La salle de conférence était plongée dans un silence oppressant. Les journalistes s'étaient tous figés après l'annonce fracassante de Regina. Un murmure collectif monta alors que les cameramen ajustaient leurs objectifs, captant chaque mouvement de la maire de Seattle.

Derrière elle, Emma était tendue, le regard alerte, prête à intervenir au moindre signe de danger. Regina savait que cette conférence ne marquerait pas seulement un tournant politique, mais qu'elle était aussi une déclaration de guerre directe à Victor Magnani et à son empire corrompu.

Elle serra légèrement le rebord du podium, reprenant son souffle avant de poursuivre :

— Il y a quelques jours, j'ai reçu des documents prouvant l'existence d'un réseau d'influences illégales, impliquant des fonds publics détournés, des pressions sur des élus et des menaces contre ceux qui refusaient de se soumettre.

Un déferlement de questions explosa, mais elle leva la main pour restaurer le calme.

— Ces révélations concernent plusieurs figures influentes de Seattle, dont Victor Magnani, qui, i peine vingt-quatre heures, a tenté de m'intimider en s'attaquant à l'un de ses opposants. J'ai également en ma possession un enregistrement où il me menace directement de mort.

Les visages des journalistes étaient figés, et les flashs crépitaient sans relâche.

— Aujourd'hui, je remets ces preuves aux autorités compétentes, et j'appelle le chef de la police de Seattle à prendre des mesures immédiates. Ces personnes pensent être intouchables, mais je suis ici pour dire à Seattle : nous ne serons pas gouvernés par la peur.

Elle referma son dossier et s'éloigna du podium. Emma la rejoignit immédiatement, sa main posée sur son oreillette.

— On doit partir, maintenant.

Regina n'eut pas le temps de répondre qu'un agent de sécurité ouvrit un passage à travers la foule agitée. Elle pouvait sentir l'adrénaline pulser dans ses veines. Magnani allait répliquer, et elle devait être prête.

Une heure plus tard, dans une salle sécurisée du commissariat, Regina faisait face au chef de la police, William Carter. L'ambiance était lourde, presque irrespirable. Emma était à ses côtés, bras croisés, alors que le chef Carter étudiait les enregistrements qu'elle venait de lui fournir.

Il soupira longuement avant de lever les yeux vers elle.

— C'est du solide. Mais ce type n'est pas qu'un homme d'affaires, c'est une institution à lui seul. Si on se plante dans notre approche, on risque de le voir disparaître avant même de pouvoir l'inculper.

Regina hocha la tête, consciente des implications.

— Je veux son arrestation immédiate. Vous avez tout ce qu'il vous faut pour un mandat.

Carter hésita, échangeant un regard avec Emma.

— On ne peut pas juste l'arrêter sur un enregistrement, Madame la Maire. Ce que vous nous donnez, c'est un élément clé, mais il nous faut du béton armé. Vous pensez qu'il n'a pas prévu qu'on s'en prenne à lui ?

Regina sentit une vague de frustration monter en elle.

— Alors qu'est-ce que vous suggérez ? Attendre qu'il envoie quelqu'un me tuer avant d'agir ?

Emma posa une main sur l'épaule de Regina, comme pour la calmer, avant de se tourner vers Carter.

— On a d'autres pistes.

Elle posa un dossier sur la table.

— Martin Cooper et Lila Martinez sont surveillés. Nous devons savoir si c'est par Magnani ou s'ils travaillent pour lui. S'ils sont de notre côté, ils pourraient nous donner des éléments cruciaux.

Carter tapota ses doigts sur la table, pensif.

— D'accord. Mais il faudra agir vite. Si Magnani sent que l'étau se resserre, il passera à l'offensive.

Il se leva et tendit la main à Regina.

— On va le faire tomber. Mais soyez prête : ce ne sera pas propre.

Elle serra sa main, déterminée.

— Je suis prête.

De retour à la mairie, Regina se dirigea immédiatement vers son bureau. Ruby l'attendait, visiblement inquiète.

— Madame la Maire… Martin Cooper et Lila Martinez veulent vous voir.

Elle fronça les sourcils.

— Ils savent que je suis au courant pour leur surveillance ?

Ruby acquiesça.

— Ils disent qu'ils doivent vous parler immédiatement. Et que vous ne pouvez faire confiance à personne d'autre.

Regina échangea un regard rapide avec Emma, puis prit une inspiration.

— Faites-les entrer.

Quelques minutes plus tard, Martin Cooper et Lila Martinez pénétrèrent dans son bureau, l'air grave. Cooper prit la parole en premier.

— Madame la Maire, on sait que vous avez découvert certaines choses… et que vous vous attaquez à Magnani.

Lila Martinez hocha la tête, sa voix plus inquiète.

— On est surveillés parce qu'on a essayé de sortir du système. Mais Magnani a des yeux partout.

Regina croisa les bras.

— Êtes-vous avec moi ou contre moi ?

Cooper ne cilla pas.

— Avec vous. Mais vous devez comprendre : Magnani ne dirige pas seulement un empire financier. Il a des politiciens, des policiers et même des juges dans sa poche.

— Alors comment le faire tomber ?

Lila prit la parole cette fois-ci.

— Il y a un dossier. Un fichier qui lie directement Magnani à des pots-de-vin et des crimes organisés. Mais il est bien caché.

Emma s'avança, méfiante.

— Vous savez où il est ?

Cooper acquiesça.

— Sur un serveur sécurisé. Mais y accéder sans se faire repérer, c'est mission impossible.

Regina posa une main sur son bureau, réfléchissant à toute vitesse.

— Rien n'est impossible.

Emma, elle, affichait déjà un sourire en coin.

— On va avoir besoin d'un hacker.

La nuit tomba sur Seattle alors que Regina et son équipe préparaient leur prochaine action. L'heure n'était plus à la défense, mais à l'offensive.

Elle savait que Magnani n'attendrait pas pour frapper.

Mais elle non plus.

Seattle allait bientôt assister à la chute d'un empire corrompu.

Ou à la sienne.

Le temps n'était plus à l'attente. Regina, Emma, et leurs alliés savaient qu'ils devaient frapper vite et fort. Lila Martinez et Martin Cooper leur avaient fourni une piste inestimable : un serveur sécurisé contenant des preuves accablantes contre Victor Magnani et son empire corrompu.

Le problème ? Ce serveur n'était pas hébergé sur un simple ordinateur. Il était placé dans les bureaux ultra-protégés de Magnani & Co, dans une tour privée au cœur de Seattle. Y accéder demandait une infiltration parfaitement orchestrée… et un talent en cybersécurité capable de contourner les multiples pare-feux de la société.

Emma connaissait quelqu'un. Un ancien agent fédéral reconverti en consultant indépendant, Nathan Blake, un spécialiste de l'intrusion numérique. Régina était méfiante, mais elle n'avait pas d'autre choix que de lui faire confiance.

Dans un appartement discret à la périphérie de la ville, Regina, Emma, Martin et Lila rencontrèrent Nathan.

— C'est du lourd, ce que vous me demandez, lâcha Nathan en faisant défiler les schémas de la sécurité des serveurs sur son écran.

Il prit une gorgée de son café, l'air concentré.

— Magnani ne plaisante pas avec la sécurité. Il a investi dans du matériel de pointe. Accéder aux serveurs à distance ? Impossible. Il faut un accès physique.

Emma croisa les bras.

— C'est bien pour ça qu'on va devoir y aller nous-mêmes.

Nathan la fixa, un sourire amusé aux lèvres.

— Donc vous voulez infiltrer la tour d'un des hommes les plus dangereux de la ville, extraire des fichiers ultra-protégés et repartir sans vous faire descendre ? Sympa comme plan.

Regina s'approcha, les bras croisés.

— On ne peut pas laisser passer cette chance. C'est la seule manière de le faire tomber avant qu'il ne frappe à nouveau.

Nathan la fixa un instant avant de soupirer.

— D'accord. Mais si vous voulez que ça fonctionne, on va devoir être méthodiques.

Le siège de Magnani & Co était une forteresse moderne de trente étages, avec des caméras omniprésentes, un personnel de sécurité armé et des systèmes biométriques filtrant les accès aux zones sensibles.

Nathan expliqua le plan :

Martin Cooper et Lila Martinez allaient fournir une fausse raison administrative pour obtenir un rendez-vous à l'improviste avec un cadre de Magnani & Co. Leur but ? Détourner l'attention du personnel de sécurité.

Regina et Emma, habillées en personnel de maintenance, profiteraient du chaos pour accéder aux serveurs situés au sous-sol.

Nathan, depuis un van garé à proximité, piraterait temporairement les caméras pour leur laisser un créneau d'action.

Le timing serait serré. Ils avaient exactement quinze minutes avant que les protocoles de sécurité ne détectent l'intrusion.

— C'est du suicide, marmonna Emma.

Regina lui lança un regard déterminé.

— C'est notre seule chance.


Le lendemain soir, le plan fut mis en marche.

À 22h30 précises, Martin et Lila entrèrent dans le hall principal, agitant des documents et exigeant une réunion d'urgence avec un cadre supérieur. Comme prévu, la réception fut prise au dépourvu et dut contacter la direction.

Pendant ce temps, dans une ruelle adjacente, Regina et Emma enfilèrent leurs uniformes de techniciens. Nathan les guida via oreillette :

— C'est bon. Caméras désactivées sur le couloir du sous-sol. Vous avez une fenêtre de trois minutes avant que les systèmes redémarrent.

Regina et Emma pénétrèrent discrètement dans le bâtiment par une issue de service, puis empruntèrent un escalier technique menant aux niveaux inférieurs.

Le sous-sol était faiblement éclairé, une série de salles techniques alignées le long d'un couloir étroit. Le serveur principal était à l'extrémité.

— C'est là.

Emma crocheta la serrure de la salle tandis que Nathan, depuis son van, tentait d'accélérer le processus.

— Dépêchez-vous, j'ai dû redémarrer une caméra pour ne pas éveiller les soupçons. Vous êtes en sursis.

À l'intérieur, Regina inséra une clé USB fournie par Nathan dans le serveur central. Le hack fut immédiat : les fichiers commencèrent à se télécharger sur un disque dur crypté.

Mais alors que les données défilaient sur l'écran, Regina remarqua un dossier spécifique, marqué d'un simple : « PAX ».

Elle cliqua dessus.

Son sang se glaça.

À l'intérieur, une série de rapports d'activités criminelles impliquant non seulement Magnani, mais aussi des figures gouvernementales, des chefs de police, et même des procureurs.

Des noms qu'elle connaissait. Des noms de personnes qu'elle croyait intègres.

— Mon Dieu… murmura-t-elle.

Emma jeta un coup d'œil, ses yeux s'écarquillant en voyant la liste de noms.

— C'est bien plus grand que ce qu'on imaginait.

Nathan les pressa à l'oreillette :

— Les fichiers sont téléchargés. Foutez le camp.

Mais alors qu'elles s'apprêtaient à sortir, un bruit résonna dans le couloir.

Des pas lourds.

La sécurité avait compris.

— On a été repérées, lâcha Emma.

Emma tira Regina en arrière juste au moment où des gardes armés surgissaient dans le couloir.

— COURREZ !

Elles sprintèrent jusqu'à la sortie de secours, mais une alarme résonna à travers tout l'étage. Les portes de sécurité commencèrent à se verrouiller automatiquement.

— Putain de système, jura Nathan, je vais essayer de les déverrouiller, mais ça va prendre quelques secondes !

Emma, voyant un garde lever son arme, dégaina la sienne et tira un coup dans la lampe du plafond, plongeant le couloir dans une pénombre temporaire.

— Bouge ! hurla-t-elle à Regina.

Elles atteignirent une issue de secours au dernier moment, Nathan désactivant la serrure in extremis.

Elles déboulèrent sur le parking, où Nathan les attendait dans le van.

— Montez, montez, montez !

Les portes claquèrent, et le véhicule démarra en trombe, laissant les gardes de sécurité derrière eux.

Dans le silence tendu du van, Regina fixa l'écran du disque dur.

Elle avait entre les mains les clés d'un scandale majeur.

Mais elle savait aussi qu'elle venait d'enclencher une guerre dont elle ne connaissait pas encore toutes les règles.

Alors qu'ils s'éloignaient, le téléphone de Regina vibra.

Un message inconnu s'afficha sur l'écran.

« J'espérais que vous feriez le bon choix.
Il est encore temps.
Sinon, préparez-vous aux conséquences. »

Elle leva les yeux vers Emma.

— On vient de lui déclarer la guerre, Emma.

La blonde hocha la tête, le regard froid.

— Alors on va la gagner.


Quelques jours plus tards …

Regina avançait d'un pas déterminé vers sa voiture, flanquée d'Emma et de son équipe de sécurité. Depuis sa déclaration publique et son refus d'entrer dans le jeu de Magnani, elle savait que chaque jour pouvait être celui où tout basculerait. Mais elle refusait de se laisser consumer par la peur.

Le parking souterrain de la mairie était silencieux, trop silencieux. Seuls les échos de leurs pas résonnaient sur le béton. Emma, toujours en alerte, balayait les environs du regard, ses doigts crispés sur son arme de service.

Puis, un bruit infime, presque imperceptible. Un clic.

— À couvert ! hurla Emma.

La détonation fut assourdissante. Une onde de choc balaya le parking, projetant Regina au sol. Le béton trembla sous l'impact, des éclats de métal et de verre jaillirent dans toutes les directions. Une voiture garée à quelques mètres d'elles fut projetée en arrière, ses vitres explosant sous la pression.

Les alarmes des véhicules retentirent en chœur, stridentes, amplifiant le chaos. Une fumée âcre envahit l'espace, brouillant la visibilité. Regina toussa, les oreilles sifflantes, son cœur battant à une vitesse folle. Avant même de reprendre ses esprits, elle sentit des mains puissantes la saisir et la tirer en arrière.

— Debout ! On dégage d'ici ! ordonna Emma, son regard féroce, son ton ne laissant place à aucune hésitation.

Deux agents de sécurité les entourèrent immédiatement, armes au poing. L'un d'eux ouvrit la portière d'un SUV blindé et poussa Regina à l'intérieur avant de claquer la porte derrière elle.

La voiture démarra en trombe.

À l'intérieur, l'air était glacé, contrastant violemment avec la chaleur de l'explosion. Regina leva une main tremblante à son visage, réalisant qu'un mince filet de sang coulait sur sa tempe. Un éclat de verre, rien de grave. Mais le choc était bien plus profond.

Emma, assise en face d'elle, la regarda, son expression dure et inquiète.

— Ce n'est plus du harcèlement ou des menaces, Regina. C'est une déclaration de guerre.

Regina inspira profondément, tentant de reprendre le contrôle de son souffle. Son regard croisa celui d'Emma, et pour la première fois, elle vit dans ses yeux quelque chose qu'elle n'aurait jamais cru possible : une peur sincère. Pas pour elle-même, mais pour elle.

— On ne va pas reculer, dit Regina d'une voix plus ferme qu'elle ne l'aurait cru possible.

Emma ne répondit pas immédiatement. Elle passa une main dans ses cheveux blonds, visiblement en proie à une réflexion intense. Finalement, elle soupira et hocha la tête.

— Alors on fait ça bien. On sécurise tes déplacements, on renforce ton équipe, et on met la police sur le coup. Ils veulent la guerre ? Très bien. On va voir qui tient le plus longtemps.

Le SUV fonçait à travers la ville, direction un lieu sécurisé tenu secret. À l'arrière, un des agents reçut une notification urgente sur sa tablette. Il jura, les traits tendus.

— Vous devez voir ça.

Il posa l'écran sur l'accoudoir central. Regina et Emma se penchèrent en avant. Une vidéo venait d'être envoyée à la presse.

L'image s'ouvrit sur une pièce sombre, faiblement éclairée par une ampoule vacillante. Au centre, un homme masqué était assis, ses mains croisées devant lui. Sa voix, modifiée numériquement, résonna dans l'habitacle.

— Regina Mills a commis une erreur fatale en défiant les véritables forces qui dirigent cette ville. Quiconque se dresse contre nous partagera son sort. Ce n'est qu'un avertissement.

L'image bascula sur des images de l'explosion, captées par une caméra de surveillance. Puis l'écran devint noir.

Un silence pesant tomba dans la voiture.

Regina sentit un frisson glacial lui parcourir l'échine. Ce n'était plus seulement une attaque contre elle. C'était une déclaration publique, un message adressé à toute la ville.

Emma serra les poings, son regard brûlant de rage.

— Ils viennent de commettre une erreur. Ils viennent de nous donner une raison de les traquer jusqu'au bout.

Regina hocha lentement la tête. Elle savait que cette nuit, elle ne dormirait pas. Parce que cette menace n'allait pas s'arrêter là.

Et la prochaine fois, ils ne se contenteraient peut-être pas d'un simple avertissement.


La nuit avait enveloppé Seattle dans son manteau d'obscurité, mais pour Regina, le sommeil restait un luxe inaccessible. Chaque fois qu'elle fermait les yeux, elle revoyait la lueur aveuglante de l'explosion dans le parking souterrain, entendait la détonation sourde qui avait résonné jusque dans ses os. Elle pouvait encore sentir l'odeur âcre de la fumée et la pression d'Emma l'agrippant fermement par le bras pour la tirer hors de danger.

Elle était en sécurité, pourtant. Du moins, autant qu'elle pouvait l'être. Mais elle savait que cet équilibre fragile pouvait basculer à tout moment.

L'appartement où elle avait été relogée temporairement était à la fois élégant et impersonnel, une résidence sécurisée appartenant à la mairie, utilisée pour loger des officiels en cas de menaces graves. Les rideaux étaient tirés, les caméras de surveillance activées, et une équipe de police se relayait en faction devant l'entrée. Emma était là aussi. Toujours là. Plus proche que n'importe qui d'autre, plus protectrice que jamais.

Regina, incapable de rester assise, s'avança pieds nus vers la baie vitrée qui surplombait la ville. En bas, Seattle s'étendait dans un ballet de lumières clignotantes et de néons colorés. Si seulement elle pouvait être l'une de ces âmes anonymes, quelqu'un qui n'avait pas à se battre pour survivre.

Un bruissement derrière elle lui fit comprendre qu'elle n'était pas seule. Bien sûr qu'elle ne l'était pas. Depuis l'attaque, Emma ne l'avait pas quittée. Elle dormait à peine, toujours en alerte, prête à dégainer son arme au moindre bruit suspect. Ce soir, pourtant, quelque chose était différent.

— Tu devrais dormir, murmura Emma.

Sa voix était rauque, marquée par la fatigue, mais il y avait autre chose. Une chaleur sous-jacente, une attention qui dépassait la simple vigilance professionnelle.

Regina ne répondit pas tout de suite. Elle se contenta d'observer son reflet dans la vitre, y distinguant aussi celui d'Emma, adossée au chambranle de la porte, les bras croisés. Même dans cette posture détendue en apparence, son regard restait perçant, comme si elle analysait chaque mouvement, chaque respiration.

— Impossible, finit par souffler Regina.

— Tu veux en parler ?

Un sourire sans joie effleura les lèvres de Regina.

— Parler de quoi, exactement ? Que quelqu'un essaie de me tuer ? Que Magnani m'a tendu un piège et que maintenant je suis devenue l'ennemie publique numéro un d'une organisation dont je ne connais même pas les limites ? Que je suis coincée ici, incapable d'agir, pendant qu'eux, là-dehors, décident si je mérite de vivre ou non ?

Elle laissa échapper un rire bref, amer.

— Non, merci. Je préfère éviter.

Emma ne répondit pas immédiatement. Regina savait qu'elle la scrutait, cherchant à voir au-delà du masque, à deviner ce qu'elle ne disait pas. Finalement, elle s'approcha, lentement, s'arrêtant juste derrière elle.

Trop proche.

Regina pouvait sentir la chaleur de son corps malgré la fraîcheur de la pièce. L'odeur subtile de son parfum, ce mélange de cuir et de notes boisées, était devenue familière. Apaisante.

— Je sais ce que c'est, murmura Emma. Quand ton propre corps refuse de se détendre parce que tu sais que l'ennemi est encore là, quelque part, attendant une faille.

Regina tourna légèrement la tête vers elle.

— Et comment tu fais, toi ?

Emma haussa légèrement les épaules, un sourire triste effleurant ses lèvres.

— Je fais semblant d'aller bien jusqu'à ce que ce soit vrai. Et quand ça ne suffit pas…

Elle hésita un instant, puis fit glisser ses mains sur les bras de Regina, les pressant légèrement pour lui offrir une présence tangible. Un ancrage. Regina sentit son souffle se suspendre.

— Quand ça ne suffit pas ? souffla-t-elle.

— Je trouve quelqu'un pour me rappeler que je ne suis pas seule.

Regina sentit un frisson la parcourir. Il y avait quelque chose d'étrange dans ce moment, quelque chose qui dépassait le simple réconfort. Elle aurait dû s'éloigner, mais elle resta là, immobile, absorbant cette chaleur qu'elle n'avait plus ressentie depuis si longtemps.

— Emma…

Sa voix n'était qu'un murmure. Elle se retourna légèrement, leur proximité devenant presque intime. Trop intime. Elle pouvait voir chaque détail du visage d'Emma, la fatigue dans ses yeux, mais aussi cette intensité brûlante. Cette dévotion qu'elle mettait à la protéger.

Emma baissa un instant le regard vers ses lèvres, avant de se raviser, reculant légèrement, rompant le contact.

— Tu es en sécurité ici, murmura-t-elle. Je suis là.

Regina sentit un mélange de frustration et de soulagement. Pourquoi Emma reculait-elle toujours au moment où elle voulait qu'elle reste ?

Peut-être que c'était trop tôt. Peut-être que ce moment devait rester suspendu dans l'incertitude. Mais une chose était sûre : elle n'était plus seule dans cette bataille.

Et pour la première fois depuis longtemps, ce n'était pas aussi effrayant que ça en avait l'air.

Elle observa Emma quelques secondes de plus, cherchant à comprendre ce qui se passait réellement entre elles. Ce n'était plus juste une simple relation professionnelle. C'était autre chose. Quelque chose de plus profond.

Emma, toujours légèrement tendue, lui adressa un sourire doux, presque timide.

— Tu veux que je te fasse un thé ?

Regina haussa un sourcil.

— Tu sais faire du thé ?

— Je sais appuyer sur un bouton pour chauffer de l'eau.

Regina eut un vrai sourire cette fois.

— C'est un début.

Emma fit demi-tour vers la cuisine, mais avant de disparaître, elle lança, sans se retourner :

— Et si jamais tu veux parler… je suis là. Toujours.

Regina la suivit du regard jusqu'à ce qu'elle disparaisse dans l'ombre du couloir.

L'atmosphère à la mairie était devenue oppressante, presque suffocante. Après l'attaque du parking et la vidéo de menaces diffusée dans toute la ville, Regina savait que ses ennemis n'avaient plus peur d'agir ouvertement. Mais ce qu'elle n'avait pas anticipé, c'était que la menace pouvait également venir de l'intérieur.

Ce matin-là, alors qu'elle parcourait les rapports de sécurité dans son bureau, Ruby entra précipitamment, son visage marqué par l'inquiétude.

— Madame la Maire, vous devriez venir voir ça.

Regina leva les yeux de ses dossiers et suivit son assistante jusqu'à la salle de crise. Emma était déjà là, les bras croisés, fixant l'écran d'un ordinateur où défilaient des lignes de code incompréhensibles. À côté d'elle, Lila Martinez, responsable de la communication externe, et Martin Cooper, chef de la division des infrastructures, échangeaient des regards inquiets.

Nathan Blake, un expert en cybersécurité et ancien militaire que Regina et Emma avaient déjà sollicité par le passé, était en train de pianoter sur son clavier avec une concentration absolue.

— Qu'est-ce qu'il se passe ? demanda Regina en entrant dans la pièce.

Nathan ne releva pas les yeux de l'écran mais répondit d'une voix tendue :

— Quelqu'un a piraté l'un des serveurs principaux de la mairie la nuit dernière. Et pas n'importe quel serveur : celui qui contenait les preuves contre Magnani.

Un frisson glacé parcourut Regina.

— Vous voulez dire qu'on a perdu ces preuves ?

— Non, elles sont toujours là. Mais une copie a été faite et transférée sur une adresse IP anonyme. En clair, quelqu'un nous a espionnés de l'intérieur et a envoyé ces documents à une source externe.

Lila fronça les sourcils et croisa les bras.

— Vous êtes sûr que ce n'est pas juste une erreur technique ? Un accès non autorisé, mais pas forcément malveillant ?

Nathan secoua la tête.

— C'était délibéré. Celui qui a fait ça savait parfaitement ce qu'il cherchait. Et il avait un accès direct aux serveurs internes.

Un silence lourd tomba sur la pièce. Regina sentit son estomac se nouer.

— On parle donc d'une taupe.

Emma tapa du poing sur la table.

— Ce n'est pas possible, je pensais qu'on avait verrouillé tout le système après la dernière attaque ! Qui, à part quelques personnes de confiance, pouvait avoir cet accès ?

Nathan haussa les épaules et fit défiler des lignes de codes avant de s'arrêter sur un nom. Il tourna lentement la tête vers Regina et Emma.

— David Lancaster.

Un silence glacé s'installa.

David Lancaster. Un conseiller municipal influent, membre du comité de sécurité urbaine, toujours présenté comme un fervent défenseur de la transparence et des bonnes pratiques en politique. Pourtant, son nom apparaissait maintenant dans cette enquête, relié à plusieurs entreprises affiliées à Magnani & Co.

Regina ferma les yeux un instant, inspirant profondément avant de les rouvrir.

— On ne peut rien faire sans preuve solide.

Emma, les poings serrés, acquiesça.

— Alors on va le piéger.

Quelques heures plus tard, Regina entra dans la grande salle du conseil municipal sous haute surveillance. L'ambiance était pesante, marquée par les récents événements. Chaque élu semblait plus nerveux que d'habitude, et une méfiance latente flottait dans l'air.

Elle s'installa à sa place, jetant un regard furtif à David Lancaster, qui feuilletait distraitement ses notes, visiblement à l'aise. Trop à l'aise.

Pendant la session, Regina fit en sorte d'amener subtilement la discussion sur les récents événements.

— Il est évident que la ville traverse une période difficile. Les attaques récentes, les menaces contre mon administration, et maintenant… la fuite de documents confidentiels.

Elle fit une pause, balayant la salle du regard.

— Nous avons découvert que quelqu'un, ici même, a volontairement facilité cette intrusion.

Un murmure parcourut la salle. Regina garda son regard fixé sur Lancaster.

— Nous savons également que ces documents ont été envoyés à une source externe non identifiée, dans le but de saboter nos efforts contre un réseau criminel infiltré dans notre économie locale.

Elle vit le conseiller municipal tressaillir imperceptiblement. Sa mâchoire se contracta légèrement. Il évita son regard. Bingo.

Emma, postée en retrait, analysait chaque mouvement de Lancaster. Ses mains étaient crispées sur la table. Il tentait de garder son calme, mais son langage corporel le trahissait.

Puis, comme elle s'y attendait, il prit la parole, tentant de détourner l'attention.

— Madame la Maire, je pense qu'il est dangereux d'accuser sans preuve. Seattle a besoin de stabilité en ces temps de crise, et il serait regrettable de semer davantage le chaos avec des suppositions.

— Qui a parlé d'accusations ? répliqua Regina en esquissant un sourire en coin.

Lancaster ne répondit pas immédiatement. Regina sentit le malaise croître autour de la table. Il sait qu'il est sous surveillance.

Après la réunion, elle le convoqua dans son bureau. Emma insista pour être présente, et Lila Martinez ainsi que Martin Cooper furent également invités.

Dans le bureau de Regina, l'ambiance était pesante. Lancaster entra, le pas légèrement nerveux. Regina s'installa derrière son bureau, croisant les doigts sous son menton.

Emma, adossée contre le mur, fixait le conseiller municipal avec une intensité déstabilisante.

— Pourquoi suis-je ici, exactement ? demanda Lancaster, tentant de masquer son trouble.

Regina ne perdit pas de temps.

— Nous savons que quelqu'un a facilité une intrusion dans nos serveurs. Et après une enquête approfondie, votre nom est sorti.

Un silence. Une tension palpable.

— Vous plaisantez ? fit Lancaster en riant nerveusement.

— Je ne plaisante jamais avec la sécurité de cette ville.

Il se leva brusquement.

— C'est absurde ! Vous m'accusez sans preuve, et vous attendez quoi ? Que j'avoue un crime que je n'ai pas commis ?

Régina s'approcha lentement, bras croisés.

— Nous avons des preuves de transferts financiers vers une société écran appartenant à Magnani. Vous avez facilité la fuite de documents compromettants.

Elle marqua une pause, savourant l'effet de ses paroles.

— Vous êtes un homme intelligent, David. Vous savez que nous avons les moyens de remonter toute cette opération. Maintenant, dites-moi : est-ce que vous voulez tomber avec eux, ou est-ce que vous voulez une porte de sortie ?

Le silence s'épaissit. Une goutte de sueur perla sur la tempe de Lancaster.

Puis, finalement, il craqua.

— Je n'avais pas le choix, murmura-t-il, la voix brisée.

Emma et Regina échangèrent un regard rapide.

— Expliquez-vous, ordonna Regina d'un ton plus doux, mais ferme.

Lancaster passa une main tremblante sur son visage avant de baisser les yeux.

— Ils savent tout de moi. Ma famille… mon fils. Ils m'ont menacé.

Son souffle était court, presque haletant.

Regina sentit une colère froide monter en elle. Ces ordures n'avaient aucune limite.

Emma adoucit légèrement son ton, s'approchant du conseiller.

— Écoutez-moi bien. Vous nous aidez à les faire tomber, et on vous protège. Mais si vous continuez à jouer double jeu, je vous promets que vous tomberez avec eux.

Lancaster hocha lentement la tête. Il savait qu'il était au pied du mur.

Regina se leva lentement, s'appuyant contre le bureau.

— Dites-nous tout.

Avec les informations de David Lancaster, Regina, Emma, Martin et Lila mirent rapidement en place une analyse approfondie du réseau de Victor Magnani. Ce qu'ils découvrirent dépassait de loin leurs pires soupçons.

Ce n'était pas seulement un réseau de corruption municipale. C'était une organisation tentaculaire, un empire souterrain où la finance, la politique et la criminalité se mêlaient avec une précision

Nom : Harold Dawson
Fonction : Procureur en chef de Seattle

Lancaster révéla que Dawson avait enterré plusieurs plaintes contre des entreprises affiliées à Magnani. Chaque fois qu'un lanceur d'alerte tentait de signaler une irrégularité, le dossier disparaissait mystérieusement. Certains dénonciateurs avaient même disparu.

Emma serra les dents en parcourant le dossier.

— Ce type a du sang sur les mains.

Regina ferma les yeux un instant, sentant le poids de cette nouvelle révélation.

— Et le pire, c'est qu'il est intouchable sans preuves solides.

Lila prit une profonde inspiration.

— On va en trouver. Si on remonte les transactions financières et qu'on fait pression sur les témoins qui ont survécu, on peut le faire tomber.

Regina hocha la tête.

— Mais on ne peut pas agir maintenant. On doit être certains que Dawson ne nous sente pas venir.

Nom : Capitaine Marcus Vance
Fonction : Officier supérieur du SPD

L'enquête de Martin et Nathan révéla que Vance avait délibérément ralenti les investigations sur les tentatives d'assassinat contre Regina.

Lancaster hocha la tête, confirmant leurs soupçons.

— Il est sur la liste de paie de Magnani. Il a empêché certains dossiers d'être instruits et s'est assuré que certains témoins-clés soient discrédités ou effrayés.

Regina sentit une rage sourde monter en elle.

— Et c'est ce type qui est censé protéger la ville ?

Emma serra les poings.

— Je connais des flics intègres qui n'ont jamais pu monter en grade à cause de gars comme lui.

Regina inspira profondément.

— Il faut que nous trouvions un moyen de l'exposer.

Lila regarda Emma avec un sourire en coin.

— Tu ne crois pas que tes contacts au SPD pourraient nous aider à monter un dossier contre lui ?

Emma hocha lentement la tête.

— Je vais voir ce que je peux faire.

Nom : Sénateur Charles Whitmore
Fonction : Homme politique influent à Washington

C'était la révélation la plus effrayante.

— Attendez, attendez, dit Martin, les yeux écarquillés en parcourant un fichier. Magnani n'agit pas seulement localement. Il a des protections au niveau fédéral.

Regina sentit son estomac se tordre.

— Expliquez-moi ça.

Lila pointa un passage sur l'écran.

— Whitmore a reçu des dons de campagne massifs provenant de comptes liés à Magnani & Co. En échange, il a influencé des lois et des contrats fédéraux qui ont profité aux entreprises affiliées à Magnani.

Regina passa une main sur son visage.

— On ne se bat plus seulement contre un homme, ni même un réseau.

Elle croisa le regard d'Emma, qui acquiesça lentement.

— C'est un empire, murmura Emma.

Regina inspira profondément.

— Alors il est temps de le faire tomber.

Avec ces nouvelles informations, Regina et son équipe avaient maintenant une arme contre Magnani.

Mais alors qu'ils se préparaient à agir, un message anonyme apparut sur l'ordinateur de Regina.

« Nous savons ce que vous faites. Vous avez choisi votre camp. Il est encore temps de reculer. Sinon, vous tomberez avec eux. »

Emma se raidit en lisant le message.

— Ils savent.

Regina serra les dents, son regard brûlant de détermination.

— Alors qu'ils viennent.

La nuit était tombée sur Seattle, enveloppant la ville d'un voile d'incertitude. Regina était assise à son bureau, le regard perdu sur l'écran de son ordinateur. Son souffle était calme, maîtrisé, mais à l'intérieur, c'était une tempête silencieuse.

Elle savait ce qu'elle devait faire. C'était sa seule option.

Elle ouvrit un dossier crypté sur son ordinateur et rassembla tout ce qu'elle avait : les preuves des comptes offshore, les enregistrements des conversations compromettantes, la liste des politiciens et responsables corrompus, les liens financiers entre Magnani et Whitmore, ainsi que les informations récupérées grâce à Lancaster.

Elle savait qu'elle n'avait plus le luxe d'attendre.

Prenant une profonde inspiration, elle envoya l'intégralité des fichiers à James Calloway, le journaliste d'investigation avec qui elle avait déjà échangé auparavant. Un homme qui n'avait jamais eu peur de faire éclater la vérité, même au péril de sa propre sécurité.

Regina Mills (email) :
« James, voici tout ce que j'ai. Ne me demande pas comment je l'ai obtenu, mais sache que c'est la vérité. Publie. Ne te pose pas de questions, ne cherche pas à me protéger, fais simplement ton travail.
Si je meurs, que tout cela ne soit pas vain.
R.M. »

Elle appuya sur « envoyer ».

Un frisson glacé lui parcourut la colonne vertébrale. Il n'y avait plus de retour en arrière possible.


Quelques minutes plus tard, elle fit appeler Emma dans son bureau. Elle savait que c'était peut-être la dernière fois qu'elles auraient une conversation privée, sans armes, sans menace immédiate.

Lorsque Emma entra, sa silhouette familière lui apporta un bref sentiment de réconfort. Mais c'était fugace.

Emma fronça les sourcils en voyant l'air grave de Regina.

— Qu'est-ce qu'il se passe ? demanda-t-elle, méfiante.

Regina prit une inspiration et se leva lentement, contournant son bureau pour lui faire face.

— Emma, je veux que tu saches une chose.

Elle s'interrompit, cherchant ses mots.

— Ça a été un honneur d'avoir été protégée par toi.

Le regard d'Emma s'assombrit instantanément.

— Non.

— Emma…

— Non, ne me fais pas ce discours, Regina.

La voix d'Emma tremblait légèrement. Elle voyait où Regina voulait en venir, et elle refusait de l'entendre.

— Je viens d'envoyer toutes les preuves à James Calloway, murmura Regina.

Emma se figea.

— Quoi ?!

— Tout. L'intégralité du dossier.

Le silence fut écrasant. Le regard d'Emma passa de la colère à la peur, puis à une profonde tristesse.

— Tu viens de signer ton arrêt de mort, Regina…

— Je sais.

Regina s'avança de quelques pas, brisant la distance entre elles. Emma ne bougea pas.

— Je sais que je vais mourir. Ou être gravement blessée. Magnani ne laissera pas passer ça.

Emma serra la mâchoire, refusant d'accepter ce fatalisme.

— Alors on va te protéger. On va—

Regina secoua la tête.

— Il n'y a plus de protection possible, Emma. Il va frapper, et il va frapper fort.

Elle s'autorisa un sourire triste avant de murmurer :

— Je voulais juste te dire au revoir comme il se doit.

Puis, avant qu'Emma ne puisse réagir, Regina posa une main sur sa joue et, doucement, sans hésitation, elle l'embrassa.

Un baiser simple, presque chaste, mais empreint d'une intensité poignante.

Emma fut trop choquée pour réagir immédiatement. Ce n'était pas un baiser d'amour romantique, c'était un adieu.

Lorsqu'elles se séparèrent, Regina laissa sa main glisser de la joue d'Emma et fit un pas en arrière.

— Regina, attends—

— Prends soin de toi, Emma.

Et avant qu'Emma puisse la retenir, Regina se détourna, marquant ainsi la fin de quelque chose.

Elle sortit ensuite de son bureau et trouva Ruby en train de trier des dossiers à son poste.

La jeune femme releva les yeux et sourit, mais son expression s'effaça immédiatement en voyant l'air grave de Regina.

— Madame la Maire ?

Regina sourit doucement.

— Merci, Ruby.

— Euh… pour quoi ?

— Pour tout. Pour ton travail, ton soutien, ta loyauté.

Ruby cligna des yeux, visiblement mal à l'aise.

— Pourquoi ça ressemble à un discours d'adieu ?

Regina ne répondit pas immédiatement.

— Ne fais pas ça, insista Ruby en se levant de son siège. Tout ça peut s'arranger.

Regina secoua la tête.

— Non, Ruby.

Son ton était sans appel.

Ruby ouvrit la bouche pour protester, mais se ravisa en voyant la détermination dans les yeux de Regina.

— Je suis désolée, murmura-t-elle finalement.

Regina posa une main sur son épaule.

— Tu as fait plus que ce que je pouvais espérer. Prends soin de toi.

Ruby baissa la tête, incapable de masquer son émotion.

Lorsque Regina sortit du bâtiment de la mairie, elle savait qu'elle était une cible en mouvement.

Elle sentit un vent froid sur sa peau, une sensation étrange de présentiment.

Dans la rue, des regards furtifs se posaient sur elle, des ombres se mouvaient avec trop de précision.

C'était commencé.

Et elle ne savait pas si elle survivrait à cette nuit.

Voici la version améliorée et allongée du Chapitre 19 avec plus de tension, de descriptions immersives et de dialogues approfondis pour renforcer l'urgence et le suspense.


Le lendemain

Le silence dans le bureau de Regina est assourdissant. Seul le bruit du ventilateur de son ordinateur portable emplit l'air, tandis que l'écran affiche l'article de James Calloway en pleine page sur le site de plusieurs grands médias.

Titre choc : "Le Côté Obscur de Seattle : Corruption, Menaces et Meurtres au Sommet de la Ville."

Chaque mot est une bombe à retardement, et Regina le sait.

L'article ne se contente pas d'effleurer la surface – il dévoile tout.

La corruption rampante orchestrée par Victor Magnani et son réseau.

Les comptes offshore et les transactions financières opaques utilisées pour financer des campagnes et acheter des élus.

Les liens entre Magnani, un procureur véreux et des hauts gradés de la police ayant bloqué toute enquête sur ses activités criminelles.

Les menaces directes reçues par Regina Mills, les tentatives d'assassinat et la mainmise de Magnani sur la ville.

Un frisson glacé traverse Regina tandis qu'elle parcourt les commentaires qui affluent sous l'article. L'opinion publique est sous le choc.

"Comment cela a-t-il pu arriver sous notre nez ?!"
"Regina Mills est une cible ! Quelqu'un doit la protéger !" "La police doit agir, et vite. Où est la justice ?" "Magnani n'est pas un simple homme d'affaires, c'est un monstre."

Elle ferme les yeux un instant. Elle vient de lâcher une bombe qui va bouleverser Seattle. Il n'y a plus de retour en arrière.

Désormais, Magnani n'a plus besoin de subtilité.

Regina est arrachée à ses pensées par son téléphone qui vibre frénétiquement. Lila Martinez.

Elle décroche immédiatement.

— Regina, l'article a mis le feu aux poudres. Des gens disparaissent. Le procureur impliqué a soudainement pris un 'congé maladie', et certains documents municipaux sont détruits à une vitesse inquiétante.

La voix de Lila est hachée, précipitée, comme si elle regardait sans cesse par-dessus son épaule.

Un second appel s'affiche sur son écran. Martin Cooper. Elle met Lila en attente et décroche.

— Regina, écoute-moi bien. On est surveillés. Je suis sûr que mes appels sont tracés. Lila et moi devons nous cacher un moment.

— Martin, où es-tu ? demande-t-elle en serrant les dents.

— En mouvement. Ils sont déjà en train de couvrir leurs traces, ils vont essayer de nous faire taire.

Regina ferme les yeux une fraction de seconde, son poing crispé autour de son téléphone. Tout s'effondre à une vitesse alarmante.

— Planquez-vous, murmure-t-elle. Trouvez un endroit sûr. Je vais gérer la suite.

Elle raccroche et se frotte les tempes, tentant d'endiguer la panique qui menace de l'engloutir.

Un silence pesant s'installe dans la pièce. Regina a l'étrange sensation d'être observée.

Puis son téléphone vibre de nouveau. Numéro inconnu.

Elle hésite, puis décroche.

Une voix déformée, métallique, s'élève dans l'écouteur.

"Tu n'aurais jamais dû faire ça, Regina. Tu as fait le choix de la guerre. Maintenant, tu vas en subir les conséquences."

Un bruit de fond étrange suit, comme un froissement de papier.

"Regarde par ta fenêtre."

Regina se fige. Son souffle se bloque dans sa gorge. Non…

D'un pas lent, presque mécanique, elle s'approche de la grande baie vitrée de son bureau. Ce qu'elle voit lui glace le sang.

Sur la façade d'un immeuble en face de la mairie, une bannière rouge sang a été déployée.

"RIP REGINA MILLS."

La panique se répand dans son corps comme un poison. Son cœur s'accélère, battant contre ses côtes avec une violence sourde.

C'était un avertissement.

La porte de son bureau s'ouvre violemment. Emma Swan.

Elle tient son arme à la main, ses yeux scrutant la pièce, alertés par la peur soudaine dans le regard de Regina.

— On doit bouger. Maintenant.

Emma attrape Regina par le bras et la pousse vers la sortie de son bureau.

— On sort discrètement. On a un véhicule sécurisé dans le garage.

Regina tente de rassembler ses esprits tandis qu'elles avancent d'un pas rapide vers l'ascenseur. Mais au moment où elles entrent dans le couloir…

Une rafale de balles explose contre la baie vitrée.

Le bruit du verre brisé résonne comme un coup de tonnerre. Emma réagit immédiatement et plaque Regina au sol, tirant son arme en direction de l'origine des tirs.

Un tireur embusqué.

— Merde ! Emma jette un regard rapide à Regina. "Ne bouge pas d'ici !"

Un agent de sécurité tente d'intervenir, mais une balle l'atteint en plein torse. Il s'effondre sous les yeux horrifiés de Regina.

Emma riposte. Un cri retentit : elle a touché un des assaillants. Mais d'autres approchent déjà.

— Ils savaient qu'on allait partir ! Ils nous attendent.

Regina serre les poings. Elle refuse de mourir ici.

Emma attrape sa main et plonge ses yeux dans les siens.

— Fais-moi confiance. On sort de là.

Après une course folle dans la ville, Emma et Regina parviennent à semer leurs poursuivants en changeant de voiture en plein tunnel.

Elles se réfugient dans un appartement sécurisé, un safe house utilisé par des agents fédéraux.

Emma verrouille la porte et prend une grande inspiration, avant de se tourner vers Regina.

— Ça va ?

Regina passe une main tremblante sur son visage.

— Non.

Emma s'accroupit devant elle, la forçant à croiser son regard.

— Tu es en vie. Et tant que je serai là, ils ne t'auront pas.

Regina hoche lentement la tête, reprenant son souffle.

Emma reçoit un message crypté sur son téléphone.

"Rendez-vous à minuit, sous la grande roue. Vous voulez des réponses ? Venez seule."

Emma regarde Regina.

— C'est un piège.

Regina sourit froidement.

— Peut-être. Mais c'est aussi une opportunité.


Le Rendez-vous Sous la Grande Roue

La nuit était fraîche, un vent glacial soufflait depuis la baie, soulevant de petites vagues qui clapotaient contre les quais. Regina ajusta le col de son manteau en descendant de la voiture, scrutant les environs avec méfiance. La grande roue tournait lentement dans l'obscurité, ses lumières clignotantes se reflétant sur l'eau noire.

Emma n'était pas loin. Elle avait insisté pour venir malgré la demande explicite du message anonyme de se présenter seule. Cachée dans les ombres, elle gardait un œil vigilant sur les alentours, son arme prête à être dégainée à la moindre alerte.

— Si quelque chose tourne mal, on se replie immédiatement, lui avait-elle dit avant de la laisser partir.

Mais Regina savait qu'il n'y aurait pas de repli possible ce soir. Elle était allée trop loin. Il fallait aller jusqu'au bout.

Elle marcha lentement jusqu'au banc désigné dans le message. Un homme l'attendait, assis, le visage à moitié dissimulé sous un trench-coat beige et une casquette enfoncée sur la tête. Il ne leva pas immédiatement les yeux lorsqu'elle s'approcha, mais Regina sentit son corps se tendre à son arrivée.

— Madame la Maire, murmura-t-il en levant enfin son regard sombre. Vous avez remué un nid de vipères.

Elle ne répondit pas immédiatement, jaugeant l'homme.

— Qui êtes-vous ?

— Un homme qui a fait une erreur en travaillant pour Magnani. Une erreur que je compte rectifier.

Il jeta un regard furtif autour de lui, puis sortit une petite clé USB de la poche intérieure de son manteau et la lui tendit.

— Tout ce que vous avez découvert n'est que la surface. Magnani n'est pas l'architecte de cette corruption. Il n'est qu'un rouage dans une machine bien plus grande.

Regina attrapa la clé USB et la serra dans sa main.

— Alors, qui est derrière tout ça ?

L'homme ouvrit la bouche, prêt à parler.

Et c'est à cet instant qu'un bruit sec retentit dans la nuit.

Un coup de feu.

L'homme s'effondra sur le banc, une traînée de sang coulant lentement sur son trench-coat. Son corps tomba mollement contre le dossier du banc, ses yeux vides fixant un point au-delà des lumières de la grande roue.

Un sniper.

Regina sentit son cœur exploser dans sa poitrine.

— À terre !

La voix d'Emma claqua comme un fouet.

Regina n'eut pas le temps de réfléchir. Elle plongea derrière le banc juste avant qu'une deuxième balle ne fuse, brisant le bois en éclats à quelques centimètres de sa tête.

Emma surgit de l'ombre, sortant son arme en visant les hauteurs.

D'un mouvement rapide, elle tira deux balles dans un lampadaire voisin, le plongeant dans l'obscurité.

— Regina, on bouge !

Regina rampa sur le sol, serrant la clé USB contre elle, son cœur battant à tout rompre. Un troisième tir siffla au-dessus de sa tête.

Emma, toujours accroupie derrière un muret, activa son oreillette.

— On est sous le feu d'un sniper ! On a besoin d'une extraction immédiate !

Un silence pesant lui répondit.

Puis une voix.

— Canal brouillé. Ils nous isolent.

Emma serra la mâchoire. Ils étaient vraiment dans la merde.

Regina, haletante, réussit à se hisser derrière une structure en métal qui servait d'abri. Emma la rejoignit en courant, esquivant de justesse une nouvelle rafale de balles.

— On doit se tirer d'ici !

Regina hocha la tête, incapable de parler sous le choc.

Elles longèrent les quais à toute vitesse, évitant les espaces découverts. Emma savait qu'elles ne tiendraient pas longtemps ainsi.

— La voiture est trop loin ! On va devoir improviser !

À quelques mètres, un petit parking abandonné. Une vieille berline noire.

Emma n'hésita pas. Elle brisa la vitre d'un coup sec avec la crosse de son arme, ouvrit la portière et commença à bidouiller les fils sous le tableau de bord.

— Dis-moi que tu sais faire ça vite, lança Regina en regardant par-dessus son épaule.

— J'ai grandi dans un quartier où il fallait parfois être... inventive, répliqua Emma, les doigts s'activant.

Le moteur rugit enfin à la vie.

— Monte !

Sans hésiter, Regina se jeta à l'intérieur. Emma enclencha la marche arrière et fonça hors du parking.

Le rétroviseur explosa sous l'impact d'une balle.

— Ils ne nous lâcheront pas !

Emma accéléra, zigzaguant entre les rues désertes, cherchant une issue.

Après une course effrénée à travers la ville, elles finirent par semer leurs poursuivants en changeant de voiture dans un tunnel.

Le souffle encore court, elles se réfugièrent dans une nouvelle planque, un appartement oublié par les autorités.

Regina, tremblante, sortit la clé USB et la fixa un instant.

— Ça valait presque la peine de risquer ma vie, murmura-t-elle.

Emma, les mains encore crispées sur le volant, hocha lentement la tête.

— Voyons ce qu'on a.

Elles branchèrent la clé USB sur un ordinateur sécurisé et ouvrirent les fichiers.

Ce qu'elles virent leur coupa le souffle.

Et une information qui les glaça jusqu'aux os.

— Mon Dieu… souffla Regina.

Magnani n'était qu'un pion.

Quelqu'un d'autre tirait les ficelles. Quelqu'un d'encore plus puissant.

Alors qu'elles tentaient d'analyser les fichiers, un bruit sourd retentit à l'extérieur.

Un véhicule s'arrêta brusquement devant leur cachette.

Emma éteignit immédiatement l'écran et dégaina son arme.

— Quelqu'un nous a trouvées.

Les phares de la voiture éclairaient la façade délabrée de l'immeuble.

Une silhouette en descendit.

Regina retint son souffle.

Était-ce un allié venu les aider… ou leur pire cauchemar venu les achever ?


TBC

Bon j'ai été très très très inspiré ! J'espère que cette suite explosive vous plait ?

J'ai toujours de très très gros ennuie avec la mise en ligne ! que ça soit avec cette fiction-ci ou Face OFF ça se désactive et se réactive tout seul ou sinon je dois remettre en ligne le chapitre ... Donc si vous voyez un chapitre ou ça met erreur revenez juste quelques heures après...

En tout cas MERCI de continuer de lire ! Et hésitez pas à laisser un petit commentaire, je les lis tous que ça soit ici ou en MP (malgré les SPAM)