9. GILDEROY LOCKHART

Les éléments en italique sont des répliques reprises directement du livre "Harry Potter et la chambre des secrets" de J.K. Rowling


Le lendemain, le temps est gris, comme le moral de Harry. En effet, il n'a pas eu l'occasion du tout de parler à Drago, qui a préféré se murer dans le silence toute la soirée. Lorsque Millicent et lui vont déjeuner, les hiboux viennent déposer leurs paquets devant les différents élèves. Harry aperçoit un paquet tomber notamment sur la tête de Neville, tandis qu'une lettre est amenée par un hiboux à moitié mort à Ginny. Le hiboux a réussi à renverser un pichet de lait dans sa chute et repose désormais les deux pattes en l'air, sur la table des Gryffondor. Ravi que le sort s'acharne sur la maison des rouge et or et pas sur la sienne, Harry décide d'être un minimum joyeux. Quelques minutes plus tard, Rogue vient distribuer les emplois du temps. Là, Harry se rend compte qu'il a rendez-vous en botanique avec les Poufsouffles pour la première heure de la matinée. Sans un mot, Harry, Drago et Millicent s'y rendent.

Le trajet semble très long pour Millicent. La jeune fille comprend les sentiments de Drago, comment son propre elfe de maison peut-il préférer le survivant à lui ? La jeune fille sait pertinemment que le silence de Drago n'est pas méchant, mais hésitant. Le blond n'arrive certainement pas à se confier à son meilleur ami car il ne réalise pas encore de ce que cela implique. L'elfe de maison pourrait être battu, renvoyé, ou même tué en fonction de l'humeur de son père si celui-ci l'apprend.

La jeune fille s'apprête à dire quelque chose à son ami blond lorsqu'elle voit arriver la professeur de botanique. Tandis qu'elle a pour habitude de sourire et de rire sans retenue, son visage est pour le moment rouge. Une moue inquiétante se dessine sur son visage alors que, à ses côtés, le nouveau professeur de Poudlard ne cesse de parler.

—Serre numéro trois, aujourd'hui ! dit le professeur Chourave qui avait perdu sa gaieté habituelle et paraissait de très mauvaise humeur.

Le professeur de défense prend la direction de la serre numéro trois avec la classe tout en donnant des conseils de botanique à la professeure, ce qui choque Harry autant que Drago. Les deux garçons se tournent l'un vers l'autre, pincent les lèvres et pouffent de rire. Le visage de la professeur est crispé au possible, certainement fatiguée et énervée par Lockhart. Pourtant, les garçons sont contents de pouvoir enfin visiter la serre numéro trois. Contrairement à la serre une, elle abrite quelques plantes plus intéressantes, plus dangereuses.

— On peut parler tout à l'heure, demande Harry en montrant de la main à Drago qu'il peut entrer avant lui.

— Je te dirais tout après le cours, lui promet Drago avant d'entrer dans la cour. Le blond relève ses manches pour les protéger et prend une profonde inspiration. Il n'aime vraiment pas manipuler les plantes lorsqu'elles sont en terre. Harry quant à lui pénètre dans la serre numéro trois en souriant. L'odeur du petricor vient lui chatouiller le nez, lui redonnant foi en cette journée qui avait commencé de façon désastreuse.

Soudain, il sent une main se poser sur son épaule. Derrière lui se tient le nouveau professeur de défense contre les forces du mal. Lockhart est plus éclatant que jamais dans sa robe bleu nuit, ses dents semblent plus blanches que jamais alors qu'il lui offre un sourire aveuglant. Harry lève les sourcils dans un air inquiet, appelant à l'aide du regard ses amis. Mais ceux-ci restent dans la serre, les yeux rieurs

—Harry ! J'aurais un mot à te dire. Vous êtes d'accord pour qu'il soit un peu en retard à votre cours, professeur Chourave ?

A en juger par sa mine renfrognée, Chourave n'était pas d'accord du tout, mais Lockhart ne lui laissa pas le choix.

— De toute façon, c'est comme ça, dit-il, et il lui ferma au nez la porte de la serre. Harry, poursuivit-il en hochant la tête, ses grandes dents blanches resplendissant au soleil. Ah, Harry, Harry, Harry !

Sceptique, le garçon reste silencieux, ne comprenant pas l'intérêt du professeur. S'il ne se rend pas rapidement en classe, les groupes seront déjà formés et il se retrouvera peut-être avec des poufsouffles qu'il ne connaît pas pour faire le cour.

—Quand j'ai entendu... Bien sûr, c'était entièrement de ma faute. Je me serais donné des gifles.

Perdu, Harry le regarde d'un air énervé. Pour qui se prend ce drôle de personnage ?

- Je crois que je n'ai jamais été autant stupéfait ! Battre Voldemort une deuxième fois… Bien sûr, j'ai tout de suite compris pourquoi tu avais fait ça. C'était évident. Ah, Harry, Harry, Harry !

Désormais stupéfait, Harry regarde le professeur comme s'il était fou. Battre Voldemort une deuxième fois ? Le ton sur lequel il a bien mentionné qu'il s'agissait de la deuxième fois ne plaît pas à Harry. Le professeur ne semble pas comprendre que l'étudiant aurait pu mourir et qu'il n'avait que onze ans lorsque cela s'est produit. En comprenant que Lockhart n'est pas impressionné par un sou et souhaite simplement lui faire la morale, il tourne les talons pour éviter une discussion inutile.

— Harry, Harry, Harry, coupa Lockhart en lui saisissant l'épaule. Je te comprends, tu sais. C'est normal d'en vouloir toujours un peu plus une fois qu'on y a goûté. Et je m'en veux de t'avoir donné cette envie. Ça ne pouvait que te monter à la tête. Seulement voilà, jeune homme, on ne peut quand même pas battre un mage noir sans demander d'aide aux professionnels. Tu dois te calmer, maintenant, d'accord ? Tu auras tout le temps pour ça quand tu seras plus âgé. Oh, je sais bien ce que tu penses ! « Pour lui, c'est facile à dire, c'est un sorcier célèbre dans le monde entier ! » Mais quand j'avais douze ans, je n'étais pas plus que toi. J'étais même moins que toi ! Toi, tu as déjà une vague réputation chez certaines personnes, n'est-ce pas ? A cause de cette histoire avec Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom

Sur ces mots, Harry comprend que les cours du professeur ne lui plaisaient pas. Egocentrique, excentrique, énervant, il s'agit certainement du sorcier le plus suffisant au monde. L'étudiant pince les lèvres et regarde le professeur dans les yeux. Comment Dumbledore a pu engager un homme aussi imbu de lui-même et incompétent à la fois

—Je sais, je sais, poursuivit-il, ce n'est pas tout à fait aussi glorieux que de remporter cinq fois de suite le prix du sourire le plus charmeur décerné par les lectrices de Sorcière-Hebdo, comme c'est mon cas, mais c'est quand même un début, Harry, c'est un début.

En entendant ces mots, c'est la goutte de trop pour Harry. Malgré sa décision de ne pas parler aux adultes, il plante son regard dans celui de son professeur et s'imagine qu'il fait face à une enfant de quelques années. C'est tout ce que ce sorcier est, un enfant en bas âge qui ne comprend rien, à qui il faut tout expliquer.

— Par ce que vous pensez être mieux, demande l'adolescent du ton le plus arrogant possible, vous pensez pouvoir me dépasser ? Ma célébrité ne s'étend pas uniquement en angleterre et en Ecosse monsieur, mais bien dans le monde entier. Pouvez-vous en dire autant de vous ? En termes de puissance et d'âge vous êtes en avance. Pourtant, je suis devant vous dans votre domaine favori. N'est-ce pas frustrant ?

Le sourire de Lockhart disparait et son visage vire soudainement au blanc. Sentant que le professeur ne sait plus que dire, Harry continue, un sourire dur et une regard froid sur le visage.

— Je ne suis pas sûr que vous comprenez ce que j'ai fait monsieur, avec tout mon respect, j'ai survécu à un sortilège de mort. Pouvez-vous en dire autant ? Votre célébrité n'est qu'éphémère, personne ne parlera plus de vous dans dix ans. La mienne est historique, on me mentionne déjà dans les livres. Sur ce, je vais retourner dans ma classe afin d'apprendre des choses. Avec une bonne éducation, je n'ai aucun risque de finir dans une position aussi pathétique que la vôtre. Au revoir monsieur.

Sans un mot de plus, Harry tourne le dos au professeur et retourne à son cours, de bien meilleure humeur qu'il ne l'était il y a quelques minutes à peine. Une fois assis entre ses deux amis, la professeure de botanique commence son cours. Drago lui demande ce que le professeur voulait lui dire, et Harry lui résume rapidement la discussion. A la fin du récit, Drago est obligé de se pincer les lèvres pour s'empêcher d'éclater de rire. Ayant tout entendu, Millicent se penche vers ses amis et tend son poing en direction de Harry. Celui-ci tape dedans avec le sien avant de commencer à faire attention à ce qui est dit dans la classe. Heureux d'enfin avoir fait sourire son ami blond, Harry est satisfait.

—Excellente réponse. Dix points pour Poufsouffle, dit le professeur Chourave. La mandragore constitue un ingrédient essentiel entrant dans la composition de nombreux antidotes. Mais c'est également une plante dangereuse. Qui peut me dire pourquoi

—Le cri de la mandragore est mortel pour quiconque l'entend, annonce Hannah Bott, une fille rousse de Poufsouffle.

—C'est exactement ça. Dix points de plus pour Poufsouffle. Les mandragores dont nous allons nous occuper aujourd'hui sont encore très jeunes. Elle montra une rangée de bacs et tout le monde se rapprocha pour mieux voir une centaine de petites plantes touffues aux fleurs violacées qui s'alignaient dans la terre. Elles n'avaient rien de remarquable aux yeux de Harry qui n'avait aucune idée de ce que pouvait être le « cri » de la mandragore.

—Tout le monde prend une paire de cache-oreilles, dit le professeur Chourave. Vérifiez bien que vos oreilles sont complètement recouvertes. Je vous ferai signe en levant le pouce quand vous pourrez les enlever sans risque. D'accord ? Alors, allons-y. Mettez-les.

Lorsque Harry attrape sa première mandragore, Harry ouvre de grands yeux. A la place des racines, il y avait une espèce de petit bébé très laid et plein de terre. Les feuilles de la plante lui sortaient du crâne. Sa peau marbrée avait une couleur vert pâle et de toute évidence, il hurlait à pleins poumons.

Bien que surprise, la vision de cette étrange créature provoque chez lui un rire contagieux pour ses amies. Millicent pouffe doucement tandis que Drago regarde la mandragore d'un air sceptique, mi-surpris, mi-impressionné. Durant tout le reste du cours, Harry et ses camarades mettent en pot des mandragores. Cela amuse grandement Harry, qui voit combien Drago déteste cette activité. Il se moque ouvertement de lui, tandis que Millicent ricane simplement aux idioties de ses amies. A la fin du cours, tout le monde était en nage et couvert de terre. Les membres douloureux, les élèves retournèrent au château se laver un peu, puis les Serpentards se dépêchèrent d'aller au cours de métamorphose.

La professeure McGonagall était toujours très exigeante avec ses élèves, mais ce jour-là, le cours fut particulièrement difficile. Tout ce que Harry avait appris l'année précédente semblait lui être sorti de la tête. Il était censé changer un scarabée en bouton de manteau, mais l'animal courait si vite qu'il parvenait toujours à échapper à ses coups de baguette magique. Voir que Drago et Millicent galèrent autant que lui rassure momentanément le garçon, qui se permet de se moquer de ses amis malgré ses propres difficultés. Le son de la sonnerie de fin de la classe est un signe de délivrance autant pour Harry que pour ses amis. Le trio traverse les couloirs pour aller manger le repas de midi, déjà exténué par cette matinée. Ils mangent rapidement puis sortent de la grande salle pour se rendre dans la cour, désireux de se défaire du bruit ambiant.

— Dis-lui, il faudra bien le faire à moment donné, murmure Millicent à Drago tandis que Harry leur lance un regard interrogateur.

— Me dire quoi ? Demande Harry, désormais près d'eux.

— Je connais l'elfe de maison, annonce Drago de but en blanc.

— Pourquoi tu nous l'a pas dit plus tôt, demande Harry, ne comprenant pas pourquoi son ami lui cacherait cette information.

— Il s'appelle bien Dobby, votre elfe ? Reprend le blond en s'appuyant contre un mur.

— C'est ça. Il est venu me trouver le soir de mon anniversaire, explique Harry.

— C'est mon elfe de maison… Il appartient à la famille Malefoy.

A la lumière de cette nouvelle, Harry réfléchit aux mots précis que le-dit elfe avait prononcés le jour de leur rencontre. Il lui avait bien parlé de sa famille apparemment tyrannique et du fait qu'ils lui demandaient souvent de se punir lui-même pour aucune raison particulière. Il voulait se coincer les oreilles dans le fours pour s'être rendu chez les Dursley. La famille de Drago est-elle réellement ainsi ? Il est vrai que le garçon ne parle que très peu de chez lui, excepté lorsqu'il doit se plaindre de quelque chose. L'une de ses phrases fétiches est "Mon père en entendra parler!". Désormais, Harry s'inquiète pour Drago. Le blond regarde le sol, ne souhaitant pas avoir cette discussion. Le garçon à la cicatrice comprend pertinemment que son ami ne souhaitait pas lui dire cela, afin de justement éviter cette discussion. Pourtant, il l'a fait. Pourquoi ?

— Est-ce que tes parents le traitent bien, demanda Harry sans le regarder dans les yeux.

— Pas vraiment. C'est un elfe de maison, il sait faire de la magie mais… c'est notre serviteur. C'est à ça que servent les elfes de maison.

Millicent hoche la tête.

— C'est vrai, confirme-t-elle, nous en avons deux à la maison, ma mère les trouve indispensables car elle déteste faire le ménage.

— D'accord, je vois… Mais comment Dobby aurait pu avoir des informations sur Poudlard ?

Drago rougit violemment et tourna les talons, refusant ainsi de donner de plus amples informations. Contre toute attente, Harry sent un petit pincement dans sa poitrine. Drago ne lui fait-il plus assez confiance pour lui confier ce genre de chose ? Pourtant il l'avait suivi sans hésiter dans les souterrains de Poudlard, pour le sauver. Harry soupire et lève les yeux au ciel. Si le garçon décide de lui parler, il saura où le trouver.

En attendant, Harry ne peut s'empêcher de penser à la dernière lettre que lui a adressée Mary. Elle lui dit qu'elle a entamé les démarches de demande pour qu'il habite avec elles deux pendant une année entière. Si Harry a correctement calculé son coup, il faudrait que l'année commence rapidement. Sinon elle risque de ne pas se terminer avec que sa famille ne décide de déménager de façon définitive. Il n'a parlé de ce sujet qu'à Millicent uniquement, qui n'essaie pas de lui donner de solution. Il a besoin de soutien et c'est exactement ce que la jeune fille lui offre.

Tandis que Harry et Millicent commencent à discuter de Quidditch, un petit garçon blond les trouve dans la cour. En apercevant les deux serpents, il se fige, son appareil de photo entre les mains. Il semble hésiter à prendre en photo cet instant en relevant légèrement l'appareil, mais le rabaisse finalement. Harry, se sentant observé, regarde dans la direction du garçon. Le blond devient cramoisi en croisant le regard de Harry Potter.

—Ça va, Harry ? Je... Je m'appelle Colin Crivey, dit-il, le souffle court, en esquissant un pas en avant. Moi, je suis à Gryffondor. Tu crois que... ça ne te dérangerait pas si... si je prenais une photo de toi ? demanda-t-il, levant son appareil, le regard plein d'espoir.

—Une photo ? répéta Harry intrigué.

—Pour prouver que je t'ai rencontré, dit Colin avec enthousiasme en s'approchant un peu plus près. Je sais tout sur toi. Tout le monde m'a raconté comment tu as survécu quand Tu-Sais-Qui a essayé de te tuer, comment il a disparu, ta cicatrice sur le front et tout ça. Et puis j'ai un copain qui m'a dit que si je développe ma pellicule dans la bonne potion, la photo bougera. C'est vraiment bien, ici, hein ? J'ai toujours fait des trucs un peu bizarres, mais je ne savais pas que j'étais sorcier jusqu'à ce que je reçoive la lettre de Poudlard. Mon père est laitier, il n'y croyait pas non plus. Alors j'essaye de prendre le plus de photos possible pour lui envoyer. Et si je pouvais en avoir une de toi, ce serait formidable…

Le regard que lance Colin à Harry gène le survivant. Il rougit mais ne détourne pas les yeux, ne voulant pas montrer son embarras alors qu'il est observé. Pourtant, son amie remarque les rougeurs sur ses joues et sourit.

Millicent regarde avec joie la gêne sur le visage de son ami. Finalement, le garçon à la cicatrice propose au petit garçon que son ami prenne la photo afin de lui permettre d'être lui aussi sur la photo. Malheureusement pour Harry, d'autres gens ont également entendu ce petit échange, notamment Ronald Weasley et quelques autres Gryffondor. Ceux-ci commencent alors à se moquer de lui, s'écriant combien il est réducteur de s'abaisser à ce genre de comportement pour un Serpentard comme lui.

— Comment une cicatrice peut-elle rendre aussi célèbre soupire une fille blonde qui porte les vêtements de Gryffondor. Une autre habillée aux couleurs des serpents hoche la tête comme pour confirmer la chose.

C'est à ce moment que Drago revient, les mains de ses poches. Il s'appuie nonchalamment contre un pilier et fixe la foule en face de lui. Les remarques qu'il entend ne lui plaisent pas. Ils sont les seuls avec les autres amis de Harry à avoir le droit de se moquer autant ouvertement de lui. Et surtout il est le seul à avoir le droit de l'insulter. Il le sait car Harry est sensible. Malgré ce que le brun a pu montrer à Drago, celui-ci a bien remarqué qu'il fait attention aux remarques des gens et qu'il prend en compte les critiques. Être au milieu des commérages ne lui plait pas et il le sait.

— C'est vrai, dit Ronald, en entendant les murmures, Je n'aimerais pas être défiguré comme ça… pour la gloire en plus !

Les yeux de Malefoy se rétrécissent et ses lèvres s'étirent dans un sourire malveillant. C'en est trop.

—Weasley voudrait bien que tu lui dédicaces une photo, Potter, ironisa Malefoy. Il pourrait la vendre plus cher que sa maison.

Millicent et Harry s'adressent un sourire complice tout en pouffant de rire. Drago ne dit pas tout et ne souhaite pas parler ni de ses parents ni de chez lui. En revanche, il prend toujours la défense de Harry et de ses amis. Après tout, ils sont ses meilleurs amis. Entendre cela a redonné espoir à Harry qu'un jour il lui révèle la vérité sur ce qu'il se passe avec Dobby et ses parents. Peu importe s'il ne le fait pas tout de suite.

Ron tire immédiatement sa baguette hors de sa cape, voulant se montrer menaçant. Mais tout ce que son geste provoque est une vague de rire. Irrité et ennuyé, il envoie un regard plein de haine vers Harry. Il a essayé d'être ami avec lui, mais rien ne semble être suffisant pour le grand Harry Potter. Il ne se donnerait plus autant de peine. De plus, il semble s'être déjà fait des amis. S'il ne peut pas être son ami, c'est certainement parce que les serpentards l'ont déjà manipulé et endoctriné…

Hermione ferma son livre, comprenant que la situation devenait un peu dangereuse. Elle est assise là depuis que Colin est venu faire sa demande et a suivi toute la scène. Soucieuse, elle se lève et rejoint ses amis pour les défendre également. Neville fait de même, légèrement en retrait. Soudain, Drago fait un bond en arrière lorsqu'un professeur passe à vive allure devant lui.

— Qu'est-ce qui se passe, qu'est-ce que j'entends ? Gilderoy Lockhart s'approcha d'eux à grands pas, les pans de sa robe turquoise flottant derrière lui.

— Qui dédicace des photos ? demanda-t-il.

Harry voulut dire quelque chose mais il fut interrompu par Lockhart qui le prit par les épaules et lança d'un ton joyeux :

— Je n'aurais pas dû poser la question ! Nous voici à nouveau réunis, Harry.

Il assure alors à Colin qu'un double portrait serait parfait pour débuter sa collection. Une fois le cliché pris, Harry tente de se dégager de la poignée du professeur afin de retourner aux côtés de ses amis, mais impossible, le professeur l'entraîne vers l'école alors que la cloche sonne le retour en classe.

—Il valait beaucoup mieux que je sois sur la photo avec toi, dit Lockhart d'un ton paternel. Sinon, tes copains auraient cru que tu cherchais à te mettre en avant. Sourd aux protestations de Harry, Lockhart l'entraîna le long d'un couloir et lui fit monter un escalier sous l'œil intrigué des autres élèves qui les regardaient passer.

—Un petit conseil, reprit Lockhart, dédicacer des photos à ce stade de ta carrière, ce n'est pas très raisonnable. On va dire que tu as la grosse tête, si tu veux mon avis. Le jour viendra peut-être où, comme moi, tu auras besoin d'avoir toujours des photos dans ta poche, mais je crois que tu n'en es pas encore là, ajouta-t-il avec un petit rire entendu. Harry lève les yeux au ciel mais se laisse faire, ne souhaitant pas se retrouver en retenue dès le début de l'année.

Ils arrivèrent dans la salle où le cours devait avoir lieu et Lockhart lâcha enfin Harry qui alla s'asseoir tout au fond de la classe. Millicent et Drago le rejoignent rapidement et s'assoient autour de lui afin de voir si le survivant va bien. Loin de penser qu'il serait énervé, ils découvrent un survivant absolument furieux.

— Non mais il se prend pour qui ce crétin, dit-il Harry dans un murmure, il se pointe toujours pour me donner des conseils débiles que je ne veux pas !

— Il a juste un égo surdimensionné, annonce Drago en haussant les épaules .

— Oui, et puis je doute qu'il ait réalisé la moitié de ce qu'il raconte dans ses livres vu l'importance qu'il donne à ses vêtements et à son image, se moque Millicent. Drago et Harry opinent de la tête, eux aussi persuadés que ce sorcier n'est qu'un charlatan.

N'importe quoi, s'emporte Hermione en entendant cela. Assise juste devant eux, elle s'autorise à se tourner pour leur faire part de sa vision de la chose.

— Les autobiographies des Lockhart sont toutes vraies, c'est impossible d'écrire tout cela sans l'avoir réellement vécu ! C'est un grand sorcier.

Les serpentards lèvent les yeux au ciel alors que Hermione se retourne pour faire face à la classe. C'est vrai qu'il serait difficile d'écrire autant de livres autant farfelus les uns que les autres. De plus, pour avoir rencontré et discuté avec l'auteur, les trois amis reconnaissent qu'il ne serait pas capable d'inventer tout cela. Il n'a pas assez d'imagination pour ça.

Une fois que tous les bancs sont remplis, le professeur se racle la gorge et relève la tête d'un air fier. D'un geste maladroit, il attrape le livre qui trône sur le banc de Neville pour en montrer la première page. Une photo de lui, s'étend sur toute la longueur. Le personnage de la photo fait un clin d'œil aux élèves.

—Ça, c'est moi, dit-il, le doigt pointé sur la photo et en clignant de l'œil à son tour. Gilderoy Lockhart, Ordre de Merlin, troisième classe, membre honoraire de la Ligue de Défense contre les Forces du Mal et cinq fois lauréat du prix du sourire le plus charmeur, décerné par les lectrices de Sorcière-Hebdo, mais ne parlons pas de ça. Croyez-moi, lorsque j'ai réussi à me débarrasser du Spectre de la mort, ce n'était pas par un simple sourire.

Harry pince les lèvres pour s'éviter de rire et se penche en avant.

— Alors Hermione, toujours aussi certaine que c'est un grand sorcier, vu son humour il n'a pas de copine, tu devrais tenter ta chance.

Elle rougit et lui lance un regard furieux.

— Je vois que vous avez tous acheté la collection complète de mes livres. C'est très bien. J'ai pensé que nous pourrions commencer le premier cours avec un petit questionnaire. Rien de bien méchant. Simplement pour vérifier si vous avez bien lu ce que j'ai écrit et voir ce que vous en avez retenu. Il distribua les questionnaires, puis retourna s'asseoir derrière son bureau.

— Allez-y, vous avez une demi-heure pour répondre à toutes les questions . Harry jeta un coup d'œil à son papier. Comme il le pensait, il s'agit bel et bien du questionnaire le plus stupide au monde. Il ne parle en aucun cas de Défense contre les forces du mal. Toutes les questions, sans exception, parlent du professeur.

— C'est une blague, demande Harry à Drago qui lui aussi regarde le questionnaire sans grand intérêt.

— J'aurais voulu te dire non mais vu comment se comporte cet abruti…. Drago laisse sa phrase en suspens et rit d'un ton léger.

Une demi-heure plus tard, Lockhart ramassa les copies et y jette un coup d'œil devant la classe.

- Allons, allons, je vois que personne ne se rappelle que ma couleur préférée, c'est le lilas. Je l'ai pourtant indiqué clairement dans Une année avec le Yéti. Et certains d'entre vous feraient bien de relire attentivement Promenades avec les loups-garous ! J'y explique dans le chapitre douze que mon cadeau d'anniversaire idéal serait l'harmonie entre tous les hommes, qu'ils aient ou non des pouvoirs magiques. Mais il est vrai que je ne dirais pas non si on m'offrait un magnum d'Ogden's Old Firewhisky !

Le professeur s'arrête une fois de plus et offre un clin d'œil à quelques filles de la première rangée, espérant avoir provoqué des rires, mais seuls quelques sourires gênés et des rires moqueurs se font voir et entendre. Afin d'éviter de prolonger ce moment qu'il trouve gênant, Lockhart décide de rapidement continuer à feuilleter les questionnaire pour les commenter. Il ne remarque pas que la plupart des serpents de la salle sont proches du fou rire et se retiennent tant bien que mal de ne pas éclater de rire. Seules quelques filles boivent ses paroles, dont Hermione. Celle-ci sursaute en entendant son prénom sortir de la bouche du professeur.

—... Mais Miss Hermione Granger sait que mon ambition secrète serait de débarrasser le monde des Forces du Mal et de lancer ma propre marque de produits pour les cheveux. Bravo ! Excellent élève. En fait—il lut intégralement sa copie—, elle a tout bon ! Qui est Miss Hermione Granger ?

Hermione leva une main tremblante.

— Excellent ! s'exclama Lockhart avec un sourire radieux. Vraiment excellent. Dix points pour Gryffondor ! Et maintenant, au travail... Il se pencha et posa sur son bureau une grande cage recouverte d'un morceau de tissu.

— Il est de mon devoir de vous armer contre les créatures les plus répugnantes qui soient connues dans le monde des sorciers ! Vous aurez peut-être dans cette classe les plus belles peurs de votre vie. Mais sachez que rien de fâcheux ne peut vous arriver tant que vous êtes en ma présence. Tout ce que je vous demande, c'est de garder votre calme.

Tandis que toute la classe retient son souffle, le professeur retire le drap qui recouvre la cage.

—Eh oui, en effet, dit-il d'un ton solennel, ce sont bel et bien des lutins de Cornouaille fraîchement capturés.

Seamus Finnigan, n'en pouvant plus, éclate d'un rire retentissant, mais s'arrête en voyant le regard du professeur. Derrière lui, certains élèves s'étranglent, ne pouvant plus supporter la stupidité de leur professeur. Harry haussa un sourcil, se demandant comment le directeur choisit ses professeurs. Pour la deuxième année consécutive, il s'agit d'un incompétent. Tout ce qu'il a appris sur la défense contre les forces du mal, Harry l'a lu dans les livres de la bibliothèque, tout comme ses amis.

- Ho. Mon. Dieu. S'étrangle Drago en comprenant ce qui se trouve dans la cage que le professeur voulait cacher jusqu'à maintenant.

- Il ne serait pas assez stupide pour faire ce que je crois, demande Millicent en frissonnant.

- C'est quoi ça encore, chuchota Harry.

Hauts d'une vingtaine de centimètres, les lutins avaient une couleur bleu électrique, avec des têtes pointues et des voix si aiguës qu'on avait l'impression d'entendre des perruches se disputer. Dès que la cage fut découverte, il se mirent à piailler et à s'agiter en tous sens, tapant sur les barreaux et faisant toutes sortes de grimaces bizarres aux élèves assis devant eux.

— Maintenant, on va voir comment vous allez vous débrouiller avec eux, dit Lockhart d'une voix forte. Et il ouvrit la cage.

La plupart des élèves sains d'esprit sautèrent de leur chaise pour se réfugier sous leurs bancs et les plus proches de la portes se dépêchèrent de sortir en claquant la porte derrière eux. Harry reste bloqué sur sa chaise. Comment est-ce possible qu'un professeur autant incompétent soit engagé pour enseigner ? En plus de paraître stupide, Lockhart l'est. Les lutins se répandent rapidement dans toute la classe, tirant les cheveux et les vêtements des étudiants. Ils prennent les parchemins et les déchirent, renversent les encriers et cassent tout ce qui se trouve à leur portée. Deux d'entre eux attrapèrent Neville par les oreilles et le soulevèrent dans les airs. Certains réussissent à casser une fenêtre et s'enfuient de la salle, provoquant une pluie de morceaux de verre. Millicent pousse un petit cri de douleur lorsqu'un morceau lui écorche violemment le bras. Harry se précipite vers elle et se met au-dessus d'elle pour la protéger des derniers éclats de verre, avant de se lever pour tenter d'aider le reste de la classe.

—Allons, allons, attrapez-les ! Vite, voyons, attrapez-les, ce ne sont que des lutins ! hurla Lockhart. Il retroussa ses manches, brandit sa baguette magique et cria :

—Mutinlutin Malinpesti ! Mais la formule n'eut aucun effet. L'un des lutins arracha la baguette magique des mains de Lockhart et la jeta par la fenêtre. Gilderoy Lockhart étouffa une exclamation et plongea sous son bureau, en évitant de justesse d'être écrasé par Neville qui venait de tomber avec le lustre.

— Toujours aussi incroyable ton chéri ? demande Harry à Hermione qui l'aide à remettre Neville debout.

Hermione ronchonne mais ne répond rien, comprenant bien que le professeur a été un peu idiot pour cette fois. Dès que la cloche sonne, tous les élèves sortent de la classe en courant pour ne plus avoir à voir le professeur et les lutins. Tandis que Harry sort avec Millicent pour l'emmener à l'infirmerie, le survivant entend Lockhart demander à Hermione et Drago de rester afin de rassembler son bazar. Hermione hocha la tête, mais Drago penche la tête de côté.

— Mais monsieur, nous ne sommes qu'en deuxième année, annonce Drago en regardant le professeur avec insistance, nous ne connaissons pas encore de sort assez puissant pour les avoir tous… Vous êtes expérimenté et plus âgé, montrez-nous l'exemple. Peut-être ensuite pourrons-nous prendre exemple sur vous.

Harry n'a pas besoin de voir Drago pour savoir que son sourire est moqueur et que ses yeux brillent de haine. Rappeler au professeur qu'il est plus jeune et moins bon que lui va le forcer à réparer ses bêtises tout seul. Une fois à l'infirmerie, madame Pomfresh répare rapidement la blessure de la Serpentard. En revanche, elle promet aux deux étudiants que l'incident serait rapporté au directeur.

Les jours suivants, Harry se plie en quatre pour éviter autant le professeur de défense que Colin Crivey, qui semble le suivre comme son ombre. Fort heureusement, il se trouve à Gryffondor, ce qui ne lui permet pas de connaître son emploi du temps par cœur. Néanmoins, tous les jours, Harry entend au moins deux fois "Salut Harry ! " En espérant que le garçon arrête de le harceler, Harry ne lui répond pas, continuant simplement son chemin.

Le premier samedi de Novembre, Harry se fait réveiller à l'aube par Drago. Le blond semble … se réjouir. Interdit devant l'expression joviale qui n'est pas habituelle sur le visage de son ami, Harry se redresse.

— Quoi ? Weasley est mort ? Demande le garçon à la cicatrice.

— Non ! Mais on a entraînement de Quidditch ! Drago s'empresse de fouiller dans la malle de Harry et sort un pantalon et un gros pull qu'il lui jette à la figure. Habille-toi !

— Mais tu ne fais pas partie de l'équipe, remarque Harry tout en enfilant ses vêtements.

— Si ! Surprise !

Harry sourit et saute de son lit pour taper dans la main de son ami. Ensemble, ils se dirigent vers la salle commune, ou les autres membres de l'équipe les attendent. Marcus Flint les regarde arriver, l'air ravi. Harry remarque que tous les membres de l'équipe sont affublés de nimbus 2000. Drago lui avoue à demi-mot que c'est son père qui a offert cela en apprenant que son fils entre dans l'équipe de Poudlard. Pendant une seconde, Harry se demande si le père Malefoy a offert ces balais pour que son fils entre dans l'équipe. Il chassa rapidement cette pensée pour se concentrer sur l'essentiel. Il a désormais un ami dans l'équipe.

— Trop cool ton père, admet Harry.

Enfin, l'équipe dans son entièreté se déplace vers le terrain de Quidditch. En arrivant, Harry remarque le sourire carnassier de Flint, le capitaine. Cela inquiète le survivant, qui remarque alors que le terrain est déjà occupé par les rouge et argent. Immédiatement, le capitaine de l'équipe vient à la rencontre des Serpentards.

— Flint ! hurla Dubois à l'adresse du capitaine des Serpentard. Le terrain nous est entièrement réservé, ce matin ! On s'est levés à l'aube exprès pour ça ! Alors, tu t'en vas, maintenant !

— Il y a suffisamment de place pour tout le monde, répondit-il avec une expression rusée qui lui donnait l'air d'un troll.

— Mais j'ai réservé le terrain ! protesta Dubois, écumant de rage. Je l'ai réservé !

— Ah bon ? dit Flint. Pourtant, j'ai un mot du professeur Rogue. Regarde : Je, soussigné, professeur Rogue, donne à l'équipe de Serpentard l'autorisation de s'entraîner aujourd'hui sur le terrain de Quidditch afin de former leur nouveau poursuiveur.

—Vous avez un nouveau poursuiveur ? dit Dubois d'un air distrait. Où ça ?

Les Gryffondor lèvent la tête et voient qu'en effet, il y a une nouvelle tête dans l'équipe. Les membres de l'équipe qui se trouvent devant Drago se déplacent légèrement pour montrer leur nouvel équipier.

—C'est toi, le fils de Lucius Malefoy ? demanda un des deux garçons roux qui se trouvent en face de lui. Toute l'équipe rouge et or le regarde avec dégoût.

—Tiens, c'est drôle que tu parles du père de Drago, dit Flint tandis que le sourire des autres joueurs s'accentue. Je vais te montrer le magnifique cadeau qu'il a fait à l'équipe de Serpentard.

Un à un, les joueurs de l'équipe verte et argent lèvent leurs nouveaux balais afin de montrer leur supériorité au capitaine de l'équipe adverse. Bien que Harry ne cautionne en aucun cas cette manière de faire, il ne dit rien, comprenant que tout se joue entre les deux capitaines. Il se tourne vers Drago pour lui poser une question, mais le visage de son ami lui apprend tout autre chose. L'air arrogant et fier, Drago se tient droit et lève le menton. Tout le monde sait que son père a acheté ces balais. Une nouvelle fois, Harry se pose une question. Est-ce que cela lui aurait payé sa place dans l'équipe ? Ne voulant pas faire des suppositions, Harry décide d'observer ça sur le terrain plus tard. Il espère de tout son cœur que ce n'est pas la réalité, bien que cela ressemblerait bien à son ami.

—Le tout dernier modèle, il est sorti le mois dernier, dit Flint en chassant d'une pichenette un grain de poussière égaré sur son balai. Je peux te dire qu'il est bien meilleur que les vieux 2000. Quant aux Brossdur, ils ne tiennent pas la comparaison, ajouta-t-il avec un sourire méprisant à l'adresse des deux frères roux qui étaient tous deux équipés de Brossdur 5.

Hermione, Millicent et Ronald sont un peu plus loins et observent la scène. En voyant que Ronald commence à marcher en direction des deux équipes, Millicent décide d'y aller aussi. Autant être présente pour faire tampon si quelque chose devait se passer. Hermione s'avance aussi, talonnant Millicent. La jeune fille tient un livre contre sa poitrine, inquiète. Ronald n'est plus aussi méchant avec elle que l'année précédente, elle ne voudrait pas qu'il se blesse, tout comme elle ne voudrait pas que Harry ou ses autres amis le soient.

—Pourquoi vous ne jouez pas ? demanda Ronald aux deux garçons roux . Et lui, qu'est-ce qu'il fait là ?

—Je suis le nouveaux poursuiveur des Serpentard, Weasley, répliqua Malefoy d'un ton hautain en se drapant dans sa robe. Et tout le monde est en train d'admirer les balais que mon père a offerts à l'équipe.

Ron contempla bouche bée les sept superbes balais qui s'alignaient sous ses yeux. Hermione grimace, arrivant à la même conclusion que Harry quelques secondes plus tôt. Juste derrière elle, un petit groupe commence à se former. Lavande Brown et Parvati Patil sont juste derrière elle et admirent également les nouveaux balais.

—Pas mal, non ? dit Malefoy d'une voix douce. Mais peut-être que l'équipe des Gryffondor va réussir à trouver un peu d'or pour acheter de nouveaux balais, elle aussi. Vous pourriez donner vos Brossdur 5 à une tombola. Il y a peut-être un musée que ça intéressera. Les Serpentard éclatèrent d'un rire sonore. Harry, qui ne cautionne pas forcément ce que vient de dire son ami, rigole bien plus doucement.

— Au moins, aucun joueur de Gryffondor n'a payé pour faire partie de l'équipe, dit sèchement Justin Finch-Fletchley . C'est pour leur talent qu'on les a choisis.

Harry reste impassible afin de ne pas faire mauvaise figure mais soupire intérieurement et se promet d'avoir une discussion avec Drago plus tard. Ils ont beaucoup à discuter, entre l'histoire de Rogue, mais également le fait que Harry ait également un parrain, le sentiment de supériorité de Drago, Dobby et maintenant ça !

Tandis que Harry vogue dans ses pensées, le visage de Drago blêmit en entendant les commentaires des deux filles.

—Personne ne vous a demandé votre avis, espèce de Sang-de-Bourbe, éructa-t-il.

Le survivant ouvre de grands yeux en entendant l'insulte et regarde d'un œil nouveau son ami. Lui aussi croit en la suprématie du sang. Lui aussi fait partie de ces gens qui se pensent supérieurs à tout le monde pour une histoire de pouvoir ? Le survivant a l'impression d'entendre ses cours sur la deuxième guerre mondiale, mais du côté magique, et cela lui fait peur. Si le monde moldu peut se détruire lui-même pour une histoire de physique, de religion et de sang impur, les sorciers le peuvent-ils également ? Apparemment oui. Les sorciers sont exactement comme les gens non-magiques, se rend compte le garçon. Simplement, ils possèdent des cultures différentes. Harry ne sait pas où se mettre. Ses parents ont été tués à cause de ce genre de raisonnement. Comment son meilleur ami peut-il sortir ce genre d'abomination sans sourciller ?

Flint dut s'interposer pour empêcher les deux frères de sauter sur Drago.

— Comment oses-tu ? ! hurla Alicia. Ronald , lui, plongea la main dans la poche de sa robe et en sortit sa baguette magique.

—Cette fois-ci, tu vas le payer ! hurla-t-il.

Ronald lève sa baguette en direction du visage de Malefoy et dit quelque chose que Harry n'arrive pas à entendre. Quelqu'un menace Drago, quelqu'un menace ouvertement son ami. Sans comprendre ce qui lui arrive, Harry se met en mouvement, mais comme au ralenti. Il sent son corps bouger et se mettre devant Drago. Il attrape le poignet de son ami pour le tirer vers lui tout en le plaçant devant lui, pendant que lui-même tourne le dos à son agresseur. Le visage de celui-ci se mue en surprise, avant de crier quelque chose. Le sort que Ronald a envoyé arrive dans le milieu du dos de Harry et le fait tomber en avant, pile dans les bras de Drago.

— Harry ! Hurle Drago. Celui-ci le rattrape maladroitement et se laisse tomber à genoux pour le soutenir.

— Harry mon dieu ça va, demanda Hermione en se précipitant vers le garçon à la cicatrice. Millicent de son côté regarde fixement Ronald Weasley, qui observe ce qu'il a fait avec surprise et fierté.

— Toi, murmure-t-elle entre ses dents avant de prendre de l'élan.

Avant que n'importe qui ne puisse le prévoir, elle administre une violente gifle à la joue gauche du rouquin, qui lâche sa baguette magique pour porter sa main à son visage. Les yeux brillant de larmes, il lève les yeux vers la jeune fille qui vient de le frapper. Sans attendre une seconde, Hermione se précipite vers Millicent pour la retenir, car la noiraude relève la main pour tapper une fois de plus le garçon en face d'elle.

— Millie ! Il n'en vaut pas la peine ! Vient plutôt avec moi voir Harry, propose la gryffondor en conduisant son amie par les épaules. La serpentard se laisse faire, pour le plus grand soulagement de Ronald.

Harry veut ouvrir la bouche pour dire quelque chose, mais le seul son qui en sortit fut un énorme rot. Il se mit alors à vomir des limaces qui lui tombèrent sur les genoux. Tandis que certains Gryffondor se moquent, les Serpentards regardent avec haine le plus jeune de la famille Weasley, semblant vouloir le tuer sur le champ. Les membres de l'équipe de quidditch se mettent autour du survivant, toujours dans l'herbe avec Drago qui lui passe une main dans le dos. Le survivant décide de fermer la bouche et met ses mains devant celle-ci également. Il se relève et décide d'aller trouver le seul professeur en qui il a un minimum de confiance. Drago à ses côtés, ils se dirigent vers les cachots pour aller à la rencontre du professeur Rogue.

Les deux filles quant à elles vont plus loin dans la cour, sachant que leur ami irait mieux plus tard. Haletante, Millicent a cru une seconde que Ronald avait utilisé un sort puissant pour attaquer son ami. Cela l'a replongé dans des souvenirs qu'elle aurait préféré oublier. Hermione, consciente que son amie commence à paniquer, reste avec elle et lui murmure des mots rassurant tout en gardant un contact physique avec elle.

- Severus ! S'exclama Drago en entrant sans frapper dans le bureau du professeur. Devant lui se trouve alors Rogue accompagné de Lockhart, qui semble expliquer quelque chose. Devant le spectacle qui s'offre à lui, le professeur de défense prend la décision de partir le plus rapidement possible et affirme devoir aller donner des conseils à Hagrid. Puis, il prend ses jambes à son cou.

Tandis que le professeur de potion cherche le contre-sort, Drago s'évertue de lui expliquer la situation du mieux possible. Il rejette entièrement la faute sur les Gryffondor et leur débilité profonde, tandis que Harry vomit des limaces dans un seau. Entre deux rots de limaces, Harry finit par réussir à poser la question qui lui brûle les lèvres.

— Que faisait le professeur Lockhart ici ?

— Me donner des conseils sur la façon de faire un filtre d'amour. Monsieur Potter, gardez bien la tête au-dessus du sceau.

— C'est un incompétent, se plaint Drago en s'asseyant sur une chaise au hasard. Pourquoi Dumbledore engagerait un nul pareil ?

— Il n'était pas le meilleur, il était le seul, coupa Rogue en tendant une petite fiole à Harry. Celui-ci l'attrape et la porte à ses lèvres avant qu'une nouvelle coulée de limaces ne l'empêche de boire quoi que ce soit. L'effet est immédiat. Il ouvre la bouche pour faire un son, mais aucune limace ne tombe dans le récipient. Il soupire de soulagement et s'appuie contre le dos du fauteuil sur lequel il est assis tout en rejetant sa tête en arrière.

— Merci, professeur, articule-t-il sans regarder le sorcier.

Pour toute réponse, le professeur hoche la tête dans la direction de son étudiant.

— Le seul, demande Drago, interloqué. Il ne peut pas être le seul sorcier compétent en ce domaine ! Tu devrais le faire, toi ! Le regard noir que lui lance son parrain dissuade Drago de dire un mot de plus. Pendant quelques secondes, Harry remarque que les deux communiquent avec le regard. Jaloux, il détourne le regard.

— Harry, demande Rogue, je voudrais maintenant savoir ce que tu as vu.

Harry et Drago se regardent une seconde. Devrait-il suivre la version que son ami a donnée ou donner la vérité au professeur ?

— Un serpentard a insulté des Gryffondor de sang-de-bourbe. Ronald Weasley a tenté d'envoyer un sort dans le tas et c'est sur moi que c'est tombé, résume le survivant en haussant les épaules. Si Drago n'a pas dit qu'il avait lui-même insulté d'autres étudiants, c'est probablement parce qu'il ne veut pas que son parrain le sache. Peu importe ce qu'il fait, il se doit de le protéger. Après tout, il s'agit de son meilleur ami.

— Je me vois dans l'obligation de parler de ce malheureux incident à Minerva McGonagall. Ronald Weasley sera donc puni et aura une retenue. Néanmoins, celui qui a plasmonié cette injure se doit également d'être retenu.

— Quoi ? Mais pourquoi, se révolte Drago.

— Ne t'ais-je rien appris sur le respect et la politesse, siffle le professeur en lançant une fois de plus un regard froid

— Si, mais…

— Cette injure ne devrait plus exister pour de multiples raisons que tu connais, Drago. La mentionner vient à renier des dizaines de sorciers bien plus puissants que tu ne le sera jamais. C'est une insulte lâche et mesquine.

Plus le professeur parle, plus il lève la tête et regarde le blond avec dégoût. Il parle d'une voix froide et lente qui donne des sueurs froides à Harry. Bien que Severus Rogue ne semble pas bien fort, son charisme et sa prestance sont impressionnants. Drago finit par hocher la tête pour indiquer qu'il a compris avant de détourner le regard. Il a déçu son parrain et déteste ça. Harry sourit, content de ne pas avoir à lui-même devoir faire cette morale au blond. Il ne l'aurait certainement même pas écouté.

Tandis que Drago et Harry retournent dans leur dortoire, ils ne disent pas un seul mot. Harry voudrait le prendre par les épaules et le secouer, lui demander ce qu'il se passe dans sa tête pour qu'il fasse des choses comme ça. Il n'est même pas certain que les sorciers sachent ce que sont les guerres mondiales étant donné qu'elles ont concerné le côté non-magique uniquement. Pourtant, malgré ses nombreuses questions, Harry ne pipe pas un seul mot.

—Viens... Viens à moi... que je te déchire... que je t'écorche... que je te tue...

Harry sursauta si fort que son corps se figea. Drago continue à marcher sans faire attention à son ami.

— Tu as entendu, demanda Harry tout en regardant méthodiquement autour de lui.

La voix qu'il a entendue est grave, sombre, et raisonne légèrement. Mais il n'y a pas l'ombre d'un chat dans les parages. Seuls les tableaux sont présents.

— De quoi, demande Drago en tournant la tête dans sa direction. L'expression froide que son ami aborde retire toute envie à Harry de communiquer. Il lève les yeux au ciel, fourre ses mains dans ses poches et s'avance pour lui indiquer de continuer le chemin.

— Non rien, laisse tomber.

Ce soir-là, Harry n'arrive pas à dormir. Il se lève au milieu de la nuit et met par écrit toutes ses questions et inquiétudes. Peut-être que Mary et Marlène auraient des réponses. La voix qu'il a entendue plus tôt dans la soirée l'interroge, mais pas bien plus que tout le reste. Il n'a toujours pas parlé du fait qu'il ait un parrain ni à Millicent ni à Drago. Mais peut-être ses amis ont-ils déjà assez de choses à gérer sans avoir à se faire du souci en plus pour ses sentiments.


Bonjour !

Voici le nouveau chapitre ! Oui, il est bien remplis, je pense honnêtement ne pas beaucoup m'étendre sur ce deuxième livre... Au contraire, il sera très intéressant d'adapter le troisième ! J'espère que cette histoire et que vous appréciez le caractère plus réfléchis de Harry :)

Merci pour votre lecture et à tout bientôt !