12. Fleamont Potter

Les éléments en italique sont des répliques reprises directement du livre "Harry Potter et la chambre des secrets" de J.K. Rowling


Ce soir-là, après le dîner, les étudiants se hâtaient d'aller poser leurs affaires pour ensuite repartir en direction de la grande salle. En arrivant, les tables et les bancs ont été poussés contre le mur et une estrade a été placée au milieu de la salle. Harry voit beaucoup de Serpentards de plusieurs années, ainsi que de toutes les autres maisons. Il remarque Sofia dans le tas, et entraîne ses amis avec lui pour faire les présentations.

— Salut Sofia, je te présente mes amis, Millicent et Drago.

Les deux Serpentards font un petit signe de la main à la Serdaigle en souriant.

— Tu es venue seule, demande le survivant à la métisse en remarquant qu'elle n'est pas accompagnée.

— Mes amies n'ont pas voulu venir. Elles pensent que se battre est inutile.

— Tant pis pour elle, ricane Drago en croisant les bras, nous on est là pour profiter du spectacle.

La métisse rigole doucement. Elle a vraiment un beau sourire, se surprend à penser Harry avant de se tourner vers l'estrade pour y observer ce qu'il s'y passe. Hermione et Neville s'approche d'eux légèrement essoufflés. Ils se présentent à Sofia puis reportent leur attention vers l'estrade. Drago ne peut s'empêcher de lancer des regards en direction de la Serdaigle. Ses cheveux noir retombent sur ses épaules en cascades, mettant en valeurs ses yeux d'un bleu sombre et son visage fin. La couleur de sa peau ne la rend que plus magnifique et son uniforme la rend indescriptible, rappelant le bleu de ses yeux. Lorsqu'il se rend compte qu'il trouve cette fille à couper le souffle, le blond se force à détourner le regard. Devant lui se trouve Harry, le regard brillant de malice et de joie. Bien que les yeux de la jeune fille soient magnifiques, ils ne dépassent en rien l'expressivité et la beauté de ceux de son meilleur ami.

Je me demande qui va être le prof, dit Hermione. Quelqu'un m'a dit que Flitwick était un champion de duel quand il était jeune. Ce sera peut-être lui.

Du moment que ce n'est pas... commença Harry, mais il s'interrompit dans un grognement. Gilderoy Lockhart venait d'apparaître sur l'estrade, élégamment vêtu d'une robe violette, et accompagné de Rogue toujours habillé de noir, comme à son habitude. Lockhart agita la main pour demander le silence.

Approchez-vous, approchez-vous ! Tout le monde me voit ? Tout le monde m'entend ? Parfait ! Le professeur Dumbledore m'a donné l'autorisation d'ouvrir ce petit club de duel pour vous enseigner des méthodes de défense au cas où vous auriez besoin de faire face à une agression quelconque, comme cela m'est arrivé d'innombrables fois. Pour plus amples détails, je vous renvoie à la collection complète de mes livres. Je vais maintenant vous présenter mon assistant, le professeur Rogue, poursuit Lockhart avec un sourire éclatant. Il m'a dit qu'il avait lui-même quelques notions en matière de duel et il a très sportivement accepté de me servir de partenaire pour vous faire une petite démonstration en guise de préambule. Mais ne vous inquiétez pas, votre maître des potions sera toujours en état de vous faire cours quand j'en aurai fini avec lui. Aucun danger !

Rogue a un rictus, ce qui fait rire Drago.

— C'est pas bon pour ce crétin de Lockhart, se moque-t-il.

Lockhart et Rogue se placent face à face sur l'estrade et se saluent. Lockhart s'inclina en faisant de grands moulinets avec ses mains tandis que Rogue se contentait d'un signe de tête agacé. Ils levèrent alors leurs baguettes magiques comme des épées.

Comme vous le voyez, nous tenons nos baguettes dans la position de combat réglementaire, dit Lockhart à la foule des spectateurs silencieux. Lorsque nous aurons compté trois, nous jetterons le premier sort. Bien entendu, ni l'un ni l'autre ne cherchera à tuer l'adversaire.

Je n'en suis pas si sûr, murmura Harry en voyant Rogue montrer les dents.

Un... Deux... Trois... Tous deux brandirent leur baguette par-dessus leur épaule.

Expelliarmus ! s'écria Rogue. Il y eut un éclair aveuglant de lumière rouge et Lockhart fut soulevé du sol puis violemment projeté à bas de l'estrade contre le mur du fond. Le dos contre la pierre, il glissa lentement et s'affala par terre.

Harry pince ses lèvres et porte une main à sa bouche pour empêcher un éclat de rire de sortir tandis que la plupart des serpents applaudissent leur directeur de maison. A côté de lui, Sofia poussa un soupir d'exaspération alors que Hermione gémit doucement.

Tu crois qu'il est blessé ? demanda-t-elle d'une voix aiguë.

Quelle importance ? répondirent en chœur Drago et Harry.

Lockhart se releva tant bien que mal. Son chapeau était tombé par terre et ses cheveux ondulés s'étaient dressés sur sa tête.

Et voilà, excellente démonstration ! dit-il en remontant sur l'estrade d'un pas mal assuré. Il s'agit là d'un Sortilège de Désarmement. Comme vous le voyez, j'ai perdu ma baguette — ah, merci beaucoup, Miss Brown. C'était une excellente idée de leur montrer ça, professeur Rogue, mais sans vouloir vous offenser, j'avais tout de suite deviné ce que vous aviez en tête, c'était évident. Et si j'avais voulu vous en empêcher, je n'aurais eu aucun mal à le faire. Mais j'ai pensé que cette petite démonstration serait très instructive.

Rogue lui lança un regard assassin que Lockhart avait dû voir, car il annonça :

Le spectacle est terminé ! A vous de jouer, maintenant ! Je vais passer parmi vous pour vous mettre deux par deux. Professeur Rogue, si vous voulez bien m'aider..

C'est Rogue qui décide de faire les groupes. Ainsi, Hermione se retrouve avec Millicent, tandis que Harry se retrouve coincé avec Ron et Drago, avec Seamus.

— Mettez-vous face à face ! dit Lockhart qui était remonté sur l'estrade. Et n'oubliez pas de saluer ! Harry et Weasley se font un bref signe de tête sans se quitter des yeux.

— Attention, levez vos baguettes ! cria Lockhart. A trois, jetez un sort pour désarmer votre adversaire, je dis bien pour désarmer. Nous ne voulons pas d'accident. Un... Deux... Trois...

A peine Lockhart dit-il "trois" que déjà, le roux lance un sort sur lui. Harry reçut un tel choc qu'il eut l'impression de prendre un coup de poêle sur la tête. Il vacilla un instant, mais il ne semblait pas blessé, et, sans plus attendre, il pointa sa baguette vers Weasley en criant :

Rictusempra ! Un jet de lumière argentée atteignit Weasley au ventre et il se plia en deux, la respiration sifflante.

J'ai dit « désarmer », rien d'autre ! s'exclama Lockhart en voyant Weasley tomber à genoux. Harry lui avait jeté un Sortilège de Chatouillis et Weasley riait tellement qu'il n'arrivait plus à bouger. Harry pensa qu'il ne serait pas très loyal de jeter un autre sort à Weasley pendant qu'il était à terre, mais ce fut une erreur. Le souffle court, Weasley pointa sa baguette sur les genoux de Harry et parvint à articuler : « Tarentallegra !»

Aussitôt, les jambes de Harry se mirent à s'agiter en une danse effrénée qu'il était incapable de contrôler.

Stop ! Ça suffit ! cria Lockhart. Mais ce fut Rogue qui intervint.

Finite Incantatem ! s'exclama-t-il. Les pieds de Harry cessèrent de danser, le fou rire de Weasley s'arrêta et ils se fixèrent pendant de longues secondes avec colère.

La haine dans les yeux du roux fait peur à Harry, ne comprenant pas ce qui peut pousser cet abruti à le détester autant. Oui ils lui font des mauvaises blagues, mais ils ne sont jamais allés bien loin… Tandis que tout le monde continue de lancer des sorts autour de lui, Harry pose ses mains sur ses genoux tout en restant debout. Il soupire en penchant sa tête en avant. Lorsqu'il se redresse, il pose la question à Ronald.

— Pourquoi tu me détestes, qu'est ce que je t'ai fais ?

— Tu es un serpentard, tu ne mérites pas ta renommée et tu n'es rien qu'un gosse prétentieux et arrogant, siffle le Gryffondor en le regardant fixement dans les yeux.

— Et toi alors ? Tu m'insultes dès que tu me vois depuis quelque temps ! Je t'ai rien fais Weasley !

— J'ai essayé d'être ton ami, mais tu as laissé ton toutou m'insulter sans rien dire !

— C'est pas ma faute si l'humour de Malefoy est comme il est, attrape et renvoie, s'exclame Harry, exaspéré par les mots que le rouge et or a utilisés.

Les deux enfants se taisent en sentant autour d'eux l'ambiance devenir plus calme. Plusieurs élèves sont à terre, essoufflés, beaucoup n'ont pas l'habitude d'utiliser autant de sortilèges à la suite, et cela peut épuiser. Mais d'autres en revanche sont encore sujet à des sorts qui n'ont rien à voir avec le désarmement. Une fois que tous les sorts sont annulés grâce à l'efficacité du professeur Rogue, Lockhart retourne sur l'estrade et offre un sourire enjôleur aux demoiselles qui l'observe.

Hou, là, là ! s'exclama Lockhart en observant le résultat des affrontements. Je crois que je ferais mieux de vous apprendre à neutraliser les mauvais sorts. Prenons deux volontaires, Londubat et Finch-Fletchley, par exemple...

Très mauvaise idée, professeur Lockhart, coupa Rogue. Londubat sème la désolation chaque fois qu'il essaye de jeter le moindre sort. Il ne resterait plus grand-chose de Finch-Fletchley après ça ! Pourquoi pas Weasley et Malefoy ? proposa Rogue avec un sourire perfide.

Excellente idée ! approuva Lockhart. Venez là, tous les deux. Ronald, quand Malefoy pointera sa baguette sur toi, tu feras ça. Il leva sa propre baguette, exécuta quelques gestes compliqués et la laissa tomber par terre. Rogue eut un sourire narquois tandis que Lockhart se dépêchait de ramasser sa baguette magique.

Holà ! Ma baguette est un peu énervée, ce soir ! dit-il.

Rogue s'approcha de Malefoy et lui chuchota quelque chose à l'oreille. Malefoy sourit à son tour. Harry leva alors les yeux vers Lockhart d'un air inquiet.

Professeur, pourriez-vous me montrer encore une fois comment bloquer un mauvais sort ? Demande Ronald d'une voix mal assurée.

On a peur ? murmura Malefoy.

—Non, répond sur le même ton le garçon Weasley.

Fais comme je t'ai dit, Ronald, répondit Lockhart en lui donnant une tape amicale sur l'épaule.

Il faut que je laisse tomber ma baguette ? Mais Lockhart ne l'écoutait pas.

Trois... Deux... Un... Allez-y ! s'écria-t-il. Malefoy leva aussitôt sa baguette magique et s'exclama :

Serpensortia ! L'extrémité de sa baguette explose. Abasourdi, Weasley vit alors jaillir un long serpent noir qui tomba sur le sol et se dressa, prêt à mordre. La foule des élèves recula aussitôt en poussant des cris de terreur.

Ne bougez pas, Weasley, dit tranquillement Rogue, visiblement ravi de voir Ronald immobile face au serpent furieux. Je vais vous en débarrasser...

Je m'en occupe, dit Lockhart.

Harry ouvre de grands yeux en entendant le professeur de défense prononcer cette phrase. Jouant des coudes, il se rapproche de la scène pour mieux voir ce qu'il s'y passe. Une fois pile devant l'estrade, il voit le serpent noir et se fige. Son esprit crie de peur tout en se disant que l'animal est tout bonnement magnifique.

Lockhart pointa sa baguette sur le serpent. Une explosion retentit. Mais au lieu de disparaître, le reptile fut projeté dans les airs et retomba un peu plus loin avec un grand bruit. Fou de rage, sifflant comme un furieux, le serpent se tortilla en direction de Justin Finch-Fletchley et se dressa à nouveau en découvrant ses crochets, prêt à mordre. Ne se trouvant qu'à quelques pas du garçon, Harry saute dans sa direction et se glisse devant le garçon pour que celui-ci se retrouve derrière son épaule. Il entend Justin respirer bruyamment mais ne fait pas attention au gryffondor, se concentrant sur le serpent qui se trouve désormais pile devant lui, furieux.

Laisse-le tranquille, dit doucement Harry au serpent en plantant son regard dans les yeux de l'animal. En une seconde, il se rappelle de sa visite au zoo, à peine deux ans auparavant. Là, il avait parlé à un serpent et avait réussi à se faire comprendre. Peut-être que cela pourrait marcher deux fois.

La peur quitte doucement le corps de Harry tandis que le serpent le regarde également en penchant légèrement la tête de côté. Il sait désormais que le reptile n'attaquera personne dans cette salle, mais n'a aucune idée de comment il peut savoir ce genre de chose. Il tourne la tête en direction de Justin et lui sourit pour lui assurer que tout danger est passé. Mais la façon dont le gryffondor le regarde le perturbe. C'est comme s'il était effrayé, mais également impressionné.

— Me… merci, balbutie Justin en marchant à reculons pour s'éloigner. En une seconde, le garçon a disparu de sa vue.

Rogue s'avança, agita sa baguette et le serpent disparut dans une bouffée de fumée noire. Rogue, lui aussi, observait Harry d'une étrange manière. Son regard rusé et calculateur lui déplut profondément. Il entendait également autour de lui un murmure qui ne présageait rien de bon. Quelqu'un le tira alors par la manche.

Viens, lui chuchota Millicent à l'oreille. On s'en va... Allez, viens..

Sans un mot, Drago descend de l'estrade et suis à petits pas pressé ses deux amis. Pas un mot n'est prononcé entre les trois étudiants avant qu'ils n'arrivent dans leur salle commune encore déserte. Millicent saute sur un sofa et indique à Harry de s'asseoir à ses côtés. Il s'exécute, ce qui permet à la jeune fille de poser sur l'épaule de Harry. Devant eux, Drago croise les bras et pince des lèvres. C'est lui qui brise le silence.

Tu es un Fourchelang, dit-il. Tu ne nous l'avais jamais dit.

Je suis un quoi ? s'étonna Harry.

Un Fourchelang, répéta Drago. Tu parles le langage des serpents.

Je sais, dit Harry. C'est la deuxième fois que ça m'arrive. Un jour, au zoo, j'ai fait sortir un boa constrictor de sa cage sans le faire exprès et il a failli attaquer mon cousin Dudley. C'est une longue histoire. Le boa m'a dit qu'il n'avait jamais vu le Brésil et je l'ai libéré sans même m'en rendre compte. A l'époque, je ne savais pas encore que j'étais un sorcier...

Un boa constrictor t'a dit qu'il n'avait jamais vu le Brésil ? répéta Millicent d'une voix faible.

Et alors ? dit Harry. Il y a sûrement des tas de gens qui peuvent en faire autant, ici.

Oh, non, certainement pas, répliqua Drago. Ce n'est pas un don très répandu. Harry, c'est une aptitude très rare et considérée comme associée aux forces du Mal.

— Mais d'autres sorciers plus nobles et sans liens avec les forces du mal le parle aussi, le rassure Millicent en relevant la tête pour mieux s'exprimer. On dit que Merlin parlait de Fourchelang.

— Tu lui a dit quoi au serpent, demande Drago, intrigué.

— Juste de laisser Finch-Fletchley tranquille.

— Nous on a rien compris, tu parlais une autre langue, sourit Millicent en balançant sa tête en arrière.

— Incroyable, murmure Harry, impressionné par ses propres talents.

— Tu sais ce que ça signifie, le prévient Drago en levant les sourcils, comme pour lui signifier qu'il oublie un détail. Harry ne réfléchit pas longtemps avant de comprendre à ce dont son ami fait allusion.

— Tout le monde va penser que je suis l'héritier, puisque je parle le langage des serpents, soupire le survivant.

— Exactement.

— Je suis pas dans la merde, ricane le garçon à la cicatrice.

— MEC, s'écrie soudain Millicent en sautant du fauteuil, C'est pour ça que tu comprends le basilic ! Tu parles aux serpents ! Tu comprends et tu parles sa langue

Il faut quelques secondes à ses deux amis pour comprendre de quoi la jeune fille parle. La voix sifflant que Harry entend dans les murs…

— C'est un serpent, on avait raison alors, murmura Drago en se redressant.

— C'est réellement un basilic… merde, gémit Harry.

— Je dois en parler à Severus, je reviens !

Drago part en coup de vent de la salle, laissant seul ses deux amis. Harry s'installe à côté de Millicent, qui se positionne contre lui et ferme les yeux. Pendant quelques minutes, ils restent se reposer l'un contre l'autre sans dire un mot, se contentant de la présence de l'autre.

Cette nuit-là, Harry reste éveillé. Il fixe son plafond, les deux bras sous sa tête, en se demandant s'il est possible qu'il soit bel et bien un descendant de Salazar Serpentard. Trouver des informations sur la famille de son père devient urgent, si c'est le cas. Les Dursley ne le laissait poser aucune questions et ses tantes lui ont déjà dit qu'elle n'avait vu qu'une fois les parents de son père. Il s'agissait de Fleamont et Euphemia Potter, mais il n'a pas eu le droit à plus d'amples explications. Exaspéré, Harry se lève de son lit et enfile un bas de pyjama. Il va vers sa malle et l'ouvre en tentant de ne pas la faire grincer. Il grimace en l'entendant faire ce bruit désormais familier et tourne la tête vers le lit qui se trouve à côté du sien. Drago semble dormir profondément. D'un geste assuré, il attrape sa cape et s'apprête à la jeter sur ses épaules lorsqu'il entend un bruit derrière lui. Il sursaute et se retourne vivement pour trouver un Drago qui met ses pantoufles.

— Je viens avec toi, souffle le garçon, tu m'expliqueras en chemin.

En pantoufle et pyjama, les deux adolescents sortent de leurs dortoirs puis de leur salle commune pour se diriger vers la bibliothèque, toujours cachés sous la cape d'invisibilité de Harry. Très rapidement, le garçon à la cicatrice explique à son ami ses inquiétudes par rapport à ses origines. Drago ne dit rien, se contentant de hocher la tête. En arrivant dans le couloir de la bibliothèque, les deux serpents se figent. Par la fenêtre, ils voient que la neige tombe doucement, mais à gros flocons. Se remémorant Noël dernier, Harry se rend compte qu'il a hâte d'être au prochain.

— On y est, murmura Drago en poussant la porte imposante de la salle.

— On cherche tout ce qu'on peut sur la famille de mon père, demande Harry en enlevant sa cape pour être plus rapide.

Ensemble, ils se dirigent vers l'étagère concernant les familles de sorciers célèbres. Beaucoup de noms sont répertoriés, dont la famille de Drago, les Malefoy. Tandis que le blond cherche un peu plus loin, Harry décide de regarder l'arbre généalogique de son ami. Soudain, son regard se pose sur un nom en particulier : Black. Il fronce les sourcils, se demandant où il avait bien pu entendre ce nom. Il se rend alors sur la page qui le mentionne et découvre la famille de la mère de son ami, Narcissa Black. Elle a deux sœurs et deux cousins. L'un des deux cousins à son nom barré d'un trait rouge, tout comme l'une de ses sœurs, un grand oncle et d'autres personnes qui sont mortes il y a déjà bien longtemps..

— Drago, appelle Harry, tu connais cet homme ?

L'interpellé se rapproche et regarde le nom que son ami pointe du doigt.

— Sirius Black ? C'est le cousin de ma mère, il est à Azkaban, il me semble que c'est aussi là bas que ma tante est, Bellatrix Lestrange.

— Ils ont fait quoi ?

— Sirius a tué treize moldus en voulant attraper un type qui avait trahi tu-sais-qui. C'est ce qu'on m'a dit. Et ma tante… Elle est folle. Elle tue pour le plaisir, c'est une psychopathe. Ma mère l'aime plus que tout et ne peut rien lui refuser, mais même elle le sait…

Harry fixe intensément la page, espérant imprimer chaque lettre dans sa tête.

— Pourquoi certains noms sont tracés ? Sirius l'est, Andromeda aussi et d'autres encore, pourquoi ?

— Ce sont tous ceux qui ont été reniés.

— Sirius a été renié ?

— Oui, tu le connais ?

— Je … Harry hésite. Il fallait bien que cela sorte un jour, et au vu des circonstances, il se devait d'en parler à son ami.

— D'accord, plus tard, convient Drago en remarquant l'hésitation de son ami.

Avant de partir de la bibliothèque, Drago lui tend un livre qu'il a trouvé, contenant probablement des informations sur James Fleamont Potter. Harry le remercie chaleureusement avant de se coller à lui afin de les envelopper de la cape d'invisibilité. Ensemble, ils repartent rapidement en direction de leur salle commune. Une fois installés devant le feu de cheminée de leur salle commune, ils commencent à discuter.

— Sirius est apparemment mon parrain, c'était le meilleur ami de mon père, avoue Harry, choquant Drago.

— Quoi, attend c'est une bague ? Mais ce mec est mon cousin ! Comment aurait-il pu être ami avec ton père ?

— Je ne sais pas, je poserai des questions à Mary et Marlène. Je l'ai vu sur des photos et je t'assure qu'il était à Gryffondor.

— Je ne le connais pas bien, ma mère et lui s'entendait pas trop mal, mais je sais qu'il était bien plus proche de Andromeda.

— Andromeda, la sœur de ta mère qui s'est faite renier ?

— Ouais, elle a épousé un né-moldu qui était à Poufsouffle.

Harry hausse les sourcils et fait la moue. En quoi épouser l'homme qu'elle aime est un crime ? Même si celui-ci ne répond pas aux critères que la famille lui demande, ce n'est pas ce qui est important. C'est Andromeda qui va vivre avec lui, pas le reste de sa famille.

— Attends mais ta famille est vraiment très bizarre, une de tes tantes a été reniée pour son mariage, la deuxième est en prison, ton cousin y est aussi… et Regulus ? Mon dieux les prénoms ! Le mec s'appelle Regulus Arctus Black !

— La famille black appelle ses enfants par des noms d'étoiles, explique Drago en haussant les épaules.

— Heureusement que ce n'est pas le cas des Malefoy.

— Noooon, à la place ils donnent des noms d'animaux

Les deux garçons se regardent quelques secondes dans les blancs des yeux avant de pouffer de rire.

— Tu viens de t'auto-insulter, se moque Harry en chassant une larme de rire qui se forme dans le coin de son œil.

— Allons voir si tu as bel et bien des racines qui viennent de Tu-Sais-Qui, dit Drago avec un sourire, pour changer de sujet.

Harry hoche la tête et redevient sérieux. Il ouvre le livre à la table des matières. Coup de chance, l'un des titres indique "Arbres généalogiques". Il se rend à la page puis feuillète quelques secondes avant de s'arrêter.

— C'est là, murmure-t-il en laissant ses yeux courir sur le papier jauni.

— Alors ?

Apparemment, Le nom Potter n'a absolument aucun lien avec le mage noir. En revanche, ses ancêtres semblent avoir des talents insoupçonnés en potion. En lisant, Harry se rend compte qu'il est relié à plusieurs autres familles, comme les Pevrell, les Fleamont, et même les Black. Son grand-père a laissé un héritage important à James car il est l'inventeur d'une potion capillaire : le Lissenplis.

— On est lié mon gars, se moque Drago en lui donnant un coup de poing sur l'épaule. Celui-ci lit par-dessus l'épaule de son ami.

Harry sourit sans quitter le papier des yeux. Fleamont et Euphemia Potter sont donc bel et bien ses grands-parents. Il tourne la page, espérant avoir de plus amples informations sur eux, mais rien. Le livre les mentionne eux, mais aucune trace de Harry. De plus, l'image de son père est celle d'un bambin qui lui ressemble en tout point, la cicatrice en moins. Le seul élément qui les différencie est la couleur des yeux de Harry.

— Alors j'ai vraiment les yeux de ma mère et le portrait de mon père, se moque-t-il de lui-même, heureux quand même.

— Et tu n'as pas de lien avec Voldy.

— Voldy, demande Harry en tournant son regard en direction de son ami.

— Pour faire moins sérieux, dit-il en haussant les épaules.

Sceptique, Harry ferme le livre et le laisse glisser par terre. Il s'assied plus confortablement, posant ses pieds sur la table basse qui se trouve entre le sofa et la cheminée. Drago fait de même, poussant un long soupir de fatigue.

— En fait on ne sait pas son nom, se rend soudain compte Drago en soupirant. Voldemort c'est son nom de code.

— Ouais, je viens aussi d'y penser, répond Harry en soupirant à son tour.

— Il faudrait qu'on aille se coucher, admet le garçon à la cicatrice après quelques secondes de silence.

— C'est vrai, on devrait, confirme Drago en mettant la main devant sa bouche pour étouffer un bâillement.

— On joue aux échecs ?

— Grave !

Pendant une bonne partie de la nuit, les deux garçons restent éveillés. Tout en jouant aux échecs, ils tentent de faire des hypothèses sur qui est l'héritier de Serpentard. S'il y a bien une chose dont ils sont certains, c'est que ce n'est en tout cas pas Harry. Pourtant, c'est probablement ce que pense toute l'école à l'heure actuelle.

Le jour suivant, toutes les discussions se portent sur la nouvelle capacité que le survivant a découvert. Hermione et Millicent le rassurent comme elles peuvent et réussissent à le tirer dehors alors que Harry aurait souhaité pouvoir simplement s'enfermer dans son dortoir. C'est avec réticence que le garçon a fini par accepter de les accompagner à la bibliothèque. Mais tandis qu'il étudie là-bas avec ses amis , il entend une discussion entre des Poufsouffles de première année.

Alors, d'après toi, Ernie, ce serait vraiment Potter ? demanda d'un air anxieux une fille aux nattes blondes.

Réfléchis, Hannah, répondit le gros garçon, il parle Fourchelang, il n'y a que les adeptes de la magie noire qui en sont capables, tout le monde sait ça. Tu connais d'honnêtes sorciers qui parlent aux serpents, toi ? Serpentard était lui-même surnommé Langue-de-serpent. Un murmure général s'éleva autour des deux étudiants.

Souviens-toi de ce qui était écrit sur le mur : Ennemis de l'héritier, prenez garde. Potter a eu des ennuis avec Rusard et comme par hasard, c'est le chat de Rusard qui a été attaqué en premier. Crivey a énervé Potter en prenant des photos pendant le match de Quidditch, surtout quand il était allongé dans la boue avec son bras cassé. Et tout de suite après, Crivey devient la deuxième victime.

Il a l'air tellement gentil, pourtant, dit Hannah qui ne paraissait pas encore tout à fait convaincue. Et puis c'est quand même lui qui a fait disparaître Tu-Sais-Qui. Il ne peut pas être si mauvais que ça...

Ernie baissa la voix, l'air mystérieux, obligeant les autres à se rapprocher. Harry s'avança un peu plus pour entendre ce qu'il disait.

Personne ne sait comment il a survécu à cette attaque de Tu-Sais-Qui, reprit Ernie. Il n'était qu'un bébé quand c'est arrivé. Normalement, il aurait dû être réduit en miettes. Seul un mage noir très puissant pouvait survivre à un tel maléfice. C'est sans doute pour ça que Tu-Sais-Qui voulait le tuer. Il ne voulait pas qu'un autre Seigneur des Ténèbres vienne lui faire concurrence. Je me demande quels sont les autres pouvoirs secrets de Potter.

Fulminant, Harry se lève précipitamment de la table ou il se trouve, regroupé ses affaires et s'en va, laissant en plan Hermione et Millicent, qui le regarde s'éloigner. Elles se regardent une seconde, se demandant si elles devaient le suivre, mais décident de ne pas le faire. Le survivant a besoin de respirer et de penser à autre chose qu'à celui que tout le monde considère désormais comme son ancêtre.

Harry marche vite et ne sait pas trop où il va. Le regard vers le sol, son seul but est de s'éloigner le plus rapidement de ceux qui le prennent pour un mage noir. Lui ? Devenir méchant ? LE méchant de l'histoire ? L'idée est tentante, mais le jeune garçon a conscience que ses valeurs ne sont pas celles qu'un digne héritier de serpentard prône. Soudain, au détour d'un couloir, il bûte contre une personne particulièrement grande, qui le projette au sol. En levant les yeux, il se rend compte que c'est Hagrid qui se trouve devant lui. D'un seul coup, la discussion qu'il a eu avec Drago dans l'infirmerie lui revient à l'esprit et il espère pouvoir poser des questions innocentes au demi-géant.

Oh, bonjour, Hagrid, dit Harry en levant les yeux.

Le visage de Hagrid était presque entièrement caché derrière un passe-montagne de laine couvert de neige. Un coq mort qu'il tenait par les pattes pendait de sa main gantée.

Ça va, Harry ? demanda Hagrid qui avait relevé son passe-montagne pour pouvoir parler. Comment ça se fait que tu ne sois pas en classe ?

Le cours a été annulé, répondit Harry en se relevant. Qu'est-ce que vous faites ? Hagrid montra le coq inanimé.

Le deuxième qu'on me tue ce trimestre, expliqua-t-il. C'est soit les renards, soit un gobelin buveur de sang et j'ai besoin d'une autorisation du directeur pour jeter un sort de protection autour du poulailler. Sous ses sourcils broussailleux parsemés de flocons de neige, ses yeux observèrent Harry plus attentivement.

Tu es sûr que tu vas bien ? Tu m'as l'air d'être en colère et d'avoir des soucis en tête.

Harry ne pouvait se résoudre à répéter ce que les élèves de Poufsouffle venaient de dire de lui. Le garde-chasse ne le connait pas assez. Et en plus, il tentera probablement de lui dire combien il se trompe alors que ce n'est pas du tout ce qu'il a besoin d'entendre. Surpris, Harry se rend compte qu'il a besoin que quelqu'un lui promette qu'il ne deviendrait jamais un mage noir. Il ressent le besoin urgent que ses amis lui promettent de ne jamais le laisser prendre des décisions qu'un mage noir prendrait.

Ce n'est rien, répondit-il. Il vaut mieux que j'y aille, Hagrid. J'ai un cours de métamorphose qui commence bientôt et je dois aller chercher mes livres.

Harry monte à pas lourds et lents les étages, sans but réellement très précis. Il sent un courant d'air glacé courir sur son visage pendant quelques secondes et frissonne. Il repense à la dernière lettre que Marlène lui a envoyée i peine une semaine. Il s'arrête et regarde par la fenêtre, se demandant comment il peut avoir autant de problème alors qu'il est à peine entré dans l'adolescence. Il se remet en marche, se demandant s'il devrait dire oui à la possibilité que lui donne Marlène. Rencontrer Andromeda, la cousine de Sirius Black. Serait-ce une bonne idée ? Devrait-il inviter Drago ? C'est en se posant cette seconde question que le survivant comprend qu'il a déjà pris sa décision. Andromeda Black pourra lui parler de Sirius, quel genre de personne il était et ce qui l'a poussé à condamner ses parents à mort.

Tout en continuant ses réflexions, Harry continue à marcher. Soudain, il sent son pied buter contre quelque chose et manque de tomber. Il se retourne pour voir ce qui l'a fait trébucher et sa respiration s'arrête. Justin Fich-Fletchley est étendu au sol, le corps raide, le visage figé, les yeux fixant le plafond. En tentant de détourner le regard, Harry aperçoit juste derrière le garçon Nick Quasis-Sans-Tête, mais dans un état complètement inhabituel. Il ressemble à une épaisse fumée noir, qui flotte à une quizaine de centimètres au dessus du sol. Également immobile, le fantôme ne semble plus en être un.

— Ho non, murmure Harry, ho non non non non non…

Le souffle court, Harry recule, effrayé. Il ne faut pas qu'on le découvre ici, sinon tout le monde penserait encore plus qu'il est le coupable. Il regarde de tous les côtés et aperçoit une colonne d'araignée s'enfuir par une fenêtre. Harry n'arrive pas à penser à autre chose que le basilic. Il est bien trop dangereux et risque à tout moment d'ôter la vie à un étudiant. Comment le stopper alors que même Severus Rogue ne songe pas à l'écouter ?

Le bruit d'une porte qui s'ouvre le fait sursauter, puis la voix de Peeves vient le réveiller. Il aurait dû partir.

Tiens, tiens, mais c'est le petit pote Potter ! s'exclama Peeves en caquetant comme un poulet. Qu'est-ce qu'il mijote, Potter ? Pourquoi rôde-t-il dans ce...

Peeves s'interrompit au milieu d'un saut périlleux. La tête en bas, il aperçut Justin et Nick Quasi-Sans Tête, et avant que Harry ait pu l'arrêter, il se mit à hurler :

ATTAQUE ! ATTAQUE ! NOUVELLE ATTAQUE ! AUCUN VIVANT, AUCUN FANTÔME N'EST À L'ABRI ! SAUVE QUI PEUT ! ATTAAAAAQUE !

Harry sent des larmes de panique lui monter aux yeux tandis qu'il reste figé de frayeur. Peeves ne cesse de crier à tout va, également en proie à la panique. Rapidement, les portes s'ouvrent et les professeurs découvrent ce qui se passe dans le couloir.

Pendant de longues minutes, une telle confusion règne dans le couloir que Harry se colle contre un mur pour éviter de se faire emporter par le flot impressionnant d'étudiants. Des cris affolés se font entendre longtemps et ce n'est que lorsque la professeur McGonagall arrive en courant et qu'elle fait retentir une détonation impressionnante que le calme se rétablit. Rapidement et avec précision, elle ordonne à tout le monde de retourner en classe. Elle se dirige vers un groupe de jeunes filles en pleurs, laissant Harry seul. C'est à ce moment que Erni et ses amis de Poufsouffle apparaissent.

Pris sur le fait ! s'exclama Ernie, le visage livide en montrant Harry du doigt d'un geste théâtral.

Ça suffit, Macmillan ! lança sèchement le professeur McGonagall.

Peeves sautillait toujours au-dessus de leurs têtes, observant la scène avec un sourire mauvais. Peeves aimait le chaos. Pendant que les professeurs se penchaient sur Justin et Nick-Quasi-Sans-Tête pour les examiner, il se mit à chanter :

Potter, voilà encore une de tes ruses, Décidément, tuer les élèves, ça t'amuse...

Ça suffit, Peeves ! aboya le professeur McGonagall. Et Peeves s'enfuit aussitôt en tirant la langue à Harry.

La professeure prend le relais. Elle demande à deux élèves de sixième année de faire léviter le pauvre garçon pétrifié à l'infirmerie, mais elle doit réfléchir plus longuement pour le fantôme. Finalement, elle fait apparaître d'un coup de baguette magique un grand éventail. Elle le tend à Erni, qui commence à l'agiter derrière le fantôme. Tout en suivant les instructions de la directrice des Gryffondor, le Poufsouffle s'éloigne avec Nick.

Harry et le professeur McGonagall se retrouvèrent seuls dans le couloir déserté.

Par ici, Potter, dit-elle.

Professeur, je vous jure que ce n'est pas moi qui...

Ça ne relève plus de ma compétence, Potter, coupa sèchement le professeur McGonagall. Ils tournèrent un angle du couloir et avancèrent en silence jusqu'à une gargouille de pierre d'une extrême laideur.

Sorbet citron, dit le professeur.

Harry est encore bien trop choqué par ce qu'il vient de voir pour relever que le mot de passe secret pour le bureau du directeur de l'école est un dessert moldu. Ce n'est qu'en observant l'immense statue d'aigle bouger qu'il se remet à penser correctement. Derrière la statue se trouve un escalier en colimaçon qui tourne lentement sur lui-même. Tandis que la professeure s'engage dans le passage et que Harry la suit, la statue d'aigle se remet à sa place dans un bruit sourd. Au sommet des marches, une porte en chêne l'attend, décoré d'un heurtoir de cuivre en forme de griffon. Une fois la porte ouverte, la professeure laisse Harry seul dans la pièce en lui demandant d'attendre.

En regardant autour de lui, Harry ne peut que s'émerveiller. Il est assis dans une grande pièce circulaire pleine de babioles étranges exposées sur les différents murs. Il aperçoit des instruments qui bourdonnent et d'autres qui émettent des petits nuages de fumée. Sur les murs, des tableaux des anciens directeurs sont entreposés. Ils somnolent tous. Soudain, il remarque sur le haut d'un meuble, un chapeau pointu, usé et rapiécé. Le choixpeau.

Harry est tenté de le prendre et de le poser sur sa tête. Juste pour savoir si le choixpeau l'a bien envoyé dans la bonne maison. Mais soudain, ses amis lui viennent à l'esprit. S'il n'était pas allé à Serpentard, il n'aurait pas rencontré Drago, Millicent et il aurait probablement détesté le professeur Rogue tout autant que tous les élèves de Gryffondor. Il n'aurait pas pu rencontrer Mary, Marlène, Sofia… Toutes les personnes qui lui sont chères lui ont été présentées grâce à sa répartition à Serpentard. C'est pour cette raison que Harry décide de ne pas poser ce chapeau sur sa tête une nouvelle fois. A la place, il regarde derrière lui. Il se retourna et s'aperçut

C'est à cet instant qu'il comprend qu'il n'est pas seul. Sur un perchoir en or posé derrière la porte, il voit un oiseau assez misérable. L'oiseau caquète et le regarde d'un air mauvais. L'animal a l'air malade, ce qui inquiète Harry. Soudain, devant les yeux ébahis de Harry, l'oiseau s'embrase dans un jaillissement de flamme, faisant pousser un petit cri à Harry. Paniqué, il commence par reculer, puis regarde autour de lui s'il y a de l'eau pour lui lancer dessus mais c'est déjà trop tard. L'oiseau s'est transformé en boule de feu. Après un dernier cri perçant, il ne reste de lui qu'un petit tas de cendres fumantes tombées sur le sol.

La porte du bureau s'ouvrit et Dumbledore entra, l'air très sombre. Sans rien dire, Harry passe simplement son regard du professeur au perchoir désormais vide, l'air paniqué. Le survivant est bien décidé à se faire comprendre autrement qu'avec la parole. L'homme qui se tient devant lui est celui qui a ruiné son enfance, celui qui l'a empêché de vivre pendant dix longues années. Il ne mérite absolument aucune parole de sa part. Il ne mériterait même pas qu'il le regarde mais bon. Il s'agit tout de même du directeur de l'école de magie.

Le moment était venu, dit Dumbledore. Il avait une mine épouvantable, ces derniers temps. Je lui ai dit qu'il fallait faire quelque chose. Le visage stupéfait de Harry le fit glousser de rire.

Fumseck est un phénix, Harry. Au moment de leur mort, les phénix s'enflamment et ils renaissent ensuite de leurs cendres. Regarde...

Harry vit alors un minuscule oisillon tout fripé sortir sa tête au milieu du tas de cendres. Il était tout aussi laid que le vieil oiseau.

C'est dommage que tu l'aies vu le jour de sa combustion, dit Dumbledore en s'asseyant derrière son bureau. La plupart du temps, il est très joli, avec un magnifique plumage rouge et or. Les phénix sont des créatures fascinantes. Ils peuvent transporter des charges très lourdes, leurs larmes ont de grands pouvoirs de guérison et ils sont très fidèles.

Harry sursauta violemment lorsque la porte du bureau du directeur s'ouvrit avec fracas, laissant apparaître Hagrid dans l'embrasure de la porte. Le gardien des clefs de Poudlard semble autant inquiet que peureux. Dans sa main se trouve encore le coq mort de tout à l'heure.

Ce n'est pas Harry qui a fait ça, professeur Dumbledore ! dit précipitamment Hagrid. J'ai parlé avec lui quelques secondes avant qu'on ne découvre ce malheureux garçon. Il n'aurait jamais eu le temps...

Harry sourit en voyant Hagrid se démener pour tenter de lui sauver la mise. Pourtant, Harry est certain que Dumbledore sait pertinemment qu'il n'est pas le coupable. Pour une raison inconnue, Harry est persuadé que Dumbledore sait d'ores et déjà qui est celui qui s'amuse à pétrifier les étudiants. Une petite boule de chaleur vient pourtant se loger dans son ventre en se rendant compte que Hagrid prend sa défense malgré toutes les crasses que lui et ses amis ont pu lui faire.

C'est impossible, ça ne peut pas être lui. Je suis prêt à le jurer devant le ministre de la Magie en personne s'il le faut, affirme le garde-chasse en secouant dans tous les sens le coq qu'il tient à la main

Hagrid, je…

Ce n'est pas lui le coupable. Je sais bien que Harry n'aurait jamais...

Hagrid ! s'exclama Dumbledore. Je ne crois pas que Harry soit l'auteur de ces agressions.

Ah, dit Hagrid en laissant retomber le coq le long de son flanc. Dans ce cas, j'attendrai dehors, Monsieur le Directeur. Et il sortit du bureau, l'air embarrassé.

Harry ne dit pas un mot, se contentant de regarder son directeur tandis que celui-ci débarrassait de son bureau les plumes de coq qui y étaient tombées.

Harry, je ne crois pas que tu sois l'auteur de ces agressions, dit Dumbledore, l'air toujours aussi sombre. Mais je veux quand même te parler. Inquiet, Harry attendit.

Dumbledore l'observait en silence, les mains jointes en accent circonflexe.

Je voudrais savoir, Harry, s'il y a quelque chose qui te tracasse et dont tu voudrais me faire part, dit-il d'une voix douce. Quel que soit le sujet.

Harry garde un visage de glace. Le directeur est décidément fou et stupide. Il ne comprend pas réellement la situation. Harry a bel et bien envie de se confier quant à bien des sujets, entre Sirius, le déménagement de sa famille, la possible adoption de Mary ou Marlène envers lui, sa peur de ce monstre qui agresse l'école, l'angoisse qui lui retourne le ventre à chaque fois qu'une nouvelle personne est pétrifiée, le fourchelang, sa prochaine rencontre avec Andromeda Black... Mais jamais il ne parlerait de tout ceci avec la personne qui se trouve en face de lui. Tout ce que Harry arrive à ressentir en regardant Dumbledore, c'est colère, déception et tristesse. Il lui en veut et n'arrive pas à lui pardonner d'avoir pris cette décision alors que d'autres personnes étaient bien mieux placées que lui.

Pour toute réponse, Harry passe ses mains dans son dos, regarde le directeur droit dans les yeux et hoche la tête de gauche à droite. Il n'est pas prêt à se confier à lui. Il ne le sera probablement jamais. Une fois sorti du bureau du directeur, Harry s'empresse de trouver Drago et Millicent, pressé de leur raconter ce qu'il vient de se passer dans les moindres détails.

Pendant les jours qui suivent, tout le monde ne parle que de Nick. Les enfants et adolescents tout autant que les adultes se demandent comment il est possible de pétrifier une personne déjà morte, qui a déjà souffert de son vivant et qui continue dans son après vie. Cela permet de diminuer les rumeurs autour de Harry et ses nouvelles capacités, ce qui rassure autant le jeune garçon que ses amis.

Etonnamment, les seuls personnes à trouver la situation drôle sont les jumeaux Weasley, les frères de Ronald. Ils réussissent à détendre un peu l'atmosphère là où ils passent et Harry les en remercie. Dans les couloirs, dès qu'ils voient Harry, ils jouent des scènes grandement exagérées de peur et s'inclinent devant lui, une étincelle d'amusement dans les yeux. "Faites place à l'héritier de Serpentard ! Attention, sorcier très dangereux !" Crient-ils en rigolant. Le préfet des Gryffondor n'aime pas cette conduite et les reprend dès qu'ils les voient faire leurs pitreries. Pourtant, Harry sourit et rigole même parfois aux bêtises des deux frères, leurs faisant ensuite des signes de les mains en s'éloignant. En revanche, la petite sœur de ces derniers ne semble pas non plus apprécier la plaisanterie. Plus les jours passent, plus il semble à Harry que sa peau se fait pâle et que ses yeux perdent de leur éclat. Cela l'inquiète, mais il ne se fait pas trop de soucis pour elle. Hermione est dans sa maison et puis elle a ses frères.

Bientôt, les vacances de noël se rapprochent. Tout le monde empaque ses affaires et se prépare à rentrer chez soi, excepté Harry, Drago, et quelques autres élèves d'autres maisons. La grande majorité des étudiants de Poudlards rentrent, heureux de s'éloigner de l'école qui leur semble dangereuse dorénavant. Harry et Drago ne sont pas les seuls Serpentards à rester à l'école, loin de là. La salle commune est souvent utilisée, si bien qu'ils se retrouvent souvent à aller se perdre dans les couloirs, ou s'installer dehors pour faire des bonhomme de neige. Harry avait appris à Drago ce que c'était l'an dernier, le blond avait donc une grande envie de recommencer pour montrer ensuite à Harry comment l'ensorceler. Ils sont souvent rejoints par Hermione, qui est également restée pour soutenir Harry. Bien que ses parents lui manquent, elle sait qu'ils comprennent que la jeune fille veut être présente pour son ami.

Le jour de Noël, Harry fait la plus grande grasse matinée qu'il n'avait jamais faite. Il est réveillé par un pincement à son oreille. Hedwige est là sur son coussin pour lui donner des coups de becs. A ses pieds sont attachées des lettres.

—Salut, dit joyeusement Harry tandis qu'elle se posait sur le lit. Elle lui mordilla affectueusement l'oreille, et ce fut pour lui un cadeau beaucoup plus précieux que l'un qu'elle lui apportait et qui était envoyé par les Dursley.

Il s'agissait d'un cure-dents auquel ils avaient ajouté une lettre pour lui demander s'il lui serait possible de passer également les vacances d'été à Poudlard. Les autres cadeaux que Harry reçut pour Noël étaient beaucoup plus satisfaisants : une boîte de caramels envoyée par Hagrid, un livre sur le Quidditch offert par Drago et une splendide plume d'aigle de la part d' Hermione.

La deuxième lettre que Hedwige lui a portée vient de ses tantes de cœur, Mary et Marlène. En dépliant le morceau de papier, il ne savait pas combien sa vie allait changer. Une fois les yeux sur la signature des deux sorcière, il se rend compte que les larmes coulent sur son visage.

"Bonjour Harry,

Joyeux Noël ! Nous n'avons pas pu t'inviter à noël car nous travaillions toutes les deux sur cette période, il est difficile de nous libérer cette année. Par contre, nous avons deux trois cadeaux pour toi, le premier est matériel, Sofia te le donnera en main propre plus tard dans la journée, le deuxième est plus spécial.

Comme deuxième cadeau, nous souhaiterions te voir pendant ces vacances ! Nous nous sommes arrangées avec le professeur Rogue pour que toi et ton ami puissiez venir nous voir à Pré-au-Lard ! Nous pourrons donc parler de ton adoption et de la façon dont nous allons nous organiser !

J'espère que tout cela te fera plaisir, et nous te souhaitons encore un joyeux noël ! Sache que nous t'aimons de tout notre coeur et que nous sommes avec toi dans tout ce que tu traverses et traversera. Nous sommes au courant pour le monstre de la chambre des secrets. Nous ne voulons pas qu'il t'arrive quelque chose, mais si tu dois faire quelque chose de dangereux que tu estimes nécessaire, nous te soutiendrons. Nous savons que tu n'apprécie pas le professeur Dumbledore, mais il s'agit d'un sorcier compétent et doué dans ce qu'il fait. Si tu lui expliques les choses, il te protègera.

On t'embrasse fort, à dans deux jours ! N'oublie pas de prendre ton ami avec toi

Mary et Marlène"

Harry relut trois fois la lettre pour être certain d'avoir bien lu. Il pourrait quitter le château avec Drago pour profiter d'une journée avec ses tantes ! Excité par cette prévision, il court réveiller Drago, remplit d'une énergie nouvelle, flamboyante. Il est heureux, et souhaite le partager le plus possible. Une fois le blond réveillé, Harry lui jette pratiquement son cadeau à la figure tout en criant "Joyeux Noël" à tu-tête.

— Tout va bien, demanda Drago en se frottant un œil, encore endormi.

— Très bien ! On va à Pré-au-Lard !

— Cool mon gars, mais laisse-moi…. Attends, répète ?

Excité comme une puce, Harry explique d'une traite tout ce que ses deux sorcières préférées ont fait pour lui. Une fois son explication terminée, Drago se réjouit avec lui et saute de son lit pour danser de joie comme son ami. Ils hurlent en rigolant à gorge déployée, réveillant tous les serpents encore endormis en ce réveillon magique.

Le Noël de Harry se passe comme dans un rêve. Une fois habillés, lui et Drago se dépêchent de monter au dortoir des Gryffondor pour attendre Hermione devant le tableau. A peine sortie de sa salle commune, la jeune fille aux cheveux bruns se fait emporter par ses deux amis. Ils parlent vite et doucement, avec des sourires jusqu'aux oreilles. La jeune fille éclate de rire en comprenant ce qu'ils lui expliquent et saute au cou de Harry pour lui témoigner sa joie.

— Ho je suis si heureuse pour toi !

Ensemble, le trio descend jusqu'à la grande salle pour prendre son petit déjeuner. Ignorant les regards interdits qu'offrent les élèves assistant à leur entrée, Drago et Harry suivent Hermione jusqu'à la table rouge et or pour s'asseoir près d'elle et continuer à parler. Un peu plus tard, tandis que Harry dévore des pancakes au sirop d'érable, Sofia vient le trouver avec un cadeau.

— Salut les garçons, Salut Hermione, Joyeux Noël !

— Salut Sofia ! Joyeux Noël à toi aussi

— C'est pour toi, annonce la métisse en tendant le paquet au garçon à lunette.

Harry se lève et lui fait un câlin pour la remercier. Il ouvre le cadeau encore debout et découvre deux cassettes. Il fronce les sourcils, pas certains de comprendre.

— Maman t'offre ça parce qu'apparemment elles ont acheté un lecteur de cassette pour ton anniversaire. Elle m'a dit de te dire que ce sont toutes les chansons préférées de tes parents quand il était jeune !

Devant les yeux émerveillés de Harry, la Serdaigle éclate de rire. Dans un élan de joie, Harry reprend la jeune fille dans ses bras. Drago observe la scène, un peu jaloux de ces embrassades, mais heureux pour son ami. Après quelques derniers mots, elle se détourne de la petite troupe pour retourner avec ses amis.

Le soir de Noël, la Grande Salle était magnifiquement décorée : en plus des sapins aux branches couvertes de givre et des guirlandes de gui et de houx qui se croisaient au-dessus des têtes, une neige magique, tiède et sèche, tombait du plafond. Dumbledore chanta quelques cantiques repris par les élèves et par Hagrid dont la voix devenait de plus en plus tonitruante à mesure que baissait le niveau de son pichet de vin.


Salut stormtrooper2 ! Merci pour tes commentaires toujours présents ! Pour répondre à ta question sur le rapprochement entre Drago et Harry, je ne suis pas encore certaine. Ils sont encore jeunes et doivent se découvrir ! Je n'ai pas encore réellement réfléchis à la question...