5. Rendez-vous interdit
Les éléments en italique sont des répliques reprises directement du livre "Harry Potter à l'école des sorciers" de J.K. Rowling
Harry se trouve devant le bureau de son directeur de maison. Le garçon à la cicatrice se mange à l'intérieur des joues tout en se demandant quelles seraient les réactions du professeur devant ses questions. Néanmoins, il se doit de tenter. Harry a besoin de connaître l'identité de celui qui lui a envoyé la cape. Et plus que tout au monde, il a besoin que Severus Rogue lui confirme que Albus Dumbledore n'est pas cette personne. Pourtant, plus le jeune garçon y pense, plus cela lui semble probable. Étant déjà directeur à l'époque où ses parents étudiaient, il est également le sorcier qui a pris la décision de l'abandonner chez les moldus. Le vieil homme est une figure célèbre de la société sorcière, cela se sait et se sent. C'est pour cette raison que Harry se retrouve à aller chercher des réponses chez son professeur de potion durant les vacances de noël.
Toujours devant la porte en bois sombre, Harry se dit qu'il doit avoir l'air étrange pour les personnes qui passent à côté de lui. Cela fait en tout cas dix minutes qu'il attend devant l'entrée du bureau de Rogue. Finalement, il prend une grande inspiration, tentant de calmer le stress s'agitant dans le bas de son ventre. Sans se laisser le temps de réfléchir plus longtemps, il frappe trois coups rapides. Quelques secondes à peine plus tard, la porte s'ouvre sur le professeur. Celui-ci observe son élève de haut, le jaugeant du regard. Harry entreprend de calmer les questions qui s'agitent dans sa tête pour simplement dire bonjour au professeur.
— Nous ne sommes pas durant les heures scolaires, Potter.
— Vous nous avez spécifié pouvoir venir vous voir si nous avions des problèmes, se justifie le garçon.
— C'est vrai.
Toujours la main sur la poignée, Severus Rogue s'efface pour laisser passer son étudiant. Harry entre timidement dans la pièce, Il reste debout au milieu de la pièce jusqu'à ce que le professeur lui indique la chaise en face de son bureau. Dans un bruissement de cape, Rogue s'assied sur son fauteuil et se cale sur le dossier de celui-ci. Il croise les jambes et entrecroise ses doigts sur son genoux, prêt à écouter.
— Je veux connaitre plus de détails quant à mon placement chez mon oncle et ma tante.
— Pourquoi cela ?
— J'aimerais en connaître les circonstances.
Severus Rogue pince des lèvres et regarde fixement Harry. Le garçon ne sait pas où se mettre. Bien qu'il n'ait aucune confiance en le professeur, il sait qu'il est probablement le seul qui lui donnerait des réponses véritables. Il serait le seul à lui parler sans détour et sans avoir d'égard pour ses sentiments. Harry a peur et est furieux en même temps, il a le sentiment que le professeur ressent les mêmes choses. Cela pourrait les rapprocher. Dans un coin de sa tête, Harry se promet de se renseigner sur le professeur de potion qui se tient devant lui.
— Demandez à Dumbledore, jeune homme, il est le mieux placé.
— Mais vous êtes celui qui me dira la vérité.
Harry regrette presque instantanément cette dernière phrase. Il baisse les yeux et serre ses poings qui reposent sur ses genoux. Honteux, il ferme les yeux une seconde pour reprendre ses esprits. Tandis que son étudiant a le regard posé sur autre chose que sa personne, Severus Rogue sourit. Il aura fallu peu de temps pour que le garçon comprenne qu'il possède des informations.
— Bien. Posez vos questions.
— Merci monsieur, … Qui a décidé de me placer là-bas ?
— Le professeur Dumbledore.
— Pourquoi ?
— Par ce que le ministre de la Magie est incapable de prendre une décision sans poser de questions à Dumbledore. Si vous voulez plus de réponses en revanche, il vous faudra vous adresser au directeur.
Harry assimile la réponse, s'attendant à quelque chose de semblable. Le ministre est censé être la personnalité la plus célèbre et la plus aimée… Probablement aussi la plus puissante et la plus écoutée. Pourtant, celui qui est actuellement à cette position ne semble pas être capable de demander quelque chose de lui-même. De plus, le visage moqueur que Severus Rogue aborde confirme la nullité de ce même ministre. Est-ce que Dumbledore serait un meilleur ministre d'après le professeur ? Harry chasse cette question pour se concentrer sur la personne de Albus Dumbledore.
— Sait-il ce que j'y ai vécu, demande Harry en essayant de faire en sorte que sa voix ne tremble pas. Sait-il ce que ces moldus m'ont fait endurer ?
— Non.
Harry n'est pas certain de vouloir aller plus loin dans ce sujet. Il possède dorénavant les réponses à certaines questions primordiales, ce qui lui suffit pour le moment. De plus, il ne souhaite en aucun cas que le professeur commence à lui poser des questions. Après une grande respiration, le garçon à la cicatrice enchaîne avec le deuxième sujet qu'il voulait évoquer avec son professeur.
— Un cadeau m'est parvenu d'une personne anonyme. Il contenait un objet appartenant à mon père.
— Quel est-il ? demande le professeur d'une voix froide. Il croise les bras et s'appuie en arrière sur son fauteuil.
— C'est personnel.
— Comment puis-je vous aider alors ?
— Qui a la possibilité de posséder des affaires de mes parents ?
Une fois de plus, plusieurs secondes passent avant que Severus Rogue ne prenne la peine d'ouvrir la bouche pour donner des réponses à son élève.
— Plusieurs personnes étaient proches de votre mère. Je peux vous donner des noms. Ces personnes pourront répondre à vos questions mieux que moi.
— Bien monsieur.
— Prenez un papier et une plume Potter.
— Merci Monsieur.
Après avoir donné deux noms à Harry, qui s'empresse de les noter, Rogue le raccompagne à la porte. Juste avant de fermer la porte sur lui, le professeur s'arrête et annonce un dernier élément.
— Vos parents étaient également très amis avec le directeur Albus Dumbledore et la professeure McGonagall.
En sortant du bureau du professeur, Harry sent les larmes monter. Le regard fixé sur le bout de papier, il espère de tout son cœur que les deux personnes notées ci- dessus auront la capacité de répondre à ses questions. C'est avec le cœur rempli d'espoir que le garçon à la cicatrice retourne à son dortoir, pressé de pouvoir raconter tout cela à Drago. Bien que deux des professeurs semblent avoir été amis avec eux, Harry pense être plus à l'aise pour parler de ce sujet avec des personnes qui les connaissaient également en dehors de l'école.
Le jour où le Poudlard Express revient à Poudlard, Harry et Drago attendent Millicent de pied ferme. Une fois la jeune fille dans la salle commune, les deux garçons lui demandent de ne pas enlever son écharpe et ses gants. Immédiatement, les trois amis vont à l'extérieur du château afin de parler. Là, ils lui parlent de tout. La cape. Le miroir. Les soupçons de Harry. La discussion avec Rogue. Les deux noms. Millicent écoute un long moment sans rien dire. Lorsque les garçons ont terminé de lui parler de ce qu'il s'est passé durant les vacances, la jeune fille offre un câlin à Harry. Heureux, le garçon enfouit son nez dans les cheveux de la fille. Tout doucement, elle lui dit combien elle est fière qu'il soit allé parler à Rogue. Elle lui confie également qu'elle est très heureuse de voir qu'il possède désormais un objet de son père. Lorsqu'ils se séparent, ils se regardent en souriant.
— Vous allez bien sinon, intervient Drago, Vous pouvez aussi aller prendre une chambre.
— Toi aussi tu m'as manqué, Malefoy, rigole Millicent en lui tapant dans la main.
Tout en retournant au château, le trio de Serpentard décide de ne pas mentionner tout cela aux Gryffondor, de peur qu'Hermione ne veuille aller donner la cape au directeur, ou que Neville en parle sans réfléchir. Le soir même, Millicent et Harry restent longtemps éveillés afin d'écrire des lettres pour les deux amies de Lily. Après de nombreux essais, Harry est enfin satisfait. C'est peu avant le couvre-feu que les deux amis courent jusqu'à la volière afin d'envoyer des hiboux apporter les missives. Une fois cela fait, Harry et Millicent vont enfin au lit, heureux de pouvoir se reposer après une journée si remplie en émotions.
Pendant longtemps, Harry lis et relis l'essai final qu'il a envoyé.
«Chère Madame McDonald,
Chère Madame McKinnon,
Je m'excuse de vous écrire sans vous avoir rencontrées auparavant, mais je viens d'apprendre, grâce à un de mes professeurs, que vous connaissiez mes parents, James et Lily Potter.
Je me rends compte que cela peut sembler soudain ou inattendu, mais je suis à la recherche de réponses sur qui ils étaient vraiment, au-delà de ce que les livres ou les histoires que l'on me raconte disent d'eux. Je n'ai aucun souvenir d'eux et peu d'informations fiables. Vous les avez connus, et j'espère que, si cela ne vous dérange pas, vous pourriez m'aider à mieux comprendre.
Cela serait important pour moi de pouvoir vous rencontrer, si vous êtes d'accord. Je ne vous demanderai pas beaucoup de votre temps, mais je voudrais simplement entendre vos souvenirs, vos anecdotes, ou même des détails que personne d'autre ne pourrait me donner.
Je suis à Poudlard en ce moment, en première année, et je suis prêt à m'arranger selon ce qui vous conviendra le mieux. Vous pouvez répondre à cette lettre en me disant si une rencontre est possible, ou si vous préférez m'écrire.
Je vous remercie sincèrement de m'avoir lu jusqu'ici. Je comprends que ce sujet peut être difficile à évoquer, mais toute information ou souvenir serait un véritable cadeau pour moi.
Avec tout mon respect,
Harry Potter"
Avant de s'endormir, Harry espère et donnerait tout ce qu'il possède pour que ces femmes répondent le plus rapidement possible.
Peu de temps après la rentrée scolaire et le début du deuxième semestre, un match de Quidditch à lieu : Serdaigle contre Serpentard. Etonnamment, c'est le professeur Rogue qui est l'arbitre. Harry est heureux en montant sur son balai pour son deuxième match. Bien qu'une certaine peur que celui-ci se déroule comme le premier, Harry se rend rapidement compte que le professeur qui arbitre est précisément présent afin de le protéger de toute attaque. En regardant de plus près les tribunes, Harry comprend que le professeur de défense contre les forces du mal n'est pas présent. Immédiatement, son sourire s'agrandit et sa motivation grimpe en flèche. Virevoltant dans les airs, le garçon se fait plaisir. Il monte et descend en flèche, aide ses coéquipiers et attrape finalement le vif d'or après une course poursuite que Hermione qualifierait d'épique. Marcus Flint n'est pas du genre à remercier qui que ce soit. Pourtant, Harry est actuellement en train de remporter la coupe de Quidditch alors qu'il n'y avait jamais joué de sa vie. Impressionné, il se sent obligé de lui montrer sa gratitude et sa confiance en lui en public. C'est pourquoi après le match, le capitaine de l'équipe de Serpentard touche la main de Harry. Tout sourire, Harry lève le poing en l'air une fois de plus pour prouver ses capacités sportives à l'école. Une ovation monte dans ses oreilles, laissant apparaître un sourire immense sur le visage du survivant. Ce n'est qu'en abaissant le bras qu'il se rend compte de la présence du directeur de l'école dans les tribunes des professeurs.
— Ne prends pas la grosse tête, se moque Millicent en lui donnant un coup de coude.
— On dirait que ton sourire va exploser, sourit Neville.
— J'ai hâte de passer les qualifications pour être attrapeur, annonce Drago, taquin. On verra lequel de nous deux est le meilleur. Les deux amis rigolent tout en se chamaillant tandis qu'ils se dirigent vers l'intérieur du château pour aller manger.
Ce soir-là, Harry passe un long moment à s'occuper de son balai. Il le ponce et fait en sorte qu'il brille. Le balai l'a bien mérité après le match qu'il vient de lui permettre de jouer. Bien qu'il soit concentré sur sa tâche, Harry remarque très clairement la silhouette encapuchonnée qui se dirige vers l'extérieur de l'école. Harry tente de se sortir l'idée de le suivre de la tête, mais impossible. Après quelques secondes, il enfourche son balai et suit la personne de loin pour ne pas se faire voir. Lorsqu'il se rend compte que la silhouette se dirige vers la forêt interdite, Harry hésite. Il a entendu bien des histoires sur elle. Des ogres, des loups, des centaures carnivores, des vampires… Il a tout entendu. Et si la magie existe, qu'est ce qui n'existe pas ? Lorsque Harry voit que la personne sous la cape s'arrête, il prend position en haut d'un arbre. Il utilise une main pour se tenir à l'arbre tandis que l'autre tente de mettre sa veste autour de son corps. C'est définitif, Harry se dit que jamais il n'aurait dû venir.
—...ne sais pas pour... pourquoi v ... v... vous avez te... tenu à me v... v.. . Voir ici, Severus.
Severus ? Harry sourit lorsqu'il comprend que la personne encapuchonnée n'est personne d'autre que son professeur de potion. En revanche, le garçon grimace en remarquant Quirrell à ses côtés, qui vient de parler. Sa cicatrice commence à chauffer mais il n'y prête pas attention, trop occupé à essayer d'écouter la discussion entre ces deux sorciers.
— Il vaut mieux que notre conversation reste confidentielle, répondit Rogue d'une voix glaciale. Après tout, les élèves ne sont pas censés connaître l'existence de la Pierre philosophale.
Avec un petit sourire arrogant, Harry relève la tête comme pour se féliciter de l'avoir découvert.
—Vous avez trouvé comment faire pour passer devant cette bestiole sans se faire dévorer ? dit-il.
—M... M... mais, Severus... Je...
—Vous ne voudriez quand même pas que je devienne votre ennemi, Quirrell ? lança Rogue en faisant un pas en avant.
—Je... je... ne comprends pas ce... ce que vous...
—Vous comprenez parfaitement ce que je veux dire.
Un hibou passe au-dessus de la tête de Harry en hululant, le faisant se mordre la lèvre de peur. Heureusement, cela ne l'a pas fait sursauter. Il se félicite de son excellente façon de gérer le stress avant de prêter une nouvelle fois attention aux deux sorciers adultes qui se font face. Malheureusement, le passage de l'animal l'a empêché
—... quelques formules magiques dont vous avez le secret. J'attends.
— M.. mais... Je... je ne...
— Très bien, l'interrompit Rogue. Nous aurons bientôt une autre conversation, lorsque vous aurez eu le temps de réfléchir et de choisir votre camp.
Dans un froissement de cape, Severus Rogue tourne le dos au professeur de défense contre les forces du mal et rabat sa capuche sur sa tête. Il part d'un pas déterminé vers le château. Peureux de faire du bruit en partant, Harry décide d'attendre que son professeur de défense parte également avec de retourner sur le terrain de Quidditch. Soudain, sa cicatrice se met à lui brûler. Surpris, Harry lâche un petit gémissement en posant sa main sur son front comme pour calmer la douleur. Il ferme les yeux, espérant que cela cesserait rapidement. Lorsque Harry rouvre les yeux, le professeur n'est plus là. Immédiatement, il retourne dans le terrain de Quidditch, range son balais et retourne à son dortoir, épuisé. Il s'écroule sur son lit et s'endort très rapidement. Malheureusement il se réveille une heure plus tard à peine, Harry se réveille en sursaut et en sueur. Hagard, son premier réflexe est de se tourner vers Drago. A voix basse, il l'appelle, espérant le réveiller.
— Drago… Hé, Drago, réveille-toi.
Drago grogne dans son sommeil, remue légèrement, puis ouvre finalement un œil. Il grogne doucement et se tourne dans son lit pour faire face à son ami.
— Quoi ? C'est quoi ton problème Potter ? Tu sais qu'on a cours demain ?
Visiblement agité, Harry s'assied sur le bord de son lit, agité.
— C'est important. Je viens d'entendre Rogue parler à Quirrell. Il… il le menaçait, je crois. Et ils parlaient de protéger quelque chose.
Drago se redresse lentement, intrigué malgré lui, les sourcils froncés. Il se frotte les yeux, baille et essaie de se réveiller pour mieux pouvoir comprendre ce que Potter lui raconte.
— Rogue ? Menacer quelqu'un ? Tu rêves, Harry. Il essaie toujours de protéger l'école. T'as dû mal comprendre.
Harry secoua la tête et se penche légèrement en avant pour parler le moins fort possible.
— Non, je te jure ! Il parlait de... "choisir son camps". Ça avait l'air sérieux. Pourquoi il dirait ça, hein ? Pourquoi il se comporte comme ça ?
Drago reste silencieux un instant, visiblement en train de peser ses mots. Il fixe Harry avec une intensité inhabituelle, comme s'il essayait de juger si son ami pouvait gérer ce qu'il s'apprête à lui dire. Il soupire doucement avant de prendre un air sérieux.
— Écoute, Potter… Rogue a ses raisons. Mais il est loyal envers Dumbledore, envers Serpentard. Il ne ferait rien pour mettre l'école en danger.
— Comment tu peux être sûr ? Il avait l'air… bizarre, presque effrayant, avoue Harry en se glissant sous sa couverture.
Drago se tait pendant quelques secondes, pesant le pour et le contre intérieurement. Est-ce que son ami est assez mature pour comprendre le choix que son parrain a dû faire durant sa jeunesse ? Ou va-t-il simplement le mettre dans sa liste de personnes à détester pour toujours ?
— Parce que je sais des choses que toi, tu ignores. Des trucs que ma mère m'a dits…
— Quoi ? Qu'est-ce que tu sais, demande Harry, autant inquiet que méfiant.
— Rogue… Drago s'arrête et cherche ses mots, ne sachant pas comment aborder le sujet. Rogue a fait des choix dans le passé. Il a… il a suivi quelqu'un, un homme puissant, qui voulait changer le monde à sa manière.
Confus, Harry secoue la tête et fronce sa lèvre supérieure, les sourcils froncés.
— Suivi quelqu'un ? Qui ? Tu veux dire comme Dumbledore ?
— Non, pas Dumbledore, marmonna Drago, frustré. Quelqu'un d'autre. Un sorcier très puissant, qui avait des idées sur… sur la magie et les sorciers de sang pur. Drago s'arrête quelques secondes pour prendre une respiration, avant de révéler le plus grand secret de son parrain à son meilleur ami.
— Rogue était un… un Mangemort.
Harry cligna des yeux, déconcerté par ce mot qu'il n'a jamais entendu.
— Un quoi ?
Agacé par l'ignorance de Harry, Drago lève les yeux au ciel et s'assied à son tour sur le bord de son lit.
— Un Mangemort, Potter. Les partisans de Tu-Sais-Qui. Mon père en était un aussi, avant que… eh bien, avant qu'il soit défait.
Harry fronça les sourcils et tente de comprendre ce que Drago est en train de lui expliquer. Inquiet et confus, il ouvre de grands yeux.
— Attends, tu es en train de me dire que Rogue travaillait pour… pour Voldemort ?!
Drago grimace à l'entente du nom et jette un coup d'œil anxieux autour du dortoir comme si le mot pouvait invoquer le sorcier en question.
— Ne dis pas ce nom ! Oui, il a travaillé pour lui, mais ce n'est pas si simple. Rogue a changé de camp avant la fin. Il travaille pour Dumbledore maintenant. Il n'est pas ton ennemi, Harry.
Harry penche la tête de côté, peu convaincu et troublé par le secret que vient de lui confier son ami.
— Mais pourquoi Dumbledore lui ferait confiance après ça ? Pourquoi lui permettre d'enseigner à Poudlard ?
Des étincelles se mettent à danser dans les yeux du blond sous le regard médusé de Harry. Drago se redresse légèrement et parle légèrement plus fort. Il semble si fière de son parrain. Il semble l'idéaliser.
— Parce que Rogue est brillant. Il est loyal maintenant, même s'il a un passé compliqué. Mon père dit toujours que Rogue est un des meilleurs sorciers qu'il connaisse. Et crois-moi, mon père ne dit pas ça souvent.
Harry reste silencieux, absorbant cette révélation. Il aimerait sincèrement pourvoir faire confiance à la personne qui insuffle la vie dans les yeux de Drago.
— C'est juste… compliqué, murmure le survivant. Comment je suis censé lui faire confiance après ce que j'ai entendu ?
— Parce que je te le dis, dit Drago d'un ton très sérieux. Et parce que tu es à Serpentard maintenant. On protège les nôtres. Tu verras, Rogue ferait tout pour toi, pour nous. Mais ne va pas répéter ça, compris ? Même pas à Millicent.
Harry hésite quelques secondes avant de hocher la tête.
— D'accord… Mais ça n'explique pas pourquoi il parlait à Quirrell comme ça.
— Ça, c'est un autre mystère, avoue le blond en se recouchant. Mais fais-moi confiance, Potter, il n'est pas ton ennemi.
Harry s'allonge sur son lit, les rideaux fermés autour de lui, tandis que les paroles de Drago tournent dans sa tête. Un Mangemort. Severus Rogue, l'homme que Dumbledore avait choisi comme professeur, avait été un serviteur de Voldemort. Et pourtant, il était ici, dans l'école. Harry serre les poings sous les couvertures. Comment Dumbledore pouvait-il laisser une telle personne enseigner ? Cela confirme ce qu'Harry soupçonnait depuis son arrivée à Poudlard : Dumbledore ne fait pas toujours les bons choix. Ou peut-être qu'il a des raisons... mais Harry était sûr que ces raisons ne justifient pas tout.
Si Rogue avait vraiment été un Mangemort, pourquoi est-il encore ici ? Est-ce que Dumbledore l'utilise comme un pion, espérant surveiller les anciens alliés de Voldemort ? Ou pire encore, est-il complice de quelque chose qu'Harry ne comprend pas encore ? Drago semble convaincu que Rogue n'est pas une menace, mais Drago aussi a grandi dans une famille qui admirait Voldemort. Pouvait-il vraiment lui faire confiance sur ce point ? Harry aime son ami plus qu'il ne se l'est jamais permis, pourtant, il ne peut s'empêcher de ne pas lui accorder entièrement sa confiance.
Harry ne peut s'empêcher de se sentir perdu et en colère. Tout le monde semble jouer à un jeu dont il ne connaît pas les règles. Cette révélation sur Rogue ne fait qu'ajouter à son ressentiment. Un Mangemort qui enseigne à Poudlard… et c'est censé être normal ? Harry se demande si Rogue n'a pas encore des liens avec Voldemort, ou s'il agit sous les ordres de Dumbledore pour des raisons qui lui échappent complètement.
Harry sait qu'il devrait se méfier, poser des questions discrètement, sans se montrer trop naïf. Car si une chose est certaine, c'est qu'il ne peut pas faire confiance à Dumbledore pour le protéger dans cette situation. C'est avec une montagne de questions en tête que enfin, le survivant réussit à s'endormir.
Le dernier samedi de février, le match des Gryffondor contre les Serdaigle est joué. Harry y assiste avec Drago. Ensemble, ils soutiennent vivement les Serdaigles, conscients qu'ils ont une bien meilleure stratégie que les rouges et ors. Comme le garçon à la cicatrice l'avait prédit, Serdaigle gagne haut la main, remontant dans le classement. Heureusement, Serpentard est encore loin devant, l'équipe est certaine de pouvoir gagner la coupe cette année.
Le lendemain, Harry Hermione et Neville sortent de leur dernier cours de la journée, les potions. Pendant toute la durée du cours, Harry s'est demandé s'il devait parler de la révélation que lui a faite Drago à ses deux amis Gryffondor. Finalement, il n'a pas pu s'y résoudre. Même si Drago n'a pas toute sa confiance, lui a cependant une grande confiance en Harry, et celui-ci ne souhaite en aucun cas la perdre. Pendant quelques secondes, ils discutent ensemble et rigolent. Drago passe proche d'eux et leur indique qu'il doit aller terminer un devoir avant d'entraîner Millicent dans son sillage. Hermione, Neville et Harry leurs disent au revoir de la main avant de décider d'aller profiter du beau temps. Cependant, en apercevant Ronald Weasley sortir à son tour de la classe, ils cessent de parler et commencent à marcher. Automatiquement, Hermione se déplace de façon à se retrouver à son opposé. Le roux se rapproche, un sourire maladroit collé aux lèvres.
— Salut, Harry ! Tu viens de finir ton cours de Potions ? Rogue ne t'a pas trop embêté, j'espère ?
— Je m'en suis sorti, merci, répond froidement le survivant sans même le regarder. Tu veux quelque chose ?
— Pas vraiment… je me disais juste qu'on pourrait traîner ensemble un de ces jours. Tu sais, comme avant.
— Avant quoi, demande brusquement Harry en s'arrêtant au milieu du couloir. Avant que tu laisses Hermione seule et qu'elle ait failli mourir à cause d'un troll ? Même avant ça on n'était pas proches.
Le Weasley lève les mains au niveau de sa tête comme s'il capitulait, l'air dépité.
— Je t'ai déjà dit que je suis désolé pour ça ! Je ne pensais pas que—
— Non, tu ne pensais pas, coupe sèchement le survivant en se rapprochant doucement de lui, les yeux noir de fureur. Tu ne penses jamais, Ron. Tu te contentes de parler et de juger les autres sans réfléchir. Et maintenant, tu veux qu'on fasse comme si rien ne s'était passé ?
— Je veux juste… qu'on soit amis, avoue Ronald, dépité. C'est tout.
— Des amis, ricane Harry en croisant les bras. Comme toi, qui insulte les Serpentards dès que tu en as l'occasion ? Ou comme toi, qui traite Hermione de 'Miss-je-sais-tout' dès qu'elle ouvre la bouche ? Ou mieux encore, comme toi, qui appelle Neville 'Longdébile' devant tout le monde ?
Plus il parle, plus il se rapproche de lui, le faisant reculer jusqu'au mur. Une fois le dos collé à celui-ci, le visage de Ron commence doucement à rougir. La colère dans les yeux de Harry fait peu à Ronald, qui tente de garder son calme.
— Ce n'est rien, Harry… je suis habitué, affirme Neville en détournant les yeux.
— Ce n'est pas rien, Neville, intervient Harry d'une voix calme, mais ferme. Il n'a pas le droit de te parler comme ça.
— Mais c'est pour rigoler, Harry ! Je ne pense pas vraiment ce que je dis !
— Eh bien, ce n'est pas drôle, intervient Hermione d'une petite voix, les bras serrés contre son buste. Ron, peut-être que tu devrais réfléchir à ce que tu dis avant d'ouvrir la bouche. Parce que ça blesse les gens, même si tu ne le vois pas.
— Toi aussi, tu t'y mets, s'exclame Ronald, frustré. Qu'est-ce que je suis censé faire alors ? Me taire pour toujours ?
— Peut-être que oui, indique Harry en le regardant d'un air glacial. Si tout ce que tu as à dire, c'est rabaisser les autres ou les insulter, alors oui, tu devrais te taire. Je n'ai pas besoin de ce genre de compagnie, Ron. Et franchement, je ne comprends pas pourquoi tu veux traîner avec moi. Je suis un Serpentard, tu te souviens ?
— Mais toi, t'es pas comme les autres Serpentards. T'es… différent. T'es courageux, loyal… t'es pas une vipère comme eux, s'obstine le roux en se dégageant du mur pour se remettre en marche. En remarquant que personne ne le suit, il s'arrête une nouvelle fois et tente de sourire.
— Voilà le problème, ricane froidement Harry. T'as décidé que j'étais une 'exception'. Que moi, je mérite ton respect, mais pas les autres. Sauf que Drago m'a aidé à sauver Hermione. Et il m'a jamais traité comme une bête de foire parce que je suis 'le survivant'.
— Harry a raison, Ron, soupira Hermione en desserrant les bras. Tu as des préjugés sur les Serpentards, et c'est injuste. Ils ne sont pas tous comme tu crois. Et ce n'est pas à toi de décider qui mérite ou pas d'être traité correctement.
— Je… je ne savais pas que vous pensiez ça, se défend le gryffondor, gêné. Je voulais juste être sympa, c'est tout.
— Si tu veux être sympa, commence par respecter les gens, Ron, dit simplement Harry en recommençant à marcher. Tous les gens. Pas juste ceux qui te plaisent ou que tu trouves dignes d'intérêt. Et arrête de te cacher derrière tes blagues.
Ron reste silencieux, le visage rouge, et finit par hausser les épaules maladroitement avant de s'éloigner sans un mot.
— Tu crois qu'il va changer, demande Neville dans un murmure.
— Je ne sais pas, Neville. C'est à lui de décider.
Hermione soupira et les trois amis se dirigèrent lentement vers la sortie, laissant Ron réfléchir seul à ses actions. Malheureusement pour les deux garçons, Hermione a apporté un cartable avec elle. En s'apercevant que la jeune fille porte son cartable, Harry questionne Neville du regard. Celui-ci hausse les épaules, ne sachant pas ce que la fille prépare. Une fois le trio assis dans l'herbe, Hermione leur présente les feuilles qu'elle tire de son petit sac.
— C'est un programme de révision, explique-t-elle vivement, comme ça on pourra réviser pour les examens de fin d'années tranquillement sans se stresser au dernier moment ! Regardez, j'ai fait en fonction de nos horaires, donc Harry tu pourras étudier avec nous quand on a des temps libres communs !
Neville grimace tandis que Harry hausse les sourcils.
— Hermione, j'ai pas du tout ce rythme de travail… et tu as pris toutes mes heures de temps libre je vais pouvoir voir quand Bulstrode et Malefoy ?
— En classe !
— C'est trop Hermione, je n'arrive déjà pas à me concentrer une heure complète alors trois, explique également Neville.
Mais rien à faire. Leur amie ne comprend sincèrement pas ce qui ne va pas avec son programme. Il lui convient parfaitement, il est donc aussi à la hauteur de ses amis ! Après à peine cinq minutes de discussion, celle-ci se transforme en dispute.
— Vous pouvez y arriver ! J'y arrive très bien alors pourquoi pas vous, confie Hermione, sa voix montant dans les aigus.
— On n'a pas tes capacités ! Je travaille bien moins que ça !
— Et je ne peux pas autant enchaîner ! renchérit Neville, tout autant révolté que son ami à la cicatrice.
— Tu en demandes trop, affirme Harry, terminant la discussion. Il se lève et tourne son regard vers le Gryffondor, l'air insistant.. Après un regard à Neville, celui-ci se lève à son tour, fâché contre son amie. Toujours assise dans l'herbe, Hermione les regarda faire, impuissante. Son visage se ferme et elle se lève à son tour, désormais furieuse. Les dépassant, elle se dirige vers le château à grands pas afin de les semer. Bien que Harry croit avoir vu quelques larmes briller dans ses yeux bruns, il décide que ce n'est pas à lui de tout faire comprendre aux autres.
— Tu crois qu'elle va aller bien, demande le Gryffondor à Harry.
— Il va bien falloir, il est hors de question que je suive son programme stupide. Je l'adore, mais elle n'est pas professeure.
Les deux amis décident de retourner au château. Une fois à l'entrée, Harry et Neville se quittent pour aller dans la direction de leurs salles communes respectives. Après un dernier au revoir de la main, ils se séparent. Harry enlève sa veste et s'empresse d'aller la ranger dans sa malle. Lorsqu'il relève les yeux, il aperçoit un hibou sur son lit. Celui-ci hulule, l'air de lui dire qu'il est là depuis un moment déjà. Immédiatement, le cœur de Harry s'emballe. Ses mains tremblent alors qu'il tente de décrocher le message qui pend à la patte de l'animal. Les larmes lui montent aux yeux alors qu'il n'a pas encore lu le papier. Incapable de défaire le nœud, il crie le nom de Drago afin qu'il vienne l'aider. Avant que le blond n'arrive, il sèche une larme qui a coulé le long de sa joue.
— Il se passe quoi Potter, ça ne va pas de crier comme ça, ronchonne le blond.
Malefoy fronce les sourcils en comprenant que son ami est dans un état de choc. En notant qu'il y a un hibou à ses côtés, ses yeux se forment en deux soucoupes. Il ouvre la bouche mais rien n'en sort. Il regarde Harry pour chercher la réponse à sa question. Doucement, Harry hoche la tête. Le garçon à la cicatrice est interdit. Il ne bouge pas et ne semble pas entendre ce qu'il se passe autour de lui. En revanche, il regarde très fixement la lettre, toujours posée sur son lit.
— Je n'arrive pas…. Je … La lettre…
— Attends.
Drago attrape le message et le détache en quelques secondes. Il ouvre le papier ondulé par le voyage et le présente à Harry de façon qu'ils puissent lire ensemble. Avant qu'ils n'aient commencé à lire, Drago referme le message et regarde Harry.
— Millicent, dit-il simplement.
Harry attrape le papier, se sèche les joues et se précipite hors de son dortoir pour aller chercher son amie. Celle-ci est assise vers le feu qui brûle dans l'âtre de la salle commune. Drago s'assied à sa droite, Harry à sa gauche. La jeune fille esquisse un sourire et leur dit bonsoir. Mais en remarquant la mine choquée de Harry et le regard interloqué de Drago, elle se rend compte qu'ils ne sont pas là pour simplement discuter ou rigoler. Le survivant met dans les mains de Bulstrode le message qu'il vient juste de recevoir et la regarde fixement.
— C'est … Demande-t-elle à mi-mot
— Oui.
— Mon dieu.
Elle ouvre le papier et les trois Serpentards lisent la lettre ensemble.
"Cher Harry,
Tout d'abord, merci pour ta lettre. Marlène et moi avons été très émues de la recevoir, et encore plus en lisant tes mots. Nous ne t'avons jamais rencontré, mais nous avons toujours entendu parler de toi, de l'incroyable garçon qui a survécu à des épreuves si tragiques et qui porte pourtant le même sourire que ses parents.
Tu dois savoir à quel point Lily et James étaient aimés. Ils étaient bien plus que des amis pour nous, ils étaient notre famille choisie. Tu nous rappelles tant d'eux dans ta détermination à en apprendre plus sur leur histoire.
Nous serions honorées de te rencontrer. En effet, il est peut-être grand temps que tu puisses entendre directement de notre part qui étaient vraiment tes parents, et à quel point ils étaient extraordinaires. Marlène et moi vivons toujours à quelques kilomètres l'une de l'autre, et nous serions ravies de t'accueillir pendant les vacances de Pâques, si cela te convient.
Nous pourrons te raconter des histoires, te montrer des photos, et peut-être même répondre à certaines des questions que tu te poses. Sache que tu n'es pas seul, Harry. Ton héritage ne repose pas seulement sur leur sacrifice, mais aussi sur l'amour et l'espoir qu'ils ont laissés derrière eux.
Fais-nous savoir si cela te convient, et nous organiserons tout pour te recevoir. Nous avons hâte de faire ta connaissance.
Avec toute notre affection,
Mary MacDonald & Marlène McKinnon"
— Tu vas pouvoir les rencontrer, s'exclame Millicent en posant sa main sur l'avant-bras de Harry pour lui montrer son soutien.
Harry est heureux, mais se sent également indécis. Est-ce réellement une bonne idée ? Va-t-il apprendre des choses qu'il aurait préféré ne jamais savoir ? Elles disent les vacances de pâques, dont toute la semaine ? Trop de choses se bousculent dans son esprit et le garçon ne ressent plus qu'une envie, s'enterrer pour ne plus jamais ressentir quoi que ce soit. Sa poitrine lui fait mal tant son cœur cogne fort et ses mains sont moites de transpiration.
La lettre a mis la vie de Harry Potter sens dessus-dessous. Depuis qu'elle est arrivée, le garçon n'arrive plus à se concentrer. Les cours sont tous toujours aussi intéressants et les professeurs commencent à parler des examens. Maintenant que mars est bien avancé, il ne reste plus beaucoup de temps avant que les examens n'arrivent. Le professeur Rogue explicite également durant sa classe que son examen ne serait pas le plus facile. Il enjoint clairement tous les élèves à réviser dès maintenant. Suite à cette déclaration, il a donné une masse de devoirs aux étudiants, à rendre juste avant les vacances de Pâques. Alors que les étudiants pensaient être libéré, le professeur ajoute encore des centimètres de parchemins à remplir pour après les vacances.. Comme pour suivre son exemple, les autres professeurs commencent aussi à donner des quantités de devoirs énormes aux étudiants, comme pour remplir leurs vacances de Pâques.
Éreinté par la masse de travail que les enseignants leur ont imposé, Drago, Harry et Millicent passent tout leur temps libre à la bibliothèque pour faire les quelques centaines de centimètres de parchemins demandés par leurs différents professeurs.
— Tu es sûr de vouloir faire ça seul, demande une énième fois Millicent à son ami à la cicatrice.
— Oui, il le faut, j'en ai besoin. Ce ne sont pas des inconnues, mes parents les connaissaient.
— Tu es sûr de pouvoir faire confiance à Rogue ?
Drago fronça le nez en entendant cette phrase. Millicent lui adresse un regard d'excuse, mais semble toujours attendre une réponse de son ami. Le professeur est le premier et le seul à avoir accepté de lui parler de ses parents alors qu'ils étaient encore étudiants dans cette même école. Bien que tous les autres professeurs connaissent également les tristement célèbres Lily et James Potter, aucun ne semble disposé à parler d'eux à leur seul et unique fils.
— Non, je ne lui fais pas vraiment confiance, confie Harry, accentuant la grimace de Drago. En revanche, j'ai confiance en Malefoy qui m'a dit lui prêter une confiance aveugle.
Le blond sourit de façon suffisante et rejette ses épaules en arrière tout en fixant Bulstrode, de la malice dans les yeux. La fille lève les yeux au ciel dans un sourire avant de retourner se pencher sur ce qu'elle est en train de faire. Mine de rien, le compliment touche le blond droit au cœur.
— Et la pierre philosophale… Qu'est-ce qu'on en fait, demande Drago, se rappelant que l'alchimiste le plus puissant du monde a cru bon de protéger le secret de sa longévité dans une école remplie d'étudiants en magie. Un sourire apparaît sur son visage tandis qu'il imagine des étudiants tomber de façon accidentelle sur la fameuse pierre. Un simple chien de garde ne suffirait pas à la protéger.
— Je ne sais pas. On sait quoi exactement ? Millicent souffle, n'arrivant plus du tout à se concentrer.
— On sait qu'elle est protégée par un chien à qui il suffit de jouer de la musique pour qu'il s'endorme, commence Harry en arrêtant d'écrire à son tour.
— On sait que des pièges ont été posés par les professeurs, continue Drago en laissant lui aussi sa plume sur le bord de la table.
— Que Dumbledore et Nicolas Flamel sont associés, peut-être amis, ajoute encore Millicent.
— Que Quirrell est probablement sous la coupe de Voldemort.
— Que Rogue essaie très probablement de protéger Harry.
— Que Quirrell a tenté de saboter le match de Harry quand il a joué contre Gryffondor.
— Bref, conclut Harry, on ne sait pas grand-chose. C'est quoi le vrai prénom de Voldemort, d'abord ? Comment peut-il encore être en vie ? Et puis comment ça se fait que c'est Dumbledore qui avait la cape de mon père ? J'en ai marre de ne rien savoir. J'ai l'impression d'être pris pour un abruti.
— Parce que tu en es un, se moque Drago en reprenant sa plume entre ses doigts.
Le survivant lui adresse un regard noir avant d'esquisser un petit sourire.
Les vacances arrivent rapidement et déjà, Harry se retrouve à faire ses bagages pour aller rendre visite aux amies de sa mère. Le garçon se rend bien compte que ses actions sont complètement stupide. Il ne connaît pas du tout ces femmes. Il ne les a jamais vues. Pourtant, il se sent plus proche d'elle que de n'importe quel adulte dans le monde sorcier. Le fait qu'elles soient des amies de ses parents fait qu'elles sont innocentes de la douleur que le monde lui a fait vivre. Elles ont très certainement également traversé un enfer après leur mort. De plus, elles n'ont jamais eu aucun pouvoir décisionnel le concernant. Elles ne sont donc pas fautives. Elles ont également subi la disparition de Lily et James Potter. Cela fait d'elles des alliées. C'est sur cette pensée que Harry descend du train pour fouler la voie de King Cross ce dimanche soir.
Harry regarde autour de lui sans vraiment savoir ce qu'il est censé faire. Les deux femmes ne lui ont pas spécifié d'endroit. Elles lui ont promis qu'elles le retrouveraient sur le quai. Sentant sa nuque chauffer, Harry se retourne. Derrière lui, à une vingtaine de pas, se trouvent deux magnifiques femmes.
La plus petite des deux dégage une présence apaisante. Ses longs cheveux blond pâle tombent en cascade sur ses épaules, encadrant un visage doux et délicat. Ses yeux marron sont chaleureux, presque familiers, et lorsqu'ils croisent ceux de Harry, ils semblèrent s'illuminer. Elle portait une robe bleu clair qui évoquait une simplicité élégante, et ses gestes lents et mesurés dégagent une sérénité rassurante.À ses côtés, Marlène se tient droite, dépassant Mary de quelques centimètres. Ses cheveux, d'un blond sombre presque châtain, tombent jusqu'à ses épaules dans un carré soigné. Son visage est plus anguleux, ses traits marqués par une maturité discrète. Ses yeux vert pâle sont perçants, observant Harry avec une intensité qui trahit autant de curiosité que de retenue. Elle porte un manteau beige et un pantalon noir, son allure pratique et moderne contrastant légèrement avec l'élégance classique de Mary.
Lorsque Harry s'approche, Mary esquisse un sourire radieux et lève timidement une main pour le saluer. Marlène, plus réservée, lui adressa un sourire discret, presque protecteur, comme si elle jauge encore ce qu'il eset prêt à entendre. Malgré leurs différences, un lien évident semblait les unir, un lien que Harry, pour la première fois, espérait pouvoir partager lui aussi.
— Bonjour Harry, lui dit celle aux yeux verts dans un murmure, le regard brillant.
Le trajet est assez court. La voiture dans laquelle Harry à pris place est une petite Ford que Marlène dit avoir emprunté à son père. C'est Mary qui commence par se présenter. Elle travaille à St Mangouste dans le secteur des urgences magiques. Son visage rond et jovial contraste violemment avec la dureté de son travail. Elle ajoute avoir toujours été très proche de Lily, Marlène, ainsi que d'une autre fille dont Harry n'a jamais entendu parler, Dorcas Meadowes. Harry lui sourit avant de regarder la deuxième dans le rétroviseur du milieu. Marlène sourit quelques secondes au garçon avant de se lancer. Elle travail au sein de « la gazette des sorciers ». Reporter et journaliste, elle s'occupe majoritairement des évènements les plus marquants de l'année. Puis, elle précise aussi avoir été plus proche de sa mère que de son père. En revanche, elle connaissait bien l'un des amis proches de son père. Mary la regarde, l'air inquiète. Le sourire triste que Marlène aborde interroge Harry, car il ne semble pas concerner ses parents.
Lorsque la voiture s'arrête, Mary sort les bagages de Harry d'un coup de baguette magique. Marlène aide Harry à sortir de la voiture. Mary lui explique que la maison devant laquelle ils se trouvent est en fait la résidence de vacances de la famille de Mary. Ses parents ont accepté de la leur prêté dans le but de leur offrir le meilleur cadre possible pour se rencontrer.
— Bienvenue à Willow Hollow Cottage, lui annonce la blonde dans un sourire sincère.
— Merci, murmure le survivant, ému.
Willow Hollow Cottage est une maison pittoresque et rustique, typique de la campagne anglaise. Elle se dresse au bout d'un chemin de gravier bordé de haies sauvages, caché par des arbres centenaires. En regardant autour de lui, Harry remarque très rapidement que les voisins sont rares dans les environs.
La maison est en pierre beige pâle, patinée par le temps, avec des poutres de bois foncé qui décorent la façade en croisillons, évoquant un style Tudor. Le toit en pente est recouvert de tuiles anciennes aux teintes brun-rouge, et quelques morceaux de lierre grimpent doucement sur les murs. De petites fenêtres à carreaux sont encadrées de volets en bois peint d'un vert délavé. La porte d'entrée, légèrement arquée, est d'un bleu profond avec une poignée en laiton patiné. Une jardinière déborde de fleurs de saison juste au-dessous de la fenêtre principale.
Devant la maison, un jardin champêtre s'étale avec des parterres de lavande, de roses anciennes, et de marguerites. Une clôture basse en bois blanc entoure la propriété, avec une petite arche en treillis soutenant une glycine grimpante qui marque l'entrée. Un grand saule pleureur domine le coin sud du jardin, son feuillage offrant une ombre douce. Derrière la maison, on aperçoit une prairie verdoyante et un petit bosquet qui s'étend jusqu'à l'horizon.
Impressionné, Harry reste ébahi devant l'aspect enchanteur et rustique de l'endroit. La maison semble si sereine et parfaite que le garçon sent le stress s'effacer. Il sourit, heureux d'être là. Les deux femmes passent devant lui pour aller lui ouvrir la porte, avant de s'effacer.
La petite entrée est éclairée par une lampe suspendue en fer forgé. Un porte-manteau en bois sculpté trône à gauche, et un tapis aux motifs floraux protège le parquet en chêne massif, légèrement usé mais bien entretenu. Harry enlève ses chaussures, pressé de découvrir le reste de la maison. La magie semble présente dans chaque recoin, ce qui l'anime d'une énergie qu'il apprécie. Il longe l'entrée et entre dans le salon qui se trouve sur sa droite.
Une grande cheminée en pierre, ornée d'une poutre en bois brut, occupe une place centrale. Un feu crépite souvent dans l'âtre, réchauffant la pièce et projetant des ombres dansantes sur les murs couleur crème. Des étagères encombrées de livres, de bibelots, et de vieilles photographies couvrent une partie des murs. Deux canapés moelleux, recouverts de plaid en laine et de coussins dépareillés, sont disposés autour de la cheminée. Un tapis persan usé mais coloré s'étend sur le sol. Une petite table basse en bois, marquée par le temps, supporte des tasses de thé et un vase rempli de fleurs fraîchement coupées. En observant plus précisément les photos exposées, Harry remarque que ses parents sont sur certaines. Ne souhaitant pas immédiatement poser des questions, il pose simplement la main sur le meuble en bois et sourit. Derrière lui, Mary et Marlène sourient en regardant le garçon découvrir leur cottage.
En se tournant pour poser une question aux deux femmes, Harry remarque alors la cuisine ouvert qui est séparée du hall d'entrée par un mur. Une grande table en bois massif trône au centre, entourée de chaises dépareillées. Un évier en céramique blanche est encastré sous une fenêtre qui donne sur le jardin, offrant une vue sur les fleurs et les arbres au loin. Des casseroles en cuivre sont suspendues à une tringle au-dessus de l'îlot central.
— Est-ce que je peux monter voir l'étage, demande-t-il timidement.
— Evidemment, monte seulement, nous allons préparer du thé, rejoins-nous lorsque tu te sera installé, lui propose Marlène avec un sourire.
Harry hoche la tête et retourne vers le hall pour aller cette fois sur sa droite, ou un escaliers en colimaçon fait d'un bois bois foncé lui permet de monter d'un étage. D'un rapide coup d'oeil, il remarque deux portes devant lui, une sur sa droite, et une à sa gauche. En ouvrant la première à sa gauche, il découvre la salle de bain. Celle-ci est étonnamment spacieuse, avec une baignoire sur pieds en fonte émaillée et des carreaux à motifs géométriques en noir et blanc. Une petite fenêtre, partiellement couverte par un rideau en dentelle, donne sur le bosquet derrière la maison. N'ayant jamais eu de baignoire, Harry se demande si Mary et Marlène lui laisserait prendre un bain, juste une fois.
Il referme doucement la porte derrière lui avant de passer le nez dans chacune des trois portes restantes. Ce sont toutes des chambres, simples mais douillettes. Les murs sont peints dans des teintes pastel : lavande, vert pâle ou crème. Les lits, couverts de couvre-lits brodés, ont des têtes en fer forgé ou en bois. De petites commodes, souvent surmontées de bouquets de fleurs séchées, complètent l'aménagement. Les fenêtres, munies de rideaux légers à motifs floraux, laissent entrer la lumière naturelle, offrant une vue dégagée sur la campagne environnante. C'est en ouvrant la dernière porte que Harry remarque que c'est dans celle-ci que ses affaires ont été entreposées. Il sourit, heureux. Tout est parfait.
Harry s'assied sur le lit, qui grince doucement sous son poid. il tourne son regard vers la fenêtre et aperçoit un vol d'oiseau dans le ciel. Pendant quelques minutes, il reste assis là, à se demander si tout cela pourrait être réel.
— Merci, murmure Harry, pour la centième fois de la soirée.
— Chocolat chaud, couvertures et feu de bois, indique Mary en lui donnant un plaid.
— Parfait, dit-il avec un sourire.
La nuit est tombée depuis un moment lorsque Harry s'assied sur un fauteuil proche de la cheminée du salon. Les deux femmes sont en train de faire du chocolat chaud. Il entend quelques chuchotements mais ne comprend pas ce qui se dit. Lorsqu'elles arrivent dans la salle, elles ont le sourire au lèvre, mais des étincelles de tristesse dans les yeux.
— Tient. Mary lui tend un chocolat dont s'échappe des volutes de fumée. De la crème et des mini marshmallows sont disposés de façon adorable sur le dessus. Il sourit, la remercie et prend la tasse entre ses doigts.
Marlène et Mary sont assises ensemble sur le grand canapé qui se trouve juste à côté du fauteuil. La plus grande remonte ses jambes sur le sofa pendant que l'autre pose une couverture sur ses jambes et celles de son amie.
Une fois tous trois installés, un long silence s'installe. Harry observe les flammes dans la cheminée, ne sachant pas exactement quoi dire. Il ne connaît pas ces femmes. De plus, il commence à se demander si ce n'était pas une mauvaise idée d'accepter leur aide. Il est le garçon qui a survécu, des gens pourraient avoir envie de l'enlever, de le kidnapper et de le revendre à des trafiquants. Harry ouvre un peu plus grand les yeux, se rendant compte que ses actions, en plus d'être naïves, sont particulièrement mauvaises.
— Alors, Harry, demande soudainement Mary, brisant le silence. Tu voulais en savoir plus sur ta mère ?
— Oui, dit-il en hochant la tête. Je veux savoir… qui elle était. Pas juste la femme qui m'a protégé. Qui elle était avant… avant tout ça.
Marlène se lève, sa tasse de thé entre les mains et va s'appuyer contre la cheminée. Son visage est plus dur que celui de Mary.
— Tu sais, elle n'a pas toujours été cette image parfaite qu'on te donne parfois, annonce-t-elle d'un ton un peu brusque. Lily était brillante, mais elle avait aussi un sacré caractère.
— Un caractère qu'elle utilisait surtout pour protéger les autres, rectifie Mary avec un petit rire. Une fois, un garçon de Gryffondor a fait tomber mes affaires dans le lac. Lily l'a retrouvé, et il a passé la semaine suivante à dégager des algues de ses cheveux chaque matin.
Harry esquisse un léger sourire, le regard brillant.
— Elle a fait ça pour vous ?
— Oui. Lily n'aimait pas l'injustice. Elle avait un cœur énorme. Mais elle n'était pas parfaite. Elle pouvait être têtue, parfois trop émotive. C'est ce qui la rendait humaine.
— Tu as ses yeux, Harry, avoue Marlène en s'adoucissant. Exactement les mêmes. Quand elle était en colère, ils brillaient comme des émeraudes sous la lumière.
Intrigué, Harry fronce les sourcils et relève doucement ses lunettes.
— Vous dites ça comme si elle se mettait souvent en colère.
— Disons qu'elle avait une tolérance limitée pour les idioties, déclare Marlène, une pointe de malice dans la voix. Surtout quand James Potter était dans les parages.
— Qu'est-ce que vous voulez dire ?
Mary lance un regard réprobateur à Marlène avant de se boire une gorgée de son thé. Lorsqu'elle reprend la parole, elle parle doucement à Harry. La jeune femme a bien remarqué combien le garçon est tendu.
— Au début, James n'était pas… le garçon qu'elle appréciait le plus. Mais il a changé. Pour elle. Et Lily l'a vu. C'est une des choses que j'ai toujours admirées chez elle : sa capacité à voir le meilleur en chacun, même quand ils ne le méritaient pas toujours.
— Vous pensez qu'il a vraiment changé ? Qu'il… méritait qu'elle l'aime ? Harry se rappelle la façon dont son professeur de potion a parlé de sa mère puis de son père. Comment une personne peut avoir un tel ressentiment envers une personne décédée ?
Mary pose sa tasse sur la table et repositionne une de ses mèches derrière son oreille, réfléchissant à sa réponse.
— Oui, je le pense, dit-elle finalement en hochant légèrement la tête. Et je pense que Lily l'a rendu meilleur, tout comme il l'a rendue heureuse. Mais tu sais, Harry, ils n'étaient pas seulement tes parents. Ils étaient aussi des amis. Et des gens imparfaits qui faisaient de leur mieux.
Pendant quelques instants, plus personne ne parle. Harry a les yeux rivés sur son chocolat chaud, observant les marshmallows doucement fondre sous la chaleur. Dans un but de réconfort, il porte à ses lèvres la tasse et boit une petite gorgée du breuvage. En sentant le liquide sucré et chaud lui réchauffer la poitrine, Harry se détend. Les personnes devant lui aimaient ses parents. Les aiment encore alors qu'ils ne sont plus présent. Il n'a aucune raison de s'inquiéter. C'est finalement Marlène qui rompt le silence, d'une voix douce, mais ferme.
— Écoute, Harry. Ce que tu dois savoir, c'est que Lily t'aimait plus que tout. Et elle n'était pas seule. Mary et moi, on aurait tout donné pour vous protéger, toi et elle. On a échoué, mais… on est là maintenant. Et on veut que tu saches que tu n'es pas seul.
Touché par la sincérité des paroles de la grande brune, Harry reste ébahis quelques secondes, les yeux fixé sur la jeune femme.
— Je… je ne sais pas quoi dire.
Mary sourit et lui tend un biscuit, que Harry accepte.
— Tu n'as rien à dire pour l'instant. Prends le temps qu'il te faut. On sera toujours là pour répondre à tes questions.
— Merci… pour me raconter tout ça. Ça compte vraiment pour moi, dit-il en tenant le biscuit devant lui.
Marlène sourit, l'air désinvolte, avant de revenir s'asseoir proche de son amie.
— Attends de découvrir les histoires de ses talents catastrophiques en cuisine. Là, tu comprendras vraiment qui était Lily Evans.
Pendant quelques minutes, les deux femmes s'appliquent à raconter à Harry différents détails concernant la vie de ses parent
— Elle n'a commencé à sortir avec James qu'en septième année ! Avec les autres ont s'est toujours dit qu'ils s'étaient mariés trop vite !
— Mais lorsque tu es arrivé… Plus personne n'a remis en doute leur décision.
— Ton parrain passait tout son temps chez vous, il t'avait offert un petit balais pour jouer au Quidditch. Nous étions très souvent ! Nous étions un groupe de huit amis, je pense qu'on a encore des photos ! Ce n'est que plus tard que tout s'est gâté…
Mary se lève et part en trottinant vers l'étage. Marlène attend son amie, semblant elle aussi avoir du mal à gérer ses émotions. Harry lui sourit maladroitement, se rendant compte qu'il se complète assez bien avec les deux femmes. Elles ont aimé sa mère. Lui ne la connaît pas. Elles vont pouvoir parler librement. Il va pouvoir comprendre ses origines.
— Voilà !
La blonde pose un carton sur la table du salon et se met à genoux devant, invitant Harry à faire de même d'un geste de la main. Elle ouvre le vieux carton et pose le couvercle par terre. Elle souffle un coup puis prend des clichés polaroïds qui sont à l'intérieur.
— Mon père est moldu, il m'a offert un appareil. C'est grâce à lui qu'on a des souvenirs, annonce Marlène en les rejoignant.
— Regarde, et pose autant de questions que tu veux, dit Mary en tendant les clichés vers Harry. Celui-ci attrape avec délicatesse les photos et les regarde une à une.
Sur le premier qu'il prend, on voit une jeune fille sur un toit. La légende dit « Plus courageuse que Godric lui-même » avec la date à côté. 1973.
— Ta mère voulait qu'on sorte en douce de chez elle, explique Mary, c'était la fin de l'été et elle voulait aller voir Severus. Comme on était là, elle nous a emmenées. C'est moi qui ai pris la photo !
— Elle était si courageuse que ça, demande Harry en rendant la photo.
— Ho que oui, rit Marlène, elle était une préfète en chef intransigeante et se disputait avec quiconque tentait de victimiser une autre personne, même les Serpentard.
Harry se sert dans le carton et sort un cliché où trois garçons sont représentés. Tous en caleçons, ils sautent dans un lac. La photo est floue, mais fait bien rire Harry, qui reconnaît immédiatement son père, qui est au milieu. Ses cheveux noirs ébouriffés sont la définition même des Potter apparemment.
— Qui sont les deux garçons avec papa, demande Harry en montrant le clichés aux femmes qui regardent d'autres photos, ravivant des souvenirs anciens.
— Il s'agit de Peter Pettigrow et de Remus Lupin, sourit Marlène en prenant la photo entre les doigts.
— Je pourrais les voir eux aussi, demande immédiatement Harry en comprenant qu'ils sont des amis à lui.
Les filles se regardent, l'air gênées et tristes. Harry n'y fait pas attention, les yeux rivés sur la photographie. S'il a la possibilité de rencontrer des gens aussi proches de son père que ces deux femmes ne le sont de sa mère, ce serait incroyable.
— Hé bien, Remus Lupin peut-être, mais cela va être difficile. Il enchaîne les petits boulots un peu partout et à une maladie chronique. Marlène regarde Mary comme pour lui demander de l'aide.
— Et Peter est malheureusement décédé, lui aussi.
— Ho… Excusez-moi…
Les filles le regardent avec affection et lui assurent que tout va bien. Elles ont fait le deuil. Bien qu'elles pensent souvent à lui, cela ne les affecte plus autant qu'il y a encore quelques années. Se rendant compte qu'il est bientôt minuit, Marlène propose d'aller se coucher et de profiter du lendemain pour faire des activités ensemble. Puis, ils pourraient une fois de plus se poser devant la cheminée pour parler du passé. Harry sourit, appréciant le programme. Il ne regrette plus du tout d'être venu.
Lorsqu'il se réveille, Harry doit réfléchir quelques secondes afin de comprendre ce qu' il se trouve. La chambre d'ami de la maison de campagne de Mary est vraiment confortable. Se roulant en boule dans la couverture, le garçon se rend compte que cela fait longtemps qu'il n'avait plus aussi bien dormi. En forme, il se décide à se lever et s'habille pour se rendre à la cuisine.
— Bonjour, s'annonce-t-il timidement en voyant que Mary et Marlène sont déjà debout et attablées devant un petit déjeuner.
— Salut, dit Mary la bouche pleine. Elle lui tend un bout de pain avec du beurre et de la confiture.
— Tartine ?
Harry lui offre un magnifique sourire et s'empare de la tartine tout en repoussant une chaise pour s'asseoir. Bien que ce ne soit pas un petit déjeuner anglais, Harry est content de découvrir une nouvelle manière de faire. Commencer par du sucré lui permet de trouver un peu plus d'énergie, et cela lui plait. Marlène commence à parler de son travail et d'un article qu'elle doit envoyer, tandis que son amie s'empiffre. Harry haussa un sourcil en voyant toutes les tartines sombrer sous l'appétit de la blonde et rigole sous cape, amusé.
La journée est incroyable, Harry est obligé de s'avouer que les deux femmes sont vraiment gentilles. Marlène lui a appris à tirer à l'arc pendant une bonne partie de la matinée, puis ils sont allés marcher dans la forêt, et ont étalés une couverture par terre lorsqu'ils ont commencé à avoir faim. Mary allume un feu et fait griller des marshmallows pour le dessert, confiant au garçon à la cicatrice qu'il s'agit de sa sucrerie préférée. L'après-midi, ils vont nager dans le lac, mais en ressortent rapidement, gelés jusqu'aux os. Trempé mais heureux, Harry part dans un fou rire en voyant Marlène se réfugier sous le linge qu'elle avait apporté. Pleine de fou rire, la journée se passe dans la légèreté. De plus, il en apprend un peu plus sur Mary et Marlène. Elles sont toutes deux gentilles à souhait et souhaite partager leur savoir et leurs souvenirs avec lui. Cela ne peut que remplir Harry de bonheur.
— Cette fois, pose-nous des questions, lui propose Mary une fois emmitouflée dans sa couverture.
La nuit tombe doucement sur la petite banlieue londonienne. Le ciel se couvre, annonçant de la pluie pour le lendemain, mais cela ne dérange pas Harry, certains que ses hôtes sauraient comment l'occuper pendant la journée.
— Tu as parlé de mon parrain hier, se rappelle Harry. Qui est-il ?
Une fois de plus, les deux femmes se regardent pour se concerter avant de donner une réponse précise au garçon.
— Il s'agit de Sirius Black, lui annonce la brune, Est-ce que tu en as déjà entendu parlé ?
— Non..
— Écoute chéri, … Mary prend une voix plus douce et se penche vers lui, comme pour lui confier un secret. Le garçon à la cicatrice n'est pas certain d'aimer la position qu'elle adopte et anticipe une mauvaise nouvelle.
— Lui aussi il est mort ? Demande-t-il brusquement, prêt à être blessé une nouvelle fois.
— Non, mais c'est tout comme, dit Marlène en faisant la grimace.
— Il est actuellement en prison, lui explique lentement Mary, cherchant ses mots pour éviter de heurter la sensibilité du garçon.
— Pourquoi ?
Harry ne comprend pas. Si son père et sa mère sont de si gentilles et bonnes personnes, comment leurs amis pourraient ne pas l'être.
— Nous ne connaissons pas les détails, admet Marlène en souriant.
— Ce que nous savons, c'est qu'il était apparemment un partisan de Lord Voldemort. Avant sa mort, ta mère nous a expliqué qu'ils avaient prévu de prendre un gardien du secret afin de ne plus s'inquiéter du danger que représentait tu-sais-qui.
— Ton père et elle étaient très inquiets, mais ont refusé de nous en parler pour nous protéger, comme ils l'ont dit.
— Je me souviendrai toujours de la dernière fois que nous avons vu Lily, murmure Mary, elle était heureuse d'avoir trouvé un gardien du secret et semblait revivre. Tu étais là aussi.
— Nous étions dans un pub sorcier. Ta mère prenait toujours un jus de citrouille en octobre. Tu étais dans la poussette et tu n'arrêtais pas d'attirer notre attention ! Je me souviens de combien on a ri ce jour-là… C'est la dernière fois que nous avons vu Lily vivante.
Mary et Marlène se serrent l'une contre l'autre pour se donner du réconfort. Il décide donc de leur demander plus de souvenirs sur ses parents, qu'est-ce qu'ils aimaient faire, en quoi étaient-ils doués, qui était la famille de son père, comment se sont-ils mis ensemble. La semaine s'est déroulée très, trop rapidement du point de vue de Harry. Tous les soirs, il a le droit à de nouvelles histoires. Il apprend beaucoup de secrets et découvre enfin la personnalité de ceux qui lui ont donné la vie. A plusieurs reprises, les deux femmes ont mentionné que Lily était amie avec un « Severus ». En revanche, elles n'ont jamais dit son nom de famille. Harry repense à son professeur de potion austère et se demande s'il était ami avec sa mère également. Si oui, pourquoi l'avait-il envoyé vers des inconnues plutôt que de lui parler lui-même ? Est-ce pour cette raison qu'il a accepté de lui parler rapidement d'elle ?
Le jour du retour à Poudlard, Harry Potter sert pour la première fois un adulte dans ses bras. Les bras passés aux cous de Marlène et Mary, il les remercie chaleureusement tout en leur promettant de leur écrire rapidement pour garder le contact.
— C'était vraiment génial, le remercie Marlène en se détachant de lui.
— Tu voudrais passer un peu de temps avec nous pendant tes vacances ? lui propose Mary.
En voyant la tête abasourdie de Harry, ses deux nouvelles amies lèvent les mains en signe de paix pour lui assurer que rien n'est obligatoire. S'il ne voulait pas, elles comprendraient. Un sourire immense prend place sur le visage de Harry, qui leur saute une fois de plus dans les bras.
— Oui ! Merci !
Mary rigole tout en le rattrapant, ravie de sa réaction.
—Tu loges ou ? j'imagine que tu es dans l'une des familles magiques qui ont voulu t'adopter ?
— Non, je… Harry n'a pas le temps de dire quoi que ce soit que le train à vapeur siffle pour annoncer son départ imminent.
— Je vous dirais tout dans une lettre, promet-il en montant dans le train. Pendant toute la durée du départ, il leur fait des signes de la main.
Le retour au château se fait dans le calme. Bien que Drago et Millicent montrent leur envie de savoir ce qu'il s'est passé durant ses vacances, il ne s'étend pas sur le sujet, préférant garder ces moments pour lui seul. Ces souvenirs lui appartiennent à lui et à lui seul. Il s'agit de la première fois qu'il a été réellement heureux hors du château de Poudlard. Ses amis comprennent et n'insistent pas, comprenant qu'il s'agit de quelque chose de très important pour lui. Harry entretient une correspondance avec Marlène et Mary. Il leur explique par écrit ses conditions de vie lorsqu'il vit chez son oncle et sa tante. Évidemment, il fait en sorte de minimiser son vécu, mais il se sent obligé de mentionner certains détails. Les deux femmes semblent révoltées et lui promettent d'entreprendre des démarches qui lui permettront de passer tout son été avec elles.
A la place, il leur raconte comment Marlène lui a appris le tir à l'arc et la façon dont Mary se sert de la magie pour soigner des animaux blessés. Il leur décrit la maison et parle longuement des balades à cheval qu'il a pu faire avec les amies de ses parents, des séances de patinage sur le lac qu'elles ont fait geler rien que pour lui…. En voyant les yeux remplis de rire et de joie de leur ami, Drago et Millicent se regardent en se promettant d'essayer de le rendre aussi heureux pour aussi longtemps qu'il voudrait bien être leur ami. Dans un coin de sa tête, Harry se promet de retourner voir son directeur de maison pour lui demander s'il est possible de passer tout l'été avec Marlène McKinnon et Mary McDonald.
Les jours passent et les journées se réchauffent lentement. Quelques arbres sont en fleur dorénavant. C'est pendant ce renouveau que Hermione et Harry décident qu'il est grand temps d'aller s'excuser auprès de Hagrid. Bien que le garçon à la cicatrice n'en voit pas l'utilité, Hermione lui assure à plusieurs reprises que cela servirait à garder de bonnes relations avec lui. Comprennent que ne pas s'excuser reviendrait à insulter le demi-géant, Harry s'accorde avec Hermione et accepte de l'accompagner. Le premier vendredi de mai, ils décident de faire une pause dans leurs révisions pour aller lui rendre visite. Étant également avec eux pour travailler, Millicent décide de les accompagner afin de rencontrer celui qui avait fait du mal à son ami il y a quelques mois à peine.
Lorsque les trois amis arrivent aux alentours de la cabane, ils entendent déjà le feu crépiter dans la cheminée du demi-géant. Une fois devant la porte, une odeur de brûlé parvient à leur narine, faisant hausser leurs sourcils d'appréhension. Harry prend son courage à deux mains et toque à la porte en bois massif. C'est un Hagrid à la barbe légèrement brûlée et à l'odeur de feu de bois qui vient leur ouvrir.
— Ho. Bonjour les enfants. Que vous faut-il, demande le garde-chasse d'un ton respectueux, tout en regardant suspicieusement Harry et Hermione tour à tour.
— Bonjour, lui répondent les deux Serpentard et la Gryffondor en cœur.
— Que me vaut cet honneur, demande le demi-géant sans leur demander d'entrer.
— Je voulais m'excuser, explique immédiatement Harry, avant de perdre son courage. Je ne me suis pas bien comportée la dernière fois et je vous ai blessé. Pardon.
Hermione lui a expliqué que des excuses ne servent pas à dire à l'autre qu'il avait raison, mais qu'il s'agit bien de panser une blessure qu'il a faite. C'est pour cette raison qu'il lui sourit, assurant à Hagrid qu'il est présent pour faire la paix. Le gardien des clefs regarde les enfants pendant de longues secondes sans parler avant de sourire.
— Merci beaucoup, c'est très gentil de ta part de venir me dire tout ça.
Hermione essaye de regarder dans la cabane, certaine que l'homme cache quelque chose. Ses yeux sont fuyant et il ne semble ni fâché ni content de les voir. Il ne peut qu'être préoccupé par autre chose pour les prendre aussi peu au sérieux. Hagrid remarque le petit jeu de Hermione et se positionne pile sur son champ de vision pour l'empêcher de voir quoi que ce soit. Ce petit geste qui paraît innocent aux yeux de Harry met pourtant immédiatement la puce à l'oreille de Millicent, qui en profite pour tenter de regarder de son côté.
— Est-ce que c'est un œuf de dragon, s'exclame-t-elle, criant, ébahie.
— Non, s'exclame Hagrid, désormais agité. Il referme doucement la porte pour empêcher ces deux fillettes bien trop intelligentes à son goût de comprendre ce qu'il se passe dans sa cabane.
— Si, annonce Hermione, scandalisée.
Sans plus de cérémonie, Hermione se glisse entre le gardien des clefs de Poudlard et la porte pour se rapprocher de la chose. Millicent la suit, tout comme Harry, qui comprend enfin pourquoi Hagrid semblait bizarre depuis tout à l'heure.
— Bon d'accord, soupire Hagrid en s'asseyant sur une chaise immense.
Les trois amis sont autour de la table en bois à observer l'œuf. Il ressemble beaucoup à un œuf de poule, se surprend à penser Harry. Excepté que celui-ci est bien plus grand, plus allongé et possède des tâches d'un bleu très pâle. Bon d'accord, il ne ressemble décidément à aucun œuf qu'il a vu de sa vie.
— Il faut le dire à Dumbledore, assure Hermione en regardant le garde-chasse d'un air dur, vous risquez très gros en gardant un dragon ici !
— N'importe quoi, attaque Hagrid en fronçant son nez. Sa bouche disparaît dans sa barbe à cause de sa mimique, ce qui rend son visage encore plus laid que d'habitude.
— Si, assure Millicent en regardant d'un air émerveillé l'œuf, c'est une mise en danger des élèves et de l'école tout entière. De plus, c'est un animal qui est interdit depuis des années dans toutes les écoles de magie.
Hermione et Harry se regardent, abasourdis. Les dragons ont réellement déjà été accepté comme des animaux de compagnie ? Peu importe, Tandis que Hermione explique tant bien que mal d'expliquer toutes les transgressions que la simple présence de l'œuf comet, celui-ci se met à s'agiter. L'œuf tangue sous les yeux grand ouvert des quatre personnes présentes dans la pièce. Tanguant sur la table, il finit par se rayer. Un seule fissure se fait voir pendant quelques secondes, mais plusieurs autres la rejoignent rapidement.
Presque aussitôt, il y eut un craquement, la coquille s'ouvrit en deux et le bébé dragon s'avança sur la table d'une démarche pataude. Il n'était pas vraiment beau à voir. Harry trouva qu'il ressemblait à un vieux parapluie noir tout fripé. Ses ailes hérissées de pointes étaient énormes, comparées à son corps grêle d'un noir de jais. Il avait un long museau avec de grandes narines, des cornes naissantes et de gros yeux orange et globuleux. Le dragon éternua et de petites étincelles jaillirent de son museau.
— Il est magnifique, murmura Hagrid. Il tendit la main pour le caresser, mais le dragon claqua des mâchoires en montrant de petits crocs pointus.
— Le brave petit, il a reconnu sa maman ! s'exclama Hagrid.
— Un Norvégien à crête, commente Drago.
Hermione, Millicent, Hagrid et Harry se retournent d'un coup, ne l'ayant pas entendu arriver. Ses yeux couleur orage ne quitte pas un instant des yeux la petite créature qui vient de naître.
— Comment le sais-tu, que c'est un Norvégien à crête, demande Hermione, sceptique, tout en observant elle aussi le curieux animal.
Le dragon fait des rond sur la table de Hagrid, toussant par moment des petits nuages de fumée noir. Harry est autant intéressé par le dragon que par la réaction de Drago. A la place de paniquer, son ami blond pose un regard plein d'émerveillement sur le lézard à aile.
— Mon prénom signifie « Dragon », je les adore.
Harry sourit, se souvenant de la journée de noël ou le garçon lui avait fait part de sa passion. Il avait parlé pendant de longues heures de ses dragons préférés. Il lui avait avoué qu'en voir un en vrai est un de ses rêves d'enfant.
— Comment es-tu entré, marmonne Hagrid, de plus en plus frustré de voir sa cabane se remplir de gens qu'il n'apprécie pas forcément.
Pourtant, il ne peut s'empêcher d'apprécier le petit maigre à la cicatrice. Harry ressemble tellement à James ! Bien qu'il soit à Serpentard, il semble au garde-chasse qu'il est tout de même quelqu'un de bien. Des Serpentards amis avec une Gryffondor, on aura tout vu. Pourtant, il n'est pas surpris que ce soit l'enfant de Lily qui réussisse cet exploit.
— La porte était ouverte, lui répond-t-il en haussant les épaules, munit de son sourire le plus énervant.
Pendant quelques minutes, tout le monde observe l'animal sans rien dire. Pourtant, les seules personnes à profiter du spectacle sont Drago et Hagrid. De leur côté, Hermione, Millicent et Harry ne cessent de se demander comment faire pour se débarrasser du dragon sans que le garde-chasse ne soit renvoyé.
— Relâchez-le dans la nature, conseille Harry.
— Impossible, répond Hagrid. Il est trop petit. Il mourrait.
Un nouveau silence se fait, durant lequel Hermione comprend que la meilleure chose à faire est très probablement de prévenir le directeur.
— J'ai décidé de l'appeler Norbert, dit Hagrid en regardant le dragon avec des yeux embués.
Une fois sortie de la cabane, une longue discussion se met en place dans le quatuor. Hermione et Millicent sont toutes deux persuadées qu'en parler à Dumbledore est la façon la plus logique de procéder. Mais Harry rejette vivement leur proposition, arguant que le garde-chasse se ferait rapidement renvoyer et que cela serait de leur faute.
— C'est pas vrai, déclare Drago en fronçant le nez et faisant une grimace de désaccord, c'est la faute de ce stupide demi-géant, il avait qu'à ne pas prendre cet œuf.
— Avoue tu étais content de voir ce dragon, sourit Harry en jetant un œil à son ami. Il remarque que Malefoy rougit.
— Oui, mais c'est pas pour autant que c'est pas ce crétin qui est en faute, râle Drago.
— D'accord, d'accord, alors il faut chercher une autre solution, finit par conclure Hermione.
