Chapitre 6 : Le traumatisme

Les éléments en italique sont des répliques reprises directement du livre "Harry Potter à l'école des sorciers" de J.K. Rowling


Hermione est finalement allée parler à sa directrice de maison, qui est elle-même allée en parler au directeur de l'école. Harry aurait aimé que la jeune fille vienne le prévenir avant de prendre une pareille disposition. Néanmoins, il comprend. Hermione a tout simplement suivi ses convictions, convaincue qu'il s'agissant de la seule chose à faire. En une semaine, le dragon a littéralement triplé de volume, ce qui leur a fait peur. Ce n'est que quelques semaines avant les examens que la jeune fille a trouvé le courage de faire face à la situation de la façon la plus objective possible.

Harry et ses amis n'ont aucune nouvelle pendant longtemps ni de Hagrid, ni de Norbert le dragon. Ce n'est que trois semaines avant les examens que la sous-directrice, qui est également la directrice de maison des Gryffondor, accepte de renseigner Hermione sur le sujet. Une fois renseignée, Hermione attrape Harry et l'entraîne à l'extérieur du château. Drago, Millicent, ainsi que Neville suivent les deux pré-adolescents qui se sentent tous concernés par la situation.

— Comment ça il est congédié ? Demande Harry.

— Ils n'ont pas voulu le renvoyer, du coup Dumbledore lui a simplement retiré tous ses titres et responsabilités pour deux mois, lui explique Hermione, ne sachant pas elle-même si elle doit être contente ou pas de cette intervention.

Le garde-forestier est-il un danger pour les élèves ? Si son envie est d'élever un dragon dans une école, certainement. Mais s'il n'avait pas conscience du danger qu'il a entraîné ? Hermione grimaça en se rendant compte que cela ne le rendait que plus dangereux. Harry suit le même chemin de pensée, mais ne peut s'empêcher de se sentir mal pour le demi-géant. C'est de leur faute s'il est dans cette position.

— Je sais pas si c'est bien de le laisser travailler dans l'école, confie Millicent à ses amis, confirmant les pensées de Hermione

— Moi non plus, suit Neville.

Tout le monde sourit à leurs mots, admettant qu'ils énoncent des vérités que tout le monde pense.

— Et le dragon, demande Drago ? Le blond semble déçu que son nouveau jouet soit parti. Ils ronchonne depuis qu'il ne peut plus aller le voir et boude à longueur de journée.

— Apparemment il est dans une réserve en Roumanie, le directeur connaît un dresseur et lui a demandé un service en tant qu'ancien élève de Poudlard, répondit Hermione en haussant les épaules.

— Un dresseur, demande Harry de plus en plus captivé, un dresseur de dragons ?

Une fois de plus, Drago lui confie tout ce qu'il sait au sujet de cet animal fantastique. En plus de lui donner des informations quant à l'animal en lui-même, il lui apprend également que c'est justement Nicolas Flamel, aidé par Dumbledore qui a découvert quelques-unes des propriétés du sang de dragons. Une fois de plus absorbé par les explications, le garçon à la cicatrice reste pendu aux lèvres de son ami.

La semaine d'examen arrive et rapidement, Harry part pour passer son premier test théorique de l'année. Il n'a pas le droit de prendre ni ses notes ni son propre matériel avant de pouvoir entrer dans la Grande Salle, là où se déroulent toutes les épreuves écrites. Arrivé devant sa table, il voit le parchemin remplit de questions ainsi qu'une plume neuve à laquelle on avait jeté un sort pour empêcher son utilisateur de tricher.

Après ce dernier examen théorique, Harry et ses amis font face à quelques examens pratiques. Il doit dans un premier temps faire danser un ananas sur la table pour le professeur Flitwick. Puis, c'est au tour de McGonagall de l'observer transformer une souris en tabatière. Dans un dernier temps, Harry concocte une potion d'Amnésie sous le regard acéré de son professeur de potion.

Pendant presque tous les examens, une douleur plus ou moins supportable se fait ressentir sur son front, pile à l'emplacement de sa cicatrice. Il grimace quelquefois mais résiste à l'envie pressante de porter sa main à son front pour frotter l'endroit qui lui fait mal. Lors de l'épreuve de DCFM, Harry ressent une douleur plus violente que jamais et ne peut s'empêcher de fermer les yeux pour tenter de supporter la douleur.

L'histoire est le dernier examen au programme. Pendant une heure, Harry répond à des questions concernant des vieux sorcier un peu fous et les deux premières guerres gobelines. Une fois l'examen terminé, Harry pose sa plume sur la table, sourit doucement et lève les yeux pour regarder le dos de Malefoy, qui passe son examen juste devant lui. Une fois que la sonnerie de fin d'examen sonne, Harry s'empresse de rendre son morceau de parchemin avant de se précipiter hors de la salle pour laisser libre court à sa joie. Là, avec Hermione, Millicent et Drago, il pousse un soupir de soulagement mêlé à de la joie. Enfin, le stress de cette période difficile est terminée.

Hermione et Millicent passent ensemble en revue les différentes questions du dernier examen, et s'exclament avec joie qu'elles s'en sont bien sorties. A l'entente des réponse des deux fille qui marchent devant lui, Neville grimace. Il comprend rapidement qu'il n'aurait peut-être pas une aussi bonne note qu'elles. Afin de partir sur de bonnes bases durant ces prochaines vacances, le groupe d'amis va s'allonger sous un arbre au bord du lac.

— Fini les révisions, soupira Neville avec bonheur en s'étirant dans l'herbe. Tu pourrais être plus joyeux, Harry, on a une semaine de tranquillité avant de savoir tout ce qu'on a fait de travers. Pour l'instant, plus la peine de s'inquiéter.

Une fois de plus, Harry se frotte le front. Il s'agit plus d'une démangeaison que d'une douleur désormais, mais cela fait plusieurs jours que cela dure et cela l'irrite de plus en plus. Cela l'empêche de bien dormir et le frustre.

— J'aimerais bien savoir ce que ça signifie, s'écria-t-il soudain avec colère. Ma cicatrice continue à me faire mal. Ça m'était déjà arrivé avant, mais jamais aussi souvent.

— Va voir Madame Pomfresh, suggéra Hermione.

Harry choisit de se taire, préférant faire part de sa frustration et de ses inquiétudes à Millicent, une fois qu'ils se retrouveraient seuls. Pour le moment, il tente de profiter de l'instant et ferme les yeux pour mieux prendre conscience que les vacances sont là. Pourtant, il n'arrive pas à se détendre. Harry oublie quelque chose. Il ne sait pas quoi, mais il sait qu'il oublie quelque chose et cela le frustre encore plus que sa cicatrice qui le gratte. Il regarde le lac et remarque la cabane de Hagrid plus loin, quand soudain il se souvient.

— Vous ne trouvez pas ça bizarre, dit Harry, que Hagrid ait toujours rêvé d'élever un dragon et que comme par hasard, il rencontre quelqu'un qui a justement un œuf de dragon dans sa poche ? Vous en connaissez beaucoup, des gens qui se promènent avec des œufs de dragon dans leurs poches, alors que c'est interdit chez les sorciers ? Étrange que celui-là soit précisément tombé sur Hagrid, vous ne trouvez pas ? J'aurais dû m'en rendre compte plus tôt.

— Tu penses vraiment ce que tu dis, demande Malefoy en comprenant ce que son ami essaye de dire.

Hagrid est devant sa cabane, assis dans un fauteuil. Il semble fatigué et miséreux. Ses vêtements sont pleins de poussière, mais cela ne l'empêche pas d'écosser des petits pois dans un grand bol. En les voyant s'avancer vers lui, le demi-géant grimace. Il sait que l'un d'eux l'a séparé de son précieux bébé. Bien qu'il sache également que c'était la bonne décision à prendre, il ne peut s'empêcher de leur en vouloir pour cette perte. Harry semble déterminé lorsqu'il s'assied près d'Hagrid et ouvre la bouche pour lui parler..

— J'ai quelque chose à vous demander. Le soir où vous avez gagné Norbert aux cartes, à quoi ressemblait le voyageur qui vous l'a donné ?

—Je ne sais pas, répondit Hagrid, il a gardé sa cape avec son capuchon sur la tête.

Drago grimaça en entendant la réponse. Hermione pince les lèvres, tandis que Millicent et Neville prennent des airs stupéfaits. Hagrid observe les différentes réactions en haussant les sourcils. Qu'est-ce que ces simples enfants comprennent que lui ne comprend pas ?

— Ce n'est pas si étonnant que ça, dit-il. Il y a des tas de gens un peu bizarres dans ce pub. Peut-être que c'était un marchand de dragons ?

Harry prend une grande inspiration avec de poser une nouvelle question.

— Qu'est-ce que vous lui avez dit ? demanda-t-il. Vous lui avez parlé de Poudlard ?

— C'est possible que ce soit venu dans la conversation, dit Hagrid en fronçant les sourcils pour essayer de se rappeler. Ah oui, c'est ça, il m'a demandé ce que je faisais comme travail et je lui ai dit que j'étais garde-chasse ici... Ensuite, il m'a posé des questions sur le genre de créatures dont je m'occupais et là, je lui ai dit que j'aurais bien voulu avoir un dragon... et puis... je ne me souviens plus très bien, il n'arrêtait pas de me payer à boire... Voyons... Ah, oui, il a dit qu'il avait justement un œuf de dragon et qu'on pourrait peut-être le jouer aux cartes si ça m'intéressait... Mais il voulait être sûr que je sache m'en occuper... Et je lui ai répondu qu'après Touffu, je n'aurais pas de mal à m'occuper d'un dragon...

— Et il... Il s'est intéressé à Touffu ? demanda Harry, en essayant de garder son calme.

— On ne rencontre pas beaucoup de chiens à trois têtes dans la région, alors, je lui en ai un peu parlé, je lui ai dit que Touffu était doux comme un mouton quand on savait s'y prendre.

— Vous lui avez parlé de la musique, souffle Millicent en comprenant ou Harry veut en venir.

Neville tourne les talons, comprenant comme les autres immédiatement que quelque chose se prépare au deuxième étage. Tandis que Hagrid se rend compte de ce qu'il a produit, Hermione court rejoindre le Gryffondor, Harry, Drago et Millicent sur ses talons. Une fois arrivé dans le hall d'entrée, Hermione prend la parole pour décider de ce qu'ils feraient de ces informations.

— Cette fois, il faut aller voir Dumbledore, dit Hermione. Ce voyageur avec son capuchon, c'était soit Quirrell, soit Voldemort. Il a dû le faire boire et Hagrid lui a révélé le moyen de passer devant Touffu.

— Non, intervient Malefoy en plissant les yeux. On doit en parler à Rogue, il pourra nous aider. En plus, il nous croira. Le vieux fou ne va peut-être pas le faire.

— N'importe quoi ! Tu ne peux pas simplement décider ça comme ça, s'insurge Hermione

— Tu viens de le faire, grogne Drago.

— Ça suffit ! Millicent n'a pas levé la voix, en revanche, elle parle d'un ton dur.

La professeur McGonagall traverse le hall avec une énorme pile de livres dans les bras. Elle jette un coup d'œil en direction du drôle de groupe que forme Harry et ses amis avant de se faire arrêter par Hermione.

— On veut voir le professeur Dumbledore, dit courageusement Hermione.

— Voir le professeur Dumbledore ? répéta le professeur McGonagall, comme si elle trouvait l'idée particulièrement saugrenue. Et pourquoi donc ?

Les amis se regardent pendant une seconde et Hermione fait un petit sourire d'excuse à sa directrice de maison. Elle avoue que c'est un secret, provoquant un petit rire nerveux chez la professeure. Elle fronce le nez en observant que les étudiants sont on ne peut plus sérieux.

— Le professeur Dumbledore est parti il y a dix minutes, répondit-elle froidement. Il a reçu un hibou urgent du ministère de la Magie et il s'est immédiatement envolé pour Londres.

— Vous voyez, aller demander de l'aide à quelqu'un d'autre, annonce Drago en prenant déjà le chemin pour les cachots.

Le petit groupe d'élèves part alors en courant, laissant la professeure de métamorphose interloquée dans le couloir. Après seulement quelques mètres, le professeur Rogue apparaît au détour d'un couloir. Malefoy sourit à la coïncidence et explique rapidement la situation au professeur.

— La pierre philosophale est en danger et le professeur Dumbledore n'est pas là, il faut faire quelque chose.

Severus Rogue hausse un sourcil tout en gardant son air impassible. En voyant que celui-ci ne sait que dire face à cette déclaration, Harry décide de lui dire ce qu'il pense.

— C'est cette nuit que ça va se passer, dit Harry. Quirrell va essayer d'ouvrir la trappe, il a tout ce qu'il faut pour y arriver et il s'est arrangé pour éloigner Dumbledore. […]

— Vous savez, dit simplement le professeur de potion, un soupçon de surprise dans la voix.

— Oui on sait, crie Millicent, perdant patience et surprenant son directeur de maison, Vous allez nous aider oui ou non ?

En se rendant compte qu'elle vient de crier sur son professeur, la fille lui sourit d'un air gentillet pour tenter de le lui faire oublier puis détourne le regard, pour éviter le regard froid de Rogue.

— Le professeur Dumbledore sera de retour demain, dit-il enfin. Je ne sais pas comment vous avez fait pour connaître l'existence de la Pierre, mais soyez rassuré, personne ne peut la dérober, elle est trop bien protégée.

Le groupe d'amis reste quelques secondes abasourdi par la confiance du professeur. Harry fronça les sourcils et ouvrit la bouche pour dire ses quatre vérités au professeur, mais il est coupé par celui-ci.

— Je suggère que vous retourniez tous les trois dehors pour profiter du soleil.

Le reste de la journée se passe dans une ambiance pesante. Harry Drago et Millicent sont retournés dans leur salle commune et tentent de s'occuper comme ils peuvent. Drago et Millicent se battent dans une partie d'échec. Millicent bat le blond à plate couture, mais n'en ressent aucun plaisir. La jeune fille ne cesse de penser à ce que le garçon lui avait confié à plusieurs reprises. Si Quirrell réussit à s'emparer de la pierre, alors Voldemort renaitrait. En plus de tuer Harry, cela plongerait une fois de plus le monde magique dans la peur. Harry a également mentionné de la discrimination, mais la brune n'en a cure. Tout ce qu'elle sait, c'est que son ami mourrait de la main du mage noir. Cela, elle ne peut l'accepter.

Drago est également dans ses pensées, tentant de se rassurer comme il peut quant à la suite des évènements. Il jette un coup d'œil dans la direction de Potter, qui écrit une lettre. Encore. Cela fait maintenant depuis les vacances de Pâques qu'il correspond au moins une fois par semaine avec deux femmes qui étaient de parfaites inconnues il y a encore quelques mois seulement. Cela l'interroge mais ne l'inquiète pas.

Soudain, Harry pose sa plume et lève son regard en direction de ses deux amis Serpentards.

—Ce soir, dit-il, je vais essayer d'aller chercher la Pierre avant lui

— Très Gryffondor de ta part, Potter, se moque Malefoy en laissant apparaître un sourire sur ses lèvres.

— Tu es sur de toi, demande Millicent en avançant sa tour sur le plateau de jeu.

Harry la regarda dans les yeux, n'ayant aucun besoin de lui parler. Rien qu'à l'étincelle que Millicent lit dans les yeux du survivant, elle sait que personne ne pourrait l'arrêter. Bien qu'il n'ait que onze ans, le garçon à la cicatrice est déjà capable de comprendre quelles seront les conséquences qui arriveraient si Voldemort récupérait la pierre.

— D'accord, on vient avec toi.

— Bulstrode, marmonna Harry, certain que ce choix n'est pas le plus sensé.

— Tu ne crois quand même pas qu'on va te laisser y aller tout seul ?

Drago sourit en se levant, confirmant qu'il serait également de la partie. Harry explique alors comment ils procéderaient. Une fois qu'ils auraient fini de manger, ils monteraient chercher la cape sortiraient en douce. Une fois dans le couloir, ils mettraient la cape et monteraient au deuxième étage pour passer par la trappe. Devant Voldemort, il faudrait qu'il soit seul pour ne pas avoir à s'inquiéter d'eux. Bien que le survivant soit heureux de savoir que ses amis seront avec lui, il leur explique tout de même qu'ils risquent d'être renvoyés tous les trois s'ils sont surpris.

Tout se passe comme Harry l'avait expliqué. Après avoir fini de manger, le trio retourne tranquillement dans leur dortoir. Une fois que la salle commune est vide, Drago se leva du sofa pour indiquer qu'il est temps d'y aller.

— Vous faites quoi, demande une voix derrière eux.

— Pansy.

La jeune fille brune aux yeux presque noir donne des frissons dans le dos à Millicent.

— Bouge de là, Parkinson, dit Drago. Le blond a les mains dans les poches et ses yeux jugent froidement l'obstacle des yeux. Les commissures de ses lèvres tirent vers le bas tandis qu'il plisse ses paupières. Il espère que son air froid et détaché convainc la jeune fille de les laisser passer.

— Vous allez nous faire des points, demande Pansy en regardant fixement Harry.

— Non, lui assure le survivant. Je vais nous en gagner d'autres.

Pansy Parkinson s'efface de leur chemin, les laissant sortir de la salle commune. Bien qu'elle ait de fortes suspicions que le trio d'argent ne leur fasse pas perdre de point, cela n'est désormais plus son problème. Sans un bruit, elle retourne dans son dortoir.

Harry Drago et Millicent se glissent sous la cape dans un coin obscure. Millicent glisse dans la poche de sa veste une flûte. Celle-ci servirait à endormir le chien à trois têtes. Ils avancent le plus rapidement possible, faisant attention à ne pas laisser leurs pieds dépasser. Lentement mais sûrement, ils arrivent au deuxième étage. Une fois devant la porte qui mène au cerbère, Millicent déglutit bruyamment.

— Tu es sûr de vouloir le faire, demande la fille avec une voix plus aiguë que coutume.

— Oui, il le faut, répond Harry, décidé.

— D'accord.

Drago prend une grande respiration puis souffle lentement pour se donner du courage. Une fois assez calme, il sort sa baguette magique et lance un « Alohomora » rapide et efficace sur la serrure. Immédiatement, un grincement se fait entendre et la porte s'entrouvre. Harry pousse la porte et s'aperçoit que le chien est endormi. Il ouvre de grands yeux et remarque que la trappe est entrouverte.

— Merde !

Il se précipite dans la pièce et aperçoit dans un coin une harpe qui joue une douce mélodie. Le survivant se tourne vers ses amis, paniqué.

— Il est déjà passé.

Millicent passe la tête par l'entrebâillement de la porte et soupire de soulagement, tandis que Drago grimace. Si ce crétin de Quirrell est déjà passé, il est important que son parrain soit prévenu pour qu'il puisse les aider.

— Je dois prévenir Rogue, explique alors Malefoy en s'adressant à Harry qui regarde encore d'un air fixe la trappe.

— On n'a pas le temps, le presse Harry en levant vers lui un regard suppliant. Harry sent le sentiment d'urgence prendre possession de son corps et de son esprit.

— Il le faut, il peut nous aider.

— Mais je ne peux pas le faire sans toi !

Drago haussa un sourcil, surprit. Harry ne remarque pas que son ami est ému par ses paroles, bien trop focalisé sur l'idée que Voldemort peut renaître et récupérer ses pouvoirs. Bien que mûre et réfléchi, Harry sait qu'il n'est qu'un enfant. Il étudie la magie depuis une année seulement et il n'est pas certain d'avoir réussi ses examens. Comment un enfant, un gosse, pourrait-il venir à bout du lord ? Réaliste, il comprend que le serpentard aux cheveux blond a raison. Il lui faut de l'aide. Il prend une grande inspiration puis expire lentement, pour limiter la panique. Une fois à peu près calme il ouvre les yeux et sourit en apercevant des silhouette dans le dos de ses deux amis.

— Gryffondor à la rescousse, s'exclame doucement une voix dans le dos du trio, toujours arrêté dans la pièce ou le chien dort à poing fermé.

— Quoi ? Millicent se tourne et saute dans les bras d'Hermione en la voyant.

Aux côtés de la jeune fille, Neville Londubat et Severus Rogue se tiennent debout. L'adulte a les mains dans le dos, l'air cette fois non pas maussade, mais grave. Harry sourit en comprenant que son amie est allée chercher le professeur. Il a bien fait de la mettre dans la confidence.

— Il a donc réussi à passer, remarque le professeur en plissant les yeux de colère.

Les étudiants attendent le feu vert du professeur de Potion, comprenant qu'ils n'auraient pas à se battre seuls.

— Retournez dans vos dortoirs, je m'en charge, ajoute Rogue en sortant de la pièce en faisant voler sa cape dans son dos.

Pendant quelques secondes, Harry reste interdit. Est-ce que le directeur de Serpentard vient de partir dans la direction opposée de celle qu'il aurait dû prendre? La trappe se trouve de l'autre côté ! Il a envie de crier mais sa rage est si forte qu'il n'arrive plus à penser. Si Voldemort réussit à s'emparer de la pierre, le monde sorcier et sa chance de devenir puissant meurt avec. Si Voldemort a la possibilité de devenir immortel, il le fera sans hésiter.

— Harry, prononce Millicent en remarquant que son ami marche d'un pas résolu en direction de la trappe.

Lorsqu'il s'assied au sol pour sauter, Drago ouvre de grands yeux et le traite d'abrutis, tandis que Hermione pousse un cri perçant. Neville part en courant hors de la salle, comprenant qu'il faut absolument que quelqu'un vienne en aide à son ami. Il n'y arriverait pas seul, il a besoin d'aide.

— Bordel, non, s'écrie Drago en voyant la touffe de cheveux de Harry disparaître dans la pénombre. Sans plus réfléchir, il saute à ses côtés ne comprenant pas quelle force invisible le pousse à suivre ce garçon bien trop courageux pour un serpentard.

La chute est longue et Drago tente de comprendre ou se trouve Potter. Mais le noir qui l'entoure l'empêche de voir que ce soit qui soit plus loin que le bout de son nez. La chose sur laquelle il a atterit est molle. Il se redresse et regarde autour de lui mais sans succès. En posant ses mains contre le sol, il se rend compte que celui-ci est en fait constitué de plantes.

Hermione atterrit près de lui quelques secondes plus tard, rapidement suivi de Millicent.

— Qu'est-ce que c'est que ce truc ? demanda Millicent. .

— Je ne sais pas, une espèce de plante, je crois. Elle a dû être placée là pour amortir la chute […], lui répond Drago en tâtant la plante à la recherche d'une sortie. Harry les rejoint, comprenant ce qu'il vient de faire.

— Vous n'auriez pas dû me suivre, gémit-il.

Pour toute réponse, il reçoit trois regards noirs de la part de ses amis. Plus haut, la harpe cesse sa mélodie. Immédiatement, le chien géant commence à japper.

— On doit être à des kilomètres sous le château, commente Harry pour détendre un peu l'atmosphère.

— Une chance qu'il y ait cette plante, fit remarquer Millicent.

— Une chance ? hurla Hermione. Regardez-vous, tous les trois !

Hermione pointe du doigt Harry et Drago, qui se sont déjà fait attraper les mollets sans même le remarquer. Leurs pieds sont engloutis dans la plante, faisant crier Millicent. Le groupe n'arrive plus à réfléchir correctement, Millicent tente de se dégager des plantes qui tentent de l'attraper en poussant des petits cris aigus, Harry essaie de se dégager en demandant de l'aide aux autres et Hermione crie pour demander du silence. Heureusement, Drago crie plus fort qu'elle et réussit à attirer leur attention.

— Stop ! C'est un filet du diable !

Ses amis s'arrêtent et essaient de réfléchir rapidement à ce que cela implique. Drago regarde avec horreur ses amis se demander de quoi il s'agit. Millicent comprend avant tout le monde en voyant la tête de Drago qui semble dire : « C'est évident ! »

— Merde, s'insurge Millicent, c'est déjà quoi la formule pour lancer des flammes ?

— Pourquoi des flammes, demande Harry perdu.

— En classe on a vu que les filets du diable détestaient la chaleur par-dessus tout, explique rapidement Hermione en comprenant à son tour.

La gryffondor sourit et sort sa baguette. Elle l'agita, marmonna quelque chose et un jet de flammes bleues […] jaillit en direction de la plante.

Ils tombent tous encore un peu plus bas et se relèvent rapidement, leurs sens en alerte. Ils parcourent une dizaine de mètres collés les uns aux autres, apeurés par la situation. Harry et Drago légèrement en avant par rapport aux autres, évaluent la situation pour comprendre ce qu'ils sont censé affronter à présent.

— Vous entendez, chuchote soudainement Millicent en levant la tête.

— On dirait des bruits d'ailes, dit Harry

— Il y a de la lumière là-bas, remarqua Drago. Je vois quelque chose bouger.

Désormais marchant avec un but, le petit groupe d'étudiants se dirige vers la lumière. Ils arrivent dans une grande pièce avec un plafond en arche. Dans celle-ci les sortent d'oiseaux volent.

— Ce sont des clés, remarque Bulstrode, des clés volantes.

Hermione et Drago se dirigent immédiatement vers la porte qui se trouve au fond de la salle. Assez vieille, elle semble faite en chêne. La serrure quant à elle est d'un argent bien brillant, donnant une idée à Hermione. Elle se tourne vers Harry puis vers Drago, qui viennent d'avoir la même idée. Le blond se dirige déjà vers les balais posés dans un coin de la pièce lorsque Hermione dit à Harry ce qu'il doit trouver.

— Il faut une grosse clé à l'ancienne, probablement en argent, comme la poignée.

Le survivant sourit et rejoint Malefoy pour l'aider.

Ils prirent chacun un balai et décollèrent en direction du nuage de clés. Ils essaient d'en saisir plusieurs, mais les clés magiques filent, plongent, zigzaguent avec une telle rapidité qu'il est presque impossible d'en attraper une. Ce n'était pas pour rien, cependant, que Harry est le plus jeune attrapeur qu'on ait connu depuis un siècle. Il a un don pour repérer des choses que les autres ne voyaient pas. Après avoir parcouru pendant quelques instants ce tourbillon de plumes aux couleurs d'arc-en-ciel, il remarque une grosse clé d'argent qui a une aile tordue.

Il regarde Drago et lui crie la description de la clef avant de se lancer à sa poursuite. Sans même avoir à se dire quoi que ce soit, ils réussissent à la cerner. Finalement, Drago pousse un cri de victoire lorsque la clef se tient dans sa main droite, les ailes se débattant pour se libérer de son emprise. Les deux garçons descendent de leur balais et ouvrent la porte sous les yeux rieurs de Hermione et Millicent, qui sont heureuses de les voir s'amuser malgré la situation.

Ils referment la porte derrière eux afin que les clefs ne les suivent pas puis s'accordent une minute de répit dans la nouvelle salle, éclairée d'une vive lumière. Harry s'appuie contre le porte, le souffle court. Drago le rejoint et lui lance un regard. Harry hoche simplement la tête, puis sourit à Millicent, pour les rassurer. Il va bien.

— Tout le monde va bien, demande Harry pour verbaliser ce que tout le monde se pose comme question.

— Oui, lui assurent Hermione et Millicent d'une même voix.

En levant les yeux, les quatre adolescents découvrent un échiquier géant. Les pièces sont toutes plus grandes qu'elles, semblant avoir été sculptées dans la pierre. De l'autre côté de la salle, une rangée de pièces blanches barrent le passage. En remarquant que les pièces blanches n'ont pas de visages, des frissons longent le dos des pré-adolescents.

— On doit jouer, murmura Hermione, stupéfaite.

— Apparemment. Je suis nul pour ça, ronchonne Harry en regardant la porte en face de lui.

— Je peux jouer. Je suis la meilleure joueuse de notre groupe, annonce Millicent en prenant une grande inspiration. Puis elle se tourne vers Drago.

— Tu m'aides ?

Pour toute réponse, le blond esquisse un petit sourire du coin des lèvres. Millicent commence alors à placer ses amis. Harry prend la place du fou, Hermione à la place de la tour, Drago sur le cavalier. Millicent regarde le plateau et sourit. Tout se passera bien. Elle se dirige sur la place du roi et hoche la tête dans la direction de Harry, qui semble s'inquiéter pour elle.

— Les blancs jouent toujours les premiers, dit Millicent en scrutant l'autre extrémité de l'échiquier. Regardez...

Un pion blanc vient d'avancer de deux cases. Millicent donne le premier ordre, faisant s'avancer l'un de ses pions. La concentration est très importante pendant une bonne dizaine de minutes. Soudain, Drago lui crie de bouger une pièce spécifique. Grâce à cette action, les blancs sont en échec. A peine quelques coups plus tard, Millicent met son opposant en échec et mat. Fou de joie, Harry sort de sa pièce et vient la prendre dans ses bras pour la remercier ! Il restent enlacés quelques secondes, profitant de cet instant de joie au milieu de tant de frayeurs. Une fois séparés, Harry se dirige vers l'autre côté du plateau et ouvre la porte. Il tourne un regard joyeux vers ses amis, semblant oublier pourquoi il est dans cette pièce.

— Harry, l'arrête Hermione.

Celui-ci la regarde sans comprendre. Lorsqu'il voit le petit sourire triste qu'elle aborde, toute la peur, la colère et les ressentiments ressurgissent. Voldemort est présent au bout de ce labyrinthe et va très certainement revenir à la vie s'il le laisse faire. Son visage redevient grave.

— Je sais, murmure-t-il, vas-y.

Hermione sourit gentiment et va serrer les mains de Harry dans les siennes.

— Tu es un grand sorcier, Harry, tu vas t'en sortir. Ne reste pas seul.

— Je sais.

Hermione lui sourit une dernière fois et tourne les talons pour remonter jusqu'au château. Elle court le plus rapidement possible pour comprendre ce qui prend autant de temps à Neville et au professeur Rogue. Il avait promis de les aider, pourtant, son ami est actuellement en train de se battre contre sa plus grande peur.

Drago relève le côté droit de sa bouche dans une grimace. L'odeur à laquelle ils font face est tout bonnement horrible. En respirant cela, le blond sent son dernier repas remonter de son estomac. Il se concentre pour ne pas vomir puis ose enfin regarder ce qui provoque une telle puanteur.

— Un troll, murmure Millicent, impressionnée.

— Quirrell l'a déjà abattu, heureusement qu'on a pas à se battre contre lui, commente Drago.

Harry reste sur ses gardes, désormais tout à fait conscient qu'il va bientôt risquer sa vie. Il garde les yeux rivés sur ce troll, qui est bien plus grand que celui qu'il a affronté à Halloween dans les toilettes des filles. En se rappelant de cet incident, il sourit. Drago était déjà présent à ses côtés à cette époque-là, tout comme Hermione et Millicent. Il espère sincèrement avoir découvert en ces quatre personnes ses meilleurs amis.

Attentive, Millicent enjambe l'une des chevilles, qui se dresse au milieu de son chemin. Une fois de l'autre côté de la pièce, la fille attend les deux garçons qui ont décidé de contourner largement le corp assommé de la créature.

— Le Filet du Diable, c'était le maléfice de Chourave. C'est sans doute Flitwick qui a ensorcelé les clés. McGonagall a donné vie aux pièces d'échecs, murmure Millicent en ouvrant lentement la porte, la prochaine épreuve provient certainement de Rogue.

Drago retient son souffle en entrant dans la pièce suivante. Bien qu'il sache que son parrain ne mettrait rien d'effrayant, il se rend également qu'il s'agirait très probablement de l'épreuve la plus difficile. Une fois tout trois dans la pièce, des flammes violettes ferment la sorties, tandis que d'autres, noir, s'élèvent devant la prochaine porte. Sans aucun doute, Harry comprend que c'est là. Voldemort se trouve actuellement derrière cette porte et tente de parvenir à la pierre philosophale. Sa détermination revient en trombe, lui donnant une vague de confiance en lui.

— Regardez, s'exclame Millicent en attrapant un morceau de parchemin laissé sur une table.

Devant est le danger, le salut est derrière.

Deux sauront parmi nous conduire à la lumière,

L'une d'entre les sept en avant te protège

Et une autre en arrière abolira le piège,

Deux ne pourront t'offrir que simple vin d'ortie

Trois sont mortels poisons, promesse d'agonie,

Choisis, si tu veux fuir un éternel supplice,

Pour t'aider dans ce choix, tu auras quatre indices.

Le premier: si rusée que soit leur perfidie, les poisons sont à gauche des deux vins d'ortie.

Le second: différente à chaque extrémité, si tu vas de l'avant, nulle n'est ton alliée.

Le troisième: elles sont de tailles inégales, ni naine ni géante en son sein n'est fatale.

Quatre enfin: les deuxièmes, à gauche comme à droite, sont jumelles de goût, mais d'aspect disparates.

— Remarquable ! s'extasie Drago. Ce n'est pas de la magie, c'est de la logique. Une énigme. Il y a beaucoup de grands sorciers qui n'ont pas la moindre logique, ils n'arriveraient jamais à trouver la solution.

Millicent sourit et s'approche pour aider son ami. Elle relie le morceau de papier puis regarde la table qui se dresse devant eux. Il y a dessus sept bouteilles. Trois contiennent très certainement du poison. Deux du vin. Uniquement l'une d'entre elles permet de franchir sans mal les flammes noires. La dernière permet de retourner dans l'autre sens en traversant les flammes violette. Sans un bruit, Millicent remercie le ciel d'être fille d'un moldu et d'une sorcière. Elle possède ainsi des bribes de logiques que de nombreux sorciers ne possèdent pas.

Drago est dans une position de réflexion. Une main sur sa bouche, l'autre croisée contre son buste, il tente de réfléchir à ce que veut dire le parchemin. Il sourit en remerciant à son tour le fait d'avoir un parrain qui lui a appris à faire attention aux détails.

Harry quant à lui, est complètement perdu. Il a bien compris qu'il lui faudrait boire l'une de ces potions, mais jamais, il n'aurait pensé que le Severus Rogue qu'il connaît adopterait ce genre de maléfices.

Soudain, un sourire éclaire les visages de ses deux amis Serpentard.

— On a trouvé, lui confirme Drago en donnant la parole à Millicent.

— C'est la plus petite bouteille qui nous permettra de traverser les flammes noires et d'arriver jusqu'à la Pierre, lui annonce Millicent en interrogeant des yeux le blond pour avoir sa confirmation. Celui-ci hoche la tête, en accord avec elle.

— Il y a tout juste une gorgée, là-dedans, dit-il, ce n'est pas assez pour nous trois.

— On fait quoi, demande Drago en regardant ses amis l'un après l'autre.

— Je ne sais pas, grogne Millicent en fixant une autre des bouteilles.

— On ne peut pas aller les trois ensemble, annonce clairement Harry.

— Donc l'un de nous doit rester derrière, s'indigne Millicent, énervée.

— Oui, comme ça l'un de vous pourrait aller voir qu'est ce que fait Rogue. Il était censé arriver, argumente Harry.

Drago ne sait pas quoi dire. Il adore Harry mais il déteste le danger. Il pourrait donner sa vie pour Severus mais pourrait également sauver celle de Potter. Le choix est bien trop compliqué. Un mal de crâne commence à s'installer dans sa tête tandis que le choix devient impossible à faire.

— Drago… Ton père était un mangemort, tu ne devrais pas entrer. Tu risques de te faire tuer, dit Millicent, une moue désolée sur le visage.

— Mangemort, répète Harry, se rappelant que en effet, son ami lui avait en effet parlé des anciennes allégances de son paternel.

— Sérieusement ? Drago lance un regard noir en direction de Millicent. Elle n'a pas à faire des choix pour lui. Il lui en veut également parce qu' elle a raison. Vu le statut de son père durant la guerre, Voldemort pourrait lui donner un ultimatum auquel il ne pourrait pas dire non. Et il le tuerait s'il refusait.

— Vas-y, soupira Drago en regardant Millicent. Mais ne le quitte pas des yeux !

— Promis.

— Ok alors.

Sans hésiter, le blond boit une des potions sur la table à moitié puis marche vers les flammes. Juste avant d'entrer dans les flammes violettes et les traverses sans aucune difficulté, Drago se retourne et sourit à son ami pour lui donner du courage. Harry le regarde disparaître en souriant, heureux que ses amis soient saufs. Il se tourne vers Millicent pour lui demander de n'intervenir qu'en cas d'urgence, mais ce qu'il voit le laisse bouche bée. Sans laisser à Harry le temps d'agir, Millicent boit une petite partie de la potion noir et frissonne. Puis elle passe immédiatement par les flammes noires. Harry reste là, ébahis, ne comprenant pas comment son amie peut agir de façon si courageuse alors qu'elle se trouve à Serpentard. Puis il se reprend, et grimace. Non elle n'est pas courageuse cette fois, simplement stupide. Le survivant s'empresse d'attraper le flacon pratiquement vide. Il la vide en une seconde. La potion lui fait l'effet d'un bain glacé. Puis, il se rua vers la dernière salle.

Les flammes qui léchèrent le corps, mais il ne sentit aucune chaleur. Pendant quelques instants, il ne vit plus que la couleur noire du feu magique, puis il se retrouva de l'autre côté, dans la dernière salle.

La première chose qu'il aperçoit, c'est Millicent, cachée derrière l'une des nombreuses colonnes de la salle. Dans un style à la grecque, il lui faut descendre des marches pour se tenir devant Quirrell, qui est bel et bien le traître dans le corps professionnel. A la fois effrayé et déterminé, le survivant reste planté là où il est apparu. Les flammes noires brûlées encore derrière lui et lui réchauffent le dos. Il évite de regarder dans la direction de son amie pour ne pas la mettre à découvert, puis décide de descendre les marches qui le sépare de l'homme qui a détruit sa vie dans un premier lieu. Il descend la moitié des marches avant que Quirrell ne se retourne et ne le voit. Ses yeux brillent de folie et un sourire malveillant s'étend sur le visage du professeur.

— Tu n'es pas surpris ? Demande l'assassin.

— Non, répond Harry, désormais statique.

— Depuis quand sais-tu qui je suis, demande l'adulte d'une voix fluette en penchant légèrement la tête de côté, comme devenu fou.

— J'ai des soupçons depuis le troll. Je sais que c'est vous qui l'avez amené. Rogue vous a arrêté ce jour-là. Mais ce n'est que lors de mon premier match que j'ai réellement comprit, explique le petit garçon.

Harry espère que n'importe qui arrive. Que ce soit Rogue, Dumbledore ou encore son oncle débile, Il se convainc de tout son cœur que quelqu'un va arriver. Il repense une seconde à ce que Hermione lui a dit et sourit. Il espère vraiment être un grand sorcier. Ses parents l'étaient mais ils sont mort de la main de l'homme qui possède son professeur. Comment pourrait-il battre celui qui a défait ses propres parents ?

— Êtes-vous encore mon professeur ? Ou plus du tout, demande l'étudiant, incertain de la nature de la relation entre le seigneur des ténèbres et l'homme qui se tient devant lui.

— J'ai Voldemort avec moi, murmure simplement l'homme avant de se retourner vers un objet qui se trouve au centre de la salle.

Celle-ci est en cercle. Des gradins grecque se dressent de tous les côtés. Au centre, une arène gigantesque recouverte de sable s'étend. Et au centre de cette arène, un miroir. Harry ouvre de grands yeux en se rendant compte de la nature du miroir, car il s'agit bel et bien de celui avec lequel il a passé une partie de ses vacances de noël.

— Ce miroir est la clé qui mène à la Pierre, murmura Quirrell en le contournant pour s'y regarder. On peut faire confiance à Dumbledore pour manigancer ce genre de choses... Mais il est à Londres... Et quand il reviendra, je serai loin.

Harry déglutit. Jamais il ne laisserait ce meurtrier repartir sans au moins essayer de l'arrêter. Il pose une main tremblante sur sa baguette et se rend compte que sa gorge est sèche. Sa langue est râpeuse et bien qu'il ne parle pas, il sait d'avance que sa voix est rocailleuse. Le stress le fait trembler et l'effraie. Voldemort l'effraie. Il referme sa main autour de sa baguette et ferme les yeux. Son but n'est pas de le tuer, mais de donner assez de temps au directeur pour revenir, et descendre jusqu'ici pour le sauver. Il n'a pas besoin d'être courageux. Simplement rusé.

— Comment ça, il est avec vous, demande Harry, réellement curieux tout en descendant une marche de plus.

Immédiatement, Quirrell claque des doigts et des lianes viennent emprisonner le jeune garçon. Celui-ci se retrouve rapidement désarmé, car sa baguette tombe par terre. De plus, le mage ne semble pas vouloir l'éclairer. Il fixe le miroir avec intérêt.

— Je vois la Pierre... Je suis en train de l'offrir à mon maître... Mais où est-elle ?

— Vous sembliez réellement avoir peur dans la forêt, on aurait dit que vous pleuriez, se rappelle soudainement Harry.

Pour la première fois, pendant une fraction de seconde, les traits de Quirrell se convulsent dans une expression de peur.

— Parfois, dit-il, j'ai du mal à suivre les instructions de mon maître. Lui, c'est un grand sorcier et moi, je suis faible.

— Votre maître est avec vous ? Demande Harry en plissant les yeux, ne comprenant pas ce que le professeur essaie de lui expliquer.

— Il est toujours avec moi, où que j'aille, répondit tranquillement Quirrell. Je l'ai rencontré quand je voyageais autour du monde. J'étais un jeune homme stupide, à l'époque, plein d'idées ridicules sur les notions de bien et de mal. Lord Voldemort m'a montré à quel point j'avais tort. Il n'y a pas de bien ni de mal, il n'y a que le pouvoir, et ceux qui sont trop faibles pour le rechercher... Depuis ce temps-là, je l'ai servi fidèlement, bien que je l'ai laissé tomber à plusieurs reprises. Il a dû sévir, avec moi.

Quirrell fut soudain parcouru d'un frisson.

— Il ne pardonne pas facilement les erreurs. Le jour où je n'ai pas réussi à voler la Pierre, à Gringotts, il était très mécontent. Il m'a puni. Et il a décidé de me surveiller de plus près...

Harry soupira silencieusement, réussissant enfin à se calmer. Il est en train de lui donner des réponses sans le vouloir. Quirrell est bel et bien possédé par celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom. Les termes qu'il emploie et la façon dont il parle du seigneur des ténèbres est semblable à celle d'un enfant envers son père. Par contre, Harry n'est pas certain de la signification des premières paroles de l'homme. Comment ça il est « toujours » avec lui ? Comment cela peut-il être possible ?

— Je ne comprends pas. Est-ce que la Pierre est à l'intérieur du miroir ? Faut-il que je le casse ?

Quirell est perdu devant l'énigme du miroir, ce qui ravit Harry et lui permet de souffler. Le miroir ne donnerait pas la pierre à Quirrell car il ne souhaite pas la trouver, mais bien l'offrir à Voldemort. Par contre lui souhaite plus que tout en ce moment mettre cette fameuse pierre à l'abri. La trouver et la protéger. Comment se défaire de ces liens, approcher le miroir et déjouer le plan de Voldemort, tout cela dans la laps de temps le plus court possible ?

— Comment fonctionne ce miroir ? Quel est son secret ? Aidez-moi, maître !

Stupéfait, Harry entend alors une voix provenant également du corp de Quirrell.

— Sers-toi du garçon... Sers-toi du garçon... Quirrell se tourna vers Harry.

— Bien. Potter, venez ici. Il frappa dans ses mains et les cordes qui ligotent Harry tombèrent aussitôt sur le sol, Harry se releva lentement.

— Venez ici, répéta Quirrell. Regardez dans le miroir et dites-moi ce que vous y voyez.

Harry s'avance le plus lentement possible, ne voulant en aucun cas se retrouver trop proche de l'homme. La voix venait de l'arrière de son corps. Comment cela peut-être possible ? Comment Voldemort peut-il être encore en vie ? Bien qu'il l'ai cru et répété à ses amis durant toute l'année scolaire, Harry se rend maintenant compte que jamais il n'y avait vraiment cru. Cela n'était qu'une peur lointaine qui faisait de lui un enfant peureux et effrayé. Mais à présent, Quirrell est devant lui, et Voldemort l'accompagne. Harry est donc bien décidé à mentir. Dans l'immédiat, son plus grand désir est d'empêcher la résurrection du lord.

Une fois devant le miroir, son reflet lui sourit gentiment. Pour la forme, Harry lève les yeux vers l'inscription pour la lire. Voir le miroir lui fait du bien, mais vu les circonstances, il n'a pas de quoi se réjouir d'une telle opportunité. Harry n'est pas prêt à prendre ce risque. Pourtant, il pose son regard sur son double et se sourit à lui-même pour se donner confiance. Dans le miroir, son double lui sourit et lui montre la pierre. Elle est toute petite et rouget. Toujours en se fixant dans les yeux, le Harry du miroir lui adresse un clin d'œil et glisse la pierre dans sa poche. Quelque chose de lourd tombe alors dans la poche de Harry. Se retenant de toucher celle-ci, il sent les larmes lui monter aux yeux en se rendant compte qu'il a désormais en sa possession l'une des pierres les plus puissantes et convoitées du monde magique. Il ferme les yeux pour chasser les larmes et serre les poings, pressé de partir de cette salle.

— Alors ? dit Quirrell avec impatience. Qu'est-ce que vous voyez ?

Sans ouvrir les yeux, Harry essuya une larme qui a coulé le long de sa joue et répond d'une voix cassée.

— Mes parents. Ils sont heureux. Vivants. Avec moi.

Un ricanement sonore se fait entendre dans toute la salle. Celle-ci ne provient pas des lèvres de Quirrell.

— Tes parents, n'est-ce pas ? reprend la voix, glaçant le sang du survivant. Je les ai tués de mes mains.

Désormais certain que le lord est bel est bien présent dans la salle, Harry ressent une rage familière dans le creux de son ventre. Elle remonte lentement mais sûrement jusqu'à la tête du sauveur du monde sorcier. Son nez se fronce et ses dents se resserrent. Le survivant relève brusquement la tête et regarde son ancien professeur dans les yeux.

— Aujourd'hui, c'est moi qui vais vous détruire.

Puis, il se tourne dans la direction de sa baguette et se jette dessus pour la prendre. Il se protège d'un bouclier simple qu'ils ont étudié en milieu d'année, tout en sachant que cela ne suffirait pas. Son objectif n'est plus désormais de se protéger et de protéger Millicent, toujours cachée derrière le pilier à l'entrée de la salle. Dorénavant, sa seule envie est de tuer ce mage. L'exécuter, comme il l'a fait à sa famille.

Malheureusement pour lui, bien qu'il soit en possession de sa baguette, Harry ne connaît pas tant de sort d'attaque. Il invoque son bouclier pour se protéger du mieux qu'il peut, mais sait qu'à partir du moment où le mage noir l'attaquerait, il risquerait la mort. A la place de l'attaquer, Quirrell et la voix éclatent d'un rire sinistre.

— Tu ne peux pas t'échapper, siffle la voix.

— Tu n'es qu'un enfant, ajoute Quirrell dans un sifflement.

— Tes parents sont morts.

— Personne n'est là pour te protéger.

Pendant une seconde, Harry ferme les yeux et accueille la mort. Il esquisse un sourire, se disant que ce n'est pas si grave. Il serait avec ses parents et sa sœur qui n'est jamais née. La baguette de Quirrell est pointée dans sa direction. Il sait que l'homme peut envoyer le sort qu'il veut d'une puissance que Harry n'est pas capable d'imiter. Harry serre les poings, déçu de lui-même. Il ne serait jamais un grand sorcier.

— Dégage sale serpent, crie une voix féminine.

Harry ouvre des yeux interloqués. Millicent est d'une fureur sans nom. Elle descend les marches des escaliers rapidement tout en fixant de sa baguette le plus grand mage noir du siècle. Elle lance tous les sorts qui lui passent par la tête, qu'ils soient offensifs ou défensifs. Ses cheveux bruns volent derrière elle et son visage n'exprime que la colère. Il lui faut faire reculer cet homme loin de son ami. Quirrell perd l'équilibre et est obligé de reculer devant la parade offensive de la jeune sorcière. Une fois à la hauteur de Harry, elle lui tend la main et l'aide à se remettre debout.

— On va se battre, lui dit-elle dans un souffle, le regard perçant, d'une détermination sans faille. N'abandonne pas, pas maintenant !

Harry se relève lentement, souhaitant être n'importe où sur terre, sauf dans cette pièce. Une fois de plus, la voix de Voldemort se fait entendre, glaçant le sang des deux amis

— Laisse-moi lui parler en face à face.

— Maître, vous n'avez pas assez de forces, dit Quirrell.

— J'en ai assez pour ça...

Incapable de détourner les yeux, Millicent et Harry observent Quirrell lever les bras et commencer à défaire son turban. Bientôt, celui-ci tomba et la tête de Quirrell parut soudain étrangement petite. Puis il pivota sur ses talons. […] Derrière la tête de Quirrell, au lieu de son crâne, il y avait un visage, le visage le plus terrifiant que Harry eût jamais vu. Il était d'une blancheur de craie avec des yeux rouges flamboyants et des fentes en guise de narines, comme sur la tête d'un serpent.

Incapable de crier, Harry et Millicent restent pétrifiés pendant de longues secondes, ne sachant pas comment réagir. Le visage est hideux. C'est en se rendant compte que Voldemort est devant lui que Harry prend conscience que le confronter est la pire bonne idée qu'il ait jamais eu.

—Tu vois ce que je suis devenu ? dit le visage. Ombre et vapeur... Je ne prends forme qu'en partageant le corps de quelqu'un d'autre... Heureusement, il en reste toujours qui sont prêts à m'accueillir dans leur cœur et leur tête... Le sang de licorne m'a redonné des forces, ces dernières semaines... Dans la forêt, le fidèle Quirrell s'en abreuvait pour moi... Et lorsque j'aurai l'élixir de longue vie, je pourrai recréer un corps qui sera bien à moi... Maintenant... Donne-moi cette pierre qui se trouve dans ta poche.

Harry se reprend. Voldemort sait. Millicent se positionne un peu en avant de son ami, prête à lui porter secours, la baguette toujours levée.

—Ne sois pas stupide, dit le visage avec colère. Tu ferais mieux de sauver ta vie et de me rejoindre... Ou alors, tu connaîtras le même sort que tes parents... Ils sont morts en me suppliant de leur faire grâce...

— Menteur, grogna Harry en le fusillant du regard. Millicent lui chuchote de ne pas écouter et le supplie presque de ne pas se laisser avoir par son petit jeu.

— Comme c'est émouvant... siffla-t-il. J'apprécie toujours le courage... Oui, mon garçon, les parents ont été courageux... J'ai d'abord tué ton père et il m'a résisté avec une grande bravoure... Quant à ta mère, je n'avais pas prévu qu'elle meure... mais elle essayait de te protéger... Alors, donne-moi la Pierre sinon, elle sera morte en vain.

Harry voit rouge. Tout son corps est tendu à l'extrême, ses muscles lui font mal tant ils sont crispés. Il ferme les yeux pour tenter de se calmer mais impossible. Harry n'a qu'une envie. Sauter sur cet homme et lui faire payer. Lui faire payer le mal qu'il lui a fait, lui faire payer la mort de ses parents et la tristesse de tous leurs amis. Il veut lui faire payer la douleur que ses amis ont un jour ressenti à cause de lui. Mais sa plus grande envie est de se venger de la vie qu'il lui force de mener.

Soudain, Quirrell se retrouve devant Harry. Millicent hoquète de frayeur et sursaute en se rendant compte que le mage noir se trouve devant son ami. Quirrell attrape le bras du survivant à deux mains mais le relâche presque aussitôt en hurlant de douleur.

— Maître ! Je n'arrive pas à le tenir, gémit-il. Mes mains… mes mains !

Les mains du serviteur sont en sang, brûlées et couvertes de pus. d'énormes boutons blancs apparaissent, faisant presque sourire le petit sourire. Harry se rend compte qu'il peut lui faire du mal. Réellement. Il peut se venger.

— Attrape-le ! ATTRAPE-LE ! répéta Voldemort.

Prenant cela comme un signe, Harry sourit méchamment en lui plaque ses mains dans le ventre. Quirrell tombe à terre, souffrant d'une douleur apparemment atroce. Ses cris remplissent la pièce. Millicent se bouche les oreilles et ferme les yeux, espérant que tout cela n'est qu'un vaste cauchemar. La main de Harry vient vérifier que la pierre se trouve toujours dans sa poche, puis il frappe le sorcier au visage, provoquant un nouveau gémissement du côté de Millicent.

— Harry, appelle la fille.

Mais il n'entend pas, bien trop occupé à observer son pire ennemi se consumer devant lui.

— Maître ! Je n'arrive pas à le tenir, gémit-il. Mes mains... mes mains !

— Alors, tue-le, imbécile ! Qu'on en finisse ! couina Voldemort de sa voix suraiguë.

Dans un geste presque tendre, le survivant prend le visage de son ancien professeur en coupe dans ses mains et lui sourit d'un air mauvais.

— Je vous l'ai dit, je veux vous exterminer, dit-il d'un ton doucereux tout en provoquant les cris du sorcier noir.

Harry pose brusquement ses mains sur le visage de Quirrell, sur son crâne puis s'attaque au reste de son corps. Il presse ses paumes sur les bras nus du professeur, le faisant crier toujours plus fort.

— HARRY, STOP !

Cette fois, le survivant regarde Millicent. La jeune fille a les joues baignées de larmes. La vision d'une si forte détresse sur son ami gêne Harry et provoque un sentiment de regret dans le fond de son ventre. Pourtant, au fond de lui, il n'y a pas de place pour ce sentiment. Cet homme lui a enlevé la vie à laquelle il aurait dû avoir le droit.

— Rappelle-toi de ce que t'a dit Hermione, murmure-t-elle en s'approchant de lui à pas lent, comme pour s'approcher d'un animal effrayé.

— Je suis un grand sorcier, chuchota Harry en baissant les yeux vers le corps tremblant et gémissant de Quirrell qui se tortille sur le sol.

— Tu es un grand sorcier, mais aussi quelqu'un de bien, s'il te plait, arrête, ne descend pas à son niveau, ajoute la sorcière.

Elle continue d'approcher et finit par lui toucher le bout des doigts. Les respirations des deux enfants sont saccadées. Ils sont essoufflés et effrayés. Ils se touchent les mains du bout des doigts avant de se prendre la main. Millicent l'attire doucement vers lui. Dans un mouvement lent et doux, il pose sa tête sur l'épaule de son amie.

— Il a tué mes parents, sanglote Harry.

— Je sais, soupire Millicent en lui caressant les cheveux.

— Je ne veux pas devenir comme lui, avoue-t-il dans un souffle.

Le survivant ferme les yeux, désormais détendu, des larmes baignant ses joues. Tout ce qu'il sent, c'est son amie l'aider à s'asseoir sur l'un des gradins tout en prenant garde à ne pas lui faire mal. Les derniers mots qu'il entend sont des paroles rassurantes de sa part.

La première chose que voit le survivant en se réveillant, c'est une longue barbe grisonnante. Il referme les yeux en grognant et recherche par tâtonnement sa paire de lunettes. Lorsqu'il les met sur son nez, il se rend compte que c'est le directeur de l'école qui se tient devant lui. Sa robe est d'un bleu nuit, décorée d'arabesques argentées. Jamais Harry n'avait vu une robe aussi ridicule. En remontant le long de la robe, Harry aperçoit également un grand sourire, des lunettes demi-lunes et des yeux brillants … de fierté ?

— Bonjour, Harry, dit-il. Harry le regarda fixement. Puis il se souvint.

La pierre, Voldemort, Millicent. Il tourne la tête autour de lui et voit son amie dans le lit juste à sa gauche. Il retombe sur son coussin en poussant un soupir de soulagement. Tout est terminé. Ce n'est qu'après quelques secondes qu'il reporte son attention sur le directeur. Pas un mot ne sortirait de sa bouche. Cet homme est celui qui a décidé de l'envoyer chez son oncle et sa tante à la place de le confier à des gens qui le connaissent. Il pense alors à Mary et Marlène. Un petit sourire se peint sur son visage en pensant à la frayeur qu'elles auraient lorsqu'il leur raconterait ce qu'il s'est passé pendant la nuit. Devant son lit, Harry remarque une pile de sucreries. Des bonbons de toutes les couleurs ainsi que des nougats et du chocolat sont empilés. Il apperçoit des chocogrenouilles dans le lot et grimaces. Beaucoup trop chocolaté ces trucs.

—Quelques cadeaux de la part de tes amis et admirateurs, dit Dumbledore, Ce qui s'est passé dans les sous-sols du château, entre Quirrell et toi, est un secret absolu, par conséquent, toute l'école est au courant.

Harry haussa un sourcil devant l'air indifférent du directeur. Il vient de sauver l'école du retour imminent de Voldemort et tout ce que le directeur peut lui annoncer est que toute l'école est consciente de ses prouesses ? Albus Dumbledore descend encore un peu plus dans son estime.

— Cela fait trois jours que tu dors, tes amis vont être grandement soulagés de voir que tu es revenu à toi. Ils se sont terriblement inquiétés à ton sujet.

Harry sourit discrètement à cette affirmation. Drago doit actuellement se moquer de lui en l'imaginant seul avec Albus Dumbledore. Millicent quant à elle… s'est prouvée plus courageuse que n'importe qui dans l'établissement scolaire.. En pensant à elle, il se tourne pour la regarder. Son visage est paisible et son souffle est dans un rythme constant. Ses cheveux sont un peu sales, mais son air angélique fait fondre le survivant. Il est vraiment heureux de pouvoir compter sur quelqu'un comme elle dans son entourage. Elle lui a permis de ne pas devenir un monstre.

— Ta jeune amie s'est montrée très brave, commente Dumbledore dans un sourire lunatique. Elle a veillé sur toi jusqu'à ma venue et m'a tout raconté. Puis elle a tenu à rester avec toi. Elle se réveille de temps en temps et demande toujours de tes nouvelles.

Harry sourit, soulagé. Elle n'est pas dans le coma. Une fois cette préoccupation de côté, il tourne une fois de plus et plonge son regard dans celui du directeur toujours souriant. Il hausse un sourcil, lui demandant de lui raconter ce qu'il va se passer avec un regard.

— Je vois qu'il est inutile d'essayer de te distraire. Très bien. Alors… Le professeur Quirrell n'a pas réussi à te la prendre. Severus Rogues est arrivé à temps pour l'en empêcher, bien que tu te sois admirablement débrouillé tout seul, je le reconnais.

Harry fronça les sourcils.

— Ton amie a dû te protéger pendant un moment. Tu étais évanouie et elle t'éloignait comme elle le pouvait. Lorsque je suis arrivée, elle te protégeait de son corps.

Refusant de discuter plus que tant, Harry fusille son directeur du regard puis se retourne pour faire comme s'il voulait dormir. Pourtant il garde les yeux grand ouverts. Il se rappelle qu'il est devenu fou lorsque Voldemort a parlé de ses parents. Il n'arrivait pas à s'arrêter et est allé beaucoup trop loin. C'est grâce à son amie qu'il n'est pas devenu complètement fou. Elle l'a gardé éveillé dans le monde des vivants et lui a permis de reprendre ses esprits. Harry sent les larmes lui monter aux yeux. Il a craqué. Complètement craqué. C'est avec une immense tristesse qu'il se rend compte qu'il aurait réellement pu tuer un homme à seulement onze ans. Bien que Voldemort n'avait l'air que d'un esprit, Quirrell n'en restait pas moins qu'un sorcier. Si Millicent ne l'avait pas arrêté… Harry sent les larmes couler sur son nez, ses lèvres et ses joues. Et si il était devenu comme Voldemort ?

Malgré que Harry ai montré qu'il ne voulait pas parler plus, Dumbledore reste là.

— C'est étrange ce que peut produire le sacrifice d'une mère, dit-il en soupirant de façon bien trop dramatique d'après Harry.

Celui-ci reste couché de son côté, refusant de montrer son moment de vulnérabilité à son directeur.

— Ta mère est morte pour te sauver la vie. S'il y a une chose que Voldemort est incapable de comprendre, c'est l'amour. Il ne s'est jamais rendu compte qu'un amour aussi fort que celui que ta mère avait pour toi laisse sa marque. Pas une cicatrice, ou un signe visible... Avoir été aimé si profondément te donne à jamais une protection contre les autres, même lorsque la personne qui a manifesté cet amour n'est plus là. Cet amour reste présent dans ta chair. Quirrell était plein de haine, de cupidité, d'ambition, il partageait son âme avec Voldemort et c'est pour cela qu'il ne supportait pas de te toucher. Toucher quelqu'un qui a été marqué par quelque chose d'aussi beau ne pouvait susciter en lui que de la souffrance.

En ne notifiant aucune réaction du côté de son étudiant, Dumbledore tourne les talons et sort de la salle. Une fois que le garçon entend la porte de l'infirmerie claquer après le départ du directeur, Harry se met sur le dos et pose ses avants bras sur son front. Il lui faut du repos. Il ferme les yeux et s'endort.

Le lendemain en se réveillant, Drago et Hermione sont en compagnie d'une Millicent qui semble complètement rétablie. Harry lui sourit de toutes ses dents et la prend dans ses bras.

— Merci, lui chuchote-t-il, est-ce que on peut parler plus tard ?

La jeune fille opine tout en rigolant à une blague de Drago. Pendant de longues minutes, Millicent explique ce qu'il s'est passé de son point de vue pendant leur entrevue avec le seigneur des ténèbres. Puis, Harry donne à son tour sa version. Les deux amis se rendent compte qu'ils ont vécu deux choses complètement différentes. Une fois ses amis partis, c'est au tour de Hagrid de venir voir Harry Potter.

Celui-ci a les yeux baissés et ne sait apparemment que dire. Il se tortille les doigts et regarde uniquement le garçon par séquence de quelques secondes. Harry sourit, devinant que le garde-chasse doit se sentir assez mal. Est-ce que le professeur Dumbledore lui a expliqué ? Ou l'a-t-il compris tout seul. Harry s'apprête à dire quelque chose lorsque Hagrid lève une main en l'air, lui faisant signe de ne rien dire.

— C'est ma faute, annonce enfin Hagrid. C'est ma faute, c'est moi qui lui ai parlé de tout ça. La musique, Touffu… Je ne boirais plus jamais !

Des larmes au coin des yeux, le demi-géant se refuse toujours à regarder le garçon qui vient de défier Voldemort.

— Je suis désolé pour tout, confie Harry dans un murmure. Je vous ai manipulé. Pardon.

— Ce n'est pas grave, marmonne Hagrid en le regardant dans les yeux pour la première fois.

Ils se regardent fixement pendant quelques secondes puis se sourient.

— On recommence à zéro, demande maladroitement Harry..

— Oui, sourit Hagrid en tendant la main. Enchanté. Je suis Hagrid.

— Enchanté, je suis Harry Potter !

Un instant de gêne s'installe entre les deux garçons.

— Dumbledore a détruit la pierre, il te l'a dit, demande Hagrid pour meubler le silence.

— Non, je ne lui ai pas parlé.

— Dumbledore est un grand sorcier, tu peux lui faire confiance !

— Pour l'instant il m'a fait plus de mal que de bien, tranche le survivant en fronçant les sourcils.

— Ah, au fait, ça me fait penser que j'ai un cadeau pour toi, dit Hagrid en s'essuyant le nez d'un revers de main.

Il lui donne un beau livre à la reliure de cuir. Harry l'ouvre avec curiosité: il est rempli de photos de sorciers. A chaque page, son père et sa mère lui sourient en lui adressant des signes de la main. Harry tourne les pages dans un état second. Voir ses parents bouger et rire. Les apprécier comme s'ils étaient vivants. Pourtant, en regardant le petit garçon sur la photo, Harry ne se reconnaît pas. Pas de cicatrice ni de signe qu'il a une enfance difficile. L'enfant que porte le couple est heureux, tellement heureux que cela en fait mal au cœur de Harry. Il ferme le livre et sourit à Hagrid pour le remercier. Puis, le gardien des clefs prend congé.