Une mort certaine

Les éléments en italique sont des répliques reprises directement du livre "Harry Potter et la chambre des secrets" de J.K. Rowling


— C'est une blague, vous voulez vraiment aller dans les toilettes de Mimi, s'insurge Millicent.

— C'est notre unique chance de trouver des indices sur ce qu'il s'est passé quand la chatte de Rusard a été…. Harry s'arrête une seconde et se tourne vers Drago

— Comment on dit ?

— Pétrifiée, lui répond le blond en croisant ses bras.

— On essaye juste quelques secondes, il faut que je sache si tu as raison !

Millicent hausse les sourcils et relève légèrement sa lèvre supérieure. Elle n'est clairement pas sereine à l'idée d'aller troubler le repos éternel de la jeune fille assassinée il y a des années de cela. Pourtant, en voyant l'air déterminé de Harry, elle sourit. Son ami est prêt à tout pour empêcher le départ des cracmols et des enfants de moldus. Cela la rend fière et lui donne l'envie de le suivre. Le garçon a décidément de bonnes capacités de leadership !

— Juste quelques secondes alors, on ne s'éternise pas.

— Promis, juré, annonce Drago en souriant.

Harry s'avance, touche la porte du plat de la main et prend une grande inspiration. Il faut que l'hypothèse soit la bonne, il faut qu'ils puissent avancer. Il y a trop de fantômes dans Poudlard pour tous les questionner l'un après l'autre, cela le prendrait toute leur scolarité. Si son amie à tort, le garçon se promet de ne plus jamais tenter de savoir qui est l'héritier des Serpentards. Lorsque la porte s'entrouvre, Harry s'engouffre dans l'entrebâillement, rapidement suivi par ses amis. Ils ne font pas attention à la pancarte placardée sur la porte : Hors service

En tant que seule fille qui a utilisé ces toilettes, c'est Millicent qui parle la première.

Bonjour, Mimi, comment ça va ? dit-elle en ouvrant la porte.

Harry et Drago jetèrent un coup d'œil à l'intérieur. Mimi Geignarde flottait au-dessus du réservoir de la chasse d'eau. Elle était en train de percer un bouton qu'elle avait sur le menton.

Ces toilettes-là, c'est pour les filles, dit-elle en regardant Harry et Drago d'un air soupçonneux. Ce ne sont pas des filles, que je sache ?

Non, mais je voulais simplement leur montrer comme c'est... heu... joli, ici... balbutia Millicent.

[...] On voulait te demander si tu n'avais rien vu de bizarre, ces temps derniers, ajoute la jeune fille. Il y a une chatte qui a été agressée devant ta porte le soir d'Halloween.

Tu as vu quelqu'un dans les parages cette nuit-là ? demanda Harry.

Je n'ai pas fait attention, dit Mimi d'un ton grave. Peeves m'avait tellement énervée que je suis revenue ici pour essayer de me suicider. Et puis, je me suis souvenue que j'étais... que j'étais..

Elle pousse un soupir fatigué avant de les regarder de ses yeux morts. Harry lui sourit gentiment, espérant qu'elle ne le prendrait pas comme une marque de pitié. Seul Drago n'a pas dit un mot depuis qu'ils sont dans les toilettes des filles. Son visage est blanc comme un linge et ses lèvres sont entrouvertes, comme si son âme allait s'en échapper. Harry lui donne un petit coup d'épaule pour lui demander tacitement comment il va. Mais le garçon ne montre aucune réaction et baisse simplement les yeux.

— Nous voulions aussi savoir, quand est-ce que tu es morte, demande doucement Millicent.

—Je ne me souviens plus exactement, le temps passe terriblement long pour moi ! Tout ce que je souhaitais, c'était effrayer ceux qui ont fait de ma vie un enfer ! Mais ils sont partis de l'école et moi… je suis restée ici.

— Et comment tu es morte, demande Drago d'une voix tremblante.

Mimi sembla alors changer du tout au tout, comme si elle était très flattée qu'on lui pose la question.

Oh, c'était abominable, dit-elle avec délectation. C'est arrivé ici même. Je suis morte dans cette cabine, je m'en souviens très bien. J'étais venue me cacher ici parce qu'Olive Hornby s'était moquée de mes lunettes. La porte était fermée à clé et j'étais en train de pleurer quand j'ai entendu quelqu'un entrer. Quelqu'un qui parlait une drôle de langue. Mais c'est surtout la voix qui m'a frappée, parce que c'était un garçon qui parlait. Alors, j'ai ouvert la porte pour lui dire de filer et d'aller dans les toilettes des garçons et c'est à ce moment là — Mimi se gonfla d'importance, le visage rayonnant — que je suis morte.

Comment ? demanda Harry.

Aucune idée, répondit Mimi dans un murmure. Je me souviens seulement d'avoir vu deux grands yeux jaunes. Tout mon corps s'est engourdi et je me suis sentie partir dans les airs... Elle posa sur Harry un regard rêveur.

Et puis je suis revenue. J'étais décidée à hanter Olive Hornby. Elle a vraiment regretté de s'être moquée de mes lunettes.

Les trois amis se regardent. Ils remercient rapidement la jeune fantôme puis s'éclipsent aussi silencieusement qu'ils étaient arrivés.

— Elle est morte … parce que la créature l'a simplement regardée, s'étonne Millicent à voix basse.

Sur le chemin pour aller à leur cours suivant, les trois étudiants discutent à voix basse tout en marchant.

— Apparemment… Est-ce que ça existe des trucs qui peuvent faire ça ? Demande Harry à Drago, le plus intéressé par les animaux magiques.

— C'est pas parce que je suis un passionné des Dragons que je connais absolument toutes les créatures magiques ! Mais je vous promet d'essayer de chercher.

Harry lui lança un regard reconnaissant.

— N'empêche, on a encore pas mal de questions sans réponses, soupira Millicent.

— Dont la plus importante est "Qui pourrait avoir à ce point envie de renvoyer tous les nés-moldus?".

Drago lève les yeux au ciel. La réponse est pourtant évidente.

— La plupart des mages noirs, dit-il avec sarcasme, la majorité des serpentards, aussi ! Vous en voulez encore d'autres ?

— C'est déjà bien trop, se moque Millicent en lui donnant un petit coup sur l'épaule.

Le château est dans un état de stress permanent depuis l'avertissement. Les étudiants néo-moldus tremblent devant les Serpentards, les professeurs promettent que tout le monde est en sécurité mais sont constamment sur leur garde… Seul le professeur Lockhart ne semble pas forcément impacté par la situation. Mais il a appris de ses erreurs et n'a plus jamais emmené de créatures vivantes durant son cours. Depuis l'incident durant sa classe, il se contente de reproduire les scènes de ses livres qui le mettent en lumière. Durant leurs périodes de libre, le trio de serpents rejoint Hermione et Millicent pour effectuer leurs recherches.

— Quelque chose qui tue au premier regard ? Mais alors pourquoi la chatte de Rusard n'est pas morte, demande Hermione en entendant l'histoire de Mimi de la bouche de Millicent.

Harry et Drago se redressent et se regardent dans les yeux quelques secondes comme pour se concerter silencieusement.. Hermione sourit mais sent son cœur se serrer. Bien qu'elle fasse partie du groupe, elle sent bien que les deux garçons sont bien plus proches que n'importe qui. Ce vendredi soir, le petit groupe s'est réuni à l'extérieur, dans la cour du château. Ils sont seuls, ce qui leur permet de parler à voix haute, contrairement à s'ils s'étaient installés comme à leur habitude dans la bibliothèque.

— Est-ce que Ginny va mieux, demande doucement Millicent à Neville en voyant Hermione perdue dans ses pensées.

— On ne sait pas trop… Ses frères sont souvent avec elle mais elle ne sourit que très peu, lui confie le Gryffondor.

— J'espère que ça ira pour elle, la première année est souvent difficile…

— C'est pour ça qu'on est là, lui sourit le garçon pour la rassurer. Millie sourit et rougit, heureuse de pouvoir compter sur ses amis pour veiller sur la petite rousse. Bien qu'elle ne la connaisse que très peu, elle s'est très rapidement entichée et demande souvent de ses nouvelles.

— Tu as trouvé quelque chose dans ton bestiaire, demande finalement Hermione en se tournant vers Drago. Le jeune garçon est appuyé contre un colonne en pierre, juste à côté de Harry, assis sur un banc lui aussi en pierre.

— Pas pour l'instant… Si au moins je savais comment il se déplace dans le château ça me faciliterait la tâche, dit-il soupirant de frustration. Le livre dans les mains, il le garde fermé contre sa jambe, tandis que sa deuxième main est bien au chaud dans sa poche.

— Quand tu l'entends, Harry, reprend Hermione, elle vient d'où la voix ?

— Du mur, toujours du mur, répond le survivant après un instant de réflexion.

— Donc ce n'est pas un félin, sauf si ce truc est assez minuscule pour passer dans la…. les yeux de la fille aux cheveux bruns se mettent soudainement à briller lorsqu'elle se tourne vers Neville pour confirmer son hypothèse.

— Les tuyaux, souffle le garçon rouge et or, c'est comme ça que la chose se déplace …

— Soit c'est minuscule, soit ça n'a pas de pâtes !

— Un serpent, demande Drago en décroisant ses jambes pour mieux se concentrer sur la discussion.

— Vous êtes géniaux, s'exclame Harry en sautant sur ses pieds.

— Faut chercher dans les reptiles, affirme Neville.

Le lendemain matin, lorsque Harry se réveille, il ne peut s'empêcher de sourire. Il a un match aujourd'hui, contre les Gryffondor, le premier de l'année scolaire. En plus de cela, ses amis et lui se rapprochent lentement mais sûrement de nombreuses questions en suspens. Il reste allongé dans son lit, les bras derrière la tête à réfléchir à bien des choses. Il commence par repenser au professeur Rogue. Il est le parrain de Drago, un ancien mangemort. Drago lui prête une confiance aveugle et il lui a fourni une aide non négligeable l'an dernier, lorsqu'il avait battu une fois de plus lord Voldemort. Il se dit qu'en fin de compte, il a envie de faire confiance à cet adulte. En revanche, il n'a absolument aucune intention de partager cette confiance ni avec le directeur, ni avec aucun autre professeur dans l'établissement. Il ne prête pas toujours une confiance aveugle au parrain de son ami, mais il a envie de le faire. Pouvoir se raccrocher à un adulte pourrait lui permettre de prendre confiance en lui.

Lorsque son ami se réveille, ils se préparent ensemble, tout heureux de passer cette activité ensemble. Dans un éclat de rire, Drago promet à Harry de ne rien faire pendant le match qui soit interdit.

— On a des meilleurs balais et des meilleurs joueurs, on ne peut que gagner, affirme le capitaine de l'équipe tandis qu'ils sont tous dans le petit espace qui précède l'entrée sur le terrain. D'un geste habile, Drago attrape les lunettes de Harry qui proteste doucement. Le blond lance un sort d'imperméabilité sur les montures, puis sur les verres du garçon, avant de les remettre sur son nez. Il murmure un petit "pour si jamais". Le brun remercie Drago puis se place sur son fois que la porte s'ouvre, ils se tapent dans la main pour se souhaiter bonne chance.

Une immense clameur monta des tribunes lorsqu'ils pénétrèrent sur le terrain. Les acclamations dominaient, car les supporters de Serdaigle et de Poufsouffle souhaitaient eux aussi la défaite des Serpentard, mais ces derniers comptaient suffisamment de partisans pour qu'on entende également des sifflets et des huées. Madame Bibine, le professeur de Quidditch, demanda à Flint et à Dubois de se serrer la main, ce qu'ils firent en échangeant des regards menaçants et en s'écrasant mutuellement les doigts.

Attention, à mon coup de sifflet, dit Madame Bibine. Trois... deux... un... Accompagnés par les hurlements de la foule, les quatorze joueurs s'élevèrent alors dans les airs sous un ciel de plomb. Harry volait au-dessus des autres, cherchant le Vif d'or des yeux.

Ça va, le balafré ? lança Malefoy en le collant pour les premières secondes du jeu.

— Parfaitement bien la fouine, puisqu'on va gagner, lui répond Harry avant de s'éloigner.

Mais aussitôt après, le survivant entend un sifflement passé tout proche de son oreille. Il ouvre de grands yeux en se rendant compte qu'un cognard a bien failli le percuter en plein dans la figure. Il entend Drago crier son nom mais n'y prête pas attention. Il tient à gagner. Il plonge rapidement, conscient que le jeu est bien parti désormais. Pourtant, il a l'impression d'être suivi. Il remonte en piqué avant de fondre jusque de l'autre côté du terrain, mais l'impression est toujours présente. Il jette un coup d'œil derrière lui et hausse les sourcils. Le cognard semble le suivre. Drago n'est pas loin derrière, criant au cognard de le laisser tranquille, mais rien à faire.

Sans pouvoir rien faire, Harry voit avec horreur son ami traverser les airs pour se mettre pile en face du cognard pour l'arrêter avant que Harry ne soit blessé. Il a tout juste le temps de crier le nom du blond avant que celui-ci ne se fasse toucher dans le ventre par le cognard. Les yeux exorbités, Harry change de direction avec son balai et se précipite vers Drago, qui chute. Alors que seulement quelques mètres ne séparaient Drago et le sol, Harry réussit à ralentir sa chute. Il attrape le maillot de Drago, et se fait également entraîné dans la chute, bien que désormais bien moins rapide. Les deux garçons s'écrasent au sol avec fracas. Aussitôt, tous les Serpentards posent pied à terre et se précipitent vers leurs blessés

— Mon dieu, est ce que tout va bien ? Madame Bibine arrive immédiatement vers les deux joueurs et évalue les dégâts. Drago est bien sonné par l'attaque du cognard et Harry semble bien plus inquiet pour son ami que pour le match. Tous les joueurs se posent au sol. Les Serpentards viennent prendre des nouvelles de leurs coéquipiers et se révoltent.

— Le cognard est fou ! Il suivait Harry de prêt, on l'a tous vu, hurle Flint sans prendre le temps d'écouter ce que l'enseignante essaie de dire. Derrière lui, son équipe crie également à l'injustice.

— Madame, il a raison, on ne peut pas continuer si le cognard a été ensorcelé, confirme Dubois, le capitaine des rouge et or.

S'entame alors une vive discussion entre l'enseignante et les deux capitaine, afin de décider de la suite du match.

Harry est bien trop inquiet pour Drago pour suivre ce qui est train de se dire. Il l'aide à s'asseoir puis lui tend la gourde d'eau que quelqu'un lui a donné en passant. Le blond a beau lui répéter qu'il va bien et qu'il doit certainement simplement se reposer, Harry n'entend rien.

— Tu ne remontes plus sur ce putain de balai, tu vas à l'infirmerie et je t'accompagne, lui assure le brun. Drago soupira et accepta. Il pose son bras autour de la nuque du survivant et ensemble, ils se dirigent clopi-clopant vers la sortie du stade.

— Potter ! On a besoin de toi ! annonce Flint qui les rejoint pour les arrêter.

— On va remplacer Malefoy, mais toi tu dois nous aider à gagner le match.

— Mais c'est moi que ce truc visait, vous voulez ma mort, s'exclame Harry.

— Obéit à ton capitaine Potter, plus le jeu sera rapidement terminé, plus rapidement tu pourras aller rejoindre ton pote, lui dit simplement l'un des poursuiveurs. Harry fronça le nez et plissa les yeux. Et lui qui pensait que ce serait une bonne journée ! Heureusement, il aperçoit Millicent arriver en courant vers eux. La jeune fille prend le relais avec Drago et rassure son autre ami d'un seul regard.

— Termine le match et gagne, lui demande-t-elle avant de lui tourner le dos.

Désormais déterminé à terminer ça rapidement, Harry retourne vers le terrain.

— Tu vas t'en sortir, lui demande Flint.

— Comme toujours, capitaine, répond-il avec sarcasme.

Sans plus de commentaire, Harry monte sur son balais et remonte dans le ciel, énervé. Drago a été blessé à cause de lui. Non, à cause de ce cognard. Et Flint pense vraiment qu'ils vont gagner sans lui ? Malefoy est le seul à savoir faire des passes décentes et c'est sur lui que se base la majorité de leurs actions. Jamais ils ne pourraient gagner. Le remplaçant de Drago ainsi que les autres membres de l'équipe s'envolent, tandis que Harry grince des dents, de plus en plus en colère.

Lorsqu'il commence à pleuvoir, Harry se rend compte que le sort d'imperméabilité que Drago a posé sur ses lunettes fonctionne bien. Il sourit et tandis qu'il survole le terrain, il observe un nouveau but de son équipe.

Serpentard mène par soixante points à zéro

Bien que satisfait que son équipe gagne, le garçon ne peut que faire une chose, fuir. Le cognard ne semble pas vouloir cogner les autres serpents, mais bien lui uniquement . Il vole d'un bout à l'autre du terrain, tandis que sa colère se mue en peur. Il ne peut pas demander à arrêter le match, cela voudrait dire qu'ils déclarent forfait. Les batteurs ne peuvent pas voler constamment proche de lui, ce serait alors impossible d'attraper le vif d'or. Non, il faut absolument qu'il se débrouille seul. La boule au ventre, il se force tout de même à respirer un grand coup. Il doit gagner, pour Drago.

La pluie tombe désormais à drue sur le terrain. Harry fait de son possible pour éviter le cognard fou. A plusieurs reprises, il entend un sifflement pas loin de ses oreilles, indiquant qu'il venait presque de se faire toucher par celui-ci. A bout de souffle, il enchaîne les pirouettes et les tonneaux pour désarçonner le cognard, mais rien à faire, il ne le lâche pas d'une semelle.

Tu prépares un ballet aérien, Potter ? cria l'attrapeur de l'équipe adverse.

Avec un regard emplit de haine, Harry porte son son attention sur la personne qui vient de lui crier dessus. Lorsqu'il se rend compte que le vif d'or est caché juste à côté du balais de celui-ci, un sourire carnassier vient prendre possession de son visage. Sans hésiter, il fonce en direction du garçon et sent ses doigts se refermer sur la petite balle dorée. Heureux, Harry s'apprête à entamer sa descente, mais il oublie momentanément le cognard. Celui-ci en profite pour foncer sur l'arrière de son balais et le désarçonner. Les yeux écarquillés, Harry sent son bras entrer en contact avec le cognard et se briser. Il perd l'équilibre et tente de se retenir avec sa seule main valide, mais la fatigue le foudroie et il lâche prise sans même s'en rendre compte.

Comme dans un film, il lui semble tomber au ralenti pendant les premières secondes. Il ferme les yeux, priant pour ne pas mourir, mais la chute est longue et le choc de l'arrivée sera encore plus brutal. Heureusement pour lui, il sent une main agripper son bras valide et le ralentir. d'autres bras viennent alors encore aider pour le retenir. C'est avec douceur qu'il atteint le sol, le poing encore serré autour de vif d'or. Tous les membres de son équipe sont autour de lui.

On a gagné... murmura-t-il.

Et il s'évanouit. Lorsqu'il reprit connaissance, il était toujours allongé sur le terrain, la pluie continuait de lui marteler le visage et quelqu'un était penché sur lui. Harry vit une rangée de dents étincelantes.

Oh non, pas vous, gémit-il.

Il ne sait plus ce qu'il dit, lança Lockhart d'une voix claironnante à l'adresse des élèves de Serpentard qui se pressaient autour de lui, l'air anxieux. Ne t'inquiète pas, Harry. Je vais soigner ton bras.

Non ! protesta Harry, je préfère le garder comme ça ! Il essaya de se relever, mais la douleur était atroce. Il entendit alors un déclic familier à côté de lui.

Je n'ai pas besoin de photos maintenant, Colin ! s'écria-t-il avec force.

Reste allongé, Harry, dit Lockhart d'une voix apaisante. C'est un sortilège très simple que j'ai souvent utilisé.

Je préfère aller à l'infirmerie, dit Harry, les dents serrées.

Ce serait préférable, professeur, approuva un Flint couvert de boue qui ne pouvait s'empêcher de sourire largement malgré la blessure de son attrapeur. Bravo, Harry, c'était magnifique, très spectaculaire, le plus joli coup que tu aies réussi jusqu'à maintenant

Reculez-vous, dit Lockhart en retroussant les manches de sa robe d'un vert de jade.

Non, pas ça... protesta faiblement Harry

— Arrêtez monsieur ! Hermione et Neville surgissent de nul part. Ils se positionnent tous deux devant leur ami, empêchant le professeur d'avoir accès à la blessure de Harry.

— L'infirmerie, murmure Harry en attrapant la robe de Flint. Son capitaine ne ronchonne pas et l'aide immédiatement à se mettre sur ses pieds. Quelques minutes plus tard, il se trouve dans un lit de l'infirmerie, aux côtés de son ami blond.

— Alors, lui demande Harry après avoir bu l'antidouleur que madame Pomfresh lui a concocté.

— Alors j'ai deux côtes fêlées et une cassée, mais je devrais être réparé d'ici demain matin.

— Ouf !

— Et toi, raconte ce qu'il s'est passé !

Légèrement honteux, Harry lui explique ce qu'il s'était passé alors que lui se faisait soigner à l'infirmerie.

— T'as fais une plus longue chute que moi, grogna Drago.

— Je sais, j'ai gagné, annonce fièrement Harry.

— On a vraiment gagné la partie en plus déclare Drago en hochant la tête de haut en bas, pas peu fière de son ami.

Après un regard complice, ils pouffent de rire et se tapent le poing. Soudain, Drago blêmit.

— Millicent.

Harry ouvre de grands yeux et se mord la lèvre inférieure.

— Merde, elle va nous tuer.

C'est à ce moment précis que choisit leur amie brune pour faire son entrée dans l'infirmerie. Elle s'approche d'eux l'air féroce et se positionne pile entre leurs deux lits avant d'attraper leurs oreilles, l'air grave. Elle les tire et les pince tout en les sermonnant comme une mère le ferait avec ses fils.

— Vous vous rendez compte de votre inconscience ? Drago, plus jamais tu te met en danger comme ça et Harry ne va plus jamais autant haut, vous auriez tous les deux pu mourir ! Vous voulez vraiment que je finisse mes études sans vous les gars ?

Lorsqu'elle les lâche, elle se penche immédiatement dans le sens de Harry et lui fait un long câlin. Toujours assis dans son lit, il tapota maladroitement le dos de son amie et la rassure en quelques mots. C'est ensuite le tour de Drago, qui ne peut y échapper.

— Tu es coincé mon gars, murmure Millie avant de le prendre à son tour dans ses bras. Drago accepte presque l'accolade avec joie et la lui rend en fermant les yeux, profitant simplement du parfum de l'après-shampoing de la jeune fille.

Une fois les excuses, les engueulades et les câlins passés, la jeune fille s'assied sur le lit de Harry. Elle ne comprend pas pourquoi un cognard agirait de cette façon, et encore moins qui aurait pu l'ensorceler étant donné que toutes les balles sont toujours sous verrous magique.

— Il fallait vraiment vouloir vous faire du mal pour réussir ça, avoue-t-elle.

Ce soir-là, madame Pomfresh refuse de libérer les deux garçons, souhaitant les garder cette nuit- là en observation. Dans tous les cas, le lendemain est un dimanche, si bien qu'ils n'ont pas d'affaire spécifique à aller chercher dans leur dortoir. Millicent reste le plus longtemps possible avec eux, tout comme Hermione et Neville. Sofia passe également voir Harry, mais repart rapidement.

Lorsque les lumières s'éteignent dans la pièce et que Madame Pomfresh annonce qu'il faut désormais dormir, les deux garçons sont épuisés. Ils s'endorment rapidement après s'être souhaité une bonne nuit. Pourtant, après quelques heures seulement, Harry est réveillé par une sensation étrange. Un chiffon se pose sur son front à intervalle régulier, ce qui ne ressemble pas aux soins produits par l'infirmière. Une fois les yeux ouverts, le cœur de Harry fait un bond. Dobby se trouve devant lui,épongeant son front.

Dobby ! Les yeux énormes de l'elfe, aussi gros qu'une balle de tennis, contemplaient Harry dans les ténèbres et une larme coulait le long de son nez pointu.

Harry Potter est revenu à l'école, murmura-t-il, consterné. Dobby n'a pas cessé de mettre en garde Harry Potter. Ah, Monsieur, pourquoi n'avez-vous pas écouté Dobby ? Pourquoi Harry Potter n'est-il pas retourné chez lui après avoir raté le train ?

Harry se souleva sur ses oreillers et repoussa l'éponge que Dobby lui passait sur le front.

Qu'est-ce que tu fais ici ? dit-il. Et comment sais-tu que j'ai raté le train…

Harry serre les dents. Évidemment qu'il avait eu raison en pensant que ce serait cette créature qui l'avait empêché d'accéder à la voix 9 trois quart en début d'années. Il faut vraiment que cette bestiole revoit son sens des priorités.

— Évidemment dit-il lentement. C'est toi qui a bloqué la barrière…

C'est vrai, Monsieur, dit Dobby. Il hocha vigoureusement la tête et ses oreilles se mirent à battre comme des ailes.

Dobby s'est caché, il a attendu Harry Potter et il a bloqué la barrière. Après ça, Dobby s'est brûlé les mains avec un fer à repasser pour se punir. Il montre à Harry ses longs doigts entourés de bandages.

Mais Dobby s'en fichait. Monsieur, car il pensait que Harry Potter était en sécurité et jamais Dobby n'aurait cru que Harry Potter puisse arriver à l'école par d'autres moyens ! Il se balançait d'avant en arrière en hochant sa grosse tête repoussante.

Dobby a reçu un tel choc quand il a appris que Harry Potter était revenu à Poudlard qu'il avait laissé brûler le dîner de son maître ! Jamais Dobby n'a reçu une telle correction, Monsieur...

Harry se laissa retomber sur ses oreillers. Il tourne un regard vers Drago. Il aperçoit que celui-ci est réveillé mais comprend rapidement qu'il veut faire croire à l'elfe qu'il dort. Bien que de nombreuses questions se bousculent dans sa tête, il décide de se concentrer et de tout faire pour comprendre la raison de cette surprotection que l'elfe lui impose. Soudain, Harry se demande pourquoi Dobby est là. Il regarde le chiffon utilisé par l'elfe avant de comprendre. L'elfe est capable de se téléporter d'un endroit à l'autre, comme il a déjà eu l'occasion de voir faire certaines sorciers et sorcières. Si il peut le faire, il s'agit d'un être magique, il peut donc aussi utiliser la magie. Le cognard, c'est certainement lui qui l'a ensorcelé. Il demanderait d'amples explications à son ami plus tard. D'un ton calme et mesuré, Harry pose la question à l'elfe.

— Pourquoi as-tu envoyé ce cognard, Dobby ? Tu voulais me tuer ?

Pas de vous tuer, Monsieur, surtout pas de vous tuer ! dit Dobby, l'air choqué. Dobby veut sauver la vie de Harry Potter ! Mieux vaut qu'il rentre chez lui grièvement blessé plutôt que de rester ici, Monsieur ! Dobby voulait simplement que Harry Potter soit suffisamment blessé pour être renvoyé chez lui !

Ah, bon, c'est tout ? dit Harry avec fureur. Et j'imagine que tu ne veux pas me dire pourquoi tu tiens tant à me renvoyer chez moi en petits morceaux ?

Ah, si seulement Harry Potter savait ! gémit Dobby en versant à nouveau des larmes sur sa taie d'oreiller en lambeaux. S'il savait ce qu'il représente pour nous, les humbles, les esclaves, nous le rebut du monde de la magie ! Dobby se souvient comment c'était quand Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas Prononcer-Le-Nom était au sommet de sa puissance ! Nous, les elfes de maison étions traités comme de la vermine, Monsieur ! Oh, bien sûr, Dobby est toujours traité ainsi, admit-il en s'essuyant le visage avec sa taie d'oreiller, mais pour beaucoup d'entre nous, la vie s'est améliorée depuis que vous avez triomphé de …

Drago bouge sur son lit en espérant ne pas faire de bruit avant de faire semblant de se repositionner afin d'avoir une vue sur l'elfe. Celui-ci arrête de parler et fixe quelques secondes les draps en direction de la tête de Drago. Harry se racle la gorge pour se faire remarquer et cela marche. Dobby secoue la tête avant de reporter son attention sur Harry, qui attend que l'animal termine.

— … De celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom. Harry Potter a survécu et le pouvoir du Seigneur des Ténèbres a été brisé. Ce fut une aube nouvelle, Monsieur, et Harry Potter brillait comme une flamme d'espérance pour ceux d'entre nous qui pensaient que jamais les jours sombres ne finiraient... Mais maintenant, à Poudlard, des choses terribles se préparent, peut-être même qu'elles se produisent en cet instant, et Dobby ne peut pas laisser Harry Potter demeurer ici, à présent que l'histoire est sur le point de se répéter, à présent que la Chambre des Secrets a été ouverte une nouvelle fois...

A cet instant, Dobby se figea, comme frappé d'horreur, puis il saisit sur la table de chevet la carafe d'eau qu'il abattit sur sa propre tête. Il s'effondra sous le choc et réapparut un instant plus tard en louchant et en marmonnant :

Méchant Dobby, très méchant Dobby..

— Arrête de te punir, intervient Harry, je sais que la chambre a déjà été ouverte, tout ce que je veux, c'est savoir par qui !

—Ah, Monsieur, ne demandez plus rien au pauvre Dobby, balbutia l'elfe, les yeux exorbités. Il se prépare de sombres choses dans ce château et Harry Potter ne doit plus s'y trouver lorsqu'elles se produiront. Rentrez chez vous, Harry Potter ! Harry Potter ne doit pas être mêlé à ça, Monsieur, c'est trop dangereux...

— L'une de mes amies est née-moldue, une autre est sang-mêlée, je ne peux pas partir et les abandonner, tout ce que je veux c'est trouver qui a ouvert la chambre, et ce qui s'y cache ! Si je donne des preuves à Dumbledore, il fera en sorte que les autres ne soient plus en danger…

Harry Potter risque sa propre vie pour ses amis ! gémit Dobby dans une sorte d'extase pitoyable. Il est si noble ! Si courageux ! Mais il doit sauver sa propre vie, il le faut, Harry Potter ne doit pas..

— Dobby s'il te plait !

—Dobby doit partir ! souffla l'elfe, l'air terrifié.

Il y eut un craquement sonore et Harry se laissa aussitôt retomber sur le lit, les yeux fixés sur la porte de l'infirmerie tandis que les pas se rapprochaient. Un instant plus tard, Dumbledore pénètre dans la salle à reculons. Il était vêtu d'une longue robe de chambre et coiffé d'un bonnet de nuit. Il portait l'extrémité d'un objet long qui semblait être une statue. Le professeur McGonagall apparut à son tour, portant l'autre bout de la statue qu'ils déposèrent sur un lit.

Allez chercher Madame Pomfresh, murmura Dumbledore.

Le professeur McGonagall passa devant le lit d'Harry et disparut. Harry resta immobile en faisant semblant de dormir. Il entendit des voix qui parlaient précipitamment et le professeur McGonagall revint dans la salle, suivie de Madame Pomfresh qui enfilait un cardigan sur sa chemise de nuit. Il lance un regard en direction de Drago mais ne parvient pas à voir son visage, qui observe ce que les deux professeurs ont déposé avec délicatesse sur le lit.

Que s'est-il passé ? chuchota Madame Pomfresh en se penchant sur la statue.

Une nouvelle agression, répondit Dumbledore. Minerva l'a trouvé dans l'escalier.

Il y avait une grappe de raisins à côté de lui, dit le professeur McGonagall. Je pense qu'il voulait rendre visite à Potter.

Harry sentit son estomac se contracter douloureusement. Avec précaution, il se souleva de quelques centimètres pour voir la statue allongée sur le lit. La lueur d'un rayon de lune lui permet de reconnaître le visage de Colin Crivey. Il avait les yeux grands ouverts et ses mains tendues devant lui tenaient son appareil photo. Il se rappelle rapidement de la façon dont il lui a parlé la dernière fois et a honte. Il lui a crié dessus. Ce n'est qu'un enfant !

Pétrifié ? murmura Madame Pomfresh.

Harry sent son cerveau fonctionner à plein régime. Si Colin est pétrifié, c'est que la créature ne l'a pas regardé dans les yeux, mais alors comment ?

Oui, répondit le professeur McGonagall, mais... je frissonne rien que d'y penser... Si Albus n'était pas descendu à ce moment-là, qui sait ce qui aurait pu...

Tous trois observèrent longuement Colin Crivey. Puis Dumbledore se pencha et arracha l'appareil photo de ses mains figées.

Vous pensez qu'il aurait pu prendre une photo de son agresseur ? demanda précipitamment le professeur McGonagall. Dumbledore ne répondit pas. Il ouvrit l'appareil.

Miséricorde ! s'exclama Madame Pomfresh. Un jet de vapeur jaillit en sifflant de l'appareil photo et Harry sentit une odeur âcre de plastique brûlé. En tournant le regard en direction du lit de Drago, Harry se rend compte que son ami suit la discussion avec autant d'intérêt que lui.

Fondu, dit Madame Pomfresh d'un air songeur. La pellicule a entièrement fondu...

Qu'est-ce que cela signifie, Albus ? demanda le professeur McGonagall d'une voix inquiète.

A côté de lui Harry sent son ami remuer dans son lit. Il fait semblant de se tourner dans son sommeil, mais les adultes ne remarquent rien, bien trop occupés à observer le garçon de première année. Là, sous la couverture, Drago a les yeux grand ouvert et fait un signe que Harry a du mal à comprendre au début. Mais tandis que son ami insiste, il s'illumine. L'appareil photo ! Il a regardé la créature à travers l'appareil photo ! Pendant quelques secondes, Harry est tenté de se lever d'un bond pour expliquer sa découverte à tous ces sorciers incompétents, mais il se retient au dernier moment. Il ne leur donnerait pas la satisfaction de pouvoir s'approprier ses réussites. Il hoche de manière imperceptible la tête pour signifier à son ami qu'il l'a compris avant de retourner son attention vers la discussion que se passe à quelques mètres de lui.

Cela signifie, répondit Dumbledore, que la Chambre des Secrets a bel et bien été ouverte une deuxième fois. Madame Pomfresh plaqua une main contre sa bouche. Le professeur McGonagall regarda Dumbledore avec de grands yeux ronds.

Mais Albus... qui...

La question n'est pas de savoir qui, répliqua Dumbledore, les yeux fixés sur Colin, mais de savoir comment..

Toujours les yeux rivés sur la silhouette de Drago, Harry rigole sans bruit en voyant son ami lever les yeux au ciel en entendant la dernière phrase de son directeur. Les deux garçons attendent que tous les adultes soient partis avant de se redresser dans leur lit pour mieux discuter.

— C'est bien ton elfe, demande Harry pour commencer avec l'histoire de Dobby.

— Oui, et il a vraiment très envie de te protéger, grogna Drago, presque jaloux.

— Comme toi cet après-midi, lui sourit malicieusement le survivant, vous avez un trait commun !

— Il voulait que tu restes chez toi, mais il sait que tu détestes les Dursley ?

Harry réfléchit quelques secondes. Il n'a jamais dit à personne ce qu'il a réellement enduré chez la famille de sa mère. Il n'a pas forcément envie d'attirer des regards pleins de pitié. En revanche, il parle volontiers de son sentiment de haine qu'il a envers eux. Mais ce n'est pas le bon moment pour avoir cette conversation.

— J'imagine que non, dit-il en haussant les épaules. Il sent une douleur lancinante dans son bras gauche, qui est en train de se réparer.

— Il a envie de te protéger contre la bête de la chambre des secrets, ça c'est sûr et certain, reprend Drago.

— Oui, mais qui a ouvert la chambre ? D'après Dumbledore, c'est réel.

— Et ça a déjà été fait comme me l'avait dit mère.

— On doit découvrir qui, ça nous donnera peut être des indices.

— Je crois que je sais de quelle créature il s'agit… et si j'ai raison, on n'est pas dans la merde.

— On se débrouillera, on avertira Rogue et c'est les adultes qui s'en chargeront. C'est pas à nous de régler tous les problèmes du monde, merde !

— Tu connais les basilics ?

Harry réfléchit quelques secondes avant de se rappeler que cette créature a déjà été mentionnée une fois, l'an dernier, par…

— Hagrid…

Harry met son visage entre ses mains et soupire. Est-ce que le garde-chasse aurait pu être en contact avec cette bête ? En quelques mots, il résume sa pensée à Drago. Le gardien des clefs de Poudlard adore les animaux fantastiques, plus c'est dangereux, mieux c'est, alors un basilics, se serait le pied. Mais étonnamment, le blond prend la défense de Hagrid.

— Il aime les animaux, mais il a pas l'air complètement inconscient. Il ne prendrait jamais le risque de ramener un truc aussi dangereux.

— Il a ramené un dragon, argumente Harry en levant un sourcil.

— On en parlera demain, d'accord, demande Drago en étouffant un bâillement.

— Ouais, ça marche… Bonne nuit.

Le lendemain matin, en se réveillant, Harry remarque que Drago est déjà habillé et l'attend, assis sur son lit à lire un livre. Il lui sourit puis saute de son lit, content de ne plus sentir aucune douleur dans son bras et son épaule. Il pense alors qu'il devrait passer voir Hermione et Neville. Il lui ont évité la catastrophe après le match, heureusement qu'ils étaient là pour empêcher Lockhart de faire ce qu'il voulait. Ensemble, ils se rendent immédiatement dans la grande salle, où il rencontre Millicent. Ils mangent tous les trois leur petit déjeuner puis se rendent dans leur dortoir. Harry écrit à ses tantes pour leur raconter ce qu'il s'est passé. Pendant un long moment, il se demande s'il devrait mentionner les interventions de Dobby. Finalement, il le rencontre de façon assez maladroite, ne sachant pas vraiment comment le décrire. Une fois la lettre finie, ses amis l'accompagnent jusqu'à la volière ou il confie le papier à sa chouette.

Alors, comme ça, c'est à cause de Dobby qu'on n'a pas pu prendre le train et que tu t'es cassé le bras ? Tu sais quoi Harry ? S'il continue à vouloir te sauver la vie, il va finir par te tuer, annonce Millicent sur le ton de la rigolade.

Puis, Harry demande à Drago de développer un peu mieux ce dont ils ont entendu parler hier soir. Il expose son hypothèse tandis que Millicent et Harry l'écoutent avec attention.

— C'est quoi un basilic exactement, une espèce de gros serpents, demande Millicent.

Drago fait passer son sac à dos sur son torse pour marcher tout en parlant et en sort un volume conséquent.

— C'est mon bestiaire, je vais vous lire ce qu'est un basilic, j'ai pas envie de dire de conneries.

Harry regarde le livre et sourit. C'est un bestiaire oui, mais fait main. Son ami aime tellement les amis magiques qu'il les répertorie dans son propre livre qu'il a lui-même créé. Lorsque le blond ouvre l'ouvrage, Harry remarque que toutes les informations sont répertoriées dans différentes cases en fonction de ce qu'il veut savoir sur l'animal. Son habitat, les dangers, les points forts, les pouvoirs, …

Drago trouve la page dédiée aux Basilics, se racle la gorge puis se lance :

De tous les monstres et créatures qui hantent nos contrées, il n'en est guère de plus étrange ni de plus mortel que le Basilic, connu également sous le nom de Roi des Serpents. Ce reptile, qui peut atteindre une taille gigantesque et vivre plusieurs centaines d'années, naît d'un œuf de poulet couvé par un crapaud. Pour tuer ses victimes, la créature recourt à une méthode des plus singulières : outre ses crochets venimeux, le Basilic possède en effet des yeux meurtriers qui condamnent à une mort immédiate quiconque croise son regard. Il répand également la terreur parmi les araignées dont il est sans nul doute le plus mortel ennemi. Le monstre, quant à lui, redoute plus que tout le chant du coq qui lui est fatal si d'aventure il lui parvient aux oreilles.

— Mais si son regard est mortel, pourquoi personne n'est mort à part Mimi ? chuchote Millie, alors que d'autres personnes passent à côté d'eux rapidement.

— Personne ne l'a vraiment regardé dans les yeux, explique Drago en rangeant son livre.

— Le chat l'a vu dans la flaque, dit Millie en hochant la tête et croisant les bras.

— Et Colin l'a vu à travers son appareil photo, continue Harry, le regard pétillant.

— Mimi est la seule à ne pas avoir eu de filtre entre les deux, termine Drago, content de son raisonnement.

— Ok, d'accord, continue Millicent, toujours pas convaincue, mais comment il se déplace ? Il doit être bien gros après être resté dans la chambre pendant autant d'années !

— Les tuyaux, intervient Harry, tu te souviens, on s'était dit que c'était soit aussi petit qu'une souris ou aussi fin qu'un serpent… bah c'est un serpent !

— La tuyauterie de ce château doit être gigantesque, se moque Drago en haussant les épaules.

Cette fois, la jeune fille n'a plus d'arguments. Désormais moins à l'aise dans le château, les trois adolescents courent se réfugier dans le parc de Poudlard.

Harry s'assied dans l'herbe sous un arbre pour se protéger du soleil. Drago s'adosse à l'arbre, ne s'asseyant jamais sur quelque chose qui n'est pas une chaise ou un canapé. Millie s'assied à côté de Harry puis se couche par terre, repliant ses jambes vers le haut et mettant ses mains derrière sa tête. En tailleur, Harry soupire.

— On devrait en parler à Rogue, dit Drago, rompant le silence.

— C'est une bonne idée tu crois, demande Harry, incertain.

— Il pourra nous aider, nous on ne peut rien faire, admet Millicent en haussant les épaules.

Le trio passe le reste de l'après-midi à l'extérieur, profitant du soleil. Ils repoussent tant qu'ils peuvent le moment ou ils seraient obligés de parler à un adulte, redoutant la réaction de ce dernier. Ensemble, ils se mettent d'accord pour que Drago parle, mais qu'ils soient les trois ensemble pendant la discussion. Ils iraient le voir à la fin du prochain cours de potion de la semaine. D'un autre côté, ils se sont promis d'enquêter sur l'identité de la personne qui a ouvert la chambre des secrets il y a cinquante ans. Dans un coin de sa tête, Harry se dit qu'il lui faudrait certainement parler à Hagrid à un moment ou à un autre.

C'est le jeudi après-midi qu'ils ont enfin leur cours avec le professeur Rogue. Pendant tout le cours, il est impossible pour le trio de se concentrer. Ils ont les yeux rivés sur le professeur, mais sont dans l'attente de la sonnerie. Harry et Drago ratent pour la première fois leur potion et Millicent faillit exploser la sienne lorsqu'elle ajoute trop de cornes de bicorne dans sa concoction. Lorsque enfin la cloche sonne, Harry prépare ses affaires puis se dirige droit vers le bureau du professeur. Il est rapidement rejoint par ses amis, qui se positionnent de part et d'autre de lui.

— Bonjour, nous voudrions vous parler en privé, monsieur, énonce clairement Drago en regardant droit dans les yeux son parrain. Il essaie de lui faire comprendre que c'est important, mais le professeur Rogue ne semble pas avoir envie de les écouter.

— Vous devriez aller suivre votre prochain cours, jeunes gens, conseil Rogue d'une voix lente et dédaigneuse.

— On a des infos sur la chambre des secrets, s'exclame Millicent, énervé par l'attitude de l'adulte.

Immédiatement, Rogue ouvre un peu plus les yeux, s'assoit dans son fauteuil et croise ses mains devant lui.. Il pose ses mains entrelacées sur son ventre et se positionne plus en arrière et leur fait signe de la tête, permettant à son neveu de continuer..

— On pense que la créature dans la chambre des secrets est un basilic, dit Drago.

— On pense aussi qu'elle se déplace dans les tuyaux pour aller dans tout le château, complète Millicent.

— Et vous monsieur Potter, demande Rogue, visiblement peu impressionné, pensez-vous également quelque chose ?

— Je pense que vous devriez les écouter, professe-t-il calmement.

— Merci pour votre inquiétude concernant cette chambre, mais il s'agit d'un mythe inventé. Rien de cette histoire n'est réelle, leur indique Rogue.

— Mais alors pourquoi j'entend…. Commence Harry

Harry se tait avant d'avouer qu'il entend une voix dans les murs de Poudlard. Pourquoi est-il le seul à entendre cette chose ? Pourquoi comprend-il son langage ? Il était tellement concentré sur le fait de déterminer ce qu'est la créature qu'il en avait oublié ce qu'il avait entendu de ses propres oreilles.

— Oui, demande le professeur en posant ses mains sur la table et en se redressant, vous entendez quelque chose ?

— Non ce n'est rien. Merci de nous avoir écouté, murmure Harry avant de tourner les talons. Millicent le suit à la trace après avoir remercié le professeur tandis que Drago décide de rester pour argumenter avec son parrain. Harry sent un poids prendre place sur ses épaules.

— Je comprends le basilic, dit-il à son amie, pourquoi je comprends un basilic ?

— Je n'en sais rien, mais c'est déjà mieux que d'entendre des voix, tente de le rassurer Millicent en lui passant une main dans le dos.

Le reste de la journée se passe comme dans un rêve pour Harry. Il ne suit pas vraiment les cours et ne prête pas attention à ce qui est dit. Sa seule envie, son seul besoin est de comprendre pourquoi il comprend le langage de cette chose qui a déjà pris la vie d'une enfant. Pourquoi est-il le seul à le comprendre ? Le soir même, il écrit une lettre à Mary et Marlène pour tout leur raconter et leur demander conseil.

Une semaine plus tard, un groupe d'élèves est rassemblé devant le tableau d'affichage qui se trouve devant la Grande Salle. Harry Millicent et Drago réussissent à se faufiler et lisent qu'un club de duel est mis en place par le professeur Lockhart.

— C'est la pire bonne mauvaise idée qu'il ait eu jusqu'à maintenant, sourit Drago en mettant ses mains dans les poches de sa robe.

— La première séance est ce soir, annonce Pansy Parkinson, qui se trouve juste à côté de trois amis, vous y allez ?

— Je pense pas, dit Millicent, ça va sûrement être une catastrophe !

Harry et Drago se regardent pendant moins d'une seconde puis hochent la tête en souriant. Eux ils iraient, mais uniquement pour se moquer de la mauvaise technique de leur professeur.