continuait à créer des papillons lumineux.

« 'pillons ! » cria-t-il en tapant Morphée sur son armure.

« Chut, petit, il est temps de rêver », murmura le dieu du sommeil.

Il était un brin tenté d'utiliser ses pouvoirs pour apaiser l'enfant et le plonger dans un doux sommeil, comme la dernière fois.

« 'pillons ! Papillons ! » cria de nouveau Harry plus fermement en tapant de nouveau le dieu.

« Si petit et déjà si exigeant », soupira Morphée lorsque Cerbère se mit également à tirer sa jambe vers la direction indiquée par Harry.

Abandonnant l'idée de dormir, il se résigna et se joignit, à regret, à la joyeuse troupe d'enfants qui couraient partout derrière les papillons. D'abord surpris, Myu ne put s'empêcher de rire en voyant le dieu du sommeil, obligé de lever l'enfant qu'il portait à bout de bras pour l'aider à attraper les illusions lumineuses. Chaque fois que le dieu prenait trop de temps pour bouger, le bébé montrait son mécontentement avec une moue, des yeux larmoyants et une bouche prête à exprimer son indignation.

« On dirait un cauchemar éveillé », se plaignit le dieu tandis qu'Harry, toujours aussi déterminé, pointa du doigt les nouveaux papillons tout en observant Morphée avec un air exigeant.

« Attrape, pillons ! »

« Les siestes étaient plus simples », marmonna Morphée, dépassé par l'énergie et la persévérance de l'enfant. Ne comprenait-il pas que c'étaient des illusions ? Donc impossible à attraper ?

De son côté, Myu créa encore plus de papillons et rit une nouvelle fois en entendant le dieu du sommeil grommeler. Ce n'était pas ce qu'il avait prévu en venant à son rendez-vous habituel à Elysion pour s'enorgueillir de la fascination des enfants, mais le dépit de Morphée était un amusement qu'il aurait regretté de manquer.

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OooooO

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Shun continua son chemin en silence, perdu dans ses pensées. Il regarda brièvement l'eau du Styx, où des âmes aux visages pâles et décharnés flottaient. Leurs voix larmoyantes appelant à l'aide. Shun les ignora. Il n'avait que faire des damnés, ayant rompu leurs promesses ou serments sous le nom de ce fleuve, ou ayant tenté de traverser sans payer leurs dus.

Pénétrant dans le palais par les quartiers privés, il se dirigea vers la partie ouverte à tous. Ses pas résonnaient contre la pierre. Toute cette partie du palais était taillée dans le mur d'une caverne. À l'exception des portes en bois dur, il y avait peu de choses montrant le moindre confort dans cette zone. Les âmes et les intrus n'en ayant nullement besoin.

Shun ne prêta aucune attention aux ombres, fantômes, démons, goules, zombie et âmes qui s'attardaient en file indienne jusqu'à la porte de la salle du trône. Tout mendiant pour entrer.

À mesure qu'il avançait, des gardes se dressèrent devant lui, semblant ignorants de son identité. Certains levèrent leurs armes, mais la colère dans les yeux de Shun et la puissance de son cosmos, si proche de celui de leur souverain, les mettaient en doute.

« Halt ! Qui ose s'avancer ainsi sans autorisation ? »

Shun ne prit pas la peine de répondre verbalement. A la place, des lianes jaillirent du sol, brisant la pierre et s'enroulèrent autour des gardes, les immobilisant efficacement. N'ayant plus d'entrave sur son chemin, Shun franchit la grande porte, la rage bouillant en lui continuant à s'alimenter de ses incertitudes. Pourquoi Hadès n'avait-il pas parlé de son retour aux gardes ?

La salle était haute avec un plafond de mosaïque orné de pierres précieuses. Chaque pierre représentant le ciel nocturne. Contrairement aux couloirs précédents, à la place de la pierre creusée, c'était de l'onyx qui composait le sol et les murs.

Des murmures et réprimandes parcoururent la pièce. Shun jeta un regard courroucé à la cour rassemblée et entra plus profondément dans la pièce. Âmes et spectre se sentirent mal à l'aise face à l'aura familière qu'ils n'arrivaient pas à identifier. Malgré leur incompréhension, gardes et spectres se tinrent prêts, attendant un ordre de leur souverain. Shun continua à avancer, ses pas résonnant sombrement. Lorsque certains tentèrent de s'approcher pour l'arrêter, son cosmos s'intensifia, les forçant à reculer.

« Shun ? Que fais-tu ici ? » demanda Hadès avec un mélange de fascination et d'appréhension lorsque Shun atteignit l'estrade.

« N'ai-je pas le droit d'être ici ? »

L'aura de Shun s'étendit davantage, forçant les êtres les plus proches de l'estrade à se mettre à genou sous la pression exercée. Hadès se redressa, surprit par le poids de la colère de l'ancien chevalier. Pourtant, malgré la tension palpable, Hadès se mit à dévisager Shun avec envie. Il était si magnifique avec cette puissance mortelle qui l'enveloppait comme un manteau.

« Qui est-il ?! »

« Il n'a pas sa place ici ! »

Le regard d'Hadès se déplaça avec fureur vers les gardes qui avaient ainsi parlé.

« Écoutez bien, tous ! Shun est la réincarnation de Perséphone, ma femme, la reine des Enfers et votre reine ! Il sera maintenant connu comme votre roi consort. »

Les murmures s'éteignirent alors qu'une onde de choc parcourait l'assemblée. Chacun réalisant la signification de l'annonce.

« Pourquoi ne leu as-tu pas parlé de mon retour plus tôt ? » Demanda Shun d'un ton impérieux.

« Je pensais que tu aurais besoin de temps », répondit calmement Hadès.

Shun se mordit la lèvre, nullement heureux de cette explication. Jamais auparavant la nonchalance de son époux ne lui avait semblé si horripilante. Son esprit tourmenté par les doutes et les suspicions, il ne pouvait s'empêcher de penser que son époux était lié de près ou de loin au complot qui avait conduit à sa mort.

« J'ai eu assez de temps en mourant ! C'est comme si tu voulais cacher mon retour à notre peuple. Comme-ci ça n'avait pas d'importance. »

'Comme-ci, je n'avais pas d'importance', pensa Shun avec découragement.

Hadès le regarda curieusement, ne comprenant pas entièrement la source de cette frustration.

« Ta colère est une vision à couper le souffle. Elle te donne une aura encore plus puissante », dit-il avec sincérité pour l'apaiser.

« Je ne suis pas d'humeur », l'arrêta Shun, agacé par cette réponse qui évitait le problème actuel.

« Shun, je ne comprends pas ce qui te tracasse. Ton retour est une bénédiction des Moires. J'ai couvert les trois sœurs d'offrandes depuis que tu m'es revenue, autant pour les remercier que pour éviter qu'Atropos ne coupe à nouveau ton fil de vie. »

Malgré les paroles rassurantes, Shun ne pouvait s'empêcher de ressentir un poids sur son cœur. Les doutes persistaient, et l'absence d'explications claires de la part d'Hadès ne faisait que renforcer son sentiment de trahison.

« Les paroles ne suffisent pas. J'ai besoin de comprendre, Hadès. »

« Comprendre quoi ? »

« Pandore s'est aventurée dans mon jardin en prétendant que c'était le sien. Elle m'a insultée et était prête à m'attaquer. »

D'abord surprit par cette révélation, Hadès écarta la situation avec assurance.

« Jamais Pandore n'oserait agir ainsi. Elle est bien trop composée. »

Shun le regarda fixement.

« Mets-tu mes paroles en doute, Hadès ? »

Hadès se rétracta immédiatement en entendant la voix froide de son époux.

« Non, bien sûr que non. Je prends cela au sérieux. »

Il se tourna vers les Spectres les plus proches et ordonna :

« Ramenez Pandore dans ses appartements. Je la punirais plus tard. »

« Pourquoi plus tard ? » Demanda Shun avec agacement.

Hadès haussa les épaules.

« Elle a permis aux Enfers de rester stable après ta disparition. J'étais trop lancé dans ma folie vengeresse pour m'en occuper. »

Shun, une fois de plus offensé par le détachement dans le ton de Hadès, sentit la colère lui revenir avec force. Dans une explosion non contrôlée de ses pouvoirs, des racines surgirent du sol et grimpèrent jusqu'aux murs, endommageant la salle en arrachant des morceaux de plafond qui manquèrent d'écraser certains esprits.

Hadès, observa les dégâts, puis Shun qui s'en allait. Il savait déjà que la chambre conjugale resterait hors de portée encore un bout de temps.

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À suivre !

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Merci à tous de continuer à suivre et aimer cette histoire !

L'inspiration est encore là, alors j'ai déjà commencé la rédaction du chapitre suivant.

J'espère que cet élan créatif durera afin de me permettre de reprendre le même rythme que lors du premier trimestre de 2024, ou j'arrivais à vous publier plusieurs chapitres par mois. J'y crois !