Chapitre 2 : L'école de Poudlard
Les éléments en italique sont des répliques reprises directement du livre "Harry Potter à l'école des sorciers" de J.K. Rowling
Il y a plus de gens dans cette gare que Harry n'en a jamais vu de sa vie et le bruit y est incessant. Son oncle l'a laissé seul devant la gare sans prendre le soin de savoir si son neveu connait le chemin pour aller jusqu'à sa voie de départ. C'est pourquoi Harry déambule dans la gare King Cross, sans savoir où aller. Il est 10 heures 45 et le garçon est complètement perdu. Devant lui se dressent les voies 9 et 10, mais aucun signe de quai 9 3/4 comme indiqué sur son billet. C'est pourquoi il décide de simplement attendre. Il n'est sûrement pas le seul à devoir se rendre dans l'école de sorcellerie, et vu le physique de la professeur Bibine, un sorcier se remarque. De plus, Harry se doute que demander son chemin à une personne non-magique pourrait se révéler plus que humiliant. Il aperçoit non loin de lui un gendarme, mais celui-ci mange un énorme donut nappé de glaçage rose. Le brun fronça le nez en voyant un bout de crème s'étaler sur le visage de celui-ci.
Harry sourit en voyant une famille arriver vers son emplacement. Il voit rapidement que ces personnes-là sont spéciales. Dans certaines cages posées sur les différents chariots, des chouettes hululent. Le plus grand des garçons, un roux sans taches de rousseur et à l'air observateur, commence à marcher vite en direction du mur. Quelques secondes plus tard, plus aucune trace de lui. Harry fronça les sourcils et commença à s'inquiéter. Il se déplace légèrement, juste à temps pour voir un deuxième garçon s'enfoncer dans le mur qui se dresse entre les deux voies.
– Non je ne dois pas ...
Chacun leur tour, encore deux autres garçons dont un de son âge foncent dans le mur et disparaissent, rapidement suivi de la mère et d'une petite fille aux cheveux aussi flamboyants que ceux des garçons qui ont disparu par magie. Harry sent sa respiration se bloquer et est pris d'un doute. Est-il vraiment un sorcier ? Pourra-t-il franchir ce mur ? Il prend une grande respiration et sent son cœur battre à mille à l'heure. Il se poste devant le mur et souffle. Il ferme les yeux, puis les rouvre, l'air déterminé. Harry regarde l'horloge. Il lui reste environ 7 minutes avant le départ de son train. Absolument pas certain de son choix, mais bien décidé à quitter les Dursley et son ancienne vie, Harry Potter court vers le mur et disparaît pour ce qu'il espère, une vie meilleure. La boule au ventre, il ferme les yeux et ralentit pour atténuer le choc en cas de collision.
Lorsqu'il ouvre les yeux, Harry est ébahi par ce qui se trouve devant ses yeux. Il n'a pas de commotion, et devant lui se trouve, la plus grande locomotive qu'il ait vu de toute sa vie. Rouge et noire, le nez fumant avec des sonneries à en faire sauter les tympans, Harry est persuadé que ce qui se trouve devant lui est bien son moyen de locomotion. Tout en s'assurant que son billet est toujours bien à l'abri dans sa poche, il se fraye un chemin jusqu'à l'une des portes ouvertes vers l'arrière du train. Là, il réussit péniblement à porter sa malle et hisser sa chouette qu'il a acheté la veille comme cadeau d'anniversaire personnel. Alors qu'il est sur le point de réussir à mettre sa malle dans le wagon, il perd l'équilibre et serait bien mort écrasé si deux garçons ne s'étaient pas précipités à sa rescousse.
– Merci beaucoup, murmure Harry sans prendre en compte le fait que ses sauveurs ne l'entendent pas à cause du vacarme ambiant. Heureusement pour lui, ils lisent sur ses lèvres et lui sourient avant de mettre sa malle dans l'espace fait pour. Une fois dans le train, les deux garçons le suivent et il les reconnaît enfin. Ce sont deux des nombreux garçons qui ont traversé le mur avant lui. Certains étaient passés à deux et Harry sourit en comprenant qu'en plus d'être frères, les deux roux sont jumeaux. Son cœur se serre de jalousie. Lui aussi aurait aimé avoir un frère.
– Lui c'est Fred, ...
– Et l'autre c'est George !
– Et toi ?
– Comment tu t'appelles ?
Harry sourit devant les quelques phrases des deux grands garçons. Ils complètent leurs phrases, Harry trouve cela hilarant même s'il ne le montre pas. Cette manie confirme sa théorie selon laquelle les deux grands roux sont jumeaux.
– Je m'appelle Harry, dit-il, Harry Potter ! Merci pour votre aide.
Sans attendre qu'ils lui répondent, le petit brun tourne les talons et part à la recherche d'une place libre. C'est pour cela qu'il ne croise pas les regards sidérés des deux frères. Il continue son chemin devant plusieurs compartiments. Tout le monde semble avoir trouvé ou retrouvé ses amis. Il n'a pas croisé une seule personne seule dans un compartiment. Il a bien entendu hésité à entrer dans l'un des espaces déjà occupés, mais Harry n'est pas ainsi fait. Il ne supporte pas d'interrompre des gens qu'il ne connaît ni d'Eve ni d'Adams. Finalement, il croise un compartiment que seuls deux personnes occupent. En observant de plus près, il se rend compte que la fille et le garçon ne semblent pas communiquer entre eux. Cela rassure Harry, qui ne souhaite pas forcément sociabiliser pour le moment. Il ouvre doucement la porte et hoche la tête dans la direction des deux autres avant de s'asseoir à côté du garçon. Il semble déjà grand pour son âge, mais est aussi plutôt rond du visage. Harry sourit, car sa tête ressemble à quelqu'un de gentil. Mais ce n'est pas pour autant qu'il va lui adresser la parole.
– Moi c'est Neville Londubat et toi ? demande le garçon.
Interdit, Harry pèse le pour et le contre. Ce sont des enfants. Ils ne sont pas responsables du monde dans lequel ils vivent, ni des erreurs de leurs prédécesseurs. Pourtant, une pointe de rancœur reste présente dans son cœur en imaginant chacun des deux dans leur famille aimante, qui ne vit pas dans la peur des mondes magique et non magique. Pourtant, Harry ne peut se permettre d'en vouloir à tout le monde. Bien qu'il ait réussi à vivre seul jusqu'à présent, il lui faut des alliés, dorénavant.
– Je suis Harry Potter. Dit Harry. Il regrette bien vite en voyant la fille en face de Neville baisser son livre pour le regarder d'un air intéressé. Ses yeux marrons le fixent pendant quelques secondes, semblant le sonder.
– Tu es LE Harry Potter ? Celui qui est mentionné dans les livres d'histoire de la magie ? Je suis Hermione Granger ! Enchantée ! Je t'avoue que j'ai tout lu de toi ! Je suis désolée pour tes parents...
Hermione Granger possède une masse de cheveux bruns épatante et sait parler à la vitesse de la lumière. Bien que sa voix monte dans les aigus, ce qu'elle dit semble autant intéresser Neville que Harry. Celui-ci se surprend à être scotché devant toutes les connaissances de la jeune fille en matière de magie, avant de se rappeler qu'il existe des familles de sorcières "sang-pur". Elle doit certainement faire partie de la communauté. Alors que la fille commence à citer tous les ouvrages dans lesquels le nom de Harry est mentionné, Neville pose exactement la question que Harry voulait poser.
— Excuse-moi, mais comment tu sais tout ça ?
Les yeux de la fille brillent de fierté. Elle annonce alors être née moldu, mais avoir lu tous les livres demandés en première année et plus encore afin d'avoir un début de niveau en arrivant à l'école de magie. Puis elle demande à Neville si lui aussi est fils de moldu.
— Oh non, mes parents sont sorciers, mais je ne connais sûrement pas la moitié des choses que toi tu sais !
Hermione accepte le compliment en rougissant légèrement. Puis ils se tournent vers Harry et l'interrogent du regard. Devant les deux enfants qui ont accepté de se confier, Harry n'est pas à l'aise. Il triture ses doigts et cherche ses mots, mais ils lui échappent. Cela fait tellement longtemps qu'il n'a plus parlé à des enfants ! Alors qu'il sent les larmes lui monter aux yeux et une boule de stress se former dans son ventre, Neville le regarde avec empathie, un sourire timide collé aux lèvres.
- Ne t'en fais pas, on sait.
Harry tourne la tête vers Hermione, qui s'empresse de lui faire un grand sourire en hochant la tête. Il remarque alors que les dents de devant de la fille sont légèrement plus longues que les autres. Harry passe rapidement sur ce défaut pour mieux se concentrer sur l'intérieur de la personne, comme maîtresse Nancy lui a tant répété. Les deux enfants sorciers qui se trouvent avec lui comprennent apparemment sa difficulté à parler, cela l'arrange bien. Neville commence alors à parler de ce qu'il va se passer à Poudlard à Harry tandis que Hermione replonge dans son livre volumineux.
Madame Bibine lui avait bien précisé que tout le monde le connaît dans le monde sorcier, qu'il est l'une des personnes les plus célèbre du siècle car il a réduit en cendre le seigneur des ténèbres. Pourtant le fait que ces deux enfants qui ne doivent pas être bien plus âgés que lui connaissent autant de choses sur lui fait un peu peur à Harry. Est-ce réellement son destin ? Être reconnu partout ou il va pour la seule et unique raison qu'il a fait un acte dont il n'a même plus le souvenir ? Cela démoralise Harry, qui décide de se murer dans le silence pendant un temps.
Le trajet se passe bien plus calmement que ce qu'avait espéré Harry. Bien que Trevor, le crapaud de Neville ait voulu s'échapper à moment donné, ils ont réussi à le retenir en s'y mettant à trois. Puis lorsque le chariot de bonbons est passé, Harry a décidé de prendre un petit peu de tout pour pouvoir tout goûter et partager avec ses nouveaux amis. Ils se sont bien amusés avec les grenouilles en chocolat ! Celles-ci ne peuvent apparemment faire qu'un seul grand bond. Celle de Harry profite de cette seule et unique occasion pour sauter par la fenêtre légèrement entre ouverte. Harry a reçu la carte de Dumbledore tandis que Neville s'est plaint d'avoir une nouvelle fois la carte de Selena Serdaigle.
Hermione, bien que très gentille, se trouve être une grande fan de lecture et de culture générale. Harry ne peut s'empêcher de grimacer un peu en l'entendant parler du monde de la magie comme de quelque chose de théorique. Son point de vue n'est pas semblable, il se rend compte que la magie est impossible à comprendre dans son entièreté. Il explique ce qu'il pense à Hermione, qui ne cherche finalement même pas à prendre en compte son avis. Harry et Neville se regardent en coin et rigolent sous cape pendant que la fille continue à déblatérer sur les différents livres de sa grande collection. Le voyage est calme et malgré le fait que Harry ne parle pas énormément, les deux autres le lui rendent bien en ne cessant de lui donner de plus amples explications sur le monde magique. Par ce fait, Harry est pendant de longues heures, suspendu à leurs lèvres. Le monde magique semble fantastique de la bouche de Neville si bien que Harry se surprend à espérer ne pas être déçu. Pourtant. Il ne souhaite toujours pas adresser un traître mot à ce directeur.
De l'autre côté, Neuville. Le garçon a les joues rondes et un physique légèrement potelé, mais ses yeux brillent de malice et d'intelligence. Au vu du comportement de ce dernier, Harry est certain que le petit brun manque de confiance en lui. Ses gestes sont maladroits et il bégaie lorsqu'il n'est pas sûr de lui. Harry sourit, espérant avoir trouvé des potentiels amis.
Harry est content bien entendu, mais reste sur ses gardes. Il ne tient pas à croiser de sorciers adultes pour le moment. Les adultes sont source de problèmes et cela a été confirmé lorsque Madame Bibine était venue le chercher aux 4 Privet Drive. La professeure avait poussé son oncle à le punir deux fois plus qu'à son habitude et mit sa tante à bout de nerfs. Harry observe simplement ses deux camarades tandis qu'ils essaient de se mettre d'accord sur un sujet. La fille, Hermione, a l'air très sûre d'elle et consciente de ses capacités. Mais avec ses dents plus longues et son apparence peu soignée des enfants de 11 ans, Harry pense que personne ne la prendra au sérieux et qu'elle en souffrira, exactement comme lui. Il espère sincèrement que la jeune fille saura se montrer juste et ne pas se bloquer dans un rôle de miss je-sais-tout.
Plusieurs fois, des élèves ouvrent la porte de leur compartiment en demandant si c'est ici qu'est le grand Harry Potter, mais à chaque fois, les trois enfants ont nié afin de rester tranquille. Harry leur sourit à chaque fois que les deux adolescents mentent pour lui. La nouvelle se répand comme une traînée de poudre et rapidement, tout le monde est au courant que Harry Potter, le sauveur du monde sorcier, est dans le train. Une bonne partie des étudiants se mettent à sa recherche afin de pouvoir être les premiers à devenir ami avec lui. D'autres se contentent de hausser les épaules et continuent leurs occupations.
Harry ne répond qu'à une seule personne quel est son vrai prénom. Lorsque la porte du compartiment s'ouvre, le survivant reconnaît directement le visage du garçon qui lui a parlé dans le magasin de prêt à porter du chemin de Traverse.
— Alors, c'est vrai ? lança-t-il. On dit partout que Harry Potter se trouve dans ce compartiment. C'est toi ?
Dans un sourire, Harry le salue de la main. La blondeur de ses cheveux l'impressionne encore une fois, tout comme le visage froid que porte le garçon. De chaque côté du blond, deux garçons semblent vouloir le protéger, plus grand et plus costaud que lui.
— Lui, c'est Crabbe et l'autre, c'est Goyle, dit le garçon d'un air détaché. Moi, je m'appelle Malefoy, Drago Malefoy
— Enchanté, je suis Harry Potter.
Drago lui tend la main en laissant un rictus inquiétant prendre possession de son visage. Harry accepte la main et la serre. Ledit Malefoy n'est pas resté longtemps, uniquement le temps de le saluer. Hermione et Neville écoutent la courte discussion entre les deux garçons sans grand intérê tout de suite après, Malefoy quitte poliment le compartiment en emportant les deux gorilles qui lui servent de garde du corps avec lui. Harry a juste le temps de lui proposer de prendre quelques sucreries avant qu'il ne disparaisse.
Lorsque le train s'arrête enfin, il fait nuit. Un élève de quelques années de plus, leur dit de ne pas prendre leurs malles avec eux, car elles seront transportées par magie dans leurs dortoirs respectifs. Hermione étouffa un cri de joie et d'excitation en voyant le château, tandis que Neville s'exclame que c'est encore mieux que sur les photos que sa grand-mère lui a montrées. Harry est bouche bée. Le château de Poudlard est magnifique et magique. C'est tout ce qu'i dire. Les étoiles brillent dans la nuit, leurs images se reflètent magnifiquement bien dans le lac qui est à ses pieds. Le château brille de mille feux, il semble à Harry atterrir dans un rêve éveillé. Ses lèvres s'entrouvrent et il se surprend à penser qu'il prend la première bouffée d'air frais de sa nouvelle vie.
— Les premières années ! Avec moi !
C'est une voix grave et brusque qui sort les trois nouveaux élèves de leur torpeur. D'un commun accord, ils restent ensemble et en arrivant devant le lac, ils montent ensemble dans la même barque. Un jeune garçon roux monte les rejoindre. Il grimace en voyant les cheveux d'Hermione et se tourne vers les deux garçons afin de ne pas avoir la fille dans son champ de vision. Choquée et vexée, Hermione croise les bras et fait la tête pendant une bonne partie de la traversée. Elle ne reste pas longtemps fâchée, bien trop occupée à admirer le château dans lequel elle va passer cette prochaine année scolaire.
— Je m'appelle Ron Weasley, se présente le roux en souriant aux deux garçons. Et vous ?
— Neville Londubat, annonce tout bas Neville, peureux de casser le silence presque religieux qui accompagne les barques jusqu'à Poudlard. Ron le regarde de travers avant de se tourner vers Harry et de lui poser la même question.
— Moi c'est Harry, dit-il seulement en se détournant du roux qui ouvre de grands yeux.
— Attends, Harry, comme dans Harry Potter?
— Oui, c'est ça.
Cela cloue le bec de Weasley, qui ne dit plus un seul mot de la traversée, bien trop heureux de pouvoir partager le même air que le survivant. Une fois arrivé sur les berges, Ron ne quitte plus Harry d'une semelle, semblant vouloir faire de lui son nouveau meilleur ami. Harry ne prête pas attention au roux, bien trop anxieux et stressé pour s'occuper de cet inconnu. Hermione voit son désarroi lorsqu'ils entrent dans le château et elle vient se mettre entre Ron et lui pour que le brun puisse être plus tranquille. Elle fait un petit sourire à Harry avant de lui expliquer ce qu'il va se passer.
— D'après ce que j'ai lu, on va simplement nous poser un chapeau sur la tête et il va nous envoyer dans la maison où on sera le mieux. Ne t'en fais pas, tu peux être n'importe où, tu y seras à ta place Harry !
— Oui, complète Neuville en chuchotant, même Serpentard pourrait te correspondre parce que tu peux devenir un très grand sorcier !
Soutenu par ses deux nouveaux amis, Harry réussit à souffler et à se détendre. Pour la première fois de sa vie, Harry se sent entouré. Les deux amis qu'il s'est faits ne seront probablement pas les derniers. Pourtant, il se rend également compte que c'est la première fois de sa courte vie qu'il donne un peu de confiance à des gens.
Une grande dame aux cheveux gris et bruns rassemblés en un chignon très strict vient les trouver. Alors que tous les élèves de première année sont entassés devant la professeure, Neville se rend compte que Trevor a sauté de sa poche. Hermione roula les yeux, mais commença à chercher activement le crapaud, tandis que Harry se mit aussitôt au travail. Cela détend les trois enfants, qui tentent de regarder partout où ils peuvent en même temps, afin de localiser l'animal. Soudain, un croassement vient troubler le discours de la dame. Cela indique à Neville où aller récupérer son crapaud.
— Trevor !
Le garçon l'attrape et fait un petit sourire inquiet à la dame avant de se retirer un peu plus en arrière pour rejoindre Harry et Hermione.
— Merci, Harry, chuchote Neville en tentant de se faire discret. Il glisse Trevor dans sa poche avant de se mettre à la gauche du brun. Hermione reste sur la droite de Harry. Des chuchotements autour de lui confirment son idée que désormais, tout le monde sait qu'il est là. Harry fronce du nez et tente de se faire petit.
— Bienvenue à Poudlard, dit le professeur McGonagall. Le banquet de début d'année va bientôt commencer mais avant que vous preniez place dans la Grande Salle, vous allez être répartis dans les différentes maisons. Cette partition constitue une cérémonie très importante. Vous devez savoir, en effet, que tout au long de votre séjour à l'école, votre maison sera pour vous comme une seconde famille. Vous y suivrez les mêmes cours, vous y dormirez dans le même dortoir et vous passerez votre temps libre dans la même salle commune. Les maisons sont au nombre de quatre. Elles ont pour nom Gryffondor, Poufsouffle, Serdaigle et Serpentard. Chaque maison a sa propre histoire, sa propre noblesse, et chacune d'elles a formé au cours des ans des sorciers et des sorcières de premier plan. Pendant votre année à Poudlard, chaque fois que vous obtiendrez de bons résultats, vous rapporterez des points à votre maison, mais chaque fois que vous enfreindrez les règles communes, votre maison perdra des points. A la fin de l'année scolaire, la maison qui aura obtenu le plus de points gagnera la coupe des Quatre Maisons, ce qui constitue un très grand honneur. J'espère que chacun et chacune d'entre vous aura à cœur de bien servir sa maison, quelle qu'elle soit. La cérémonie de la Répartition aura lieu dans quelques minutes en présence de tous les élèves de l'école. Je vous conseille de profiter du temps qui vous reste avant le début de cette cérémonie pour soigner votre tenue.
La professeure les laisse ensuite en plan pendant plusieurs minutes. Celles-ci passent très lentement pour Harry, qui commence à prêter attention aux différents murmures qui prennent forme autour de lui. Certains disent qu'il faut passer des tests, d'autres qu'il y a juste un chapeau à mettre sur la tête, ou encore d'autres idées plus loufoques. C'est à ce moment que Harry remarque le garçon roux qui a tenté de rester avec lui pendant un moment plus tôt dans la soirée. Ron lui parle et vante la maison Gryffondor comme si elle était la meilleure. Naïf, Harry ne comprend pas ce que le garçon tente de faire, contrairement à Neville et Hermione, qui fusillent du regard le pauvre garçon roux.
— Gryffondor regroupe aussi toutes les têtes brûlées et les téméraires, parfois des traîtres, ne te fie pas aux apparences.
Harry hoche la tête en écoutant Neville. Mais ses paroles ne le réconfortent pas le moins du monde.
— Chaque maison a ses propres qualités et faiblesses, murmure Hermione, penché vers les deux garçons, ne vous laissez pas berner. Les maisons ne sont pas parfaites parce que personne ne l'est. Il n'y a pas de maison réservée aux bons et aux méchants. En revanche, il est vrai qu'il y a plus de mages noirs à Serpentard. Cependant, il n'est pas juste de dire que ce n'est pas une bonne maison. Merlin est allé à Serpentard, pourtant il s'agit du plus grand mage blanc de ce monde
Hermione s'arrête de parler lorsqu'une vingtaine de fantômes entrent dans le hall où sont rassemblés tous les nouveaux élèves de première année. Hermione ouvre la bouche, émerveillé, tandis que Neuville retient son crapaud. Décidément, ce château est beau et surprenant !
En entrant dans la salle, Harry est sous le choc. Il regarde autour de lui et remarque quatre tables décorées de quatre couleurs différentes. La seule source de lumière provient de chandelles magiques qui pendent depuis le plafond. D'ailleurs lorsque Harry ouvre de grands yeux devant la beauté de celui-ci, Hermione se penche vers lui.
— C'est un plafond magique, murmura Hermione. Il a été fait exprès pour ressembler au ciel. Je l'ai lu dans L'Histoire de Poudlard.
Le garçon aux yeux verts n'est même pas certain qu'il y ait un réel plafond au-dessus de sa tête tandis qu'il traverse ce qui semble s'appeler "la grande salle". Tout comme il l'a fait au Chemin de Travers, Harry essaie de tout voir. Cette fois, c'est possible. Les lumières qui pendent depuis un plafond qui existent, mais sans exister, des tables à l'effigie de l'animal de leur maison, des robes pour tout le monde, des adultes et des enfants avec des pouvoirs magiques. Un sourire naît sur son visage alors qu'il se rend compte de tout ce qu'il pourrait faire à son cousin une fois rentré chez son oncle et sa tante.
Harry regarde chaque enfant passer sous le choixpeau en attendant son tour. Drago Malefoy, le garçon du chemin de Traverse qu'il a revu dans le train, a déjà été répartit à Serpentard. Une nouvelle boule de stress s'est formée dans son ventre, mais cette fois-ci, il s'agit d'un bon stress. Le jeune garçon est impatient de pouvoir poser ce drôle de chapeau sur sa tête et d'en découvrir les capacités. Hermione a été appelée parmi les premiers et trône dorénavant fièrement à la table des Gryffondors, Neville à ses côtés. Les deux enfants se sourient avant de lever les pouces en direction de Harry pour le rassurer. Mais le brun n'a pas besoin d'être rassuré. Il regarde le choixpeau avec un mélange d'impatience, de méfiance et de peur. Il ne sait pas exactement comment cela va se passer et se méfie donc. Lorsque tante Pétunia ne lui annonçait pas le programme de la journée, cela signifiait de façon générale que quelque chose ne lui plairait pas. Ainsi, il associe rapidement les informations non données comme des informations désagréables pour lui.
— Harry Potter !
Lorsque son nom est prononcé, des murmures commencent à se répandre dans la Grande salle et un frisson lui parcourt l'échine.
— Potter ?
— Elle a bien dit Potter ?
— LE Harry Potter ?
Le garçon se rend alors compte de combien ce que lui a dit Madame Bibine est vrai. Tout le monde le connaît, peu importe que lui ne les connaisse pas. Pris de peur, Harry sent la panique lui monter à la tête et regarde tout autour de lui. Ne comprenant pas lui-même ce qu'il recherche, Harry recule d'un pas sous les regards interrogateurs de toute la salle. Il recule d'un deuxième pas avant de s'arrêter et tout simplement fermer les yeux, sans avoir envie de les rouvrir. Harry Potter est immobile, les yeux fermés et les poings serrés, avec la seule envie de s'enfoncer sous terre et de ne jamais remonter. Pourquoi lui, pourquoi est-ce qu'il est encore en vie ? Pourquoi pas un autre ? Le garçon à la cicatrice refuse d'avancer d'un pas de plus, craignant le monde qui l'entoure. Étant donné que ce monde l'a déjà abandonné une fois, qu'est ce qui lui dit qu'il est impossible qu'il le fasse une deuxième fois ? Cette pensée raidit Harry, qui sent les larmes lui monter doucement aux yeux. Pourtant, il les ravale, bien trop fière pour montrer une si grande faiblesse devant tant de personnes.
Soudain, une main se pose sur son épaule et il s'autorise à entrouvrir les yeux. Devant lui, madame Bibine lui sourit gentiment et lui propose de lui donner la main d'un geste du bras. Harry recule d'un pas de plus, effrayé. Des souvenirs lui reviennent à l'esprit et il blêmit. Un adulte. Un adulte dont il ne connaît pas les intentions même s'il l'a déjà vu. Un adulte qui peut lui aussi se moquer et le jeter dans son placard. Un adulte peut lever la main sur lui.
Dans un réflexe de protection, Harry repousse la professeure à deux mains, bien décidé à faire ce qu'il peut pour avoir la capacité de se protéger. Les yeux désormais grands ouverts, il se rend compte que tout le monde le regarde. Les chuchotements se sont tus, tout comme les murmures. En revanche, tous les yeux sont rivés sur lui, attendant de voir quelle sera sa prochaine réaction. D'une toute petite voix, il s'excuse auprès de madame Bibine avant de marcher d'un air déterminé vers le chapeau qui trône en haut de l'estrade. Là, la professeure qui les a accueillis dans le château l'attend, un sourire bienveillant collé aux lèvres. Le même qu'elle a offert à chaque nouvel élève qu'elle a coiffé du choixpeau. Harry s'assied sur le tabouret et le tient à deux mains sous ses fesses, tendu. Il ferme les yeux et souffle pour se donner du courage lorsque la professeure pose délicatement la coiffe sur ses cheveux en bataille.
— Tiens, toi tu as bien peur.
Harry sursauta en entendant une voix résonner dans sa tête, il y répondit instinctivement en parlant dans son esprit.
— Non, je n'ai pas peur.
— C'est ce qu'ils disent tous.
— Je n'ai pas peur, je suis complètement terrifié.
— Ho tu assumes, quel caractère. Tu ferais un bon Gryffondor. Ta soif de savoir fera de toi un bon Serdaigle aussi. Serpentard serait aussi un bon parti pour ton envie de faire tes preuves et ta détermination ! Elle t'apprendra comment gérer tes émotions et te mettrais sur la voie de la grandeur. Mais Poufsouffle te permettrait de te faire des vrais amis, de dépasser tes craintes. Et bien mon garçon, tu es bien compliqué. Que veux-tu ?
Pendant quelques secondes, le petit garçon se tait. La question du choixpeau est étrange, car il veut beaucoup de choses, comme faire de la magie, apprendre, se faire des amis, se venger... Puis il se rend compte que par-dessus tout, il veut trouver où est sa place. Le monde moldu l'a recueilli, mais pas aimé. Le monde Sorcier a tué ses parents, l'a séparé de sa famille puis l'a abandonné. Il donnerait beaucoup pour avoir la capacité de se venger. Pourtant, son désir reste autre. Un petit sourire se dessine sur la commissure de ses lèvres. La meilleure des vengeances serait de devenir puissant. Le plus puissant des mages. Mais également le meilleur des moldus.
— Je serais un grand sorcier et un bon moldu, dit-il simplement après un instant de réflexion.
— SERPENTARD
La salle reste silencieuse devant l'exclamation du choixpeau, qui vient d'annoncer le nom de la nouvelle maison du survivant. Finalement, de grands cris brisent le silence, puis tout le monde commence à applaudir, y compris les professeurs. Mais au milieu de tout ça, personne ne voit les regards déconcertés de la plupart des personnes présentes dans la salle. Harry se dépêche de traverser la salle pour aller s'asseoir à côté des verts et argent en tentant de se faire le plus petit possible. Impossible. Une fille près de lui lance un regard étrange qu'il n'arrive pas à identifier. Face à lui, trois garçons parlent de lui en pensant qu'ils ne l'entendent pas. Tant que les derniers nouveaux étudiants passent sous le chapeau parlant, Harry doit supporter les commentaires indiscrets de ses nouveaux camarades. Certains disent qu'il est sous-alimenté. D'autres affirment qu'il ne semble pas si puissant et ressemble plus à un enfant terrifié.
Heureusement, après le discours plus que douteux du directeur de l'école et la cérémonie terminée, un livre s'abat sur les têtes des trois commères et ils se taisent immédiatement.
— Enchanté Harry Potter, je suis Mike Jonshon, le préfet de cette maison, se présente le garçon qui vient d'assener le livres sur les têtes des trois étudiants. Si tu as besoin d'aide, tu n'as qu'à venir me chercher. Notre directeur de maison est Severus Rogue, le prof aux cheveux noir et gras. Maintenant, mange, il me semble que tu en as bien besoin.
Interloqué, Harry fait ce que le grand garçon lui a dit et laisse tomber son regard sur tout le tas de nourriture qui vient de s'appliquer sur la table. D'abord, timidement, il se sert de tout, mais de façon très légère. Mais lorsqu'il remarque que tous les enfants prennent à manger autant qu'ils ont faim, alors seulement, il ose se servir de plus. Sans rien dire et sans exclamation, Harry s'extasie devant tout ce qu'il se trouve sur la table. Des plats sont arrivés comme par magie, il lui semble que tout à l'air délicieux. Il se resserre deux fois des pommes de terre, il prend aussi des légumes pour suivre les conseils de son ancienne professeure. Heureux de pouvoir enfin manger à sa faim, il se resserre tout de même trois fois de tarte à la mélasse.
Harry entend beaucoup de gens parler. En face de lui et à ses côtés sont installés des premières années, tout comme lui. Il y a Millicent Bulstrode, Vincent Crabb, Tracy Davies, Gregory Goyle, Daphnée Greengrass, Drago Malefoy, Theodore Nott, Pansy Parkinson, Blaise Zabini et Alicia Moon. Harry remarque rapidement que Drago semble à l'aise au milieu de tant de monde. Son sourire satisfait lui permet de sourire à son tour, persuadé que tout irait pour le mieux. Il connaît au moins une personne. En revanche, il a pu remarquer que Serpentard n'est pas la maison la plus mise en avant. Il espère sincèrement que Hermione et Neville voudront tout de même encore de lui pour ami. Harry jette un coup d'œil discret à la fille assise à côté de lui. Il sait qu'elle fait partie des premières années, tout comme lui, mais ne sait plus quel est son prénom. Elle joue nerveusement avec les manches de sa robe, les yeux baissés sur son assiette vide. Contrairement à d'autres qui semblaient fiers ou arrogants d'avoir été répartis à Serpentard, elle al'air mal à l'aise. Cela lui rappelait un peu comment il se sentait lui-même : hors de place.
Harry prend une profonde inspiration et il décide de lui parler. Après tout, il ne connaissait personne ici.
— Salut, dit-il doucement, pour ne pas l'effrayer.
Millicent sursaute légèrement, relevant les yeux vers lui avec une expression d'alerte. Ses joues rosirent lorsqu'elle réalise qu'il la regarde.
— S-salut, répond-t-elle dans un souffle, sa voix presque inaudible.
Harry esquissa un petit sourire, espérant la mettre à l'aise.
— Je suis Harry. Harry Potter.
Il voit ses yeux s'agrandir et se prépare à la réaction habituelle : la surprise, les questions, peut-être même un peu de révérence. Mais Millicent détourne rapidement le regard et murmure simplement :
— Je sais.
Surpris par sa brève réponse, Harry penche légèrement la tête.
— Tu sais ? Eh bien… euh, toi, tu es… ?
– Millicent, dit-elle après un moment, toujours sans le regarder.
— Millicent, répète Harry avec le ton le plus amical qu'il puisse produire. C'est un joli prénom.
Elle relève les yeux vers lui, incrédule, comme si elle ne s'attendait pas à recevoir un compliment.
— Merci.
Un silence s'installe entre eux. Harry cherche quelque chose à dire pour continuer la conversation. Il ne connaît pas cette fille, ne sait pas d'où elle vient, et est probablement l'une des premières personnes à ne pas le traîter comme une bête de foire. C'est pourquoi il souhaite vraiment essayer de la mettre plus à l'aise. Finalement, il demande :
—Tu es contente d'être à Serpentard ?
Millicent hésite, tripote à nouveau sa manche.
— Je… je suppose. Ma famille disait que je devais être fière si j'étais envoyée ici, mais…
Elle ne termine pas sa phrase, mais Harry comprend immédiatement. Il hoche la tête, se penche légèrement vers elle et lui adresse un petit sourire complice.
— Moi non plus, je ne suis pas sûr de ce que je dois penser. Tout le monde semble… différent de moi.
Cette confidence semble la surprendre. Elle lève les yeux vers lui, cherchant une trace de moquerie dans son regard, mais elle n'y trouve que de la sincérité. Cela l'encourage à continuer.
— Tu… tu es le premier Sang-Mêlé que je connais ici, avoua-t-elle à voix basse, presque comme si elle craignait que quelqu'un d'autre l'entende.
— Pourquoi est-ce important, demande Harry en fronçant les sourcils.
— Parce que… ici, à Serpentard, beaucoup de gens pensent que… enfin, que le sang pur est tout ce qui compte.
— C'est ridicule, déclara-t-il avec conviction. Je ne vois pas pourquoi ça devrait compter. Ma mère était une née-moldue, et pourtant, elle était brillante.
Harry secoue la tête, agacé de voir qu'une nouvelle forme de discrimination soit présente dans l'école, et probablement dans tout le monde sorcier. Si dans le monde moldu se sont les personnes à la peau noir qui sont discurimés, ici ce sont les gens qui ne naissent pas de deux parents sorciers ? Ridicule. Millicent le regarde avec surprise, comme si elle n'avait jamais entendu quelqu'un parler aussi librement. Une lueur de gratitude passe dans ses yeux.
— C'est… c'est gentil de dire ça.
— Ce n'est pas gentil, c'est vrai, répondit-t-il avec un sourire. Et si quelqu'un dit le contraire, il n'a qu'à venir me le dire en face.
Cette fois, Millicent esquissa un petit sourire, le premier de la soirée.
— Tu es courageux, dit-elle doucement.
— Pas vraiment, répond Harry, secouant la tête avec modestie. Mais je peux être un bon ami, si tu veux.
Millicent le regarde longuement, comme si elle essayait de déterminer s'il est sérieux. Puis elle hoche timidement la tête.
— D'accord. Et pour la première fois depuis qu'elle avait été répartie, elle sembla un peu moins effrayée.
Les deux se regardent dans les yeux quelques secondes avant de sourire. Harry est content de voir qu'elle ne le rejette pas et il espère que la jeune fille pense comme lui. Ce serait bien d'avoir une amie.
— Potter, ou est-ce que tu as vécu pendant toutes ces années, demande Drago Malefoy d'une voix traînante.
— Je suis resté chez mon oncle et ma tante, répond-il sans aller plus loin dans ses explications.
Si Millicent craint d'être mal accueilli pour ses origines, comment les autres vont-ils réagir en apprenant qu'il a passé toute sa vie chez des moldus ? Entendre que ne pas être complètement sorcier fait peur à Harry. Mais sa mère n'est-elle pas fille de deux personnes non-magiques ? Harry se rend compte qu'il ne s'est jamais renseigné sur le reste de sa famille, notamment celle de son père. Il sait que les parents de sa mère et de sa tante sont tous deux décédés quelques années avant qu'il ne naisse. Mais qu'en est-il des parents de son père ? Personne ne les a jamais mentionnés.
Une fois le repas terminé, Harry suit les préfets jusque dans la salle commune des Serpentards. Impressionné par le bâtiment, il ne se concentre plus du tout sur ce que les gens murmurent entre eux. Il ne se rend pas compte que personne ne semble vouloir venir se tenir près de lui, excepté la jeune fille avec qui il a discuté pendant le repas, et Drago Malefoy qui reste tout de même à quelques pas d'écart. Ses gardes corps sont une fois de plus autour de lui, menaçants.
Une fois dans la salle commune, toutes les premières années écarquillent leurs yeux, époustouflés par ce qui se trouve sous leurs yeux. Une baie vitrée s'étend sur toute la longueur de la salle, montrant le fond du lac de Poudlard et juste devant, se trouve le calamar géant. Seul, il se repose sur un rocher, semblant dormir. Le reste de la salle est tout aussi impressionnant que l'animal géant.
Tout est vert et argent, s'accordant aux couleurs de la maison, le mobilier est entièrement constitué d'un bois sombre qui s'intègre parfaitement à l'ambiance. Un feu de cheminée brûle dans le coin de la pièce, donnant de la couleur et un semblant de vie dans ces profondeurs. Une grande table qui peut accueillir une vingtaine d'élèves se trouve au centre de la pièce. Tout autour se trouvent des canapés que les élèves s'empressent de réserver. Alors que les premières années admirent ce qui va devenir leur nouvelle maison, le directeur de maison arrive derrière eux et tousse légèrement pour attirer leur attention. Immédiatement, la plupart des jeunes de 11 ans se retournent, enjoignant ceux qui n'ont pas attendu d'en faire autant. Harry plissa les yeux en voyant le directeur de maison. Comme l'avait décrit plus tôt le préfêt, il a les cheveux noirs et gras. Cependant, son long nez et ses yeux noir lui donne du charisme. Les mains croisées dans le dos et le regard noir, le professeur se déplace lentement jusqu'à se trouver devant l'âtre qui se trouve dans la salle commune.
— Bienvenue à Serpentard. Votre maison pour les sept prochaines années.
Sa voix, grave et lente, semble s'enrouler autour de chaque mot, imposant immédiatement le silence.
— Vous avez été triés ici parce que vous possédez des qualités précieuses : ambition, ruse, détermination. Des qualités qui, si elles sont bien utilisées, vous mèneront loin. Mais, et je tiens à insister sur ce point, ces qualités ne doivent pas être gâchées par de la bêtise ou de l'imprudence.
Il fait une pause, laissant ses mots s'imprégner dans l'esprit des élèves. Comme suspendu à ses lèvres, Harry entrouvre la bouche, ébahis.
— Serpentard a une réputation à préserver. En dehors de cette salle commune, vous devez vous montrer unis. Une maison soudée est une maison forte. Cela signifie que vous ne devez jamais exposer vos conflits personnels à d'autres maisons. Si vous avez des désaccords – et croyez-moi, vous en aurez – réglez-les ici, à l'abri des regards. La salle commune et les dortoirs sont vos espaces pour cela. Compris ?
Il fixe chacun des élèves à tour de rôle, attendant qu'ils hochent la tête, même s'ils semblent effrayés. Millicent baisse la tête lorsque son regard croise celui de son directeur.
— Ensuite, il y a les règles. Bien que vous soyez à Serpentard, cela ne signifie pas que vous êtes au-dessus des lois de l'école. Vous respecterez le règlement de Poudlard et les valeurs de cet établissement. Vous serez observés, parfois plus que les autres maisons, par des personnes qui n'attendent qu'un faux pas de votre part pour confirmer leurs préjugés. Ne leur donnez pas ce plaisir.
Il avance d'un pas, et certains élèves reculent instinctivement. Un rictus sur le visage de Drago fait clairement comprendre à Harry que le blond n'a pas peur du tout de Severus Rogue, contrairement à tout le reste des premières années.
— Quant à la tricherie…
Sa voix devient encore plus basse, presque un murmure menaçant.
— Ne vous méprenez pas. Ce n'est pas parce que vous êtes à Serpentard que je tolérerai la triche. Si vous pensez que cela fait partie de notre 'style', détrompez-vous immédiatement. La vraie ruse n'a pas besoin de s'appuyer sur des raccourcis malhonnêtes. Si vous êtes assez intelligents pour être ici, vous êtes assez intelligents pour réussir par vos propres moyens. Je ne tolérerai aucune déception sur ce point.
Il se redresse, balayant la pièce du regard une dernière fois.
— Vous serez jugés en tant que Serpentard, et tout ce que vous ferez reflétera sur cette maison. Soyez dignes de l'insigne que vous portez. Je ne vous demande pas d'être parfaits, mais d'être stratégiques et réfléchis. Faites cela, et vous aurez ma considération. Échouez, et vous aurez affaire à moi.
Il se détourne et commence à marcher vers la sortie, mais s'arrête juste avant de franchir la porte. Sans se retourner, il ajoute :
— Maintenant, trouvez vos places dans les dortoirs. Demain commence une nouvelle étape de votre vie. Soyez prêts.
Avec un bruissement de sa cape, il disparaît dans le couloir, laissant derrière lui une salle commune où le silence est seulement troublé par le crépitement du feu. Ce soir-là, Harry ne traîne pas. Il ne reste pas dans la salle commune pour discuter, préférant largement aller s'installer dans le dortoire réservé aux premières années. C'est sans surprise que le garçon s'endort particulièrement tôt.
Lorsque Harry se réveille le jour de la rentrée, il lui semble sentir son ventre se retourner. Il est toujours dans le lit avec les couvertures vertes, les murs sont toujours en pierre, et les meubles en bois d'un marron foncé. Tout est absolument pareil que la veille. C'est le sourire aux lèvres et l'esprit léger que le jeune garçon se lève et s'habille. En observant autour de lui, il se rend compte que l'un de ses trois colocataires manque à l'appel. Lorsque ses chaussures sont mises, il se met à douter. Et s'il n'était pas vraiment un sorcier ? Et si tout cela n'était qu'une vaste plaisanterie. C'est ainsi que Harry commença sa première journée de cours. En proie au doute. Le soleil est haut, et il fait ridiculement chaud pour un début septembre. En regardant par la fenêtre pendant la descente vers la grande salle, le garçon aperçoit la pelouse qui fait office de jardin du château. Il y a même un lac, découvre-t-il en ouvrant de grands yeux. Tout ce dont il a rêvé durant des années sans pouvoir même espérer un jour avoir.
En arrivant dans la grande salle, le garçon observe une nouvelle fois un étalage de bonne nourriture sur la table de sa maison. Il s'assied seul sur un banc, trop heureux de pouvoir enfin manger à sa guise. Harry prend un peu de tout, et une fois rassasié, le moral semble déjà être remonté. Il sourit en voyant le professeur Rogue marcher dans sa direction. Une fois le directeur de sa maison devant lui, il le fixe dans les yeux pendant de longues secondes avant d'attraper le papier qu'il lui tend. Le directeur de la maison Serpentard le regarde d'un air hautain, semblant le jauger du regard. Harry ne sait pas dire pourquoi, mais il sent le regard du professeur posé sur lui. Il ne regarde pas Harry de façon générale afin de définir comment il se comporte avec lui. Non, ce sont ses yeux qu'il observe.
Harry est confus, ne comprenant pas le comportement de l'adulte. Sans lui dire même un merci, Harry détourne le regard, ne cherchant pas à être poli. Il est certainement un ami de cet Albus Dumbledore, ce qui fait très certainement de lui un ennemi. Il baisse les yeux sur la feuille de papier sans prêter attention au professeur qui reprend sa marche pour aller donner son emploi du temps à un autre élève. Apparemment, ses cours du lundi matin ne commencent qu'à 10 heures. En regardant de plus près, il se rend compte que son horaire est parsemé de trous. Ce matin, il commence à 10 heures et finit à 17 heures ! En plus, il aurait les deux matières qu'il a le plus envie d'essayer l'après-midi : sortilèges et potions. Le jeune garçon laisse un sourire envahir son visage, sincèrement de commencer les cours. Il a hâte d'apprendre la magie pour prouver au monde combien il ne méritait pas le traitement que le monde sorcier tout comme le monde moldu lui ont offert. En se rendant compte qu'il n'aurait pas du tout de cours entre onze heures trente et quatorze heures trente, il sourit. Serait parfait pour visiter les lieux.
Il prend la carte qui a été donnée avec son emploi du temps, et tente de comprendre où se passe son 1er cours : la Botanique. Après quelques instants de réflexion, Harry fronça les sourcils, attrapa son sac, et se mit en mouvement pour trouver les serres. Apparemment, elles sont en extérieur.
Le jeune garçon croise tout le long de sa route des élèves et tableaux qui chuchotent sur son chemin, et regarde fixement son front. Dans un essai de se cacher, le garçon met ses cheveux devant sa cicatrice, mais rien à faire. Toute l'attention de Poudlard semble focalisée sur lui, et personne d'autre. Après une bonne quinzaine de minutes de marche, il s'arrête à l'extérieur du château et regarde devant lui avant de sourire une nouvelle fois. Il a trouvé sa salle. Une tête connue est d'ailleurs debout devant les serres, attendant très probablement de pouvoir entrer et commencer le cours qui ne débutera que dans un bon quart d'heure. Les cheveux emmêlés par le vent et les yeux brillants d'excitation, Hermione le salue de la main, la levant au-dessus de sa tête pour inciter le garçon à venir attendre avec elle.
— Comment c'est Gryffondor ? Demande Harry en arrivant vers elle.
— Hé bien c'est très rouge, rigole-t-elle doucement, les gens sont gentils, mais il y a quand même des idiots !
— Tu parles du roux, Weasley ?
— Exactement ! Il se vante un peu partout de t'avoir rencontré avant que tu ne sois réparti à Gryffondor, soupire Hermione tout en souriant doucement.
— Un idiot, confirme Harry sans hésiter.
Tandis que les deux amis continuent à discuter doucement, d'autres élèves commencent à arriver. Peureux des menaces particulièrement explicites du professeur Rogue, ce sont les premières années de Serpentard qui arrivent les premiers. Certains semblent encore dans les vapeurs du sommeil, mais leurs amis s'emploient à les réveiller. Malefoy, Crabbe et Goyle s'approchent de Harry et Hermione.
— Salut, Potter, Salut... tu es qui ? demande Malefoy en plissant les yeux, sceptique. En baissant les yeux sur la cravate que la fille porte, il hausse les sourcils. Une Gryffondor.
— Hermione Granger, sourit Hermione en lui tendant la main.
Après quelques secondes d'hésitation, le blond attrapa la main de la brune et lui fit un petit baise-main par respect de la gent féminine. Hermione ouvre de grands yeux et rougit, avant de cacher son sourire timide derrière son livre de botanique. Enfin, la professeure vient ouvrir la porte pour inviter les élèves de première année à entrer dans leur premier cours de l'année. Harry se moque de Hermione tout en entrant pour la première fois dans la serre.
La professeure de botanique est très gentille. Apparemment, il s'agit de la directrice des Poufsouffle. Un embonpoint apparent et un tablier blanc sur des vêtements d'un jaune particulièrement frappant sont ce qui se remarquent le plus rapidement chez elle. Harry est certain que la magie de la sorcière doit être plus impressionnante que ses goûts vestimentaires. Le cours se passe assez bien, et Harry est vraiment content qu'il se déroule avec les Gryffondors. Hermione et Neville sont venus le voir, ont discuté et participé au cours avec lui. Le garçon à la cicatrice n'était pas certain de sa capacité à peut-être, un jour, montrer à ses deux amis toute sa reconnaissance quant à leur comportement avec lui. En plus de ne pas l'assaillir de questions comme certaines personnes, les deux Gryffondors se contentent d'être présents.
Le cours est particulièrement intéressant, mais Harry ne prend pas la peine de noter absolument toutes les paroles de sa professeure, contrairement à Hermione. À la fin du cours, la jeune fille a déjà noirci deux parchemins. Harry la charrie pendant un petit moment par rapport à ça, encouragé par un Neville qui ne comprend pas comment on peut écrire autant rapidement.
Tout en discutant dans les couloirs avec Neville et Hermione, Harry se dirige vers la grande salle afin de pouvoir prendre son repas de midi. Sa première journée à Poudlard semble bien mieux se passer qu'il ne l'avait imaginé. Il mange avec appétit et se resserre une assiette sous le regard médusé de Bulstrode, qui se moque de lui en lui demandant où passe toute cette nourriture alors que le garçon n'est pas bien épais. Drago grimace également en voyant la quantité que le survivant ingurgite, pratiquement persuadé qu'il ne faut pas avoir mangé pendant plusieurs jours pour se permettre autant. Il serait certainement malade dans les jours qui viennent. Pourtant, aucun des deux serpents ne fait de commentaire, ne sachant pas comment aborder le sujet avec le survivant. Ils ne le connaissent probablement pas encore assez pour parler de ce genre de choses.
À quatorze heures trente-cinq, Harry est en classe de sortilège, impatient de pouvoir commencer à apprendre les bases de la magie. Cette fois-ci, le cours est en commun avec les Poufsouffle, si bien que le brun à lunette ne connaît absolument personne dans la salle. En voyant son désarroi, Drago soupira et se leva pour aller s'installer à côté de lui. Il n'a pas envie que celui-ci leur fasse honte comme il l'a fait la veille à la répartition des maisons. En posant ses livres sur la table, il jette un coup d'œil au survivant. Celui-ci a déjà plus de couleurs que lorsqu'ils s'étaient rencontrés pour la première fois.
Flitwick, le professeur d'enchantements, était un minuscule sorcier qui devait monter sur une pile de livres pour voir par-dessus son bureau. Au début de leur premier cours, pendant qu'il faisait l'appel, il poussa un petit cri aigu en voyant le nom de Harry et tomba à la renverse. Pour cette première heure, le professeur leur explique tous les emplois théoriques de la baguette magique. Il leur demande également de faire un devoir de 20 centimètres pour le jeudi. Harry sort de l'heure de cours heureux de savoir que le jeudi, il ferait de la magie. Immédiatement après le sortilège, il se dirige en Potion, ou il est en collaboration avec les Serdaigle.
Une fois devant la classe de Potion, le garçon grimace. C'est leur directeur de maison qui donne le cours. Harry n'est pas certain d'apprécier ou non cet homme. Il possède une aura particulière qui oscille entre tristesse et colère. Cela interroge autant que cela effraie Harry. En entrant dans la salle, il part s'installer dans le fond pour tenter de disparaître. Le professeur dit les prénoms et noms des élèves pour s'assurer de leur présence et s'arrête brusquement au prénom de Harry, semblant réfléchir. Une seconde à peine plus tard, il continue sa liste.
—Vous êtes ici pour apprendre la science subtile et l'art rigoureux de la préparation des potions, dit-il.
Sa voix est froide comme ses cachots, et mystérieuse comme les potions qu'il remue. Le professeur donne la chair de poule à Harry tout en lui donnant envie d'en savoir plus sur lui.
—Ici, on ne s'amuse pas à agiter des baguettes magiques, je m'attends donc à ce que vous ne compreniez pas grand-chose à la beauté d'un chaudron qui bouillonne doucement en laissant échapper des volutes scintillantes, ni à la délicatesse d'un liquide qui s'insinue dans les veines d'un homme pour ensorceler peu à peu son esprit et lui emprisonner les sens... Je pourrais vous apprendre à mettre la gloire en bouteille, à distiller la grandeur, et même à enfermer la mort dans un flacon si vous étiez autre chose qu'une de ces bandes de cornichons à qui je dispense habituellement mes cours.
Les élèves haussent les sourcils et certains se retiennent de pleurer. Cette entrée en matière est dure et froide, comme la personne qu'il est. Assis à côté de Terry Bott, Harry sent ce dernier trembler légèrement alors qu'il replace le plus silencieusement possible sa plume sur son bureau. Harry sourit, ne pouvant pas attendre de prouver qu'il est loin d'être un cornichon.
—Potter ! dit soudain Rogue. Qu'est-ce que j'obtiens quand j'ajoute de la racine d'asphodèle en poudre à une infusion d'armoise ?
Harry ouvre de grands yeux, ne demandant pas d'être interrogé autant rapidement. Heureux d'avoir lu rapidement les livres de classe, il sourit, redresse ses lunettes et annonce la réponse haute et forte.
— Un somnifère, la goutte du Mort vivant.
Rogue ne change pas d'expression faciale, imperturbable.
— Bien, trois points pour Serpentard.
Ce n'est qu'après quelques secondes que Harry se rend compte qu'il lui a parlé. Il a laissé le professeur entendre sa voix. Harry ne sait pas si cela lui plaît ou non et décide de faire plus attention pour les prochaines fois. La classe est silencieuse tandis que les élèves sont répartis par deux afin d'effectuer leur première potion de l'année. Harry s'est vu mit en groupe avec Malefoy, ce qui ne dérange pas ce dernier. Le blond ne semble pas se préoccuper du fait qu'il ait sauvé le monde sorcier. Au contraire, il semble même ne pas le savoir. Il lui arrive de l'appeler le balafré, ce à quoi Harry répond qu'il est d'accord.
Durant la suite de l'heure, tout se passe pour le mieux. Malefoy lui évite de commettre des erreurs et les deux garçons reçoivent un regard un peu moins froid de la part de leur professeur. Suffisant, Malefoy se vante d'être le meilleur en potion de toute la classe.
— Non, ce n'est pas vrai, on n'a eu qu'un seul cour, si ça se trouve, je vais devenir meilleur que toi, annonce Harry en le regardant avec un sourire malicieux.
— C'est un défi, Potter ?
— Ho que oui, Malefoy.
Harry passe le reste de sa journée dans le parc, à profiter du beau temps surprenant qu'offre le mois de septembre de cette année. Il fait immédiatement le devoir de sortilège pour ne pas être embêté, puis il s'assied proche du lac et commence à jeter des cailloux dans l'eau. Le garçon ne sait que penser de cette école. Dans un coin de sa tête, il sait que ce seront les plus belles années de sa vie et qu'il devrait en profiter. Pourtant, il n'arrive pas à se résoudre à faire confiance à ces gens. Harry prend le journal qu'il a réussi à dégoter au repas de midi. Dans l'un de ses articles, il est annoncé qu'un objet a failli être volé. La société sorcière n'est-elle pas assez évoluée pour accepter de travailler avec non seulement la magie mais également les différentes technologies moldues ? Harry arrête rapidement de penser à ça, certain que cela finira mal s'il continue à trop réfléchir.
Tandis qu'il tente de se remettre des émotions de la journée, deux jeunes filles et un garçon s'approchent de lui en bavardant. Étonnamment, Harry reconnaît les trois voix et se dépêche de se retourner pour sourire à ses camarades.
— Hermione, Millicent, Neville !
— Salut Harry, font-ils d'une seule voix.
Millicent se trouve un peu en retrait. Elle lance des coups d'œil interrogateurs vers les deux Gryffondor, qui ne remarquent pas la curiosité de la verte et argent.
— Comment cette première journée ? J'espère que tu n'as pas trop fait attention aux commères, demande Hermione en se posant en tailleur près de lui.
— Étrangement, se surprend Harry, pas tant que ça ! J'étais bien trop concentré sur la magie de l'école pour y faire gaffe !
— J'en étais sûr, rigole Neville en faisant un ricochet. Le caillou fait six rebonds avant de tomber dans le lac, impressionnant ses amis. Pendant plusieurs heures, les trois camarades font des ricochets sur la rive, tentant d'apprendre la chose à Hermione, tandis qu'un combat s'instaure entre Neville et Millicent, qui ont le même niveau. C'est avec simplicité que Millicent réussit à s'intégrer au trio, qui devient alors un quatuor. La fille, bien que timide et réservée, guidée par la gaieté de Neville et la gentillesse de Hermione ne se sent pas une seule seconde mise de côté.
Le vendredi matin à huit heures tapantes, tous les élèves de Serpentard sont de sortie pour leur premier cours de vol. En effet, les balais sont déjà placés à terre, attendant patiemment que les jeunes sorciers tentent de les apprivoiser. Il s'agit du seul cours ou toutes les premières années sont ensemble. Une quarantaine de jeunes adolescents commencent rapidement à peupler le terrain de Quidditch. La veille, Hermione, Neville et Millicent s'étaient les trois plaints envers Harry qu'ils n'allaient jamais réussir à faire décoller des balais, ne connaissant rien au sport sorcier. Ils les avaient longuement rassurés après le dîner. Ce n'est que le matin même que Harry se rend compte que lui non plus, il n'y connaît absolument pas. Neville se rapproche de Harry pour lui montrer ce que sa grand-mère lui a envoyé.
—C'est un Rapeltout ! expliqua-t-il. Ça sert à se souvenir de ce qu'on a oublié de faire. Ma grand-mère me l'a envoyée parce qu'elle trouve que je suis étourdi. Regardez, il suffit de la tenir dans sa main, comme ça et si on a oublié quelque chose, elle devient rouge.
Il observe la sphère transparente avec une sorte de fumée bleu à l'intérieur. Alors que Neville la fait passer dans ses mains, la fumée devient soudainement rouge. Le garçon fronça les sourcils.
— La fumée rouge ça veut dire que j'ai oublié quelque chose... Le problème, c'est que je ne me rappelle pas ce que j'ai oublié.
Drago Malefoy passe alors proche de lui et attrape le nouveau gadget de Londubat. D'un rire étrange, il la manipule. Dans ses mains, la fumée redevient bleue.
— Trop bizarre ce truc, grimace le blond en lâchant la sphère entre les mains de son propriétaire.
C'est cet instant précis que choisit la professeure Bibine pour apparaître. La femme a une coupe à la garçonne d'une couleur grise très jolie. Ses yeux jaunes la fait ressembler à une chouette. Heureux de la reconnaître, Harry lui fait un petit signe, accompagné d'un sourire. Elle salue les étudiants puis demande d'une voix forte que chacun se mette devant un balai. Tout en suivant ses instructions, Harry et ses amis tendent la main droite au-dessus du balai puis ordonnent au balai de se lever en disant un simple mot : Debout.
Immédiatement, le balai de Harry lui saute dans la main, Millicent et Neville ont plus de peine mais y arrive au troisième essai, tandis que celui de Hermione se contente de tourner sur lui-même. Hermione sourit à Malefoy, qui tient fièrement son balai. Lui aussi a réussi à l'avoir du premier coup. Les deux garçons se sourient, se mettant mutuellement à l'épreuve. Madame Bibine leur montre comment enfourcher le balai sans glisser et passe vers chaque personne pour corriger les positions. Fier de lui, Harry voit qu'elle passe vers lui sans rien dire. En revanche, elle donne plusieurs conseils à Weasley, qui se trouve vers la gauche en face de lui. Le roux peste en affirmant que cette professeure ne sait pas ce qu'elle dit. Harry lève les yeux au ciel et regarde comment Hermione se débrouille. La jeune fille a enfin réussi à faire lever son balai, mais maintenant, elle fait face à la difficulté de monter sur le balai. Harry détourne les yeux, ne voulant pas assister à une catastrophe. En revanche, elle affirme également à Malefoy qu'il tient mal son balai. Offusqué et choqué, le jeune homme suit ses ordres, mais semble de plus en plus en colère.
— Laisse tomber, elle ne doit pas être spécialiste, tu le tiens très bien, murmura Harry en direction du blond. Cela ne calme pas le blond, mais le force à reprendre son sang-froid.
—Et maintenant, dit le professeur, à mon coup de sifflet, vous donnez un coup de pied par terre pour vous lancer. Frappez fort. Vous tiendrez vos balais bien droits, vous vous élèverez d'un ou deux mètres et vous reviendrez immédiatement au sol en vous penchant légèrement en avant. Attention au coup de sifflet. Trois, deux...
Inquiet, pour Neville qui a réussi à monter sur son balai, Harry le regarde du coin de l'œil. Comme pour confirmer ses craintes, Neville monte trop haut. La professeure le remarque également et le rappelle immédiatement à l'ordre, n'ayant toujours pas sifflé.
—Redescends, mon garçon ! ordonna-t-elle.
Harry grimace, voit son ami pencher vers la gauche puis tombe de son balai. Un "crac" retentissant se fait entendre, faisant soupirer Harry. Neville s'est cassé quelque chose. Son balai en revanche ne souhaite manifestement pas revenir sur terre, dérivant doucement vers la forêt que le directeur avait qualifiée d'interdite avant le repas de début d'année.
Une fois que madame Bibine est hors de vue, Malefoy se tourne vers Harry, joueur.
— Le premier qui attrape le Rapeltout de Londubat a gagné, murmure Malefoy en le confiant à Crabbe. Celui-ci monte dans les airs avec l'objet. Harry, confus, veut s'empresser de dire non. Mais avant qu'il en ait l'occasion, Millicent lui attrape le bras.
— Fais-le, sinon il va faire en sorte que tu sois le mouton noir des Serpentard.
Bien que Harry doute fortement que le blond puisse avoir ce pouvoir, il monte sur son balai et tape du pied. Les défis, il est prêt à tous les surmonter. Après tout, son but ultime est de devenir le sorcier le plus puissant de sa génération.
Rapidement, il s'élève à la hauteur de Crabbe et Malefoy, qui sont déjà montés. À peine quelques secondes plus tard, Crabbe tend le bras vers l'arrière. Comme un joueur de baseball, il plie le bras, le remonte au-dessus de sa tête et tire. Fort. Malefoy et Harry sont côte à côte, à chevaucher le vent pour pouvoir attraper la balle contenant la mystérieuse fumée bleue. Harry sourit. Le vent dans ses cheveux et dans ses vêtements lui procure une poussée d'adrénaline, si bien qu'il se penche un peu plus sur son balai pour le forcer à aller plus vite. Le Rapeltout se dirige droit vers une fenêtre. Arrivé à une vingtaine de mètres de la fenêtre en question, Malefoy ralentit, incertains des capacités de son balai qui est tout de même vieux. En revanche, Harry attend encore deux secondes pour freiner. Deux secondes, qui lui permettent de rattraper le Rapeltout de Neville sans soucis.
Dans des exclamations de joie et d'admiration, Harry retourne au sol et confie de gadget à Hermione pour qu'elle le rende à son ami. Ils se sourient, bien que les yeux de la jeune fille annoncent clairement qu'elle n'est pas d'accord avec ce genre de comportement.
—HARRY POTTER
Hermione blêmit en voyant arriver au trot sa directrice de maison. Harry reconnaît sa professeure de métamorphose. Il la respecte beaucoup depuis qu'il l'a vue à l'oeuvre, elle manie sa baguette comme si elle était un prolongement de son corps.
—Comment avez-vous pu oser... ? Vous auriez pu vous rompre le cou...
— Madame, ce sont ces deux-là, ils ont ... Ronald tente de parler, mais sans grande réussite. La directrice de maison le coupe dans son élan d'un signe de la main.
—Taisez-vous, Weasley. Venez avec moi, Potter.
Harry et la professeure de métamorphose descendent rapidement au sous-sol. Ils dépassent alors le bureau du directeur de Serpentard, puis la réserve d'ingrédients, pour enfin arriver devant la salle de potion. Là, elle toque à la porte et demande à Severus Rogue de sortir lui parler dans le couloir. Étant en présence de cinquièmes années, il accepte.
— Que me vaut cet honneur, chère collègue, demande Severus en détachant chaque syllabe. Il jette un coup d'œil vers Harry, qui grimace. Elle ne va pas tout de même lui dire de le renvoyer.
— J'ai beaucoup de mal à l'avouer, commence la professeure de métamorphose, mais vous avez là le nouvel attrapeur de l'équipe de Serpentard. Ce jeune homme vient d'accomplir le prodige de ne freiner qu'à cinq mètres de la fenêtre de mon bureau et en sortir indemne !
Severus Rogue hausse un sourcil et pince les lèvres, ne sachant pas quoi dire devant le spectacle qui s'offre à lui. Après quelques secondes de mutisme, il se décide enfin à donner une réponse.
— Il pourra également tenter de concourir pour le poste d'attrapeur. En revanche, il ne volera pas la place d'un autre joueur si un autre est plus doué.
