Bonjour à tous,
l'heure du rendez-vous est arrivé.


Chapitre 95: Rendez-vous surprise

Depuis qu'Harold lui a parlé il y a quelques jours, Astrid n'avait plus que ça en tête. Mais depuis, c'est le calme plat entre eux: Harold passait moins de temps avec elle en se justifiant qu'il préparait la surprise. Surtout après avoir entendu les dernières nouvelles de sa mère.

- Au fait, j'ai vu Harold essayer de persuader Gilda de lui prêter une petite marmite pour quelques jours. J'ignore pourquoi mais Gilda le prenait mal.

- Tu m'étonnes, rigole Haaken. Quand il s'agit de préparer des repas pour les invités, elle est la meilleure. Comment Harold s'en est-il tiré?

- J'ignore ce qu'il a dit, mais elle lui en a prêté une.

- Étrange, d'autant qu'Harold ne s'est pas plaint des repas qu'il a pris. Donc pourquoi?

- Je pense avoir ma petite idée, déclare Sigrid.

- Et je pourrais savoir quelle est-elle?

- Oh non, pas cette fois. Peut-être qu'il avait envie de manger quelque chose de spécial et qu'il ... prépare ce repas à sa façon? Ou bien il compte ouvrir un étalage et stocker ses pièces dans cette marmite? Mon cousin Barid qui a été en Irlande m'a raconté des contes locaux qui parlaient de farfadets, de marmites et ...;

- Compris, je laisse tomber l'affaire. Nous n'avons pas à nous mêler de la vie privée d'Harold.

Astrid s'amusait de la situation, ses parents échangeaient régulièrement des moments complices de ce genre. Les potins du village sont souvent des sujets de discussions dans le foyer.

- N'empêche, poursuit Haaken, c'est quand même curieux. Harold a fait quelques voyages avec certaines affaires et ...

Haaken s'interrompt lorsqu'il entend que l'on frappe à la porte.

- On attend de la visite? demande Sigrid.

- Non, pas cette fois. répond Haaken.

Le chef se lève et se dirige vers la porte pour connaître l'identité de l'inconnu qui ose le déranger à cette heure. Il est surpris de voir Harold de l'autre côté de la porte.

- Harold? Que veux-tu?

- Bonsoir, je venais savoir si Astrid étais prête.

- Prête à quoi?

- Nous avons prévu de nous voir, je venais la chercher.

- Astrid, il y a Harold qui demande à te voir.

- Super, ça veut dire que c'est le moment? demande Astrid.

- C'est ça, confirme Harold.

- Je vais chercher mes affaires et j'arrive.

Astrid quitte la pièce et fonce vers sa chambre.

- Quelles affaires? demande Haaken.

- Des vêtements contre le froid, répond Harold. J'ai repéré un endroit où l'on pourra observer les lumières dans le ciel. Surtout que c'est la saison en ce moment.

- Et rien d'autre?

- Rien de plus qu'elle regrette, vous avez ma parole.

Ce changement de politesse laisse Haaken dubitatif, mais il ne trouve rien à redire.

- Je suis prête, on y va?

- Astrid, ne rentre pas trop tard. Tu sais bien que je déteste l'odeur de l'humidité sur la fourrure, intervient Sigrid.

- Filons rapidement, murmure Astrid à Harold, avant que mon père ne se doute de quelque chose.

Les deux jeunes partent rapidement et se dirige vers la maison d'Harold, jusqu'à ce qu'Astrid ne s'arrête brusquement en voyant un détail qui ne le fait pas plaisir.

- Qu'est-ce qu'il fait là? demande Astrid en pointant le Furie Nocturne.

- C'est le petit détail que je ne t'aurai pas révélé, je compte t'emmener sur un petit ilot pour notre petit moment et donc le moyen le plus sûr et le plus rapide pour y aller ...

- ... est à dos de dragon, finit Astrid. Tu aurais pu m'en parler.

- Tout se sait rapidement! Si ton père avait entendu le programme que je te réservai, il t'aurai interdit de sortir.

- Et si je refuse?

- Tu devras expliquer ce que tu sais et il risque de t'assigner à vie chez toi par ma faute, à condition qu'il ne joue pas les chaperons.

- Bon, comment je fais pour m'installer? demande Astrid après avoir changé d'avis.

Harold sourit, aide Astrid à s'installer et grimpe pour se mettre en place. Astrid passa ses bras autour d'Harold et s'y accroche fermement. Krokmou décolle brusquement et resserre encore plus son emprise autour d'Harold. Après le décollage, Krokmou stabilise son vol et plus aucune perturbation ne vient entraver le déroulé du vol.

- Astrid, tu pourrais desserrer ton emprise?

- Désolé.

Astrid relâche sa poigne et essaye de se calmer, elle regarde aux alentours et se dit qu'elle n'avait jamais regarder un paysage sous cet angle. Mais au moment de regarder par-dessus le Furie Nocturne ...

- Je te déconseille de regarder en-bas, intervient Harold.

- Pourquoi? J'ai déjà regardé le sol depuis un toit ou des arbres.

- Dans ces cas de figure, tu avais tes propres points d'accroche. Le soucis dans notre situation, je ne sais pas comment tu vas réagir: soit ça va t'impressionner, te laisser indifférente ou alors paniquer.

- Paniquée? Moi?

- Je préfère toujours imaginer le pire dans ce genre de situation: mon esprit est focalisé sur la personne et non sur le trajet. De ce fait, je suis plus attentif aux réactions des personnes et je peux anticiper une éventuelle chute.

- Oh, je ne voyais pas les choses sous cet angle.

- Ne t'inquiète pas. Si vraiment tu voudras voir sans te soucier du reste, je pourrais te réinviter pour un vol et tu monteras devant moi ce coup ci.

- Ne te vexe pas, mais si je suis sur le dos de ta bête, c'est uniquement parce qu'il n'y avait pas d'autre moyen d'accéder à ton lieu mystère.

- Techniquement, il y avait le bateau mais c'était moins pratique. D'ailleurs, nous sommes arrivés.

Astrid regarde par-dessus l'épaule et repère enfin le petit ilot. Krokmou amorce sa descente et se pose délicatement sur la terre ferme.

- Au moins, cette partie est plus calme que celle de Stritz.

- Désolé, déclare Harold en descendant de Krokmou, mais c'était nécessaire. Et puis, voit le bon côté des choses: tu n'es pas tombée par terre.

- Très très amusant, monsieur le chevaucheur de Furie Nocturne.

Harold aide Astrid à descendre et laisse Krokmou dans son coin. Harold guide Astrid vers un lieu où il reste quelques pierres et quelques arbres.

- Mais qu'est-ce que tu ...

- Disons que je voulais te montrer quelques uns de mes talents pour notre tête à tête, mais ça demandait un peu de préparation.

- Comment ça?

- Pendant mon séjour à Lisde, nous étions livrés à nous même. J'ai eu la chance de connaître quelqu'un qui aimait cuisiner et m'a appris quelques trucs.

- D'ailleurs, ni toi ni Angus ne parlez de ce qui vous est arrivé.

Harold change de comportement et sa voix prend une intonation plus grave.

- Disons qu'un séjour forcé où ta seule issue n'est que la mort ... est un sujet que l'on évite de parler trop souvent.

- Pardon, je ne voulais pas raviver de mauvais souvenir.

- Aussi bizarre que ça puisse paraître, j'ai des très bon souvenirs de cette période. Mis à part quelques détails près. Mais ce n'est pas le sujet. Aujourd'hui, c'est moi qui cuisine et tu es mon invitée.

- J'ai cru que tu allais me demander de préparer le repas pour toi.

- Alors déjà, je tiens trop à ma tête pour te demander ça. Et même si tu n'as pas ta hache, il y a tout ce qu'il faut ici pour en créer une.

- Ouais, c'est pas faux. Alors, qu'est ce que tu mijotes?

- J'ai pris différents assortiments: saumon, maquereaux, harengs, vaches, cochons. La viande est séchée et je n'aurai plus qu'à la réchauffer. Je vais sortir des assiettes pour que tu fasses ton choix. En attendant, installe tes affaires près du sapin. La suite de la soirée se dérouillera là-bas;

- Tu sais que je ne suis pas ce genre de femmes?

- C'est à dire? demande Harold.

- Un homme et une femme, seuls sur une île en pleine nuit.

- Je t'arrête de suite, j'avais prévue de regarder les étoiles et les lumières dans le ciel. Rien de plus.

- Oh.

Soudainement gênée, Astrid se hâte de quitter Harold et d'installer ses affaires à côté de celle d'Harold. Une fois finie, Astrid retourne auprès d'Harold et observe un petit détail qui attire son attention.

- La fameuse marmite de Gilda, mes parents n'arrêtaient pas d'en parler juste avant ton arrivée.

- En bien j'espère?

- Disons que les spéculations allaient bon train dans le village. Bizarrement, ma mère avait sa petite idée.

- Elle est courant pour notre rendez-vous?

- Oh oui. Elle était même la première à imaginer ce que ton esprit à imaginer.

Les discussions vont bon train et Harold prépare le repas sous l'oeil attentif d'Astrid, et elle doit admettre qu'il avait tout prévu: plusieurs viandes, de l'eau, de la bière et différents légumes. Le repas prêt, Harold sert une bonne assiette à Astrid qui est curieuse de connaître le résultat. Elle est surprise du goût qu'elle a en bouche et demande ce qu'il a mis de plus.

- C'est la Ale qui donne cet arrière-goût. Ce n'est pas comme les repas de ta mère, mais je pense que je sais me débrouiller.

- Bien mieux que moi en tout cas.

Un fou rire éclate entre eux et le reste du repas se passe dans cette ambiance. Après avoir fini de manger, les deux vikings vont s'installer dans leurs fourrures réchauffer par la chaleur apaisante d'un feu de camp.

- C'est bizarre de regarder le ciel de cette façon. réagit Astrid.

- Quand je le pouvais, j'observais les étoiles ainsi que les lumières dans le ciel. J'ai toujours cru que c'était Nott qui dispersait de la poussière pendant son passage , ce qui provoque ces formes bizarres dans le ciel.

- Très drôle comme théorie, rigole la blonde.

- J'aime bien l'idée, pas toi? Et selon toi, qu'est-ce que c'est?

N'entendant pas de réponse, Harold tourne la tête et constate qu'Astrid dormait paisiblement. Le moment est donc venu pour lui de faire de même.