7. Anniversaire et visite surprise

Les éléments en italique sont des répliques reprises directement du livre "Harry Potter à l'école des sorciers" de J.K. Rowling


Harry et Millicent ont eu une très grande discussion. Ils se sont d'abord jurés de toujours se protéger mutuellement, avant de commencer à parler de ce qu'il s'était passé dans les sous-sols de Poudlard.

— C'est un drôle de personnage, ce Dumbledore. Je crois qu'il a voulu me donner une chance. Il doit savoir à peu près tout ce qui passe à l'école et je pense qu'il devait se douter de notre projet, mais au lieu d'essayer de nous arrêter, il a cherché à nous aider. Je ne crois pas que ce soit un hasard s'il m'a laissé découvrir comment le miroir fonctionnait. C'est un peu comme s'il me reconnaissait le droit d'affronter Voldemort face à face si je le pouvais...

Millicent a simplement grimacé à cette affirmation, critiquant volontiers le directeur et sa capacité de mettre en danger tous ses élèves uniquement pour le bénéfice d'un seul. Et encore, quel bénéfice ! Toute l'école a été mise en danger dans le seul but que Harry puisse assouvir sa vengeance ? Non, cela n'a pas de sens. Quelques heures plus tard, tout le monde est enfin attablé dans la grande salle. Madame Pomfresh a autorisé Harry à sortir uniquement après qu'il ait promis revenir à la première douleur.

Hermione a bien expliqué à Harry qu'il fallait par tous les moyens qu'il assiste au repas de fin d'année. D'après elle, Serpentard va gagner la coupe. Elle tient à ce que son ami soit présent pour entendre cela et se réjouir avec les autres. De plus, Drago a mentionné que toute la salle serait probablement décorée à l'effigie de leur maison. C'est avec un sourire éclatant et des yeux brillant que Harry se rend dans la grande salle pour voir sa maison se voir décerner la coupe des quatre maisons.

Une autre année se termine, dit joyeusement Dumbledore, et je vais encore vous importuner avec des bavardages de vieillard avant que nous entamions enfin ce délicieux festin. Quelle année ! Fort heureusement, vos têtes sont un peu plus remplies qu'auparavant... et vous avez tout l'été pour les vider à nouveau en attendant le début de l'année prochaine... Le moment est maintenant venu de décerner la coupe des Quatre Maisons. Le décompte des points nous donne le résultat suivant : en quatrième place, Gryffondor avec trois cent douze points. En troisième, Poufsouffle avec trois cent cinquante-deux points. Serdaigle a obtenu quatre cent vingt-six points et Serpentard quatre cent soixante-douze.

Harry, assis entre Bulstrode et Malefoy, voit le visage des Serpentard s'éclairer. Ils ont réussi, ils ont eu la coupe ! Drago sourit de façon que Harry qualifierait de « hypocrite », bien que son ami appelle ça « aristocrate ». Millicent, elle, tape dans les mains de Pansy Parkinson et Théodor Nott avant de se tourner vers Harry, le regard brillant de fierté.

Un toussotement se fait entendre sur l'estrade, arrêtant progressivement tous les hourras dans les sièges de Serpentards. Gryffondor semble déçu de sa place, aucun bruit ne sort de la bouche des élèves présents à la table rouge et or. Pourtant, Harry aperçoit très clairement Hermione et Neville sourire et lui adresser des pouces en l'air.

J'ai quelques points de dernière minute à distribuer, poursuivit Dumbledore. Voyons... Oui, c'est ça... Je commencerai par Millicent Bulstrode.

Pour la plus belle partie d'échecs qu'on ait jouée à Poudlard depuis de nombreuses années et une preuve d'amitié les plus éloquente, je donne à Serpentard cinquante points.

Millicent sent ses joues virer à l'écarlate tandis que Drago la regarda du coin de l'œil, fière d'elle. Harry la sert contre lui de son bras gauche pour lui dire merci une fois de plus et lui offre un sourire éclatant. Les autres élèves de Serpentard poussent des cris de joie, ne croyant plus à leur chance. Elle reçoit des tapes dans le dos de personnes qu'elle ne connaît pas, la faisant rire de nervosité. Heureusement, Harry est là pour dissiper son malaise.

J'en viens maintenant à Miss Hermione Granger... Pour la froide logique dont elle a fait preuve face à toutes sortes d'épreuves, j'accorde à Gryffondor cinquante points.

Des cris se font entendre chez les Gryffondor, lorsque les étudiants comprennent que c'est désormais Poufsouffle qui est en dernière place.

- Il me semble également devoir mentionner le sens logique et la ruse dont a fait preuve Drago Malefoy. Pour ses connaissances et sa perspicacité, je donne à Serpentard cinquante points.

Une fois de plus, des exclamations et des rires se font entendre à la table des Serpentard. Le blond affiche un sourire arrogant, démontrant à Millicent et Harry sa gène.

Le courage peut prendre de nombreuses formes, dit-il avec un sourire. Il faut beaucoup de bravoure pour faire face à ses ennemis mais il n'en faut pas moins pour demander de l'aide. Par conséquent, j'accorde dix points à Mr Neville Londubat.

Des exclamations de surprise et de joie remplissent les bancs de Gryffondor. Ils ont tous hâte d'entendre à combien ils ont réussi à remonter grâce à ces deux premières années.

Enfin, parlons de Mr Harry Potter, reprend Dumbledore. Un grand silence se fit dans la salle.

Pour le sang-froid et le courage exceptionnels qu'il a manifestés, je donne à Serpentard soixante points.

Le vacarme est assourdissant. Harry n'entend plus rien et se contente de sourire timidement. Harry n'arrive pas à s'empêcher de penser que cela ressemble grandement à une explosion. Les bougies volantes tremblent tant les cris des Serpentards sont bruyants !

— A l'aube de ces nouveaux scores, Serpentard est toujours en première position ! En revanche, Poufsouffle se trouve désormais en quatrième position, suivit de Gryffondor puis de Serdaigle. Bon appétit !

Le directeur va se rasseoir sans se préoccuper du brouhaha sans nom qu'il vient de créer. Les Poufsouffle crient à l'injustice tandis que les Serpentard se rallient pour hurler leur joie. Ils ont plus de points que jamais ils n'en avaient eu. Cette soirée est l'une des plus belles soirées qu'Harry n'ai jamais eu. Pendant tout le long, il a été plus heureux que pendant son premier match, encore plus heureux que lors des fêtes de Noël ! Il n'arrête pas de rigoler toute la soirée, espérant que ce sentiment dure pour toujours. Pendant de longues heures, il ne pense plus à tout ce qui le préoccupe. Dumbledore, Nicolas Flamel, la pierre, Voldemort, les Dursley, Mary et Marlène, son parrain, les résultats des examens, Harry oubli tout pendant ces quelques heures. Il lui semble être perdu dans une larme parfaite d'éternité.

Une fois le festin terminé, tout le monde se rend dans son dortoir. Harry veille tard avec Drago et Millicent, parlant de tout exceptés du fait qu'il ait risqué la mort dans l'école la plus sûre du continent. Le lendemain, les résultats des examens sont affichés dans le couloir menant à la grande salle. Hermione, bien entendu, avait été la meilleure et même Neville avait réussi à passer de justesse : sa bonne note en botanique rattrapait celle, catastrophique, qu'il avait obtenue en potions. Harry est surpris de voir qu'il navigue également dans des notes toutes plus excellentes les unes que les autres. Néanmoins, il reste derrière Drago et Hermione, qui sont les deux premiers de leur promotion. Millicent n'a pas d'aussi bonnes notes que Harry mais se satisfait, assurant à son ami qu'elle travaillerait plus dur l'an prochain.

— Je n'aurais pas à te suivre dans tes folles aventures, ce sera probablement une année tranquille, le taquine-t-elle.

— J'espère, rigole Harry en lui passant un bras sur les épaules.

Rapidement, les dortoirs se vident. Les bagages se font lentement mais sûrement. A 10 heures à peine, tout le monde est déjà prêt à rentrer chez soi. Drago demande à Millicent et Bulstrode s'ils veulent passer une semaine chez lui pendant les vacances, promettant que son père serait en voyage d'affaires. Ainsi, il n'y aurait que sa mère, qui est paraît-il, bien plus commode. Harry répond qu'il viendrait volontiers, mais qu'il faudrait probablement venir le chercher car il ne connaît aucun moyen de transport Sorcier. Millicent et Drago profite de cette méconnaissance pour rire de lui tandis qu'ils marchent en direction du lac avec les autres étudiants.

Hagrid leur fit traverser le lac dans ses barques et ils s'installèrent dans le Poudlard Express qui les ramenait chez les Moldus.

Juste avant de monter dans le train, le trio remarque que Severus Rogue est sur le quai de la gare, les mains dans le dos. Il ne dit rien, fixant simplement Harry du regard.

— Vous me réservez une place ? Je reviens.

Ses amis hochent la tête et s'engouffrent dans le train pour trouver un compartiment libre. Harry lui se dirige vers son professeur, bien décidé à le laisser parler. En contrepartie, lui, ne prononcerait que les formules de politesse.

— Bonsoir, Potter, articule le professeur une fois que Harry est assez proche de lui.

— Bonsoir monsieur, lui répond l'étudiant.

— J'ai reçu une demande pour le moins étrange de la part de mesdemoiselles McKinnon et McDonald.

Le cœur de Harry s'emballe. Est-ce que les amies de sa mères ont réussit à faire en sorte qu'il vive chez elles durant l'été ? Un sourire le démange du coin des lèvres mais il se refuse à sourire devant Severus Rogue.

— Elles souhaitent que vous passiez les vacances dans la maison de famille de Marlène McKinnon.. J'ai le regret le plus sincère de vous annoncer que cela ne sera malheureusement pas possible. Vos tuteurs légaux son Mr et Mrs Dursley, votre oncle et votre tante.

Le sourire que Harry s'apprêtait à laisser paraître s'efface. Une fois de plus, le monde sorcier ne prend en compte ni ses envies, ni son besoin, ni son ressenti. Une boule de douleur, de tristesse, de colère et de déception se crée dans sa gorge. Même s'il le voulait, il ne pourrait pas parler. L'élève tourne le dos à son professeur après lui avoir lancé un regard noir de déception. Il monte dans le train et rejoint Malefoy et Bulstrode rapidement. Pendant plusieurs minutes, il continue de se taire, certain de pleurer s'il se mettait à parler. Ce n'est qu'un bon quart d'heure après son entrevue avec le professeur Rogue qu'il peut enfin expliquer la situation à ses amis.

— Ne t'en fais pas pour ça. L'école ne peut pas interdire ce genre de chose, se moque Drago en jouant aux cartes avec Hermione.

— C'est clair, renchérit Millicent, elles pourront quand même te rendre visite et négocier avec ton oncle et ta tante pour te prendre quelques jours.

— Officiellement, tu es sous la garde de ta famille. Mais si ton oncle et ta tante le souhaitaient, ils pourraient accepter que Marlène ou Mary devienne ta tutrice légale autant aux yeux de la loi moldu que celle sorcière, explique Hermione en se concentrant pour ne pas laisser Malefoy gagner.

Harry ouvre de grands yeux. Il est en effet possible de transmettre le tutorat d'un enfant d'une personne à l'autre… Mais est-ce vraiment aussi facile que cela ? Il sourit. Il a d'abord envie d'apprendre à connaître les amies de sa mère. Une seule semaine en leur compagnie n'est clairement pas suffisante pour définir son envie de vivre constamment avec elle. En revanche, il ne dit pas non à l'idée de ne plus vivre chez Vernon et Pétunia. Et eux-mêmes doivent avoir très envie de se débarrasser de lui. Finalement, Harry retrouve sa bonne humeur. Cependant, l'idée d'être adopté par les deux femmes le fait rêver. Et si cela pouvait être réel ?

Tout le monde parlait et riait tandis que le paysage devenait de plus en plus verdoyant. On mangeait des Dragées surprises de Bertie Crochue et on enlevait les robes de sorcier pour remettre vestes et blousons. Enfin, ils arrivèrent sur la voie 9 ¾ de la gare de King's Cross.

Ils mirent un certain temps pour quitter le quai. Un vieux gardien ridé les faisait passer par groupes de deux ou trois pour qu'ils n'attirent pas l'attention en surgissant soudain au milieu de la barrière. Inutile d'affoler les Moldus.

Harry sort du train, traînant sa malle et sa chouette derrière lui. De tous les côtés, il entend des gens lui dire au revoir et lui souhaiter de bonnes vacances. La plupart sont des gens qu'il ne connaît ni d'Adams ni d'Eve ! Il reste encore quelques instants avec Millicent et Drago puis se décide enfin à aller traverser la barrière magique. Tandis qu'il s'approche de celle-ci, il rencontre une jeune fille rousse. Plus petite que lui, les yeux bruns, les joues encore rondes de l'enfance, la petite fille semble déterminée à lui parler. Il hausse un sourcil et s'arrête devant elle.

— Bonsoir, dit-il simplement en comprenant qu'elle ne parlerait pas la première.

— Bonsoir, lui répond-elle avec un sourire.

Les taches de rousseur s'étalaient au-dessus de son nez et sur ses pommettes d'une façon que Harry qualifie très rapidement d'adorable. Il lui sourit timidement

— Tu es Harry Potter, demande-t-elle d'une voix aiguë.

— Oui, c'est ça, dit-il.

Un sourire encore plus grand se fait sur le visage de la fille et elle le regarde avec des yeux pétillants. Harry fronça les sourcils et chercha activement dans sa mémoire pour se souvenir. Il est certain de l'avoir déjà vue. Il demande à la fille :

— C'est toi, au début de l'année scolaire, qui m'a souhaité bonne chance.

Le sourire de l'enfant s'efface, laissant place à de l'ébahissement.

— Tu te souviens ?

— Bien sûr ! J'en ai bien eu besoins ! Merci !

Il lui fait un petit signe de main et commence à s'éloigner, tandis qu'une grande femme rousse assez forte viens chercher la petite fille.

— Viens Ginny, on va chercher ton frère, entend-t-il.

Il sourit et se promet de se rappeler de ce prénom, « Ginny ». La fille à l'air d'être une personne gentille et elle ne lui a que demandé son nom. Elle semblait plus avoir envie de le voir de ses propres yeux que de lui demander des faveurs au nom de sa renommée. Harry continue à avancer vers le mur qui mène au monde moldu lorsqu'il aperçoit deux figures connues.

— Mary ! Marlène !

Il leur sourit et leur fait un signe de la main tout en s'approchant d'elles. Sachant d'avance que Mary voudrait lui faire un câlin, il ouvre ses bras et se laisse aller dans les siens. Il ferme les yeux et profite un moment du contacte. Son parfum à la cerise lui avait manqué bien plus qu'il ne voudrait l'admettre. Marlène s'est coupé les cheveux. Ils sont désormais d'un brun plus foncé et s'arrêtent à la base de sa nuque. Mary, elle, a toujours ses longs cheveux blonds.

— Après avoir reçu ta lettre, nous avons préféré venir voir de nos propres yeux que tu allais bien, rougit Mary.

— Vraiment ? Tout ce que tu nous as raconté dans ta lettre est vrai ? Marlène a l'air plus inquiète que effrayée.

Il se rappelle de la lettre qu'il a envoyée à Marlène le matin même, relatant ses aventures. Harry regarde les deux femmes devant lui. Elles sont venues l'accueillir pour s'assurer qu'il va bien et que tout se passe bien pour lui. Son cœur fait un bond dans sa poitrine et il sourit en sentant ses joues rosir de joie

— Ouais, tout est vrai ! Dit-il dans un petit sourire d'excuse.

— Ho mon dieu, Tu as dû avoir si peur ! Mary le prend par les épaules et le sert dans ses bras une fois de plus dans un geste de réconfort.

— Je me demande comment Dumbledore arrive à rendre ça anecdotique ! Personne n'en a entendu parler en dehors de l'école, explique Marlène, nous n'aurions jamais été au courant si tu ne nous l'avais pas dit. Les parents doivent pouvoir savoir ce qui se passe dans l'école de leurs enfants !

— Tu voudrais en parler, demande Mary en lâchant le garçon.

Harry secoue la tête et décide d'un autre sujet à parler. Le trio marche jusque devant la gare dans une ambiance que Harry aime plus que tout. Ils parlent de tout et de rien, voguant d'un sujet à un autre avec une fluidité déconcertante. Mais une fois arrivé à l'extérieur de la gare, Harry entend une voix qu'il reconnaît à sa droite.

— Harry. Je n'ai pas que ça à faire. On rentre.

Le survivant se tourne et se trouve face à son oncle. L'homme est toujours aussi gras, toujours aussi malveillant et possède encore ces nombreux double mentons qui le rendent particulièrement antipathique. Mary lève un sourcil tandis que Marlène fronce du nez. Harry ferme la bouche, bien décidé à ne pas laisser sortir un seul mot de sa bouche.

— Vous vous souvenez de nous, demande Marlène en s'avançant d'un pas, la tête haute.

La brune dépasse de dix bon centimètres l'oncle Vernon. Elle le toise de son regard le plus glacial tandis que lui, déchante et devient blanc comme un linge.

— Vous vous vous… , bégaie le moldu en reculant d'un pas sous le choc.

— Vous vous vous, votre vocabulaire n'a toujours pas évolué depuis notre dernière rencontre, se moque Mary en se positionnant aux côtés de son amie.

Bien que plus petite que l'homme imposant, elle est pourtant bien plus charismatique que lui.

Harry regarde la scène, ébahis. Ses deux nouvelles amies font face à son oncle comme si elles l'avaient déjà vu.

— Harry nous a raconté, dit Marlène en feignant l'innocence.

— Et je vous assure que désormais, nous serons présentes pour le défendre, menace Mary en laissant apparaître un sourire inquiétant sur son visage.

— Nous viendrons nous assurer qu'il ne manque de rien.

— A plusieurs reprises !

— A moins que vous ne souhaitiez le laisser sous notre bonne garde.

Mary ne renchérit pas, profitant du spectacle qui s'offre à elle. Le moldu qui a maltraité le petit de Lily est enfin plus bas que terre, terrassé par la peur. Son visage est blême et ses lèvres tremblent sous la colère et la rancune. En pensant à toutes les insultes que ce moldu a dites à Lily, le sang des deux femmes bouillonne de colère.

— Sales… sales monstres ! Vous n'avez pas le droit, se défend Vernon en pointant un doigt boudiné vers elles, en le faisant passer de l'une à l'autre.

— En fait, si, susurre Mary en se rapprochant souplement de lui.

Ses cheveux retombent légèrement sur l'avant de ses épaules et son visage légèrement rond lui donne l'air bien plus jeune, si bien que rapidement, Vernon se demande s'il se trouve face à un ange ou à un démon. Les deux mains dans le dos, elle lui sourit sans révéler ses dents.

— Nous viendrons nous assurer que vous ne le traitez pas de la façon dont nous avons entendu, continue-t-elle sur le même ton, et je vous assure que nous nous chargerons de vous s'il subit encore ce genre de choses !

Sans demander son reste, l'oncle de Harry tourne les talons et se dirige vers la voiture, uniquement motivé par l'idée que le moyen de transport pourrait l'éloigner de ces deux monstres de femmes. Bien qu'elles soient très belles, elles n'en sont pas moins magiques et donc… Impures. Harry sourit aux deux femmes et leur fait un signe de la main en s'éloignant dans les traces de son oncle. Elles lui adressent des sourires charmants, puis disparaissent. Harry fronça les sourcils, ne comprenant pas comment cela est possible mais hausse les épaules et entre à l'arrière de la petite coccinelle de son oncle.

— Elles vont vraiment venir, demande Vernon tout en s'engageant sur la route principale.

Harry sourit et hoche la tête par la positive. Ho que oui elles viendraient le voir.

Lorsque Harry et Vernon entrent dans la petite maison de Privet Drive, Pétunia se dépêche de demander à Harry de monter ses affaires dans la chambre de jeu de Dudley. A l'étage, en plus des chambres, se trouvent également la chambre d'ami et une autre que Dudley utilise afin de rassembler tous ses jouets. C'est dans cette dernière que Harry dormirait durant les grandes vacances. En voyant la chambre, une tristesse sans borne remplit le cœur de Harry. Il repense à tout ce que Mary et Marlène lui ont raconté. Le petit balais volant, le chat de ses parents, les nombreux cadeaux de noël… Rapidement, il se reprend et pose ses quelques affaires. Se déplacer de son placard à sa nouvelle chambre ne lui a demandé qu'un seul trajet.

Il s'assit sur le lit et regarda autour de lui. Presque tous les objets qu'il voyait étaient cassés. Le caméscope était posé sur un char d'assaut à pédales avec lequel Dudley avait écrasé le chien du voisin ; dans un coin, il y avait la première télévision de Dudley qu'il avait éventrée d'un coup de pied un jour où son émission préférée avait été annulée ; il y avait aussi une grande cage dans laquelle avait vécu autrefois un perroquet que Dudley avait échangé contre une carabine à air comprimé. La carabine, posée sur une étagère, était complètement tordue depuis le jour où Dudley s'était assis dessus. Les autres étagères étaient remplies de livres. C'étaient les seules choses auxquelles il semblait n'avoir jamais touché.

Harry souffre d'exaspération. Il fronce du nez et se rend compte de combien il trouve son cousin détestable. Il laisse tous ces jouets-là alors que ses parents les lui ont offerts. Oui, il est choyé, mais cela ne devrait pas l'empêcher de prendre soin de ses affaires. Soudain, l'image des sourires de Mary et Marlène lui reviennent à l'esprit. Cela lui remonte le moral et rapidement, il est sur ses pieds. Harry décide de regarder les livres destinés à prendre la poussière. Plusieurs sont pour enfants, mais d'autres sont des romans fantastiques ou de science-fiction. Il en attrape un et lit l'envers de la couverture.

A peine quelques minutes après qu'il s'est installé dans sa nouvelle chambre, il entend les cris de Dudley, suivit de la sonnette de la maison. Les cris ne cessent pas malgré l'annonce d'une tierce personne, au désespoir de Pétunia. Tandis que la femme de la maison s'efforce d'expliquer à son fils que la chambre ne lui appartient plus, Vernon se dirige vers la porte. Harry sort de sa chambre et s'assied sur la dernière marche des escaliers pour avoir une bonne vue sur la porte, sans que personne ne le voit. Pourtant, à peine la porte ouverte, il saute de sa cachette pour courir prendre dans ses bras la personne qui se trouve dans l'encadrement de la porte. Il a envie de pleurer mais se retient, trop heureux de la voir pour que sa famille y voit de la faiblesse.

— Je t'ai tant manqué que ça, se moque Marlène en lui rendant son câlin. La jeune femme porte une longue robe bleu nuit, attachée par une ceinture autour de la taille, ses cheveux désormais courts sont lâchés et ses yeux sont légèrement maquillés d'un bleu lui aussi assez sombre. Harry sourit, heureux de pouvoir montrer sa magnifique amie à sa famille. Dudley sera rapidement jaloux, se réjouit-il intérieurement.

Il ne répond rien, continuant à se serrer contre la taille fine de Marlène.. Elle fronce les sourcils mais ne relève pas, certaine qu'il lui expliquerait son comportement lorsqu'ils seraient seuls.

— Mon dieu, murmure la tante du garçon en voyant qui se trouve à l'entrée de sa maison. Son visage devient blême et sa bouche se réduit à l'état de fente tant elle pince les lèvres.

— Pétunia, crie Vernon depuis le salon, qui est-ce ?

— Tu ne te rappelle pas ? C'est une amie de ma bonne à… de ma sœur !

Vernon se retourne pour observer une nouvelle fois le visage de Marlène. Lentement, son visage devient aussi blanc que celui de sa femme. Il se rappelle que la jeune femme est venue à plusieurs reprises déjà dans cette maison. Pour le nouvel an de la deuxième année de Lily, puis quelques jours durant diverses vacances... Ses lèvres et son menton tremblaient de colère, de peur et d'énervement, mais aucun son ne sort de sa bouche.

Harry ne prononce pas un mot, profitant du spectacle. Il refuse toujours d'adresser la parole à sa famille, considérant celle-ci comme des adultes tyranniques. Il remarque que Dudley a arrêté de crier pour fixer son regard sur la femme qui se tient à ses côtés. En comprenant que son cousin est en admiration devant la beauté de Mary, Harry se colle un peu plus à elle pour se sentir important. Dudley grogne et les larmes lui montent une fois de plus aux yeux avant qu'il ne s'enfuie dans sa chambre en criant.

— Je viendrais voir Harry plusieurs fois pendant les vacances d'été, annonce Marlène en regardant Vernon de haut.

— Mais vous, vous, vous…

— Ce n'est pas une question mais une affirmation, Pétunia. Si Harry me dit quoi que ce soit vous concernant, sachez que moi, j'ai le droit d'utiliser la magie en dehors de Poudlard.

Le regard noir qu'elle lance à la femme de la maison ne permet à aucun des deux tuteurs de Harry de répondre. C'est sur cette note particulièrement joyeuse que Harry se rend compte qu'il est en vacances et il compte bien en profiter.

Mary tient sa promesse. A de nombreuses reprises, elle arrive à l'improviste chez les Dursley et l'emmène faire des activités. Marlène vient également plusieurs fois le voir mais beaucoup moins que son amie, étant bien plus prise qu'elle au niveau professionnel. Effrayés par les deux sorcières, Vernon et Pétunia retiennent de dire leurs quatre vérités à leur neveu et évitent de le croiser durant les vacances. Ils ne disent rien par rapport aux parchemins qui trainent parfois au salon, rien par rapport à la chouette qui hulule parfois tard dans la nuit, rien par rapport à Harry qui s'exerce à faire des mouvements de baguettes. Rien.

Les premières semaines de vacances ont été un vrai bonheur pour le jeune garçon. Il a passé beaucoup de temps à menacer son cousin en le fixant et marmonnant des phrases sans queue ni tête dans le seul but de lui faire peur. De plus, lorsque le petit garçon blond va dans les bras de sa mère pour se plaindre de son cousin, celle-ci n'ose rien faire. La menace des deux amies sorcières de Harry pèse lourd sur le ménage du 4 Privet Drive. Les premiers jours se sont passés dans l'euphorie, puis les semaines sont passées. Bien entendu, Mary et Marlène viennent lui rendre visite, mais cela n'enlève pas le voile de tristesse qui se trouve dorénavant sur le visage du jeune garçon. Le fait que ses amis ne lui écrivent pas lui fait perdre l'envie d'embêter Dudley.

Hedwige revient une fois de plus sans aucune lettre de la part de ses amis, ce qui déprime Harry Potter. Bien qu'il soit le sauveur du monde sorcier, le petit garçon de bientôt 12 ans ne possède que très peu de confiance en lui. Le fait que ses amis ne lui écrivent pas le rend triste et lui fait se sentir remplaçable. Est-il possible qu'ils l'aient déjà tous oublié ? La seule personne dont il aurait réellement aimé avoir une correspondance pendant l'été est Millicent Bulstrode, sa meilleure amie depuis l'année dernière. Malheureusement, elle semble aussi l'avoir oublié et ne lui pas écrit. Il lui a écrit, ainsi qu'à Drago Malefoy, Hermione Granger et Neville Londubat. Aucune de ces personnes n'a même daigné lui adresser un signe de vie. Tandis qu'il pensait s'être fait des amis, Harry se rend compte qu'il n'aurait jamais dû perdre la mentalité qu'il possédait avant d'entrer dans l'école magique. Il est seul et le restera probablement toujours, malgré les sentiments qu'il peut éprouver pour d'autres personnes.

Harry rêve souvent de Poudlard. Le château lui manque, mais pas plus que ses amis. Il se rappelle sans cesse que si le gouvernement sorcier était allé chercher un peu plus loin, il aurait pu être adopté par Mary McDonald ou Marlène McKinnon. Si le ministre de la Magie avait pris un peu la peine de comprendre qui était proche de Lily et James, Harry Potter aurait pu vivre une vie bien plus heureuse que celle-ci. Cette pensée le hante et l'angoisse un peu plus tous les jours. Il sait bien qu'il est impossible de revenir dans le temps pour réparer cette erreur. Harry rêverait de pouvoir un "TARDIS", comme dans l'émission télévisée, "Doctor Who", mais c'est impossible. Malgré le fait que la magie existe. Ce qu'il peut faire en revanche, c'est devenir un grand sorcier pour prouver à tout le monde qu'il mérite autant que quiconque sa place dans le monde sorcier et dans le monde moldu. Car même si le moldu l'a maltraité, il reste celui qu'il connaît le mieux et celui dans lequel il a passé le plus de temps.

Lorsque Harry se réveille dans sa chambre, il regarde pendant longtemps son plafond. Hedwige est à côté de lui. Aucun hibou en vue ne lui indique que l'un de ses camarades se serait finalement souvenu de son existence. Quelle merveilleuse façon de célébrer son anniversaire qu'avec les membres les plus détestables de sa famille ? Harry se lève lentement, s'habille puis descend pour préparer son petit-déjeuner. Il jette un œil vers Dudley, qui se fait servir par sa mère. Évidemment, eux aussi ont oublié qu'il s'agit de son anniversaire. Après avoir avalé en vitesse son repas, Harry attrape son livre de botanique et va se réfugier sous l'arbre du fond de la rue. Il se trouve pile à l'intersection entre sa rue et celle de l'impasse du Tisseur. Pendant un long moment, il lit sous cet arbre. Ce n'est qu'après onze heures qu'il se décide à rentrer pour manger. Après le repas de midi, Vernon Dursley demande à sa femme et son fils de rester au salon. C'est avec surprise que Harry se rend compte qu'il est également convié à cette réunion de famille. En comprenant pourquoi, il roule des yeux et croise les bras.

Je crois que nous ferions bien de revoir le programme une fois de plus, dit l'oncle Vernon. Nous devrons tous être à nos postes à huit heures précises. Pétunia, tu seras ?

Dans le salon, répondit aussitôt la tante Pétunia. Prête à recevoir nos invités avec la distinction qui s'impose.

Bien, très bien. Et toi, Dudley ?

J'attendrai près de la porte pour leur ouvrir dès qu'ils auront sonné. Il ajouta d'une voix fausse et maniérée :

Puis-je me permettre de vous débarrasser de vos manteaux, Mr et Mrs Mason ?

Ils vont l'adorer ! s'exclama la tante Pétunia avec ravissement.

Excellent, Dudley, approuva l'oncle Vernon. Il se tourne alors vers Harry.

Et toi ?

Je resterai dans ma chambre en silence et je ferai semblant de ne pas être là, répondit Harry d'une voix monocorde.

Exactement, dit l'oncle Vernon d'un ton mauvais. Je les conduirai au salon, je te les présenterai, Pétunia, et je leur servirai l'apéritif. A huit heures quinze...

J'annoncerai que le dîner est servi, dit la tante Pétunia.

Et toi, Dudley, tu diras...

Puis-je vous accompagner jusqu'à la salle à manger, Mrs Mason ? dit Dudley en offrant son bras grassouillet à une dame invisible.

Mon parfait petit gentleman ! s'exclama la tante Pétunia avec émotion.

Et toi ? dit l'oncle Vernon d'une voix méchante en se tournant vers Harry.

Je resterai dans ma chambre en silence et je ferai semblant de ne pas être là, répondit sombrement Harry.

Exactement. Maintenant, nous devrions préparer quelques compliments à leur servir au cours du dîner. Une idée, Pétunia ?

Vernon m'a dit que vous étiez un joueur de golf exceptionnel, Mr Mason... Où donc avez-vous trouvé cette robe si merveilleusement élégante, Mrs Mason ?

Parfait... Dudley ?

Je pourrais dire : « On avait une rédaction à faire à l'école sur notre héros préféré, Mr Mason, et c'est vous que j'ai choisi... »

Harry recule d'un pas lorsque Pétunia éclate en sanglot et s'approche de son fils pour l'enlacer. Il sourit, comprenant que la situation gêne profondément Dudley.

Et toi, mon garçon ?

Je resterai dans ma chambre en silence et je ferai semblant de ne pas être là, dit-il tout en toussant pour éviter de se mettre à rigoler trop fort.

J'y compte bien ! lança l'oncle Vernon d'une voix forte. Les Mason ne connaissent pas ton existence et c'est très bien comme ça. Lorsque nous aurons fini de dîner, Pétunia, tu retourneras dans le salon avec Mrs Mason et j'orienterai la conversation sur les perceuses. Avec un peu de chance, j'aurai conclu le marché avant le dernier journal du soir. A la même heure demain matin, nous nous occuperons d'acheter une villa à Majorque.

L'idée semble plaire à Pétunia, qui sèche les larmes sur ses joues du bout de son doigt. Pourtant, Harry n'a pas forcément très envie de partir encore plus loin. Comment rejoindrait-il Poudlard ?

Bien, maintenant, je vais en ville chercher les vestes de smoking pour Dudley et moi. Et toi, lança-t-il à Harry, ne t'avise pas de déranger ta tante pendant qu'elle fait le ménage.

Toujours pas de lettre, ce qui rend la journée de Harry encore plus morose. Harry sortit par la porte de derrière. Le ciel était clair, le soleil éblouissant. Il traversa la pelouse, se laissa tomber sur le banc du jardin et chanta à mi-voix : « Joyeux anniversaire, joyeux anniversaire, joyeux anniversaire, cher Harry... ». Il espère un peu de tranquillité après cette discussion qu'il trouve inutile. Mais alors qu'il lève les yeux vers la haie, il sursaute lorsqu'il s'aperçoit que la haie le regardait aussi. Deux énormes yeux verts venaient d'apparaître au milieu du feuillage. Lorsque Dudley sort de la maison en grandes pompes pour aller à la voiture de son père, les yeux disparaissent, laissant une fois de plus Harry seul.

Ce n'est qu'une heure plus tard qu'enfin, quelqu'un se souvient de lui. Marlène et Mary viennent ensemble le voir chez les Dursley. Lorsqu'il ouvre la porte aux deux sorcières, elles le prennent dans leurs bras tout en criant "Bon anniversaire !". Sans le savoir, elles provoquent le premier sourire de la journée sur les lèvres de Harry. Naturellement, Harry oublie les yeux qu'il a vu dans la haie et profite du moment, heureux de voir des gens qu'il ne déteste pas.

- On a une surprise pour toi ! Lui annonce Marlène tandis que Mary va annoncer à Pétunia qu'elles emmènent Harry pour célébrer son anniversaire. A peine quelques minutes plus tard, Harry se retrouve une fois de plus dans la petite Ford de Marlène. Le trajet se passe sans encombre. Mary et Marlène lui parlent de leurs projets et lui font passer des musiques qu'elles aiment bien grâce au lecteur CD de la voiture.

- Tient, prend ça ! Mary lui tend un petit paquet depuis la place avant. Harry attrape le cadeau, n'en croyant pas ses yeux.

- Vraiment, demande-t-il, c'est vraiment pour moi ?

Les deux femmes le regardent à travers le rétroviseur qui se trouvent entre elles et éclatent de rire en voyant le regard du garçon. Il pétille de joie. Il ne s'agit pas du premier cadeau qu'il reçoit, mais comme la dernière fois, un sentiment qu'il commence à apprécier lui chatouille la gorge et le ventre.

- Ce n'est pas grand-chose, mais nous voulions quand même t'offrir quelque chose, explique Marlène tout en surveillant la voiture derrière elle.

- On ne sait pas trop ce que tu aimes, alors on s'est demandé ce que nous on aurait aimé avoir à ton âge !

- Merci beaucoup, les remercie le garçon. Les larmes aux yeux, Harry sert le présent entre ses bras. Son premier cadeau de la part des deux femmes. Le garçon n'arrive pas à croire que cela arrive réellement. Elles tiennent assez à lui pour penser à lui offrir un cadeau !

- Aller, ouvre, le presse Mary en rigolant

- Oui !

Sous le papier cadeau vert se cache une boîte. Sur celle-ci est dessinée un drôle d'appareil. Harry fronça les sourcils, ne comprenant pas ce que c'est. Soudain, il comprend et sa bouche s'ouvre toute seule.

- Vous avez payé ce truc une fortune !

- Ne t'en fais pas pour l'argent et profite, lui assure Marlène en entrant dans un parking.

Harry est tellement ému par ce qui se trouve sur ses genoux qu'il en oublie qu'il est en voiture. Il en oublie le bruit autour de lui et fixe simplement l'objet devant lui. Un tourne-CD portable. Il s'agit d'un petit appareil portatif qui permet d'écouter des CDs. Harry se rappelle que Dudley a cassé le sien quelques jours à peine après que ses parents lui ont offert le sien. Le petit appareil est d'un bleu électrique que Harry apprécie immédiatement. Il s'empresse d'ouvrir la boîte pour en sortir le tourne CDet passe sa main dessus comme pour se confirmer que c'est bien réel sur l'emballage, il est noté que des écouteurs sont également emballés, ce qui agrandit encore le sourire de Harry. Mary et Marlène se retournent vers lui, toujours dans la voiture, le sourire aux lèvres. D'un geste innocent, Marlène tend un deuxième petit paquet à Harry.

- Encore ? Le garçon se saisit immédiatement du paquet et offre un sourire à ses amies qui vaut tout l'or du monde. Son sourire, son innocence en ce moment, la joie et l'ébahissement dans lesquels il se trouve font que la situation est la plus parfaite possible.

- Apparemment, rigole Marlène

Harry déchire le papier et découvre plusieurs CD à l'intérieur. Tout en poussant un cri de joie, il les regarde un à un et les tourne pour voir quelles musiques sont à l'intérieur. Il y a plusieurs CD des Beatles et d'autres qu'il ne connaît pas. En tout, cinq CD, donc une cinquantaine de musiques à écouter en boucle. Jamais il n'avait été aussi gâté. Jamais il n'a été aussi heureux.

- Alors, tu aimes, demandent-elles en même temps.

- Si j'aime ? Demande Harry en levant les yeux vers ses deux amies. J'adore !

Soudain, il sort de sa bulle. Le regard fixé sur ce qui se trouve en face de lui, Harry se rend compte que la voiture est à l'arrêt et voit le spectacle inattendu qui se trouve entre les deux sorcières assises à l'avant. .

- Un parc d'attractions, hurle Harry en ouvrant de grands yeux.

- Surprise !

- Attendez non, je…

- Chut ! Mary le coupe immédiatement en mettant son index sur sa bouche.

- Aujourd'hui c'est ton jour. Nous allons le fêter ensemble, ici, en faisant exactement ce que TU veux, lui explique Marlène en lui offrant un grand sourire. Emu, Harry hoche la tête et éclate en sanglot tout en répétant inlassablement un seul et unique mot "Merci".

Les deux sorcières ont du mal à calmer les pleurs de Harry, mais une fois que c'est fait, le petit garçon profite à fond de tout ce qui se trouve devant lui. Il monte sur les plus grandes attractions, puis celles qui font peur. Il essaie le plus de stands possibles et regarde plusieurs petits spectacles organisés. Au milieu de tout ça, le petit groupe mange des crêpes et des gaufres pour se donner de l'énergie. Mary et Marlène lui expliquent tout ce qu'elles connaissent et lui indiquent ce que ses parents aimaient pour lui proposer d'essayer et voir à qui il ressemble le plus. Harry pense plusieurs fois mourir de rire et s'amuse comme un fou pendant tout l'après-midi. S'il pouvait faire un vœu, il souhaiterait que le temps s'arrête pour vivre ce moment à tout jamais.

Le soir en sortant du parc Harry est exténué, mais heureux. Dans la voiture, il mange sa barbapapa rose bonbon comme un ogre, faisant rire ses amies. Ce n'est qu'une fois devant chez les Dursley que Harry se demande s'il devrait parler des lettres. Après quelques secondes d'hésitation, il décide que non. Il retourne à Poudlard dans un mois, il s'expliquerait avec ses amis à ce moment-là. Il n'a jamais eu besoin de personne pour s'en sortir, pourquoi est-ce que cela commencerait maintenant ?

Harry sort de la voiture et ses deux amies l'accompagnent jusqu'au pas de la porte. Elles l'embrassent et le câlinent pendant de longues secondes avant de le lâcher

- Tu te souviens, lui demande Mary, au moindre souci avec ton oncle ou ta tante tu nous envoie un hibou ou tu appelles au numéro que je t'ai donné, d'accord ?

- D'accord, répond Harry en souriant, exténué par la journée qu'il vient de passer.

- Tu as pris ton cadeau, demande Marlène après lui avoir embrassé le front une dernière fois.

- Oui, s'exclame Harry. Serrant ses paquets contre son cœur, il n'a qu'une hâte. Pouvoir essayer son cadeau d'anniversaire.

Depuis la voiture, elles lui font des signes de bras pour lui dire au revoir puis tournent au coin de la rue, laissant Harry seul. Le garçon entre dans la maison et ferme à clef derrière lui. Étant donné qu'il est déjà vingt-deux heures, le patron de Vernon doit être parti. Mais par sécurité, Harry enlève ses chaussures et monte silencieusement les escaliers. Quelques secondes plus tard à peine, il entend depuis devant la porte de sa chambre l'oncle Vernon dire au revoir aux invités. Vernon remercie chaudement M. Mason, qui semble lui aussi assez content de son affaire. Harry sourit et ouvre la porte de sa chambre pour se coucher après cet après-midi chargé en émotions et en fous rires. Mais lorsqu'il regarde en direction de son lit, il se rend compte qu'il ne peut pas s'y coucher. Son litl est déjà occupé par … quelque chose d'autre.

Harry est surpris, mais pas tant que cela. Les yeux de la créature sont exactement ceux qu'il a vu dehors après le repas du midi. Il s'agit de la créature de la haie. La créature descend du lit et s'incline très bas devant Harry, qui se retient de faire un bond en arrière. Elle est petite, ridée, possède de grandes oreilles qui ressemblent aux ailes d'une chauve sourie… mais le pire sont ses yeux. Des yeux vert globuleux de la taille d'une balle de tennis.

Heu... bonjour, dit Harry, pas très à l'aise.

Harry Potter, dit la créature d'une petite voix aiguë qu'on devait sûrement entendre dans toute la maison. Oh, Monsieur, il y a si longtemps que Dobby rêvait de faire votre connaissance... C'est un si grand honneur…

M... merci, répondit Harry en longeant le mur vers la chaise de son bureau sur laquelle il se laissa tomber, à côté de la cage d'Hedwige, vide. Son amie à plume a dû sortir se dégourdir les ailes.

Bien qu'il aurait aimé se laisser aller dans son lit, prendre la couverture et dormir, Harry se force à garder les yeux ouverts et regarde Dobby. La première question qui vient effleurer l'esprit de Harry est "Quelle est cette créature ?" Harry essaie de demander le plus poliment possible de quelle espèce vient la créature :

Qui êtes-vous ?

Dobby, Monsieur. Dobby, rien de plus. Dobby l'elfe de maison, répondit la créature.

Ah, vraiment ? dit Harry. Excusez-moi, je ne voudrais pas vous paraître discourtois, mais je ne crois pas que le moment soit bien choisi pour recevoir un elfe de maison dans ma chambre.

L'elfe de maison baisse les yeux tandis que Harry entend monter Dudley dans sa chambre. Il se tait pendant quelque secondes et entend la porte de son cousin claquer. Il ne sera pas embêté cette nuit. Pétunia et Vernon montent à leur tour et claquent aussi la porte de leur chambre tout en discutant joyeusement, confirmant que Harry doit faire le moins de bruit possible pour éviter de les réveiller.

Je suis enchanté de faire votre connaissance, croyez-le bien, s'empressa d'ajouter Harry, mais je me demande... quel est le motif de votre présence ?

Eh bien voilà, Monsieur, répondit l'elfe avec gravité. Dobby est venu vous dire... Ah, c'est très difficile, Monsieur... Dobby se demande par où commencer...

Asseyez-vous donc, dit poliment Harry en montrant le lit.

L'elfe éclate en sanglots. Harry se lève d'un bond et va se mettre à genoux devant l'elfe et met un doigt sur sa bouche pour lui demander de se taire, ce que Dobby fait. Bien que les sanglots se soient tus, les larmes coulent toujours. Harry coche une case dans sa tête. L'elfe est sensible à la courtoisie.

Ass... asseyez-vous ! gémit la créature. Jamais... au grand jamais...

Je suis désolé, murmura Harry, je ne voulais pas vous offenser...

Offenser Dobby ! sanglota l'elfe. Jamais encore un sorcier n'avait demandé à Dobby de s'asseoir... comme un égal…

Une fois de plus, Harry porte son index devant sa bouche pour lui montrer qu'il ne faut pas faire de bruit. Questions de politesse ! Bien que sa famille ne soit pas polie. Mais quelles seraient les conséquences que des moldus voient une créature telle que Dobby dans leur maison au beau milieu de la nuit ? Cela provoquerait la panique, les cris… Dobby pourrait être blessé au vu de la maltraitance que Harry a subi pendant des années. Le fait de garder sa famille endormie est également une mesure de protection.

- Qu'est ce qui vous amène ici, demande finalement Harry en souriant à l'elfe.

Dobby a entendu dire que Harry Potter avait à nouveau affronté le Seigneur des Ténèbres il y a quelques semaines... et qu'il avait réussi à lui échapper une fois de plus, dit Dobby d'une voix rauque.

Harry hoche la tête en se rappelant de son affrontement contre Voldemort en juin dernier.

- En effet, heureusement je n'étais pas seul, dit-il en pensant à Millicent.

Ah, Monsieur, sanglota-t-il en s'essuyant le visage avec un coin de la taie d'oreiller crasseuse qui lui tenait lieu de vêtement. Harry Potter est vaillant et audacieux ! Il a déjà bravé tant de dangers ! Mais Dobby est venu protéger Harry Potter, il est venu l'avertir, même s'il doit se pincer les oreilles dans la porte du four pour se punir...

- Vous pincer les oreilles dans la porte du four ? Pour vous punir ? Mais pourquoi ?

- Monsieur. Dobby doit toujours se punir pour quelque chose, Monsieur. Les maîtres laissent le soin à Dobby de s'en occuper. Parfois, ils lui rappellent simplement qu'il doit s'infliger quelques punitions supplémentaires…

Harry hausse les sourcils. Dobby n'est clairement pas clair, mais ce qui est certain, c'est qu'il est maltraité, comme lui.

- Qui vous fait du mal comme ça ? Votre famille ? Si vous avez besoin d'aide, je peux peut-être vous aider…

A la seconde ou Harry prononce la fin de sa phrase, il se rappelle sa première constatation. L'elfe est sensible à la courtoisie. Contre toute attente, Dobby ne choisit non pas de pleurer mais bien de se frapper le crâne contre le parquet de la chambre. Harry ouvre de grands yeux et l'arrête en pleine action, l'attrapant par les épaules pour l'empêcher de se faire plus de mal. Ils tombent tous les deux en arrière, mais cela fait heureusement moins de bruits que lorsque la créature se frappait la tête.

Harry Potter demande s'il peut aider Dobby... Dobby avait entendu parler de votre grandeur, Monsieur, mais il ne savait rien de votre générosité...

Tout ce qu'on vous a dit sur ma grandeur n'est qu'un tissu de bêtises, dit Harry qui sentait ses joues en feu. Je n'étais même pas premier de la classe, à Poudlard, c'était Hermione la meilleure, elle…

Harry se tait. Penser à Hermione lui rappelle qu'elle ne lui a rien écrit pendant les vacances. Il soupira et regarda l'elfe.

Harry Potter est humble et modeste, dit Dobby d'un ton révérencieux, ses gros yeux exorbités brillent d'émotion. Harry Potter ne parle pas de sa victoire triomphante sur Celui-Dont-Le-Nom-Ne-Doit-Pas-Être-Prononcé

Harry hausse les épaules, ne souhaitant pas faire de commentaire. Tout le monde semble trouver ça impressionnant alors qu'en vérité… Il n'était pas seul.

- Quand est-il de votre famille, finit par demander Harry pour changer de sujet.

Dobby est au service d'une famille de sorciers, Monsieur... Dobby est un elfe de maison qui doit servir à tout jamais la même maison et la même famille.

Et ils savent que vous êtes ici ? demanda Harry avec curiosité. Dobby frissonna.

Oh, non, Monsieur, non... Dobby va devoir se punir très sévèrement pour être venu vous voir…

Pour la seconde fois, Harry hausse les sourcils. Décidément, le concept de punition est bien ancré dans la tête de cet animal-là. Harry s'arrête dans ses pensées pendant une seconde. Dobby est-il vraiment un animal s'il a la faculté de s'exprimer ? C'est une bonne question à poser à Drago lorsqu'il le verrait.

- Donc ? Pourquoi venir me voir ? De quel avertissement parliez-vous ?

- Harry Potter ne doit pas retourner à Poudlard.

Ou... quoi ? Pourquoi ? balbutia Harry. Surpris, Harry se relève et s'assied sur son lit. Comment ça ne pas retourner à Poudlard ? Pourquoi ? A cause de qui ? De quoi ?

Il existe un complot, Harry Potter. Un complot qui provoquera des événements terrifiants à l'école de sorcellerie de Poudlard, cette année, murmura Dobby en se mettant soudain à trembler de tous ses membres. Il y a des mois maintenant que Dobby est au courant. Harry Potter ne doit pas mettre sa vie en péril. Il est trop important, Monsieur !

Les pensées de Harry défilent à une vitesse ahurissante. Il essaie de comprendre les paroles de Dobby et de les analyser. D'accord donc il est un elfe de maison qui sert une famille. Une famille de sorciers de sang-purs, probablement du côté de Voldemort durant son règne. Donc Dobby tient probablement ses renseignements d'une des personnes de cette famille. En revanche, Harry n'a aucune idée de quels événements terrifiants Dobby veut parler, ce qui l'angoisse. Dobby a précisé que cela fait des mois qu'il est au courant, il a donc peut-être déjà pris ses précautions. Cependant une pensée particulièrement dérangeante vient traverser l'esprit du survivant.

Attendez... Est-ce que ça aurait quelque chose à voir avec Vol... pardon, avec Vous-Savez-Qui ? Répondez-moi simplement d'un signe de tête, s'empressa-t-il d'ajouter en voyant que Dobby s'approchait du mur.

Tandis que l'elfe hoche négativement la tête, Harry reprend sa respiration. Pendant quelques secondes, toutes ses angoisses de l'an dernier sont revenues et l'ont empêché de respirer. Sachant que Voldemort ne fait pas partie de l'image rassure Harry.

- Tout ce que je souhaite, chuchote Harry plus pour lui que pour l'elfe de maison, c'est revoir mes amis et passer l'année avec eux… je ne supporte plus d'être ici ! J'adore Mary et Marlène, si seulement je pouvais vivre avec elles…

- Les sorcières de cet après-midi ? Des amies de Harry Potter ? Demande Dobby

- Exactement. Elles me protègent du mieux qu'elles peuvent et je leur en suis très reconnaissant… Cependant, mes amis …

Des amis qui n'écrivent même pas à Harry Potter ? dit Dobby d'un ton sournois.

Harry fixe son regard sur l'elfe. Il n'a jamais parlé de ces lettres. Cet animal est une créature possible, elle peut très bien avoir pris ses lettres… il fronce les sourcils et regarde Dobby d'un tout dur avant de poser la question qui lui brûle les lèvres

C'est vous qui avez intercepté les lettres ?

Dobby les a apportées avec lui, Monsieur, dit l'elfe. Il tira une épaisse liasse d'enveloppes de sa taie d'oreiller.

Harry met sa tête légèrement en arrière et soupire de soulagement. Pendant tout ce temps, il pensait que ses amis l'avaient oublié. Pendant tout ce temps, il ne croyait qu'aucun d'eux ne lui avait écrit. Il avait sincèrement pensé être de nouveau seul. Mais ce n'est pas le cas. Dans le tas, il reconnaît clairement l'écriture de Millicent et celle de Drago. Le soulagement qu'il éprouve est tel qu'il se met à rire doucement. Alors qu'il pensait être redevenu l'enfant seul et perdu qu'il était il y a encore un an à peine, il se rend compte que cela n'est pas le cas.

— C'est vous qui avez mes lettres, dit Harry en regardant l'elfe qui semble perdu.

- Harry Potter aura ses lettres, Monsieur, à condition qu'il donne sa parole à Dobby qu'il ne retourne pas à Poudlard. Ah, Monsieur, il ne faut pas que vous affrontiez un tel danger ! Promettez-moi que vous ne retournerez pas là-bas.

Harry sourit, ce qui déstabilise un peu plus encore l'elfe de maison, qui recule encore d'un pas.

- Je vous suis reconnaissant de vouloir ma sécurité, remercie Harry, mais je dois retourner à Poudlard ! Il n'y a pas que mes amis. Il y a aussi les professeurs, qui m'apprennent comment me défendre et le directeur de l'école fera également tout pour arrêter ces catastrophes que vous voulez éviter.

Dobby reste sans voix.

- Je ne peux pas promettre de ne pas retourner là-bas car c'est exactement l'endroit où je suis le plus en sécurité, assure le garçon à l'elfe de maison. Malheureusement, celui-ci n'est toujours pas d'accord. Il aborde désormais un regard déterminé qui ne rassure pas du tout Harry.

Dans ce cas, Harry Potter ne laisse pas le choix à Dobby, dit l'elfe avec tristesse. Et avant que Harry ait pu faire un geste, Dobby disparaît dans un "POP" sonore.

Après la visite de Dobby, Harry reste sur ses gardes. Il ne reçoit toujours pas de lettres et n'a plus essayé d'en envoyer, désormais persuadé que l'étrange créature tenterait de les intercepter. A la place, il a demandé conseil à Mary. Dès le lendemain de la visite de l'elfe, Harry se précipite vers le combiné téléphonique lorsque Pétunia et Vernon sont partis faire des courses. Dudley a bien entendu préféré partir avec eux plutôt que de rester avec la bête bizarre qu'est Harry.

Harry lit sur le papier le numéro de la maison de Mary et le compose lentement pour être certain de ne pas se tromper. Une fois le numéro indiqué, il lève l'appareil à son oreille droite comme il a vu tant de fois Pétunia le faire. Pendant des secondes qui lui semblent une éternité, il attend. Ce n'est qu'après quatre sonneries que quelqu'un décroche.

- Oui bonjour, maison des McKinnon, retentit une voix qui n'est pas celle de Mary, ni celle de Marlène. Celle-ci est bien plus aiguë et possède une tonalité qui rappelle la sienne à Harry. Interloqué, il s'immobilise.

- Tatie, n'y a personne, je raccroche, demande la voix devenue un peu moins sonore, s'éloignant probablement du combiné.

- Non attend, s'écria Harry en rapprochant le sien de sa bouche.

- Je n'ai rien dit, il y a quelqu'un, oui hallo ?

- J'aimerais parler à Mary, elle est là, demande rapidement Harry, priant pour ne pas s'être trompé de numéro. Heureusement pour lui, ce n'est pas le cas.

- Oui, je te la passe. Tatie, c'est un gars qui veut te parler !

Harry reste pendu au téléphone, attendant que Mary décroche enfin. Il entend des bruits de fond puis enfin, la voix de Mary intervient.

- Oui McDonald bonjour?

- Salut, c'est Harry.

- Ho! Harry c'est toi! Comment tu vas ?

En quelques minutes Harry explique toute la situation à Mary. L'elfe de maison, la discussion qu'ils ont eue, les lettres, Poudlard, tout y passe. Le garçon avait vraiment besoin d'en parler, ce qui lui fait un bien fou. Une fois son histoire terminée, il attend une réponse de la part de son amie.

- Je ne m'attendais pas à ça, dit-elle en rigolant.

Harry sourit. Si elle rigole, c'est que tout va s'arranger. La sorcière lui promet de se renseigner sur un elfe de maison qui se nomme Dobby et lui assure qu'il réussirait dans tous les cas à aller à Poudlard. S'il le faut, elle l'emmenait elle-même. Une fois rassuré, Harry lui pose une dernière question.

- Qui est la fille qui a répondu au téléphone ?

- Oh, c'est la fille d'une amie à Marlène et moi ! Elle s'appelle Sofia et entre en troisième année à Poudlard, elle est à Serdaigle. Je te la présenterais la prochaine fois si tu veux.

Surpris, Harry accepte. Ils discutent encore quelques courtes minutes avant de raccrocher. Harry a désormais moins de questions sur Dobby, mais bien plus sur Mary. Est-ce que ses deux amies sorcières lui cachent des choses, ou ne lui ont pas dit des éléments qu'il devrait savoir ? Qui est l'amie dont Mary a parlé ? D'où sort cette Sofia ? Est-ce qu'elles essaient déjà maintenant de le remplacer ?

Le reste de la journée se passe bien pour Harry. Maintenant qu'il sait que ses lettres ont été interceptées par cet étrange elfe de maison, il relativise et peut profiter pleinement des derniers jours de vacances. Mais au dîner du soir. Harry entend une bien mauvaise nouvelle.

- Nous n'avons pas trouvé de maison à Majorque pour tout de suite, explique Vernon à Dudley alors que celui-ci fourre des pommes de terre dans sa bouche.

- Je veux partir d'ici, s'écrie son cousin en postillonnant des bouts de patate sur le visage de sa mère. Celle-ci se contente de lui sourire avant de lui assurer qu'ils feront tout pour partir le plus rapidement possible.

Harry est interloqué. Partir à Majorque était réellement dans leur projet ? Et cela pouvait se faire maintenant ? Le garçon tente de manger quelque chose mais l'angoisse lui tord le ventre. Doit-il également partir avec eux jusqu'en Espagne ? Mais dans ce cas, comment ferait-il pour aller à Poudlard ?

- Je dois venir avec vous, demanda Harry d'une petite voix en fixant son assiette. Il n'ose pas lever la tête, craignant que la situation soit assez réelle pour que son oncle lui dise non.

- Nous ne le souhaitons pas, mais nous sommes tes gardiens légaux, annonce pompeusement Vernon en coupant sa viande.

- Tu commenceras une nouvelle école là-bas, annonce Pétunia en se servant des légumes. Une école sans… Une école normale !

Dudley ricane, tandis que Harry se liquéfie. Il va devoir partir, tout ça parce que sa famille, qui le déteste, déménage. Soudain, une idée lui vient à l'esprit. Une idée délirante. Une idée qui pourrait très bien partir en désastre. Mais une bonne idée quand même. La famille Dursley termine son repas sur cette note joyeuse, élaborant d'avance tout ce qu'ils pourraient faire une fois en Espagne. Pétunia parle de la plage et des belles robes à fleurs, tandis que ses deux hommes parlent plus gastronomie. Harry lui, mange en silence et s'enfuit dès que sa tante le lui permet.

Le lendemain matin, avant même que quiconque soit réveillé, Harry se dirige vers le salon sur la pointe des pieds. Aujourd'hui, personne ne doit s'absenter. Vernon a pris congé pour la journée et Pétunia n'a prévu aucun goûter avec aucunes de ses amies du voisinage. Même Dudley serait présent. C'est pourquoi Harry est obligé de téléphoner tôt le matin à Mary, malgré ce que la bienséance oblige. La sonnerie sonne bien plus longtemps que la dernière fois. Lorsque Harry se résout enfin à raccrocher, une voix ensommeillée répond enfin.

- Mary ! C'est Harry ! J'ai un gros problème !

Mary se fait un café tout en prêtant attention à ce que lui explique Harry. Révoltée par l'idée que le garçon qu'elle considère comme son neveu puisse partir dans un autre pays, elle alerte immédiatement Marlène pour parler des solutions à envisager. La jeune femme arrive chez elle en quelque secondes seulement.

- Tu pourrais très bien faire le voyage en début et en fin d'année, propose Marlène, bien que cette solution ne lui plaise pas. Et tu resteras avec nous ou à l'école pour les fêtes.

Derrière le combiné, Harry secoue la tête de droite à gauche, les larmes aux yeux. Il sent la panique remonter lentement le long de ses intestins. Un goût de vomi se fait sentir dans sa bouche alors qu'une larme roule sur sa joue. Harry sait pertinemment que si ses tuteurs déménagent il n'aurait que la solution de les suivre, il lui faut à tout prix pouvoir passer par un chemin qui lui permette d'avoir un autre tuteur. L'idée que les deux femme l'adopte lui avait bien entendu traversé l'exprit mais au grand jamais il n'aurait pensé un jour avoir besoins de cela pour ne pas être emmené loin de ses amis. Il pense à Millicent, qui doit se faire un sang d'encre et à Drago, qui lui manque bien plus qu'il ne le pensait. Non, cela lui semble impossible de quitter la Grande-Bretagne alors que tout ce qu'il connaît et aime se trouve ici.

- Ou bien une de vous deux peut m'adopter ! S'écrie Harry, certain qu'il s'agit de la meilleure option. Sa voix cassée qu'il doit garder silencieuse résonne dans les oreilles des deux sorcières.

Pas de réponse à l'autre bout du fil. Chez Mary, les deux femmes se regardent, choquées par la proposition du fils de Lily. Leurs bouches grandes ouvertes, elles assimilent lentement l'information avant de se rendre compte des conséquences que cela peut avoir sur Harry, son futur… Elles se regardent, interdites, réfléchissant aux impacte que cela aurait également sur leurs vies à elles. En quelques secondes, elles se rendent compte que ce n'est pas une conversation à avoir à travers un téléphone.

- Ok Harry, soit on arrive maintenant chez ton oncle pour en parler, soit on attend quelques jours pour voir s'il y a d'autres solutions et on en reparle une fois la tête froide.

Harry le prend comme un coup de poing en plein ventre. Elles ne veulent pas, c'est certain, elles repoussent la discussion afin de trouver le meilleur moyen de lui dire que cela ne sera pas possible. C'est normal. Mais ça fait tout de même mal. Il est conscient qu'elles feraient tout pour qu'elles ne soient pas séparées de lui. Mais l'adopter n'est même pas une option ?

- Harry, reprend Marlène, nous serions ravies de t'adopter, mais il faut en parler à tête reposée pour mieux se comprendre et analyser quelles seront les conséquences pour toi. C'est toi qui vas vivre tout ça et nous ne voulons pas que tu décides ça et que tu le regrettes par la suite.

Le garçon à la cicatrice souffle de soulagement, bien qu'une piqûre de doute reste bien présente dans son esprit. Soudain, Harry entend du bruit dans les escaliers. Il s'empresse de dire au revoir et raccroche le téléphone pour aller chercher les couverts pour le petit-déjeuner. Harry ne passe pas une bonne journée. Son oncle annonce au dîner qu'ils déménageaient l'été prochain afin d'avoir la plus belle villa avec vue sur la plage. Celle-ci est déjà en prévente. La société de perceuse de Vernon possède une grande usine là-bas, ou celui-ci est promu. Harry plonge sa tête dans ses haricots, refusant d'écouter ses absurdités. C'est simple : Il refuse de partir.